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29 juin 2025
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AFFRONTEMENTS À GRAND-DAKAR, JET D’EAU ET BENE TALLY
Des jeunes, en colère, ont protesté contre le couvre-feu instauré, hier, de 21 heures à 5 heures. Ils ont barré les routes et brûlé des pneus pour manifester leur mécontentement.
Scènes de violence à Grand-Dakar, Bene Tally et Jet d’eau. Des jeunes, en colère, ont protesté contre le couvre-feu instauré, hier, de 21 heures à 5 heures. Ils ont barré les routes et brûlé des pneus pour manifester leur mécontentement.
LE JARAAF ÉLIMINE LE FC SAN PEDRO
L’équipe du Jaraaf de Dakar s’est qualifiée au 2-ème tour de la Coupe de la Confédération africaine de football (CAF), après sa victoire 2-1 aux dépens du FC San Pedro de Côte d’Ivoire, mercredi à Abidjan
Dakar, 6 jan (APS) – L’équipe du Jaraaf de Dakar s’est qualifiée au 2-ème tour de la Coupe de la Confédération africaine de football (CAF), après sa victoire 2-1 aux dépens du FC San Pedro de Côte d’Ivoire, mercredi à Abidjan, la capitale ivoirienne.
L’équipe de la Médina avait perdu 0-1 la manche aller de la confrontation entre les deux équipes, le 23 décembre dernier, au stade Lat Dior de Thiès.
Le représentant sénégalais, avec cette victoire, obtient son ticket pour le deuxième tour préliminaire additionnel ou tour de cadrage de la Coupe de la CAF.
Peu avant la rencontre gagnée par son équipe à Abidjan, le secrétaire du Jaraaf de Dakar, Léonard Diagne, avait fait part de l’ambition des joueurs du club de la Médina de s’inspirer de Teungueth FC, qui avait déjoué tous les pronostics la veille en éliminant le Raja de Casablanca (Maroc), demi-finaliste de la Ligue africaine des champions 2020.
Le tirage au sort de ce tour de barrage concerne les vainqueurs du 2e tour préliminaire de la Coupe de la CAF et les perdants du 2-ème tour préliminaire de la Ligue des champions de la CAF.
MACKY CONVOQUE LE CONSEIL NATIONAL POUR L’INSERTION ET L’EMPLOI DES JEUNES
Il a insisté sur "l’impératif" d’asseoir la valorisation optimale du capital humain national à travers la mise en œuvre "efficiente" d’une politique d’emploi
Le chef de l’État, Macky Sall, présidera, dans la deuxième quinzaine de janvier 2021, la première réunion du Conseil national pour l’Insertion et l’Emploi des jeunes. Il en a informé le gouvernement, en Conseil des ministres, tenu ce mercredi, 6 janvier, au palais de la République.
Selon le communiqué qui a sanctionné la rencontre, Macky Sall a indiqué "toute l’importance" qu’il accorde à "la consolidation de la résilience sanitaire" et de "notre souveraineté alimentaire", mais également à "l’accompagnement soutenu" du système éducatif et de la formation professionnelle dans sa globalité.
Il a, à ce propos, insisté sur "l’impératif" d’asseoir la valorisation optimale du capital humain national à travers la mise en œuvre "efficiente" d’une politique d’emploi, d’encadrement, de financement et d’insertion socio-économique des jeunes et des femmes.
DIOUF SARR ET FELIX DIOME FACE À LA PRESSE
L’état d’urgence et les mesures l’accompagnant dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19 seront au menu des discussions.
L’état d’urgence change le programme. A la place des ministres de l’Éducation nationale, Mamadou Talla, de l’Enseignement supérieur, Cheikh Omar Anne, et de la Formation professionnelle, Dame Diop, c’est finalement le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, et son collègue de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, qui feront face aux journalistes, pour la conférence de presse du gouvernement, demain jeudi, 7 janvier, au Building administratif Mamadou Dia, à partir de 11 heures.
L’état d’urgence et les mesures l’accompagnant dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19 seront au menu des discussions.
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DES SUPPORTERS DE TRUMP ENVAHISSENT LE CONGRÈS
Des centaines de manifestants favorables au président Trump ont envahi mercredi le Capitole à Washington dans un climat insurrectionnel. La session du Congrès qui devait confirmer la victoire de Biden à la présidentielle a été interrompue
Des centaines de manifestants favorables au président Donald Trump ont envahi mercredi 6 janvier 2021 le Capitole à Washington dans un climat insurrectionnel. La session du Congrès qui devait confirmer la victoire de Joe Biden à l'élection présidentielle a été interrompue. Un couvre-feu est entré en vigueur à 18 heures heure locale à Washington. Suivez les évènements.
La femme blessée par balle dans le Capitole est décédée, indique la police citée par l'Agence France-Presse. "Le bâtiment est sécurisé après 4 heures de chaos. Les forces de l’ordre tentent de vider les rues calmement", indique Élisabeth Guédel, la correspondante de TV5MONDE aux États-Unis, sur son compte Twitter.
Twitter va limiter la portée des tweets qui encouragent la violence au Capitole
Twitter a indiqué mercredi qu'il réduisait la portée des messages encourageant les actes violents en cours au Capitole qui ont interrompu la séance consacrée à la certification des résultats de la présidentielle.
Ces tweets "ne pourront pas être retweetés ou +aimés+, et on ne pourra pas y répondre", a précisé le réseau social qui avait déjà pris de nombreuses mesures pour encadrer les échanges pendant une élection sous tension.
Violences au Capitole : les réactions internationales
"Honteuses", "choquantes", "préoccupantes": les violences qui se sont produites mercredi soir à Washington, avec l'irruption de manifestants pro-Trump au Capitole, ont été condamnées par les dirigeants mondiaux, qui ont dénoncé une "attaque contre la démocratie" et appelé au respect du résultat de l'élection présidentielle.
Voici les principales réactions:
Royaume-Uni
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a dénoncé des "scènes honteuses", et appelé à une transition "pacifique et ordonnée" du pouvoir vers le démocrate Joe Biden.
"Rien ne peut justifier ces tentatives violentes pour faire échouer la transition légale et conforme du pouvoir", a jugé de son côté le ministre des Affaires étrangères, Dominic Raab.
Allemagne
Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a appelé les partisans de Donald Trump à "cesser de piétiner la démocratie", ajoutant que "les paroles incendiaires se muent en actions violentes".
Le ministre des Finances et vice-chancelier Olaf Scholz a condamné les "images inquiétantes" de Washington, dénonçant "une attaque insupportable contre la démocratie".
France
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a condamné "une atteinte grave contre la démocratie". "La volonté et le vote du peuple américain doivent être respectés", a-t-il ajouté.
Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand a envoyé pour sa part ses "pensées démocratiques et amicales" aux parlementaires américains empêchés de siéger après l'irruption des manifestants pro-Trump.
Union européenne
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a dénoncé un "assaut inédit contre la démocratie américaine" et appelé au respect du résultat de l'élection présidentielle.
"Assister aux scènes de ce soir à Washington est un choc. Nous comptons sur les Etats-Unis pour permettre un transfert de pouvoir pacifique à Joe Biden", a déclaré pour sa part le président du Conseil européen Charles Michel sur Twitter.
Le président du Parlement européen David Sassoli a, lui, qualifié de "profondément préoccupantes" les scènes qui se sont déroulées au Capitole. "Les votes démocratiques doivent être respectés", a-t-il ajouté.
Otan
Le chef de l'Otan Jens Stoltenberg a dénoncé des "scènes choquantes", et appelé au respect du résultat de la présidentielle remportée par Joe Biden.
Irlande
Le Premier ministre irlandais Micheal Martin a rappelé "le lien profond" de son pays avec les Etats-Unis, disant observer les événements à Washington avec "beaucoup d'inquiétude et de consternation".
"Scènes choquantes et profondément tristes à Washington DC, que l'on doit nommer pour ce qu'elles sont: une agression délibérée de la démocratie par un président sortant et ses supporters", a condamné le ministre des Affaires étrangères irlandais Simon Coveney.
Pays-Bas
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a qualifié d'"horribles" les images de Washington, et appelé Donald Trump à "reconnaître Joe Biden comme le futur président aujourd'hui".
Norvège
"Ce que l'on voit en ce moment à Washington est une attaque totalement inacceptable contre la démocratie aux Etats-Unis. Le président Trump a la responsabilité d'arrêter cela. Images effrayantes, incroyable que ce soit les Etats-Unis", a réagi la Première ministre norvégienne Erna Solberg.
Réactions aux États-Unis
Des grandes entreprises américaines appellent Trump à "mettre fin au chaos"
Le lobby Business Roundtable, qui représente les plus grandes entreprises américaines, a appelé mercredi Donald Trump à intervenir pour mettre fin aux violences en cours au Capitole, causées par des partisans du président sortant pendant une séance consacrée à la certification des résultats de la présidentielle.
"Le chaos dans la capitale de la nation est la conséquence d'efforts illégaux pour changer les résultats légitimes d'une élection démocratique. Le pays mérite mieux", a fustigé le groupe. "Business Roundtable appelle le président et les autorités à mettre fin au chaos et à faciliter une transition politique pacifique".
L'ancien président Bush junior
L'ex-président condamne l'"insurrection" au Capitole, digne d'une "république bananière".
Une attaque "sans précédent", pour Joe Biden
Lors d'une allocution au ton grave, le prochain président démocrate a dénoncé une attaque "sans précédent" contre la démocratie américaine. Il a appelé Donald Trump à s'exprimer "immédiatement" à la télévision pour réclamer "la fin du siège" du Capitole et dénoncer cette "insurrection".
Dans une série de tweets, Donald Trump a demandé à ses partisans de se tenir à l'écart de la violence, avant de leur demander finalement, dans une courte vidéo, de "rentrer chez eux".
Des militaires de la Garde nationale ont été envoyés à Washington où la maire, Muriel Bowser, a imposé un couvre-feu à partir de 18H00 locales (23H00 GMT).
"Nous reprenons la Chambre", "c'est notre parlement", a déclaré à l'AFP un manifestant anonyme, dans des scènes de chaos qui semblaient inimaginables au sein de la première puissance mondiale.
Peu après la fin d'un discours particulièrement virulent de Donald Trump dénonçant des élections "truquées" et promettant de ne jamais concéder sa défaite, certains de ses sympathisants ont pénétré dans le célèbre bâtiment abritant le Sénat et la Chambre des représentants.
Une femme a été blessée par balle à l'intérieur du Capitole, selon plusieurs médias américains.
La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour tenter d'évacuer les manifestants pro-Trump qui ont envahi la scène installée pour la prestation de serment de Joe Biden le 20 janvier.
De très nombreuses voix se sont élevées à Washington pour dénoncer l'attitude du président américain, accusé d'avoir soufflé sur les braises en refusant de reconnaître sa défaite et en relayant pendant des semaines des théories du complot sur de supposées fraudes électorales.
"Le président incite au terrorisme intérieur", a déploré sur Twitter l'élu démocrate du Wisconsin Mark Pocan, évoquant "un triste jour pour l'Amérique".
Les manifestants ont fait irruption lors des débats de la Chambre des représentants, ont investi les terrasses du capitole et provoqué l'évacuation des bâtiments du Congrès, peu après que le vice-président Mike Pence eut annoncé qu'il ne pourrait pas s'opposer à la certification de la victoire de Joe Biden.
Dans une lettre publiée quelques minutes avant l'ouverture de la session du Parlement américain, Mike Pence avait expliqué que les "contraintes" de la Constitution ne lui permettaient pas de modifier les résultats du scrutin du 3 novembre, tels que transmis par les Etats.
Le vice-président répondait ainsi directement à Donald Trump, dont il a été le fidèle lieutenant pendant les quatre dernières années.
Dans un geste extraordinaire qui restera probablement dans les livres d'histoire, le milliardaire républicain avait choisi de défier le Congrès en réunissant des dizaines de milliers de ses supporteurs à Washington.
"Si Mike Pence fait la bonne chose, nous gagnons l'élection", avait-il lancé. "S'il ne le fait pas, ce sera une triste journée pour notre pays", a-t-il ajouté, laissant entendre qu'il doutait de l'attitude de son numéro deux.
Avant que les débats ne sombrent dans la confusion, Mike Pence avait bien commencé à présider la session conjointe de la Chambre des représentants et du Sénat qui doit officialiser le vote de 306 grands électeurs en faveur de Joe Biden contre 232 pour Donald Trump.
Selon la Constitution, son rôle consiste à "ouvrir" les certificats envoyés par chacun des 50 Etats pour transmettre les votes de leurs grands électeurs. Seuls les élus peuvent contester les résultats dans certains Etats.
Dès le début de la session, des républicains ont émis des objections aux résultats de l'élection dans l'Etat d'Arizona. Les deux chambres se sont alors séparées pour en débattre.
De plus en plus isolé, le président Donald Trump s'en est pris avec virulence mercredi à son propre camp républicain juste avant que le Congrès n'entérine la victoire de Joe Biden.
Les ténors républicains sont "faibles" et "pathétiques", a-t-il lancé sous un ciel chargé de lourds nuages, à des dizaines de milliers de partisans
"Nous n'abandonnerons jamais. Nous ne concéderons jamais" la défaite, a-t-il martelé.
Mais son obstination à contester l'élection de Joe Biden divise le parti républicain.
"Spirale mortelle"
"Si cette élection était invalidée sur la base de simples allégations des perdants, notre démocratie entrerait dans une spirale mortelle", lui a rétorqué Mitch McConnell, le chef des républicains au Sénat.
Le chef des démocrates Chuck Schumer de son côté a estimé que les républicains soutenant Donald Trump s'associaient à "une tentative de coup d'Etat".
Élection sénatoriale en Géorgie remportée par les démocrates
Ces violents incidents sont intervenus au lendemain d'élections partielles en Géorgie. Les démocrates se sont assurés mercredi 6 janvier du contrôle du Sénat américain après la victoire de Jon Ossoff dans la deuxième sénatoriale cruciale de Géorgie face au républicain David Perdue, selon plusieurs médias américains cités par l'AFP.
Le candidat démocrate Raphael Warnock a battu la sénatrice républicaine Kelly Loeffler et est entré dans l'histoire en devenant le premier sénateur noir élu dans cet Etat du Sud traditionnellement conservateur.
Ces victoires, ainsi que le contrôle de la Chambre des représentants, assurent au président élu Joe Biden de pouvoir imprimer sa politique de façon plus profonde et efficace.
Les démocrates auront 50 sièges au Sénat, comme les républicains. Mais comme le prévoit la Constitution, la future vice-présidente Kamala Harris aura le pouvoir de départager les votes, et donc de faire pencher la balance du côté démocrate.
Les républicains, après avoir perdu la Maison Blanche, voient ainsi la prestigieuse chambre haute leur échapper.
par Yoro Dia
FINANCEMENTS DE L'ÉTRANGER, ATTENTION À LA LIBANISATION
Le pétrole que nous aurons bientôt et la lutte contre le terrorisme, dont le nerf de la guerre est le financement occulte, devraient nous pousser à être plus prudents devant tout financement extérieur de la politique ou des ONG
Il y a quelques mois, Saad Hariri, Premier ministre du Liban, un Etat souverain, a été convoqué à Ryad par le Prince héritier Mohammed Ben Salman, qui lui ordonna de démissionner. Le Premier ministre Saad Hariri obtempéra et lut sa lettre de démission à la télé saoudienne. Entre Mohammed Ben Salman, le donneur d’ordre et la souveraineté du Liban, il choisit de satisfaire les désirs de MBS, suivant l’adage qui paie commande. L’allégeance à Mohammed Ben Salman a été plus forte que celle due au Liban.
De l’autre côté de l’échiquier libanais, nous avons aussi la même chose, parce qu’il est évident que la première allégeance du Cheikh Hassan Nasrallah n’est pas le Liban, mais l’Iran qui finance le Hezbollah et l’utilise comme son instrument au Liban et dans la région ; d’où l’intervention du Hezbollah en Syrie pour sauver le régime de Assad. Le Hezbollah n’avait d’autre choix que d’aller en Syrie à la demande de l’Iran en vertu de l’adage qui paie commande. Le Hezbollah savait que contrairement à la résistance face à Israël, l’intervention en Syrie ne serait pas populaire, mais il fallait le faire parce que le donneur d’ordre et de financement le voulait pour ses propres intérêts stratégiques.
Les chrétiens maronites ne sont pas non plus mieux lotis, parce qu’ils sont eux aussi inféodés à la France de façon permanente et à Israël de façon conjoncturelle. De la même manière que les sunnites le sont à l’Arabie Saoudite et les chiites à l’Iran. C’est cette «servitude volontaire», pour parler comme Etienne de la Boétie, des factions libanaises à des parrains extérieurs qui fait que les guerres au Liban sont toujours les «guerres des autres».
Le financement extérieur de la politique est non seulement une menace pour la souveraineté d’un pays, mais il mène tout droit vers la libanisation d’un Etat, car octroyant un droit d’ingérence aux parrains dont les intérêts priment sur l’intérêt national et la volonté des électeurs. C’est ainsi qu’on peut comprendre pourquoi Trump n’a pas été à la hauteur morale du rang des Etats-Unis d’Amérique après l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi dans un consulat saoudien en Turquie. Sa volonté personnelle de ne pas froisser ses amis saoudiens a été plus forte que tous les idéaux américains qui ont été sacrifiés à l’autel non pas d’une quelconque raison d’Etat, mais plutôt d’un intérêt politicien personnel. C’est ce même intérêt personnel qui l’a poussé à accepter le parrainage et l’ingérence de la Russie de Poutine lors des élections de 2016.
Chez nous, c’est un secret de Polichinelle que de dire que pendant longtemps certains partis de gauche ont été des instruments de la Chine ou de l’Union soviétique ; d’où la tropicalisation chez nous du conflit Staline-Mao. Le pétrole que nous aurons bientôt et la lutte contre le terrorisme, dont le nerf de la guerre est le financement occulte, devraient nous pousser à être plus prudents devant tout financement extérieur de la politique ou des Ong.
L’exemple des deux Congo doit nous ouvrir les yeux sur les dangers et l’inféodation des politiques et des factions à des parrains extérieurs. Au Congo démocratique, la guerre permanente dans ce pays est le résultat de l’inféodation à chaque parti politique ou de chaque milice à des parrains extérieurs. C’est un exemple de libanisation d’un pays. Au Liban, les déchirures sont religieuses (sunnites, chiites, chrétiens…), alors qu’au Congo, elles sont surtout minières.
par l’éditorialiste de seneplus, serigne saliou gueye
MESSAGE DE FIN D’ANNÉE, ENTRE VŒUX ET AVEU D’IMPUISSANCE
EXCLUSIF SENEPLUS - On a vu un président nombriliste, déconnecté des réalités et des préoccupations des Sénégalais, engoncé dans l'autosatisfaction et qui considère que tout va bien dans le pays
Serigne Saliou Gueye de SenePlus |
Publication 06/01/2021
Comme il est de coutume, le président de la République, Macky Sall, s’est adressé à la nation sénégalaise le 31 décembre 2020. Seul le chef de l’État dispose ainsi du privilège d’adresser ses vœux à l’ensemble de la nation. A cette occasion, il incarne véritablement la nation et assume pleinement son rôle de président de tous les Sénégalais. Seulement, on a vu un président nombriliste, déconnecté des réalités et des préoccupations des Sénégalais, qui s’est adressé à lui-même et à son clan. Certes le Covid-19 ne pouvait être exclu de la thématique de fin d’année et c’est pourquoi le président Sall a annoncé un renforcement du personnel médical et paramédical mais il ne fallait pas qu’elle constituât l’arbre qui cache la forêt des autres et sempiternelles difficultés auxquelles sont confrontés les agents de ce secteur depuis longtemps. Aujourd’hui, le président promet le recrutement de 500 médecins et de 1000 paramédicaux mais quid de ces agents de la santé qui, depuis plus de 10 ans, courent désespérément derrière un hypothétique recrutement ou un reclassement ? A ces difficultés s’ajoute le fardeau de la dette qui obère la viabilité des structures hospitalières.
Ensuite comme s’il était un président en fin de mandat, Macky Sall s’est autorisé à décliner encore une litanie soporifique de réalisations et de projets surréalistes. On a comme l’impression d’avoir un président de la République enfermé dans sa bulle, engoncé dans l'autosatisfaction et qui considère que tout va bien dans le pays. Il n’a pas pris la mesure de la souffrance des Sénégalais tant son discours s’est tu à dessein sur des difficultés qui méritaient d’être évoquées par lui, le président de tous les Sénégalais.
Macky, qui récemment a mis en place un bataillon de propagandistes et sommé ses ministres de faire bimensuellement face à la presse pour vanter ses réalisations, s’est livré en ce soir du 31 décembre 2020 à un digest de la comm’ gouvernementale. Et cette comm’ révèle un président de la République narcissiquement content de sa personne, déraisonnablement sourd et aveugles aux véritables préoccupations des populations souffreteuses.
Encore le réchauffé des réalisations
A l’heure où le pays vient de traverser difficilement une année marquée par la pandémie à coronavirus et la folie mortifère des jeunes candidats à l’émigration clandestine, le président Macky Sall enfourche encore son dada de réalisations réchauffées, sans ouvrir une fenêtre d’espoir à tous ces jeunes sans-emplois, ces paysans, enseignants et pêcheurs laissés pour compte. A la place de solutions concrètes pour éradiquer l’émigration irrégulière, Macky a préféré s’attaquer aux réseaux mafieux qui l’organisent ignorant que sans les candidats à l’émigration clandestine, il n’y aurait pas ces réseaux de mafieux. Ce n’est pas en cassant le thermomètre qu’on fait tomber la fièvre.
Puisque l’arachide vaudra au Sénégal des points de croissance pour l’épargner de la récession économique, le président devait parler des difficultés que rencontrent les acteurs du secteur complètement désorganisé à cause l’intrusion incontrôlée des Chinois qui risquent de compromettre la reconstitution du capital semencier, l’approvisionnement correcte de nos industries huilières.
Mais s’il y a un secteur difficultueux que le président a zappé dans son allocution, c’est bien celui de la pêche dont les acteurs locaux en chômage pour la plupart sont victimes des accords scandaleux et déséquilibrants signés avec l’UE.
Quant à la durable pénurie d’eau, Macky ne l’a même pas effleurée dans son discours. Pourtant, cela fait plusieurs mois que les populations dakaroises vivent le calvaire d’un manque d’eau mortel surtout en cette période de pandémie où le liquide précieux est le premier désinfectant pour respecter les mesures barrières. Ces derniers mois été très éprouvantes à cause cette cruelle pénurie d’eau et Macky Sall ne donne aucune perspective de solution là où son ministre de l’Hydraulique semble être dépassé par la situation. A entendre le président s’auto-satisfaire de projets comme le TER, le BRT non encore à jour, on a comme l'impression que les vrais problèmes actuels des Sénégalais, qui ont comme nom emploi, eau, éducation, santé, logement, sécurité, des populations l’indiffèrent.
Aucun mot sur l’école, le secteur qui regroupe le plus grand nombre d’acteurs. Dans l’inventaire des constructions en perspective, rien n’a été dit sur les 6 000 abris provisoires où des Sénégalais et Sénégalaises reçoivent des apprentissages et enseignements dans des conditions non enviables. Pas un seul mot sur la carrière des enseignants et leurs revendications de 2013.
Les 100 000 logements dont il s’enorgueillissait à chaque occurrence pour abréger la souffrance des locataires a disparu de ses discours. Le 1 million d’emplois promis lors de la dernière campagne électorale n’est plus d’actualité. Le silence vaut aveu d’impuissance.
Aujourd’hui, il faut que le président rompe avec ces discours creux et oiseux qui ne prennent pas en compte les préoccupations de la majorité des citoyens. Finalement, le rituel des vœux de fin d’année devient enquiquinant parce qu’elle s’assimile à une mise en scène itérative dont l’actant principal gesticule, hâble sur des sujets qui sont, pour la plupart, loin des préoccupations des Sénégalais.
Post-Scriptum
C’est ici le lieu de déplorer ce simulacre de commedia dell’arte qui a été servie comme dessert indigeste après le discours présidentiel. On ne doute pas du professionnalisme de ces journalistes choisis qui ont eu l’honneur d’interroger le chef de l’Etat. Mais leur marge de manœuvre était si fortement réduite par la metteuse en scène Arame Ndao que toute stichomythie était impossible. Pour la chaleur et la qualité de l’entretien, les journalistes devaient violer cette norme imposée par le service de comm’ du palais, procéder à des relances et remettre en cause les chiffres souvent erronés que le patron du Palais débitait avec une quiétude effarante. Le protagoniste (président), en dehors de tout protocole, savait exactement qui devait poser quoi. Le tapis rouge était ainsi déroulé. L’aisance du président en vrai moulin à paroles contrastait avec l’inhibition des journalistes ankylosés interdits de répliques. La mise en scène fonctionnait à merveille. Et Macky Sall de déclarer sans être contredit que les institutions monétaires internationales ont imposé aux pays de l’Uemoa le plafonnement de leur dette à 70% de leur PIB. Le chef de l’Etat se trompe quand il déclare que c’est de la domination des pays développés de vouloir fixer le plafond de la dette à 70% de nos PIB alors que la France et les Etats-Unis ont dépassé le cap des 100% de leur PIB.
Mais le Rapport du FMI N° 19/90 de mai 2019 sur les politiques communes des pays membres de l’Uemoa nous édifie sur l’historique des 70%. En effet, le document dit : « Le plafond actuel de la dette publique dans le dispositif de surveillance régional (70 % du PIB) a été fixé lorsque la plupart des pays de l'UEMOA dépendaient principalement de financements concessionnels. Cependant, vu le recours croissant aux emprunts non concessionnels, ce seuil semble maintenant dépasser, dans plusieurs pays, le niveau qui préserverait le risque actuel de surendettement tel que défini dans le cadre de viabilité de la dette du FMI et de la Banque mondiale. Par conséquent, pour préserver cette fonction d'alerte rapide, il serait judicieux d'abaisser le critère de convergence de la dette à environ 60 % du PIB. Pour mieux prendre en compte le degré d'endettement à des conditions concessionnelles, ainsi que les risques de change et de liquidité, la Commission de l’UEMOA pourrait utilement compléter son évaluation des critères de convergence de la dette par une analyse exhaustive de la viabilité de la dette. »
Si Macky ne croit pas au plafonnement de la dette, c’est parce qu’il pense être en mesure de payer. Dès lors, pourquoi plaider pitoyablement pour l'annulation de la dette publique des pays pauvres ? Ce sont les situations d’insolvabilité de ces pays impécunieux et sous-développés comme le Sénégal qui sont à l’origine du plafonnement de la dette et même du projet d'abaisser le critère de convergence de la dette à environ 60 % du PIB. Et cela, le président ne l’ignore pas.
Considéré comme un membre clé du commando judiciaire qui a eu raison des destins politiques de Karim et Khalifa, le ministre de l'Intérieur est accusé aujourd’hui de vouloir chercher des poux à Ousmane Sonko, pour l’écarter du chemin de la présidence
Considéré comme un membre à part entière du commando judiciaire qui a eu raison des destins politiques Karim Wade et de Khalifa Sall, Antoine Felix Abdoulaye Diome est accusé aujourd’hui de vouloir chercher des poux au leader de Pastef, Ousmane Sonko, pour l’écarter du chemin qui mène à la présidence.
Ça dure peu, mais cela commence à faire beaucoup. A la tête du ministère de l’Intérieur, Felix Antoine Diome n’a bouclé que 65 jours. Et déjà, il fait parler de lui, à travers une note signée le samedi 2 janvier dernier qui a suscité de vives critiques et soulevé une vague d’indignation au sein de l’opposition politique. Par voie de communiqué, le ministre de l’Intérieur a fait savoir à Pastef/Les Patriotes qu’il s’exposait «à la dissolution», comme «tout parti politique qui reçoit des subsides de l’étranger ou d’étrangers établis au Sénégal». Une sorte de mise en demeure, piqûre de rappel à toute formation politique qui oserait passer outre les dispositions des articles 3 et 4 de la loi 81-17 du 6 mai 1981 relative aux partis politiques, modifiée. En cause : une campagne de levée de fonds internationale lancée le même jour par Pastef. Elle aurait déjà permis de récolter plus de 125 millions de F CFA et 80 millions de promesses de dons avec une large contribution des Sénégalais de la diaspora. Ainsi, pour beaucoup de militants et sympathisants du leader de Pastef, Ousmane Sonko semble être la nouvelle cible de Felix Antoine Diome. La première dans ses costumes de ministre de l’Intérieur, mais le dernier de la liste d’opposants sur qui plane le glaive de Diome qui aurait comme mission de briser les ambitions politiques de tous les potentiels challengers de Macky Sall. Une accusation à tort ou à raison qui tient de la saga judiciaire de l’actuel patron de la Place Washington. Un procureur, ancien parquetier et agent judiciaire de l’Etat, qui a été au cœur de tous les grands dossiers politico-judiciaires qui ont mis aux prises le régime de Macky Sall et ses plus farouches adversaires.
Karim, Khalifa et peut-être Sonko
Présidente du mouvement national des femmes de Pastef, dénommée «Djiguénou Pastef», Maïmouna Dièye n’y va pas par le dos de la cuillère. Pour la «Patriote», l’actuel ministre de l’Intérieur n’est ni plus ni moins qu’un homme de main du Président, chargé de faire le sale boulot. «Il est bien évidemment l’un de ses bras armés. Et Antoine Félix Diome n’est pas à sa première tentative. Mais dans cette ‘’affaire Pastef’’, il doit comprendre et il va comprendre qu’on ne joue pas avec les outils de la République. Si une décision devait être prise, il y aurait un aspect juridique à respecter. Ce n’est pas à lui de prendre la décision. Même dans la manière de faire, il ne respecte pas les normes. Il aura beau être le bras armé, avec Ousmane Sonko, il ne réussira pas ce qu’il a fait aux autres.» Quoi exactement ?
Un coup dans le rétroviseur renvoie l’image du tenace Procureur spécial adjoint de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) qui avait mené à la trappe, dans le cadre de la traque aux biens mal acquis, l’ancien ministre d'État, ministre de la Coopération internationale, de l'Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures de 2009 à 2012, Karim Wade, condamné à six ans de prison ferme et 138 milliards de francs CFA d’amende pour enrichissement illicite. C’était le lundi 23 mars 2015. Deux mois avant sa nomination comme Agent judiciaire de l’Etat (Aje), le 17 juin 2015. De procureur, Antoine se retrouve avocat teigneux attaché à défendre bec et ongles, contre vents et marées, les intérêts financiers de l’Etat. «Mais aussi politiques de son chef», accusait à l’époque le Pds.
«Tony n’est pas un enfant de chœur, il n’agit pas pour amuser la galerie»
Ses positions tranchées dans le procès de l’affaire de la caisse d’avance de la ville de Dakar reviennent encore, toutes neuves. Inflexible, l’Aje n’a cessé d’acculer Khalifa Sall, l’opposant à Macky Sall le plus gênant au temps, accusé d’avoir profité de ses fonctions pour détourner 1, 8 milliard de FCfa de la régie d’avance de la mairie de Dakar. Au terme d’un procès qui aura duré près de deux (2) mois et demi, Khalifa Ababacar Sall, incarcéré le 07 mars 2017, a été condamné, le vendredi 30 mars 2018, à 5 ans de prison ferme et à une amende pénale de 5 millions de FCfa, sans dommages et intérêts. Deux combats, deux victoires pour Antoine Félix Diome. Et peut-être une troisième contre le leader de Pastef ? «Ousmane Sonko ne peut aucunement être inquiété, insiste Maïmouna Dièye. Il est le président d’un parti légalement constitué, bien structuré. Ce n’est pas ce petit communiqué qui va nous empêcher de continuer notre collecte. Nous avons un travail bien entamé qui va nous permettre de relever le défi lors des prochaines joutes électorales. Je dénote dans ses mots une peur qui frise même l’hérésie, parce qu’il faut être quelqu’un qui n’a rien compris pour faire un tel acte. Pour un ministre de l’Intérieur, menacer à un parti qui respecte les règles du jeu, qui tient son bilan chaque année, un parti qui fonctionne dans la transparence, cela prouve qu’il y a de la panique de leur côté. Cette décision montre qu’ils ne savent plus où donner de la tête.»
Mais pour des intimes et membres de la grande famille judiciaire qui ont pratiqué l’ancien procureur, c’est méconnaître Antoine Felix Abdoulaye Diome que de penser qu’il parle dans le vent, agit pour amuser la galerie. «Tony (Antoine Diome) n’est pas un enfant de chœur. Il n’est pas, non plus, un petit procureur comme le caricaturent certains hommes politiques. C’est un grand procédurier, un homme méthodique qui agit en conséquence. S’il engage une guerre, c’est pour la gagner. Il est loin de ces combattants qui changent de monture au milieu du gué. Nous savons qu’il a la confiance de Macky Sall et si le Pastef ne fait pas attention, il risque d’avoir des surprises», explique-t-on.
Enseignant-chercheur en Science politique à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis, Moussa Diaw décèle le danger dans la façon ciblée que le ministère de l’intérieur a voulu effectuer sa mise au point. «C’est un communiqué ciblé, orienté vers le Pastef. Si c’était un communiqué pour l’ensemble des partis politiques, on aurait compris que c’est un avertissement pour les recadrer. Il y a une mise au point, il faut attendre la suite et voir si cela va aller plus loin de la part du Gouvernement.» Pour savoir si oui ou non le ministre de l’Intérieur mettra sa menace en exécution.
«Il n’obéira pas aux lois, mais à son chef, Macky Sall»
Mais en attendant cette décision qui promet des lendemains troubles, le député libéral Toussaint Manga est sûr d’une chose : entre le ministre de l’Intérieur et l’opposition, il se pose désormais un problème de confiance. «Avec Antoine Diome, le pays risque de basculer dans la violence. Il a joué un rôle pour écarter Karim Wade et Khalifa Sall. Aujourd’hui, il vient pour une autre mission commandée. Certainement c’est pour Ousmane Sonko. Il est trempé jusqu’au cou dans les plus grands scandales politico-judiciaires qui ont écarté des candidats à l’élection présidentielle. Felix Antoine Diome ne peut pas être la personne ressource qui pourra paisiblement organiser des élections dans ce pays. Nous n’avons pas confiance en lui», soutient le parlementaire. Selon le responsable du Parti démocratique sénégalais, l’acte posé par le ministre l’Intérieur contre Pastef ne va nullement dans le sens de décrisper l’atmosphère politique. «Et c’est la preuve que l’appel au dialogue du Président Macky Sall n’a jamais été sincère. Il est temps de s’unir, de rassembler toutes les forces pour s’opposer à cette manière de faire la politique et cette façon de vouloir écarter des candidats en cherchant à dissoudre leurs partis politiques. Il faut que l’opposition mène des actions concrètes sur le terrain pour montrer au président Macky Sall qu’il n’est pas libre de faire tout ce qu’il veut en utilisant son ministre de l’Intérieur comme bras armé. Ce ministre est dangereux pour la stabilité du pays», ajoute Toussaint Manga.
Pour Moussa Taye, conseiller politique Khalifa Sall, le maire déchu de Dakar, l’opposition doit par conséquent, dès à présent, s’organiser pour exiger le départ de Felix Antoine Diome. «J’invite tous les démocrates du pays à récuser sa nomination et à exiger son départ parce qu’il est un danger pour notre pays à la tête du ministère de l’Intérieur. Il n’obéira pas aux lois, mais il obéira à Macky Sall. Il est pire que le bras armé. Il est devenu la face la plus hideuse du régime de Macky Sall et il doit quitter ce ministère.» ça, c’est une autre paire de manches.
MACKY SALL VEUT UNE STRATÉGIE NATIONALE DE VACCINATION AU PLUS VITE
Face au rebond de la pandémie, le président veut une stratégie nationale de vaccination dans les meilleurs délais pour prendre en charge en priorité la vaccination du personnel médical et des groupes cibles qui nécessitent la plus grande attention
Face au rebond de la pandémie de Covid-19, le chef de l’Etat veut une stratégie nationale de vaccination dans les meilleurs délais pour ’’prendre en charge et en priorité la vaccination du personnel médical et des groupes cibles qui nécessitent la plus grande attention’’.
’’J’ai ordonné qu’une stratégie nationale de vaccination me soit proposée dans les meilleurs délais pour prendre en charge et en priorité la vaccination du personnel médical et des groupes cibles qui nécessitent la plus grande attention’’, a déclaré Macky Sall, mardi en soir, dans un message à la Nation.
’’Bien sûr, le Sénégal continue sa collaboration dans le cadre de l’initiative Covax, avec l’OMS, ceci n’est pas contradictoire’’, a-t-il ajouté.
Le président de la République a décrété mardi l’état d’urgence, une mesure qui s’accompagne d’‘’un couvre-feu partiel, de 21 heures à 5 heures du matin, dans les régions de Dakar et Thiès (ouest)’’. Ces mesures prennent effet à partir de mercredi à 21 heures’’, dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19.
Depuis le 2 mars, le Sénégal a recensé 19.964 cas de Covid-19, selon le ministère de la Santé.
La maladie a fait 428 morts dans le pays, où 17.690 patients ont recouvré la santé. Selon le dernier bilan quotidien publié mardi matin, 1.845 personnes sont encore sous traitement. Les services du ministère de la Santé ne cessent, depuis plusieurs semaines, de mettre en garde les populations contre une nouvelle vague de Covid-19 jugée plus dangereuse que la précédente.
Le chef de l’Etat a assuré que ’’malgré cette nouvelle vague, cette poussée épidémique au plan international, le Sénégal dispose de ressources humaines et matérielles mais également financières pour agir efficacement afin de contenir la propagation de la maladie’’.
Lors de son message à la Nation à l’occasion du Nouvel an, Macky Sall avait déclaré que le gouvernement travaille à ’’l’acquisition de vaccins dans le respect des règles d’éthique en la matière’’.
GAMBIENS ET BISSAU-GUINEENS JETTENT LE MASQUE
La psychose causée par le méchant virus au Sénégal et dans plusieurs pays du monde, ne semble pas préoccuper Gambiens et Bissau-guinéens.
Samba DIAMANKA (envoyé spécial en Gambie et Guinée Bissau) |
Publication 06/01/2021
La psychose causée par le méchant virus au Sénégal et dans plusieurs pays du monde, ne semble pas préoccuper Gambiens et Bissau-guinéens. En séjour dans ces deux pays voisins depuis le 20 décembre dernier, notre reporter retrace la cohabitation entre le virus et les habitants de ces deux pays.
La Gambie s’accompagne avec le virus. Se promène avec lui la nuit. L’insouciance d’un pays qui ne semble guère être préoccupé par ce monstre qui a mis à genoux l’économie mondiale. Fait se confiner à nouveau des pays à l’instar de la Grande Bretagne. En Gambie, pays anglophone, le masque est relégué au second plan. La population fait un pied de nez aux règles barrières. En cette veille de fin d’année, les rues de la ville s’animent. Les magasins et restaurants restent ouverts. Le train d’une ville qui est habituée à faire la fête. A voir ces jeunes écoliers, bravant les interdits, marchant sans le masque, on se dit intérieurement que ce pays anglophone, logé dans la gueule du Sénégal, est épargné de la pandémie qui fait trembler le monde. Pourtant au dernier recensement, le pays comptait au total 3800 cas contre 3660 guérissons et 124 décès. A moins de 72 heures de la fin de l’année 2020, c’était déjà la belle ambiance dans les rues de la capitale gambienne. Des couples se forment, d’autres bras dessus, bras dessous, s’en allaient gaillardement flâner, se donnant même dans la rue des bécots. De folles embrassades vite interrompues par des regards désapprobateurs. La vie d’une jeunesse insouciante qui se croit dans une ville européenne. La déperdition des valeurs… Dans ce décor d’une ville en fête, prête à enterrer la maudite année 2020, il est rare de croiser une personne avec le masque au visage. Seuls quelques policiers dans les rues, assurant la fluidité de la circulation, en portent. Et paradoxalement, ils l’ont sous le menton.
Banjul, ville festive !
En ce début de soirée, la cité dite Sénégambie est investie par des centaines de personnes. Les bars et autres restaurants de la zone dite touristique accueillent leur monde de fêtards. Et contrairement au Sénégal où les boites de nuit ont été fermées, en Gambie, c’est la belle ambiance qui y prévaut nuit et jour. Les filles de joie s’accointent avec de potentiels clients chez qui elles devinent des victimes à plumer. A la sortie de cet espace propice à la propagation du virus, un taximan nous hèle. Ils sont nombreux à stationner dans le parking de cet hôtel. « On parle du coronavirus, mais je n’y crois pas trop. En plus, cela ne peut nous empêcher de travailler », lance le taximan avant de héler un autre client qui sortait d’un fast-food. A l’intérieur d’un de ces taxis à la portière largement ouverte, on aperçoit deux filles habillées de façon très sexy. Elles discutent avec le propriétaire de la voiture avec qui elles doivent avoir des relations de travail.
Vêtue d’une mini-jupe qui laisse dévoiler une partie de son corps, on discute avec la demoiselle. Face à notre interpellation sur la légèreté qui prévaut dans la ville malgré la présence de la pandémie, Bineta part d’un fou rire avant de nous lancer sèchement « Monsieur, tu as-vu quelqu’un porter un masque ici ? Si c’est pour une partie de plaisir, je suis disposée à t’écouter. Cependant si c’est pour nous parler du port du masque, sachez que tu nous indisposes », dit –elle, tirant rageusement sur sa cigarette. Au niveau des restaurants, on fait peu fi du port du masque. On accède à l’intérieur sans se préoccuper de ce bout d’étoffe. Une fois attablé, une serveuse, toute souriante, nous présente le menu. Elle ne s’embarrasse pas du port du masque encore moins du gel. Interpellée sur les dispositions prises par le restaurant face à la pandémie, on la trouve fort embarrassée. C’est à peine si elle bafouille ses réponses, ne pouvant rien nous dire. Et même dans les restaurants huppés de la ville, il est rare de voir le personnel porter le masque. A l’intérieur, on assiste à d’incessants va-et-vient. Les gestes barrières ne semblent guère être une préoccupation. Apparemment, le virus ne fait pas flipper. « Coronavirus ? », rigole Musa, un client sorti d’un hôtel. « Cette maladie ne peut pas m’empêcher de vivre. Je me demande pourquoi vous, les Sénégalais, avez si peur de cette maladie », raille-t-il, nous tapotant le dos avant de nous quitter tout guilleret. Ce délaissement est visible dans presque toutes les rues et avenues de la capitale gambienne.
Aucune disposition au niveau des établissements scolaires
Dans les établissements scolaires, les élèves ne portent pas de masque. Donny vient de récupérer son enfant. Son môme et ses camarades entrent tous dans le véhicule de Donny. Ils s’entassent derrière la 4X4 de l’homme. « Je viens chaque jour récupérer mon enfant et ses amis à l’école. Je les dépose chacun à leurs domiciles respectifs. Je ne dis pas que la maladie n’existe pas, mais elle ne nous fatigue pas. Nous continuons à vivre normalement comme avant. Ce virus ne pourra pas nous faire changer de comportement », dit l’homme, la quarantaine. A l’intérieur de l’établissement, les élèves portent tous l’uniforme. Un règlement qui est respecté dans toutes les écoles gambiennes. Pour le masque, c’est une exception. Il n’est pas appliqué. A l’école islamique de Imam Adda Habee association, toutes les filles portent le voile. C’est l’heure de la descente. Le jeu des enfants fait soulever la poussière. Barbu, un bonnet bien vissé sur la tête, vêtu d’un boubou et d’un pantalon qui lui arrive à la cheville, Chérif Barro est le secrétaire de l’école islamique. « Nous portons le masque. Cependant, il arrive que les enfants ne le mettent pas tout le temps. N’empêche, nous sommes conscients du danger de la pandémie. On les sensibilise également à l’école de la dangerosité du virus », tente-t-il de nous expliquer alors qu’il ne portait pas le masque. Une des écolières, accompagnée de ses amies, discute du sujet. « On ne nous a pas remis de masques. C’est pourquoi on n’en porte pas », lance la fille.
Barrow face à la pauvreté
Une restauratrice du nom de Suzanne dans la ville de Soma, moins animée, explique pourquoi le président Barrow n’a pas fermé les boutiques et autres restaurants ou bars. « Il n’ose pas fermer les lieux de vente, les hôtels, les bars et autres. Les gens n’ont que ça pour faire vivre leur famille. S’il le fait, il aura des problèmes avec la population », confie-t-elle. N’empêche, elle soutient qu’il faut noter que la maladie a gâché les fêtes comme il se devait.
Guinée Bissau vit
En Guinée Bissau également, la situation est la même. La vie est même plus animée en cette période de fin d’année qu’en Gambie. Au rondpoint d’une grande avenue de la capitale, jeunes et adultes suivent un film retraçant la vie du Christ sur un écran géant. Aux alentours, les vendeurs étalent leurs marchandises sur la chaussée. Le soleil s’éclipsait. Il est presque 19 heures. Les lieux de divertissements de la ville sont investis. Les véhicules qui font office de transport en commun sont bondés à cette heure. Les taxis bleu blanc circulent en cette période de fête. « C’est la fête chez nous. Nous ne pensons même pas à ce virus », dit une dame. Hommes et femmes ont une chose dans la tête. Enterrer l’année en beauté dans une belle et forte ambiance. « Tu as vu tout ce monde. Malgré la crise et le degré de la pauvreté, ils tiennent à festoyer. Attends demain matin pour voir les marchés et autres lieux », nous souffle à l’oreille notre guide. Et apparemment, il ne s’est pas trompé. Dans le marché de la capitale, c’est une ambiance foraine. « Je suis là pour chercher des cadeaux qui sont destinés à mes deux enfants », dit une cliente qui discutait le prix d’un jouet. « Il faut rester jusqu’au 31 décembre et tu verras une ambiance folle dans la ville. Personne ne peut empêcher les gens de faire la fête. Bissau, c’est le petit Brésil », indique notre guide, Souleymane Cissé. On note çà et là, des regroupements sans le respect des gestes barrières et encore moins le port du masque.
A Bafata, l’ancienne capitale de la Guinée Bissau, au bar - piscine d’un hôtel, des filles presque nues sont dans des positions équivoques avec leurs copains. Ainsi se préparent les fêtes de fin d’année dans un pays pauvre mais jouissif.