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29 juin 2025
MACKY SALL FACE AUX JEUNES LOUPS POLITIQUES
Le président est désormais confronté à une nouvelle génération d’hommes politiques aussi insatiables qu’Ousmane Sonko, Babacar Diop, Guy Marius Sagna, Thierno Bocoum, Barthelemy Dias et Cheikh Tidiane Dièye qui donnent le tournis à son régime
Avec la nouvelle recomposition politique, le président Macky Sall semble sonner le glas d’une opposition représentative. Il peut même se targuer d’avoir réussi à la réduire à ‘’sa plus simple expression‘’. Dès son élection à la tête du pays, le chef de l’Etat s’est employé à phagocyter le PS, l’AFP et beaucoup d’autres formations de la gauche historique. Avec les discussions officielles et officieuses du Dialogue national, il a fait une prouesse qui restera dans les annales en enrôlant l’un de ses plus farouches opposants en l’occurrence Idrissa Seck. En plus de cette adhésion, s’ajoute le ralliement d’anciens responsables du PDS que sont Omar Sarr, Me Amadou Sall et Babacar Gaye. Mais le patron de la coalition Benno Book Yaakaar devra néanmoins faire face à une nouvelle artillerie lourde. Une nouvelle génération d’hommes politiques aussi insatiables qu’Ousmane Sonko, Dr Babacar Diop, Guy Marius Sagna, Thierno Bocoum, Barthelemy Dias et Cheikh Tidiane Dièye qui donnent le tournis au régime.
OUSMANE SONKO : UNE CERTAINE IDEE DU SENEGAL
Depuis son entrée en politique en 2014, force est de constater que le Sénégal a pris une autre tournure. Haut fonctionnaire et formé pour faire partie de l’élite du pays, le président du Pastef, Ousmane Sonko, a bonifié le paysage politique. Si certains trouvent son discours pertinent et sa démarche cohérente grâce à une riche expérience dans l’administration et une bonne maîtrise de son sujet, surtout économique, les dignitaires du pouvoir le considèrent comme un aventurier qui a eu le privilège d’être au cœur de l’administration et qui l’utilise à des fins politiques. Ce qui, d’ailleurs, lui a valu d’ailleurs sa radiation, d’après les explications du pouvoir. Mais dans tous les cas, Ousmane Sonko ne laisse personne indifférent. Jouissant d’une bonne moralité et se dressant comme le candidat de l’antisystème, le candidat de la rupture, il est arrivé à bousculer la hiérarchie. Ses sorties sont commentées, parfois critiquées mais toujours écoutées. Beaucoup d’observateurs s’accordent pour dire qu’avec lui, le débat politique dans le pays a franchi un nouveau palier. Tirant sur les hommes politiques, sur certains patrons du secteur privé, sur une certaine elite maraboutique, il s’est fixé comme ambition de réformer la manière de faire la politique au Sénégal. En 6 ans, il est parvenu à redonner à la politique sénégalaise ses lettres de noblesse et à suscité de nouveau chez une partie de la jeunesse de l’intérêt pour la chose publique. Agé de 46 ans, le ‘’patriote’’ qui est arrivé troisième à la dernière élection donne le tournis au régime et se présente comme l’opposant impitoyable, qui ne négocie pas avec ses convictions. Son objectif est clair, c’est de remplacer le Président Macky Sall en 2024.
DR BABACAR DIOP, L’INTELLECTUEL ORGANIQUE
Le président du parti FDS Dr Babacar Diop est un cocktail de saveurs issues de ses rencontres avec les philosophes Djibril Samb, Mamoussé Diagne, le Président Mamadou Dia, et de ses lectures de la pensée du Président Senghor et d’autres écrivains de l’émancipation. C’est pourquoi, il est un intellectuel brillant, une tête bien faite. Sa vision politique est adossée à une connaissance très fournie. Mais pas que. Après avoir fait ses humanités dans le PS, Dr Babacar Diop a créé son parti politique. Ayant pris part à toutes les luttes depuis l’avènement du Président Macky Sall, l’enseignant en philosophie à l’Ucad est aussi un farouche opposant de ce dernier. Emprisonné pendant plusieurs mois après sa légendaire marche avec Guy Marius Sagna jusqu’aux grilles du palais pour protester contre la cherté de l’électricité et l’interdiction du préfet de tenir une manifestation à la Place de l’indépendance, le philosophe est un pourfendeur attitré du régime en place. Sa formation politique commence ainsi à avoir le vent en poupe et fait partie de celles qui feront la politique sénégalaise à coup sûr.
GUY MARIUS SAGNA : LA VOIX DES SANS-VOIX
Formé dans les partis de gauche, l’activiste Guy Marius Sagna est visiblement un éternel indigné. Valsant entre la politique et l’activisme, il est sans conteste le politique le plus proche des sans-voix, des indignés, des ouvriers, des laissés pour compte. Il a un seul travail : combattre l’injustice. Et pour cela, il est prêt à braver l’interdit, à défier les autorités pour se faire entendre. Qui ne se souvient pas de sa manifestation devant les grilles du Palais ? Incarcéré à maintes reprises, le coordonnateur du Frapp France dégage ne rate aucune occasion pour tirer sur le régime et la France-Afrique. Guy Marius Sagna est sur tous les fronts et le gouvernement garde une attention particulière sur ses publications et ses agissements.
Y EN A MARRE : LES VIGILES
Ils ont participé activement à la chute du Président Abdoulaye Wade et ils continuent de mettre la pression sur son remplaçant Macky Sall pour qu’il respecte ses engagements vis-vis des Sénégalais. Fadel Barro, Simon, Malal Talla, Thiat, Kilifeu, Aliou Sané qui est le nouveau coordonnateur du mouvement Y en a Marre ne sont pas contents de la gestion du pays. Après avoir offert un état de grâce au régime de Macky Sall, les activistes ont renoué depuis quelque temps avec la rue et les critiques virulentes. Avant l’élection présidentielle de 2019, l’on se souvient que les rappeurs du groupe Keur Gui sous la bénédiction du mouvement citoyen avait fait une chanson pour tourner en bourrique Macky Sall et son régime. Et par la voix du coordonnateur Aliou Sané, les activistes ont averti le Président Macky Sall : d’une manière ou d’une autre, il quittera le pouvoir en 2024.
BARTHELEMY DIAS : L’ART D’ETRE COURAGEUX
Le maire de Mermoz Sacré-Cœur est un homme politique pas comme les autres. Il se distingue principalement par son courage. Farouche opposant, l’ancien membre du Parti Socialiste pose d’énormes problèmes au régime en place. Adepte de l’affrontement et de la lutte politique, Barthélémy Dias a tout le temps maille à partir avec la justice à cause de ses positions politiques. Il avaitfait plusieurs mois en prison pour avoir protesté contre l’incarcération de l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall. Il fait partie sans conteste des opposants les plus craints du régime.
DR CHEIKH TIDIANE DIEYE : UN CRAN SUPERIEUR
Le sociologue de formation et coordonnateur de la plateforme Avenir Sénégal Bi niou Beug est aussi en train de tisser sa toile dans le paysage politique sénégalais. Et si son mouvement est moins connu que les autres, Dr Dièye se distingue par des interventions brillantes et remarquées sur les plateaux de télé. Méthodique, discipliné, il est connu pour sa participation citoyenne. Pendant les inondations de septembre dernier, il s’est organisé pour sortir plusieurs familles des eaux. Et même s’il est d’une exquise courtoisie, une qualité reconnue même par ses adversaires, il reste néanmoins un théoricien de la rupture en politique. Dénonçant la corruption, le manque de transparence et la gabegie dans la gestion des ressources du pays, Dr Cheikh Tidiane Dièye fait partie aussi des opposants crédibles au régime de Macky Sall.
THIERNO BOCOUM : UN ENGAGEMENT RESPONSABLE
A l’image de Dr Cheikh Tidiane Dièye, l’ancien député de Rewmi, Thierno Bocoum, fait aussi partie des agitateurs du paysage politique sénégalais. Ancien inconditionnel de Idrissa Seck, M. Bocoum s’est positionné, avec son mouvement AGIR depuis sa séparation d’avec le nouveau président du CESE, comme une pièce maitresse de l’artillerie lourde de l’opposition. Responsable mais ferme dans ses positions, il a fait déchanter tous ceux qui disaient qu’il avait quitté Idrissa Seck pour rejoindre la coalition qui gouverne. Dénonçant avec vigueur les velléités de troisième mandat agitées par les tenants du régime, il est lui aussi un farouche opposant du Président Macky Sall qu’il compte combattre pour qu’il ne se présente pas en 2024.
«L’HOPITAL NE DOIT AUCUN SOU A AUCUN AGENT»
Le directeur de l’hôpital Dalal Jamm, Moussa Sam Daff, est monté au créneau pour indiquer les protestataires ne sont pas des hygiénistes.
Le directeur de l’hôpital Dalal Jamm, Moussa Sam Daff, est monté au créneau pour indiquer les protestataires ne sont pas des hygiénistes. «Ils sont de la Croix Rouge et ils s’étaient portés volontaires pour travailler dans le Cte», avant d’ajouter : «L’hôpital Dalal Jamm ne doit aucun sou à aucun agent. Maintenant, dans le cadre de la prise en charge ou de la motivation des personnels travaillant dans le Cte ou les différents Cte, ils avaient bénéficié au même titre que tous les personnels de ce que l’on appelle une motivation».
Et il s’avère selon lui que tous les travailleurs n’ont pas reçu cette motivation depuis 4 mois. «Ils sont logés à la même enseigne que tous les travailleurs. Nous sommes en début d’année, les budgets sont en train d’être mis en place. Il est prévu que les Cte soient appelés pour venir motiver ces travailleurs. Là donc, ils ne peuvent pas parler de salaire», affirme-t-il.
Cependant, Moussa Sam Daff rappelle que dans les textes de 1963 de la Croix Rouge, il est dit que c’est un mouvement qui travaille de façon bénévole et désintéressé. «Quand des gens travaillent de cette façon, ils ne peuvent pas parler de salaires. N’empêche, je les ai reçus hier et je leur ai fait des propositions pour anticiper sur les paiements à venir, ils ont dit qu’ils allaient se concerter et me revenir. L’hôpital prend les dispositions pour que le travail qu’ils faisaient soit fait par d’autres personnes», assure le directeur de Dalal Jamm.
UN BERGER DE 22 ANS FUSILLE PAR DES AGRICULTEURS
Un différend entre éleveurs et agriculteurs a viré au drame dans la commune de Thilmakha, département de Tivaouane. En effet, un berger de 22 ans a succombé suite à un coup de fusil tiré par les agriculteurs.
Un différend entre éleveurs et agriculteurs a viré au drame dans la commune de Thilmakha, département de Tivaouane. En effet, un berger de 22 ans a succombé suite à un coup de fusil tiré par les agriculteurs.
Dans la soirée du lundi 4 janvier 2021, le conflit latent entre éleveurs et agriculteurs dans la commune de Thilmakha a pris une tournure tragique. Un jeune berger de 22 ans, répondant au nom de M. Sow, a succombé après avoir reçu un coup de fusil. Selon des témoins, la mort du jeune berger a créé une tension telle que les éléments de la gendarmerie de Pékesse sont intervenus très tôt pour parer à toute éventualité. La victime fait partie d’une famille venue de Keur Momar Sarr, à la recherche de terres prometteuse pouvant assurer la nourriture du bétail.
C’est ainsi que la famille s’est installée dans la commune de Thilmakha, à côté d’un site abritant un daara. Les problèmes ont commencé à opposer les deux parties et le vase a débordé dans la soirée du 4 janvier. La tension étant à son paroxysme, les armes sont sorties et le drame est survenu. Un coup de fusil a retenti pour atteindre de plein fouet M. Sow qui s’est affalé. Pour Ismaïla Sow, président du Conseil National de la Maison des Eleveurs du Sénégal, l’heure est grave car les problèmes sont très sérieux et il est temps d’aller vers des négociations pour sceller définitivement une cohabitation dans la paix et le respect mutuel, entre les agriculteurs et les éleveurs.
Le Gouverneur de la région, dit-il, s’était impliqué l’année dernière, en initiant une rencontre pour des discussions autour des problèmes qui opposent souvent éleveurs et agriculteurs. Selon lui, ce qui vient de se passer dans la commune de Thilmakha pouvait même engendrer une catastrophe sociale, voire une guerre, n’eût été l’intervention rapide des forces de défense et de sécurité. Par conséquent, il interpelle les pouvoirs publics, sur la nécessité de faire très attention sur cette situation, de bien l’analyser afin de mettre en place des stratégies, pour que cela ne se reproduise plus. Pour lui, tous les secteurs comme la pêche, l’eau et l’environnement sont régis par des codes.
Par conséquent, il estime que l’heure est venue d’opérer une véritable réforme foncière, conçue et menée de façon inclusive. «Pour ce faire, le travail de fond peut s’appuyer sur un comité restreint, composé d’hommes et de femmes assez outillés dans le secteur, pour la mise sur la table de propositions concrètes établies sur la base d’un travail de fond, bien documenté et tenu dans un temps assez large», indique Ismaïla Sow. Cette démarche, dit-il, peut bien aboutir à des décisions fondées, acceptées par tous et pouvant créer les conditions d’une cohabitation pacifique entre agriculteurs et éleveurs.
NOUS N’ALLONS PAS MANGER DU SABLE
Mbaye Amar, président de l’Association de financement des transports urbains exprime sa surprise
Le transport était un des secteurs les plus impactés par les mesures d’urgence décrétées en mars 2020 pour endiguer l’avancée du coronavirus, au Sénégal. Du coup, les acteurs du secteur appréhendent la réinstauration de l’État d’urgence décrété de nouveau par le chef de l’État, Macky Sall.
En effet, décrétée hier par le chef de l’État, Macky Sall, la mesure assortie d’un couvre-feu de 21 heures à 05 heures du matin, entre en vigueur à partir de ce mercredi, 6 janvier 2021.
Comme un coup de massue
Mbaye Amar, président de l’Association de financement des transports urbains (AFTU), est surpris. "Nous sommes vraiment pas prêts à vivre ce que nous avions vécu. Ce serait catastrophique pour les acteurs et les populations. Mais qu’est-ce qu’on peut faire ? L’État a la force, mais il doit aussi penser à ses enfants. D’autant plus qu’il ne peut plus mobiliser autant d’argent pour appuyer les acteurs de l’économie. Et nous n’allons pas manger du sable. Ces mesures sont lourdes de conséquences".
Le syndicaliste Pierre Mbakhane Gomis, interrogé par Enquête, ne masque pas son inquiétude. "En tant que citoyens, on ne peut qu’obéir, souligne-t-il. On n’a pas le choix. Mais si cela ne dépendait que de nous, de telles mesures ne vont jamais être prises. Il ne faut pas oublier que c’est en pleine crise que le président nous avait dit qu’il faut vivre avec le virus. Si quelques mois après, il se prononce de la sorte, peut-être c’est parce que c’est la seule solution. C’est quand même une décision très dure."
Le responsable à la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS) insiste sur des mesures d’accompagnement, comme lors de la première vague. "Le président ne peut prendre de telles mesures sans faire ce qu’il avait fait c’est-à-dire soutenir ces Sénégalais qui risquent de perdre tout ou une bonne partie de leurs revenus. Nous ne pouvons que nous soumettre aux mesures édictées par l’autorité mais celle-ci doit aussi penser aux conséquences sociales et économiques de telles mesures. Il faut vraiment des mesures d’accompagnement. Sinon, les méfaits risquent d’être plus nombreux que les bienfaits".
PLAIDOYER POUR UNE EXPLOITATION RATIONNELLE DES RESSOURCES HALIEUTIQUES
Le coordinateur interne et chargé du suivi-évaluation à la Direction des Pêches Maritimes (DPM) au ministère des Pêches et de l’Economie maritime, Sidya Diouf, plaide pour une exploitation rationnelle des ressources halieutiques.
Le coordinateur interne et chargé du suivi-évaluation à la Direction des Pêches Maritimes (DPM) au ministère des Pêches et de l’Economie maritime, Sidya Diouf, plaide pour une exploitation rationnelle des ressources halieutiques.
«Nous demeurons convaincus que pour permettre aux générations futures de pouvoir disposer des ressources halieutiques comme nous les avons héritées de nos parents, il faut travailler sans relâche à mettre les conditions nécessaires pour une exploitation rationnelle», a notamment dit M. Diouf. Il présidait mardi, à Mbour (ouest), le démarrage des travaux de l’atelier de planification stratégique de la Plateforme nationale des acteurs non-étatiques de la pêche et de l’aquaculture (PANEPAS), qui est une déclinaison de la Plateforme régionale des acteurs non-étatiques de la pêche et de l’aquaculture (PANEPAO-WANSAFA).
Selon Sidya Diouf, l’importance économique et sociale du secteur et son potentiel de croissance justifient l’’’attention particulière’’ que le président Macky Sall accorde à la pêche, lui conférant ainsi une ‘’place privilégiée’’ dans le Plan Sénégal émergent (PSE), référentiel unique des politiques de développement. C’est à ce titre, d’après lui, que la pêche est inscrite parmi les moteurs de croissance sectorielle de l’Axe I du PSE qui lui assigne un ‘’rôle central’’ dans le renforcement de la sécurité alimentaire ainsi que la création de richesses et d’emplois. ’’Des pas importants ont été franchis avec, notamment la promulgation de la loi portant code de la pêche en janvier 2015, la validation technique de la Lettre de politique sectorielle et développement de l’aquaculture, et la mise sur pied de cadres de concertations entre autres. Ces actions contribueront à coup sûr à l’amélioration de la gouvernance du secteur de la pêche’’, a-t-il dit.
La promotion d’une ’’gouvernance légitime, efficace et démocratique’’, la création d’’’une communauté de pêche responsable, plurielle et solidaire’’, au sein de laquelle le système de gouvernance occuperait ‘’une place essentielle et primordiale’’, constituent ‘’un pilier essentiel’’ dans la politique des pêches définies par les autorités, a souligné Sidya Diouf. Le défi est ambitieux car le secteur de la pêche et particulièrement celui de la pêche artisanale est très dynamique, a indiqué M. Diouf. Il soutient toutefois que l’atteinte de ces objectifs passe par l’’’implication active et constructive’’ d’acteurs capables, non seulement, d’apporter ‘’une réflexion innovante’’ sur la gouvernance des pêches, mais également d’’’avancer des propositions, socialement et politiquement viables’’, pour permettre la sortie de l’impasse.
De l’avis de Diouf, la mobilisation des acteurs de la pêche et de l’aquaculture doit se faire autour d’’’une vision claire’’ de gouvernance participative et inclusive qu’il convient de mener avec méthode, organisation et compétence pour répondre à une ’’forte exigence’’ des acteurs. ’’Ce lien de confiance se bâtit, en priorité, sur la concertation, la confiance et le respect mutuel’’, a rappelé Sidya Diouf
LES PROJECTIONS SOMBRES DE LA BANQUE MONDIALE
L’Afrique sera fortement impactée économiquement par la pandémie de Covid-19.
La Banque Mondiale a fait hier le point sur les perspectives économiques dans le monde, après une année marquée par une crise sanitaire sans précédent. Et concernant spécifiquement l’activité économique de la région africaine, elle devrait croître au rythme de 2,7% en 2021. Pas suffisant pour cacher les projections sombres de l’Institution financière internationale !
L’Afrique sera fortement impactée économiquement par la pandémie de Covid-19. La Banque mondiale a dressé hier un tableau sombre de l’économie du continent en 2021. Elle a indiqué que les prévisions d’une croissance atone en Afrique subsaharienne sont dues à la persistance de l’épidémie de COVID-19 dans plusieurs pays, qui fait obstacle à la reprise de l’activité économique. Et dans ses projections, la pandémie provoquera une baisse de 0,2 % des revenus par habitant cette année, et mettra les Objectifs de développement durable (ODD) encore moins à la portée de nombreux pays de la région. «Ce renversement de tendance devrait entraîner le basculement de dizaines de millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté en 2020 et 2021», note-t-on dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales. Toujours, selon l’institution financière internationale, la première économie de l’Afrique de l’ouest, le Nigeria devrait afficher une croissance de 1,1% en 2021. Et son activité économique pourrait toutefois être freinée par la faiblesse des cours du pétrole, les quotas de l’OPEP, la chute des investissements publics résultant de la faiblesse des recettes de l’État, l’insuffisance des investissements privés due aux faillites d’entreprises et le manque de confiance des investisseurs étrangers.
En Afrique du Sud, lit-on dans le document parvenu à «L’As», la croissance devrait rebondir à 3,3% en 2021, avec une reprise plus faible qu’auparavant du fait des effets persistants de la pandémie et du maintien probable de plusieurs mesures d’atténuation des risques de propagation du virus. La reprise devrait être légèrement plus soutenue - bien qu’inférieure aux moyennes historiques - dans les pays exportateurs de produits agricoles où l’activité sera portée par le niveau élevé des cours mondiaux des denrées agricoles, informe la Banque mondiale. Elle ajoute que les prévisions font état d’une reprise plus timide pour les exportateurs de produits industriels. Alors que les prix des métaux se sont légèrement redressés au deuxième semestre de l’année dernière, les cours du pétrole sont demeurés bien inférieurs à ce qu’ils étaient en 2019, ce qui a eu des conséquences défavorables pour les exportateurs pétroliers (Angola, République du Congo, Gabon, Ghana, Guinée Equatoriale, Tchad), relève la Banque mondiale. Quant à la dette publique, l’Institution financière internationale soutient qu’elle a considérablement augmenté dans la région pour atteindre, selon les estimations, 70% du PIB en moyenne au cours de l’année écoulée. Ce qui ne fait, dit-elle, qu’accroître les préoccupations suscitées par la viabilité de l’endettement dans certains pays. «Les banques pourraient enregistrer une forte augmentation des prêts improductifs, les entreprises ayant peine à assurer le service de leurs dettes par suite de la chute de leurs recettes », renseigne-ton. Sans compter le fait que les répercussions négatives durables de la pandémie pourraient ralentir la croissance à long terme en raison de l’ampleur de la dette qui paralyse l’investissement, de l’impact des confinements sur la scolarité et la valorisation du capital humain, et de la dégradation de l’état de santé des populations.
L’ECONOMIE SUBSAHARIENNE DEVRAIT CROITRE AU RYTHME DE 2,7%
En 2021 Toutefois, l’Afrique subsaharienne ne devrait pas toucher le fond. Si l’on s’en tient aux projections de la Banque mondiale, elle devrait enregistrer un redressement modéré en 2021, avec un taux de croissance de 2,7%. Mais la reprise de la consommation et de l’investissement privés dans le continent pourrait être plus lente que prévu antérieurement, mais les exportations devraient s’accélérer progressivement, à la faveur de la relance des activités des principaux partenaires commerciaux. Pendant ce temps, l’économie mondiale devrait progresser de 4% en 2021, à condition, selon la Banque mondiale, que le déploiement initial des vaccins contre la COVID-19 débouche sur des campagnes massives de vaccination tout au long de l’année. Les perspectives à court terme sont hautement incertaines, et différents scénarios de croissance restant possibles, comme le détaille le rapport. Selon un scénario pessimiste de hausse continue des contaminations et de retard dans le déploiement des vaccins, l’économie mondiale pourrait ne regagner que 1,6 % en 2021. À l’inverse, en cas de maîtrise de la pandémie et d’accélération de la vaccination, le rythme de croissance pourrait atteindre pratiquement 5 %.
LA BANQUE MONDIALE TABLE SUR 4% DE CROISSANCE
L’institution bancaire a particulièrement demandé aux pays en développement n’ayant pas assez de moyens d’assumer une nouvelle décennie perdue de veiller à leurs créances.
La communauté internationale doit agir rapidement et avec détermination pour éviter que l’accumulation récente des dettes publiques ne débouche sur des crises de l’endettement en série, prévient la Banque mondiale dans son dernier rapport en date sur les Perspectives économiques mondiales. L’institution bancaire a particulièrement demandé aux pays en développement n’ayant pas assez de moyens d’assumer une nouvelle décennie perdue de veiller à leurs créances.
L’économie mondiale, lourdement affectée par la pandémie de la Covid-19, devrait progresser de 4% en 2021, à condition que le déploiement initial des vaccins contre la Covid-19 débouche sur des campagnes massives de vaccination tout au long de l’année. Sous ce rapport, «la reprise risque néanmoins de rester modeste si les responsables politiques ne passent pas résolument à l’action pour endiguer la pandémie et mettre en œuvre des réformes propices aux investissements», renseigne la Banque mondiale dans sa dernière édition semestrielle des Perspectives économiques mondiales. Malgré le redémarrage de l’économie mondiale, après la contraction de 4,3% enregistrée en 2020, un lourd tribut a été payé à cause de la pandémie, en termes de «morbidité et de mortalité» et qui a «plongé des millions d’individus dans la pauvreté», mentionne le communiqué de l’institution mondiale en date d’hier, mardi 5 janvier. Pendant encore de longs mois, «l’activité économique risque donc d’être ralentie et les revenus considérablement réduits», prévient la Banque mondiale.
L’IMPERATIF POUR LES ETATS D’ALLER EN CROISADE CONTRE LA PANDEMIE
La priorité immédiate pour les responsables politiques consiste «à contrôler la propagation du coronavirus et organiser rapidement des campagnes massives de vaccination», indiquent les économistes du Groupe de la Banque mondiale. Pour soutenir la reprise, les autorités doivent aussi favoriser un cycle d’investissements porteur d’une croissance durable et moins tributaire de la dette publique. «Alors que l’économie mondiale semble s’orienter vers une reprise timide, les décideurs sont confrontés à des défis redoutables comme la santé publique, la gestion de l’endettement, les politiques budgétaires, de l’action des banques centrales ou des réformes structurelles pour faire en sorte que cette dynamique toujours fragile se confirme et jette les bases d’une croissance solide», déclare David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale.
Pour surmonter les effets de la pandémie et affronter les vents contraires à l’investissement, «nous devons donner une impulsion décisive aux efforts visant à améliorer l’environnement des affaires, accroître la flexibilité du marché du travail et des produits et renforcer la transparence et la gouvernance», dira-t-il.
Par rapport aux perspectives à court terme, les économistes voient un clair-obscur. Selon un scénario pessimiste de hausse continue des contaminations et de retard dans le déploiement des vaccins, «l’économie mondiale pourrait ne regagner que 1,6% en 2021», projettent les spécialistes de la croissance.À l’inverse, en cas de maîtrise de la pandémie et d’accélération de la vaccination, spéculent-ils encore, «le rythme de croissance pourrait atteindre pratiquement 5%».
Et Ayhan Kose, vice-président par intérim de la Banque mondiale pour la Division croissance équitable, finance et institutions, de soutenir que «la pandémie a fortement exacerbé les risques d’endettement dans les marchés émergents et les économies en développement, sachant qu’une croissance atone risque d’alourdir encore le fardeau de la dette et d’éroder la capacité des pays emprunteurs à en assurer le remboursement…».
«IL EST PERTINENT DE PASSER A LA REOUVERTURE DU MARCHE EXTERIEUR»
Le responsable de l’Apr de Kaolack, Idrissa Tall a estimé que la décision du président Macky Sall de rouvrir le marché de l’exportation des graines d’arachide hors du pays est d’un apport positif dans la commercialisation de l’arachide.
Le responsable de l’Alliance pour la République (Apr) de Kaolack, Idrissa Tall a estimé au cours d’une récente sortie effectuée à Kaolack que la décision du président Macky Sall de rouvrir le marché de l’exportation des graines d’arachide hors du pays est d’un apport positif dans la commercialisation de l’arachide.
Car, au-delà de son impact positif sur l’émigration irrégulière, avec la stratégie de fixation des jeunes candidats dans leurs différents terroirs, cette décision est selon lui synonyme d’encouragement à l’émergence des petites et moyennes unités industrielles locales au Sénégal et dans la région de Kaolack en particulier. Également un moyen de soutenir les milliers et les milliers de jeunes contractuels qui s’activent régulièrement dans ces petites et moyennes unités de décorticage et les nombreuses jeunes dames qui en tirent l’essentiel de leurs revenus mensuels.
Le responsable politique de Kaolack trouve par contre que la fermeture provisoire des exportations a été d’autant plus pertinente lorsqu’elle a permis aux entreprises huilières sénégalaises de sortir la tête de l’eau et pouvoir collecter une bonne partie des semences destinées à la prochaine campagne.
A Kaolack, Ziguinchor, Kaffrine, Fatick, Diourbel, Tamba et Touba, cette même dynamique de satisfaire les différents opérateurs de la filière a été visiblement constatée. Et présentement sur le marché, les opérateurs se croisent inlassablement et achètent des graines à leur volonté.
Entre autres objectifs, cette adresse a également constitué une occasion d’inviter les chercheurs sénégalais, ingénieurs agronomes et autres spécialistes de l’agriculture à multiplier et surtout orienter leurs recherches vers une diversification intelligente des spéculations exploitées par le Sénégal et surtout proposer des variétés culturales plus rentables pour les producteurs.
DES HYGIENISTES RECLAMENT 4 MOIS DE SALAIRE
Après l’avertissement de l’intersyndicale des travailleurs de santé des collectivités territoriales sur une tentative de paralyser le système, des agents de l’hôpital Dalal Diam ont manifesté hier, mardi, leur mécontentement
Après l’avertissement de l’intersyndicale des travailleurs de santé des collectivités territoriales sur une tentative de paralyser le système, des agents de l’hôpital Dalal Diam ont manifesté hier, mardi, leur mécontentement suite à des arriérés de salaires de quatre mois de 26 hygiénistes.
Le mois de janvier risque d’être mouvementé pour la santé. Des syndicats ont décidé de porter les revendications de leurs membres qui tournent autour du paiement des arriérés de salaire, des primes Covid. Hier, mardi, 26 hygiénistes se sont fait entendre à l’hôpital Dalal Diam. Ces derniers réclament 4 mois d’arriérés de salaires. «Depuis septembre 2020, nos 26 compatriotes hygiénistes travaillant à l’hôpital Dalal Jam de Guédiawaye n’ont pas été payés.
Pis, le ministère de la Santé leur avait dit qu’il leur paierait au moins 350.000 FCFA par mois. Ce qu’ils ont perçu les mois de mars, avril et mai cumulés n’a pas atteint 90.000 FCFA. Alors qu’ils devaient recevoir 1.050.000 FCFA. De juin à août, ils ont été payés 150.000 FCFA par mois au lieu de 350.000 FCFA par mois. Depuis le mois de septembre, ils n’ont rien reçu”, renseigne Guy Marius Sagna dans Pressafrik.
Et de renchérir : « les travailleurs qui sont dans les sites de confinement devaient être payés 5.000 FCFA par jour par le ministère. Au lieu de 450.000 FCFA, ils ont reçu 50.000 FCFA à la veille de la Korité et 50.000 FCFA à la veille de la Tabaski ». Au même moment, certains travailleurs des collectivités territoriales ont observé le port de brassard rouge. Ils réclament aussi le paiement des primes de Covid s’élevant à 50 mille F Cfa par mois. « La tutelle avait promis de payer cette prime aux agents des collectivités territoriales. Cependant, seule une partie des agents a reçu, non pas la totalité de la prime qui s’élève à 300 mille FCfa mais juste trois mois de prime (150 mille).
En outre, les agents figurant sur la liste complémentaire, quant à eux, non jusqu’ici rien reçu » avait renseigné Sidya Ndiaye. Face au non-paiement des salaires et des primes, Sidya Ndiaye et Guy Marius Sagna demandent au ministre de la Santé et au président de la République de régler dans les meilleurs délais ces problèmes. Toutefois, si rien n’est fait, ils comptent se faire entendre par d’autres moyens que leur confère le droit.
SOULEYMANE NDOYE CORRIGE SEYDOU DIOUF
Le débat portant sur la suppression ou le maintien de la ville fait rage à Rufisque entre responsables politiques.
Les réactions commencent après la proposition du député Seydou Diouf de retour à une commune unique. Le président du conseil départemental de Rufisque a tenu un point de presse pour porter la réplique et afficher son choix pour la suppression de la ville comme l’a dit le président de la République le 31 décembre dernier. Le maire de la commune de Rufisque Ouest, Alioune Mar, s’est également prononcé sur le sujet.
Le débat portant sur la suppression ou le maintien de la ville fait rage à Rufisque entre responsables politiques. Après la sortie du député Seydou Diouf demandant la suppression des communes de Rufisque Ouest, Est et Nord au profit d’une commune unique de la ville de Rufisque. C’est son collègue député et non moins président du Conseil Départemental de Rufisque qui est monté au créneau pour s’inscrire en faux contre ce qu’il considère comme un recul de 25 années dans le processus de la décentralisation. « Je ne partage pas cet avis de mon ami et collègue Seydou Diouf », a répondu tout de go le président du Conseil départemental de Rufisque au cours d’un son face-à-face avec les journalistes.
A en croire le responsable de l’Apr, le problème ne se pose pas en terme d’appellation ou de dénomination mais plutôt de compétences et de mission à assigner à l’entité qui sera mise en place et aussi de cohérence dans la mise en œuvre de l’acte III de la décentralisation. « Le débat doit porter sur les missions à assigner à ce qu’on pourrait appeler ville ou communauté urbaine. Il s’agit d’une question de cohérence à corriger. Car la ville est créée par un décret présidentiel, selon l’article 167 du Code général des collectivités territoriales, alors que les communes de plein exercice sont créées depuis la communalisation intégrale avec des missions précises et des territoires bien définies, ce qui n’est pas le cas de la ville. Le président qui crée ces villes par décret peut demain les dissoudre par décret. Donc, le débat ne se pose pas sur la dénomination des communes ou autres. Il se pose beaucoup plus sur la gestion, c’est-à-dire sur la bonne gouvernance de ces collectivités territoriales ».
A en croire Souleymane Ndoye, les communes sont, quelque part, lésées car les ressources collectées sur leurs territoires et affectées à la ville alors qu’en termes de réalisation, la ville n’a pas grand-chose à présenter malgré son budget annuel de 06 milliards de francs. En plus de cela, la ville a un statut de commune et est donc d’égale dignité avec les communes. Or elle capte tous les moyens financiers et a les mêmes missions que les autres communes mais en matière de réalisations, son bilan est erratique. « Si vous demandez qu’on vous expose les grandes réalisations de la ville en tant qu’entité territoriale, vous ne verrez pas grand-chose. Cela pose un problème dans la mobilisation des ressources qui doivent être destinées à une gestion de proximité. C’est pourquoi je dis que je suis en phase avec le Président par rapport à son discours du 31 décembre ».
Pour lui, on doit plutôt penser à porter les discussions sur les missions et les statuts à donner à la ville « dans le cadre d’une mutualisation des compétences qui la compose ». Ainsi, les communes dans le cadre de leurs missions, après la distribution des ressources de la ville aux communes, celles-ci pourraient mutualiser des activités ou dans certains secteurs comme l’électrification, la gestion des canaux à ciel ouvert et enfin « émettre des moyens financiers à destination de la ville ». Pour Alioune Mar, le problème des communes, c’est plus un problème. « Il faut permettre aux communes de bénéficier des ressources qui sont collectées à partir de leurs territoires et transférées».
Dans le même tempo que Souleymane Ndoye, le maire de la commune de Rufisque Ouest s’est indigné des propos venant « d’un des concepteurs de l’acte III de la décentralisation. Même s’il se dit opposé à la suppression de la ville, Alioune Mar n’en défend pas moins les trois communes. Pour supprimer les trois, ce serait revenir 25 ans en arrière après la réforme de 1996. « Ce serait un grand recul dans la décentralisation et pour la démocratie. Le cas échéant, il faudrait retourner à l’époque de la déconcentration », a-t-il dit.