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29 juin 2025
PLUS DE 2000 PATIENTS SOUS TRAITEMENT, 220 NOUVEAUX CAS ET 5 DÉCÈS DE PLUS !
Le nombre de patients guéris a connu une hausse. 103 malades ont été déclarés guéris. Cependant, il y a 35 cas graves qui sont pris en charge dans les établissements sanitaires.
La courbe ascendante de la maladie du Coronavirus ne fléchit pas. Ce jeudi, sur 1775 tests réalisés, 220 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 12,39%. Selon le directeur de la prévention, El Hadji Mamadou Ndiaye, il y a eu 56 cas contacts et 164 cas issus de la transmission communautaire.
Aucun cas importé n’a été enregistré. Les cas communautaires sont répartis comme suit : Kaolack 15, Touba 14, Dakar Plateau 12, Keur Massar 12, Mbour 6, Mbao 5, Tivaouane 5, Khombole 4, Maristes 4, Ouest Foire 4, Parcelles Assainies 4, Castors 3, Guédiawaye 3, Louga 3, Ouakam 3, Sacrée Cœur 3, Sicap Baobab 3, Velingara 3, Almadies 2, Bambey 2, Kaffrine 2, Kebemer 2, Liberté 5 2, Matam 2, Grand Dakar 2, Hann Bel Air 2, Mékhé 2, Patte d’Oie 2, Rufisque 2, Sangalkam 2, Thiès 2, Amitié 1, Fass delorme 1, Gueule Tapée 1, Keur Ndiaye Lo 1, Liberté (6) 1, Ben Tally 1, Bounkiling 1, Cité Biagui 1, Cité Magistrat 1, Derklé 1, Dieuppeul 1, Hlm 1, Hlm Grand Medine 1, Hlm Grand Yoff 1, Liberté 1 (1), Liberté (3) 1, Mamelles 1, Mermoz 1, Pikine 1 ; Point E 1 Richard Toll 1, Sakal 1, Scat Urbam 1 et Thiadiaye 1.
Le nombre de patients guéris a connu une hausse. 103 malades ont été déclarés guéris. Cependant, il y a 35 cas graves qui sont pris en charge dans les établissements sanitaires. Le bilan macabre s’est alourdi. 5 décès ont été enregistrés, portant ainsi le bilan provisoire à 438.
À ce jour, 20376 cas ont été déclarés positifs dont 17885 guéris 2052 patients sous traitement. Le ministère de la Santé et de l’Action sociale exhorte les sénégalais à respecter les mesures barrières individuelles et collectives.
HUIT AGENTS LICENCIÉS PAR LE DG DE LABOREX
Laborex Sénégal est-il une zone de non-droit ? En tout cas, les membres du collectif des travailleurs licenciés le pensent sérieusement
Après leur saisine de l’Inspection Régionale du Travail de Dakar pour dénoncer des manquements à leurs droits et une remise en cause manifeste de leurs acquis, des travailleurs de Laborex se sont attiré les foudres du directeur général de la boite, Frédéric Valony. Se sentant blessé dans sa chair, le patron de cette entreprise spécialisée dans la distribution de médicaments a tout bonnement viré huit parmi les douze délégués qui avaient porté l’affaire au niveau des juridictions pour être rétablis dans leurs droits.
Laborex Sénégal est-il une zone de non-droit ? En tout cas, les membres du collectif des travailleurs licenciés le pensent sérieusement. Face à la colère du Dg de la boite, ils n’ont que leurs yeux pour pleurer. En conférence de presse hier au siège du mouvement Frapp-France Dégage de l’activiste Guy Marius Sagna, les travailleurs licenciés de Laborex ont déversé leur bile sur leur ex-Directeur général qui les a virés de leurs postes. Une décision intervenue après leur saisine de l’Inspection Régionale du Travail de Dakar pour signaler les manquements, violations des lois et règlements et dénoncer la remise en cause de leurs avantages et acquis.
Mais avant leur saisine de l’Inspection du travail, ils avaient, au préalable, interpellé le Directeur général sur la disparition de deux véhicules amortis que ce dernier avait vendus. «Les deux véhicules dont nous avons parlé devaient être cédés à des membres du personnel comme il était d’usage depuis plus de vingt ans. L’un servait au transport du personnel et l’autre à la livraison des commandes de médicaments des clients. Ces véhicules disparus donc du parking ont été aperçus dans des parcs de vente d’automobiles», expliquent-ils dans une déclaration de presse reçue à notre rédaction.
Très en colère, renseignent les membres du Collectif, le directeur général de Laborex Sénégal, Frédéric Valony, a introduit et obtenu une demande d’autorisation de licenciement de six délégués parmi les huit à Dakar qui étaient à l’Assemblée générale et deux dans les agences de Kaolack et de Thiès. Ainsi, huit sur les douze délégués impliqués dans l’Assemblée générale tenue hors de l’établissement avec le personnel, suite au refus du Directeur général, ont été licenciés.
Toutefois, ils s’étonnent de l’attitude de l’inspecteur qui, selon eux, a fermé les yeux sur l’article 4 de la Convention collective nationale interprofessionnelle sur les avantages acquis et les a renvoyés à des discussions en interne. Ce qu’ils ont refusé. «Décidant de confirmer toutes les décisions qui ont précédé, voilà, à notre grande surprise et sans entrer dans les détails, des magistrats qui, dans le jugement discriminatoire, ont dédouané Assane Faye et Amdy Ngom qui étaient à l’Assemblée générale et figuraient sur la liste de présence avec émargement, mais exclus des licenciements prononcés», s’offusquent-ils. Non satisfaits de cette décision prononcée par l’Inspection du travail, les membres du collectif des travailleurs licenciés de Laborex Sénégal avaient introduit un appel au niveau du ministère du Travail qui a validé la décision des inspecteurs, en s’appuyant sur un arrêt de jurisprudence de la cour suprême.
En outre, le collectif soupçonne une violation des règles de procédures. «Après avoir introduit le dossier à la Cour suprême en février 2019, l’affaire est jugé le 27 août 2020 en pleine pandémie où les tribunaux et autres lieux de rassemblement publics et privés étaient fermés et interdits ; le dossier est jugé sans que notre avocat ne soit informé ni convoqué», soulignent-ils. Par ailleurs, le collectif renseigne que pendant tout le processus, leur syndicat affilié à la Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal (CNTS) ne les a assistés qu’une seule fois.
UNE APPROCHE JUGEE INOPERANTE CONTRE LE COVID
Afin de faire face à l’inquiétante courbe ascendante des contaminations de la Covid-19, le gouvernement a servi du réchauffé. Des mesures jugées pratiquement sans effet sur la maladie
A l’issue d’une réunion de crise tenue avant-hier avec le Comité National de Gestion des Epidémies (Cnge), le président de la République a décrété un état d’urgence assorti d’un couvre-feu dans les régions de Dakar et de Thiès. Des mesures jugées pratiquement sans effet sur la maladie. C’est ce que pensent certains Sénégalais qui préconisent que l’Etat fasse preuve d’intransigeance dans le respect des gestes barrières et l’interdiction des rassemblements.
Afin de faire face à l’inquiétante courbe ascendante des contaminations de la Covid-19, le gouvernement a servi du réchauffé. En effet, Macky Sall et son gouvernement ont remis en place l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu de 21h à 5h du matin. Pour le moment, seules les régions de Dakar et de Thiès sont concernées par cette nouvelle mesure qui vise à faire échec à la seconde vague. Ces deux régions, selon les autorités, concentrent 90 % des cas positifs. Toutefois, cette nouvelle phase entamée dans la lutte contre la seconde vague de Coronavirus au Sénégal suscite un énorme tollé, notamment sur les réseaux sociaux.
Dans un post publié sur sa page Facebook et intitulé : «Etat d’urgence assorti d’un couvre-feu : encore une inutile vieille charrue de Monsieur Macky Sall », l’ancien ministre-conseiller de Macky Sall, Moustapha Diakhaté, estime qu’«en recourant pour la deuxième fois en moins d’un an à l’instauration de l’Etat d’urgence assorti d’un couvre-feu, le Président Macky Sall vient de reconnaître l’échec de sa politique de lutte contre la propagation de l’épidémie de la Covid 19».
Contrairement aux discours triomphalistes des thuriféraires du régime, ajoute Moustapha Diakhaté, les chiffres montrent bien que le Sénégal est le bon dernier en Afrique de l’ouest. A l’en croire, l’état d’urgence sanitaire n’est pas une méthode pour ralentir l’épidémie à Coronavirus. «Dans la mesure où c’est durant le premier état d’urgence que toutes les régions du pays ont été infectées. Ce deuxième état d’urgence illustre, en fait, le manque de courage du gouvernement pour rendre obligatoire le port du masque et interdire les rassemblements non essentiels comme baptêmes, chants religieux, prières collectives, funérailles, mariages dans toutes les communes où la contamination est la plus forte», souligne l’ancien président du groupe parlementaire de Benno Bokk Yaakaar.
Filant la bonne recette au gouvernement, Moustapha Diakhaté propose de fournir gratuitement des masques aux populations et d’imposer leur port sur l’ensemble du territoire national. «Au lieu d’instaurer un autre état d’urgence, le gouvernement doit fournir des masques gratuits à toute la population et faire preuve de fermeté dans l’imposition de leur port dans les 557 communes, lieux recevant du public, transports publics comme particuliers, entreprises et dans les lieux de cultes», dit l’ex-proche de Macky Sall.
DR BOUBACAR SIGNATE : «ON NE REGLE PAS UN IMPERATIF SANITAIRE PAR UN IMPERATIF SECURITAIRE POUR PROTEGER UN IMPERATIF ECONOMIQUE»
Même ton chez le Médecin-urgentiste, Dr Boubacar Signaté abonde dans le même sens que Moustapha Diakhaté et parle d’«Arithmétique Sanitaire !» dans un post sur Facebook. Dans sa publication, il invite le Sénégal à faire la somme des cas de Covid-19 de la région Diourbel (zone de Touba et Mbacké) et de la région de Kaolack, de la comparer avec celle de la région de Thiès et Dakar. Puis de comparer le nombre de décès liés à la Covid-19 dans les régions de Kaolack et Diourbel et celui des régions de Dakar et Thiès où le couvre-feu est instauré. Pour Dr Signaté, il faut tout simplement un changement de stratégie dans la lutte contre cet ennemi invisible venu de Chine. «On ne règle pas un impératif sanitaire par un impératif sécuritaire pour protéger un impératif économique. Il faut arrêter de compter les tests positifs, le nombre de malades et de décès, il faut éviter que les gens ne tombent malades et n’arrivent pas à l’hôpital», a-t-il recommandé. Il a demandé au gouvernement de ne pas fléchir dans le respect des gestes barrières. « Il faut faire respecter les mesures barrières avec courage, se l’appliquer avec responsabilité, c’est la seule chose qui marche, rien d’autre », conclut le Médecin-Urgentiste
LE JARAAF RENVERSE SAN PEDRO
Surpris par les Ivoriens de San Pédro au match aller disputé il y a quinze jours au stade Lat Dior de Thiés, les « Vert et Blanc » ont réussi à renverser la vapeur et à s’imposer (1-2) au stade Alassane Ouattara d’Abidjan.
Après l’exploit des Rufisquois de Teungueth FC qui ont accédé à la phase de poule de la Ligue africaine de la Caf, c’était au tour du Jaraaf de Dakar de s’illustrer en se hissant au deuxième tour additionnel ou phase des barrages de la Coupe Caf. Surpris par les Ivoriens de San Pédro au match aller disputé il y a quinze jours au stade Lat Dior de Thiés, les « Vert et Blanc » ont réussi à renverser la vapeur et à s’imposer (1-2) au stade Alassane Ouattara d’Abidjan.
En mauvaise posture après sa défaite concédée il y a deux semaines au match aller disputé au stade Lat Dior de Thiès. (0-1), le Jaraaf de Dakar a réalisé ce mercredi 7 janvier, une belle performance en allant s’imposer sur la pelouse du FC San Pédro (1-2) pour le compte des 16es de finale retour de la Coupe de la Confédération.
Sur la pelouse du stade Alassane Ouattara d’Abdijan, les « Vert et Blanc » n’ont pas mis de temps pour annoncer la couleur. Puisqu’ils réussissent à ouvrir la marque après le premier quart d’heure de jeu. C’est Albert Diène qui lance les débats en ouvrant la marque ( 16e min). Un but qui permet au Jaraaf de Dakar de remettre les pendules à l’heure et d’arriver à la pause avec plus de confiance mais surtout de certitude.
Au retour des vestiaires, les poulains du coach Malick Daff procèdent à un jeu de contre-attaque et trouvent vite la faille à la 75e minute de jeu. Et c’est Pape Ndiaye, entré en cours de jeu, qui surgira pour offrir le but décisif. Les Ivoriens qui réduiront le score à 85e mn, parviendront toutefois à mettre la pression. Ils parviendront même à obtenir un pénalty dans le temps additionnel. Mais le portier Pape Seydou Ndiaye réussira à arrêter le pénalty et ouvrir le chemin du succès au Jaraaf. Ce succès permet à l’équipe dakaroise de passer le cap des 16e de finale et d’accéder au barrage ou deuxième tour préliminaire additionnel de la Coupe de la CAF.
Le tirage au sort de ce tour de cadrage s’effectuera , ce vendredi, avec les vainqueurs du deuxième tour préliminaire de la Coupe de la CAF et les perdants du deuxième tour préliminaire de la Ligue des champions de la CAF.
Qualifiée en phase de poules de la Ligue des champions après avoir éliminé le Raja de Casablanca (Maroc), l’autre représentant du football sénégalais, le Teungueth FC, connaîtra quant à lui ses futurs adversaires vendredi prochain à l’issue du tirage au sort qui aura lieu au siège de la Confédération africaine de football (CAF), au Caire (Egypte).
En Ligue des champions de la CAF, seize équipes prendront part à ce tirage au sort pour constituer quatre poules de quatre équipes.
«LA RELANCE POURRAIT ETRE COMPROMISE»
La deuxième vague de la pandémie risque de compromettre le plan de relance économique ajusté et accéléré (Pap 2a), fait savoir Abou Kane, agrégé en économie et assesseur à la Faculté des Sciences économiques et de gestion (Faseg)
La deuxième vague de la pandémie risque de compromettre le plan de relance économique ajusté et accéléré (Pap 2a), fait savoir Abou Kane, agrégé en économie et assesseur à la Faculté des Sciences économiques et de gestion (Faseg). Il a, en outre, laissé entendre que le Sénégal a perdu quelques 850 milliards durant la première vague de la pandémie.
Le professeur agrégé en économie Abou Kane, non moins assesseur de la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg) pense qu’au rythme actuelle de la propagation du coronavirus, «il y a forte probabilité que la relance économique soit compromise». Ceci, en rapport aux dernières mesures prises par le gouvernement sur l’Etat d’urgence notamment le couvre-feu à partir de 21 heures à 5 heures du matin, couvrant les régions de Dakar et de Thiès. A l’en suivre: «Compte tenu de ce que l’état d’urgence passé a eu à produire comme effets néfastes pour l’économie en termes de blocage de l’activité économique, on pourrait s’attendre à des conséquences qui nous feront réviser notre plan d’action prioritaire ajusté et accéléré (Pap 2a)», a dit le professeur Kane qui se prononçait hier, dans un média de la place.
PLUS DE 850 MILLIARDS PERDUS
A l’en croire; «la pandémie a fait passer le Sénégal à une zone rouge en 2020 avec moins de 0,7% de croissance contre 6,8% initialement projetés». Ce qui lui fera dire que «le Sénégal à cause de la pandémie a perdu l’équivalent de tout ce qu’on paie en termes de dépenses de personnels pour l’année, chiffrés à quelques 850 milliards de francs CFA». Quand on regarde le Produit intérieur brut (Pib) en rapport au taux de croissance «on peut dire que le Sénégal a perdu l’équivalent de trois semaines de travail», explique le professeur. Ceci va inéluctablement engendrer des conséquences désastreuses en termes de recouvrement de recettes pour l’Etat, le creusement du déficit budgétaire (soit 3,% de déficit du Pib avant la pandémie contre 6,5% actuellement). Donc, avec ce couvre-feu-là, «il faut s’attendre à des conséquences de ce genre par rapport à l’Etat». Heureusement, tient-il à préciser: «L’Etat a la possibilité de compter sur d’autres sources pour y faire face, en empruntant. Mais, prévient-il: «Cela aura un impact négatif sur la dette publique. N’oubliez pas que nous avons bénéficié de l’initiative de suspension du service de la dette du G20, même si ça tourne autour de 90 milliards, force est d’admettre que ça a permis de régler quelques dépenses…».
DAKAR ET THIES DES REGIONS A FORTES ACTIVITES ECONOMIQUES
Au sujet du ciblage des deux régions, à savoir Dakar et Thiès, il dira: «Dakar et Thiès concentrent l’essentiel des activités économiques du Sénégal. Il y en a qui oublient même que le département de Mbour est dans la région de Thiès». C’est dire ces deux régions sont économiquement stratégiques. Et parmi les conséquences auxquelles nous pourrions nous attendre, ce sont des activités de «commerce, de transport, de commerce, de tourisme, et la restauration».
L’AGRICULTURE ET LES SERVICES BANCAIRES PLUS RESILIENTS
Aujourd’hui, le gouvernement compte énormément sur l’agriculture pour une bouée de sauvetage. «Le secteur agricole va permettre de passer de moins de 0,7% à un taux positif. On s’y attend! Parce qu’on pensait que la pandémie était terminée. Ce qui fait que l’année 2021 qui normalement devait être consacrée à la relance économique risque de fausser les calculs avec cette seconde vague». Parce que pour parler de relance, «il faut avoir terminé la lutte contre la pandémie» développe-t-il. Et comme, nous sommes dans la deuxième vague qui a amené le gouvernement à décréter un couvre-feu depuis avant-hier, mardi, «on peut s’attendre pour les semaines à venir à des conséquences néfastes sur beaucoup d’activités économiques. Et cela nous amènera à revoir nos prévisions que nous avons eues jusque-là…», a-t-il expliqué.
LES MISES EN GARDE DES «DROITS-DE-L’HOMMISTES»
La Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO), la Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH) et Amnesty International Sénégal (AIS) «appellent la population à respecter les mesures liées à l’Etat d’urgence et au couvre-feu
«Les autorités étatiques et les Forces de défense et de sécurité doivent respecter les lois en toute circonstance», dans la «mise en œuvre du couvre-feu et d’autres mesures liées à l’Etat d’urgence». Ce sont des organisations de défense des droits humains qui alertent et préviennent contre toutes dérives et des abus dans l’application de ces mesures d’exception édictées par le chef de l’Etat, avant-hier mardi, à l’issue d’une réunion de crise sur la Covid19, pour contenir la propagation de la pandémie qui est en plein dans sa deuxième vague au Sénégal.
Dans un communiqué conjoint parvenu à la rédaction de Sud Quotidien hier, mercredi 6 janvier 2021, la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO), la Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH) et Amnesty International Sénégal (AIS) «appellent la population à respecter les mesures liées à l’Etat d’urgence, le couvre-feu en particulier.
Nos organisations exhortent les autorités étatiques et les Forces de défense et de sécurité à respecter scrupuleusement les lois en vigueur au Sénégal sur l’Etat d’urgence. Elles rappellent aux autorités et aux Forces de défense et de sécurité que les seules sanctions encourues par les personnes qui ne respectent pas les mesures en vigueur, dont le couvre-feu, sont celles prévues par l’article 21 de la loi 69-29 du 29 avril 1969 relative à l’Etat d’urgence et à l’Etat de siège, à savoir : un emprisonnement de 2 mois à 2 ans et une amende de 20 000 francs à 500 000 francs ou de l’une de ces deux peines seulement», rappellent les signataire du document.
Et les «droits-de-l’hommistes» de mettre en garde contre le recours à la violence à l’encontre des personnes qui enfreindront la loi, comme c’était le cas lors du premier couvre-feu. «Les actes de violence contre les personnes, qui ont été largement documentés lors du couvre-feu qui a duré du 23 mars au 30 juin 2020 ne doivent pas être tolérés et leurs auteurs doivent être traduits devant la justice. Les autorités doivent enfin prendre les dispositions utiles pour faciliter les déplacements de personnes pendant le couvre-feu, en cas d’urgence médicale ou familiale et les porter à la connaissance du public.»
Le président de la République du Sénégal, Macky Sall, a pris, le mardi 05 janvier 2021, un décret instituant l’Etat d’urgence dans les régions de Dakar et de Thiès à compter du mercredi 06 janvier. L’Etat d’urgence, qui est assorti d’un couvre-feu de 21 heures à 05 heures, est destiné à endiguer la recrudescence des cas de Covid-19 dans ces deux régions, notent Sadikh Niass (RADDHO), Assane Dioma Ndiaye (LSDH) et Seydi Gassama (AI Sénégal), au nom de leurs organisations respectives.
«MACKY SALL EST LE FRUIT D’UNE SOCIALISATION QUI CONSIDERE QUE L’IMPORTANT, C’EST DE GARDER LE POUVOIR PAR TOUS LES MOYENS»
Selon Jean Charles Biagui, enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Ucad, le jeu démocratique au Sénégal est vicié. Quant à la démocratie sénégalaise, il estime qu’elle n'est qu'électoraliste et pas substantielle
"Le jeu démocratique au Sénégal est vicié depuis bien longtemps. Les derniers évènements montrent qu’il y a un problème du système politique sénégalais. Quant à la démocratie sénégalaise, je suis de ceux qui pensent qu’elle est une démocratie qui n’est pas substantielle, c’est une démocratie électoraliste.
D’ailleurs même à ce niveau, on peut commencer à relativiser puisque le calendrier électoral n’est plus respecté. Donc, l’idée de la démocratie sénégalaise doit être de ce point de vue-là relativisée. C’est vrai que la démocratie, c’est des hauts et des bas, des avancées et certainement des reculs, mais la démocratie sénégalaise est donc comme je l’ai déjà dit viciée depuis bien longtemps et ce n’est fondamentalement avec Macky Sall.
Depuis la démocratisation enclenchée par Abdou Diouf puis le régime du président Wade, on a toujours ces moments de recul mais aussi des avancées comme en 1992 avec le code électoral consensuel. Il y a également la deuxième alternance qu’on pourrait considérer aussi comme une avancée. Cependant, entre ces avancées, vous avez beaucoup de reculs, notamment quant à la liberté, quant au respect du calendrier électoral ou tout simplement quant à la gestion politique. Et cela renvoie en définitive à une chose, à la question de la culture politique qui fait défaut. Vous savez que la politique, c’est cela ou peut-être certains acteurs se trompent parce que la politique n’est pas seulement un lieu de conflit d’intérêt, de rapport de force et de tension. Car, toutes ces tensions, tous ces rapports de force dans une démocratie, sont régis par des règles bien définies.
Et contrairement à un certain juridisme qui est sans fondement d’ailleurs avec la pensée politique contemporaine, les règles qui déterminent le jeu politique sont formelles, mais également non formelles. Ce sont des normes et des règles qui peuvent être écrites dans la Constitution et dans les lois. Mais, en général, ces règles relèvent de la culture politique. Autrement dit, elles relèvent de la culture politique, les opinions, les croyances, les médias, l’opinion publique, tout ceux qui influencent la réalité socio-politique. Donc, l’idée de culture politique, c’est le fait de dire qu’il y a des conceptions, des jugements normatifs de la population qui influencent le système politique. Et au Sénégal, la culture politique consacre la personnalisation du pouvoir. D’où l’idée que les acteurs politiques en général ne défendent pas les institutions mais des personnes ou bien au sein des partis politiques, les idées ne sont pas importantes mais ce sont des personnes qu’on défend ou encore que les individus ne servent pas l’Etat mais plutôt le chef de l’État ou sa clientèle. Donc tout cela témoigne des réalités au Sénégal. Et, au-delà même des partis au pouvoir, les acteurs politiques en général partagent cette culture politique liée à une certaine personnalisation du pouvoir, liée à l’idée qu’en définitive, on estime que la politique est tout simplement une arène conflictuelle ou tous les moyens sont bons pour éliminer ses adversaires.
« POURQUOI LE PRESIDENT MACKY SALL EST LE PLUS A SOLLICITER LA JUSTICE CONTRE SES ADVERSAIRES».
Le fait que le Président de la République soit né après l’indépendance, de mon point de vue, n’a pas une grande signification sur sa conception de la démocratie. D’ailleurs, tous les travaux de psychologie, notamment les travaux de quelqu’un comme Frantz Fanon et d’autres, ont prouvé que l’idée coloniale par exemple n’est pas liée simplement aux faits que vous ayez vécu cette période. Vous pouvez ne pas être né au moment de la colonisation mais être influencé d’un point de vue de votre socialisation par cet état de fait. D’ailleurs, nous n’avons pas vécu cette période-là, mais nous sommes socialisés. C’est ce qu’on appelle le continuum colonial, autrement dit, la colonisation est toujours actuelle et nous la vivons sous d’autres formes. C’est le premier élément.
Le deuxième élément, c’est que Macky Sall est le produit d’une certaine socialisation politique, quel que soit par ailleurs son âge. Il est le produit d’une tradition, le fruit d’une socialisation qui considère que l’importance, c’est de garder le pouvoir par tous les moyens quitte à éliminer tous ses adversaires et se maintenir pendant très longtemps aux affaires. De ce point-là, il n’y a rien de nouveau. Je pense que ce sont les deux aspects importants. Mais, il y a un troisième autre aspect.
Dans le jeu des acteurs politiques, ce n’est pas seulement une question de pouvoir et d’opposition. Il y a un troisième paramètre qu’on sous-estime souvent. C’est la société civile. Surtout lorsque cette société civile ne joue pas son rôle ou lorsqu’elle est faible. Au moment des alternances, on avait pensé que la société civile a pris un élan. Mais on se rend compte aujourd’hui d’une inexistence de cette société civile. Et cela donne une marge de manœuvre beaucoup plus importante au pouvoir. Et peut-être c’est à ce niveau qu’on a des problèmes. Parce que les gouvernements qui se sont succédé ont toujours eu cette perspective, ils ont toujours voulu personnaliser le pouvoir en combattant leurs adversaires, y compris en instrumentalisant la justice. L’élément qui fait que de mon point de vue Macky Sall semble avoir une marche de manœuvre assez importante, c’est le fait que la société civile ne joue pas son rôle parce que certainement leurs membres sont intéressés par l’accumulation de privilèges, notamment financiers. Cela pour dire que le problème de notre démocratie, ce n’est pas seulement l’inconsistance des acteurs politiques, mais c’est également l’inconsistance des organisations qui se revendiquent de la société civile. Je vais vous donner un exemple très facile.
Si Donald Trump est obligé de quitter le pouvoir aux Etats-Unis après sa défaite non encore reconnue lors des dernières élections présidentielles ce n’est pas sur le plan juridique, mais parce qu’il y a une culture qui l’empêche fondamentalement de vouloir conserver le pouvoir. Et cette culture politique est inexistante dans la plupart de nos pays ».
MACKY JOUE TOUTES LES CARTES
La menace de dissolution du parti Pastef/ Les Patriotes, brandie par le ministre de l’Intérieur, suite à sa campagne de levée de fonds, remet au goût du jour le débat sur les rapports que l’actuel chef de l’Etat entretient avec le jeu démocratique
La menace de dissolution du parti Pastef/ Les Patriotes, brandie par le ministre de l’Intérieur, suite à la campagne internationale de levée de fonds initiée par Ousmane Sonko, président de cette formation politique, et ses camarades en vue de financer leurs activités, remet au goût du jour le débat sur les rapports que l’actuel chef de l’Etat entretient avec le jeu démocratique. En effet, ce n’est pas une première fois que le régime en place se cache derrière des principes républicains pour mener la bataille à son opposition.
Au-delà d’une volonté de faire respecter les dispositions de la loi 81-17 du 6 mai 1981 relative aux partis politiques modifiée par la loi 89- 36 du 12 octobre 1989, le communiqué du nouveau ministre de l’Intérieur, Antoine Felix Abdoulaye Diome qui, rappelons-le, a été le «bras armé» du pouvoir en place dans les procédures judiciaires à l’origine de l’invalidation des candidatures de Karim Wade et de Khalifa Ababacar Sall lors de la dernière élection présidentielle de février 2019, a un air de déjà vu. Et pour cause, le pouvoir en place, qui n’a pas fait sa priorité cette question du financement public des partis politiques pourtant inscrit au menu du dernier dialogue politique, n’est pas à sa première tentative d’instrumentalisation des textes juridiques aux fins de «réduire l’opposition à sa plus simple expression». En effet, malgré sa promesse d’une rupture totale dans la gouvernance des affaires publiques, à travers le slogan de «Gestion sobre et vertueuse», le président Macky Sall, arrivé au pouvoir à l’issue du second tour de la présidentielle du 24 février 2012 tenue dans un contexte politique très tendue du fait de la représentation du président sortant, Me Abdoulaye Wade, pour un troisième mandat, semble plus travailler sur des stratégies de conservation méthodique du pouvoir.
APRES KARIM ET KHALIFA SALL, SONKO DANS LE VISEUR
La preuve, c’est sous son magistère que la justice sénégalaise est parvenue, en un temps record, à procéder à l’ouverture d’une information judiciaire contre la quasi-totalité des responsables d’un parti d’opposition (Parti démocratique sénégalais), notamment ceux restés fidèles à l’ex président Abdoulaye Wade, après la perte du pouvoir. Parmi eux, Karim Wade, fils de l’ancien président de la République. Pointé du doigt par certaines observateurs politiques comme le successeur naturel de son père, Karim Wade a vu son «soleil», qui a brillé sur tout le Sénégal du fait de l’étendue du ministère qu’il gérait sous e règne de son père, s’éteindre quelques mois seulement après l’avènement de la deuxième alternance.
Visé, au même titre qu’une dizaine de responsables libéraux, par une procédure d’enrichissement illicite auprès de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), Karim Wade est le seul à voir sa procédure mener jusqu’à sa condamnation. Il en est de même pour l’ancien responsable du Parti socialiste (Ps) et ex-maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall.
Accusé de détournement de deniers publics portant sur 1,8 milliard FCFA environ, sur la base d’un rapport de l’Inspection générale d’Etat (Ige) toujours classé secret, Khalifa Sall qui prônait la sortie du Ps de la coalition majoritaire au pouvoir et une candidature socialiste s’est ainsi vu, de même que Karim Wade, écarter par la justice de la course lors de la dernière élection présidentielle. Arrivé deuxième à l’issue de la dernière élection présidentielle, Ousmane Sonko dont le parti est aujourd’hui sous le coup d’une menace de dissolution, semble être désormais la nouvelle cible à abattre. Surtout après le score «extraordinaire» qu’il a réalisé à l’issue de la dernière élection présidentielle (3ème avec 15% des voix, pour une première participation). Aujourd’hui, avec le revirement du président de Rewmi, Idrissa Seck, candidat arrivé 2ème, le leader de Pastef/Les Patriotes s’adjuge selon certaines voix le titre de chef de file de l’opposition, dans ce contexte de préparation des élections municipales et départementales où le pouvoir semble toujours être à la recherche d’une bonne formule pour éviter le même sort qu’avait connu le régime libéral avec la perte de ces mêmes élections en 2009, avant la grande chute de 2012.
Dans cette instrumentalisation des normes qui régissent la bonne marche du pays, le pouvoir en place n’exclut pas Aminata Touré. Selon certaines informations relayées par la presse, six inspecteurs généraux d’Etat seraient aux trousses de l’ex-Présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Un journal de la place informe ainsi que des ordres de mission ont été transmis à ces inspecteurs généraux d’Etat et que ces derniers vont spécifiquement s’intéresser à la gestion d’Aminata Touré car la mission a été circonscrite à la gestion 2020. Exit celle d’Aminata Tall, sa devancière à la tête de l’institution, indique la même source. Nommée présidente du Cese le 14 mai 2019, Aminata Touré dite Mimi avait été remplacée le 1er novembre 2020, par Idrissa Seck. Accusée vraisemblablement de crime de lèse-majesté pour avoir ramé à contrecourant de la théorie du troisième mandat de Macky Sall à la tête du Sénégal, Mimi Touré serait sous le coup de l’effet IGE et du syndrome Khalifa Sall.
UNE PREMIERE DANS L’HISTOIRE POLITIQUE CONTEMPORAINE DU SENEGAL
Cependant, il faut dire que cette chasse aux opposants, doublée d’une campagne de promotion de la transhumance politique au profit du camp du pouvoir, initiée par ce régime entre 2012 et 2017 est une première dans l’histoire politique contemporaine du Sénégal. En effet, mis à part le régime du président Senghor où la justice a été utilisée dans la mort politique de l’ancien président du Conseil des ministres, Mamadou Dia, l’accès au jeu politique a toujours été garanti aux opposants en dépit des tensions qui ont très souvent accompagné les processus électoraux. Sous le régime du président Abdou Diouf, son opposant historique, Me Abdoulaye Wade, a pu ainsi participer à toutes les élections présidentielles notamment en 1983, 1988, 1993 et 2000.
Pourtant, en 1993, il fut arrêté et inculpé avec trois membres de son parti dans le cadre de l’enquête sur l'assassinat, le 15 mai 1993, de maître Babacar Sèye, vice-président du Conseil constitutionnel du Sénégal, avant d’être relâchés trois jours plus tard pour manque de preuves. Arrivé au pouvoir à la faveur de la première alternance démocratique au Sénégal, le 19 mars 2000, le président Abdoulaye Wade, en dépit des rapports politiques tendus qu’il entretenait avec certains de ses opposants, n’a pas fait moins que son prédécesseur.
Accusé d’avoir détourné 44 milliards de FCFA dans le cadre de l'affaire dite des «chantiers de Thiès», la ville dont il était le maire à l'époque, Idrissa Seck a ainsi pu bénéficier d’un non-lieu, début 2006, et s’était présenté à l’élection présidentielle de 2007, à l’issue de laquelle il est arrivé deuxième avec un score de 14,86 % des voix. En 2008, l’actuel chef de l’Etat, pour avoir adressé en sa qualité de président de l’Assemblée nationale, une convocation à Karim Wade à venir s’expliquer devant la représentation nationale sur sa gestion des fonds mis à sa disposition dans le cadre des projets de préparation du Sommet de l’Organisation de la conférence islamique (Oci), a été contraint de quitter toutes ses fonctions électives avant d’être placé sur la liste des cibles politiques prioritaires. Cependant, malgré les menaces de l’ouverture d’une procédure judiciaire concernant notamment la gestion des fonds Taïwanais, les financements étrangers de son parti, l’Alliance pour la République (Apr), Macky Sall a pu se présenter librement à la présidentielle de 2012, sans être inquiété.