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28 juin 2025
PLUS DE 840 MILLIONS DE DOLLARS POUR LA PREMIÈRE PHASE
L’accord pour la construction de ce port a été signé mardi entre l’Etat du Sénégal et DP World en présence du président sénégalais Macky Sall et du président de DP World, sultan Ahmed Bin Soulayem
Dakar, 23 déc (APS) – Le groupe émirati DP World va investir plus de 840 millions de dollars pour la réalisation de la première phase du port en eau profonde de Ndayane, a appris l’APS.
L’accord pour la construction de ce port a été signé mardi entre l’Etat du Sénégal et DP World en présence du président sénégalais Macky Sall et du président de DP World, sultan Ahmed Bin Soulayem, selon la RTS.
Le port de Ndayane sera le plus grand port d’Afrique de l’Ouest et pourra accueillir les plus grands navires.
L’infrastructure sera également jumelée à une zone économique spéciale pour ’’en faire un pôle qui pourra accueillir un grand nombre d’investisseurs et contribuer ainsi à la création de milliers d’emplois pour la jeunesse’’, selon la même source.
’’Ce jour est un jour historique pour DPW et Sénégal’’, a salué sultan Ahmed Bin Soulayem.
Situé sur la Petite-Côte au sud de Dakar, le futur port multifonctionnel de Ndayane s’étendra initialement sur 600 hectares.
LE SÉNÉGAL DOIT ÊTRE FIER DE SA GESTION DU CORONAVIRUS
Entretien avec Didier Raoult, patron de l’Institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses de Marseille
«Na ngeene deef ?» (ndlr : comment vous allez ?). C’est avec ces mots que le Professeur Didier Raoult, natif du Sénégal, nous a accueillis dans son modeste bureau qui contraste avec l’immense et imposante bâtisse abritant l’Institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses de Marseille (Ihu Méditerranée Infection) ou Institut MI. Le Directeur général de la SSPP et Directeur de publication du quotidien national «Le Soleil» et ses deux collaborateurs, ainsi que le Consul du Sénégal Marseille, Abdourahmane Koïta, qui a abattu un formidable travail pour concrétiser cet entretien suivi de reportages, assurent l’éminent chercheur que «ça va» au pays qui l’a vu naître le 13 mars 1952. Si ce n’est qu’une deuxième vague de Covid-19 inquiète. Et c’était parti pour des échanges qui marquent à vie un journaliste. De quinze minutes au départ, selon le protocole établi depuis des jours, l’entretien a duré… une heure. Indubitablement, Raoult a en lui ce «virus» bien sénégalais qui prédispose au dialogue, à la palabre au sens positif du terme. À l’épreuve des questions, on sent qu’il est fondamentalement un démocrate sûr de ses convictions et certitudes… scientifiques, il ne renie pas aux autres leurs incertitudes. En somme, «Le Soleil» vous livre les propos d’un sachant iconoclaste.
Professeur, en entrant dans votre bureau, nous vous avons entendu exprimer une crainte à propos des mutations du coronavirus qui vous inquiètent. Est-ce qu’elles ne vont pas poser plus problèmes dans la lutte contre cette pandémie ?
Ce n’est pas une crainte, c’est avéré. Les virus mutent tout le temps. Il y a des virus à Adn (ndlr : Acide désoxyribonucléique) et des virus à Arn (ndlr : Acide ribonucléique, comme la Covid-19). Ces derniers mutent cent fois plus que les virus Adn. Le mode fixation de l’Adn fait cent fois moins de fautes que celui de l’Arn. C’est pour cela que tout support informatique est supporté par l’Adn. L’Arn fait trop de fautes. Donc, ces virus ont une capacité de mutations cent fois supérieures à celle de l’Adn. Et c’est inquiétant. Avec chaque génération, si vous faites des séquences, vous voyez de nouvelles mutations pour le Vih/Sida. Si vous prélevez chez quelques sujets tous les jours, vous verrez une nouvelle mutation. Il y a des mutations qui s’opèrent dans certaines parties qui n’ont pas beaucoup d’importance ; le virus perd sa virulence, car il y a très peu de mutations qui le rendent méchant.
Votre résolution à utiliser l’hydroxy-chloroquine pour combattre la Covid-19 a soulevé des controverses à l’échelle planétaire, il y a quelques mois. Aujourd’hui, avec le recul, n’avez-vous pas le sentiment d’avoir raison sur nombre de scientifiques et de chercheurs ?
Vous savez, je fais de la recherche depuis très longtemps. Le délai nécessaire pour faire le tri des choses, n’est pas le même que celui des journaux. Les médias veulent savoir, tous les jours, ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. Dans la recherche, on fait des essais, on croit qu’on a fini et puis on revient à la case départ. Ici, à Marseille, nous avions eu une épidémie de peste qui avait tué plus de 30% des patients. Nous étions les premiers au monde à faire le diagnostic des maladies anciennes pour trouver une explication à cette survenance. Ils ont été nombreux à nous vilipender. Même la Bbc était venue jusqu’ici pour s’en mêler. Et, il a fallu 14 ans pour que les gens admettent que nous avions raison. C’est ce qui explique le fait que je suis insensible à tous ces mouvements de mes détracteurs. Leurs réactions me sont égales. Je n’ai pas de raison de tricher. Je n’aime pas l’argent. Je ne regarde que les résultats que j’obtiens tous les jours.
Nous avions jusqu’à 4.000 personnes qui ont été testées par jour, ici. C’est énorme ! C’est considérable ! Ce qui m’intéresse, c’est de surveiller les malades qui sont en réanimation et d’essayer de comprendre pourquoi ils sont en réanimation. Ce qui m’intéresse, c’est de connaître l’âge des personnes décédées et qu’est -ce qui s’est passé ? C’est cela la vérité valable. C’est cela la réalité tangible. Ce ne sont pas des choses qui viennent de la toile ou des réseaux sociaux. Nous n’avons plus de raison d’être émus par rapport à ceux que disent les autres. Cela fait 25 à 35 ans que je prescris l’hydroxy chloroquine pour traiter d’autres maladies infectieuses. Je connais par cœur sa posologie. Nous avons fait des milliers de dosages, et savons que c’est un médicament anodin qui ne soigne pas uniquement le paludisme et des maladies inflammatoires, mais qu’il peut traiter d’autres maladies infectieuses.
D’ailleurs, à l’époque du premier Sras (ndlr : abréviation de Syndrome respiratoire aigu sévère dont la Covid-19 est de la famille), il est rapporté que l’hydroxy-chloroquine a été le traitement de référence. Tout cela a été en partie oublié parce qu’en Occident, à chaque nouveau problème, il faut une nou-velle réponse souvent motivée par d’énormes enjeux financiers. Donc, on ne garde pas le patrimoine que nous avions. C’est ce que j’essaie d’expliquer au plus haut niveau. On a sous-estimé l’hydroxy-chloroquine parce que les gens sont arrogants. Il y a une bataille qui est là. Est-ce qu’il faut de nouveaux médicaments à chaque nouvelle situation ? Ou, est-ce qu’on peut garder les anciens produits ? L’actuel modèle occidental, ce sont des industries qui font les essais. A l’Institut, nous sommes très autonomes. Nous avons toutes les technologies et l’équipement pour faire nos recherches en toute indépendance.
Avec un peu de recul qu’est-ce qui pouvait sous-tendre les critiques formulés contre votre protocole ?
Il y a un grand bouleversement qui est en train de se faire en médecine, notamment en thérapeutique. Nous avons accumulé des progrès depuis 150 ans avec comme effet l’augmentation de l’espérance de vie. La sous-alimentation a beaucoup diminué. Les choses se sont améliorées. Mais, nous avons une foi très crédule. En France, l’espérance de vie est de 82 ans. La moyenne de l’espérance de vie ne peut pas atteindre 100 ans. On va arriver à un plateau. Il y a une découverte de plusieurs quantités de molécules chimiques, de médicaments et des inventions médicamenteuses majeures. Mais, durant le 21ème siècle, il y a eu très peu de découvertes. Actuellement, un rattrapage est en train d’être réalisé par les pays pauvres. Les différences s’atténuent de manière considérable. A titre d’exemple, la Chine aura bientôt l’espérance de vie des États-Unis.
Donc, l’enjeu de remplacer les anciennes molécules par celles qui sont les plus onéreuses, voire le recyclage de ces anciennes molécules, n’est pas compatible avec notre économie actuelle. Et c’est un vrai problème ! Je le dis depuis une vingtaine d’années : il y a des antibiotiques qui marcheraient très bien, mais comme ils ne rapportent plus d’argent, personne ne les fait utiliser. On est à un tournant de la civilisation occidentale sur les molécules chimiques et thérapeutiques. Comment parvenir à un modèle économique qui permet de trouver quelque chose qui soit viable ? C’est une vraie question. Autant il y a une dynamique qui existe et qui postule que, peut-être, nous serons supplantés par les Chinois au plan technologique, autant au plan des médicaments, il n’y a pas beaucoup de trous qui restent à combler au plan thérapeutique. Les plus gros problèmes ont été résolus. Si vous avez 82 ans, il faut espérer avoir quelques années de plus, mais pas beaucoup. On ne peut plus avoir l’évolution que nous avons eue pour passer de 28 à 82 ans d’espérance de vie. Il y a un changement très profond. Il faut réfléchir là -dessus. Que devons-nous faire ? Paradoxalement, c’est en ce moment que l’industrie pharmaceutique a le plus d’argent. Mais, il y a moins de nouveaux médicaments. Ce modèle économique est extrêmement étrange.
Pouvez-vous nous faire l’historique de l’hydroxy-chloroquine ?
Tous ces médicaments et toutes ces molécules dont beaucoup sont issus de la nature, sont des molécules éternelles. Par conséquent, il n’y a pas d’obsolescence de molécules chimiques. A la vérité, elles peuvent avoir plusieurs fonctions à la fois. Si vous remontez toute l’histoire de l’hydroxy-chloroquine, elle pourrait dater de la période de l’utilisation de la quinine par des Péruviens, alors qu’en ces moments, il n’y avait pas de paludisme au Pérou. C’était la période de l’Amérique précolombienne. La quinine a été utilisée comme un traitement de la fièvre. Elle assure la fonction de remontant. Cette quinine a été manipulée pour être transformée en chloroquine puis en hydroxy-chloroquine, parce qu’on arrive à avoir de meilleurs dosages. Il y a des médicaments qui sont vieux, mais qui ont des fonctions multiples. Beaucoup se sont accrochés à l’idée que l’hydroxy-chloroquine ne servait qu’à une seule chose : traiter le paludisme. Peu de personnes ne croient pas que cette molécule peut soigner d’autres maladies virales. Moi, je n’ai pas eu ce blocage. Parfois, lorsqu’on commence à avoir des complications oculaires, ce médicament est recommandé pendant un an et rien ne se passe. Nous savions que c’était bénin. Nous savions qu’en Afrique personne n’a cru à «Lancetgate» (ndlr : scandale né d’une étude de la prestigieuse revue médicale britannique The Lancet qui se révélera foireuse contre l’efficacité de l’hydroxy-chloroquine) qui disait que l’hydroxy-chloroquine tuait 10% de malades. En Afrique, tout le monde a consommé l’hydroxy-chloroquine. Lorsque j’étais enfant, on m’en donnait souvent. Donc, si c’était un poison violent, il aurait fait beaucoup de ravages en Afrique. Je ne peux pas croire ceux qui disent que c’est un médicament qui a des effets indésirables considérables. Je n’avais pas de blocage vis-à-vis de ce médicament. Lorsque nous l’avions administré, nous avons eu des résultats spectaculaires. Il y a actuellement 179 études qui attestent d’une efficacité significative de 80% de l’hydroxy-chloroquine sur la Covid-19. C’est donc énorme !
Avec l’utilisation de l’hydroxy-chloroquine, y a-t-il une tendance à la confirmation des bons résultats que vous aviez obtenus depuis le début de la pandémie avec l’Institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses de Marseille ou Ihu Méditerranée Infection que vous dirigez ?
Nous avons traité plus de 10.000 personnes avec l’hydroxy-chloroquine, et eu les taux de mortalité les plus bas au monde. Nous n’allons pas changer pour essayer d’obtenir hypothétiquement quelque chose qui donnerait de meilleurs résultats. Nous avons fait des tests sur plus de 350.000 personnes dont 220.000 ici à l’Institut. Parmi elles, 17.000 à 18.000 ont étaient positives. 13.000 patients sont venus pour se faire soigner dans l’Institut. Parmi eux, certains, environ 1.800, ont été hospitalisés. D’autres, autour de 11.000, ont été traités en ambulatoire. Sur ces 11.000 patients, nous avons un taux de moralité de 1 pour 1.000. Il n’y a nulle part au monde une mortalité pareille. Elle est extrêmement basse. En plus, l’analyse a montré que ceux qui sont morts, il leur restait une espérance de vie faible. On considère que 90% de ceux qui ont perdu la vie avaient une chance d’espérance de vie restante d’environ un an. A mon avis, il y a une réaction à cette maladie qui n’est pas justifiée dans les pays occidentaux. Ce n’est pas une mortalité qui bouleverse l’espérance de vie. A Marseille, nous sommes parvenus à sauver des gens qui ont plus de 90 ans. A cet âge, l’équilibre est très fragile. Il ne faut pas grand-chose pour que les gens arrivent à se remettre. En définitive, si les malades de la Covid-19 sont pris en charge très tôt, on a une mortalité très faible.
Quel regard portez-vous sur la gestion de la pandémie au Sénégal, pays classé deuxième au monde pour sa stratégie de lutte contre la Covid-19 ?
Le Sénégal peut être fier de la manière dont il a géré cette crise sanitaire. J’ai vu les résultats et les feed-back de mes contacts au Sénégal. J’ai deux Sénégalais dans mon Conseil scientifique. Il s’agit du Professeur Souleymane Mboup et du Docteur Cheikh Sokhna. Ils m’ont présenté ce qui se passe au Sénégal. On a séquencé des souches du Sénégal pour savoir celles qui avaient circulé dans le pays. Un bon travail a été fait. Et, si j’étais Conseiller du ministre de la Santé du Sénégal, je n’aurais pas fait mieux. Nous avons vu que le Grand Magal de Touba s’est très bien passé. C’était le plus grand rassemblement au monde dans un contexte d’épidémie. Auparavant, je ne connaissais pas le Grand Magal. C’est le Docteur Cheikh Sokhna qui m’a demandé à ce que nous travaillions sur ce rassemblement exceptionnel. Jusqu’ici, il y avait des travaux sur les pèlerins qui partaient à la Mecque. Nous avons vu que tout s’est bien passé pour ces deux grands événements religieux. Le Grand Magal de Touba a été parfaitement bien géré au Sénégal. En somme, il n’est pas indiqué de s’affoler, il faut toujours surveiller. Dès le début, en sachant que c’est un Français qui avait introduit le virus dans le pays, nous avions envoyé des réactifs pour que le Professeur Souleymane Mboup d’un côté, et le Docteur Cheikh Sokhna de l’autre côté, puissent commencer aussi rapidement que possibles des tests. L’un et l’autre en ont fait beaucoup. Les notions de test et de diagnostic de test ont été raisonnables. Il y a des choses qui ont été appliquées dans beaucoup de pays africains comme le Sénégal qui n’ont pas été faites aux États-Unis. Les pays qui n’ont pas l’habitude des maladies infectieuses s’affolent. La pandémie du coronavirus a été gérée dans les pays occidentaux comme si elle n’était pas une maladie infectieuse contagieuse. Il y a beaucoup de médicaments de base qui marchent contre la maladie. Je pense que c’est un des paramètres à considérer. La solution préconisée en France et dans beaucoup de pays occidentaux, c’est de dire : «Puisqu’il n’y a pas de nouveaux médicaments, il faut être prudent, il faut attendre». Par contre, les Chinois ont autorisé l’utilisation de médicaments, mais avec une mesure de sécurité : ne pas dépasser trois antirétroviraux. Leur option, c’est de prendre ce qui est à leur portée pour soigner les malades. C’est pareil en Afrique. Chacun se débrouille avec ce qu’il a pour se soigner. La différence de mortalité en Afrique et particulièrement en Afrique de l’Ouest est considérable. Il y a beaucoup moins de morts en Afrique de l’Ouest. J’ai beaucoup de liens avec des Sénégalais.
Cependant, depuis quelques jours, nous assistons à une augmentation des nouvelles contaminations au Sénégal. Cela est-il dû à l’évolution normale d’une épidémie ?
L’idée qu’on peut prévoir l’évolution d’une maladie nouvelle est fantasque. J’ai les courbes que le Professeur Souleymane Mboup m’a transmises (ndlr : il nous les montre en les commentant). La forme que nous avons au Sénégal, ce n’est pas un pic ; c’est plus un plateau. Je ne peux pas dire ce qui va se passer dans l’avenir. Je n’ai pas vu de signaux qui doivent pousser à la désespérance. Il ne faut pas être désespéré. Il faut continuer à avoir une activité qui soit de la même nature. Il faut continuer à travailler pour avoir les taux de mortalité très faibles. La courbe du Sénégal ne ressemble pas à ce que nous avions au début. C’est un virus qui fait des mutants et qui fait de multiples épidémies.
Professeur, le 02 mars 2020, au tout début de la pandémie, Macky Sall fut le premier Chef d’État à avoir une posture proactive en organisant un Conseil présidentiel sur le coronavirus qui a réuni toutes les sommités sénégalaises en la matière, histoire d’être édifiée sur cette pandémie avant de bâtir la stratégie de lutte du Sénégal. Vous venez de nous faire part d’enseignements très intéressants sur le Sénégal qui sont même compréhensibles par les profanes que nous sommes. Alors, si, demain, le Président de la République du Sénégal vous convie à une rencontre de partage, à Dakar, au moment où une deuxième vague nous menace, seriez-vous disposé à y participer ?
Cela dépend du temps. Je ne dirais jamais non au Sénégal, s’il s’agit, par exemple, d’y participer par visio-conférence. Parce que pour être présent physiquement ces temps-ci, ce serait très difficile. Depuis un an, je ne bouge presque plus. Nous gérons notre présence au jour le jour à l’Institut. Je travaille beaucoup. Je partais tous les ans au Sénégal. Cette année, je n’ai pas pu. Ni au Congo, ni au Gabon. Ça ne me réjouit pas. Je crains de terminer 2020 sans pouvoir aller en Afrique.
Dans la lutte contre cette pandémie, il y a les côtés politique et scientifique. À votre avis, est-ce que les mesures prises à ces niveaux par les autorités sénégalaises entre dans des stratégies efficientes ?
La santé publique, c’est 70% de politique et 30 % de sciences. L’influence de la politique varie d’un pays à un autre. Donc es-sayer d’imposer à tout un pays certaines mesures cela peut poser problème. Je discutais avec un autre grand Africain, le virologue Jean-Jacques Muyembé du Congo. Dans ce pays, le confinement a été respecté dans les quartiers riches, mais cette restriction n’est pas passée dans les quartiers pauvres ; il y a eu des émeutes. C’est pareil à Marseille. Ici, les gens sont dans les rues. Il y a des quartiers où il est impossible de gérer le confinement. Ce n’est pas simple de faire respecter une volonté politique et prendre en même temps les préoccupations des populations. Je ne peux pas faire de la politique. C’est quelque chose de très complexe. Pour la presse, c’est la vérité du jour qui compte. C’est le quotidien. Alors que pour la science, il faut attendre. En politique, on ne peut pas jauger des actions au jour le jour. A titre d’exemple, aujourd’hui, 90 % des Français disent que le Général de Gaulle a été un grand homme. Or, ce sont les Français qui l’ont fait partir en lui disant non au référendum. Le temps du politique, c’est le temps de l’histoire. Les grands hommes politiques écrivent l’histoire. Léopold Sédar Senghor a écrit l’histoire.
Professeur, on vous reproche, à travers vos prises de position et votre doctrine, d’influencer les médecins africains…
C’est du racisme que de tenir pareil discours. Il ne faut pas l’accepter. La capacité à faire des choix est en Afrique le même qu’en France et en Angleterre. Il faut être au Sénégal pour s’en rendre compte. Tout le monde palabre avec tout le monde. Les gens sont suffisamment lucides pour faire leur choix. C’est une ignorance grave de croire qu’en Afrique les gens ne peuvent pas choisir ce qui est mieux pour eux.
Dans la lutte contre cette pandémie, nous avons vu que beaucoup de pays africains s’en sortent mieux que certains pays développés qui ont pourtant plus d’équipements et de ressources humaines ?
Je crois que le soin est resté au cœur de l’Afrique. Je veux parler de la prise en charge directe des gens. C’est un élément essentiel. Dans certains pays européens, nous sommes arrivés à un moment où on disait aux gens : «N’allez pas voir votre médecin». C’est donc la remise en cause de l’histoire de l’humanité. Le personnel soignant prenait en charge des malades avec les moyens qui étaient à sa disposition. La culture du soin n’est pas si bien préservée dans certains pays occidentaux riches. C’est tout le contraire dans les pays riches de l’Extrême-Orient. Dans cette région, les malades partent souvent voir les médecins qui les soignent avec ce qui est à leur portée.
Par contre, en Angleterre, en Hollande, en Belgique, ils ont adopté l’effet inverse en disant que ce n’est pas la peine d’aller se soigner. La conséquence ? Il y a eu une forte mortalité dans ces pays parce qu’il était difficile de détecter précocement les signes de gravité du coronavirus. Dans le cas de cette pandémie, il faut détecter très tôt les malades pour éviter les formes graves. L’essoufflement apparaît juste avant la détresse respiratoire. Alors que dans les autres maladies, vous avez quelques jours entre l’essoufflement et la réanimation. C’est une maladie différente. Il fallait pour certains prendre le temps de l’observer et prendre les patients précocement. Au début, on avait pensé qu’on pouvait soigner cette maladie en se passant des médecins. Ce n’est pas possible ! C’est une erreur !
Professeur, aujourd’hui, il se pose un débat sur la vaccination. Quel est votre point de vue ?
Il y a des vaccins qui sont très utiles, très importants. Ils ont permis d’éradiquer des maladies. Et puis, il y a eu des moments où il fallait changer de stratégies vaccinales. Il y a un exemple qui m’a beaucoup frappé en Afrique. On a continué à vacciner contre la poliomyélite alors qu’il n’y avait pas de poliovirus sauvage. On a inversé le processus. Il en est de même pour la variole. Il y a un moment où il fallait arrêter la vaccination contre la variole. Mais tout cela, c’est une analyse du risque et du bénéfice. Il faut toujours avoir une vision lucide du risque et du bénéfice du vaccin. S’il n’y a plus de bénéfices parce que la maladie n’existe plus, il faut arrêter. C’est tout. Donc, pour chaque maladie, il faut évaluer le risque. Et, c’est très difficile. Voyez par exemple en Europe, il y a 33 programmes différents de vaccination d’un pays à l’autre. Il y a une partie de politique très importante. Ce n’est pas de la science dure. Il y a actuellement un débat sur l’âge de la vaccination pour la rougeole. Les Chinois ont décidé de vacciner contre la rougeole à six mois. Nous, en Europe, nous vaccinons contre cette maladie à l’âge d’un an. Mais, au cours de ces dernières années, nous avions eu une épidémie de rougeole qui a frappé des enfants âgés de six mois à un an. On aurait pu dire : «Donc, ramenons l’âge de vaccination à six mois». En fait ce sont des stratégies évolutives qu’il faut avoir. Il y a une insuffisance de discussions, de palabres sur les questions de vaccination. C’est comme si nous n’avons plus le droit de discuter de ces questions.
On ne peut pas être du côté des vaccins et être contre les vaccins. C’est idiot ! Personne ne voudrait que l’on fasse des vaccins contre la variole. Par contre, si vous n’êtes pas vaccinés contre le pneumocoque, vous avez tort. Il y a énormément de mortalité en Afrique due au pneumocoque. C’est très important. C’est un message qu’il faut passer. Il y a des cas de pneumonie parce que nous avons trouvé beaucoup de pneumocoques sur la peau des gens.
Je trouve qu’il y a une urgence de renforcer la vaccination contre le pneumocoque. J’estime que l’arrêt de la vaccination contre la poliomyélite décidé par l’Oms (ndlr : Organisation mondiale de la santé) en Afrique, il y a deux ans, devait se faire depuis cinq ans. Il y a un besoin de faire des mises au point sur les vaccins. En effet, un vaccin est un outil qui correspond à un besoin de santé publique à un moment donné. La stratégie du Sénégal de vaccination contre l’hépatite B est très pertinente. C’est intelligent. Il y a eu beaucoup de cancers du foie qui étaient liés à l’hépatite B. Donc, il fallait avoir une stratégie massive de vaccination. C’est une idée intelligente.
Beaucoup de pays s’apprêtent à vacciner leur population contre la Covid-19. Quelle est votre position sur ce type de vaccins ?
Il y a un vaccin qui ressemble à celui utilisé contre la grippe. Il y a un qui est plus aventureux. On n’a pas encore d’expérience sur ce type de vaccin. C’est le vaccin de messager avec de l’Arn. Nous n’avons pas l’expérience de ce produit sur un million de personnes. Est-ce que qu’il y a des effets imprévus ? Je n’en sais rien du tout. Ensuite, nous n’avons pas une idée exacte du degré d’efficacité de ces vaccins.
Avec le nouveau variant, nous avons eu 16 à 18 personnes qui ont fait une deuxième infection avec ce variant alors qu’elles avaient fait une première infection en mars-avril. Donc, si vous voulez, ce n’est pas une maladie très immunisante. Si j’avais un avis à donner, j’allais dire qu’il faut préparer un vaccin avec plusieurs souches différentes pour couvrir les souches que nous connaissons comme la grippe 1, et refaire des mélanges des virus tous les ans. Il faudra évaluer le risque et le bénéfice d’une stratégie de cette nature.
Nous assistons à de nouvelles vagues de contaminations. À ce stade de la pandémie, n’a-t-on pas le droit de croire que le vaccin est le remède de cheval contre la Covid-19 ?
Pour le moment, personne ne connaît ni leur efficacité, ni leur sécurité. Il faut attendre que les choses se déroulent. Les Américains ont un programme pour vacciner 100 millions de personnes. S’ils parviennent à le faire, on verra bien ce que cela donnera. C’est à partir de ce moment qu’il sera beaucoup plus facile de se faire une opinion. Il y a actuellement des inconnus et on dit aux gens que vous ne risquez rien. Or, on savait qu’avec l’hydroxy-chloroquine, c’est une molécule qui était connue il y a plus de 70 ans, mais, on disait aux gens de ne pas l’utiliser parce que les effets indésirables étaient inconnus. Et, d’autres sont allés loin en disant que l’hydroxy- chloroquine vous tue en dix jours. C’est donc un débat idéologique. C’est étrange.
La technologie Arn utilisée pour fabriquer certains vaccins contre la Covid-19 soulèvent beaucoup de polémiques. Ces controverses sont-elles fondées ?
Toute la santé publique est une question de risque et bénéfice. Tout dépend de la nature du risque qu’on prend avec une nouvelle stratégie vaccinale, sans recul, sans connaître ce risque. Donc, si l’on perçoit la Covid-19 comme un risque qui mettra en faillite tous les pays développés, du coup, les gens choisissent la vaccination en prenant les risques que des vaccinés développent des effets secondaires. Mais, si on se dit que c’est une maladie qui ne tue que ceux qui ont plus de 90 ans, est-ce cela justifie que nous prenions le risque de vacciner la population ? C’est une autre manière de poser la question. Mais, actuellement, le monde est en état de panique économique. Donc, pour sauver l’économie, il faut un vaccin. C’est encore la politique. C’est encore l’histoire qui nous édifiera.
Quels sont les enseignements que l’humanité doit tirer de cette pandémie qui démontre l’urgence de renforcer nos systèmes sanitaires ?
Je trouve que les gens ont été terrifiés. Sur les 17.000 personnes qui ont été traitées dans cet Institut, nous n’avons eu que deux morts. L’un a 58 ans, l’autre a 59 ans. Pour moi, il n’y a rien qui justifie que trois quarts de la population soient terrifiées. Maintenant, il faut le reconnaître. Le renforcement des plateaux techniques a commencé en Afrique. J’ai vu la plateforme du Professeur Souleymane Mboup à Diamniadio. Nous avons aidé à développer une plateforme au Sénégal. Je peux citer l’hôpital Principal qui a des équipements pouvant faire des tests biologiques moléculaires. Il y a le Docteur Cheikh Sokhna qui fait un travail extraordinaire. Le Professeur Mboup a les capacités de faire les séquençages. Les choses vont très vite. J’ai constaté la même évolution au Mali. Pourtant, la situation est d’une complexité extrême dans ce pays. J’ai vu la même chose se développer à Kinshasa. L’organisation de mise en place de technopôles de cette nature avance très vite en Afrique
Parlez-nous de votre Institut qui est imposant et impressionnant aux points de vue de la bâtisse que du matériel ultra sophistiqué qu’il renferme ?
Nous avons voulu avoir dans le même endroit, des malades et des médecins qui s’occupent des malades. Il fallait rester près des questions du malade. Nous avons une capacité de diagnostic de laboratoires qui est extraordinaire. Nous avons pu faire 350.000 tests pour la Covid-19, avons une bio -banque unique avec 4 millions de prélèvements, tous les jouets technologiques dont on peut rêver pour faire la biologie moléculaire. Nous veillons à l’acquisition de nouvelles technologies. Nous avons un système de veille épidémiologique, des étudiants merveilleux dont beaucoup viennent de chez vous. J’ai vu passer plus de 1.000 personnes. Donc, il y a beaucoup de gens qui ont été formés et qui repartent avec une vision très pragmatique, très technologique. La plupart d’entre eux rêvent de rentrer. C’est très bien parce qu’il y a beaucoup d’universités qui ouvrent. Il faudra des formules pour parvenir à savoir comment des plateformes techniques peuvent les accueillir.
Professeur, au cours de ces cinq dernières années, nous avons eu Zika, Ebola, Chikungunya et le Coronavirus. Comment peut-on expliquer la recrudescence des maladies virales ?
Je ne suis pas sûr que cela soit de la recrudescence. Actuellement, nous avons plus d’outils pour détecter ces virus. Grâce aux nouvelles technologies, nous avons découvert 700 bactéries de l’homme. Elles sont nouvelles parce que ne savions pas les différencier des autres auparavant. Il y a eu toujours des virus qui circulaient. Ces virus viennent des animaux. C’est pour cela qu’il y a des risques énormes de transmission de ces virus vers l’homme.
Pourquoi votre Institut a décidé de donner le nom des bactéries au Professeur Souleymane Mboup ?
En général, les bactéries portent le nom d’un endroit, d’un scientifique ou du lieu de son prélèvement. Le Professeur Souleymane Mboup est un grand Monsieur. Il a participé à l’identification du VIH-2 et à la prise en charge des malades. Nous sommes fiers de travailler avec lui. Il a tous les équipements pour faire un travail de haute qualité. C’est bien d’honorer un scientifique qui travaille sur des microbes et des bactéries. C’est bien qu’une bactérie porte le nom du Professeur Souleymane Mboup.
Quels sont les souvenirs que vous gardez du Sénégal, votre terre natale ?
Je suis né dans une unité de recherche au Sénégal. Mon père avait créé une unité de recherche sur la nutrition tropicale. Je continue maintenant, par le biais de la microbiologie, à travailler sur la nutrition tropicale. Nous travaillons sur le kwashiorkor et le marasme. Et nos recherches laissent penser que la malnutrition chez certains enfants n’est pas due à l’insuffisance de lait de leur maman. Mais, que le lait de cette dernière n’avait pas un ferment. Et cet élément manquant dans ce lait maternel se trouve dans les yaourts. Donc, si nous parvenons à le confirmer, nous pouvons améliorer l’alimentation des mères allaitantes et réduire la malnutrition. Le lait fermenté est important. Je dois rappeler que mon père nous amenait tous les dimanches à Popenguine.
En tant que nutritionniste, il essaie d’introduire de nouveaux nutriments dans les aliments des habitants des villages de cette zone et essayait de voir si les aliments seraient acceptés, tolérés. J’avais la notion du terrain, du concret en allant dans ces villages. Nous avons aussi mené une étude dans deux villages. Dans un premier, nous avons remis du savon aux habitants. Dans le deuxième, les habitants n’avaient rien reçu. Au bout de quelques semaines, nous avons vu que les cas de maladie se sont écroulés dans le village qui a reçu les savons. Alors, les habitants du deuxième village n’ont pas attendu notre dotation ; ils sont partis acheter leur savon. Nous n’avons pas continué l’étude parce que ce n’était plus possible de faire la comparaison. L’autre souvenir que je garde, c’est que j’ai failli me noyer à deux reprises à la plage Anse Bernard. Je suis né en face de l’Institut Pasteur et l’Hôpital Principal. Aujourd’hui, C’est un service de l’Etat, qui s’occupe de l’informatique, qui se trouve là où nous habitions.
MIMI TOURÉ TRAHIE ?
Lâchée par ses anciens camarades, Aminata Touré, aujourd’hui dans le viseur du régime, risque d’être fragilisée par son discours centré sur l’indépendance de la justice et la neutralité des corps de contrôle
Lâchée par ses anciens camarades, distante de certaines forces de l’opposition qu’elle a toujours pourchassées et traquées, Aminata Touré, chantre de la traque des biens mal acquis, aujourd’hui dans le viseur du régime, risque d’être fragilisée par son discours centré sur l’indépendance de la justice et la neutralité des corps de contrôle.
Mimi Touré, il y a quelques semaines : “Nul ne saurait, à cette étape de ma vie administrative et politique, ternir ma réputation et mon intégrité. Je me réserve le droit d’ester en justice contre toute tentative de diffamation ou d’intimidation.’’ Avant elle, d’autres hommes et femmes politiques ont martelé aussi fort cette rengaine. C’est le cas, par exemple, d’Abdoul Mbaye, ancien Premier ministre de Macky Sall.
Ce dernier, en lançant son parti l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT) en 2016, n’avait pas manqué de dénoncer les “intimidations’’ dont il disait être victime. Il en a été de même d’Aida Ndiongue, Bara Sady, Khalifa Ababacar Sall, pour n’en citer que ceux-là.
Alors Envoyée spéciale du président à l’époque, Mimi n’hésitait pas à monter au créneau pour porter la réplique. Dans un contexte où la justice faisait l’objet de toutes les critiques, y compris même parmi ceux qui sont censés la rendre, elle disait : “L’argument de la persécution politique et la victimisation ne peuvent pas prospérer face aux dossiers privés en justice où l’Etat n’a d’ailleurs rien à voir. Evoquer l’inquisition politique pour se soustraire à la justice, c’est des arguments déjà entendus. Mais bon, la vie politique sénégalaise a vu passer beaucoup de trains.’’
Tel un “sniper’’, l’ancienne Missi Dominici n’hésitait jamais à monter au créneau, pour s’en prendre, vigoureusement, à quiconque s’en prenait à son mentor de président. Toujours à l’intention de son prédécesseur à la station primatoriale, elle ajoutait : “Contrairement à ce qu’il subodore en filigrane, il n’y a aucune intimidation à son égard. Notre démocratie a dépassé ce stade, notamment au moment où le président de la République appelle au dialogue.’’
Dans le discours de l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese), la justice, les corps de contrôle et le gouvernement ont toujours eu les bons rôles. Leurs détracteurs voués systématiquement aux gémonies. Aujourd’hui, elle choisit bien ses mots. D’une posture de tireur d’élite préféré du régime, Mimi passe à une position de cible privilégiée pour ses ex-collaborateurs. Ironie de l’histoire, c’est un de ses anciens souffre-douleurs qui monte le premier au front pour prendre sa défense.
Sur son compte Twitter, Abdoul Mbaye a réagi aux informations selon lesquelles l’Inspection générale d’Etat serait lâchée sur les traces de son successeur à la Primature. D’un air empreint de dépit, celui qui s’est estimé victime de l’ingratitude du régime actuel fulmine : “De grâce, prenez l’habitude d’un minimum d’élégance (envers vos anciens collaborateurs). Ils vous ont servis. Leur récompense ne peut être dénigrement et insultes, dès le lendemain de leur éviction. Arrêtez ce mauvais spectacle que vous donnez de la politique.’’
Une “compassion’’ qui en dit long sur les sentiments de l’ancien limogé et “persécuté’’ du régime. Pourtant, les flèches de l’ancienne envoyée spéciale à son encontre sont encore vivaces à l’esprit. Quand il s’agissait, en effet, de défendre Macky Sall et ses actes, Aminata y allait rarement du dos de la cuillère. Et tous les moyens semblaient bons pour laver à grande eau son mentor et le régime entier. “Abdoul Mbaye, disait-elle, ne peut pas avoir de positions objectives, car ses capacités intellectuelles, par ailleurs indéniables, sont altérées par une rancœur tenace. Il ne pardonne pas au président Sall de l’avoir remplacé. Je crois qu’il ne le lui pardonnera jamais’’. Avant d’ajouter pour remettre à sa place le président de l’ACT : “Les élections lui ont clairement dit ce qu’il pesait de son attitude, puisqu’aux élections législatives, il a eu trois (3) voix dans son propre bureau de vote. Au niveau national, Abdoul Mbaye a vaillamment obtenu 14 231 voix sur 3 310 435 électeurs qui sont allés aux urnes, soit 0,4 % du suffrage.’’
Pendant qu’Abdoul Mbaye compatit, néanmoins, d’autres vont rire certainement sous cape. Voir Aminata Touré sur une posture aussi défensive face à la justice et aux organes de contrôles… Qui l’eût cru ? Ce n’est certainement pas au Parti démocratique sénégalais (PDS). Chantre de la traque des biens mal acquis, Aminata Touré aura été l’incarnation même de ce que le parti de Wade a toujours considéré comme une chasse contre ses principaux responsables, en particulier son candidat que Mimi assimilait à “une grenouille qui gonfle et qui gonfle, pour avoir la taille d’un bœuf’’, mais qui finira par éclater.
“Le discours fanfaron du repris de justice Karim Wade s’adresse à ses partisans désespérés par son absence, à dix mois de l’élection présidentielle, après moult annonces reportées. Ce serait bien de le revoir ici chez nous avec le chèque de 138 milliards qu’il doit aux contribuables sénégalais’’, lançait-elle, narquoise, en 2018, à l’annonce par Karim Wade de son retour pour en découdre avec Macky Sall.
Fervente défenseure du régime en place, l’ancienne Premier ministre semblait avoir un contentieux bien particulier avec le fils de l’ancien président, dont elle a été la principale meneuse dans la procédure ayant conduit à sa condamnation à 6 ans de prison ferme et des amendes d’un montant de plusieurs dizaines de milliards F CFA.
De là lui vient d’ailleurs toute son aura. “Dame de fer’’, “Margareth Tchatcher’’… aucun superlatif n’était de trop pour la Mimi de l’Alliance pour la République. À telle enseigne que sa promotion comme Premier ministre avait été vue par certains comme un moyen de lui couper les ailes.
Comme un bouclier, Mimi a toujours enfilé sa robe d’avocate pour plaider la cause du régime, de ses instances et de la justice qui l’a tant promue. Dans ses diatribes, elle n’avait pas épargné l’ancien maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall, jugé pour, entre autres, détournement de deniers publics. Quand des sommités du monde lui témoignaient secours et affection, Mimi avait du mal à le digérer. Au maire de Montréal Denis Coderre, elle avait répondu de manière très sèche : “Sa mairie a fait l’objet d’investigations pour faits de corruption graves et la commission Charbonneau et l’Unité permanente anti-corruption de la police canadienne ont produit un rapport qui vaut le détour. Les conclusions sulfureuses de ce rapport ont mis en exergue un vaste système de corruption basé sur des appels d’offres truqués au sein de la mairie de Montréal, avec versement de pots-de-vin à divers politiciens.’’
Très remontée contre M. Coderre dont le tort a été de défendre son collègue maire de Dakar, elle ajoutait : “En juin 2013, le maire de Montréal, Michael Applebaum, a été arrêté pour faire face à 14 chefs d’accusation, y compris ceux de corruption et d’abus de confiance. Votre prédécesseur a été reconnu coupable en
janvier dernier de fraude envers le gouvernement canadien, abus de confiance et de complot dans le but de commettre un abus de confiance.’’
Par-là, l’ancienne garde des Sceaux qui voue ou qui vouait une confiance aveugle aux institutions, voulait montrer ceci : Au Canada comme au Sénégal également, “la corruption des élites est tout aussi inacceptable… Ce message est aussi adressé à votre collègue Madame la Mairesse de Paris qui doit bien se souvenir du scandale des faux emplois de la mairie de Paris qui ont, en leur temps, défrayé les chroniques judiciaires’’.
Retour de bâton
Aujourd’hui dans le viseur du régime, l’ancienne ministre aura d’abord comme principal adversaire son ancien discours. Elle en qui certains voyaient une avocate du diable ; celle qui n’hésitait pas à aller en première ligne pour défendre, non sans démagogie pour certains, les décisions de justice et de l’Etat les plus controversées.
Le pire, c’est que Mimi risque d’avoir même du mal à saisir certaines instances communautaires et internationales, si jamais les foudres de Dame Justice s’abattaient sur elle.
En effet, même quand l’ONU demandait au Sénégal de revoir certaines de ses décisions, la prédécesseure d’Idy gonflait et rouspétait : “Le Groupe de travail de l’ONU sur les détentions arbitraires devrait mieux utiliser son temps et son énergie, car l’affaire Karim Wade a été définitivement jugée par la justice sénégalaise, seule compétente en la matière.’’ Et de préciser comme pour dénier tout pouvoir à cette instance onusienne : “Il n’a qu’un avis d’expert à émettre qui, de toute façon, n’a aucune incidence sur la souveraineté juridique du Sénégal qui dispose d’un système judiciaire équitable et de juges compétents.’’
Mimi Touré avait eu presque la même posture contre les décisions rendues par la Cour de justice de la CEDEAO notamment. C’est-à-dire vanter les compétences et la crédibilité des juges sénégalais, ainsi que du système.
Aujourd’hui encore, il y a les mêmes juges compétents, le même système judiciaire, les mêmes textes et les mêmes institutions. Mimi va-t-elle rester constante dans son discours, par rapport à l’indépendance de la justice et à la neutralité des corps de contrôle ? Une question à mille balles. Aussi, peut-on se demander ce qu’elle dira, face à Khalifa Sall, Karim Wade, Aida Ndiongue, Bara Sady, Alioune Aidara Sylla, à la société civile qu’elle a accusée d’être partisane…
50 ANS DE PRAXIS ARTISTIQUE, L’AFRIQUE CELEBRE ZULU MBAYE
Le Musée d’art africain Théodore Monod de Dakar abrite, en 2021, la grande exposition intitulée «l’Afrique célèbre Zulu Mbaye ».
PATRIMOINE - MENSUEL DU LIVRE, DES ARTS ET DE LA CULTURE - |
ALASSANE CISSE |
Publication 23/12/2020
Le Musée d’art africain Théodore Monod de Dakar abrite, en 2021, la grande exposition intitulée «l’Afrique célèbre Zulu Mbaye ».
Initialement prévu en décembre 2020, reporté à cause de la covid 19, cette initiative panafricaine sera un fort moment de communion de l’esprit et d’expressions plastiques croisées. Cette activité artistique de haute portée est soutenue par l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI). Des commissaires d’exposition, des critiques d’art, des artistes et autres professionnels des arts visuels se sont engagés dans cet événement culturel pour honorer Zulu Mbaye, magnifier son talent et saluer ses initiatives artistiques au Sénégal, au Maroc et dans d’autres pays d’Afrique, d’Europe et à travers le monde.
Ainsi, plus d’une vingtaine d’artistes du continent prennent part à la célébration africaine de Zulu. Des artistes et des œuvres en provenance du Maroc, du Sénégal, du Mali, du Togo, du Bénin, du Ghana, du Nigéria, de la Côte d’Ivoire, du Kenya, de l’Afrique du Sud, d’Ethiopie entre autres pays, sont attendus à Dakar.
Exposition, workshops, panels, visites guidées rythment le programme de la célébration des 50 ans de pratique artistique de Zulu. « L’art, levier de rapprochement des peuples » est le thème de la conférence au cours de laquelle vont échanger des intellectuels, sociologues, acteurs de la culture. « C’est un immense bonheur d’être honoré par ses pairs et des amis de pays frères. Je remercie le Maroc, donc l’agence marocaine de coopération internationale, sa Majesté le roi Mohamed VI pour le soutien aux arts et à la culture en Afrique et aussi l’ensemble des mécènes et artistes qui sont engagés dans ce projet humain », confie Zulu Mbaye.
Le plasticien sénégalais a marqué la scène artistique marocaine. En octobre-novembre 2017, l’artiste a été la cheville ouvrière de l’exposition thématique autour du dialogue sud-sud et la marche verte chère au roi Mohamed 6. Un an plus tard (2018), So Art Gallery accueille à Casablanca, les œuvres de Zulu pour un contrat de trois ans d’exposition au Maroc. « Zulu, comme le baobab séculaire a traversé les ans pour incarner l’icône de l’art sénégalais. Il a grandi sous l’aile protectrice du grand Maître Pierre Lods, le créateur de l’Ecole de Dakar et qui en avait fait son élève préféré » rappelle le littéraire Baytir Ka.
Mouhamadou Mbaye à l’état civil, Zulu, le natif de Thiès en 1954, s’est très tôt distingué en 1970 chez Pierre Lods à la Médina avec une pratique continue de l’art. «Ses toiles sont l’expression d’une maîtrise de son art tout en provoquant un renouveau permanent qui étonne notre regard. Utilisant une palette riche de couleurs, les formes qu’il trace constituent des symboles géométriques qui renvoient à nos origines négro-africaines », écrit le critique.
Le talentueux artiste plasticien sénégalais, Zulu Mbaye, renouvelle toujours ses démarches et son approche dans la création. La vie l’inspire, son regard incisif, sa pertinente réflexion et ses outils fécondent des œuvres majeures. A Popenguine, chez son ami cinéaste Moussa Sène Absa, Il devient productif. L’environnement l’inspire, l’imaginaire africain l’oriente. Ses toiles voyagent en Afrique, en Europe, en Asie, en Amérique, dans les Caraïbes et trônent dans des musées, des galeries, des institutions prestigieuses et enrichissent des collections privées. Cependant, Zulu comme tout bon mbayène ne se nourrit pas seulement de créations, mais aussi de niébés succulents. 50 ans de praxis artistique sans répit. Gac Ngalama Zulu.
par Yoro Dia
TAMBACOUNDA, LA PORTE DE L’AFRIQUE
Saint-Louis, usée, est notre passé. Dakar qui s’use est notre présent, mais notre avenir est à la périphérie, principalement à l’Est. Déconstruire la logique atlantiste consiste pour notre pays à plus regarder vers le continent que vers l’océan
Dans la sinistrose ambiante du corona, j’ai entrevu une éclaircie. Une lumière. Un immense espoir. J’ai écouté à la radio des jeunes de Tambacounda manifester pour avoir une université dans leur région.
C’est l’une des meilleures nouvelles qu’il m’a été donné d’entendre. «C’est un superbe lever de soleil», comme avait dit Hegel de la Révolution française. Un superbe lever du soleil qui naturellement nous vient de l’Est, comme le pensait Napoléon, qui disait : «toutes les gloires viennent d’orient, contrairement à l’Europe qui est une taupinière où tout s’use.» Toute chose étant égale par ailleurs, on peut dire la même chose pour le Sénégal. Dakar est devenue une «taupinière où tout s’use» et tout est usé, contrairement au Sénégal Oriental et ses terres neuves qui nous ouvrent les portes de l’Afrique.
Nous avons tous appris à l’école primaire que Dakar est la porte du continent. Justement, c’est la porte qui s’ouvre sur l’Atlantique et permettait l’exportation des richesses de la colonie vers la métropole. Il en est de même pour Saint-Louis, Rufisque et Gorée qui sont toutes des portes océanes. Des générations et des générations d’écoliers ont appris le mythe de Dakar porte du continent. Il va falloir déconstruire ce mythe et apprendre aux futures générations que Tambacounda est la véritable porte du continent, parce qu’elle est la porte qui s’ouvre sur l’Afrique, notamment le Mali, la Gambie, la Mauritanie et la Guinée, contrairement à Dakar qui s’ouvre sur le large. Entre le continent européen et le large, l’Angleterre a toujours choisi le large et le Brexit en est le dernier exemple.
Le Sénégal, contrairement à l’Angleterre, ne peut choisir le large et ne se détournera pas du continent pour deux raisons. Premièrement, nous ne sommes pas une île, et deuxièmement le choix du large était imposé par la colonisation. Saint-Louis, usée, est notre passé, Dakar qui s’use est notre présent, mais notre avenir est à la périphérie, principalement à l’Est.
Le Soleil de l’émergence se lèvera à l’Est, dans ce que Senghor qualifia intuitivement de «terres neuves». Naturellement, pour des raisons historiques et géographiques (colonisation) devenues économiques (mégalopole, port), le Sénégal ne peut pas se payer le luxe de tourner le dos au large, mais il est temps de déconstruire l’hégémonie atlantiste. Déconstruire cette logique atlantiste consiste pour notre pays à plus regarder vers le continent que vers l’océan.
Regarder plus vers le Mali, vers le Burkina et les Guinées, que vers la France ou les Etats-Unis. En tout cas au moins, le colon avait compris que même s’il était venu par le large, l’Est était la zone d’expansion naturelle du Sénégal, c’est-à-dire qu’on utilise Dakar et Saint-Louis pour prendre pied et avancer vers l’Est ; d’où le chemin de fer, le fameux Dakar-Niger, immortalisé par Sembene dans Les bouts de bois de Dieu.
Avec l’incapacité du Sénégal et du Mali à gérer le rail, il est pathétique et tragique sur ce point de constater que le colon était plus ambitieux que nos Etats, même 60 ans après les indépendances. Saint-Louis incarnant notre passé, Dakar notre présent, Tamba qui est notre avenir mérite d’avoir une des plus grandes universités d’Afrique de l’Ouest, car l’université du Sénégal oriental a forcément une vocation régionale.
Les jeunes de Tamba, en manifestant pour avoir une université, donnent une leçon aux jeunes qui avaient manifesté contre le couvre-feu pour avoir le droit d’être dans la rue au-delà de 23h pour palabrer et prendre du thé.
PLUS DE LA MOITIÉ DES SÉNÉGALAIS INTERROGÉS NE SONT PAS PRÊTS À SE FAIRE VACCINER
Sur un échantillon de 1.164 personnes sélectionnées, 88% pensent que le coronavirus est grave, selon une enquête du Bureau de prospective économique (BPE) du Sénégal. Mais 57,5% d’entre elles ne sont pas prêtes à se faire vacciner
Sur un échantillon de 1.164 personnes sélectionnées en référence au sexe, à l’âge, au niveau de formation et au département, 88% pensent que le coronavirus est grave, selon une enquête Bureau de prospective économique (Bpe) du Sénégal. Mais 57,5% d’entre elles ne sont pas prêtes à se faire vacciner si le Sénégal dispose de vaccin.
Le Bureau de prospective économique (Bpe) du Sénégal, rattaché au secrétariat général du gouvernement, et dirigé par Moubarack Lô, a réalisé, les 19 et 20 décembre 2020, une enquête téléphonique sur la Covid-19. Cette dernière s’est basée sur un échantillon de «1.164 personnes sélectionnées, selon la méthode des quotas», laquelle fait référence au sexe, à l’âge, au niveau de formation et au département, précise-t-on dans un document que nous avons reçu. Le niveau de gravité de la maladie, le risque d’une nouvelle vague épidémique, les causes de la récente hausse des cas Covid, l’acceptation d’un vaccin sont, entre autres, les questions qui ont été adressées aux enquêtés. Contrairement aux apparences, l’enquête révèle que «88% (-1,6 points depuis le mois d’août 2020), des populations enquêtées pensent que le coronavirus est grave, voire très grave, contre 11,7% (+1,3) qui pensent que la maladie n’est pas grave».
Cependant, plus de la majorité des personnes interrogées (57,5%), sur l’acceptation de se faire vacciner si le Sénégal dispose de doses de vaccin contre la Covid-19, ne sont pas prêtes à le faire. Elles avancent comme raison le manque de «confiance au vaccin» (74,1%), «le risque de faire face à d’éventuels effets secondaires» (12,7%), «la rapidité de fabrication des vaccins contre le coronavirus» (2,7%). Quant aux 10,5% restants, ils justifient leur «refus», par « la non-responsabilité des laboratoires ou le fait qu’elles considèrent que la Covid n’est pas dangereuse pour elles». Seules 38,3% des personnes interrogées souhaitent donc se faire vacciner si le produit est disponible au Sénégal. Parmi ces dernières, 58,7% «veulent se prémunir définitivement du virus». Les 41,3% vont le faire «si c’est une recommandation des autorités sanitaires».
«Changements d’attitudes et de comportements»
Toutefois, les sondés ont informé avoir adopté des changements dans les mesures de prévention «avec le risque d’une nouvelle vague épidémique» : 87,4% (+6) contre 11,7% (-6,9). Parmi ceux qui ont confirmé des «changements d’attitudes et de comportements», «62,2% (+23,9) optent pour une application plus stricte des gestes barrières, 13,7%(+3,7) ont décidé d’un arrêt de toutes activités non essentielles et de tout rassemblement (mariages, baptêmes, décès…). Les 6,2% (-16,2) sont pour «une plus grande limitation des déplacements», alors que 3,1% (-1) militent pour «un arrêt des activités professionnelles» et « 1,5% (-3,7) pour un auto-confinement », lit-on dans le document du Bpe.
Sur les causes de la récente hausse des cas de Covid-19, ces derniers jours, au Sénégal, «67,1% des personnes interrogées» évoquent un «relâchement» dans le respect des mesures préventives. Par contre, «21% affirment d’autres raisons dont le changement de température, la volonté divine, la réouverture des frontières». Néanmoins, 11,9% de l’échantillon «ne croient pas à l’existence d’une seconde vague de Covid-19».
Concernant les nouvelles mesures de restriction prises par les autorités pour limiter la propagation du coronavirus, 96% des sondés approuvent celle «visant le port obligatoire du masque de protection dans les lieux publics et privés». Toujours dans les mesures restrictives, 81% sont d’accord pour l’interdiction des rassemblements dans les plages, terrains de sport, espaces publics et autres salles de spectacle.
Sur le point relatif à la gestion de l’épidémie par les autorités, 62,2% (-4,5) des interviewés sont satisfaits contre 33% (+4,9) qui sont plutôt pas satisfaits et 4,8% qui sont sans avis.
«J’AI REMERCIE LE BON DIEU QUE CE SOIT TOMBE SUR MOI»
Testé positif au Covid-19 et rentré du Caire, le Dtn du basket, Tapha Gaye, dit rendre grâce à Dieu que le virus soit tombé sur lui.
Quand on encadre des jeunes partis «compétir» à l’étranger, forcément on oublie sa personne pour penser à eux, surtout en matière de santé. Testé positif au Covid-19 et rentré du Caire, le Dtn du basket, Tapha Gaye, dit rendre grâce à Dieu que le virus soit tombé sur lui.
Vous êtes rentré lundi soir au Sénégal après quelques jours passés au Caire, en Egypte, où vous avez été testé positif au Covid-19 durant l’Afrobasket U18. Comment vous sentez-vous, pour rassurer un peu les Sénégalais ?
Là, vraiment je me sens bien. Il faut dire que c’est un épisode qui a été un peu difficile, mais je rends grâce à Dieu. Vraiment, je me suis rendu compte qu’au Sénégal il y a beaucoup de solidarité. Une solidarité agissante. La Fédération sénégalaise de basketball s’est très bien occupée de moi. L’ambassadeur Bèye qui est au Caire a été formidable avec ses collaborateurs. Je n’ai manqué de rien. Je remercie aussi Ibrahima Ndiaye «Iboss», l’intendant qui a pris l’initiative de rester avec moi pour me soutenir durant mon séjour. Je ne me suis pas senti seul et je tenais à remercier tous les Sénégalais. J’ai vraiment senti les gens autour de moi. Des mots d’encouragement, de soutien, des prières, je dis «alhamdoulilah». Vraiment je remercie tous les acteurs du sport, basketball, football et autres, y compris la presse sportive. J’ai eu le soutien de ma famille, de mes amis, de tout le monde.
Quels ont été les moments les plus difficiles ?
J’étais un peu soulagé parce que quand on est responsable dans une délégation, on oublie sa personne. J’ai plus pensé aux enfants de 16-17 ans. Je me suis posé la question, si cela devait arriver à quelqu’un d’entre eux, comment j’allais faire. J’ai remercié le bon Dieu que ce soit tombé sur moi. Donc, cela n’a pas été vraiment difficile parce que j’étais soulagé de voir la délégation rentrer. Le contexte aurait été très difficile pour nous. Il fallait gérer cela avec beaucoup de philosophie. Donc ça va, tout s’est bien passé. Le truc le plus cocasse, c’est d’être en pays étranger. Mais avec le soutien des uns et des autres, je ne l’ai pas senti.
Vous êtes finalement resté combien de jours au Caire ?
Je crois que c’est 11 jours après le tournoi, en isolement. Je dois dire que les gens ont respecté les consignes de la Fiba.
Quel message adressez-vous aux Sénégalais avec le début de la deuxième vague ?
Il faut être prudent. C’est une maladie qui est réelle. Vous vous imaginez un peu quand on vous dit qu’il n’y a pas eu le pèlerinage à la Mecque parce qu’il y a la pandémie. Cela veut dire que c’est quelque chose de sérieux. Vraiment, il faut que les gens réfléchissent un peu. Des économies mondiales qui tombent comme ça, des écoles qui sont fermées… C’est une question très réelle. On n’est pas trop affecté, mais il faut être très vigilant, se protéger et protéger ses proches.
«NOTRE REACTIVITE A ETE UN PEU LENTE DANS L’OUVERTURE DE NOUVEAUX CENTRES DE TRAITEMENT»
Figure de la riposte contre le Covid-19, Moussa Seydi, chef du Service des maladies infectieuses de Fann, sort du silence
Vertinfo |
MAMADOU SAKINE ET MALICK GAYE |
Publication 23/12/2020
Figure de la riposte contre le Covid-19, Pr Moussa Seydi, chef du Service des maladies infectieuses de Fann, sort du silence. Dans cet entretien, il parle de la deuxième vague, de la réouverture des Cte, du vaccin contre le Covid-19 et de ses rapports avec le chef de l’Etat. Sans protocole, il dit tout.
Une nouvelle souche du Covid-19 a été découverte. Quelles sont les informations dont vous disposez à l’heure actuelle ?
La nouvelle souche qui a été découverte semble se transmettre beaucoup plus rapidement, mais il n’a pas encore été prouvé au moment où je vous parle d’une virulence supérieure à celle des souches déjà circulantes. N’empêche que cela peut avoir une incidence en matière de santé publique. Ça veut dire que si le virus se retrouve dans un pays, très rapidement on peut se retrouver devant un nombre plus important de cas dans un laps de temps. Plus on aura des cas graves plus on aura des décès. Donc on peut retenir que c’est une souche qui se transmet plus facilement, mais il ne semble pas plus virulent. Mais du moment où il se transmet plus rapidement, cela peut avoir des implications importantes.
Qu’est-ce qui peut expliquer les cas de décès élevés constatés ces derniers temps ?
Oui, le nombre de décès a augmenté. D’abord pour moi, c’est parce qu’il y a une proportionnalité entre le nombre de cas graves et le nombre de décès. J’avais l’habitude de dire que même si le nombre de cas détectés reste stable ou diminue alors que le nombre de décès augmente, ça veut dire que le nombre de cas réels en fait a augmenté. Les cas qu’on déclare, ce sont ceux diagnostiqués. Vous savez qu’avec le temps il y a beaucoup de personnes qui ne se font pas dépister alors qu’elles doivent le faire. Elles préfèrent rester avec leurs signes, prendre des traitements jusqu’à ce que tout disparaisse sans venir à l’hôpital. Mais si le cas devient sévère, le patient est obligé de venir à l’hôpital. Donc on ne peut pas cacher les cas graves. Ou quand le cas est grave, on vient forcément à l’hôpital. Quand il y a décès aussi, les gens sont forcément informés. Donc le nombre de cas déclarés correspond au nombre de cas dépistés, mais ça ne reflète pas forcément la réalité au niveau du Sénégal ou de Dakar etc. parce qu’il y en a beaucoup qui ne se font pas dépister. C’est pour cela qu’il ne faut pas se rassurer parce qu’il y a le nombre de cas qui baisse. Ce n’est rassurant que s’il y a une baisse du nombre de cas graves et une baisse du nombre de décès. Mais si le nombre de cas graves augmente, le nombre de décès augmente. Vous voyez que le nombre de cas de manière générale reste assez stable depuis quelques jours, ça ce n’est pas rassurant. C’est important que la population le sache, qu’elle ne voit pas des chiffres bruts, mais voir ce qu’il y a derrière ces chiffres-là.
Donc pour vous on doit changer la stratégie consistant à ne dépister que les personnes ayant développé des symptômes ?
Vous savez, les stratégies tiennent en compte beaucoup de choses. Vous posez là une question extrêmement complexe. Elle semble simple et évidente, mais elle est extrêmement complexe. Dans tous les pays du monde, il est impossible de dépister tout le monde, il y a juste quelques exceptions. Si on prend l’exemple de la Chine, ils ont pu dépister Wuhan en entier. Mais ce sont des cas exceptionnels parce que tout simplement ça coûte extrêmement cher. Ça nécessite beaucoup de personnels et ce n’est pas sûr que ce soit toujours efficient. Si vous voulez connaître le nombre de cas réels ici au Sénégal, vous avez deux méthodes : soit vous faites ce qu’on appelle une étude de prévalence. Et à partir d’elle, vous dites qu’il y a par exemple 20% de la population qui sont infectés. Ça vous donne une idée du nombre de personnes infectées ou vous dépistez tout le monde comme on l’a fait à Wuhan. La méthode la plus fiable pour dépister tout le monde, c’est impossible de l’utiliser. Ce que ça peut coûter en ressources humaines et financières ne peut pas se justifier au Sénégal. Ce seraient des centaines de milliards qu’il vaut mieux utiliser pour construire des hôpitaux pour que les patients soient mieux pris en charge. C’est pour cela qu’il faut une stratégie de dépistage concertée, et elle peut être revue en fonction de la situation. Au début, c’était de contenir très rapidement la maladie, donc il fallait dépister presque systématiquement tous les cas contacts, dépister le maximum de personnes. Il n’y avait pas de transmission communautaire. Maintenant qu’il y a une transmission communautaire, le virus se trouve presque partout. Vous êtes obligés de voir comment restreindre vos critères de dépistage. C’est en tenant compte de l’évolution de la pandémie, des moyens disponibles qu’on peut prendre une décision efficiente. Il ne faut pas prendre une décision qui crée plus de dégâts que d’avantages. Donc ce qu’on gagne d’un côté, on peut le perdre de l’autre. On ne peut pas mettre toutes les ressources du Sénégal pour faire le dépistage. Le choix du Sénégal, c’est un choix correct, acceptable et normal. On ne dépiste plus tout le monde. On dépiste les contacts et même chez les contacts, ce n’est pas forcément tout le monde qui est dépisté. On dépiste les sujets âgés, les sujets qui ont une comorbidité etc. Pour les autres contacts, on peut juste leur demander de s’auto-isoler pendant une certaine période. Dans certains pays, c’est 7 jours, dans d’autres, c’est 10 jours, 14 jours, mais on sait qu’au maximum l’auto-isolement ne doit pas dépasser 10 jours. Donc c’est la stratégie qui a été adoptée et elle est acceptable et tout à fait normale.
Est-ce que notre stratégie est toujours adaptée pour lutter efficacement contre cette deuxième vague ?
La stratégie est adaptée. Ce n’est pas un problème de stratégie. On est obligé de la revoir en fonction des nouvelles donnes, mais c’est plus facile de combattre cette recrudescence que la première phase.
Comment ?
Parce que durant la première phase, on avait 12 lits ici à Fann, une seule équipe qui prenait en charge, l’équipe des maladies infectieuses, zéro lit de réanimation. Maintenant qu’on a presque 39 Cte qui peuvent être ouverts, des centaines de personnes formées dans la prise en charge de cette affection, qu’on peut mettre à disposition rapidement une cinquantaine de lits de réanimation, qu’on a certains produits disponibles comme l’hydroxychloroquine, l’azithromycine, la dexaméthasone, beaucoup d’autres produits que la Pna (Ndlr : Pharmacie nationale d’approvisionnement) nous donne, il n’y a pas photo. On ne peut pas comparer notre situation de départ à celle actuelle. Parmi les problèmes que nous avons, parce qu’il y a des problèmes, notre réactivité a été un peu lente dans l’ouverture de nouveaux centres de traitement et dans le recrutement de personnels suffisants pour prendre en charge les malades. Autrement dit, le nombre de malades qui ont besoin d’oxygène augmente plus rapidement que le nombre de lits disposant d’arrivée d’oxygène. C’est peut être ça notre difficulté à l’heure actuelle. Mais tout ce qui a été acquis dans le combat durant la première phase peut être utilisé dans cette phase-là. Peut-être nous sommes un peu lents dans notre réaction par rapport à la mise à disposition des centres de traitement des épidémies, au recrutement du personnel qui doit faire marcher ces centres de traitement, mais surtout de réanimation. Pour vous donner l’exemple de l’hôpital Fann, nous n’avons que deux lits disponibles parce qu’il n’y a pas suffisamment de personnels pour utiliser tous les lits au niveau des centres de réanimation. Il suffisait aujourd’hui qu’on recrute le personnel qu’il faut pour que ces centres de réanimation fonctionnent à plein régime. Donc c’est là où nous avons quelques soucis, mais c’est en train d’être corrigé. Nous avons fait une réunion hier (Ndlr : lundi) au ministère de la Santé et le ministre (Ndlr : Abdoulaye Diouf Sarr) a donné des instructions pour que tous les centres de traitement des épidémies, toutes les réanimations qui prenaient en charge les malades puissent être rouverts. C’est ça que j’ai compris du message qu’il a lancé. Nous espérons que dans les jours à venir ces difficultés vont s’éteindre.
Donc le Sénégal a les moyens de combattre cette deuxième vague ? Il n’y a pas un problème de ressources humaines ?
Absolument ! Il y a une lenteur dans la remobilisation de ces ressources humaines, mais on n’a pas de problème de ressources humaines. Il suffit aujourd’hui de rappeler ces personnes, de leur faire signer des contrats pour qu’elles puissent travailler et faire fonctionner tous ces centres qui étaient ouverts dans la première phase. On n’a pas de problème de ressources humaines au sens strict du terme, mais on n’a pas contractualisé à nouveau ces ressources humaines. Ça va se faire, mais il y a eu un peu de retard par rapport à cela.
Sur les 39 Cte disponibles au Sénégal, peut-on avoir une idée du nombre de ceux qui sont dans le même cas que Fann, c’est-à-dire qui ont des lits opérationnels, mais faute de personnel, on ne peut pas les ouvrir ?
Non, je ne peux pas Cte par Cte vous donner des détails. Je ne parle pas des centres de traitement qui reçoivent deux ou trois malades et qui n’ont pas besoin de ces personnels-là, mais ceux qui reçoivent un nombre très important de malades. Il y a une lenteur par rapport au recrutement du personnel. Comme je l’ai dit, le ministre a donné les instructions. C’est ça que j’ai compris de ce qu’il a dit à ce que le personnel soit recruté et que ces centres ouvrent. Mais c’est un problème qui est là, handicapant et qu’il faut prendre au sérieux. Donc ça c’est une difficulté qu’il faut dire, ça c’est la vérité. On a tous les jours des patients. Même aujourd’hui (hier), on a eu à faire beaucoup de gymnastique pour pouvoir caser des malades graves dans une réanimation ou dans un centre de traitement avec oxygène. Donc c’est là où je dis qu’on a les moyens de contenir cette vague. Tout est disponible pour le faire, mais il faut une remobilisation. Et celle-ci est lente par rapport à l’évolution du nombre de cas. Ça c’est un constat indéniable et indiscutable.
Sur cette lenteur, est-ce qu’il y a des morts par exemple qu’on aurait pu éviter s’il y avait le personnel ?
Si ces centres étaient ouverts, je pense que oui (il se répète) parce que ça peut apporter un retard de prise en charge. Quand vous avez un malade qui s’aggrave à domicile, vous mettez une heure, deux heures, trois heures, quatre heures de temps pour trouver un lit libre, alors que vous ne le prenez pas en charge, vous réduisez ses risques de survie. Je ne peux pas dire si ça a concerné un, deux malades, mais c’est absolument évident. Quand un malade a besoin d’être pris en charge, il s’agit d’un cas grave. Tout retard de prise en charge peut jouer sur le pronostic vital. C’est une évidence.
On a constaté sur l’axe nord, c’est-à-dire Saint Louis-Matam, une augmentation du nombre des cas. Qu’est-ce qui peut expliquer cette virulence sur cette zone ?
Il n’est pas prouvé que le virus qui circule actuellement soit plus virulent que celui qui circulait avant durant la première phase. Ce n’est pas quelque chose qui est prouvé. A ma connaissance, personne n’a dit que ce virus-là est plus virulent que celui qui circulait avant. Mais les personnes les plus habilitées à vous informer sur cela, c’est l’Institut Pasteur de Dakar qui a fait le génotypage sur plus de 400 virus. Ils ont fait un séquençage de plus de 400 souches de virus si vous voulez, mais ce ne sont pas des souches qu’on peut dire d’emblée différentes. On prend 400 souches, on fait le séquençage et on voit est-ce que ces virus se ressemblent ou pas ou est-ce qu’il y a de différences ou pas. En faisant cela, je n’ai pas compris dans les résultats qu’ils ont donnés qu’il y avait une différence majeure entre les différentes souches de virus qui circulent au Sénégal.
Dans plusieurs pays, on a commencé à administrer le vaccin anti Covid-19. Le Sénégal doit-il encore attendre ?
Même aux Etats-Unis où sont produits les vaccins, ils ont des difficultés pour que les prioritaires puissent bénéficier du vaccin et vous voulez que le Sénégal en bénéficie déjà. Le premier vaccin a été autorisé ça ne fait pas longtemps. Pfizer, Moderna a été autorisé ça ne fait pas 4 jours. Il n’y a même pas suffisamment de productions pour les Etats-Unis. Et après les Etats-Unis, il y a l’Union européenne, beaucoup d’autres pays qui sont sur la liste et qui attendent d’être fournis. Donc ce n’est pas dans deux, trois mois que le vaccin sera disponible au Sénégal parce qu’il y a des logiques qui sont là et il faut compter avec elles. Maintenant le Sénégal fait partie de ce qu’on appelle l’initiative Covax de l’Organisation mondiale de la santé. A travers elle, le Sénégal pourra obtenir le vaccin moins cher. Donc il va falloir que l’Oms les homologue. Après homologation, dans le cadre de cette initiative, le Sénégal pourra acquérir les vaccins. Le Sénégal n’a pas les moyens d’entrer en compétition avec les Usa, l’Union européenne pour se payer un vaccin à 100 milliards de dollars. Ce n’est pas possible. Imaginez, les antirétroviraux sont gratuits ici. On le paye à un prix très symbolique, mais en Occident les assurances le payent extrêmement cher. On ne peut pas payer les mêmes prix que les autres parce que le vaccin peut aller jusqu’à 30 dollars, soit 20 mille Cfa. L’initiative est là et le vaccin est indispensable quand une épidémie dure pour en finir.
Que pensez-vous de l’efficacité du vaccin Pfizer ?
Les gens doutent de l’efficacité du vaccin. Ils disent que le vaccin est dangereux. Ils disent beaucoup de choses par rapport à ce vaccin. La plupart des choses dites sur le vaccin Arn messager sont absolument fausses. Il y a des choses inconnues et fausses. C’est important que la population soit informée, ne serait-ce que sommairement de la façon dont on détermine l’efficacité d’un vaccin. Prenons l’exemple sur le vaccin Pfizer qui est déjà commercialisé ! il y a une publication avec des données précises sur ce vaccin que n’importe quel scientifique peut voir. L’étude a été faite sur plus de 40 mille patients. Il y a eu 2 bras. Sur l’un des groupes, on a administré le vaccin. Dans l’autre, on a administré le placebo. Ce qui ressemble au vaccin, mais qui ne l’est pas. Après avoir donné 2 doses de vaccin avec un intervalle de 21 jours, ils ont évalué le nombre de personnes atteintes de Covid-19 dans le bras vacciné et dans celui non vacciné. Dans le bras vacciné, il y a eu 8 cas de Covid-19. Dans le bras non vacciné, il y a 162 cas de Covid-19. Quand on fait les calculs, on voit qu’il y a une efficacité de 95%. L’efficacité est évidente, mais elle est à 2 mois. On me dira qu’on ignore s’il sera efficace pendant des années. On ne le saura pas maintenant, il faut attendre des années. Le vaccin contre la fièvre jaune, on disait qu’il fallait le faire chaque 10 ans, mais on s’est rendu compte qu’il a une efficacité de 30 ans. Maintenant on sait qu’il protège toute la vie. Le vaccin pour la rougeole, on donnait une seule dose, mais c’est avec le temps qu’on a su qu’il fallait donner 2 doses. Régulièrement, on va réactualiser les choses en fonction de ce que l’on verra dans le temps.
Et sur la tolérance ?
On a vu des effets secondaires. Ils sont plus nombreux dans le groupe vacciné, mais ils sont mineurs. Par contre pour les effets secondaires graves, on les a observés dans les mêmes proportions dans le groupe vacciné et dans celui non vacciné. Mais il a été établi, et il y a des méthodes pour le faire, qu’il y a eu 4 événements indésirables graves qu’on peut lier au vaccin. Je ne dis pas irréversible. Quelqu’un a été blessé au niveau du bras lors de la vaccination : Il y a une personne qui a une lymphadénopathie. Ce qu’on appelle des ganglions. Et tout cela peut s’expliquer. Il y a une personne qui a des troubles du rythme cardiaque, une personne a eu une paresthésie. Ce sont les effets secondaires qu’il faut considérer comme sévères, mais qui ne sont pas irréversibles. D’ailleurs, la lymphadénopathie a disparu au bout de 10 jours. Donc c’est lié. On peut avoir des effets secondaires qui apparaissent durant la vaccination sans que cela ne soit lié au vaccin, mais ça peut être lié au vaccin. Là, les spécialistes ont vu que c’est lié au vaccin. Par rapport au décès, il n’y a pas eu beaucoup de différence. Il y a eu 2 décès chez ceux qui ont eu le vaccin et 4 chez ceux qui ont eu le placébo. Tous ces décès ne sont ni liés au vaccin ni au placébo. Le groupe vacciné, ces décès le sont par maladies cardiovasculaires. Chez ceux qui ont pris le placébo, de l’eau saline, il y a 2 décès liés aux maladies cardiovasculaires et les 2 autres on ne connaît pas les causes. Donc il n’y a aucun décès relié à la prise du vaccin. C’est des données publiées. Ça veut dire qu’avec le recul, c’est un vaccin bien tolérant. Maintenant vous utilisez 20 ou 40 mille personnes, vous n’aurez pas les mêmes résultats quand c’est un million ou un milliard de personnes. Peut-être qu’avec le temps, la tolérance va se confirmer ou non. On a 4 cas graves sur 40 mille personnes. Peut-être qu’on aura beaucoup plus de cas graves sur un milliard de personnes. Dans ce cas, on peut décider d’arrêter le vaccin. Pour l’instant les résultats sont encourageants et justifient largement que ce vaccin puisse être utilisé sur le plan purement scientifique. Maintenant sur le plan logistique, c’est un vaccin qui se conserve au frigo juste 5 jours. En dehors de ça, il faut le mettre entre moins 60 et moins 80 degré. Ça nécessite une logistique assez complexe. Tout cela, pour dire que nous sommes scientifiques, nous avons lu l’article scientifique et on a raison d’avoir confiance. Maintenant la confiance c’est quelque chose qui ne peut pas ne pas manquer, car si je vous prescris un médicament, vous ne savez pas si ça contient le principe actif. Vous avez confiance en moi, vous achetez à la pharmacie. Il y a toujours une dose de confiance. Quand on regarde ceux qui ont fait la recherche, qui sont capables de la faire, le design de l’étude est correct, l’article est bien rédigé, il y a une cohérence : On accepte que c’est quelque chose qui marche jusqu’à preuve du contraire. De toute façon, il ne faut pas obliger les gens à prendre le vaccin. Ceux qui veulent le prendre peuvent le faire, et ceux qui ne veulent pas on ne peut pas les y contraindre. Il y a plein de choses qui se disent, mais qui ne sont pas du tout vraies concernant l’efficacité et la tolérance de ces vaccins à Arn. On vous dira que ce sont des vaccins nouveaux qui vont entrer dans le génome, modifier l’aspect génétique, mais c’est archi-faux. Cet Arn n’entre pas dans le noyau de la cellule. Oui il y a des inconnus. (…)
Avant de donner ces résultats, ils ont inclus le maximum de personnes possibles. C’est un vaccin efficace, bien toléré et il doit être utilisé (…) Il ne faut raconter des histoires du genre il y a du Vih dedans. C’est vrai que ce sont des multinationales qui cherchent de l’argent, tout ce que vous voulez, mais il ne faut pas raconter des choses dont on n’est pas sûr.
Mais l’Ue a acheté le Durant cette crise, avez-vous senti le soutien du président de la République à l’endroit des personnels de santé ?
Moi, je ne suis pas un politique. Je dis les choses telles qu’elles. Le soutien du chef de l’Etat a été excellent à tous les niveaux. Premièrement, par rapport à la pandémie, il a pris des décisions fortes dès le début. Ce sont ces décisions qui nous ont permis véritablement de mieux nous préparer à l’arrivée massive des cas. Et ça c’est important. S’il n’avait pas pris ces décisions qui pouvaient être problématiques, on n’en serait pas là aujourd’hui. Deuxièmement, il nous a dit qu’il nous donnerait tous les moyens dont on a besoin sans limite. L’essentiel, c’est qu’on fasse notre travail comme il se doit, et les moyens il les a donnés. En tout cas, durant la première phase, tout ce dont j’avais besoin pour bien travailler, je l’ai eu. Et progressivement, ça été étendu, parce qu’en faisant le tour, je me suis rendu compte qu’il y avait des zones qui étaient plus mal loties que moi, mais évidemment on ne peut pas tout faire le même jour au même moment. Donc il a donné les moyens et le ministère a essayé de régler le problème au fur et à mesure même si jusqu’à présent il y a un déséquilibre. Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Troisième élément fondamental, c’est lui qui m’a appelé pour me dire que je veux vous aider à construire un grand service des maladies infectieuses, le plus grand possible et le plus moderne possible, et je vous donnerai les financements dont vous avez besoin sans limite de montant. Nous avons fait nos estimations et nous lui avons dit ce dont nous avons besoin pour construire le service et il nous a accordé cet argent. Ça ce sont des faits concrets qui font que nous devons le remercier vivement. Nous sommes des scientifiques, on ne prononce pas des mots qui n’ont pas de justification, de contenus. Et il a toujours respecté notre liberté et notre indépendance. Vous ne l’avez pas vu se mêler des traitements, il faut donner tel médicament et pas tel médicament. (…) Est-ce que vous avez une fois vu le président de la République faire quelque chose qui met mal à l’aise les praticiens ? Je ne rate pas une occasion de le remercier pour ce qu’il a fait. Maintenant la balle est dans notre camp pour essayer de juguler cette deuxième vague avec l’aide du ministère de la Santé.
98 NOUVELLES CONTAMINATIONS ET 6 DÉCÈS
Il a rapporté que 65 patients ont été par ailleurs contrôlés négatifs et déclarés guéris alors que 30 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.Il a rapporté que 65 patients ont été par ailleurs contrôlés négatifs et déclarés guéris
Dakar, 23 déc (APS) - 98 nouvelles contaminations au Covid-19 et 6 décès ont été enregistrés au cours des dernières 24h, a indiqué, mercredi, le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
’’Sur 1439 tests réalisés, 98 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 6,81%’’, a annoncé le directeur de la Prévention au ministère de la Santé.
Faisant le point quotidien sur l’évolution de la pandémie, le porte-parole du ministère de la Santé a indiqué que ces nouvelles contaminations concernent 35 cas contacts suivis, 5 cas importés via l’AIBD et 58 issus de la transmission communautaire recensés à Dakar et dans d’autres endroits du pays.
Six (06) décès ont été enregistrés, mardi, selon El Hadj Mamadou Ndiaye.
Il a rapporté que 65 patients ont été par ailleurs contrôlés négatifs et déclarés guéris alors que 30 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
Depuis le 2 mars, le Sénégal a enregistré au total 18043 cas positifs au coronavirus dont 378 décès, 16657 guéris et 1007 personnes encore sous traitement.
Le directeur de la prévention a insisté sur le respect des mesures de prévention.
JAMRA LANCE UNE SÉRIE DE PLAINTES CONTRE LES SÉRIES TV KARMA, INFIDÈLES...
L’Ong Jamra et l’Observatoire de veille et de défense des valeurs culturelles et religieuses, Mban Gacce, entre autres plaignants, préparent quatre plaintes qui seront adressées au Conseil de régulation de l’audiovisuel
L’Ong Jamra et l’Observatoire de veille et de défense des valeurs culturelles et religieuses, Mban Gacce, entre autres plaignants, préparent quatre plaintes qui seront adressées au Conseil de régulation de l’audiovisuel (CNRA) et au procureur de la République.
L’une des plaintes concerne la série "Infidèles" (Evenprod) qui poursuit, selon le plaignant, "toujours son mépris royal des mises en demeure de l’organe de régulation, en dépit de deux (2) dénonciations, relativement à la fâcheuse tendance de ce producteur à ne promouvoir que des obscénités. Comme s’il cherchait volontairement à choquer au maximum l’auditoire, pourvu que ces dérives attirent certains annonceurs et boostent ses rentrées financières. Au mépris de la sensibilité des téléspectateurs."
En effet, "après s’être illustrées dans la promotion de l’adultère et d’un symbole, le LGBT, sur fond de pornographie verbale, les actrices de cette série perverse continuent de fouler au pied nos valeurs sociétales en s’inscrivant dans un nouveau registre : celui de s’insulter de mère ! Ce qui avait d’ailleurs valu à la téléréalité intitulée "Kawtéf’’ (SenTv) d’être sanctionnée, en 2015, par le CNRA (sous le magistère du défunt président Babacar Touré), par l’arrêt pure et simple de sa diffusion sur le petit écran", motivent Mame Mactar Gueye et Compagnie, dans leur communiqué.
L’ALIBI DE YOUTUBE
Jamra et ses 48 co-plaignants ont également signalé, dans leur double saisine adressée au CNRA et au procureur de la République, "la scène érotique qui fait polémique, entre Amy Léa et Abdoul Magib, dans l’épisode 29 de la série "Karma". Une séquence plusieurs fois capturée par les internautes et fortement décriée dans les réseaux sociaux. Si bien que face au tollé provoqué par cette scène très osée, et se rendant compte de sa bourde, le producteur "Marodi" s’est empressé de supprimer cet épisode 29 des réseaux sociaux, avant de le republier à nouveau, quelques minutes plus tard, mais sans la séquence érotique qui fait polémique. L’on se rappelle que c’est ce raisonnement simpliste (diffusion sur Youtube) que EvenProd avait brandi lorsque nous dénoncions la scandaleuse séquence de la série INFIDÈLES, où une fille, pour prouver à son petit ami qu’elle était en période de menstrues, n’avait rien trouvé de mieux que de sortir de son slip un coton hygiénique imbibé de sang, qu’elle a brandi sans vergogne."
"Si les cultures hindoue et japonaise sont aujourd’hui si respectées et admirées de par le monde, c’est bien parce que les producteurs audiovisuels de ces pays, imbus de patriotisme culturel, prennent soin de n’exporter que leurs valeurs sociales les plus positives, par le biais de leurs savoir-faire artistiques et cinématographiques", renchérissent les plaignants.
PROMOTION DE DÉVIANCES SEXUELLES SUR UNE CHAINE POUR ENFANTS
Revenant à la charge, ils signalent qu’une autre plainte sera adressée au procureur de la République, "concernant la scandaleuse production "Néégou sey’’ sur SkyTv qui, sans doute dopée par l’impunité dont semblent se prévaloir ces deux producteurs ci-dessus nommés, vient de déclencher à son tour une avalanche d’indignations dans l’opinion, avec une séquence truffée d’obscénités, tant langagières que physiques. Et dont les extraits-vidéos, que beaucoup d’internautes nous ont fait parvenir se passent de commentaire".
Les 48 plaignants, alertant sur les productions Pro-LGBT, étayées de captures d’écran, dénoncent également la promotion des déviances sexuelles, à travers des bandes dessinées pour enfants, vulgarisées notamment par le dessin animé intitulé « Bienvenue chez les Louds », qui passe en boucle sur « Nickolédéon », sur le bouquet Canal +.
Ils n’excluent pas d’organiser, dès la fin des nouvelles restrictions sanitaires, une marche nationale de protestation contre ces "dérives" audiovisuelles.