Des dealers tombent sur des gendarmes avec 105 kg
La gendarmerie est en passe d’installer la peur chez les malfaiteurs. Le renforcement du dispositif, notamment l’installation de l’Escadron de Surveillance et d’Intervention de Diamniadio, est en train de produire de bons résultats. En effet, dans le cadre du dispositif anti-agression déployé aux abords de la forêt de Mbao, les éléments de l’Escadron de Diamniadio mis à la disposition de la brigade de Keur Massar ont saisi 105 kilogrammes de chanvre dans la nuit du lundi au mardi. D’après la Division Communication de la Gendarmerie, c’est au cours d’une mission de sécurisation et de contrôle que les gendarmes ont arrêté, vers 02h du matin, un véhicule en provenance de la route nationale avec deux individus à bord. Selon la même source, le conducteur a d’abord fait semblant de s’arrêter avant de prendre la fuite. Il s’est ensuivi une course-poursuite. Sentant le danger, ils ont fini par abandonner le véhicule, avant de profiter de l’obscurité pour se fondre dans la forêt. Une fouille du véhicule a permis la découverte de 105 kilogrammes de chanvre indien emballés dans 04 sacs. Les gendarmes y ont trouvé également une carte grise, un téléphone portable et une carte d’identité nationale. Une enquête est ouverte en coordination avec la brigade de Recherches de la Gendarmerie nationale.
Renvoi du procès des vendeurs de gadgets alcoolisés
Les quatre suspects arrêtés dans l’affaire de la vente de gadgets alcoolisés devront prendre leur mal en patience. Ils ont fait face hier au juge du Tribunal de Grande Instance de Dakar pour répondre des chefs de «mise en vente de boisson alcoolisée ou contenant plus d’un degré d’alcool et de mise en danger de la vie d’autrui». Mais le procès n’a pas eu lieu. Le tribunal a renvoyé le dossier au 29 décembre prochain pour la jonction des quatre dossiers. Pour rappel, le produit est venu de la Guinée. Houssam Khalil qui s’est procuré le produit chez un vendeur inconnu, était le fournisseur de Sylvie Dasilva, qui, à son tour, écoulait les gadgets auprès des commerçants
Procès de Dame Amar et Cie
Les 08 prévenus dans l’affaire de la mort de Hiba Thiam vont comparaitre aujourd’hui devant le Tribunal correctionnel de Dakar. Le père de la victime est cité comme partie civile tandis que Rougui Diao qui leur avait loué les locaux ainsi que le vigile Latyr Ndour sont convoqués à titre de témoins. A signaler que le drame est survenu dans la nuit du 3 au 4 avril 2020 en plein couvre-feu, au cours d’une soirée privée organisée dans un appartement aux Almadies, à Dakar. Toutes les 08 personnes alors arrêtées par la gendarmerie sont toujours en détention préventive. Dame Amar et Cie seront fixées sur leur sort aujourd’hui.
Les cas graves passent de 26 à 28
Même si on a noté hier dans le communiqué du ministère de la Santé une baisse des cas positifs, avec 66 nouvelles contaminations, les cas graves ont augmenté. De 26 avant-hier, ils sont passés à 28 ce mardi, selon Diouf Sarr et ses services. Annonçant la guérison de 30 malades et le décès d’un patient lundi dernier, ils affirment que l’état de santé des autres patients hospitalisés est stable. Ainsi, dans le bilan du mardi 22 décembre, sur 953 tests réalisés, 66 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 6,93 pour cent. Les cas positifs sont composés de 22 cas contacts et 44 cas issus de la transmission communautaire. Les cas communautaires sont répartis comme suit : Dahra (4), Richard-Toll (4), Touba (4), Mbour (3), Saint-Louis (3), Dakar Plateau (2), Keur-Massar (2) Ouakam (2), Parcelles-Assainies (2), Almadies (1), Amitié-2 (1), Diourbel (1), Fatick (1) Gossas (1), Gueule-Tapee (1), HLM (1), Kaolack (1), Maristes (1), Matam (1), Mermoz (1). Ngor (1), Nord-Foire (1), Point-E (1), Rufisque (1), Yeumbeul (1), Yoff (1) et Zone-B (1). Khalifa Sall reçu par Hélène Tine Le leader de Taxawu Senegaal poursuit ses rencontres avec les différents responsables politiques de l’opposition. Khalifa Sall a rencontré l’ancienne député Hélène Tine. L’audience a eu lieu en présence du staff de Mme Tine, présidente du Mouvement pour la Sauvegarde de l’Ethique et la Transparence (MSET).
Guy Marius Sagna reçu par Khalifa Sall
Restons avec l’ancien maire de Dakar qui affiche une certaine détermination pour unir l’opposition afin de combattre le pouvoir en place. Il faut signaler que Khalifa Sall ne s’est pas limité à la classe politique. Guy Marius Sagna a rencontré Khalifa Sall avec qui il a séjourné en prison. Selon l’activiste, sa rencontre avec Khalifa Sall est née de ses échanges avec Barthélémy Dias sur des questions de souveraineté, notamment sur le franc CFA. C’est ainsi que ce dernier lui a proposé d’aller voir quelqu’un comme Khalifa Sall qui est très intéressé par cette question. Ce qu’il a fait. Guy Marius Sagna rappelle que la dernière fois qu’ils se sont vus, c’était à la prison de Rebeuss. Avant de parler des choses sérieuses, l’activiste a tenu d’abord à remercier l’ancien édile de Dakar pour les fruits et journaux quotidiens qu’il lui envoyait dans sa chambre 36 de Rebeuss. Ils se sont également souvenus de la scène cocasse où des agents pénitentiaires ont accouru pour «éviter un câlin entre Khalifa et moi. Nous en avons ri». La parenthèse fermée, ils ont échangé sur la question du franc CFA, des Ape, la nécessité pour l’Afrique d’être souveraine pour sortir ses peuples de la pauvreté, de la maladie, de la faim, de l’insécurité, du chômage, de l’analphabétisme. Non sans oublier les victimes de spoliations foncières, de démolitions de maisons, de violations des droits dans les entreprises, d’accaparements de forages ruraux et de violations des libertés.
Décès du maire de Mbadiane
Le maire de Mbadiane, une commune du département de Kébémer, n’est plus. Selon «Lougaweb», Abdou Ndaw est décédé hier, à l’âge de 72 ans. D’après la même source, le défunt a été l’Infirmier chef du Poste de santé de Mbadiane avant de prendre sa retraite, il y a de cela près de 10 ans. Il a été inhumé hier dans l’après-midi à Darou Wahab, son village natal.
La député Marie Sow Ndiaye guérie de la covid-19
Sa maladie a échappé à la presse contrairement à ses collègues. Eh bien ! La député Marie Sow Ndiaye avait également chopé le coronavirus. C’est elle-même qui a fait hier l’annonce. Elle qui a été testée positive à la covid19, a été déclarée guérie. La parlementaire tient à remercier les sénégalais et particulièrement le personnel médical.
840 millions de dollars pour le port de Ndayane
C’est acté hier devant le chef de l’Etat. L’accord entre Dp Word et l’Etat du Sénégal, à travers le Port autonome du Sénégal (PAD), pour la réalisation de la première phase du futur port de Ndayane, a été signé hier en présence du Président Macky Sall et du ministre de l’Economie Maritime et des Pêches, Alioune Ndoye. Le coût du projet est de plus de 840 millions de dollars. D’après la Présidence de la République, le port de Ndayane sera le plus grand de l’Afrique de l’Ouest et pourra accueillir les plus gros navires de l’espace maritime. Il sera ainsi jumelé à une zone économique spéciale pour en faire un véritable pôle d’attraction qui va attirer un grand nombre d’investisseurs et contribuer ainsi à la création de milliers d’emplois.
Le matériel pour éteindre le puits de gaz en place
Sans doute, l’extinction du grand brasier qui a plongé entièrement le village de Ngadiaga (région de Thiès) dans une peur bleue n’est plus qu’une question d’heures. En tout cas, selon certaines indiscrétions, les sapeurs-pompiers qui s’activent depuis maintenant 96 heures sur le site pour éteindre le puits de gaz sont enfin parvenus à circonscrire le feu. Mais pour aborder la dernière étape qui est cruciale, les sapeurs-pompiers, les équipes de Forteza, ont mobilisé les moyens matériels et logistiques inhérents à l’intervention. Sous ce rapport, à en croire le Directeur de la communication et des relations publiques de Petrosen, le matériel à utiliser pour éteindre le feu est déjà disponible. D’après Bachir Dramé, les équipes ont déjà fait un listing du matériel. D’ailleurs, après concertation, les experts ont évalué les besoins en eau pour cette opération à près de 4000 m3 d’eau et 04 engins pompes de 2000 litres par minute de capacité et de 4000 gallons minutes. Avant de signaler que le forage prévu à cet effet s’avérera très utile. En outre, il est prévu des welding-machines pour les soudures et les bassins à faire. Il a été choisi 06 spécialistes foreurs et 04 spécialistes en «Well control» venus de la société américaine Haliburton.
Gestion commune de projets et programmes
Le ministère de l’Environnement et du Développement Durable et celui de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique unissent leurs forces pour plus d’efficience dans l’exécution des projets et programmes communs. A ce propos, le ministre de l’Environnement, Abdou Karim Sall a reçu hier son collègue de l’Urbanisme, Ablaye Saydou Sow, en compagnie de la Secrétaire d’Etat Chargé du Logement, Mme Victorine Ndèye. Ensemble, ils ont défini les axes de collaboration pour une synergie d’actions dans la mise en œuvre des projets et programmes, notamment l’aménagement paysager urbain, le projet 100 mille logements, Promoged, entre autres. Ainsi, les deux ministres ont-ils décidé de travailler, de manière étroite et permanente, afin d’éviter tout conflit par rapport aux compétences partagées. Cette rencontre sera pérennisée. Désormais, les deux parties vont se retrouver tous les trois mois pour évaluer la mise en œuvre des décisions arrêtées d’un commun accord.
Des cadeaux aux enfants cancéreux de Le Dantec
L’association Enfant De Chez Nous (Edcn) pense aux enfants qui souffrent du cancer, pour la Noël. L’association a donné des cadeaux aux mômes internés à l’hôpital Aristide le Dantec pour leur apporter de la joie. Selon le président de ladite association, Frederick Lodjearem Ndilbé, le choix de ces enfants se justifie par le fait qu’il a été malade du cancer lorsqu’il était enfant, mais qu’il en est guéri.
Amadou Barry fracture le genou de son employé
Le chef de l’entreprise Goundo global service (GCS), Mamadou Baïlo Barry, risque de passer les fêtes de fin d’année en prison si le juge le déclare coupable d’avoir fracturé le genou de l’un de ses employés. En effet, après avoir travaillé durant un mois et 12 jours, ce dernier est allé nuitamment chez son boss pour lui réclamer le reliquat de son salaire. Mais Mamadou Baïlo Barry n’a rien trouvé de mieux à faire que de sortir un bâton pour lui faire sa fête. Ainsi, muni d’un certificat médical attestant une incapacité de travail de 60 jours, la victime a déposé une plainte contre Amadou Barry. Devant le prétoire hier, le prévenu a reconnu les faits. Mais selon lui, le bâton avec lequel il l’a frappé ne peut pas être source de blessures. Il reproche à son employé d’avoir débarqué chez lui à 2 heures du matin alors qu’il dormait avec son épouse. Malgré l’heure, il a ouvert la porte et dit à son employé qu’il faisait tard et d’attendre demain. Mais ce dernier a continué à toquer à la porte au point de déranger le voisinage. C’est ainsi qu’il l’a roué de coups de bâton. À la fin des débats, l’affaire est mise en délibéré pour le 29 décembre prochain.
ENQUÊTE SUR L'ESCLAVAGE SEXUEL À KEDOUGOU
En plus de la violence et du grand banditisme qui règnent sur les sites d’orpaillage traditionnel, la traite sexuelle, source d’enrichissement pour les uns, véritable tourment pour les «proies», s’est accentué au fil des années
En plus de la violence et du grand banditisme qui font jour sur certains sites d’orpaillage traditionnel de Kédougou, un autre phénomène s’est accentué au fil des années. Il s’agit de la traite sexuelle, source d’enrichissement pour les uns, véritable tourment pour les «proies» souvent issues de la sous-région.
Alexis* revient de loin. De très loin. A 16 ans, la jeune fille s’est retrouvée prise au piège d’une célèbre proxénète à Kédougou, Gloria. Aujourd’hui, retournée chez elle après un passage tumultueux dans un site d’orpaillage, la jeune fille ressasse cet épisode de sa vie, des trémolos plein la voix. «J’ai vécu le pire cauchemar de ma vie», pleure-t-elle. Issue d’un milieu modeste, Alexis et une de ses amies âgées de 17 ans ont été approchées par deux hommes qui leur promettaient un avenir meilleur en Europe. Crédules, les deux jeunes filles sont tombées dans le piège. Pieds et poings liés. «Ils nous ont fait croire qu’on allait trouver du travail en Europe, mais d’abord, il nous fallait transiter par le Sénégal où leur patronne, Gloria, détenait une unité de fabrication de chaînes en or et un réputé salon de coiffure.» Les yeux pleins d’étoiles et la tête farcie de rêves d’ailleurs, Alexis et sa camarade acceptent. Sans se poser trop de questions. Enrôlées par les complices de Gloria, les filles prêtent serment et jurent de ne point trahir. Commence alors un long voyage avec une première halte à Cotonou, au Bénin où l’un des convoyeurs et les filles passent la nuit dans un établissement hôtelier de la place. «Il s’est même payé le luxe de nous acheter des habits à la mode.» Le lendemain, ils continuent l’odyssée et font une autre escale à Lomé, encore une nuit dans un hôtel et de nouveaux habits achetés pour les jeunes proies. Le subterfuge est tellement bien huilé qu’Alexis et sa camarade finissent par croire que l’Eldorado n’est pas loin. C’était le début du cauchemar. «Une fois à Bamako, le convoyeur a appelé une certaine Gloria afin que celle-ci vienne nous chercher à Moussala, une ville frontalière avec le Sénégal, du côté du corridor Dakar-Kédougou-Bamako. Une fois en terre sénégalaise, Gloria nous a acheminées à Sambrambougou et nous a trouvé de nouvelles pièces d’identité sur lesquelles il était mentionné que nous avions 18 ans au lieu de nos 16 et 17 ans.» Puis, Alexis et sa camarade ont été conduites dans leurs nouveaux logements. Mais en lieu et place de villas cossues comme leur avait assuré le convoyeur, elles se retrouveront dans des taudis. «Je n’en revenais pas, le ciel s’écroulait sur ma tête, surtout quand notre patronne nous a clairement signifié qu’en fait d’entreprise de fabrication de chaîne en or et de salon, il n’était question que du plus vieux métier du monde. Nous avons été convoyées depuis le Nigeria pour devenir des prostituées et Gloria était notre proxénète.» Alexis tombe des nues. Mais elle n’était pas au bout de sa surprise. «Gloria nous a signifié qu’il fallait qu’on fasse le travail pour lui rembourser les frais de notre voyage qui s’élevaient à 1 500 000 FCfa par tête avant de retrouver notre liberté», hoquète Alexis avant de poursuivre : «La première nuit, elle nous a envoyé un de ses body-guards qui devait se charger de notre ‘’initiation’’. Face à notre refus, il nous a violées.» Alexis tombe malade, mais réussit à s’enfuir. Elle tombe sur un homme qui la prend en pitié et lui offre de quoi se faire consulter. Munie de ses médicaments, elle rallie Kédougou où un de ses compatriotes l’oriente vers la Brigade de gendarmerie. Alexis raconte au Commandant sa mésaventure. Ce dernier et ses hommes filent la proxénète Gloria avant de la cueillir et la déférer au parquet de Tambacounda. La jeune fille sera récupérée par les techniciens du Centre d’accueil, d’orientation et de réinsertion socioprofessionnelle de l’Ong «La Lumière» sis à Kédougou. «‘’Ici, l’on me considère comme leur fille, je me sens chez moi, mais je voudrais que l’on m’aide à retourner au bercail.’’ C’est ce que ne cessait de répéter Alexis. Finalement, on l’a aidée à retrouver les siens», confie le Secrétaire exécutif de cette organisation, dans tous ses états, car cette fille mineure sera la deuxième à être renvoyée chez ses parents. Certes Gloria a été arrêtée, mais combien de proxénètes courent encore dans ces sites d’orpaillage ? Combien de mineures vivent encore le trauma d’Alexis ?
La Guinée, le Nigeria, le Ghana, la Côte d’Ivoire, lieux d’enrôlement des prostituées
En l’absence de chiffres officiels, on ne le saura jamais. Mais, elles sont nombreuses à faire les frais de cette traite d’êtres humains. C’est connu ! Le bonheur des uns fait le malheur des autres. A Tenkoto, village aurifère niché dans le profond Kédougou, la réalité est crue. Ici, la misère des uns fait la richesse des autres. Et se traduit sous la forme de traite d’êtres humains. A Tenkoto, le proxénétisme coule de beaux jours. Aujourd’hui, même si le phénomène n’est pas nouveau, il a rarement atteint de telle proportion. Pour cause, si autrefois les villes étaient les destinations favorites des proxénètes et leurs victimes, ces derniers temps, ils ont trouvé d’autres destinations plus lucratives, en l’occurrence les sites d’orpaillage. Lesquels ont connu un développement fulgurant ces dernières années. Pour arriver à leur fin, les trafiquants ne manquent pas de méthode pour convaincre leurs victimes. «Organisés en réseaux, les proxénètes et leurs complices, rétribués entre 1 200 000 et 1 500 000 FCfa recrutent, en grande partie, dans les pays de la sous-région, comme la Guinée, le Nigeria, le Ghana, la Côte d’Ivoire, entre autres. Leurs cibles favorites sont les femmes et jeunes filles désœuvrées à la recherche d’emploi et candidates à l’émigration. Certains trafiquants usent du bouche-à-oreille et de leurs relations personnelles pour attirer leurs cibles, mais pas seulement. Pour échapper à tout soupçon, les trafiquants font souvent recours à des publicités sur les réseaux sociaux en vue de se faire passer pour des gérants de restaurants ou salon de coiffure», souffle une voix autorisée. C’est dans ce guet-apens bien huilé qu’ont plongé A.D.N. Mafo (21 ans), E. Aking (26 ans), D. Duke (27 ans) et V. Ajay (27 ans), toutes des Nigérianes dénichées suite à l’arrestation, par les limiers du commissariat urbain de Kédougou, de deux Nigérianes à la gare routière de Kédougou. Au commissariat, A.D a conté à l’officier de police judiciaire leur périple : «Après nous avoir fait croire qu’ils allaient nous trouver des emplois en Europe, nous sommes intégralement prises en charge (frais de transport, nourriture) par les proxénètes, de nos pays d’origine jusqu’à la destination finale, Kédougou, où nous sommes ventilées dans les différents sites d’orpaillage. En retour, pour chaque fille placée, les proxénètes perçoivent des commissions entre 1 et 2 millions de FCfa. La plupart du temps, nous logeons dans une grande maison à Dinguéssou, prise en location par le proxénète à raison de 400 000 ou 450 000 FCfa le mois et chaque jour, après des passes interminables, chaque fille verse 20 000 FCfa.»
Entre 1 et 2 millions pour chaque fille placée, un versement de 20 000 FCfa chaque jour pour chaque fille
Opérant en bande bien organisée et structurée, ces individus profitent des difficiles conditions de vie de leurs victimes pour s’enrichir indûment.Dans ces lieux, les filles, souvent mineures, sont soumises à la prostitution forcée et celles majeures sont recrutées afin de travailler pour une «maîtresse». A.C était une de ces maîtresses. Originaire de Ziguinchor, cette ancienne prostituée reconvertie en proxénète avait recruté des prostituées dans les quatre coins de la sous-région avant de les convoyer à Kédougou et de les héberger dans un appartement qu’elle avait loué à 450 000 FCfa. Chaque nuit et après plusieurs passes, A.C percevait 20 000 FCfa des mains de chacune des prostituées. Mais comme toute chose a une fin, la proxénète a fini par tomber, suite à la dénonciation d’une de ses proies, A.D, pour mauvais traitements. «Avant l’arrivée des gendarmes, elle a demandé aux autres filles de s’enfuir. Malheureusement pour elle, la gendarmerie a réussi à mettre la main sur plusieurs autres filles ainsi que sur A.C», souffle A.D. Un joli coup de filet qui a permis aux pandores de Kédougou, outre huit prostituées nigérianes, de mettre aux arrêts une proxénète de la même nationalité qui opérait dans les zones aurifères. Son modus opérandi mis à nu a permis de remonter sa filière qui partait du Mali où elle «achetait» des Nigérianes qui, une fois à Kédougou, étaient contraintes de s’adonner à la prostitution pour lui rembourser l’intégralité du montant de leur «achat», en plus du montant forfaitaire qu’elle fixait selon son bon vouloir. I Okudayan, achetée à 1 million de FCFA au Mali, versait à sa maîtresse Promice Osawer des sommes faramineuses chaque semaine. Avant son interpellation par les pandores, la fille de joie nigériane avait déjà versé 800 000 FCfa à sa tutrice, sans compter les 700 000 FCfa qu’elle restait lui devoir. Un drame parmi tant d’autres qui renseigne sur l’ampleur d’un phénomène qui échappe, encore aujourd’hui, à tout contrôle.
LES TERRES DE L'ARNAQUE
Le besoin pressant d’un toit décent pour «caser» leur progéniture précipite pères et mères de famille à acquérir une parcelle. Mais ce rêve de se loger à coups de millions de FCfa meurt souvent enfoui dans la terre
Au Sénégal, le foncier est un terreau fertile à l’arnaque. Le besoin pressant d’un toit décent pour «caser» leur progéniture précipite pères et mères de famille à acquérir une parcelle. Mais ce rêve de se loger à coups de millions de FCfa meurt souvent enfoui dans la terre.
Aminata Souadi est encore sous le choc. Au bout du fil, elle ressasse encore l’entourloupe foncière dont elle a été victime. La voix rauque, la respiration saccadée, des tremolos escortent sa voix inaudible quand elle revient sur l’affaire. L’animatrice vedette de la Tfm (Télévisions futurs médias) vit ce cauchemar ineffable depuis qu’elle a été traînée dans la boue par un promoteur immobilier. «Ce litige foncier a bouleversé ma vie. Le souvenir hante mes journées et je ne peux plus avoir confiance en un promoteur immobilier parce que j’ai été vraiment déçue», lance-t-elle, entre deux souffles. Pour Aminata Souadi alias Amina Poté, il a fallu s’armer de patience et de courage. Mais surtout de détermination pour recouvrer ses sous dépensés pour acquérir un toit. «Mon vœu, ajoute-t-elle, c’est de léguer une demeure à mes enfants avant de mourir. C’est pourquoi, j’avais investi toutes mes économies pour acquérir ces parcelles auprès du vieux Thierno Ciss et démarrer la construction, avant d’être sommée par la Dscos (Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol) d’arrêter les travaux. Motif évoqué : les parcelles relèvent du domaine national. Mais, j’ai été trompée par un promoteur immobilier véreux, de surcroît escroc et récidiviste qui, pour gagner la confiance des clients, s’était muni de faux documents administratifs». Mais la supercherie fera long feu. Se sentant «grugée», Poté porte plainte. L’affaire atterrit à la barre…
295 litiges fonciers à Dakar et 1 192 au niveau national, entre 2017 et 2019
Mais quels sont nombreux ces litiges fonciers vidés par les juridictions sénégalaises. Chaque année, nos parquets dénombrent des centaines de dossiers afférents à des problèmes liés à la terre. L’enquête nationale annuelle sur les activités des juridictions révèle que durant l’année judiciaire 2017-2018, les parquets du Sénégal ont vidé 435 dossiers dont 43 classements sans suite pour infractions liées à une occupation illégale de terrain appartenant à autrui et dommage à la propriété immobilière d’autrui. Dans ce lot, 48 cas ont été renvoyés devant le Juge d’instruction. Toujours selon la même étude, fruit d’une étroite collaboration entre le ministère de la Justice et le Programme d’appui au renforcement de l’état de droit 11e FED de l’Union européenne, les parquets de Dakar ont tranché sur 117 litiges fonciers. Et entre 2018 et 2019, c’est au total 178 litiges fonciers que les parquets de Dakar ont traités sur un total de 757 cas, dont 53 classements sans suite au niveau national. Pendant la même année judiciaire, 50 dossiers ont été renvoyés devant le juge d’instruction. Cette enquête nationale annuelle concerne l’ensemble des juridictions, notamment les Cours d’appel, tribunaux de grande instance, tribunaux d’instance et tribunaux du Travail.
A la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, la plaignante Amina Poté, défendue par le tonitruant avocat Me El Hadji Diouf, obtient gain de cause. Son bourreau, le promoteur Thierno Ciss, est reconnu coupable. Il est condamné à 3 mois de prison ferme et à verser respectivement à Poté et à Serigne Mbaye Cissé (une autre de ses victimes) 5 et 3 millions de FCfa.
Si Poté a porté son combat devant Dame Justice. Tel n’a pas été le cas pour Maty Mbengue. Sénégalaise bon teint, au phrasé policé, la dame de Yoff a, elle aussi, été roulée dans la farine par un promoteur immobilier. Nous sommes en 2003. Aly Cissé qui fréquentait le service de la dame, propose des parcelles à tous ses collègues. Pour ferrer sa clientèle, le promoteur immobilier présente une tonne de papiers à Maty Mbengue et Cie. A la recherche de terrain, la bande à Maty accepte sans arrière-pensée. «Il m’a vendu un terrain de 300 mètres carrés à Keur Ndiaye Lô à environs 650 000 FCfa. Les papiers en main, j’ai pris le soin de borner et de murer la parcelle en 2015.» Mais c’est 3 ans plus tard, en 2018, quand Maty décide d’effectuer des travaux de viabilisation sur le site, que les problèmes commencent et s’enchaînent. «Une fois sur place, j’ai trouvé qu’un autre avait déjà commencé à construire. J’ai eu la surprise de ma vie, je suis tombée des nues.»
Pour entrer en possession de ses terres, Maty Mbengue va se plaindre à la Dscos (Direction de la surveillance et du contrôle de l'occupation du sol). A cette époque, rappelle-t-elle, son vendeur Aly Cissé était emprisonné à Rebeuss pour une affaire de litige foncier. «C’est l’épouse de Aly qui va déférer à la convocation des gendarmes qui lui ont ordonné de me donner un autre terrain. Elle m’a d’abord proposé une parcelle d’à côté, puis un autre très éloigné. Mais il s’est encore trouvé que les deux étaient déjà occupés par d’autres clients de Aly Cissé.» Débute ainsi un long marathon pour Maty. Un véritable parcours du combattant qui ne sera pas du tout repos. «J’ai failli disjoncter, mais je ne voulais pas lâcher l’affaire. Donc, j’ai multiplié les va-et-vient entre mon domicile de Yoff et la Dscos sise sur la Vdn (Voie de dégagement nord).» C’est après avoir fait plus de 2 mois le pied de grue et maints allers et retours à la Dscos, que la dame va obtenir, courant 2019, une parcelle de 150 mètres carrés des mains d’Aly Cissé, élargi de prison. Aujourd’hui, la dame tient une partie de ses terres (150 sur 300 mètres carrés). Elle se contente du peu pour ne pas perdre tout. Maty Mbengue : «Il me doit encore 150 mètres carrés. Je continue à courir derrière lui, mais il ne décroche plus mes appels. C’est un grand truand, il peut vendre un même terrain à plusieurs personnes. C’est du banditisme pur et dur. J’étais obligée de mener l’affaire devant la Dscos. D’autres collègues vivent le même calvaire. Aly a pris leur argent sans qu’ils ne voient l’ombre d’une parcelle.»
«J’ai été berné, car je n’ai pas suivi la voie légale»
Mais le plus souvent, c’est à cause du laxisme que beaucoup se retrouvent dans le pétrin. Sans parcelles. Sans argent. Gadiaga Sène, homme au physique gringalet et au visage balafré, est l’un d’eux. Le quinqua, fonctionnaire de la hiérarchie B, au lieu de suivre la voie légale, a préféré la facilité pour acquérir un terrain à Thiaroye, dans la banlieue dakaroise. A ses risques et périls. «Pour loger ma fratrie de 6 membres, j’avais contracté un prêt dans une banque de la place. Mais malheur m’est arrivé le jour où j’en ai fait part à un promoteur immobilier qui m’a promis de me trouver, au plus vite, un terrain et les papiers y afférents. Deux jours après, on s’est rencontrés et on a finalisé la transaction pour un montant de 4 millions 300 mille francs Cfa. Puis, il m’a remis des papiers qui confirment la vente», détaille Gadiaga Sène. Mais ces documents pourtant signés en bonne et due forme et présentés à Gadiaga étaient en réalité des faux. «Le gars en question n’avait même pas un mètre carré. Je ne sais pas s’il m’avait marabouté ou quoi, car je ne comprends toujours pas comment j’ai pu être berné aussi facilement, alors que je pouvais suivre la voie légale pour l’acquisition d’un terrain.» Seul moyen d’éviter le litige foncier.
Son litige a mené à un conflit long et coûteux. Mais pour Abdoulaye Ndiaye, il était impensable de baisser les bras ou de perdre cette bataille de la terre. Donc pas de reculade possible. «Il fallait se battre jusqu’à l’éclatement de la vérité. Je n’ai pas cédé à la pression d’hommes hauts placés qui ont voulu jouer les bons offices pour sauver leur promoteur immobilier. Je voulais juste recouvrer mon argent et je me suis battu pour ça», explique-t-il, d’emblée. S’estimant spolié, ce natif de Kaolack a porté plainte contre son «bourreau» au niveau du tribunal de Dakar. Le procès a été renvoyé plusieurs fois pour des raisons judiciaires. Mais au finish, il a été vidé. Abdoulaye Ndiaye ajoute : «Ces bandits à col blanc sont très dangereux. Ils peuvent t’arnaquer sans que tu ne voies venir le coup. Pour mon cas, on m’a vendu une parcelle de 400 mètres carrés dans la périphérie de Dakar, mais ces terres appartenaient déjà à un autre. Et quand j’ai compris que c’était de l’escroquerie à grande échelle très huilée, j’ai porté plainte. Pendant presqu’un an, la Justice faisait son travail. Finalement, le tribunal m’a donné raison et le gars m’a remis tout mon argent.» Une bataille de gagner dans cette guerre sans fin du foncier.
LA CHASSE AUX PROFESSEURS HORS LA LOI À L'UCAD
Tous ceux qui occupaient encore des maisons de fonction à l’Université Cheikh Anta Diop, alors qu’ils sont à la retraite ou en position de disponibilité, sont priés de vider les lieux
La réunion de la commission d’attribution et de changement de logement du 7 juillet a été capitale. Elle a mis fin à une injustice en fixant un délai de 15 jours pour vider les lieux, sous peine de faire recours à la force publique, aux professeurs en retraite qui occupaient illégalement les maisons de fonction pour les affecter aux nouveaux ayants droit.
L’affaire était devenue gênante, difficile à vivre. Elle avait fini de semer la discorde à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et de mettre le Rectorat dans une position inconfortable. En se plaçant au-dessus et au-dehors de la loi, certains professeurs avaient rompu avec la légalité en vigueur dans ce temple du savoir où la formule «nul n'est censé ignorer la loi» trouve toute son origine. Pourtant, ils ont continué d’accaparer des maisons de fonction, au détriment d'autres ayants droit. Alors qu’en juillet dernier, le recteur de l’époque, Ibrahima Thioub, avait ouvert la candidature à tous les enseignants intéressés pour reprendre ces villas affectées aux seuls professeurs encore en fonction, certains occupants illégaux gardaient encore abusivement les logements.
Et, pour mettre fin à cette anarchie dans la gestion des Résidences universitaires de Dakar, le Rectorat a pris de nouvelles mesures. Tous ceux qui occupaient encore des maisons de fonction à l’Université Cheikh Anta Diop, alors qu’ils sont à la retraite ou en position de disponibilité, sont priés de vider les lieux. Un délai de 15 jours leur a été accordé. Et sans plus, sous peine de faire recours à la loi, à la force publique. «Les concernés ont tous reçu leur attestation d’affectation de logement. Un document sur lequel est mentionné le nom du nouveau locataire et sa profession», ont soufflé des sources universitaires à L’Observateur, avec à l’appui les décisions prises par la Direction de la gestion du domaine universitaire.
Malgré tout, selon les mêmes sources, certains de ces hors-la-loi ont sollicité un allongement du délai, le temps de pouvoir déménager tous leurs bagages. Refusant de céder à toutes pressions ou négociations, le rectorat, par le biais de la Direction de la gestion du domaine universitaire, n’a pas souhaité donner suite à ces demandes, de s’immiscer dans de nouveaux pourparlers qui n’engagent que les nouveaux locataires et les «expulsés». Et si certains professeurs, explique-t-on, ont accordé des délais allant d’un à deux mois à leurs ex-collègues, en revanche, d’autres, qui habitent très loin de l’Université Cheikh Anta Diop, ont tout simplement refusé de donner suite à ces sollicitations. «Comment peut-on occuper, illégalement un logement de fonction depuis plus de quatre (4) ans et venir solliciter une prolongation ? C’est catastrophique. Il faut quitter avant l’expiration du délai de 15 jours», tempêtent des universitaires.
Pour mettre fin aux occupations irrégulières, l’ancien Recteur de l’Université de Dakar, le Professeur Ibrahima Thioub, avait dans la note d’ouverture des candidatures aux logements, fixé le 2 juillet dernier comme date de clôture. Soixante et une (61) maisons de fonction étaient en compétition, dont 31 occupées irrégulièrement par beaucoup de professeurs, anciens doyens de facultés, directeurs d’écoles nationales supérieures ou d’Instituts et même délégués syndicaux. Au moment où, des professeurs de Médecine et autres, qui servent à l’Université et dans les hôpitaux, étaient obligés d’aller trouver des logements privés dans des quartiers éloignés du périmètre universitaire. Une grosse injustice à laquelle le Rectorat vient de mettre fin. Définitivement !
par Hamidou Anne
LES MASSES DE GRANIT DE SENGHOR
Aujourd’hui, les critiques légitimes du président-poète foisonnent. Mais de nombreux imprudents profanent son œuvre non sans une certaine mauvaise foi. Personne ne niera la hauteur de l’homme qui a imaginé un grand dessein pour un petit pays
Il y a 40 ans, Senghor quittait volontairement sa fonction de président de la République. Fait inédit dans une Afrique où la mode était plutôt aux autocrates assoiffés de pouvoir. Le père de la Nation sénégalaise devrait d’ailleurs inspirer de nombreux chefs d’Etat qui rêvent encore de mourir au pouvoir.
Il y a 19 ans, il nous quittait après avoir eu une vie politique et intellectuelle exceptionnelle. Senghor est le plus grand Président africain. Il est le plus illustre des Sénégalais. Le devoir d’inventaire continue de s’exercer au sujet de l’œuvre de l’homme qui, comme toute œuvre humaine, par essence imparfaite, contient des impasses et des horreurs. Mais personne ne niera la hauteur de l’homme qui a imaginé un grand dessein pour un petit pays. Il a compris très tôt que l’homme est la plus grande ressource pour un pays et non l’or, le pétrole ou le gaz.
En 2020, Senghor apparaît encore plus moderne que nombre de ses détracteurs ; lui qui a bâti notre pays par l’arme miraculeuse de la culture. Par elle, il a érigé l’enracinement, l’ouverture et le recours aux humanités au rang de culte. Au rendez-vous du donner et du recevoir, le Sénégal, pays de lettrés, de peintres, de comédiens, offre des réponses aux questions existentielles de notre contemporanéité.
Napoléon a laissé à la France ce qui s’appelle des «masses de granit», c’est-à-dire les institutions républicaines comme le préfet ou le lycée qui, deux siècles plus tard, demeurent. Les masses de granit dispersées sur le sol de la Nation par Senghor constituent le socle de notre politique culturelle. L’Université des mutants, le musée dynamique, le Festival mondial des arts nègres, le théâtre Daniel Sorano, l’Orchestre national, le Ballet national la Linguère, les Manufactures des arts décoratifs, l’Ensemble lyrique et l’Ecole artistique de Dakar sont l’œuvre de Senghor. Le Sénégal venait ainsi avec ses apports fécondants pour contribuer aux communs de l’universel.
Senghor définissait la culture comme l’ensemble des valeurs de création d’une civilisation. Par la culture, l’homme crée, dépasse le présent, prolonge l’histoire et dispose pour l’avenir. C’est aussi par la culture qu’un génie a fait d’un minuscule point sur le globe qui s’appelle Sénégal un contributeur majeur à la «Civilisation de l’Universel». Cette civilisation dont il nous dit qu’elle «serait composée des apports, complémentaires, de tous les continents et de toutes les races, sinon de toutes les Nations». «Tout ce qui monte converge», dit Teilhard de Chardin. Senghor a propulsé le Sénégal au rendez-vous des convergences créatrices du monde par la culture.
Aujourd’hui, les critiques légitimes de Senghor foisonnent. Mais de nombreux imprudents profanent son œuvre non sans une certaine mauvaise foi, voire une méconnaissance coupable. Taper sur Senghor est un sport national, notamment pour expliquer que notre retard économique est du fait d’un poète occupé par ses vers et non par la production de richesses. Critique absurde, car c’est par la culture qu’une Nation produit pour se mesurer à l’universel. La culture est le lieu de sophistication de la société, la base du commerce et donc de l’économie.
Les impasses épistémiques actuelles du capitalisme donnent raison à Senghor. Plutôt que l’économie, il a commencé par la culture pour bâtir une humanité non dépouillée de sens et de spiritualité qui font défaut à un monde des évidences technologiques.
Senghor demeure plus qu’actuel, notamment durant cette période de pandémie qui confine les artistes et les créateurs et les coupe de leurs lieux d’expression et de monstration. Les artistes vont continuer à souffrir, car il n’y a pas, depuis 40 ans, une politique culturelle ambitieuse capable de porter un progrès économique et social. Nous n’avons pas structuré une économie de la création en vue d’intégrer pleinement les artistes au cœur de notre outil productif.
Le Sénégal est l’œuvre de Senghor. A la négation de la dignité noire, il opposa la négritude. Président de la République, il utilisa la culture comme instrument de construction d’un discours et d’une identité africaine afin d’extirper notre pays de la Grande nuit. Si le Sénégal est une Nation debout, une et indivisible, c’est d’abord grâce à Senghor. Ses successeurs n’ont pas été à sa hauteur. Un rapide tour d’horizon de la classe politique suffit pour se dire que nous n’aurons peut-être plus jamais un homme d’Etat à la hauteur de Léopold Sédar Senghor.
MACKY VEUT UN BLANC-SEING
Macky Sall va saisir l’Assemblée nationale en vue d’une modification de la loi relative à l’état d’urgence et à l’état d’urgence et à l’état de siège.
Macky Sall va saisir l’Assemblée nationale en vue d’une modification de la loi relative à l’état d’urgence et à l’état d’urgence et à l’état de siège. Après avoir annoncé la mesure en Conseil des ministres, mercredi dernier, le président de la République va prochainement saisir l’Assemblée nationale pour la modification de la loi numéro 69-29 du 29 avril 1969. Une manœuvre qui lui permettra de se passer de l’Assemblée nationale pour décréter l’Etat d’urgence et l’état de siège dans certaines circonstances.
Mieux, la modification de cette loi allégera les dispositifs réglementaires qui existaient jusque-là. « Si la modification de cette loi passe, le président de la République aura également la latitude, en cas de nécessité notamment catastrophe naturelle ou de péril sanitaire, d’instaurer un couvre-feu sur une durée qui dépasse les 12 jours, sans passer par l’Assemblée », a d’ailleurs confié un juriste interrogée par l’As.
Ce dernier précise que l’état d’urgence relatif à des questions de libertés ne sera pas concerné. Le Chef de l’État est obligé de passer par l’Assemblée nationale après 12 jours pour obtenir l’autorisation de proroger l’état d’urgence. Cela va ainsi réduire davantage les pouvoirs du Parlement qui, de plus en plus, perd ses moyens de contrôle et de limitation de pouvoir de l’exécutif.
par Ibrahima Thioye
LES GRANDES BATAILLES DES PLATEFORMES DIGITALES (2/3)
EXCLUSIF SENEPLUS – Comment Apple-iOS et Google-Android ont évincé du marché Nokia-Symbian et RIM-Blackberry OS ? Pourquoi Chrome de Google, domine par l’écosystème Android ? Quid de WhatsApp vs Messenger vs WeChat et les autres ?
La bataille des ordinateurs personnels : IBM-PC Microsoft Windows, Apple Mac OS
Cette bataille a opposé l’OS Windows de Microsoft et le MAC OS d’Apple. Microsoft avait largement remporté la bataille, car il s’était positionné en plateforme multiface, jouant un rôle d’interface entre les équipementiers de PC et les développeurs d’applications pour PC. Apple a maintenu une organisation de type « pipeline », maîtrisant toute la chaîne de production. Cela a assuré une robustesse et un design exceptionnels du Mac, en cohérence avec son positionnement sur le haut du marché.
Ce business model, avec son architecture (de type intégration verticale), possède certes des avantages (maîtrise et harmonie entre le hardware et le software), mais il présente aussi des limites en matière d’innovation et de proposition de valeur. Le Mac a gardé son positionnement en haut du marché et est resté un produit de qualité. Windows s’est largement inspiré du design de Mac OS à plusieurs reprises, et après quelques années, Apple s’est retrouvé dans une très mauvaise posture.
A la suite de nombreuses luttes entre ces deux standards, ponctuées de procès, Microsoft menaçait de ne plus faire évoluer sa suite applicative, Microsoft Office, dédiée au Mac. En 1997, Apple était au bord de la banqueroute. Steve Jobs, revenu fraîchement chez Apple après 11 ans, demanda à Bill Gates d’arrêter cette confrontation et que sa firme entre dans le capital d’Apple à hauteur de $150 millions. Bill Gates accepta cette proposition, sauvant ainsi in extremis Apple. Aujourd’hui, Windows domine ce marché avec plus de 75 % de parts de marché, mais Mac OS a retrouvé une certaine santé depuis le lancement d’iTunes/iPod et le déploiement d’iPhone/iPad, créant un écosystème qui intègre toutes les applications et tous les services offerts sur tous les devices (appareils) Apple. MacBook Air et MacBook Pro et iMac sont des ordinateurs de référence sur le haut de marché.
La bataille des OS de smartphones/tablettes : iOS, Android, BB OS, Symbian, Windows Phone…
L’une des batailles les plus épiques du monde digital est celle que livra Apple-iOS contre les géants de l’époque, Nokia-Symbian, BlackBerry OS et Microsoft-Windows Mobile. En cinq ans, entre 2008 et 2013, Apple-iOS et Google-Android, avec sa communauté d’équipementiers, ont évincé du marché les anciens mastodontes Nokia-Symbian et RIM-Blackberry OS.
Si BlackBerry avait un OS de type « pipeline » ou monoface, car l’architecture de ce dernier n’était pas ouverte en 2008, Symbian, par contre, disposait d’une plateforme qui jouait le rôle d’interface entre les fabricants de terminaux, les opérateurs et les développeurs. Malheureusement, de nombreux observateurs déploraient une absence de rigueur dans sa gestion, au point que le développeur fut obligé d’adapter son application à plusieurs fabricants.
Apple, poussé par la pression des développeurs, avait promptement tiré les leçons de cette situation chaotique qui caractérisait le monde des OS de smartphone, en opérant une ouverture très encadrée qui eut lieu quelques mois après le lancement de l’iPhone en 2007, son téléphone fétiche. Apple sera rattrapé très rapidement par les fabricants de smartphones en coalition avec Google autour de l’OS Android.
Google avait compris les enjeux et s’érigea en plateforme tierce, capable d’interfacer tous les fabricants qui le souhaitaient. Il proposa aux développeurs des kits de programmation Android et organisa toute la promotion de ce nouvel OS. On se retrouva devant un oligopole à deux. Malgré les tentatives de Nokia et Microsoft de revenir sur ce marché, ces deux nouveaux leaders avaient profondément creusé l’écart. Aujourd’hui, Apple détient 28 % de parts de marché, Samsung 30 %. Ils sont suivis par Huawei et Xiaomi, qui ont respectivement 10 % et 9 % de parts de marché. Les applications développées sur iOS tournent autour de 1,8 million ; celles qui sont sur Android sont autour de 2,5 millions.
La bataille du Cloud
C’est Amazon qui a initié le mouvement le plus remarquable avec le lancement de services AWS (Amazon web services) en 2006. Cela marque le début de ce qu’on a appelé le « cloud computing » ou l’« infinite computing ». Ce type de service constitue un pilier important de l’écosystème des plateformes digitales avec des logiques de service dépendant de la profondeur du besoin client : IaaS, PaaS, SaaS. Une entreprise qui a un business model percutant est dorénavant capable d’accueillir en un temps record des centaines de millions de clients sans se soucier de l’évolutivité (scalabilité) de son infrastructure technique. Le cloud lui offre cette solution, car elle peut alors utiliser autant de capacité qu’elle souhaite, la facturation se faisant à l’usage.
Aujourd’hui, Amazon, Microsoft et Google sont les leaders du cloud computing. Ils se disputent ce marché en pleine croissance, proposant des plateformes pouvant héberger d’autres plateformes. Netflix, Spotify, Baidu, Pinterest et AirBnB sont des plateformes de services hébergées dans le cloud d’Amazon. Netflix dépense mensuellement $19 millions pour les services d’AWS. Amazon détient une suprématie liée à l’expérience accumulée. D’autres services cloud se développent, notamment sur la partie SaaS, avec des acteurs clés comme IBM, Salesforce, NetAPP, etc.
2. Outils de navigation (web browser) et moteurs de recherche
La bataille des navigateurs web (web browsers) : Chrome, Firefox, Edge, Internet explorer, Safari, Opera, Netscape, Mosaïc (1)
Chrome est le navigateur le plus populaire, autant sur les desktops que sur les smartphones/tablettes. En 1993, Mosaïc détenait 88 % des parts de ce marché. En 1996, Netscape lui ravit la vedette avec 83 % des parts de ce marché. Internet Explorer de Microsoft dominait en 2004 avec 94 % des parts du marché. Ce leadership a été détrôné par Chrome de Google, poussé en avant par l’écosystème Android.
Google Chrome détient actuellement près de 68 % de parts de marché. Ses grands atouts résident dans la rapidité, la sécurité et l’ergonomie. La montée en puissance de Chrome est essentiellement liée à la capacité d’innovation de Google, dont le maître mot est « agilité ». Les tests de 2008 avaient montré que Chrome était 10 fois plus rapide que Firefox et 66 fois plus rapide qu’IE. Né en 1996, IE en était à sa neuvième version en 2012, 16 ans après sa naissance. Firefox, né en 2004, était à sa dixième version en 2012, 8 ans après sa naissance. Chrome, né en 2008, était en version 17 en 2012, juste 4 ans après sa naissance.
La bataille des moteurs de recherche : Google, Bing, Baidu, Yahoo, Ask, AOL, AltaVista…
Lorsqu’on parle de moteur de recherche sur le web, tous les esprits se tournent vers Google.
En 1996, deux étudiants de Stanford, Larry Page, 25 ans et Sergey Brin, 24 ans, lancèrent cette idée de mise en place d’un moteur de recherche en ligne réellement intelligent. Ils conçurent un algorithme de ranking (classement) breveté sous le nom de PageRank (appartenant à Stanford). Ils tentèrent en vain de vendre l’idée aux compagnies existantes (Yahoo, Excite). Jerry Yang, cofondateur de Yahoo, disait qu’il vendait de la publicité. « Si on offre au client la possibilité d’avoir, aussi rapidement, les réponses à sa requête, ce dernier clique sur le premier lien et quitte la page web. »
En mai 1998, fraîchement diplômés, Larry et Sergey mirent en place leur structure dénommée Google.
Pendant ce temps, les dirigeants de Microsoft n’avaient pas idée des bénéfices et du potentiel des moteurs de recherche en ligne. Tous les moteurs de recherche existants avaient ce double défaut qui constituait des frictions dans le parcours utilisateur : beaucoup de publicité et une recherche par arborescence qui ralentissait la navigation. Google s’est démarqué nettement des autres en commençant par proposer au client une home page épurée. Rien ne sera affiché sur cette home page en dehors du logo. En 2000, Google a refusé une offre de publicité de Visa d’une valeur de $3 millions sur sa home page.
Cette obsession pour offrir à l’usager une navigation exceptionnelle, la vision consistant à organiser l’information au niveau planétaire en la rendant facilement accessible, l’idée de fonder (toutes) les décisions sur des données et l’innovation ouverte (sous-tendue par une exploitation optimale de l’intelligence collaborative, y compris des partenaires développeurs) sont à la source du succès de Google. Tous ses produits sont sur des plateformes multifaces et Google les crée, les entretient et les détruit avec une dextérité rare. À quelques exceptions près, lorsque Google pénètre un marché, les acteurs courent le risque d’une disruption.
Actuellement, Google détient presque 70 % de parts de marché sur le search, suivi par Microsoft-Bing, qui en possède 13 % et Baidu (le Google chinois), qui est à 12 %. Il est évident que derrière cette activité de recherche en ligne se cache de la publicité plus ciblée, plus intelligente, et de loin plus efficace. Les annonceurs en ligne se sont tournés vers Google au détriment de ceux qui dominaient ce marché, en raison de l’efficacité et de la simplification des parcours proposée par Google. Lorsqu’on parle de marketing digital, Google et Facebook sont incontournables. La plupart des réseaux sociaux constituent maintenant des médias de prédilection pour la publicité. On estime à $375 milliards les dépenses de publicité en ligne.
3. Service de messaging et social media
La bataille des services de messagerie instantanée (messaging) : WhatsApp, Messenger, WeChat, QQ, Skype, Viber…
Avec l’avènement du mobile computing (les smartphones), le messaging a connu un vrai essor. Les plateformes de messaging initialement dédiées à l’échange de messages ont étendu leurs services, intégrant les appels voix, vidéo, la communication de groupe, le paiement et d’autres fonctionnalités.
Messenger de Facebook est surtout utilisé en Amérique, au Canada, en Australie, en Afrique du Nord et dans quelques pays européens. WhatsApp est présent dans le reste du monde, hormis la Chine, où l’on retrouve WeChat et QQ. Le nombre d’utilisateurs de WhatsApp dépasse les 2 milliards. Messenger a 1,3 milliard d’utilisateurs et WeChat 1,2 milliard.
Le succès de WhatsApp et Messenger sur Skype et Viber est essentiellement lié à la simplicité du parcours client. Le modèle économique de WhatsApp ne prévoit pas pour le moment une monétisation des services fournis au grand public. Elle se fera via la publicité et cela a fait l’objet d’une annonce de la part de Facebook, sa maison mère, qui l’a acquis en 2014 pour une valeur de $22 milliards. Ce déploiement massif de ces IM contribue à « disrupter » l’activité voix des télécoms.
WeChat, le service de messaging de Tencent, opérateur chinois, est pionnier dans ce domaine. Elle a largement élargi sa gamme de services. Initialement dévolue au messaging, elle est devenue une véritable plateforme multiservice. Elle a intégré régulièrement de nombreuses innovations : P2P messaging, chat video, gaming, e-commerce, mobile money services, fundraising, taxi, dating, intermédiation.
La bataille des médias sociaux : Facebook, MySpace, Friendster, Twitter, LinkedIn, YouTube…
Dans cette rubrique des médias sociaux, on retrouve des réseaux sociaux (Facebook, LinkedIN, Myspace, Friendster), du microblogging (Twitter) et du partage de vidéos (YouTube). LinkedIn est très orienté réseau social professionnel. La bataille qui eut lieu a surtout opposé Friendster, MySpace et Facebook.
Friendster, créé en 2002, est mort en 2006. Ses clients ont massivement rejoint MySpace, créé en 2003. En 2005, ce dernier site, très populaire, est acheté par Rupert Murdoch pour $580 millions. En 2008, Facebook, créé en 2004, devient un concurrent sérieux de MySpace.
C’est le commencement de la fin pour MySpace.
Facebook s’est appuyé sur 4 forces :
un modèle de plateforme multiface ouvert aux développeurs, ce qui permet de doper l’innovation et de créer plus de valeur pour les acteurs de la plateforme ;
une curation minutieuse : Facebook n’accepte pas les pseudos, le client doit s’identifier et ceux qui ne respectent pas certaines règles sont éjectés de la plateforme ;
développer d’abord les effets de réseau positifs sans se soucier d’un ROI à court terme ;
une obsession pour la résilience de l’infrastructure technique.
MySpace présentait de grosses lacunes sur toutes ces rubriques. Le mouvement de churn s’amplifia et en 2011, MySpace, étant assez mal en point, licencia la moitié de son personnel.
Twitter, créé en 2006, a attendu l’envol des smartphones en 2008 pour atteindre 1 million de clients. En 2012, il s’est mondialisé avec près 500 millions d’utilisateurs, acquis par le concours d’une forte viralité.
LinkedIn a connu une croissance forte depuis 2003, mais celle-ci est moins significative que celle de Facebook. En matière de partage de vidéos, YouTube est devenu un standard. La plateforme compte 2 milliards d’utilisateurs actifs par mois.
ByteDance est une licorne chinoise très prometteuse. Créée en 2012, elle doit sa célébrité à son service de vidéos courtes : TIK TOK. Sa capitalisation boursière dépasse les $100 milliards.
La force de frappe de Facebook repose actuellement sur ses plateformes à succès : Facebook, WhatsApp, Messenger et Instagram. On évoque un projet d’intégration de ces différentes plateformes depuis 2019.
Le premier vol commercial direct entre Israël et le Maroc est arrivé, mardi, à Rabat en provenance de Tel-Aviv. Le président américain, Donald Trump, avait annoncé la normalisation de leurs relations diplomatiques le 10 décembre dernier. Ce premier pas vers un rapprochement entre les deux pays devrait être suivi par la signature d'une série d'accords bilatéraux.
Jared Kushner, gendre et conseiller du président américain, Donald Trump, et un conseiller du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, se trouvaient à bord.
Le Maroc est devenu le quatrième pays arabe à annoncer cette année une normalisation de ses relations avec Israël sous l'impulsion de l'administration Trump, après les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan.
Jusque-là, les quelque 50 000 à 70 000 touristes qui venaient chaque année d'Israël - pour beaucoup originaires du Maroc - devaient passer par d'autres pays pour se rendre dans le royaume.
Le Maroc compte toujours la plus importante communauté juive d'Afrique du Nord - environ 3 000 personnes - et reconnaît dans sa Constitution son "affluent hébraïque".
"Le Maroc a un rôle historique dans le rapprochement des peuples dans la région", a déclaré au quotidien Al Ahdath Al Maghribia Jared Kushner, architecte du plan Trump pour le Moyen-Orient dénoncé par les Palestiniens.
Il est accompagné du conseiller spécial à la sécurité de Benjamin Netanyahu, Meir Ben Shabbat, à bord d'un avion de la compagnie israélienne El Al baptisé 555, en référence à la "main de Fatima" associée au chiffre 5, qui habille l'appareil pour se prémunir du "mauvais œil".
Ce vol Tel-Aviv/Rabat devait être suivi par la signature d'accords bilatéraux (connexion des systèmes financiers, visas diplomatiques et gestion de l'eau), et à terme, le lancement de liaisons aériennes directes, selon des sources officielles israéliennes.
Donnant, donnant
En acceptant de relancer officiellement ses relations avec Israël, le Maroc a obtenu en contrepartie que le président Trump reconnaisse sa "souveraineté" sur le Sahara occidental, une ex-colonie espagnole que lui disputent depuis des décennies les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l'Algérie.
L'accord propose d'ailleurs l'ouverture d'un consulat américain au Sahara occidental et un programme d'investissement américain - que la presse marocaine assure colossal -, la réouverture de bureaux diplomatiques à Tel-Aviv et Rabat, fermés au début des années 2000 après le déclenchement de la deuxième intifada, et le développement de la coopération économique bilatérale.
Mais comme le Sahara occidental, le soutien aux Palestiniens est considéré une "cause nationale" au Maroc.
Peu après l'annonce de la reprise des relations le 10 décembre, le roi Mohammed VI avait assuré au président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, la poursuite de "l'engagement permanent et soutenu du Maroc en faveur de la cause palestinienne juste".
Si la reconnaissance américaine de la "marocanité du Sahara" a été largement saluée dans le royaume, deux manifestations pro-palestiniennes ont été interdites la semaine dernière à Rabat.
Une coalition, regroupant une trentaine d'associations et de partis d'extrême gauche marocains, a dénoncé, mardi, la visite de la "délégation sioniste", en appelant à manifester contre et à "résister à la normalisation" avec l'État hébreu.
Les Palestiniens s'opposent à la normalisation des relations entre Israël et le monde arabe, en estimant qu'elle aurait dû se faire après un accord de paix israélo-palestinien et non avant.
Selon des sources officielles israéliennes, il s'agit désormais de "rétablir" des relations qui existaient déjà pour atteindre des "relations diplomatiques pleines".
Les relations entre la communauté juive et le Palais royal au Maroc, et entre la communauté marocaine et le gouvernement israélien ont servi de "pont culturel" aux nouveaux accords, selon ces mêmes sources.
Le Maroc revendique "l'affluent juif" de son histoire, inscrit dans sa Constitution de 2011. Sous l'impulsion de Mohammed VI, plusieurs programmes de réhabilitation des cimetières, synagogues et quartiers historiques juifs ont été lancés.
Présente au Maroc depuis l'Antiquité, la communauté juive a crû au cours des siècles, notamment avec l'arrivée des Juifs expulsés d'Espagne par les rois catholiques à partir de 1492.
Elle a atteint environ 250 000 âmes à la fin des années 1940, soit environ 10 % de la population, avant de baisser drastiquement après la création d'Israël en 1948.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
PÉTITION CONTRE CHEIKH YÉRIM SECK, LE REMÈDE PIRE QUE LE MAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Si l’apparition de CYS à travers les médias rouvre la blessure de sa victime, chaque pétition des féministes contre le violeur est une braise de plus dans le feu qui consume cette dernière
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 22/12/2020
J’avais décidé de ne pas intervenir dans ce débat qui soulève les passions irrépressibles de vieux hédonistes libidineux au niveau des réseaux et de certains médias de masse. Parce qu’il est biaisé dès l’instant qu’il installe de facto deux camps antagoniques. Mais j’ai lu goulûment la réflexion « Le Lamento des femmes » du percutant Paap Seen qui m'a donné envie de glisser quelques mots impertinents dans le débat.
Dans une pétition signée fin novembre, des intellectuelles féministes (excusez cette orthographie parce qu’il y a quatre hommes parmi les pétitionnaires mais je n’ose pas dire sous peine d’être accusé de misogynie que ces quatre masculins l’emportent sur les 27 féminines) s’insurgent contre ce qu’elles qualifient de réhabilitation médiatique de Cheikh Yérim Seck (CYS). Par la magie du tube cathodique, ce journaliste, condamné pour viol en 2012, plastronne avec morgue devant les téléspectateurs sans aucun respect de ces hommes et femmes qui pensent mordicus que la place de l’ancien journaliste de Jeune Afrique, c’est l’échafaud et non les plateaux. Ont-elles raison ou non de s’ériger en gardiennes de l’orthodoxie et l’axiologie ? La question ne se pose pas à ce niveau.
Le 26 septembre dernier est la date symbolique du naufrage du ferry le Joola. Mais dans l’histoire, elle symbolise en même temps le naufrage d’un confrère condamné pour viol et que les Sénégalais portaient au pinacle grâce à son travail remarquable et intrépide dans le monde de la presse. L’affaire CYS illustrait à souhait le caractère illusoire et fugitif des situations acquises, la fragilité de toute chose, la périssabilité de toute œuvre humaine. La Roche Tarpéienne n’est pas loin du Capitole. En un jour, le monde de CYS s’est effondré à cause de ses débridements sexuels. Après une longue hibernation, CYS est de retour dans son monde, celui des médias qu’il avait déserté par la force des choses. Et il faut le dire avec honnêteté, ses analyses politiques même contestables souvent élèvent le niveau du débat public infesté par un essaim de pseudo-politologues. Après ses condamnations populaire et judiciaire, j’avais évité en écrivant sur le sujet de tomber dans le réflexe pro ou anti-confraternel qui consistait à vouloir blanchir ou noircir un confrère empêtré dans l’écheveau des libertinages et des permissivités. Ce même sentiment m’anime quand il s’agit aujourd’hui de la deuxième mi-temps du procès avec cette insurrection femelle contre toute réhabilitation médiatique de CYS.
Au sein de l’opinion sénégalaise, une telle sentence n’avait fait que soulever les passions et exhumer le débat contradictoire sur la culpabilité ou l’innocence de CYS depuis le jour de sa coucherie avec ATD à l’auberge Keur Madamel. Dès lors, les deux camps qui s’étaient dessinés en pro-Yérim et anti-pétitionnaires ou anti-Yérim et pro-Aïssata se tiraient la bourre pour faire valoir leurs arguments. Cette même dualité refait surface cette fois-ci entre pro-Yérim et anti-pétitionnaires et vice-versa. Certains qui disent que CYS a purgé sa peine a droit à une réinsertion sociale parce qu’il ne peut pas continuer à faire les frais de ce délit sexuel six ans après son élargissement. Mais il inadmissible que certains intellectuels, connus pour la profondeur de leurs idées dans bien des problématiques, à travers les fora des réseaux sociaux, subodorent ou disent ouvertement que la victime du nouveau chroniqueur de Jakaarlo a favorisé les conditions incitatives à son viol en acceptant d’être seule dans un endroit avec un homme et de flirter avec lui sans prendre certaines mesures précautionneuses.
Stop au « slut-shaming » !
Mais il faut savoir que les flirts et les caresses, mêmes s’ils constituent des préliminaires ne peuvent en rien justifier une pénétration non-consentante. Ce genre de faux-fuyant déculpabilisant l’agresseur et culpabilisant la pauvre victime est révulsant, choquant, voire déshumanisant à l’endroit du « sexe faible » (expression que je n’aime pas parce que sexiste ou désobligeant). En réalité, au vu de l’afflux quotidien des agressions et meurtres sexuels, on peut inférer de ce que le sexe masculin est celui-là qui est sous la coupe de ses pulsions libidinales, qui perd son self-contrôl devant la créature féminine et qui essaie de lui arracher le fruit interdit.
Le fait que, dans les réseaux sociaux et autres webfora, la victime (ATD) et le violeur (CYS) soient mis au même banc des accusés parce qu’ils ont partagé le lit ensemble avant que la fête ne soit gâchée par un(e) viol(ation) de domicile devient un outil dangereux pour perpétuer les stéréotypes sexistes visant à blâmer la victime ou à lui faire porter une bonne partie des responsabilités dans le « sexual assault » qu’elle a subi. Le fait d’incriminer le port vestimentaire d’une victime de viol est purement abominable et détourne le problème de son vrai jugement : le viol est un crime sexiste de pouvoir et de domination virile.
Quand sur le plateau de Jakaarlo de la TFM, le professeur de philo Songué Diouf avait lâché que les tenues sexy des filles sont provocatrices de viol, j’avais dénoncé cet imprimatur au viol et estimé qu’aucune de ses explications laborieuses ne saurait prospérer et être avalisée au point de pousser le mâle à l’acte bestial du viol. Cette thèse vile et débile servie la plupart par la gent masculine pour justifier ou légitimer le viol constitue profondément une négation ontologique de la femme. Les hommes ne sont pas plus régis que les femmes par des pulsions sexuelles irrépressibles. Le viol n’a rien à voir avec un soi-disant incontrôlable désir. Il est une humiliation, une appropriation, une domination des hommes sur le corps et le sexe féminin. Tout acte sexuel commis sous la contrainte déshumanise la femme en niant sa volonté et méprisant son consentement. « Pourquoi, comme disait quelqu’un, inversement dans les cas de viol, les femmes ne se jettent-elles sur les hommes en tenue provocatrice pour les « violer » ? » Il faut dire non au « slut-shaming » qui se propage dans les médias de masse et réseaux sociaux et il ne faut pas qu’ils soient des espaces de légitimation de potentiels attentats sexuels.
L’effet boomerang
Maintenant, pourquoi les féministes pétitionnaires ont attendu six ans après pour tenter de barrer la route à ce qu’elles appellent le process de la réhabilitation si l’on sait que depuis son élargissement, CYS n’a jamais quitté les plateaux. La première institution lui a fait même l’honneur de l’inviter au palais de la République avec d’autres confrères au soir du 31 décembre 2019. Alors pourquoi les féministes, cerbères des mœurs, pontifes moralisateurs, ne se sont-elles pas indignées depuis les premières réapparitions de CYS dans les médias mainstream ou sociaux ? Combien sont-elles ces victimes d’agression sexuelle qui se réveillent quotidiennement dans la même maison que leurs violeurs avec qui elles partagent le repas quotidien ou se mettent à leur service domestique sans pourtant avoir la liberté ou le courage de dénoncer le crime de leurs tortionnaires très souvent intimidants ? Ces femmes qui souffrent sempiternellement le martyre de leur chair martyrisée, mortifiée et qui souffrent encore de l’omerta imposée ou de l’autocensure ont besoin d’une main tendue pour sortir du gouffre de souffrance dans lequel elles geignent. Si les pétitionnaires dénient à CYS toute apparition médiatique, alors qu’elles le fassent pour les filles et femmes du juge Babacar Sèye dont l’assassin amnistié de leur père ou époux se transbahute de plateau en plateau ? Il faut éviter les indignations sélectives.
Si l’apparition de CYS, à travers les médias, rouvre systématiquement la blessure encore mal guérie de sa victime et la plonge dans un psycho-traumatisme abyssal, chaque fois que les féministes pétitionnent contre le violeur d’ATD, c’est encore une braise de plus dans le feu qui consume la victime. C’est dire que les pétitionnaires et CYS sont quasiment logés à la même enseigne.
Lorsque le vendredi 28 février 2020, le César de la meilleure réalisation cinématographique a été attribué à Roman Polanski pour son film « J'accuse », des groupes de féministes furieuses ont soulevé une bronca pour s’indigner de cette distinction de la « honte ». Sa victime, Samantha Gailey, que le cinéaste a violée en 1977 à l’âge de 13 ans a pardonné à son agresseur tout en demandant à ses défenseurs de tourner la page et de cesser de la jeter en pâture en déterrant à chaque occurrence cette affaire réglée par la justice américaine même si cette dernière a ouvert à nouveau ledit dossier.
Si l’on s’est remémoré l’affaire Polanski dont la victime aujourd’hui se retourne contre ses « défenseurs », c’est pour dire que la pétition des féministes dans l’affaire CYS risque de se retourner contre elles. En installant leur tribunal de lynchage pour rejuger publiquement une affaire qui a connu une fin judiciaire, elles risquent simplement de rallumer un feu éteint.
Le district sanitaire de Fatick a enregistré durant la semaine du 14 au 20 décembre 10 infections au covid-19 et 5 décès, a indiqué mardi le préfet du département de Fatick, Mamadou Khouma.
Fatick, 22 déc (APS) - Le district sanitaire de Fatick a enregistré durant la semaine du 14 au 20 décembre 10 infections au covid-19 et 5 décès, a indiqué mardi le préfet du département de Fatick, Mamadou Khouma.
’’Sur la semaine du 14 au 20 décembre, globalement au niveau du district sanitaire de Fatick, on s’est retrouvé avec 10 nouvelles infections au covid-19. On a enregistré cinq décès au niveau du district de Fatick’’, a dit le préfet du département de Fatick dans un entretien accordé à des journalistes.
’’Cela veut dire que la maladie est là, la seconde vague est bien une réalité’’, a t-il ajouté.
Au niveau régional, il y a 34 cas patients malades pris en charge à domicile ou au Centre de traitement des épidémies (CTE) de Fatick, a t-il indiqué, soulignant que le district de Fatick a le plus grand nombre de cas.
’’Face à une telle situation alarmante, le Comité départemental de lutte contre les épidémies ne pouvait rester sans réagir’’, selon l’autorité administrative.
Il a salué le travail de la police dans le respect des gestes barrières et la sensibilisation menée par les imams et les médias.