Dakar, 22 déc (APS) – La deuxième vague de Covid-19 en cours au Sénégal est au menu des quotidiens qui abordent aussi des sujets liés à l’agriculture et à la politique.
’’Le virus s’accroche’’, titre Le Quotidien qui fait état de 6 morts signalés lundi, soit 10 en deux jours. ‘’La Covid-19 est en train de poursuivre son évolution meurtrière dans le pays. A la suite des quatre morts de ce dimanche, il a enregistré hier, lundi, 6 nouveaux décès, portant ainsi le nombre de personnes ayant succombé à la maladie à 371’’, écrit le journal.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a rapporté lundi 121 cas de Covid-19 et 6 décès.
C’est ‘’le record de toutes les peurs’’, selon La Tribune qui note que ‘’la deuxième vague de coronavirus commence à atteindre des niveaux de contamination qui font craindre le pire en termes de létalité’’.
Cette deuxième vague ‘’semble plus virulente avec un nombre de contaminations journalières dépassant, depuis plusieurs jours, la centaine. De même, les cas de décès qui se chiffrent à 14 seulement en 72h, ne faiblissent pas’’, selon Source A, qui relève que ‘’les autorités déclarent leur volonté de combattre la deuxième vague meurtrière de coronavirus, mais laissent se tenir en toute impunité les cérémonies familiales’’.
L’Observateur décrypte ‘’l’adaptation dangereuse des Sénégalais’’ à la maladie.
’’Si certains indexent le relâchement des populations dans le respect des mesures barrières pour expliquer cette deuxième vague d’infections (…), d’autres sont d’avis que les gens ont plutôt appris à vaincre la peur liée à cette maladie’’, écrit L’Obs.
Dans Le Soleil, le professeur Didier Raoult déclare que le Sénégal ’’doit être fier’’ de sa gestion de cette pandémie. ’’Au Sénégal, pour l’instant, il n’y a pas de signaux qui doivent pousser à l’affolement ; Les mutations de ce virus sont inquiétantes ; Si j’étais du ministre de la Santé du Sénégal, je n’aurais pas fait mieux que le Pr Souleymane Mboup et le Docteur Cheikh Sokhna’’, déclare t-il entre autres.
Dans Vox Populi, le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr alerte : ‘’Cette deuxième vague est plus virulente. On ne peut pas économiser le respect des mesures barrières’’.
Aujourd’hui la riposte c’est le respect strict des mesures barrière, le port du masque, le lavage des mains, la distanciation physique etc. Si tous les sénégalais respectent ces mesures nous allons avoir un impact très positif sur la mesure de la pandémie (…)", a déclaré le ministre à l’issue d’une réunion d’urgence du Comité national de gestion de l’épidémie.
Vox Populi ouvre ses colonnes au ministre de l’Agriculture, Moussa Baldé, lequel déclare : ‘’On a un résultat exceptionnel après une campagne agricole exceptionnelle dans un contexte exceptionnel. On a eu 3, 8 millions de tonnes de céréales, 1, 8 millions de tonnes d’arachide…’’.
En politique, Enquête s’intéresse au cas de l’ancien présidente du Conseil économique, social et environnemental, Aminata Touré. ‘’Mimi trahie ?’’, s’interroge le journal qui écrit : ‘’Lâchée par ses anciens camarades, distantes de certaines forces de l’opposition qu’elle a toujours combattues, Aminata Touré se retrouve isolée’’.
L’As souligne qu’avec la suppression du poste de Premier ministre et la possibilité de renouveler l’état-d’urgence sans recueillir l’aval de l’Assemblée nationale, l’on s’achemine ‘’vers des pouvoirs sans limite du président de la République’’.
KEEMTAAN GI - IDELIRANT !
Ce pays nous parait de plus en plus délirant. Il s’y passe des choses qui pourraient donner d’excellents scénarios aux moins inspirés et talentueux des cinéastes. Un pays où ça tire dans tous les sens en cette horrible fin d’année. Le gribouillis indigeste servi par un ancien ministre de Wade atteste du délire qui s’est emparé de ce charmant pays. Surtout que le mec se disait éternel Wadiste. Avant de trahir Wade et rase campagne et de tourner casaque pour se rallier au panache marron-beige du Chef ! L’Histoire a décidément de ces raccourcis surprenants qui vous laissent bouche bée ! L’auteur du texte d’hier et qui a horrifié les réseaux sociaux doit prendre des cours de bonne conduite dans une société qui a, un tant soit peu, du respect envers les femmes. Plus prosaïquement, il doit aller apprendre les règles de la bienséance et se débarrasser une fois pour toutes de son langage de «Bujuman ». Ces derniers ayant même un vocabulaire plus soigné que ce Monsieur tiré d’un film de la pègre des vermines. Plus délirant encore, ce texte insultant, pour ne pas dire ce salmigondis, est pondu au moment où le Beau-frère du Chef décide de baptiser une grande rue de la belle ville de Ndar du nom de son « Beauf » de Patron — en effaçant des panneaux le nom du grand Général de Gaulle ! Quelle indécence ! Comme si Ndar n’avait pas de fils qui sentent Ndar dans l’âme et le corps et en mesure de donner leur nom à une rue de la ville. Golbert Diagne, par exemple ! Lui qui se considérait comme le plus Saint-louisien des Saint-louisiens et ne pouvait pas admettre qu’un autre Saint-Louisien soit plus Saint-louisien que lui. Ou alors notre grand ami Almamy Matheuw Fall alias Grand Al, défunt animateur de la Convention des Saint-louisiens. Sans compter Madické Diakhaté Collot et tant d’autres… Le plus triste, hélas, est d’entendre le mec nous sortir que son « goro » a fait pour Saint-Louis ce qu’aucun autre président n’avait fait avant lui. Et pour montrer le degré de son idiotie, il vient insulter l’intelligence de tous les Sénégalais en débitant que cela permettra à Ndar de bénéficier d’investissements conséquents. Soit ! Et dire que le mec est ministre et maire. Son « Goro », on l’a élu pour soigner les maux du pays tout entier et non ceux d’une ville en particulier… qui est celle de son épouse. Quelle calamité ! Kaccoor Bi
EDUCATION 27 % D’ACCROISSEMENT DES EFFECTIFS D’ELEVES
En matière de massification de l’école, le président de la République a révélé hier que notre pays a connu de 2012, date de son arrivée au pouvoir, à 2020, un taux d’accroissement des effectifs scolaires de 27 %. Parrain des 60 ans de la Conférence des ministres de l’Education des Etats et gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN), le président Macky Sall a présidé la cérémonie officielle de lancement du rapport international du Programme d’analyse des systèmes éducatifs PASEC2019, ce lundi. Il a profité de la tribune pour revenir en chiffres et en détails sur les investissements consentis par l’État dans le secteur éducatif. C’est dans ce sens que le chef de l’Etat a dévoilé ces chiffres collectés entre 2012 à 2020 selon ses précisions : « Entre 2012 et 2020 on a eu un 27 % de taux d’accroissement des effectifs d’élèves. Une croissance de 28.6 % des effectifs d’enseignants, dont 3.000 sortants cette année dont 2000 déjà insérés. 28 % pour les écoles et 34.4 % pour les salles de classes, moins d’abris provisoires » s’est vanté le Président face à l’assistance. Et Macky Sall d’ajouter à la suite de ce bilan que « Le Sénégal mobilise chaque année dans le secteur de l’éducation 25.6 % du budget de l’État et plus de 40 % du budget de fonctionnement ». Les syndicats d’enseignants apprécieront…
CESE IDY ENROLE DE GROS CALIBRES DONT CHEIKH TIDIANE MBAYE
Le président du Conseil économique, social, environnemental (CESE), Idrissa Seck, prend très au sérieux sa mission. Et a à cœur de la réussir. A cette fin, il n’hésite pas à aller chercher partout des compétences avérées pour étoffer son cabinet. C’est ainsi que ce lundi, il a pris la décision de recruter de vrais poids lourds comme conseillers spéciaux et secrétaire général adjoint. Le médecin colonel docteur Bamba Sissokho et Cheikh Tidiane Mbaye, ancien DG de la Sonatel, font partie de ces recrues de poids. Ils ont été nommés conseillers spéciaux du président Idrissa Seck. Tandis que Ousmane Oumar Ba a été bombardé secrétaire général adjoint de l’institution. Ce dernier est un diplômé de l’ENA de France promotion Francophonie 2006-2007 et titulaire d’une maîtrise en droit privé option Droit des affaires 2004. L’homme fut un ancien chargé de mission et responsable du bureau du courrier et de la documentation de la Présidence de la République. Il a été aussi ancien chef de division à la direction de la Formation initiale de l’ENA de Dakar. Quant à Cheikh Tidiane Mbaye, les mauvaises langues ne manqueront pas de gloser sur le fait que le nouvel allié du président de la République lui renvoie l’ascenseur après l’excellent « deal » — le mot qui fâche ! — qu’il lui a permis d’effectuer alors que lui était tout-puissant patron de la Sonatel et « Idy », redoutable directeur de cabinet du président Abdoulaye Wade. Pour ce que les confrères avaient appelé « deal du siècle », en effet, Cheikh Tidiane Mbaye avait racheté le nom de domaine sonatel.sn au petit malin qui avait eu l’idée géniale de l’enregistrer en son nom, c’est-à-dire un certain… Idrissa Seck. Lequel avait pour l’occasion utilisé le nom d’un certain Paul Stewart dont l’adresse n’était autre que la sienne ! En tout cas, ce « deal » avait permis à Idrissa Seck de gagner un bon paquet d’oseille. Quelques années plus tard, il vient de montrer à Cheikh Tidiane Mbaye qu’il n’a pas oublié le grand coup de pouce qu’il lui avait donné en ce temps-là, c’st-à-dire au début des années 2000 !
ABDOULAYE DIOUF SARR CETTE DEUXIEME VAGUE DE COVID-19 EST PLUS VIRULENTE»
Ne faisant guère dans la langue de bois, le ministre de la Santé, qui présidait hier la réunion habituelle du Comité national de gestion des épidémies (CNGE), a indiqué que cette deuxième vague de Covid-19 est plus virulente que la première. Ce lundi, dans les locaux de son ministère, il s’agissait d’évaluer les stratégies et avoir un regard sur la mise en œuvre opérationnelle de la riposte. « Nous sommes dans une situation où il faut absolument que tous les dispositifs opérationnels au niveau national soient réactivés. Nous sommes rassurés de voir que le dispositif est bien mis en place. Nous avons la possibilité, à Dakar comme dans les autres régions, de prendre en charge les malades. Au niveau des centres de traitement des épidémies (CTE), nous avons aussi des dispositions majeures de prise en charge des cas graves », a-t-il déclaré. Selon Abdoulaye Diouf Sarr, « ce qui est noté de manière empirique, est que cette deuxième vague est plus virulente.» « Donc, on ne peut pas économiser le respect des mesures barrières. Aujourd’hui, la riposte est celle pour le respect strict des mesures barrières, notamment le port du masque, le lavage des mains et le respect de la distanciation physique, etc. », dit-il. Instauration d’un état d’urgence pour freiner la propagation du virus ? Abdoulaye Diouf Sarr assure que l’Etat l est dans cette voie. Cela dit, ajoute-t-il, « nous croyons que si tous les Sénégalais respectent ces mesures, nous allons avoir un impact très positif sur la maîtrise de la pandémie ».
PEUR SUR LA VILLE UN IMMEUBLE MENACE DE S’EFFONDRER !
Le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, et le gouverneur de Dakar sont alertés. S’ils n’actionnent pas leurs bulldozers dans les plus brefs délais pour démolir cet immeuble menaçant ruine, tout peut arriver ! Situé au 16 rue Vincent angle Galandou Diouf à Dakar, cet immeuble avait créé la panique lorsqu’un pan de sa façade s’était croulé. Cette chute avait détruit une dizaine de véhicules d’agents de la Senelec stationnés aux alentours. Plus de peur que de dégâts puisqu’aucune perte en vie humaine n’avait été enregistrée. Dépêchés sur les lieux du sinistre, le gouverneur de Dakar et l’inspecteur général des bâtiments avaient juré que l’immeuble serait démoli. Depuis lors, « wakh rék » car rien n’a été fait ! Au contraire, « Le Témoin » quotidien a constaté que la vétusté et le délabrement de l’immeuble deviennent de plus en plus menaçants. Pire, les dernières pluies ont augmenté le risque imminent d’effondrement de la bâtisse. Pendant ce temps, deux occupants, à savoir un salon de coiffure et un bureau de courtage, continuent encore de défier la mort et ne veulent point quitter l’immeuble de tous les dangers.
AFFAIRE DES GADGETS ALCOOLISES LES 4 SUSPECTS DEVANT LA BARRE CE MARDI
L’affaire des gadgets alcoolisés qui a défrayé la chronique récemment sera appelée à la barre des flagrants délits du tribunal de Dakar ce mardi 22 décembre. Les 4 suspects arrêtés et mis sous mandat de dépôt devraient édifier et le tribunal et la société sur cette affaire dramatique. Le ministre du Commerce dégage toute responsabilité, Sos consommateurs demande l’ouverture d’une instruction et se constitue partie civile. Le commissaire principal aux enquêtes économiques au ministère du Commerce, Moctar Samb, a déclaré à DakarActu que son ministère n’a rien à voir avec cette affaire. « Ce sont des produits non-alimentaires, car il s’agissait de jouets vendus. Concernant les produits alimentaires, il y a un contrôle en amont et un autre en aval », a-t-il souligné, avant de préciser qu’il est possible que le produit passe entre les mailles du filet parce qu’on a une frontière longue et poreuse. Il peut aussi arriver que la douane n’arrive pas à voir le produit ou que les gens fassent de fausses déclarations. Il appartiendra au contrôle de faire le suivi, de faire le travail et de rattraper le produit », a dit le commissaire principal aux enquêtes économiques. Quant à l’avocat des consuméristes Me Masokhna Kane, il estime que le ministère du Commerce est bel et bien concerné puisque la question relève de la direction du commerce intérieur. Ainsi, la robe noire informe que Sos consommateur va se constituer partie civile pour demander à ce que justice soit faite de façon exemplaire.
Idy renforce son cabinet
Idrissa Seck renforce son cabinet avec des personnalités qui sont des références dans leurs domaines. Le président du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) a nommé Cheikh Tidiane Mbaye ancien Directeur général de la Sonatel et le Médecin Colonel Dr Bamba Sissokho, conseillers spéciaux. Il a promu un énarque, Secrétaire général adjoint de l’institution. Il s’agit d’Ousmane Oumar Ba, un diplômé de l’Ena de France promotion francophonie 2006/2007. En plus, M. Ba est titulaire d’une maîtrise en droit privé option droit des affaires 2004. Il fut chargé de mission, responsable du bureau du courrier et de la documentation de la présidence de la République et chef de division à la direction de la formation initiale de l’Ena de Dakar.
Ecole Dior
Le Collectif des parents d’élèves du groupe scolaire Dior va saisir la Cour d’Appel de Dakar dans le contentieux qui l’oppose à la direction de l’établissement scolaire. Cette décision a été prise hier, après que le Tribunal de grande instance s’est déclaré incompétent pour statuer sur ce dossier. Dénonçant un déni de justice, les parents d’élèves pensent que le verdict n’est conforme ni au droit, ni au bon sens. C’est pourquoi, ils ont décidé d’interjeter appel. D’ailleurs, ajoutent les parents d’élèves, leurs conseils sont en train de réunir les formalités nécessaires pour continuer le combat judiciaire. Accusant les autorités en charge de l’éducation d’avoir déserté leurs responsabilités devant le chantage que les écoles privées exercent sur les enfants et leurs parents, le collectif note que les parents perdent tout recours pour faire valoir le droit de leurs enfants à l’éducation, si la justice de notre pays se déclare incompétente pour trancher ce litige. Cela voudrait dire, selon le collectif, que l’Etat du Sénégal accorde un blanc-seing aux écoles privées pour continuer à imposer leur diktat aux parents d’élèves. Pire, alertent les parents d’élèves, certaines écoles privées ont déjà commencé à anticiper sur une probable fermeture des écoles liée à la deuxième vague de la Covid-19, en obligeant les parents à payer, à l’avance, trois mois de scolarité.
Le coronavirus tue 14 personnes en trois jours
En l’espace seulement de trois jours, le Sénégal a enregistré quatorze décès liés au coronavirus. C’est ce que révèlent les communiqués du ministère de la Santé, publiés le samedi (04 morts), dimanche (04 morts) et lundi (06 morts). Exhortant les populations au respect strict des mesures de prévention individuelle et collective, face à cette situation inquiétante, Abdoulaye Diouf Sarr et ses services ont déclaré hier avoir comptabilisé 121 nouveaux cas positifs, soit un taux de positivité de 8,62%. Ces cas sont composés de 52 cas contacts et de 69 cas issus de la transmission communautaire. Les cas communautaires sont répartis comme suit : Touba (5), Maristes (4), Yoff (4), Dahra (3), Dakar-Plateau (3), Diamniadio (2), Grand-Dakar (2), Liberté 6 (2), Linguère (2), Matam (2), Mbao (2), Mbour (2) Ngor (2), Nord-Foire (2), Podor (2), Richard-Toll (2), Rufisque (2), Sacré-Cœur 3 (2), Scat-Urbam (2), Thiès (2),Almadies (1),Amitié-2 (1), Ben-Tally (1), Bopp (1), Fann-Résidence (1), Fatick (1), Guédiawaye (1), Keur-Massar (1), Koki (1), Liberté-4 (1), Liberté-5 (1), Mamelles (1), Mermoz (1), Ouagou-Niayes (1), Ouakam (1), Parcelles-Assainies (1), Pikine (1), Point-E (1), SudFoire (1) et Zone-B (1). Le ministère a annoncé également que 40 patients hospitalisés ont été déclarés guéris et que 26 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
Un imam de Fatick emporté par la covid-19
Le centre de traitement des épidémies de l’hôpital régional de Fatick a enregistré ce dimanche son premier cas de décès lié à la Covid-19. Il s’agit de l’imam de la mosquée du quartier traditionnel «Ndiaye Ndiaye» dans la commune de Fatick. A signaler que le centre avait enregistré la semaine passée 39 cas de covid19. 32 malades étaient suivis à domicile et 07 étaient hospitalisés à l’hôpital régional. enquêteurs de la gendarmerie après un soit-transmis du procureur de la République.
Macky vante les progrès dans l’Education
Les ministères de l’Education, de la Formation professionnelle et de l’Enseignement supérieur bouffent chaque année 25,6% du budget de l’Etat. C’est ce qu’a fait savoir hier le Président Macky Sall, présidant la cérémonie officielle de lancement du rapport international du Programme d’analyse des systèmes éducatifs (PASEC 2019). Selon lui, le ministère de l’Education nationale bénéficie de 15% du budget consolidé. D’après le chef de l’Etat, la mobilisation des moyens techniques et financiers représente plus de 40% du budget de fonctionnement de l’Etat. Si l’on se fie à sa déclaration, la mise à disposition de ces ressources a permis d’accroître l’effectif des élèves de 27,5% ces 8 dernières années. Le locataire du Palais a aussi annoncé une croissance de 28,6% des effectifs d’enseignants, dont 3000 sortants cette année, parmi lesquels déjà près de 2000 sont en service, entre 2012 et 2020. Le chef de l’Etat a également noté une réduction sensible des abris provisoires.
Deux charretiers et un maçon tombent avec de la drogue
La Police des Parcelles assainies a mis fin aux agissements d’une bande de trois trafiquants de drogue. Il s’agit de deux charretiers, M. Diop et D. Ngingue, et d’un maçon nommé D. Coulibaly. Les mis en cause ont été alpagués au quartier Grand Médine par les limiers du Commissariat d’arrondissement des Parcelles assainies. Selon nos sources, les hommes du Commissaire Thierno Diop et des éléments de la Brigade de recherches ont interpellé ces trois individus au cours de leur traditionnelle opération de sécurisation, le 16 décembre dernier. Ayant eu vent d’un important réseau de trafic de chanvre indien, ils ont fait une descente inopinée au niveau du ranch à cheval où les quidams avaient établi leur quartier général. La descente sur les lieux a permis aux limiers de découvrir du chanvre indien dissimulé sur une charrette remplie de poubelles. La drogue saisie est composée de 64 cornets de chanvre indien. Interrogés sur la provenance du produit prohibé, les mis en cause tentent de se disculper en déclarant que le chanvre indien appartient aux nommés « Th. M et C. Faye », deux dealers habitant le secteur. Mais cette ligne de défense n’a pas convaincu les policiers qui les ont placés en garde à vue avant de les déférer au parquet.
Vol de téléphone portable
Plus cocasse que S. Diaw, tu meurs ! Cet habitant de la Patte d’oie, a été arrêté pour une histoire de vol de téléphones portables, mais il n’a rien trouvé de mieux à dire qu’il était présent sur les lieux au mauvais moment. Selon lui, il a été accusé à tort. Mais son explication s’est affaissée comme un château de cartes après le déroulement du film de son arrestation devant les enquêteurs. En effet, en début de semaine, à la Cité Damel, S. Diaw est entré dans la chambre de S.Nd, au moment où cette dernière faisait la lessive, pour subtiliser son portable et celui de sa sœur. Après s’être rendue compte quelques minutes plus tard que les deux téléphones avaient disparu, elle a crié au voleur. C’est ainsi que les voisins lui ont indiqué que deux garçons étaient sortis de la maison en courant. Après une course poursuite S. Diaw va être alpagué, tandis que son acolyte a pris la fuite. Attrapé et livré aux limiers des Parcelles assainies, le quidam Diaw nie être un voleur et déclare qu’il se rendait à la plage de BCEAO pour les besoins d’un bain mystique lorsqu’il est tombé sur une bande de personnes qui poursuivaient un voleur. Mais il a été perdu par le fait qu’il n’arrivait pas à justifier le fait qu’il demandait pardon à ceux qui l’ont appréhendé et qu’il a jeté les portables dans la rue.
La gendarmerie interpelle 47 personnes à «Chez Jaraaf»
La virée nocturne s’est transformée en cauchemar pour des férus des boîtes de nuit. Les éléments de la brigade de gendarmerie de Ngor, exploitant un renseignement qui faisait état de la violation de l’arrêté ministériel du 05 octobre 2020 pris dans le cadre de la lutte contre la propagation de la pandémie de covid19, ont effectué une descente dans la boite de nuit «Chez Jaraaf» sise aux Almadies dans la soirée du dimanche 20 au lundi 21 décembre 2020, vers 01h du matin. Les pandores ont trouvé la boite de nuit pleine à craquer. Ils ont procédé ainsi à l’interpellation de tous les viveurs au nombre de 48 personnes. Les fêtards ont été verbalisés, mais le propriétaire de la boite est arrêté pour mise en danger d’autrui. La gendarmerie a aussitôt informé les autorités administratives de cette violation de l’interdiction de fermer les boites à partir de 23h. Selon la division de la communication, le retrait de la licence de la boite de nuit pourrait être envisagé pour marquer le coup et dissuader des comportements aussi irresponsables.
Complot de la direction de Sen’Eau
Après une longue accalmie, les syndicats de Sen’Eau vont reprendre le combat à partir de jeudi prochain. D’ailleurs, les délégués du Syndicat Autonome des Travailleurs des Eaux du Sénégal (Sates et de l’Utis) annoncent une conférence de presse pour se prononcer sur «la situation catastrophique des travailleurs de la Sen’Eau après un an de service» et les coups bas de la direction de Sen’Eau. En effet, d’après nos sources, au moment où les syndicats entament des discussions avec le FONSIS pour s’accorder sur la meilleure formule et le montant définitif dans le cadre du processus de capitalisation (8%), la Direction de Sen’Eau tente de «s’immiscer d’une manière partisane et cavalière dans le processus de choix du représentant des travailleurs au Conseil d’administration (CA). A en croire nos interlocuteurs, la Direction des Ressources Humaines (DRH) a sorti deux notes dans la précipitation, sans aucun consensus, pour imposer des conditions de participation et fixer la date de l’élection du représentant du personnel au Conseil d’Administration (CA).
Complot de la direction de Sen’Eau (bis)
Pourtant, le choix du représentant est une cuisine interne des travailleurs. Mais comme ces derniers n’ont pas trouvé un consensus sur le choix de leur représentant, ils vont aller en élection. Au lieu d’assister les délégués à trouver des solutions pour la capitalisation, pestent nos sources, «la Sen’Eau, avec ses 45% d’actions, est prête à tout pour imposer le représentant des travailleurs avec son poids de 11%». Elles accusent la direction d’avoir déjà choisi le représentant des travailleurs au CA. Mais nos interlocuteurs préviennent que le complot ne passera pas et qu’ils sont prêts à faire face pour défendre leurs acquis.
LE BRT EN PASSE DE DÉTRUIRE DES TÉMOINS DE L'HISTOIRE DU PAYS
La libération des emprises sur les voies réservées au Bus Rapid Transit suscite une grande indignation, avec la destruction d’arbres, parfois historiques
Le contraste est saisissant sur un discours aux antipodes des actions. Allant jusqu’à instruire pour la modification des codes de l’urbanisme et de la construction, le président de la République s’était érigé en défenseur acharné d’un reverdissement et de la préservation du patrimoine végétal de Dakar. Ceci, lorsqu’il présidait, le 9 août 2020, au Centre de conférences international Abdou Diouf de Diamniadio, la cérémonie de la Journée nationale de l’arbre. Macky Sall affirmait alors : ‘’Nous devons partout planter des arbres. C’est la raison pour laquelle, je vais proposer, dans le cadre du Code de la construction et du Code de l’urbanisme, que désormais, les autorisations de construction soient adossées à l’obligation de planter des arbres devant les maisons et de faire en sorte que ces arbres puissent suivre.’’
Seulement, la position du président de la République sur l’importance de la préservation des arbres laisse sceptique beaucoup de citoyens. Surtout depuis le démarrage des opérations de libération effective des emprises sur le tracé du BRT (Bus Rapid Transit). Au moment de la sortie du chef de l’Etat, sur la section 3 du projet BRT, allant du "rond-point Case bi à l’échangeur de l’Emergence", débutaient les opérations de démolissage. Et l’abattage systématique des arbres sur les voies offrait un triste paysage où le bâti remportait de nouvelles victoires sur les arbres offrant encore de la résistance.
Mais depuis le 25 novembre dernier, d’autres opérations concernent les emprises visées par les sections 4 à 9, c’est-à-dire les parties ‘’allant du pont de l’Emergence (ex-pont Sénégal 92) au carrefour situé près de la RTS, passant par le collège Hyacinthe Thiandoum, les carrefours de Liberté 6 et de la boulangerie Jaune, la rue 10 prolongée, le rond-point ONU, la place de la Nation et le boulevard Général Charles de Gaulle’’.
Alors que les engins démolisseurs s’apprêtent à visiter la rue 10 et l’avenue Dial Diop, des riverains réunis autour du mouvement Jotna (jeunesse ouverte à toute nouvelle alternative) de Grand-Dakar lancent une alerte pour sauver les centaines d’arbres qui bordent cette avenue que le projet envisage de détruire.
Lamine Diouf fait partie de ce collectif et s’offusque face à l’éventualité de voir ces arbres, témoins du passé de son quartier, disparaître. ‘’Dans le contexte des changements climatiques qui touchent déjà le Sénégal, on ne pouvait pas rester les bras croisés et laisser des centaines d’arbres être coupés comme ça. Ces arbres ont été mis en place depuis la présidence du président-poète Léopold Sédar Sénégal. Le défilé de la fête nationale d’indépendance se faisait sur le boulevard Dial Diop qu’ils longent’’, dénonce-t-il dépité, l’option choisie par les responsables du BRT.
Le défilé de la fête nationale d’indépendance se faisait sur le boulevard Dial Diop
Selon ses concepteurs, le projet de ligne pilote de BRT ‘’s’inscrit dans une stratégie ambitieuse et globale de mobilité urbaine durable à Dakar menée par le Cetud (Conseil exécutif des transports urbains de Dakar)’’ et qui devrait réduire ‘’le temps de parcours entre Guédiawaye et le centre-ville de 90 à 45 minutes dans des conditions de confort, de sécurité et de régularité substantiellement améliorées’’.
Le tracé dessert au total 23 stations fermées avec des bus à plancher haut (quai hauteur 95 cm). La ligne pilote de bus sur voies réservées s’étendra sur une longueur de 18,3 km, de la gare routière de Petersen à la préfecture de Guédiawaye. Au départ, il longe les allées Papa Guèye Fall, puis le boulevard Général de Gaulle jusqu’à la place de la Nation. Il emprunte le boulevard Dial Diop et l’ancienne piste jusqu’au giratoire Liberté 6. Le quartier de Grand-Yoff prend le relais, en passant par le pont de l’Emergence puis les Parcelles-Assainies, par la route des Niayes, avant d’atteindre Fadia et Cambérène. Une fois à l’hôpital Dalal Jamm, il emprunte la corniche de Guédiawaye jusqu’à la préfecture.
Conformément à la réglementation nationale, le projet a fait l’objet d’une évaluation environnementale et sociale, et a obtenu un certificat de conformité environnementale délivré par le ministère de l’Environnement et du Développement durable, plus de trois mois avant son approbation par le Conseil d’administration de la Banque mondiale, le 25 mai 2017. Les travaux ont été lancés en grande pompe par le président de la République Macky Sall, le lundi 28 octobre 2019.
Mais le nombre impressionnant d’arbres abattus, sans forcément choisir l’option de les préserver à tout prix, ne passe pas au niveau du boulevard Dial Diop. Des riverains ont écrit des correspondances au ministère de l’Environnement et au président de la République. ‘’Le maire de Grand-Dakar nous a dit qu’il était impuissant pour sauver ces arbres. La seule réponse que les responsables de communication du BRT nous ont servie, était que deux arbres seront plantés pour chaque arbre détruit dans le cadre du projet’’, renseigne Lamine Diouf.
Des activistes du mouvement associatif pour mener le combat pour l’environnement
D’autres organisations regroupant des activistes issus du mouvement associatif dont le collectif Mbed mi dou mbalite, ou encore l’association Simple action citoyenne de Junior Diakhaté Niintche, l’enseignant qui reconstruit des écoles, s’investissent aussi pour la sauvegarde des arbres longeant le boulevard Dial Diop. Une manière d’essayer de sauver les petits traits de verdure que compte une ville en manque criard de poumons verts.
Loin de s’ériger contre le projet en lui-même, ces activistes plaident pour une implication des emplacements des arbres dans le tracé. Nous avons vu sur les maquettes publiées, explique Lamine Diouf, qu’il y a des espaces verts entre les voies routières qui sont réparties sur deux côtés. ‘’Pourquoi ne pas faire le tracé de sorte à laisser les arbres en place, les embellir pour qu’ils s’intègrent au paysage ? Ils suivent une trajectoire rectiligne du boulevard du centenaire à Sacré-Cœur pratiquement. Au moins, que l’on laisse en l’état ceux qui sont situés sur le trottoir. On peut les tailler afin qu’ils ne gênent pas la vision des automobilistes’’, propose-t-il.
Alors que le projet est entré dans sa phase active, Lamine Diouf et ses activistes espèrent sauver ce qui peut encore l’être, en appelant les Sénégalais à prendre conscience de l’importance de la préservation des arbres situés dans les emprises des grands projets de l’Etat. Au rond-point Castor, beaucoup d’arbres ont été récemment abattus pour la construction d’un autopont. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, estime-t-il, en lançant un appel à l’Agence nationale de la grande muraille verte (ANGMV) et à toute bonne volonté éprise d’une justice environnementale et de la préservation d’un patrimoine inestimable.
LA FRANCE DOIT SORTIR TOTALEMENT DE NOS AFFAIRES MONETAIRES
Les décisions concernant notre avenir monétaire collectif ne doivent plus venir de Paris. Il est grand temps de soumettre à la sanction des peuples africains de vraies réformes du système monétaire actuel - FRONT POUR L'ABOLITION DU FCFA EN AFRIQUE
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration datée du 21 décembre, du Front pour l’Abolition du franc CFA en Afrique, décriant la réforme de la monnaie ouest-africaine initiée notamment par le président français Emmanuel Macron.
« Aujourd’hui, 21 décembre 2020, cela fait un an que la France a entamé la réforme du franc CFA qu’elle a créé il y a 75 ans de cela, à une époque où aucun de nos Etats actuels n’existait.
Ce résultat est le fruit de la mobilisation anti-impérialiste de toutes celles et tous ceux qui se sont battus pendant des décennies pour l’abolition de la monnaie coloniale et qui ont donc contraint la France et ses affidés à annoncer précipitamment la « fin du Franc CFA » à l’occasion d’une visite du président français Macron à la base militaire du 43ème BIMA de Port-Bouet, près d’Abidjan l’an passé.
Mais, cette prétendue fin se résume en réalité à un changement de dénomination de la monnaie Franc CFA en ECO, la fin de la centralisation des réserves de change des Etats de l’Uemoa auprès du Trésor français, le « départ » du représentant de la France du conseil d’administration de la BCEAO.
Les changements annoncés en grande pompe par les présidents Macron et Ouattara n’étant que des modifications cosmétiques, c’est-à-dire de pure façade, après avoir fait l’objet d’une procédure d’approbation gouvernementale, puis parlementaire en France même, n’ont donné lieu à aucune réaction du côté des gouvernements et parlements africains concernés. Mieux ou pire, la création de cet ECO-Macron qui devait entrer en vigueur le 1er juillet 2020 n’est pas suivie d’effet à ce jour.
Cinq éléments au moins font que nous disons que la France et les présidents qui lui sont soumis ne cherchent qu’à duper la rue africaine en gommant du franc CFA ses éléments néocoloniaux visibles à l’œil nu afin de désamorcer la bombe souverainiste.
1- Le processus antidémocratique, antipopulaire excluant donc les peuples, les sociétés civiles, les patronats, les parlements africains…Processus initié par la France dans le but de ne laisser aucune marge de manœuvre à ses pantins africains ;
2- L’accord monétaire avec la France a été renouvelé. Alors que nous exigeons la fin de l’occupation monétaire française. Nous demandons que la France sorte de nos affaires monétaires par la fin de l’accord entre nos pays et la France ;
3- Le maintien de la parité fixe entre cet ECO-Macron et l’Euro qui est en réalité une préférence commerciale accordée à l’UE en général et à la France en particulier ;
4- Ce maintien de la parité fixe entre l’ECO-Macron et l’Euro vise aussi à éliminer le risque de change pour les investisseurs en général européens et français en particulier ;
5- Le choix par la France et ses valets de la dénomination ECO, qui a été volée à la CEDEAO, révèle une intention française : torpiller le projet de la monnaie CEDEAO afin d’étendre le franc CFA à d’autres pays africains avec une nouvelle dénomination ECO ;
Les décisions concernant notre avenir monétaire collectif ne doivent plus nous venir de Paris et il est grand temps de soumettre à la sanction des parlements et des peuples africains de vraies réformes du système monétaire actuel, en excluant la France de toute mainmise sur celui-ci. La France doit cesser d’être ce trait d’union entre nos pays, véritable frein au développement. La France doit sortir totalement, complètement de nos affaires monétaires.
C’est pourquoi nous :
- dénonçons cette parodie de mise à mort du Franc CFA néocolonial et exigeons la fin de l’accord de coopération monétaire entre la France et nos pays ;
- invitons toutes les africains, toutes les organisations progressistes à se mobiliser contre la présence monétaire française en Afrique et à faire barrage en Afrique et dans la diaspora à cette nouvelle tromperie monétaire ;
- exigeons l’organisation de débats nationaux et de référendums nationaux sur la monnaie ;
- saluons l’attitude progressiste et internationaliste de démocrates français qui contribuent à éventer ce complot impérialiste et invitons à la jonction de toutes nos forces pour la souveraineté monétaire de l’Afrique
Nous lançons un appel aux gouvernements, parlements africains concernés, en Afrique de l’ouest et du centre, ainsi que les organisations de la société civile, les syndicats et organisations patronales, les partis et mouvements politiques dans toute la zone monétaire du franc CFA à ouvrir un débat démocratique sur la question de la souveraineté monétaire de l’Afrique. Ces débats doivent aboutir à un referendum qui permettrait aux Africains de choisir directement soit de continuer à servir les intérêts de la France impériale, soit de prendre la voie de la souveraineté monétaire et donc de l’indépendance véritable, à l’image de nombreuses anciennes colonies françaises d’Asie, du Maghreb et d’Afrique noire.
Nous estimons qu’il s’agirait là de la procédure la plus démocratique pour la construction d’une sous-région ouest et/ou centre-africaine pleinement souveraines et maîtresses de leurs destinées, tant en matière de politique économique et financière que de stratégie de reconstruction autonome et de développement endogène. Il est à la fois inacceptable et humiliant de voir un pays non-africain continuer de prendre des décisions concernant notre monnaie et son fonctionnement. Les gouvernements et parlements africains, nous peuples africains concernés sommes donc à la croisée des chemins et devons enfin prendre nos responsabilités pour mettre fin à l’occupation monétaire française. »
LE SPECTRE DE LA FAMINE
Secrétaire exécutif du Conseil National de Sécurité alimentaire, Jean-Pierre Senghor dresse dans cette interview, la nouvelle carte de l’insécurité alimentaire au Sénégal. Une dramatique situation, amplifiée par la pandémie du Covid-19
Secrétaire exécutif du Conseil National de Sécurité alimentaire (Secnsa), Jean-Pierre Senghor dresse, dans cette interview accordée à L’Observateur via mail, la nouvelle carte de l’Insécurité alimentaire au Sénégal. Une situation - affectée par la pandémie du Covid-19 - qui aurait été pire si l’Etat n’avait pas initié très tôt l’opération «Aide alimentaire d’urgence»
Quel est l’impact de la pandémie à Coronavirus sur la situation alimentaire au Sénégal ?
Vous comprendrez aisément que, pour un pays comme le nôtre et nous sommes loin d’être les seuls en Afrique de l’ouest et ailleurs, les mesures hardies prises par le gouvernement, dès les premiers cas signalés au Sénégal, en vue de faire face à cette pandémie d’une ampleur inédite ont, tout naturellement, eu des effets imbriqués sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
La crise sanitaire, toujours en cours, a largement affecté les systèmes alimentaires ; elle a, en effet, perturbé les chaînes d’approvisionnement en produits agro-alimentaires, provoqué des pertes circonstancielles de revenus et d’emplois, une réduction des services sociaux de base, parfois une flambée des prix de certaines denrées alimentaires du fait de leur raréfaction.
Heureusement, l’opération «aide alimentaire d’urgence» initiée très tôt par le gouvernement, via le ministère en charge du développement communautaire, combinée aux actions concertées des acteurs bilatéraux et multilatéraux, de mêmes que celles d’une douzaines d’ONG partenaires, ont permis de juguler l’insécurité alimentaire fortement exacerbée par la survenue de la pandémie à Civid-19.
Aujourd’hui, quelles sont les zones les plus touchées ?
Comme vous devez sans doute le savoir, le SE-CNSA mène de larges enquêtes bisannuelles dont les résultats font l’objet de deux d’ateliers du Cadre Harmonisé d’analyse des zones à risque ainsi que des populations en insécurité alimentaire et nutritionnelles, à l’échelle des 45 départements du pays. Ces deux rendez-vous annuels, communément appelés CH, se tiennent en mars et en novembre de chaque année dans chacun des 17 pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, membres du Réseau de Prévention des Crises Alimentaires (RPCA).
Au Sénégal, le dernier atelier qui s’est tenu du 9 au 14 novembre 2020 à Saly, avec la participation de tous les acteurs majeurs impliqués dans la lutte contre l’insécurité alimentaire au Sénégal, a permis de dresser deux cartes de situations alimentaires du pays.
En période courante (octobre-novembre-décembre), la consommation alimentaire des populations est satisfaisante dans la majeure partie du pays. Sur les quarante-cinq (45) départements analysés, trente (29) départements ont une consommation alimentaire normale (phase minimale), quinze (15) sont en phase sous pression et un en crise. Dans les départements dont la consommation alimentaire est en phase minimale, plus de 80% des ménages ont une consommation normale. Aucun déficit de survie, ni de protection des moyens d’existence n’ont été enregistrés dans ces 29 départements.
En revanche, dans les 15 départements où la consommation alimentaire est dite sous pression comme Salémata, Birkelane, Louga, Vélingara, Ranérou, Koumpentoum, Saraya et Kanel, par exemple, les ménages arrivent à couvrir, certes, leurs besoins alimentaires, mais ne peuvent pas trop se permettre d’autres dépenses sans recourir à des stratégies d’adaptation, c’est-à-dire vendre un bien ou solliciter l’aide d’une connaissance ou d’un membre de la famille, plus nantie.
Seul le département de Matam est répertorié en phase crise, à date; c’est à ce titre que 92 150 personnes, soit 11.518 ménages, auront besoin d’un appui rapide avant la fin du mois de janvier 2021.
Selon le PAM,770.000 personnes seraient en situation d’insécurité alimentaire durant la période de soudure 2020, qu’est-ce que cela veut dire exactement ?
Je signale que le PAM est une des agences du Système des Nations Unies qui a contribué au financement de l’enquête conduite et coordonnée par le SE-CNSA. Il a également, comme toujours, participé activement à l’atelier d’analyse de ces données, au même titre que les sectoriels et des autres acteurs.
En réalité, bien qu’ayant été gratifié, cette année, d’un hivernage plutôt généreux, le Sénégal a vu la crise sanitaire obérer quelque peu les résultats attendus. Par ailleurs, il est important de souligner que la disponibilité de productions abondantes dans le pays ne signifie pas, forcément, que ces produits agricoles sont accessibles à tous et partout ; des disparités sont à noter dans l’accès à ces productions, selon les terroirs.
Les résultats du cadre harmonisé, indiquent que, bien que ce soit un seul département, celui de Matam, qui est répertorié en phase crise en ce moment, le nombre total de personnes identifiées en phase crise dans les 45 départements est estimé à 516 562 personnes, dont 92 150 à Matam.
En nous projetant à la période de soudure (juin-juillet-août), si aucune action n’est prise en vue de juguler la question, le nombre département en crise passera à quatre (Matam, Ranérou, Salémata et Saraya) et le nombre de personnes affectées par l’insécurité alimentaire atteindra voire dépassera le chiffre annoncé par le PAM. D’où la nécessité d’agir vite ; un Plan national de Réponse (PNR) sera soumis à l’autorité, à ce titre, avant la fin de l’année.
Afin de mieux appréhender ces chiffres, il me semble important de les placer dans un contexte plus général en rappelant la situation de la sous-région à laquelle nous appartenons.
Le dernier RPCA nous enseigne que «pour la deuxième année consécutive, la région doit se préparer à une crise alimentaire et nutritionnelle majeure en 2021. Près de 16.7 millions de personnes ont besoin d’une assistance alimentaire immédiate, dont 9.2 millions de personnes au nord du Nigéria. Environ 1 million de personnes sont en situation d’urgence (octobre-décembre 2020).
Le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë pourrait passer à 23.6 millions au cours de la prochaine période de soudure (juin-août 2021), atteignant un nouveau pic.
D’ici à juin-août 2021, six pays risquent de compter plus d’1 million de personnes en situation de crise et au delà : Nigeria (13 millions), Burkina Faso (2.7 millions), Niger (1.7 million), Sierra Leone (1.4 million), Tchad (1.1 million) et Mali (1 million).
Cette situation alimentaire et nutritionnelle sans précédent, est provoquée par la conjonction de chocs, socio-économiques, sécuritaires et sanitaires.
L’inflation continue de frapper durement le Nigeria, le Liberia, la Sierra Leone, la Gambie et la Guinée… »
Toute proportion gardée, je vous fais remarquer que le Sénégal s’en sort plutôt pas trop mal. Nous devons, toutefois, plus que jamais, rester vigilants en agissant encore plus vite, par anticipation, cette année encore; c’est ce que nous commande notre mission de veille et d’alerte.
Qui sont les plus concernés par cette situation ?
Les populations les plus affectées par l’insécurité alimentaire sont, naturellement, celles déjà vulnérables, les moins résilientes aux chocs de toute nature (climatique, économique, sanitaire, etc.).
Où en est le Plan national d’urgence pour la sécurité alimentaire (Pusa 2020)?
Le Plan d’Urgence Sécurité Alimentaire 2020, élaboré et mis en œuvre par le gouvernement, suite la survenue de la pandémie à covid-19, a bel et bien tenu ses promesses. L’Etat a conduit une action précoce, dès avril 2020, ce qui a permis de réduire considérablement les effets de la crise sanitaire sur les populations les plus vulnérables et au delà. Un consortium de six ONG (OXFAM, ACF, PLAN International, CRS, Word Vision et Save the Children) a accompagné le gouvernement dans le mise en œuvre du PUSA 2020 avec des opérations d’appui aux populations cibles qui se sont poursuivies jusqu’en octobre dernier.
Selon toujours le rapport d’octobre du PAM, 45 957 personnes ont été assistées en septembre, contre 59 400 en octobre, qu’est-ce qui explique cette augmentation ?
Oui, le PAM n’a pas été en reste dans la mise en œuvre du PAUSA 2020, il s’est, dès le départ, joint aux efforts de l’Etat et des autres acteurs impliqués dans la lutte contre l’insécurité alimentaire. Les chiffres cités, là, représentent, en réalité, le nombre de personnes appuyés par le PAM en septembre et en octobre derniers dans ses zones d’intervention, ce qui fait un total de 105 357 personnes de plus qu’il a directement soutenues au cours de ces deux mois.
Quelles sont les projections en termes de sécurité alimentaire pour le Sénégal ?
Malgré la situation pas très rassurante qui se profile en 2021 pour le Sahel et l’Afrique de l’ouest et dont a fait largement écho le RPCA, du fait de la crise sanitaire qui ne semble pas connaître son épilogue, au delà des mesures urgentes à prendre, sans attendre, en vue d’éviter une soudure difficile, le Sénégal, s’engage résolument et travaille en conséquence à assurer sa souveraineté alimentaire. C’est donc un glissement qui s’opère lentement, mais sûrement, il n’est pas que sémantique, mais plutôt la manifestation voire la concrétisation progressive d’un engagement politique affirmé en la matière. Il ne saurait en être autrement d’ailleurs, au regard d’un des enseignements majeurs que nous devrions tous tirer de cette crise sanitaire : produire ce que nous consommons en investissant massivement dans l’agriculture (productions vivrières) et le développement rural.
Apporter des réponses économiques durables à cette problématique humanitaire par l'investissement et l’innovation dans la construction de Terroirs résilients et par ricochet de ménages résilients aux chocs aussi bien climatiques, économiques, sociaux et sanitaires. C’est à la fois, le gros enjeu auquel nous devons faire face et le défi majeur que le pays se doit de relever au cours des 5 prochaines années.