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28 juin 2025
par Madiambal Diagne
COVID-19, EN ATTENDANT LE VACCIN DE LA CHARITÉ
Les africains vont encore laisser l’image d’éternels assistés, avec des cargos chinois faisant le tour du continent pour déposer des lots de vaccins et autres médicaments
Assurément, nous sommes en proie à une nouvelle vague, tant redoutée, de la pandémie du Covid-19. Cette situation est due à notre relâchement collectif. Chacun d’entre nous a pu observer avoir personnellement fait montre de moins de vigilance, de moins de précaution, de moins d’attention. Les personnels de santé ne peuvent pas eux se relâcher, ils subissent stoïquement l’épreuve de devoir faire avec notre irresponsabilité ou notre insouciance. La désinvolture a eu pour conséquence que de plus en plus de personnes ont fini par choper le virus. Les services hospitaliers commencent à être débordés, les personnels épuisés et les moyens financiers commencent à faire défaut. Les statistiques sur les nouvelles contaminations montent de jour en jour, alors que nous nous félicitions déjà de la prouesse des pays africains d’avoir réussi à contenir le Covid-19. Pourvu que cette nouvelle vague, décrite comme étant plus virulente, ne dure pas aussi longtemps que la première ! On peut bien augurer que le tissu économique en Afrique ne saurait supporter une année de plus de pandémie. Mais au rythme où vont les choses, il est à parier que les autres parties du monde, qui pourtant restent les plus frappées par la pandémie, pourront s’en sortir bien avant l’Afrique.
En effet, tout le monde se rue vers les commandes de vaccins pour endiguer la propagation de la maladie. Malheureusement, l’Afrique continue d’attendre d’être servie après tout le monde. Les premières commandes de vaccins lancées par de nombreux pays sont destinées à leurs propres populations. «Charité bien ordonnée commence par soi-même.» Des calendriers de vaccination sont établis de manière précise. Les prévisions les plus optimistes prévoient des campagnes de vaccination de masse en Afrique à l’horizon de la fin de l’année 2021. Il n’y a pratiquement aucune commande provenant d’Afrique auprès des fournisseurs des vaccins mis au point par les firmes pharmaceutiques Pfizer-BioNtech ou Moderna, qui ont déjà bénéficié des certifications et agréments des autorités de santé publique. Au meilleur des cas, l’Afrique va compter sur la diplomatie du vaccin que la Chine notamment, tente de développer. Seulement, il n’y a aucune garantie sur la qualité et l’efficacité des vaccins qui seront ainsi offerts, non sans contrepartie, par la Chine ou par la Russie. Il s’y ajoute que les Africains vont encore laisser l’image d’éternels assistés, avec des cargos chinois faisant le tour du continent pour déposer des lots de vaccins et autres médicaments. Avec un renfort de propagande et de publicité, l’opération, menée à travers l’Afrique par la Fondation de l’homme d’affaires chinois, Jack Ma, au début de la pandémie du Covid-19, avec un avion-cargo chargé de masques et de produits détergents, parcourant les aéroports africains pour déposer des kits ridicules, reste encore dans les esprits. De hautes autorités gouvernementales étaient abonnées à l’accueil de ces dons. Lors d’un sommet Afrique-Chine, la Chine a promis de donner la priorité aux pays africains, une fois qu’un vaccin chinois sera prêt. Parmi les pays que la Chine a promis de soutenir figurent en tête de liste la Zambie et le Burkina Faso.
Refus de passer pour des cobayes
Il faut dire que les Africains semblaient s’interdire de participer aux efforts de recherche et de mise au point d’un vaccin. De nombreux gouvernements avaient été tétanisés à l’idée d’apparaître comme donnant leurs populations pour servir de cobayes pour les industries pharmaceutiques. Les gouvernements ont été frileux à l’idée de s’associer à des entreprises de mise au point de vaccins. Un pays comme le Maroc avait décidé d’autorité d’y participer et aurait cherché en vain à embarquer le Sénégal dans l’opération. Le Maroc fera, pour ce geste, partie des premiers pays au monde à bénéficier d’un important lot de vaccins. On annonce plus de 10 millions de vaccins qui seront disponibles pour le Maroc dès le début de l’année prochaine. D’autres pays comme l’Egypte, le Kenya et l’Afrique du Sud, avaient accepté de travailler avec des laboratoires internationaux, en testant certains des vaccins. Le Kenya et l’Afrique du Sud testent le vaccin Oxford – Astrazeneca, l’Afrique du Sud celui de Johnson and Johnson. L’Egypte teste son propre vaccin local appelé «Covied Vacc 1».
Le refus des pays africains de participer aux travaux scientifiques de mise au point de vaccins contre le Covid-19 ne manque pas de constituer un certain péril pour le reste du monde. Les scientifiques affirment qu’il est vital que les Africains participent à ces essais, expliquant que ne pas le faire pourrait compromettre les efforts pour trouver un vaccin qui fonctionne dans le monde entier. Le Cdc Africa (Asgence de l’Union africaine pour le contrôle et la prévention des maladies) affirme que les vaccinations pourraient ne pas commencer avant le deuxième trimestre 2021, sans doute entre avril et juin, et qu’il faudra entre deux et trois ans pour vacciner au moins 60% de la population. Le Cdc Afrique souhaite que l’Onu organise un sommet spécial qui examinera comment le monde peut assurer une répartition plus équitable des vaccins Covid-19. Il s’inquiète du rythme auquel les pays ont conclu des accords avec les sociétés pharmaceutiques pour obtenir davantage de vaccins pour leurs propres populations. Les recherches menées par une alliance d’organismes d’aide montrent que les pays les plus pauvres ne pourront vacciner qu’une personne sur dix, si la question n’est pas réglée assez tôt. La plupart des pays africains comptent sur l’initiative mondiale Covax, menée par l’Oms et d’autres organismes, qui vise à fournir des vaccins aux pays à faible revenu. Il est annoncé que grâce à cette initiative, l’Afrique pourra obtenir au moins 220 millions de doses initiales de vaccin une fois qu’il aura été homologué et approuvé. Cependant, il ne manque pas de se poser un problème d’approche pour ne pas dire de définition de priorités. En effet, les importantes sommes d’argent consacrées à assister les populations ou les activités économiques ne seraient-elles pas plus opportunes si elles étaient consacrées à acheter des vaccins et assurer plus ou moins immédiatement une protection des populations, plutôt que de continuer à traîner la pandémie et de subir ses effets néfastes dans tous les secteurs d’activités économiques et sociales ?
Le Sénégal espère se faire vacciner en juin 2021
Le Sénégal s’est inscrit, à l’instar de quelque 56 pays à revenus intermédiaires, à l’initiative Covax. Le Sénégal compte donc sur l’alliance de vaccination Gavi, organisation co-financée par l’Oms, l’Unicef, la Banque mondiale et la Fondation Bill & Melinda Gates, pour se doter en vaccins anti-covid. Déjà l’initiative Gavi est partenaire du Sénégal dans le cadre du Programme élargi de vaccination (Pev), dans lequel Gavi prend en charge 80% des financements. La même collaboration sera donc poursuivie dans le cadre de la prochaine campagne de vaccination contre le Covid-19. Le Sénégal devra se préparer à prendre en charge les 20% de contrepartie et déjà, un partenaire comme la Banque mondiale a approché le Sénégal pour l’aider à couvrir sa contrepartie. Il reste que le déploiement de l’opération Covax ne pourrait être effectif avant la fin du premier trimestre de l’année 2021. Il y a à souligner que Gavi n’a pas encore homologué un candidat vaccin particulier, d’autant que des pays comme les nôtres ne disposent pas des conditions logistiques adéquates pour assurer la bonne conservation à (température à -70 degrés) des vaccins produits par Pfizer-BioNtech ou Moderna. C’est dire que «le processus n’a pas encore abouti», pour reprendre le mot du ministre de la Santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr.
La théorie du complot continue de prospérer
Des vaccins ont commencé à être inoculés aux populations à travers de nombreux pays. Toutes les autorités compétentes en matière de santé publique en Europe, en Amérique du Nord et en Asie ont déjà passé au crible les vaccins pour donner des certifications. Mieux, des chefs d’Etat et autres têtes couronnées ont tenu à donner l’exemple pour donner leur caution aux vaccins contre le Covid-19, en se faisant vacciner en premier. Mais d’aucuns voudraient encore croire que les vaccins sont nocifs et qu’il serait préférable de ne pas se faire vacciner ! Le débat sur la dangerosité des vaccins a plus libre cours dans des pays qui n’ont même pas passé de commande de vaccins ! Les réseaux sociaux s’en donnent à cœur joie sur les malédictions du vaccin qui serait l’instrument d’on ne sait quel complot contre l’Afrique et l’homme noir ! Dans une telle ambiance, l’Afrique restera encore au bord de la route si les gouvernements restent frileux pour prendre leurs responsabilités. Pour remédier à la désinformation, des organisations de vérification des faits ont commencé à démasquer ces messages et à les partager avec des organismes spécialisés de santé tels que l’Unicef et l’Oms, afin qu’ils puissent trouver de meilleurs moyens d’y répondre. Jusqu’à présent, Le scepticisme à l’égard des vaccins est “lié à la désinformation”. Près de huit Africains sur dix seraient prêts à se faire vacciner contre le coronavirus lorsque le vaccin sera disponible, selon une enquête menée par le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa Cdc) et la London School of Hygiene and Tropical Medicine. Les chercheurs ont interrogé 15 000 personnes dans 15 pays du continent. Ils ont constaté une variation des résultats allant de 94% d’acceptation du vaccin en Ethiopie à 59% en République démocratique du Congo. Ceux qui ne voulaient pas se faire vacciner, s’inquiétaient surtout de l’innocuité du vaccin, tandis que d’autres se demandaient s’il était justifié de se faire vacciner en général. Selon le Cdc Afrique, une grande partie de la méfiance était fondée sur «la désinformation, car la plupart de ceux qui ont dit qu’ils ne se feraient pas vacciner croient que la maladie est d’origine humaine, n’existe pas ou est exagérée et ne constitue pas une menace sérieuse«. Les chercheurs ont constaté que les personnes âgées, les habitants des zones rurales et ceux qui connaissaient une personne dont le test de dépistage du coronavirus était positif acceptaient mieux le vaccin. Au demeurant, qui pourrait garantir un vaccin qui ne produirait aucun effet de contre-indications pour l’ensemble de personnes auxquelles il est administré? Il est de coutume de voir retirer du marché des medicaments ou des vaccins en cas de découverte de contre-indications ou d’effets négatifs après plusieurs années d’administration. Du reste, quel gouvernement en Europe ou en Amérique du Nord, prendrait le risque d’inoculer à sa population un vaccin sans s’être préalablement entouré de toutes les guaranties ?
LE DECALAGE EST ENORME ENTRE LE DISCOURS DE MACKY SALL ET LES FAITS
Le député Decroix descend le chef de l'Etat après sa déclaration sur le dialogue
Le député Mamadou Diop Decroix a réagi par rapport aux propos tenus sur le dialogue par le chef de l’Etat, Macky Sall. Selon lui, il y a un grand écart entre les déclarations du leader de l’Alliance pour la république (Apr) et les faits.
Les propos tenus par le Président Macky Sall sur le dialogue, au Musée des Civilisations Noires le 11 décembre dernier, sont loin de la réalité. C’est ce qu’affirme Mamadou Diop Decroix dans une note parvenue hier à «L’As». «Le président de la République a prononcé le 11 décembre 2020 au Musée des Civilisations Noires, un discours aux allures triomphalistes, consacré au dialogue politique au Sénégal. Après l’avoir lu, je me suis posé la question de savoir si l’opposition et le Président de la République parlent du même dialogue.
Dans le dialogue dont il parle je le cite : ‘’Sur 27 points en discussion, 25 ont déjà trouvé un consensus’’. Et, cerise sur le gâteau, ‘’les points posés par l’opposition ont été intégralement pris en charge’’ (c’est moi qui souligne) et les 2 points restants sont mineurs, pas dans leur contenu mais parce qu’il n’a pas voulu diviser (sic) l’opposition sur la question du chef de l’opposition. Sur la question relevant du chef de l’Etat à la fois président de parti politique, il considère qu’il n’y avait pas sens à séparer les deux», explique le député folliste.
Parlant en sa qualité de porte-parole des partis politiques présents à la salle des banquets du palais de la République, le 28 mai 2019, Mamadou Diop Decroix affirme la main sur le cœur que le décalage est énorme entre le discours de Macky Sall et les faits.
Pis, souligne-t-il, aucune des nombreuses commissions qui ont travaillé pendant de longs mois n’a remis son rapport. «En effet, hormis la commission politique qui n’a remis qu’un rapport d’étape, aucune autre n’a rédigé son rapport», dit-il. Pour étayer son argumentaire, il fait quelques rappels dans son texte.
Selon lui, l’opposition s’est unanimement prononcée pour une Haute Autorité en charge des élections en lieu et place du ministre de l’Intérieur, mais cette revendication, fondamentale, ne figure même pas dans son énumération. «Toute l’opposition regroupée dans le Front de résistance nationale (FRN) avait inscrit dans sa plateforme la restitution de leurs droits civils et politiques à Karim Meïssa Wade et à Khalifa Ababacar Sall après avoir exigé la libération de l’un et le retour de l’autre dans sa famille. Ce point n’a pas été évoqué dans le propos du président de la République.
La question du parrainage à la présidentielle qui avait permis d’éliminer une vingtaine de candidats parmi les plus sérieux n’est toujours par résolue. Elle ne figure pas dans son énumération. Dans cet ordre d’idées, l’introduction du bulletin unique bruyamment revendiquée par l’opposition de l’époque aujourd’hui aux affaires, a été écartée par les plénipotentiaires du pouvoir», ajoute Decroix.
Le parlementaire poursuit : «L’audit et l’évaluation du processus électoral et du fichier électoral sur pièce et sur place depuis la refonte de 2016, jusqu’à la présidentielle de 2019 n’ont toujours pas encore démarré. C’est à cet audit qu’étaient référés les points relatifs au parrainage pour l’élection présidentielle, la caution pour les élections locales, le bulletin unique, les autorités en charge des élections.
D’autres questions tout aussi importantes pour notre système démocratique si sérieusement malmené n’ont pas été évoquées par le président de la République comme celle de la décentralisation en attente au sein de la commission décentralisation et territorialisation des politiques publiques. On avait déjà eu un avant-goût, dans cette commission, de la controverse en cours aujourd’hui sur la Ville de Dakar. En effet, des proches du pouvoir commençaient à plaider pour un statut spécial de Dakar sous-entendant la nomination par décret de l’Autorité qui devrait diriger la Ville. Cette proposition avait suscité une réaction d’indignation de notre parti à l’époque».
D’après le député, la mise en place d’un cadre normatif de l’action politique et citoyenne (renforcer les droits fondamentaux des citoyens et les libertés des acteurs politiques) reste également en l’état. Il en est de même, si l’on se fie à Decroix, de la question du rôle et de la place de la justice dans le processus électoral. « Le Président semble si fier de désigner ses nouveaux alliés anciennement dans l’opposition présents dans la salle comme la preuve irréfutable du succès de son dialogue. Il y a là deux points essentiels à retenir. D’abord cette conception des rapports entre opposition et pouvoir est une véritable catastrophe démocratique. Ensuite le Président a tranché définitivement le débat sur le double dialogue. En conséquence de ce qui précède le dialogue dont parle le Président de la République n’est pas celui auquel l’opposition a pris part », regrette-t-il.µ
«ON N’A PAS EU UNE EXPLOSION D’UN PUITS DE GAZ, MAIS C’EST UNE FUITE DE GAZ SUR UN PUITS»
Interpellé sur la question, l’expert pétrolier par ailleurs chargé de la communication de la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen), Bachir Dramé, a indiqué que même si le feu était visible jusqu’à hier sur le site, aucune vie humaine n’est en danger
La stupeur était totale chez les populations de manière générale, suite au feu qui s’est déclaré sur un puits de gaz à l’usine Forteza de Ngadiaga, un village de la commune de Notto Gouye Diama dans la région de Thiès. Interpellé sur la question, l’expert pétrolier par ailleurs chargé de la communication de la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen), Bachir Dramé, a indiqué que même si le feu était visible jusqu’à hier sur le site, aucune vie humaine n’est en danger.
Le feu couve toujours (hier, ndlr) au niveau de l’usine Forteza, une société détenue à 95% par des Sénégalais. Cet incendie fait suite à une fuite de gaz au niveau d’un puits. Mais ce brasier n’inquiète pas trop Bachir Dramé.
D’après le chargé de communication de Petrosen, un dispositif de sécurité composé de sapeurs-pompiers et d’experts de Petrosen est sur place depuis hier pour circonscrire le feu. D’abord, renseigne Bachir Dramé qui était sur le site, il n’y a aucun danger pour les populations riveraines et le matériel, même s’il y a eu beaucoup de dégâts. «Il n’y a que le gaz qui est en train de brûler. Et tant que c’est comme ça, il n’y a pas de problème. Les populations n’ont rien à craindre. Le gaz est en train de brûler comme la torche de la SAR. D’ailleurs, le feu ne s’est pas déclaré dans un site habité. Nous sommes à un kilomètre et quelques du village à part quelques hameaux çà et là», renseigne-t-il.
Cela dit, il ajoute qu’ils s’évertuent à arrêter le feu de manière définitive et à sécuriser la zone pour toute menace sur la vie humaine. Evoquant toutefois l’origine du feu, l’expert pétrolier a levé quelques équivoques sur les termes utilisés pour qualifier l’incendie. «On n’a pas eu une explosion d’un puits de gaz. Mais c’est une fuite de gaz sur un puits qui a pris feu. On était en train de ferrer, c’est par la suite qu’il y a eu une étincelle qui a sauté du groupe de gaz électrogène et a rencontré la fuite de gaz», explique-t-il. Et d’ajouter que cela est tout a fait naturel et normal.
A propos de l’intervention des secours, Bachir Dramé a rappelé que c’est la première fois que ce type de feu se déclare sous nos cieux. Et cela constitue, à ses yeux, un test grandeur nature pour le Sénégal qui se dirige vers l’exploitation du gaz et du pétrole dans les prochaines années. Il précise que les feux d’hydrocarbures nécessitent une technicité d’outil. «Donc, c’est un peu délicat et très différent des feux ordinaires comme ceux de paille et de bois. C’est pourquoi, les sapeurs-pompiers qui ne connaissent pas les connexions qui sont faites sur le site doivent travailler de concert avec les experts travaillant sur le site depuis tant d’années», affirme le chargé de communication de Petrosen.
Et de poursuivre que Petrosen, Forteza et les experts sont en train de tracer le schéma pour éteindre le feu. «Les sapeurs-pompiers viennent avec leur expertise combinée à la technicité des experts qui travaillent sur le site pour définir les stratégies à mettre en œuvre pour éteindre le feu», explique Bachir Dramé qui précise que cela ne veut absolument pas dire que les sapeurs-pompiers ne sont pas bien outillés. «Car, n’eût été la bravoure des hommes du feu, nous ne serions pas là», affirme Bachir Dramé.
UN RISQUE ÉCOLOGIQUE DE GRANDEUR NATURE ÉVITÉ
Samedi, les populations de Ngadiaga se sont réveillées dans la stupeur. Pour cause, une fuite de gaz naturel à partir d’un puits dénommé SA2 qui servait de test à l’Usine Forteza a pris feu
Un violent incendie s’est déclaré samedi dernier à Ngadiaga, village situé dans la commune de Notto Gouye Diama dans la région de Thiès. Selon des témoignages recueillis sur place, le feu est parti d’un puits de gaz de l’usine Forteza qui opère dans la zone.
Avant-hier, les populations de Ngadiaga se sont réveillées dans la stupeur. Pour cause, une fuite de gaz naturel à partir d’un puits dénommé SA2 qui servait de test à l’Usine Forteza a pris feu. D’ailleurs, ces populations ont toujours la peur au ventre. Car, les soldats du feu, avec toute leur armada sécuritaire, n’ont pas réussi à arriver à bout de ce grand brasier. Ce qui a posé finalement un énorme risque écologique, accentuant la peur bleue de ces villageois de la région de Thiès. Surtout que la ministre du Pétrole et des Énergies, Aïssatou Sophie Gladima, qui s’exprimait sur la télévision publique table sur une durée de 15 jours pour éteindre définitivement le feu. Elle a annoncé que, compte tenu de la complexité du problème et pour sécuriser la ressource, l’entreprise parapétrolière américaine, Halliburton, devenue une grande multinationale, a été appelée en renfort.
Un dispositif de sécurité composé des sapeurs-pompiers et des experts de ladite entreprise est sur place pour circonscrire le feu. D’abord, renseigne un interlocuteur de «L’As» qui était sur le site, il n’y a aucun danger pour les populations riveraines et sur le matériel, même s’il y a eu beaucoup de dégâts. Le Colonel Cheikh Tine, commandant du Groupement d’incendie et de secours n°2 de la Brigade Nationale des sapeurs-pompiers qui polarise les régions de Thiès et de Diourbel réplique : «De loin, on aperçoit les flammes. Nous avons mis en place un dispositif impressionnant composé de six voitures d’incendie.
Plus de 50 sapeurs-pompiers sont mobilisés et quatre officiers pour les superviser», renseigne-t-il avant de rassurer les populations de Ngadiaga et villages environnants que c’est du gaz qui s’enflamme et qu’il n’y a pas de risque si le sujet ne s’approche pas. «Nous avons enlevé tout ce qui pourrait constituer un risque d’explosion. Les hommes resteront là pour surveiller le feu ainsi que la gendarmerie qui a déjà envoyé une équipe pour quadriller la zone. Seuls les spécialistes pourront donner le jour de l’extinction du feu», précise-t-il.
PRES DE 20.000 EMPLOYES DES UNITES DE DECORTICAGE AU CHOMAGE
L’Interdiction des opérations de transfert des graines d’arachide vers l’extérieur, notamment la Chine, commence à susciter des tournures inquiétantes dans la région de Kaolack.
L’Interdiction des opérations de transfert des graines d’arachide vers l’extérieur, notamment la Chine, commence à susciter des tournures inquiétantes dans la région de Kaolack. Outre les effets organiques qu’elle entraîne sur la conservation des milliers de tonnes d’arachide en stockage dans les entreprises de décorticage ou traitement, cette mesure renvoie près de 20.000 chefs de famille en chômage dans les communes de Taiba Niassene, Dinguiray, Keur Madiabel, Ndoffane et la plupart des villages situés dans les départements de Nioro et Kaolack.
La cause ! Les opérateurs qui les utilisaient dans leurs petites et moyennes entreprises ne sont plus en mesure de leur verser les redevances qu’ils leur octroyaient quotidiennement. Bientôt deux semaines, cette situation est visiblement constatée partout au sein des collectivités déjà citées et bon nombre de ces citoyens sénégalais craignent le pire dans les jours à venir. Même si aujourd’hui, cette décision qu’on prête à l’Etat est un prétexte pour protéger le maximum d’entreprises industrielles ou notre capital semencier, ces opérateurs pensent qu’elle est devenue en l’espace de quelques semaines un facteur de crise intense et de déstabilisation des familles. Lesquelles ne sont plus capables de couvrir la dépense quotidienne encore moins leurs charges familiales.
Dans ce contexte de pleine crise liée à la Covid-19 où les rentrées financières se font de plus en plus rares au sein des ménages du pays, les chefs de famille peinent à s’offrir convenablement à ce paquet de charges et beaucoup se trouvent à présent dans une impasse totale et ne sont nullement en mesure de trouver une alternative à leurs situations. L’arachide qui constituait leur principale source de revenu est entre leurs mains et aucune issue favorable pour trouver un autre emploi et soutenir sa famille ne leur sourit.
La forte mobilisation qu’ils ont convoquée samedi, à Taiba Niassene, a ainsi été l’occasion pour ces opérateurs de l’exportation de dénoncer les taxes qu’ils jugent illégales infligées aux gros porteurs transportant leurs produits. Depuis l’application des mesures d’interdiction, ces transporteurs sont contraints de payer en espèces 30 % du poids transporté aux services du commerce. Une mesure unilatérale qui n’est applicable qu’aux véhicules affrétés par les entreprises huilières.
Mais le mal le plus amer chez ces producteurs reste la question des dettes contractées auprès des banques et institutions financières.
Ces producteurs qui bénéficient aujourd’hui de dettes intercalées entre 10 et 200 millions de Frs craignent de ne plus être en mesure de les honorer à cause des pertes qui se profilent à l’horizon. Et par conséquent, ils redoutent une éventuelle interpellation de leurs contractants en justice.
350 482 000 F CFA SOUSTRAITS DES POCHES DE PAUVRES CITOYENS ET DES CAISSES DU TRESOR EN 2018
Voyager sur l’axe Ziguinchor-Guinée-Bissau relève d’un véritable parcours de combattant
Monnaie courante au niveau de la plupart des axes routiers et frontaliers de la zone ouest africaine, le fléau des tracasseries administratives n’épargne pas également les usagers de l’axe Ziguinchor-Guinée-Bissau qui constitue un trait d’union entre le Sénégal, la Gambie et la Guinée Bissau via Ziguinchor. En effet, point essentiel dans la circulation des personnes et des biens entre ces trois pays, ce corridor est également au cœur d’un business illicite impliquant des agents des forces de défense et de sécurités sur le dos des usagers aussi bien sur le territoire sénégalais que Bissau Guinéen. En 2018, le chiffre de trafic illicite avoisine les 350 482 000f soustraits des poches de pauvres citoyens et des caisses du trésor sénégalais et Bissau Guinéen.
Voyager sur l’axe Ziguinchor-Guinée-Bissau relève d’un véritable parcours de combattant. En effet, en plus de l’état pitoyable dans lequel se trouve le tronçon Sao Domingo à Bissau (125 Km), les voyageurs qui fréquentent cet axe qui sert de trait d’union entre la Gambie et la Guinée-Bissau via Ziguinchor font constamment face à des pratiques de tracasserie de la part des agents de la police aussi bien sur le territoire sénégalais que Bissau Guinéen.
Positionnés à certains endroits le long de cet axe où transit l’essentiel des marchandises à destination ou en provenance de la Guinée Bissau afin de veiller sur la bonne circulation des personnes et des biens, des agents de la police de la circulation et ceux de l’immigration en charge du contrôle des flux migratoires ont fini par transformer leurs différents points de contrôles en de véritables guichets de paiement des taxes indues aux usagers. Et ce, en violation des dispositions du protocole de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) sur la libre circulation des personnes entre États membres (A/SP.1/5/79 de Dakar du 25 mai 1979). Au niveau des deux postes de police frontaliers de Mpack(Sénégal) et de Jegue (Guinée Bissau), ils font payer à tout étranger qui entre sur leur terroir y compris les citoyens des États membres de la Cedeao un «Laissez-passer» à 1000f même si ce dernier dispose un document de voyage valide. Et cas de refus d’obtempérer, la personne concernée se voit tout simplement refuser l’entrée sur le territoire pour motif de «citoyen indésirable». «Tout le monde est au courant de ces tracasseries sur la route, mais aussi du laissez-passer qu’on fait payer aux gens au niveau de la frontière. À un moment donné, en plus du ticket de voyage à la gare routière qui est de 4000Fcfa, vous payez 5 fois 1000Fcfa avant d’arriver à Bissau. Les Bissau-Guinéens eux aussi, quand ils viennent ici, font la même chose. Ce qu’on fait ici, c’est ce que les autres font de l’autre côté de la frontière», explique Samuel Gomis, représentant local du forum civil à Ziguinchor.
Abondant dans le même sens, Alexandre Gomis, responsable de la maison Cedeao à Ziguinchor, jugeant cette pratique «contraire aux engagements communautaires du Sénégal et de la Guinée Bissau », renseigne que des citoyens bloqués sur l’une des frontière suite à leur refus de payer 1000f font très souvent appel à lui pour les aider. «Ces paiements constitue un véritable obstacle à l’intégration des peuples qui est une réalité », a-t-il indiqué tout en déplorant. «Cependant, un certain nombre d’obstacles se dresse contre la libre circulation des personnes et des biens, parmi lesquelles figure la taxe de 1000 FCFA qu’on exige aux voyageurs, de part et d’autre des deux frontières, y compris ceux qui disposent des documents de voyage valide ». Il y a aussi, dit-il, « le nombre impressionnant de contrôle de police qui impacte négativement sur la circulation des marchandises du fait des paiements illicites érigés en règle». Du côté de la gare routière de Ziguinchor, principal point de départ des véhicules de transport de passagers qui font la navette entre Ziguinchor et les autres localités de la Guinée Bissau, ces tracasseries sous fond de raquette ont même fini par créer un sentiment de «Cedeao sceptiques».
Pour beaucoup des acteurs du transport que nous y avons rencontrés dans le cadre de cette enquête réalisée grâce au fonds d’appui au journalisme d’investigation de l’École supérieure de Journalisme, des métiers de l’Internet et de la Communication (EJICOM), pensent que la Cedeao est pour les bureaucrates. «La libre circulation des personnes et des biens est juste un slogan. Aucun des deux pays ne respecte les textes communautaires puisque les paiements sans reçu sont maintenant érigés en règle», déplore Papis Touré, président de la Gare routière de Ziguinchor. «Chaque pays applique ses lois sur son territoire», appuie son collègue Baboucar Coly dit Doudou, médiateur de la gare routière qui précise que les forces de sécurités profitent de la situation irrégulière (défaut de certain documents ou visite techniques) de certains véhicules de transport sur cette ligne pour dicter leur propre loi au niveau de leurs points de contrôle.
Estimant ces points de contrôle à trois (dont 2 fixes et un mobil) sur les quinze kilomètre qui relient Ziguinchor au poste frontalier de Mpack, les chauffeurs nous ont informés qu’ils donnent un mandat de 1000Fcfa aux agents en faction lors de chaque voyage (aller comme retour). Pour les deux postes de contrôle fixe, il s’agit de celui érigé à l’entrée de la commune de Ziguinchor, dans le quartier de Kandialang et celui de Kantene, sous le contrôle respectif des agents du poste de police de Yamatogne et leurs collègues de la Gendarmerie nationale. S’agissant du poste mobile géré par des éléments du commissariat central de Ziguinchor, son emplacement est tantôt à l’intersection en face à la résidence du procureur de la République tantôt à celle du cimetière musulman de Belfort. Toujours, sous la couverture de l’anonymat, par peur des représailles, ils ont également expliqué vivre la même situation, de l’autre côté de la frontière, avec des éléments de la Douane Bissau-guinéenne et parfois de la Garde nationale, à l’entrée de certaines grandes localités, notamment : Jegue, Sao Domingo et Boula.
Principaux vecteurs des échanges commerciaux par voie terrestre entre le Sénégal, la Gambie et la Guinée Bissau, les chauffeurs de véhicules de transport de marchandises sont les plus grandes victimes de ces pratiques. Nombre d’entre eux que nous avons rencontrés sur le boulevard de la 54, entre la place Aline Sitoé Diatta et le poste de paiement de la taxe municipale à Kandialang, racontent que rien que sur les 15 Km qui séparent Ziguinchor de Mpack, ils dépensent 5000 Cfa lors du contrôle mobile au niveau de l’intersection résidence du procureur et du poste de Kandialang. Ces derniers sont également les plus grands contributeurs des fonds illicites au niveau de ce corridor avec 48 000 FCFA par voyage entre Ziguinchor et Bissau. Ce montant est reparti comme suit : 1000 FCFA au niveau de poste de contrôle de la police à Kandialang, 2000Fcfa pour des gendarmes à Kanténe et 45 000 FCFA qu’ils versent à un passeur qui se chargera de les escorter de Jégue à Bissau
«ON N’A PAS IMPOSE LES 1000F ENCORE MOINS DES LAISSEZ-PASSER»
Le 25 octobre dernier, après neuf jours d’observation et d’échange avec des voyageurs dans la zone tampon séparant la barrière en fer de l’armée sénégalaise et la corde attachée entre un poteau du poste de l’armée Bissau guinéenne et un tronc d’arbre situé au bord de la route reliant les deux frontières, nous avons pris contact avec les responsables des deux postes. Interpelés sur ces témoignages, des agents de la Police des frontières en faction au niveau du Poste de police de Mpack réfutent toute tracasserie sur des voyageurs. «La libre circulation des personnes et des biens est une réalité à Mpack pour tous les ressortissants des pays membres de la Cedeao. La seule présentation de la carte d’identité Cedeao est acceptée pour l’entrée sur le territoire sénégalais. Aussi le carnet international de vaccination n’est plus exigé comme condition d’entrée pour les citoyens de la Cedeao conformément au protocole 2014», a indiqué un des responsables du poste de Police frontalier de Mpack. «Notre directeur a formellement interdit le paiement des laissez-passer pour les citoyens de la Cedeao. Des sessions de sensibilisation à l’endroit du personnel sur la mise en œuvre des textes sur la libre circulation des ressortissants de la Cedeao sont régulièrement organisées», insiste-t-il, avant d’ajouter dans la foulée : «Si nous délivrons ces laissez-passer, c’est pour éviter des problèmes aux citoyens sénégalais qui se rendent en Guinée. Car, nos collègues de l’autre leur exigent de présenter ce document avant de passer à défaut, on leur fait payer 2000f. À un moment donné, sur instruction de notre directeur, on avait même arrêté sa délivrance mais à force de nous le réclamer nous avons fini par accéder à la demande nos citoyens sénégalais en le réintroduisant. On n’a pas imposé 1000Fcfa, encore moins de laissez-passer, même si chaque jour nous recevons des réclamations des Sénégalais qui nous demandent de faire la même chose avec les Bissau-Guinéens en guise de représailles». Contacté, le commandant, chef de poste de la police de l’immigration Bissau guinéenne, tout en nous assurant que la libre circulation des personnes et des biens est une réalité vécue au niveau de leur poste, a exigé une lettre d’autorisation de sa hiérarchie pour pouvoir répondre à nos questions.
«LE TRAVAIL ASSIGNE A NOS ELEMENTS EST DE CONTROLER LES DOCUMENTS AFFERENTS A LA CONDUITE ET LES HABITACLES DES VEHICULES»
Après les responsables des deux postes frontaliers, nous avons également fait un tour au niveau du poste de police de Yamatogne. Sur place, nous avons été reçus par un des responsables du Poste. Tout en confirmant la dévolution du poste de contrôle de Kantène à leur poste de Police, il a cependant a été très clair, en affirmant : «Pour nos éléments positionnés à ce niveau, le travail qui leur a été assigné est de contrôler les documents afférents à la conduite et les habitacles des véhicules entrant ou sortant de la commune». Poursuivant son propos, il a ajouté que le choix de contrôler ou pas telle voiture relève de l’appréciation de l’agent en poste. A la question de savoir pourquoi, tous les chauffeurs qui fréquentent ce corridor, arrivés à hauteur de ce poste s’arrêtent systématiquement puis descendent et vont à l’intérieur de la case abritant le poste de police en laissant l’agent sur la route, il répond : «Les chauffeurs descendent certainement pour payer la taxe municipale auprès des agents municipaux. Si un agent est pris en train de se donner à de telles pratiques, il sera sévèrement sanctionné. On ne tolère pas ce genre de pratiques de la part de agents qui sont des fonctionnaires de l’Etat et sont régulièrement payés». L’absence de réponse à notre courrier adressée à Monsieur le Haut Commandant de la Gendarmerie, Directeur de la Justice militaire, le 23 octobre 2019, ne nous a pas permis d’avoir l’avis de ce corps dont des agents sont également pointés du doigt.
CES FAITS QUI CONTREDISENT LA VOIX OFFICIELLE
Il faut dire qu’en dépit des éclairages apportés par les différents responsables des services publiques cités dans cette enquête, il demeure que le fléau des tracasseries frontalières sont bien une réalité de part et d’autre des deux frontières. En plus, il faut noter que contrairement aux explications de la police de Yamatogne, l’arrêt systématique des véhicules de transport de passagers, à hauteur du poste contrôle police à l’entrée de la commune de Ziguinchor à Kandialang, ne concerne nullement le paiement de la taxe municipale soldé à la sortie de la gare. S’agissant des 1000 Fcfa de laissez-passer prélevés sur des citoyens voyageurs à Mpack et à Jegue, cette pratique est plus qu’actuelle. Et ce, malgré la présence du côté de la frontière d’un panneau installé par les responsables de la maison de la Cedeao, en collaboration avec l’administration territoriale et leurs collègues de la Guinée Bissau, rappelant aux usagers de refuser de payer 1000Fcfa. Durant les 3 semaines passées sur place, nous avions été invités à plus de 4 reprises à payer 1000Fcfa par les agents de la police de l’immigration. En partance pour Bissau le 26 octobre dernier, nous avons été témoin au niveau du poste de Mpack du paiement de ces 1000 Fcfa par 03 Guinéens et 2 Bissau-Guinéens avec qui nous avons partagé le même véhicule de transport. Contrairement à nous autres sénégalais qui avons reçu gratuitement le laissez-passer, eux, ils ont été invités à débourser chacun 1000Fcfa. Mais une fois de l’autre côté de la frontière, à Jegue, nous avons commencé par montrer nos documents de voyage aux militaires qui nous ont demandé de passer. Mais arrivé à hauteur de la police de l’immigration qui se trouve à un jet de pierre de la position de l’armée, ils nous ont séparés comme le berger sépare les brebis et les boucs. En effet, en voyant nos documents d’identité, l’agent s’est empressé de les confisquer avant de nous inviter à le suivre à l’intérieur du bâtiment abritant leur poste d’enregistrement tout en demandant aux 2 Bissau-Guinéens de passer sans être enregistrés sur le registre des flux. Une fois sur place, après avoir enregistré nos données, ils ont demandé les laissez-passer qu’ils ont cachetés avant de nous demander de payer chacun 1000Fcfa. À notre grand étonnement, l’agent rétorque en langue créole : «d’où venez-vous ? Est-ce que les Bissau-Guinéens ne paient pas aussi à Mpack ?».
DES CENTAINES DE MILLIONS PORTES DISPARUS DU TRESOR ET…
Même si on n’en parle pas très souvent, il n’en demeure pas moins que les tracasseries policières sur le corridor Ziguinchor Guinée Bissau constituent un business très lucratif pour les agents des forces de défense et de sécurité sénégalais et bissau-guinéens dans le dos des usagers et du trésor public des deux pays puisque ces fonds détournés servent à couvrir des infractions routières. En effet, si on se base sur les données des flux migratoires au titre de l’année 2018, reçus des responsables du poste de police de Mpack mais remises en cause par des responsables du tableau Guinée-Bissau à la gare routière de Ziguinchor, c’est quelques 350 482 000f soustraits des poches de pauvres citoyens et non reverser dans les caisses des trésors publics du Sénégal et de la Guinée Bissau. La répartition de ce pactole entièrement disséminé par des agents de police sénégalaise et Bissau Guinéenne entre Ziguinchor et Bissau se présente comme suite : 288 889 000f Cfa représentant le cumul des 1000f payés au titre de laissez-passer par les 288 889 enregistrés au poste de police frontalier de Mpack dont 149 381 sénégalais et 139 508 étrangers. À cette somme, s’ajoute aussi 50 175 000 FCfa qui représentent le cumul des 5000f Cfa de mandats que des chauffeurs de 10 035 véhicules de transport de passagers enregistrés toujours au poste de police frontalier de Mpack disent verser au niveau de chaque point de contrôle policier le long de ce corridor de part et d’autres deux pays.
La répartition de cette somme est de 20 070 000f pour la partie sénégalais dont nous avons pris en compte que les deux postes fixes et 30 105 000f pour la Guinée Bissau pour ces trois postes fixes à Jegue, Sao Domingo et Boula. L’autre part de ce montant est celui pris chez les conducteurs des 2 946 véhicules de transport de marchandises qui ont transité par le poste de Mpack. Principaux acteurs des échanges commerciaux par voie terrestre entre le Sénégal, la Gambie et la Guinée Bissau, ces derniers sont également les plus grandes victimes de la tracasserie policière au niveau de ce corridor avec 50 643 000f. Ce montant est le cumul des 48 000 Fcfa perdus lors de chaque voyage entre Ziguinchor et Bissau en raison de 3000f pour les forces sénégalais : 1000f au niveau de poste de contrôle de la police à Kandialang, 2000f pour des gendarmes à Kanténe. Et 45 000f donnés à un passeur qui se chargera de les escorter de Jégue à Bissau. Rencontrés à Bissau dans leur quartier général situé derrière le siège de la Police judiciaire et de l’immigration, des passeurs ont confirmé les 45 000f représentant les frais d’escorte sur le territoire Bissau-Guinée. Ils précisent toutefois que ce montant n’est pas fixe mais évolue en fonction de la facture des marchandises chargées mais aussi des périodes, même si le chargement dispose de tous les papiers relatifs au droit de douane. Par ailleurs, ils ont également précisé que ce montant est entièrement supporté par les commerçants convoyeurs de marchandises
En dernier lieu, les 10 950 000f représentant le 30 000f par jour versés par les taxis clando qui font la navette Ziguinchor-Mpack aux agents de la police et de la gendarmerie pendant les 365 jours de l’année 2018. Avec un parc d’environs 38 véhicules répartis en deux groupes : A et B avec au moins 10 véhicules par jour sur le départ, les chauffeurs de taxi clando contribuent également à ce business de la route. «Nous payons comme tout le monde. Le matin, chaque véhicule qui prend départ ici (case de femmes en face Camp militaire) ou à Mpack, arrivé au poste de contrôle de Kandialang et de Kanténe paie 1000f. Les gendarmes et les policiers qui montent au niveau de ces deux postes ont les noms et numéro de téléphone de tous les chauffeurs de notre garage. Si tu ne donnes pas, ils t’attestent parce que nous n’avons pas de licence. Au point de contrôle de Kandialang, nous donnons 2000f dont 1000f pour l’agent qui monte le matin et celui qui le relève le soir», informe l’un des chefs de garage.
IMPACT NEGATIF SUR LE COUT DE CERTAINS PRODUITS AU MARCHE DE BANDE
Pour avoir une idée claire sur l’impact ou non des tracasseries policières sur le coût de certains produits, nous avons ainsi saisi l’occasion que nous offrait notre présence à Bissau pour faire un tour au grand marché de Bandé. Des échanges avec quelques commerçants qui s’approvisionnent à partir de la région de Ziguinchor et Dakar ont permis de voir une variation soutenue au niveau des prix de certains articles comme des matelas orthopédiques (140/190), des oreillers et chaises en plastique. Alors que leur prix d’achat respectif est de 75 000f, 3000f et 2800f, ils sont vendus aux Bissau-Guinéens à 100 000f, 5500f et 4000f. Du côté des commerçants, on justifie cette variation par un souci de compensation des frais de transport qui coûtent trop cher à cause du non-respect des lois de la Cedeao par des agents des forces de sécurité.
LE MARCHE DE MPACK BLOQUE
Le village de Mpack n’est pas également épargné par les effets collatéraux du non-respect des textes de la Cedeao sur la libre circulation des personnes et des biens au niveau du corridor Ziguinchor-Guinée Bissau. Selon des femmes commerçantes (banas-banas) rencontrées sur place, cette pratique est à l’origine de la fermeture du marché hebdomadaire de Mpack construit en 2004 pour un budget de 37.362.632 FCFA. Interpellés lors d’une rencontre sur la libre circulation des personnes et des biens au niveau de cet axe, Malang Gassama, maire de la commune de Boutoupa dont le village de Mpack fait partie du périmètre administratif, a indiqué que sa commune éprouve d’énormes difficultés à faire fonctionner le marché hebdomadaire de Mpack du fait des tracasseries. «Nos populations qui fréquentent cet axe routier éprouvent d’énormes difficultés au niveau des postes frontaliers. On parle de tracasseries au niveau de la police des frontières qui leur fait payer 1000Fcfa. Cette situation a un impact très négatif sur l’économie de notre commune. Puisque du fait de ces tracasseries, le marché hebdomadaire de Mpack est fermé depuis. La circulation entre les deux postes frontaliers n’est pas fluide et les populations de l’autre côté ne peuvent pas traverser la frontière pour venir écouler leurs produits», a-t-il déploré. Et de poursuivre : «Les commerçants Bissau-Guinéens qui quittent leur pays avec de l’huile de palme, on les oblige à payer la taxe au niveau des Eaux et forêts puis la Tva à la douane et 1000Fcfa à la police des frontières, le tout cumulé aux frais de transport, il sera très difficile pour eux d’écouler leurs marchandises. C’est donc tous ces frais qui les ont poussés à ne pas traverser la frontière pour venir écouler leurs produits au marché de Mpack».
UNE REELLE MENACE SUR LA SECURITE DES PAYS
Au-delà du manque à gagner aussi bien pour les citoyens, victimes tous les jours de ces tracasseries routières qui touchent la plupart des corridors ouest africain, ce fléau pose également un réel problème de sécurité. À Mpack, beaucoup de personnes pour ne pas à payer les 1000 Fcfa contournent les deux postes frontaliers par la voie de la brousse. Ainsi, avec 500Fcfa, ils paient des motos djakarta qui les transportent directement à Jegue sans passer aucun contrôle. Cette situation présente un véritable danger pour la sécurité de nos États, surtout en cette période où les autorités semblent relever le niveau de surveillance de la menace terroriste et des trafiquants de drogue.
UN FLEAU QUI TOUCHE PRESQUE TOUS LES PAYS DE LA ZONE CEDEAO
En dépit de son ampleur sur l’axe Ziguinchor-Bissau, ces tracasseries sur les axes routiers et frontaliers n’est toutefois pas une exclusivité des gardes frontaliers des secteurs de Mpack et Jegue. À la frontière nord avec la Gambie, c’est encore plus répugnant puisque les étrangers en partance pour Dakar paient 4000Fcfa dont 1000f respectivement à Sénoba, Soma, Farafenni et Keur Ayip. Telle une maladie très contagieuse, il est difficile de trouver un corridor reliant deux Etats ou une frontière dans la zone ouest africaine épargné par ce fléau. Aujourd’hui, seul le Bénin affiche des performances remarquables. Depuis 2017, le pays du président Patrice Talon est régulièrement cité en exemple par les rapports du comité «Task force» de la Cedeao pour le respect du protocole de la libre circulation des biens et des personnes. Pendant ce temps, des pays comme le Mali, le Sénégal, la Gambie, le Ghana et Guinée Bissau, continuent eux de battre les records des mauvais élèves de la Cedeao. D’ailleurs, en 2017 déjà, le rapport de l’Observatoire des pratiques anormales (OPA) sur les principaux corridors de l’UEMOA présentait le corridor Dakar-Bissau comme un mauvais exemple. Pour cause, la moyenne de 39 postes de contrôle sur 1.052 km, soit environ 4 postes sur 100 km constaté par la mission. Ce corridor est suivi par trois autres impliquant le Sénégal. Il s’agit du corridor Bamako-Dakar via Diboli, du corridor Bamako-Dakar via Moussala.
DES POSTES DE CONTROLE FRONTALIER JUXTAPOSES POUR ENDIGUER LE MAL SUR L’AXE MPACK-JEGUE
La directrice de l’intégration régionale et le député Léopold Dasylva confirment À Bissau, après le rendez-vous avorté avec le directeur général de la police de l’immigration en voyage à l’étranger, nous avons rencontré quelques autorités civiles dont la directrice de l’intégration régionale, Cristina da Silva PEDREIRA et le député du PAICG élu sur la liste de la diaspora Bissau Guinéenne, Léopold Dasylva, qui avait eu en 2016 des altercations avec des agents de la police des frontières sénégalaise en poste à Mpack. Dans son bureau situé dans les locaux du Secrétaire d’Etat au Plan et à l’Intégration Régionale, sis au quartier général du Gouvernement Bissau Guinéen dit (Palácio do Governo : Palais du gouvernement en langue portugaise), où elle nous a reçu, Cristina da Silva PEDREIRA a indiqué que ce problème qui persiste malgré les efforts de sensibilisation des forces de sécurité ne date pas d’aujourd’hui. En 2007, explique-t-elle, sa direction, dans le sens d’attirer l’autorité sur les méfaits de ces pratiques a organisé une compagne de recensement des voyageurs à la gare routière de Bissau. Les résultats de cette campagne sur 12 mois a permis selon elle, de trouver un flux de 49 000 personnes soit donc, 49 000 000 Fcfa que se sont partagés les agents des forces de sécurité de nos deux pays. Poursuivant, elle a informé la mise en œuvre de nouvelles mesures par la Cedeao avec la construction de postes de contrôle frontaliers juxtaposés dotés de caméra pour démasquer les agents de la police véreux. Pour sa part, l’honorable député, Léopold Dasylva, indiquant consacrer totalement son mandat à la lutte contre ce fléau, a annoncé la reprise de ses activités de sensibilisation et plaidoyer auprès des gouvernements sénégalais et Bissau- guinéen après la présidentielle en Guinée Bissau.
MACKY BERNE SON MONDE
La conséquente des divers moments du dialogue national lancé par le chef de l'Etat depuis son arrivée au pouvoir semblent davantage favoriser le maître du jeu que les autres parties prenantes
La main tendue du président de la République, depuis son avènement à la magistrature suprême en 2012, a bien fini de susciter interrogations et suspicions chez bien d’acteurs de la scène politique (partis comme observateurs). Pour cause, la conséquente des divers temps du dialogue national lancé par Macky Sall, depuis lors, semblent plus favoriser le maître du jeu que les autres parties prenantes.
Quelles sont les réelles intentions des parties prenantes et les véritables objectifs du dialogue national institutionnalisé par le chef de l’Etat Macky Sall pour chaque 28 mai? Le dialogue national est-il pertinent dans un contexte où le pays est relativement stable ? Quels sont les axes prioritaires autour desquels les acteurs devraient se pencher ? Quels sont les attentes des Sénégalais? Ces différentes questions posées par nombre d’observateurs, au lendemain de la réélection du président Macky Sall marquée par la main tendue à l’ensemble des forces vives pour un dialogue sans exclusive, semblent trouver peu à peu des réponses. Ou du moins, les objectifs visés par le chef de l’Etat, à travers cet appel au dialogue, paraissent clairs, au vu des derniers développements concernant le dialogue national et ses effets sur la redistribution des cartes au sein de la classe politique.
Lors du lancement du dialogue national, l’idée avancée était de trouver des consensus forts pour rendre le processus d’émergence irréversible grâce à une stabilité politique du pays. La cause, les résultats de la présidentielle de février 2019 avaient été contestés par l’ensemble des 4 candidats de l’opposition, créant ainsi un climat politique tendu.
Tout compte fait, ce dialogue a permis l’ouverture du gouvernement à l’opposition, notamment à Idrissa Seck, leader du parti Rewmi et à Oumar Sarr, ancien du Pds. Ce qui suscite des interrogations somme toute légitimes sur les objectifs réels de ce dialogue national et/ou politique, sachant que, non seulement il y a eu des précédents, mais le déroulement dudit dialogue et les lenteurs notées dans la mise en œuvre des recommandations et autres points d’accord, posent problème.
En effet, la presse fait état des travers de ce dialogue national avec notamment la libération des locaux occupés par le président de la commission du dialogue national, Famara Ibrahima Sagna, faute de budget. Il s’y ajoute le silence total des autres commissions mort-nées du dialogue à l’exception de celle du dialogue politique, seule à avoir déposé un rapport sur la table du président Sall. Le démarrage des travaux de l’audit du fichier et de l’évaluation du processus électoral, premiers points à obtenir un consensus de la part des acteurs prenant part à ce dialogue politique, dès les premières sessions, traine toujours. Toute chose qui oblige un énième report des élections locales, d’autant plus que l’opposition en avait fait une de ses conditions pour sa participation aux prochaines joutes. Ce scepticisme sur les réelles motivations du chef de l’Etat concernant sa stratégie de la main tendue à son opposition et aux autres forces vives de la Nation s’explique par les résultats obtenus lors des précédentes rencontres.
Pour rappel, alors que le chef de l’Etat avait indiqué vouloir «des consultations inclusives sur des questions exclusivement d’intérêt national», le dialogue politique du 28 mai 2016, qui avait connu la participation d’une partie de l’opposition, avait simplement abouti à la libération par grâce présidentielle de Karim Wade. Mieux, ce dialogue tenu deux mois seulement après le référendum, devait servir de pare-feu contre les vives critiques de l’opposition et d’organisations de la société civile, concernant son renoncement de s’appliquer la réduction de son mandat de 7 à 5 ans, conformément à sa promesse électorale.
Quid du dialogue initié en 2017, après les élections législatives chaotiques du 30 juillet 2017 ? Le président Sall refuse catégoriquement d’accéder à la requête de l’opposition de nommer un ministre de l’Intérieur non affilié à un parti. C’est dans ce contexte de rupture de confiance entre les différents acteurs politiques que le chef de l’Etat a imposé le parrainage sans concertation, qui durcit les conditions pour pouvoir concourir aux différentes élections.
La loi sera votée sans débat, les manifestations de l’opposition sont réprimées, et les leaders arrêtés. Aujourd’hui que, sur la base du dialogue national, le gouvernement a été ouvert à des forces de l’opposition et que les choses trainent encore par rapport à la matérialisation des points de consensus obtenus, ou encore concernant les autres points sensibles non encore discutés et les autres commissions du dialogue national mort-nées, le doute sur les réelles motivations du dialogue reste tout aussi légitime.
LE «DOR DORAAT» DE MBAGNICK NDIAYE
Mbagnick Ndiaye a surplombé, ce samedi 19 janvier, le judo africain en s’emparant de la médaille d’or du championnat d’Afrique de judo qui a pris fin hier, dimanche, à Antanarivo.
Mbagnick Ndiaye a surplombé, ce samedi 19 janvier, le judo africain en s’emparant de la médaille d’or du championnat d’Afrique de judo qui a pris fin hier, dimanche, à Antanarivo. Le poids lourd sénégalais a sorti le grand jeu en battant en finale l’Algérien Mohamed Sofiane Belrekaa (+100 kg) en passe de devenir son grand rival dans cette catégorie et depuis 2018.
C’est en effet devant le même adversaire que le champion sénégalais avait réussi à décrocher sa première couronne. En rééditant son exploit, le Sénégalais confirme son hégémonie dans le judo africain depuis maintenant six années.
Le Double champion d’Afrique avait remporté sa première médaille continentale en 2014 avec la médaille de bronze des -100 kg aux championnats d’Afrique de Judo à Port Louis avant de réaliser la même performance en 2017 à Antananarivo aux championnats d’Afrique, cette fois chez les plus de 100 Kg. I
Il connaitra la consécration sur les tatamis d’Afrique du Sud en offrant au Sénégal le titre continental qu’il n’avait plus gagné depuis 23 ans. Mais aussi en confortant sa domination continentale par la médaille d’or des Jeux africains 2019. En plus de ces titres, Mbagnick Ndiaye a marqué des points puisqu’il s’ouvre du coup la qualification aux Jeux olympiques de Tokyo 2021 au Japon.
Avant l’unique breloque en or du Sénégal, Monica Sagna est montée au podium en remportant la médaille de bronze chez les plus de +78 kg dames.
Les Championnats d’Afrique de Judo ont été bouclés ce dimanche avec les compétitions en équipe mixte.
A cette occasion, ce sont les tireurs algériens qui se sont imposés en dominant en finale le Sénégal. La team sénégalaise composée de Mbagnick Ndiaye, Monica Sagna, Saliou Ndiaye (-81 kilos)Mor Talla Gaye (-66 kilos) et Anna Siga Faye (-63 kilos) a perdu sur le score de 3 victoires à 2.
LA COVID-19 ET L’EXPLOSION D’UN PUITS DE GAZ NATUREL À LA UNE
Dakar, 21 déc (APS) – La flambée des cas de coronavirus et de décès liés à cette maladie et l’explosion d’un puits de gaz naturel à Ngadiadia, dans la commune de Notto Gouye Diama, sont les sujets en exergue dans les quotidiens reçus lundi à l’APS.
Le journal Les Echos sonne l’alerte : ‘’Une véritable catastrophe s’annonce’’ dans le pays qui a déjà enregistré 1093 cas de coronavirus et 24 décès en seulement 10 jours.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a déclaré, dimanche, 88 cas supplémentaires de Covid-19 et 4 décès. Le nombre de personnes ayant contracté le virus s’élèvent à ce jour à 17.758 depuis le début de l’épidémie au Sénégal, selon les autorités sanitaires.
Selon Source A, les laboratoires d’analyse sont ‘’en alerte’’ alors que le pays a connu ‘’8 décès en 48h, au total 365 morts ; 26 cas graves et 199 tests positifs au moment où apparait une nouvelle souche du virus’’.
’’L’Etat est sur le qui-vive’’, estime L’Observateur qui rapporte 8 cas de décès durant le weekend. Selon le journal, le ministre de la Santé a convoqué une réunion d’urgence ce lundi.
Le quotidien L’As parle d’un ‘’week-end macabre’’ avec 8 décès et prés de 200 nouveaux cas de Covid-19. Dans cette période de pandémie, le journal relève aussi ‘’le dilemme cornélien’’ du chef de l’Etat à l’occasion des évènements comme le Magal, le Gamou et Noël.
Selon le journal, ‘’les dernières mesures prises par le ministre de l’Intérieur (….) dans le cadre de la lutte contre la propagation de la Covid-19 font toujours débat surtout chez beaucoup de fidèles chrétiens qui n’arrivent pas à digérer l’interdiction des rassemblements en cette veille de Noël alors que l’Etat avait fermé les yeux lors du Magal de Touaba’’.
Dans le journal Vox Populi, le directeur du centre des opérations d’urgence, Docteur Bousso, affirme : ‘’Il faudra nous préparer à une troisième, une quatrième vague’’ tant qu’il n’y aura pas de vaccin contre la Covid-19.
Le même journal revient sur l’explosion d’un puits d’hydrocarbure à Ngadiadia. ‘’Le gaz brûle, Ngadiadia transformé en torchère’’, affiche en Une Vox Populi qui écrit : ‘’Situé dans la commune de Notto Gouye Diama, le puits de gaz a pris feu samedi et est toujours en flammes. Les unités d’intervention peinent à contrôler le feu faute d’équipements adéquats’’.
‘’Peur bleue à Ngadiadia’’, titre Enquête qui rapporte que ‘’l’explosion d’un puits de gaz, en phase test, ce samedi, a fait un blessé grave à Ngadiadia dans la commune de Notto Gouye Diama (…). Le maire de cette localité crie au scandale ; la tutelle annonce qu’ils essaient d’éteindre le feu et de boucher le trou par où passe le gaz’’.
Sur le même sujet, Le Quotidien titre : ‘’Puits de peur’’. ‘’Week-end cauchemardesque à Ngadiadia (…) après l’explosion d’un puits de la société de gaz naturel Fortesa, blessant un agent américain de l’entreprise. Le feu qui ne peut être éteint que par des spécialistes avec des techniques bien déterminées, n’est pas facile à maitriser’’, écrit le journal.
’’Les populations ont dénoncé (….) l’insécurité dans laquelle elles se trouvent (…) et se sont offusquées du mutisme des autorités face à cette situation explosive’’, relève encore la publication.
Dans son édition du jour, Le Soleil livre en exclusivité le rapport du président du Comité de pilotage du dialogue national, Famara Ibrahima Sagna, transmis au chef de l’Etat, à la date du 31 juillet 2020.
Famara Ibrahima Sagna a transmis son rapport ‘’avant la cessation d’activités de son équipe de collaborateurs à la même date’’, précise le journal.
Par Amadou Lamine Sall
19 ANS QU’IL DORT, L’ENFANT DE JOAL
Au poète se sont ajoutés le soldat, le professeur, le penseur, l’homme d’État et l’homme politique. Senghor était une totalité. Il est un modèle. Avec le temps et le recul, tous ceux qui le critiquaient sans le lire, sont devenus des rossignols
«Nous avons besoin de phares pour éclairer nos routes et orienter nos destins » ! Comme tel, nous apparaît encore et encore la figure de Léopold Sédar Senghor. La question n’est pas quelle trace laisser, mais quelle durabilité aura cette trace dans l’histoire. Ce qui fait la marque de Sédar, c’est qu’il appartient désormais à « tous les continents, à toutes les époques, à toutes les cultures ». On a eu tort de le prendre pour un « toubab », un Blanc.
Pour ceux qui savent, introduits dans son intimité, Senghor n’a jamais été un « toubab » au sens moqueur et méchamment critique. Le zèbre comme le tigre ne peuvent se débarrasser de leurs zébrures. Sédar ne s’en est jamais débarrassé. Il y a plutôt ajouté les zébrures des autres races et cultures pour être une mosaïque, une synthèse.
Sa soif de métissage et d’universalité en attestent. Quand nous pensons à lui, comme aujourd’hui que nous célébrons les 19 ans de son grand sommeil -2001- 2020-, nous ne pouvons pas ne pas également penser à tous ses merveilleux êtres que l’histoire n’a pas inscrite à son fronton : « des paysans au savoir magnifique, des ouvriers durs à l’effort, des fonctionnaires intègres, des artisans de génie, des instituteurs passionnés, des médecins et des infirmières prêts à tous les sacrifices, des journalistes courageux, des héros oubliés ayant sacrifié leur vie pour notre liberté et notre confort ». Ce pays doit des tombes à nombre de ses enfants ! Senghor n’était pas un homme. C’était un poète.
Les hommes sont mortels. Voilà comment il a échappé à la mort. Lui-même et de haute voix, nous disait, je le cite de mémoire : « Si on devait garder de moi quelque chose, que ce soit alors mes poèmes ». Il est bon de rappeler que c’est bien un poète qui a bâti le Sénégal moderne. Ce n’est pas peu quand on sait combien les poètes sont raillés.
Au poète se sont ajoutés le soldat, le professeur, le philosophe, le penseur, l’homme d’État et l’homme politique. Senghor était une totalité. Il est un modèle. Le plus difficile est d’être un modèle. Le modèle est un phare. Il est « source de jubilation ». Il est « grandeur de l’esprit ». Avec le temps et le recul, tous ceux qui le critiquaient sans le lire, sont devenus des rossignols. Mon cher poète bien-aimé, que te raconter de l’année 2020 qui s’achève ?
Ton pays le Sénégal continue sa marche forcée vers le développement. Abdou Diouf, Abdoulaye Wade sont passés. Ils n’ont pas refermé la porte. Ils l’ont laissé ouverte. Macky Sall est entré. Que dire de lui, sinon qu’il est au champ. Il laboure. Attendons qu’il sorte du scanner. Attendons les résultats. Puisse Dieu exaucer nos prières pour lui. Qu’IL l’inspire et le guide ! Mon cher poète, il avait tenu à venir personnellement avec son épouse boréale, saluer Colette Senghor qui te rejoignait à Bel-air. A ton seul nom, Moustapha Niasse l’assoiffé de Senghor peut en témoigner, le président Sall loue et honore tout ce qui te grandit et perpétue ta pensée.
Que personne ne nous empêche de le dire et d’en témoigner. Mon cher poète, pour te porter des nouvelles de la République et du monde, notre espace politique est en perpétuelle mutation. La majorité présidentielle rassemble large pour dégarnir les fourreaux. L’opposition, ou ce qui en reste, résiste. Il le faut. Elle est utile en démocratie. Il ne faut pas taillader la démocratie. La taillader, c’est taillader l’image glorieuse de notre pays. Senghor était habile pour avaler son opposition. Abdou Diouf avait fait de son traumatisant et bien futé opposant Abdoulaye Wade, un allié intermittent, pour respirer un peu. Macky Sall tisse sa toile, ouvre sa ruche pour que le miel enivre. Sa main ne tremble pas. Les jeux sont ouverts. Il est dans son rôle.
Le 3ème mandat du président fait débat. Qui de la Cour Constitutionnelle ou du peuple saisi par référendum, donnera un 3ème mandat à un Président qui est en train de mettre la table pour tous ses opposants ? Qui rassemble, unit et qui unit fédère et qui fédère gagne les coeurs. Allons-nous assister à un miracle jamais réalisé dans l’histoire politique du Sénégal, où majorité et opposition voteraient le « rabiot » pour le président sortant, c’est à dire lui donneraient un mandat de plus ? Mais en échange de quoi et comment ?
Et quelle sera la posture du peuple sénégalais ? La fiction est ouverte, le rêve à la fois permis et interdit. Nous vous tiendrons informé mon cher poète de la suite des jeux de cartes du « sorcier » Macky Sall et du tranquille, imprévisible et redoutable peuple sénégalais. Qui disait que l’eau et la soif se complètent ?
Rien n’est figé en politique ! Au Sénégal, les combinaisons et les alliances politiques sont désormais inséparables d’une accession au pouvoir. Macky Sall en a pris acte mais il n’en est pas prisonnier. Pourquoi n’a-t-il pas choisi un successeur ou un héritier politique, comme vous, vous l’aviez fait, mon cher poète, pourrait-on se demander ? Jacques Attali invoquant François Mitterrand Président en exercice, nous donne une esquisse de réponse : « S’il avait refusé de se choisir un successeur ou un héritier, c’est parce que tout héritier, qu’il le veuille ou non, incarne la mort. Mais cette « mort » n’est finalement rien d’autre que « le sourire de la liberté ».
Que l’essentiel pour nous restent la paix et l’honneur du Sénégal ! Mon cher poète, l’actualité nationale et mondiale est plombée par un terrifiant virus nommé Covid19. Il a arrêté tous les cadrans, déréglé les horloges, cloitré les peuples, donné des béquilles à l’économie, mis en insomnie les gouvernants, accéléré la science, perturbé la sérénité de la recherche, creusé à outrance des tombes et embouteillé les cimetières. Le monde va mal. Très mal. Nous avons appris cher poète et si cher maître, qu’il s’agit, dans toutes civilisations, de construction culturelle d’abord, pour mieux s’armer contre l’- hégémonisme, la déculturation, la déperdition, le doute, la peur, la démission. « Tout est culture. Le reste n’est qu’économie ».
Voilà ce que vous nous avez appris cher poète. Alors, face à ce monstre invisible de Covid19 qui terrorise l’humanité, riches et pauvres, nous devons nous réfugier dans ce que nous avons de plus puissant, de ce qui nous fait prosterner devant la nature. Oui, la nature est notre avenir. Mon cher poète, 114 ans vous auriez eu sur terre en cette année 2020 ! Mais vous ne nous avez jamais quitté. Vous ne nous quitterez jamais. Le soleil se lève avec vous dans nos cœurs et ne se couche jamais en nous. Ceux qui prononcent votre nom ou s’attardent sur vos œuvres et la cave d’or de vos pensées, ne voient jamais le soleil se coucher. Il y a longtemps que votre nom apaise nos cœurs et porte notre pays bien loin. Que Dieu pare votre séjour en Son Paradis ! Dors Sédar. Dors. Nous veillons en attendant nous aussi l’horaire du songe. Un jour.