SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
27 juin 2025
CE QUE L'ON SAIT DE LA NOUVELLE SOUCHE PLUS CONTAGIEUSE DU CORONAVIRUS
Le Royaume-Uni a informé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de la propagation « jusqu’à 70 % » plus rapide de la nouvelle souche, selon le premier ministre, Boris Johnson
L’apparition au Royaume-Uni d’une nouvelle souche du coronavirus SARS-CoV-2, vraisemblablement beaucoup plus contagieuse que les autres, inquiète les épidémiologistes. Le ministre de la santé britannique, Matt Hancock, a estimé dimanche 20 décembre que cette variante était « hors de contrôle », justifiant ainsi le reconfinement de Londres et d’une partie de l’Angleterre, reconfinement qui pourrait selon lui durer jusqu’à la mise en place généralisée de la campagne de vaccination.
« Nous devions reprendre le contrôle, et la seule manière de le faire est de restreindre les contacts sociaux », a déclaré Matt Hancock sur Sky News. « Ce sera très difficile de garder [cette souche] sous contrôle jusqu’à ce qu’un vaccin soit déployé », a-t-il ajouté. La nouvelle souche du virus serait apparue mi-septembre, soit à Londres soit dans le Kent (sud-est), selon lui.
Un virus plus contagieux, mais pour l’heure pas plus de mortalité constatée
« Le groupe consultatif sur les menaces nouvelles et émergentes des virus respiratoires (Nervtag) considère maintenant que cette nouvelle souche peut se propager plus rapidement » que les autres souches, a déclaré Chris Whitty, directeur général de la santé d’Angleterre, dans un communiqué.
L’information « concernant cette nouvelle souche est très préoccupante », renchérit le Pr Peter Openshaw, immunologiste à l’Imperial College de Londres et cité sur le site du Science Media Centre, notamment parce qu’« elle semble de 40% à 70% plus [fortement] transmissible ». « C’est une très mauvaise nouvelle », ajoute le Pr John Edmunds, de la London School of Hygiene & Tropical Medicine, car « il semble que ce virus [soit] largement plus infectieux que la souche précédente ».
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il n’y a en revanche « aucune preuve d’un [quelconque] changement dans la gravité de la maladie », même si ce point fait actuellement l’objet de recherches. « Rien n’indique pour le moment que cette nouvelle souche cause un taux de mortalité plus élevé ni qu’elle affecte les vaccins et les traitements. Toutefois, des travaux urgents sont en cours pour confirmer cela », ajoute Chris Whitty.
La variante pourrait en revanche « affecter l’efficacité de certaines méthodes de diagnostic », selon « des informations préliminaires » fournies par l’OMS, lesquelles seront complétées et précisées dès que l’organisation aura « une vision plus claire des caractéristiques de cette variante », a indiqué une de ses porte-parole dans un courriel adressé à l’AFP.
EXCLUSIF SENEPLUS - Il y a une promesse en République : donner les mêmes opportunités à tous les citoyens. Partout justice et égalité ! Pour que le hasard de la naissance ne soit pas une discrimination intangible - NOTES DE TERRAIN
On ne peut pas vivre totalement en paix, la conscience tranquille, quand tout, autour de nous, rappelle la déchéance. Lorsque l’on habite un pays comme le Sénégal, l’expérience de la pauvreté est omniprésente. Il suffit juste de lever les yeux, et partout, tout le temps, il y a de quoi crever le cœur. La violence sociale fait partie de nos vies. Elle structure la société sénégalaise. Les petites et les grandes misères patientent, à chaque coin de rue. Cela en devient banal. La situation sociale dont nous avons hérité est catastrophique. Et nous avons fini par penser que certaines choses avilissantes sont normales. Par lassitude et parce que notre regard s’est habitué à l’indigence et à toutes sortes d’expériences malheureuses, nous ne faisons guère cas du tragique de la situation de notre société. Elle doit nous préoccuper, pourtant.
Il y a une femme qui mendie, en face de mon bureau. Je la vois presque tous les jours. Pour dire vrai, sa situation m’a ému, la première fois que je l’ai remarquée, assise sur le trottoir, en train d’importuner les passants. Je l’observe souvent depuis mon balcon. De là où je suis, je n’entends pas les mots qu’elle formule à l’endroit des personnes qui défilent devant elle. Je remarque juste que ces dernières se retournent quand elle les interpelle, et en général, lui font un signe désolé. Sans doute, doit-elle leur dire : « Monsieur (ou madame), pouvez-vous m’aider par la grâce de Dieu ? » De temps en temps, il se trouve un passant, pour vider quelques sous de ses poches, et répondre positivement à sa demande. Et alors, je vois de loin qu’elle tend les deux mains pour accepter, avec déférence.
Parfois, quand mon regard s’attarde sur elle, je la vois silencieuse. Comme si elle médite ou contemple les secrets de son cœur. Pense-t-elle à l’amour, à la complexité de la vie, aux failles de l’existence, à la liberté, à la nature des choses ? À la vacuité ? Ou à l’impermanence ? Ou se penche-t-elle, uniquement, sur son sort ? Je ne pourrais jamais le savoir. En tout cas, à la voir dans une posture pieuse, enveloppée dans son large voile, elle me rappelle le roman de Pearl Buck, La mère. L’histoire raconte la vie misérable d’une paysanne, d’avant la révolution communiste en Chine, qui doit vivre mille galères. Et à la fin, quand elle perd son fils chéri, condamné à mort puis fusillé, car il avait rejoint les communistes pour changer l’ordre millénaire et féodal de son pays, elle proteste devant l’Eternel : « Ai-je enfin expié ? Ne suis-je pas assez punie ? » D'ailleurs, à chaque fois que je vois une mendiante, je fais la connexion avec ce roman de Pearl Buck.
La mendiante a un enfant. Qui doit avoir moins de trois ans. Elles passent la journée ensemble. Je les vois souvent s’étreindre dans une complicité enchantée, entre mère et fille. Parfois, la mère passe de longues minutes à cajoler la fille. À la câliner. Elles semblent alors vibrer d’un amour sacré. De mon balcon, je suis heureux d’observer ses élans de tendresse. Certaines fois, la fille s’affaire, toute seule, à côté de sa mère. Elle s’amuse avec un seau, qu’elle essaie de soulever. Il lui arrive aussi de tripoter le monticule de pierres laissé en jachères derrière elles. Elle peut se mettre, quelquefois, à taper rageusement la tôle en zinc, de la façade de l’immeuble en construction, au pied duquel elles sont assises. Je ne l’ai pas encore vu jouer avec une poupée ou un nounours. Comme le font les enfants de son âge. Mais elle semble se contenter de ses jeux, rudimentaires, qu’elle a inventés toute seule. J’imagine que ces moments de bonheur suffisent, pour l’instant, à rendre joyeuse la vie de cette petite fille.
Cette semaine, un peu par hasard, j’ai assisté à une scène très malheureuse entre la mère et la fille. Je n’étais pas sur le balcon. Je m’étais confortablement installé sur le fauteuil de mon bureau. Je prenais quelques minutes de répit. Il était presque 16 heures. Toute la journée j’avais les yeux fixés sur l’écran de ma tablette. Ils étaient fatigués. Et ma tête sonnait un peu. Comme une cloche de rappel. Il fallait un peu de vide et de repos. Mon esprit a vadrouillé dans le désordre. Des combinaisons de pensées sans but s’y sont perdues. Peu de bruits venaient m’importuner. Lorsque mon regard s’est porté à l’extérieur, j’ai vu, à travers les deux baies vitrées de la pièce, la mère battre la fille. Elle y allait franchement. Quelle bêtise avait-elle pu commettre pour recevoir une telle sanction ? Elle était toute frêle. Après l’avoir tapée, la mère l’a prise nerveusement. Et l’a fait asseoir sur un seau blanc. Puis elle a continué à la remuer. Et elle est partie. Je n’arrivais plus à la voir. Je me suis redressé, la mère n’était nulle part. La fille était seule sur le trottoir. À côté, de nombreux gens passaient, sans la remarquer.
Où était la mère ? Je me suis fait du souci pour la gamine. Sa mère est revenue quelques minutes après. Elle était dans l’immeuble en construction. J’en ai déduit qu’elle devait régler une affaire urgente. Et si elle a frappé sa fille, c’est parce qu’elle ne voulait pas qu’elle la suive. Seulement, les coups étaient disproportionnés. J’avais l’impression qu’elle s’acharnait sur sa fille, pour lui faire endurer la violence qu’elle encaisse elle-même. Ce qui m’a aussi interpellé, c’est la passivité des badauds. Personne ne s’est arrêté pour dissuader la mère. Tout cela semblait anodin et normal. Pour tout le monde. La mendicité attaque l’ultime dignité de l’Homme. Sur la mère s’exerce tous les jours une violence terrible. Celle de tendre la main pour vivre. Cela, forcément, pèse sur sa conscience. On ne moleste pas copieusement un enfant de cet âge sans avoir de grandes blessures intérieures.
La fille subit une injustice, qui interpelle. Elle n’a certainement pas demandé à naître. C’est le hasard qui a fait d’elle fille de mendiante. Elle part avec quelques désavantages dans la vie. Mais il doit y avoir des mécanismes sociaux pour la protéger de la malchance, dont elle a été victime à la naissance. Il se trouve que je connais un enfant. Il a l’âge de la fille. Il vit dans un appartement. Il mange à sa faim. Il est suivi par un pédiatre. Il a déjà cassé une guitare et beaucoup de jouets. Il sait manipuler un téléphone, une tablette et un ordinateur portable. Il a déjà voyagé, d’un continent à un autre. Et quand il le voudra, adulte, il pourra aller voir le monde. Il y a une bibliothèque chez lui. Il est éligible dans les meilleures écoles du Sénégal. À certains moments de la journée, il peut regarder les dessins animés de son choix. Il a plusieurs livres et il réclame souvent une histoire. Avant de se coucher, dans son berceau douillé avec ses peluches, il tient à ce qu’on lui chante sa comptine préférée.
Yaay basa neexna cere balaa neex tóoy
Baay basa neexna cere balaa neex tóoy
Soo déggee bonjour nga xam ne nuyu naa la
Soo déggee au revoir nga xam ni tàggu naa la
Xale yaa ngi jóoy réewum Saalum sori na
Mag yaa ngi ree réewum Saalum jege na
Soo demee marse nga jëndël ma fa ñambi
Bul fàtte dàkkaande ndaxte damey paase
Dàkkaande yoo dàkkaande
Dàkkaande yoo dàkkaande
Cet enfant, c’est le mien. C’est un fait : il a plus d’avantages matériels et de capital culturel que la fille de la mendiante. Par chance tout simplement. Un déterminisme de naissance va les poursuivre tous les deux. Ce serait arrogant de faire un pronostic sur leurs chances de réussites futures. Mais ils ne sont pas nés avec les mêmes armes. Et il y a une promesse en République : donner les mêmes opportunités à tous les citoyens. Les enfants d’une même nation, quelles que soient leurs origines sociales, religieuses, géographiques, doivent avoir accès à une éducation de qualité, à la santé, à la culture. Tous doivent pouvoir bénéficier d’infrastructures culturelles et sanitaires pour leur épanouissement. À trois ans, on ne doit pas accompagner sa mère ou son père, dans la mendicité. Un enfant, à cet âge, doit bénéficier de structures éducatives de base. C’est une question d’équité et de justice sociale. C’est le premier rôle de l’Etat. Qui doit investir massivement pour que chaque fille, et chaque fils du Sénégal, puisse avoir les opportunités de réussir. Donc, de bonnes écoles. Des cantines scolaires. Des maisons de la petite enfance pour accueillir les enfants des laissés-pour-compte. Des bibliothèques. Des maisons de la jeunesse. Des centres culturels. Des salles de spectacles. Des aires de jeux et des parcs publics. Des bourses et des aides pour ceux qui en ont besoin. De la redistribution. Partout la justice et l’égalité ! Pour que le hasard de la naissance ne soit pas une discrimination intangible.
Retrouvez sur SenePlus, "Notes de terrain", la chronique de notre éditorialiste Paap Seen tous les dimanches.
Recherche graines désespérément. Au Sénégal, les premiers résultats de la campagne de commercialisation de l’arachide, qui a commencé fin novembre, ne rassurent pas Modou Diagne Fada, directeur général de la Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (Sonacos), la principale huilerie publique du pays, qui emploie 2 000 salariés, permanents ou saisonniers. Pour l’instant, pas une seule graine n’est entrée dans son usine de Zinguinchor, en Casamance (sud-ouest). Et seulement 4 000 tonnes d’arachides ont été collectées dans le reste du pays, principalement dans la région de Louga (nord-ouest). Des quantités dérisoires par rapport aux besoins industriels de l’entreprise, estimés entre 200 000 et 400 000 tonnes.
Le problème ne vient pas des récoltes, excellentes cette année pour cette culture qui représente la première source de revenus des paysans locaux – « l’or du Sénégal », comme certains la surnomment. Grâce à des pluies exceptionnelles, la production s’élève à 1,8 million de tonnes d’arachides, contre 1,4 million l’année précédente. Mais les transformateurs locaux n’en profitent guère. « Un circuit parallèle, alimenté par des exportateurs étrangers, propose des prix rémunérateurs, se désole le patron de l’huilerie. En tant qu’industriel, nous ne pouvons pas suivre car nous devons ensuite transformer la matière première, la triturer, la raffiner et la conditionner, sans compter les charges de personnel et d’électricité… »
Cette année, le prix plancher a été fixé à 250 francs CFA (0,38 euro) le kilo d’arachides non décortiquées. « Mais nous avons vu les exportateurs étrangers, surtout chinois, aller directement en brousse négocier jusqu’à 350 francs CFA le kilo avec les producteurs », témoigne Samuel Ndour, du Syndicat national des travailleurs des industries des corps gras, qui revient à peine d’une tournée dans tout le bassin arachidier, entre Diourbel et Kaolack (ouest). C’est là que sont produites les meilleures arachides, cette plante dont la graine est consommée décortiquée – la cacahuète – ou pressée pour en extraire de l’huile.
« Concurrence déloyale »
Les négociants chinois sont très présents depuis que Dakar a conclu un accord avec Pékin en 2014, renouvelé en 2019. Une ouverture au marché chinois qui a fait grimper de manière exponentielle les exportations : jusqu’à 400 000 tonnes en 2019. Le géant asiatique est désormais le premier importateur de cacahuètes sénégalaises.
Les industriels locaux dénoncent, eux, une « concurrence déloyale », à l’instar du syndicaliste Samuel Ndour, qui rappelle que l’année dernière, seule la Sonacos, sur les quatre huileries du pays, a pu collecter 28 000 tonnes de graines. Une quantité cependant trop faible pour faire tourner l’usine. Modou Diagne Fada a donc diversifié ses activités : « Nous avons produit du vinaigre et de la javel et nous avons repris les importations d’huile brute pour la raffiner dans nos usines et la distribuer aux consommateurs. Nous avons ainsi payé nos charges et fait face à la crise. »
AFRIQUE DE L'OUEST, LES CÉRÉMONIES D'INVESTITURE S'ENCHAINENT
Les célébrations des investitures de chefs d’Etat réélus (parfois pour un controversé troisième mandat) laissent, sur le continent, une bien gênante impression de résurrection de ce que l’on appelait, autrefois, le « Syndicat des chefs d’Etat africains »
Les célébrations des investitures de chefs d’Etat réélus (parfois pour un controversé troisième mandat) laissent, sur le continent, une bien gênante impression de résurrection de ce que l’on appelait, autrefois, le « Syndicat des chefs d’Etat africains ». Syndicat qui n’offre, hélas, que des protections éphémères…
Alors qu’une bonne douzaine de jours nous séparent encore de la fin de 2020, l’on pourrait croire, au rythme auquel s’enchaînent les cérémonies d’investiture de chefs d’État, que les fêtes de fin d’année ont déjà commencé, en Afrique de l’Ouest. Auraient-ils raison, ceux pour qui ces célébrations semblent une extraordinaire source de réconfort, justement parce que, presque partout, elles semblent se dérouler dans le calme ?
Dans le calme, peut-être. Mais d’autres, pas moins nombreux, vous diront qu’à défaut d’être mouvementées, ces célébrations sont bien tristes, et manquent de liesse. A la décharge des autorités de la plupart de ces États, l’on pourrait convenir que les populations africaines ont de moins en moins le cœur à la fête. Il n’empêche ! Il manque à ces réjouissances ce brin de spontanéité qui distingue la ferveur populaire de l’enthousiasme de commande.
Qu’elle soit belle ou pas, la fête, de toute façon, devra se prolonger, au-delà de cette année. Car, tandis que les chefs d’État reçoivent, en grandes pompes, leurs pairs, amis et consorts, pour célébrer un pouvoir reconquis de plus ou moins haute lutte, ou de manière plus ou moins convaincante, d’autres peuples votent ou s’apprêtent à voter, en ce mois de décembre, puis durant les premières semaines de l’année prochaine. Avec, à la clé, autant de cérémonies d’investiture.
DE QUEL MAL FRANÇAIS LE REJET D'ASSA TRAORÉ EST-IL LE NOM ?
Ce que la France ne pardonne pas à Assa Traoré, ce n'est pas de pleurer son frère, mais d'affirmer que sa mort est le résultat inéluctable d'une mécanique, les violences policières contre les minorités, que nous avons appris à identifier comme américaine
L'émoi est grand et la République tremble sur ses bases: Time Magazine a osé choisir Assa Traoré parmi ses «Guardians» 2020. Non contents d'avoir fait l'aveu de leur connivence avec l'islamisme, les médias anglophones remettent de l'huile sur l'autre brasier qui menace de ravager la France: l'antiracisme.
Après les manifestations de juin 2020 contre les violences policières, les hashtags #StopTraore, #GangTraore, #StopAuxTraore sont devenus les serpents des mers usées de Twitter: pas un jour ne passe sans qu'un quidam épris de justice et de transparence, n'écoutant que son courage, rappelle le casier judiciaire des frères Traoré.
Mais, depuis vendredi et l'annonce par Time Magazine de ses personnalités de l'année, on est passé à la vitesse supérieure. C'est le tocsin qui sonne.
Critiques en rafales
Time Magazine, dites-vous? Selon Jean Messiha, «un torchon qui a nommé Hitler homme de l'année 1933, Joseph Staline homme de l'année 1943 et l'ayatollah Khomeyni homme de l'année 1979». Ledit «torchon de la gauche américaine», ajoute l'éditorialiste-poète, «devrait être recyclé en papier toilette dans nos prisons remplies de diversité!»
Selon Guillaume Bigot, un vecteur de «l'impérialisme américain», dont Assa Traoré serait «la chienne de garde». Selon Gilles-William Goldnadel, un mélange de «Le Monde et Libé en pire», qui «en dit long sur l'état de la presse américaine» et permet de comprendre «le traitement de Trump durant quatre ans».
N'en jetez plus: comme les campus, les rédactions des grands quotidiens et hebdomadaires américains sont désormais le lieu d'une révolution conformiste, woke, dont le but ultime est de soumettre les peuples du monde entier à la «tyrannie du politiquement correct» et la «dictature des minorités». Soros, es-tu là?
L'acharnement personnel dont elle fait l'objet, la paranoïa et le soupçon qu'elle suscite au même titre que Rokhaya Diallo, saluée de son côté par Politico, ont quelque chose de pathologique. De quel malaise sont-ils la manifestation?
«L'ordre blanc»
Assa Traoré demande justice pour Adama, son frère, mort à la gendarmerie de Persan le 19 juillet 2016 après son interpellation à Beaumont-sur-Oise. Quatre ans plus tard, après une série d'expertises et de contre-expertises médicales, le stop-and-go de l'instruction, la lumière n'a toujours pas été faite par les autorités sur ce qui s'est passé ce jour-là. En août 2020, deux des trois magistrats chargés de l'affaire ont été mutés et le troisième a été dessaisi du dossier.
Au centre de celui-ci, il y a la technique du plaquage ventral, reconnu par l'un des gendarmes avant que leurs avocats réfutent l'utilisation du terme. Selon la contre-expertise diligentée par la famille en juin 2020, cette forme d'immobilisation serait à l'origine de la mort par asphyxie d'Adama Traoré.
«J'ai du mal à respirer»: c'est, d'après les premières déclarations des gendarmes aux enquêteurs, ce que la victime leur a dit avant de faire un malaise sur le trajet de la gendarmerie de Persan. C'est aussi un slogan du mouvement Black Lives Matter depuis la mort d'Eric Garner, en 2014: «I can't breathe». Et, plus personne ne l'ignore depuis le 25 mai 2020, ces mots sont parmi les derniers prononcés par George Floyd, le dos écrasé sous le genou du policier Derek Chauvin.
Ce que la France ne pardonne pas à Assa Traoré, ce n'est pas de pleurer son frère, mais d'affirmer que sa mort est le résultat inéluctable d'une mécanique, les violences policières contre les minorités, que nous avons appris à identifier comme américaine; c'est d'appliquer hors-sol la critique d'un système, l'ordre blanc, dont nous nous estimons préservés par les lois et les valeurs de la République.
IL Y A UNE HISTOIRE COMMUNE ENTRE AFRICAINS ET EUROPÉENS FAITE DE BRUTALITÉ MAIS AUSSI D'ÉCHANGES
La professeure d’histoire coloniale, Olivette Otele, a récemment publié « African Europeans », qui retrace la présence des Noirs en Europe depuis plus de deux mille ans. Elle y décrypte notamment la fabrique des préjugés raciaux
Le Monde Afrique |
Coumba Kane |
Publication 20/12/2020
Olivette Otele est professeure d’histoire coloniale à l’université de Bristol, au Royaume-Uni. D’origine camerounaise, elle est la première femme noire à occuper la présidence d’une chaire d’histoire au Royaume-Uni. Elle vient de publier African Europeans, An Untold History (Hurst Publishers, non traduit), une synthèse inédite sur la présence des Noirs en Europe, du IIIe siècle avant Jésus-Christ à nos jours. Une histoire qui « ne peut pas être réduite à l’esclavage et à la colonisation, comme c’est souvent le cas », souligne-t-elle.
Quelle était la perception des Africains par les Européens sous l’Antiquité, période par laquelle débute votre ouvrage ?
Pour les Grecs, les Africains représentaient ceux qui vivaient au sud de la Méditerranée. Le bassin méditerranéen était perçu comme le centre d’échanges entre des populations différentes, et les Africains étaient des acteurs de ces interactions. Quant à l’empire romain, bien que brutal et esclavagiste, il entretenait une forme de multiculturalisme. Dans un parcours de vie, l’origine géographique et la couleur de peau jouaient souvent moins que l’ambition personnelle. C’est ainsi que Septime Sévère, né dans l’actuelle Libye [en 146], a pu devenir empereur à Rome et fonder une dynastie. Sans compter les nombreux penseurs qui ont marqué l’histoire européenne, à l’image de saint Augustin et Apulée, tous deux originaires d’Afrique du Nord.
Au Moyen Age, l’origine géographique semble d’ailleurs moins vecteur de préjugés raciaux que la religion…
Le rapport à l’islam de l’Europe chrétienne à l’époque médiévale illustre en effet cette prégnance des préjugés raciaux sur une base religieuse. Dans un contexte de rivalité entre ces deux monothéismes, en particulier autour de la Méditerranée, des attributs péjoratifs sont accolés aux musulmans. En France, au XIe siècle, dans le poème épique La Chanson de Roland, ils sont décrits comme « d’horribles animaux ». Mais tous les Européens n’étaient pas vus comme un bloc homogène. Les Irlandais, qui furent réduits en esclavage par les Vikings, étaient perçus par les Anglais comme des sauvages « à civiliser » et donc à dominer.
Quel fut le rôle de l’Eglise dans la fabrique des préjugés raciaux à l’égard des populations noires ?
L’Eglise entretenait une certaine ambivalence envers les Africains. Elle a permis l’émergence de saints noirs tout en associant la peau foncée à la couleur du mal. Le message véhiculé se résumait ainsi : en se repentant, on pouvait être sauvé, même en naissant noir. C’est ainsi qu’au XVIe siècle, l’Europe du Sud a vu apparaître un certain nombre de saints noirs, parmi lesquels les franciscains siciliens Benoît le More et Antonio da Noto. Ce dernier a vu le jour en Afrique du Nord dans une famille musulmane.
Après avoir été capturé par des pirates siciliens, il a été réduit en esclavage en Sicile, où il s’est converti au catholicisme et s’est distingué par sa piété. Malgré ce parcours de sainteté, son nom est tombé dans l’oubli, contrairement à celui de Benoît le More, né de parents subsahariens fervents chrétiens, et canonisé en 1807. Il est aujourd’hui le saint patron de Palerme.
Vous évoquez une très forte présence noire en Europe au XVIe siècle. A quoi est-elle due ?
La traite des Noirs n’était pas que triangulaire. Dès le XVe siècle, des captifs africains furent déportés dans des villes européennes, d’Amsterdam à Séville en passant par Venise et Lisbonne. Leurs maîtres chrétiens les achetaient à des intermédiaires arabes. Beaucoup étaient des hommes, contraints de travailler dans les champs et les fermes, notamment dans le sud de l’Italie. Avant la traite des Noirs en Europe, les riches familles du centre et du nord de l’Italie se procuraient des domestiques issues de l’actuelle Europe de l’Est, de la Russie et de l’Asie centrale. Mais après la chute de Constantinople, les esclaves africains devinrent plus nombreux. De cette forte présence noire en Europe, il reste des tableaux de la Renaissance, vrais témoins de l’époque.
Silencieux depuis sa défaite à la présidentielle de 2019, l’opposant a fini par rallier Macky Sall, son éternel rival. Une stratégie qui pourrait lui coûter cher… ou lui rapporter gros
Jeune Afrique |
Marième Soumaré |
Publication 20/12/2020
Le 1er novembre, Idrissa Seck, 61 ans, a remplacé l’ancienne Première ministre Aminata Touré à la tête du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Dix jours plus tard, il a choisi la Journée nationale des forces armées pour rendre public son nouveau compagnonnage.
Seck redevient donc l’allié de Macky Sall au terme d’un long parcours. Il a en effet été tour à tour : son supérieur au sein du Parti démocratique sénégalais (PDS), où ils militaient ensemble aux côtés d’Abdoulaye Wade ; son frère blessé, lorsque Macky Sall lui a succédé à la primature en 2004 ; son soutien au second tour de la présidentielle de 2012 et son adversaire à celle de 2019.
Comme beaucoup s’y s’attendaient, Rewmi s’est rallié à la majorité présidentielle. À la faveur du remaniement du 1er novembre, deux de ses cadres sont devenus ministres : Aly Saleh Diop (Élevage) et Yankhoba Diattara (Économie numérique).
Il n’empêche : la nomination d’Idrissa Seck au Cese a fait l’effet d’une douche froide chez certains de ses alliés d’hier, qui ne s’imaginaient pas qu’il irait en personne rejoindre la majorité. N’avait-il pas juré ne jamais accepter un poste offert par Macky Sall ? Et quel poste ! Il est désormais à la tête d’une institution qui pèse plus de 7 milliards de francs CFA et que, comble de l’ironie, il disait vouloir supprimer dans son dernier programme de campagne.
« Idy » et ses contradictions
« Idy » n’est pourtant pas à une contradiction ou à un revirement près. « Qu’il ait placé deux ministres au gouvernement, c’est une chose. Mais qu’il ait accepté un tel poste, pour quelqu’un qui voulait être président… » lâche, un brin amer, l’un de ses anciens camarades. « Dans la perspective de 2024, il a tout intérêt à faire partie de ceux qui gouvernent. Mais il joue gros, s’il espère être adoubé pour la prochaine présidentielle. »
Idrissa Seck, dauphin de Macky Sall en 2024 ? L’idée reste très hypothétique. « Ce qui importe, ce sont les compétences. Seck a l’expérience de l’État », rétorque El Hadj Hamidou Kassé, conseiller du président, qui dit avoir « bon espoir que ce compagnonnage soit stratégique et durable ».
De l’avis de plusieurs observateurs, Macky Sall lorgne surtout le pays mouride, qui lui résiste obstinément et qui lui préfère Idrissa Seck. En 2019, le « candidat talibé » avait en effet obtenu d’excellents scores dans la région de Diourbel. Car Touba n’a jamais pardonné à Macky Sall certains actes jugés hostiles à la communauté mouride, dont la ville sainte est le berceau. Pourrait-elle être apprivoisée ?
Selon Dr El hadj Mamadou Ndiaye, 29 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris. Par contre, 26 malades sont admis dans les services de réanimation.
Le taux de positivité du Coronavirus stagne à 6%. De même que le nombre que le nombre de décès qui se chiffre à 4, ce dimanche, et hier, samedi.
Le bilan épidémiologique du jour a révélé 88 nouveaux cas positifs sur 1356 tests réalisés. 29 de ces nouvelles infections sont des contacts suivis. Il y a un cas importé et enregistré au niveau de l’Aibd et les 58 sont issus de la transmission communautaire. Cette dernière est repartie comme suit : 6 cas à Dakar Plateau, Louga et Mbour. 5 cas à Touba. 3 cas à Fatick et Richard Toll. 2 cas à Médina, Ngor, Ouakam, Yoff, Ouest Foire, Sacré-Cœur. 1 cas aux Almadies, Amitié, Niakhate, Asecna, Diourbel, Grand Yoff, Guediawaye, Kaolack, Keur Massar, Khombol, Koupentoum, Mamelles, Maristes, Liberté 6, Podor, Saint Louis, Velingara.
Selon Dr El hadj Mamadou Ndiaye, 29 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris. Par contre, 26 malades sont admis dans les services de réanimation.
À ce jour 17 758 cas de Covid-19 ont été enregistrés au Sénégal depuis l’apparition de la pandémie. 16 522 ont été guéris et 365 patients sont décédés. Actuellement, 870 malades sont sous traitement au niveau des services dédiés.
LA BANQUE MONDIALE SE MOBILISE CONTRE LE COVID
Quand et comment mettre à disposition de tous le vaccin ? Quelles solutions pour stocker et assurer la chaîne du froid dans les zones les plus défavorisées ? Entretien avec Makhtar Diop, vice-président de la Banque Mondiale pour les infrastructures
Quand et comment mettre à disposition de tous le vaccin anti-COVID-19 ? Quelles solutions pour stocker et assurer la chaîne du froid dans les zones du monde les plus défavorisées ?
A l’heure où le Royaume-Uni, les Etats-Unis et le Canada administrent les premières injections, les pays pauvres seront-ils les grands oubliés de cette crise sanitaire, qui a débuté en Chine il y a tout juste un an ?
La Banque Mondiale se mobilise pour une distribution à grande échelle des vaccins. L’institution financière internationale, dont le siège est à Washington, prépare aussi les Etats à faire face aux répercussions économiques et sociales.
Makhtar Diop, vice-président de la Banque Mondiale pour les infrastructures répond aux questions de Dominique Laresche (TV5MONDE) et de Marie de Vergès (Le Monde).
COVID-19, LE MOT DE L'ANNÉE, MASCULIN ET FÉMININ À LA FOIS
Vous dites « le » ou « la Covid-19 » ? Le mot de l’année, un nom mutant de maladie adoubé par des fonctionnaires internationaux, n’arrive pas à se décider en français entre masculin et féminin
Vous dites « le » ou « la Covid-19 » ? Le mot de l’année, un nom mutant de maladie adoubé par des fonctionnaires internationaux, n’arrive pas à se décider en français entre masculin et féminin.
« Nous linguistes, on attend en bons darwiniens que des deux formes l’une l’emporte sur l’autre », affirme Yannick Chevalier, maître de conférences à l’université Lumière de Lyon.
L’Histoire retiendra que le terme, qui désigne l’affection provoquée par le virus SARS-CoV-2, est né au monde le 11 février 2020, dans un communiqué de l’Organisation mondiale de la santé. Cette maladie avait été découverte depuis plus d’un mois, à Wuhan (Chine), sans avoir d’appellation officielle partagée par tous.
« Le mot est constitué par le Comité international de taxonomie des virus, dont c’est le rôle de déterminer ces noms. Mais celui de Covid-19 est véritablement consacré par l’OMS », explique à l’AFP la linguiste Delphine Jouenne, qui a créé une agence de marketing.
Covid vient de l’anglais « COronaVIrus Disease » (maladie à coronavirus), le « 19" précisant que la maladie est apparue en 2019. Et l’OMS, tout de suite, écrit « la COVID-19 », au féminin, tout en majuscules.
C’est donc un acronyme étranger, conçu pour servir dans le plus de langues possible, et que le français n’adopte pas sans accroc. Sa typographie fluctue, entre « COVID » et « Covid ». Son genre aussi va vite devenir incertain.
« Diktat » de l’Académie française
Comme la grande majorité des mots importés qui ne sont pas clairement masculins ou féminins (bermuda, camping, goulag, karma, sauna, sushi, etc.), il est d’abord masculin dans le langage courant: « le Covid-19 ». En France du moins.
Le 6 mars, l’Office québécois de la langue française tranche en faveur du féminin. Tout comme le gouvernement fédéral canadien ensuite. « La désignation COVID-19 est de genre féminin, étant donné que le “D’ de “COVID” désigne le mot de base “disease” (“maladie” en français) », lit-on dans sa banque de données terminologiques.
L’Académie française met longtemps à intervenir, pour tenter de rectifier ce masculin qui s’est solidement implanté. Le 7 mai, elle met en ligne un article qui recommande de « dire la covid 19" (curieusement sans trait d’union ni majuscule), « puisque le noyau est un équivalent du nom français féminin maladie ».
« Ce diktat a eu quelques effets. Il a fait rire dans un premier temps, et puis à la rentrée de septembre, moment où les médias réfléchissent à leurs pratiques rédactionnelles, des journalistes ont suivi: la Covid », selon Yannick Chevalier.
Flottement en francophonie
Dans les autres pays francophones, dont la Belgique, la Suisse ou les pays africains, qui n’ont pas d’institution de normalisation du français, on observe un flottement.
Le Temps, journal de Lausanne, constatait mi-mai: « L’Académie française s’appuie sur l’exemple québécois pour plaider en faveur de “la” Covid-19. Problème, en Europe francophone, l’usage “du” Covid s’est imposé ». Chez les institutions confédérales comme cantonales suisses, le masculin prime encore aujourd’hui.
En Belgique, pays d’une forte complexité administrative, certaines administrations préfèrent le féminin, comme le Service public fédéral de santé publique, d’autres le masculin, comme le ministère des Affaires étrangères.
La majorité des gouvernements en Afrique, dont la Côte d’Ivoire, le Sénégal ou les deux Congo, disent « le Covid ». Mais celui du Mali « la Covid ». Sur le site internet du gouvernement en Tunisie, les deux cohabitent.
Le Canada se distingue comme le seul pays où le féminin domine quasi exclusivement.
Chez une même personne, on peut trouver les deux, comme chez Delphine Jouenne, qui publie « Un bien grand mot », sur les « mots de l’année ».
« Dans le livre, j’ai dû mettre la Covid, parce qu’on peut difficilement faire un ouvrage sur la langue française en ignorant la norme de l’Académie. Mais je vous avoue qu’à l’oral je dis le Covid. Je suis l’usage, et tous les linguistes vous le diront: l’usage fait loi », raconte-t-elle.
Et d’après son confrère Yannick Chevalier, ce masculin a des chances de l’emporter en France. « Pour moi ça va être le Covid, parce que c’est comme ça que c’est arrivé. Le mot renvoie à une expérience traumatique, et quand un mot est chargé d’investissements affectifs aussi forts, on peut difficilement le changer ».