Dr El Hadji Mamadou Ndiaye, le directeur de la Prévention, au ministère de la Santé et de l’Action sociale, suspend sa communication. Il était en train de lire le bulletin épidémiologique de ce vendredi, 25 décembre, lorsque tout à coup, il a déclaré : "Il faut arrêter" avant de suspendre sa communication.
Ce, au moment où il avait fini d’annoncer cinq décès de plus, contre deux hier, mais également 169 nouveaux cas positifs, 43 nouvelles guérisons et 28 cas graves pris en charge en réanimation.
Dr Ndiaye est finalement revenu, cette fois-ci après rectification d’une erreur sur le document qu’il avait commencé à présenter.
Sur 1 364 tests effectués, le Sénégal a enregistré 169 cas positifs, soit un taux de positivité de 12,39%. Cinq décès supplémentaires ont été comptabilisés, hier jeudi, 24 décembre, contre deux avant-hier, portant le bilan à 386 décès depuis le début de la pandémie, le 2 mars dernier, au Sénégal.
Dans les détails des nouvelles contaminations, il s’agit de 71 cas contacts, contre 54 hier, un cas importé, contre deux hier, et 97, contre 101 hier, issus de la transmission communautaire : (Thiès 12, Touba 10, Kaolack 6, Plateau & Richard Toll 5, Maristes, Médina & Saint-Louis 4. Diourbel 3. Yoff, Liberté4, Liberté 6, Mamelles, Ouest Foire, Parcelles, Point E, Rufisque, Sacré-Cœur, Tamba & Hann 2 Reste 1 Almadies, Cité Djily Mbaye, Cité Keur Gorgui, Cité Mixta, Colobane, Dahra, Darou Mousty, Derkle, Grand Médine, Guédiawaye, Guinguineo, Linguére, Louga, Mermoz, Ouakam, Patte D’oie, Sokone, et Zone B).
43 patients, contre 85 hier, ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris. Par contre 28 cas graves sont pris en charge dans les différents services de réanimation.
À ce jour, 18 369 cas ont été déclarés positifs au Sénégal, dont 16 785 guéris, 386 décédés. 1 197 patients sont donc sous traitement, contre 1076 hier.
COVID-19, COMMENT FONCTIONNE LES FUTURS VACCINS
On compte aujourd’hui 237 projets de vaccins contre le coronavirus dans le monde, développés selon des techniques très différentes. Voici comment ils agissent
Au bout de dix mois de développement accéléré, la compétition entre laboratoires pour la vaccination contre le nouveau coronavirus a pris un tournant très médiatique ces dernières semaines avec la multiplication des annonces de résultats. Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca ou l’institut russe Gamaleïa ont été parmi les premières équipes à dévoiler les résultats de leurs recherches.
Les espoirs d’obtenir un vaccin efficace et sûr reposent en partie sur la grande variété des techniques utilisées dans les multiples projets lancés. A la fin de novembre, on comptait 237 projets de vaccins contre le Covid-19 partout dans le monde, selon le recensement du Milken Institute, un groupe de réflexion américain.
Le principe du vaccin :
Les méthodes diffèrent, mais tous les vaccins ont le même but : apprendre au système immunitaire de l’organisme à reconnaître et à fabriquer ses défenses – les anticorps – spécifiquement contre le Sars-CoV-2. Ces défenses pourront ainsi neutraliser rapidement le virus lorsqu’elles le croiseront. Les explications ci-dessous se concentrent sur ce mécanisme, même s’il existe, en parallèle des anticorps, un autre type de défense immunitaire porté par certaines cellules spécialisées, les lymphocytes T.
Le bénéfice d’un vaccin repose sur le fait que l’on immunise la personne sans l’infecter avec la maladie ciblée, qui peut être dangereuse. Il faut faire croire à l’organisme qu’il est agressé par le coronavirus alors qu’il ne l’est pas vraiment pour obtenir une réponse immunitaire contre le contenu du vaccin.
Pour le tromper, l’astuce consiste à présenter la « carte d’identité » du virus, soit la partie du virus que les défenses de l’organisme reconnaîtront comme la signature d’un intrus : son antigène. Cet antigène, chez le Sars-CoV-2, est la molécule qui tapisse sa surface et lui donne sa forme de couronne, autrement appelée sa protéine de spicule (ou Spike protein en anglais).
Malgré une faible bancarisation (de seulement 21%), les sites de e-commerce se multiplient, principalement à Dakar. Et cela grâce à un taux de pénétration Internet en augmentation, qui a atteint 74% en 2019
Au Sénégal, le commerce électronique a le vent en poupe. Malgré une faible bancarisation (de seulement 21%), les sites de e-commerce se multiplient, principalement à Dakar, la capitale. Et cela grâce à un taux de pénétration Internet en augmentation, qui a atteint 74% en 2019.
Crèmes pour le corps et masques pour les cheveux. Depuis trois ans, Rosa Manuela Evora, 24 ans, achète tout sur internet pour éviter les embouteillages de Dakar. « Ça m’évite de me déplacer, je vois ce dont j’ai besoin et je fais mon achat. Et à un prix moins exagéré que les autres et si c’est le même prix au moins tu ne paies pas le taxi. Donc c’est pratique et ça se développe de plus en plus. »
Felix Simaki a cofondé sa boutique de e-commerce en 2014. Pour lui, vendre ses produits de beauté 100% en ligne était une évidence : « On n’avait pas l’investissement pour une boutique physique, du coup c’était plus simple sachant que tout se passait par ordinateur. La grande évolution c’est qu’il y a plus de gens intéressés par l’achat en ligne. En un an et demi, on est passé de 30000 à 70000 visites sur le site tous les mois. »
En six ans, le pré-paiement en ligne est passé de 5% à 25% sur son site, assure Félix Simaki. « Au début c’était compliqué, car les gens avaient des doutes sur le fonctionnement de la vente en ligne. Donc au départ pas de paiement en ligne mais à la livraison. Mais le gros du problème, ce sont les clients qui ont du mal à passer une commande sur un site en français. L’idéal serait donc d’avoir un site en français et en wolof. »
Pour les fidèles, la traditionnelle veillée de Noël était bien particulière. Reportage à la paroisse Notre Dame des Anges, dans le quartier de Ouakam à Dakar
Noël dans le contexte de crise sanitaire. Au Sénégal, pays qui comprend environ 5% de chrétiens, les célébrations se tiennent dans le respect des mesures barrières. Le pays fait face à une recrudescence des cas de Covid-19 (157 nouveaux cas et 3 nouveaux décès jeudi 24 décembre). Pour les fidèles, la traditionnelle veillée de Noël était bien particulière. Reportage à la paroisse Notre Dame des Anges, dans le quartier de Ouakam à Dakar.
Il y a bien eu de l’entrain dans les chants de la messe de Noël. Mais pour Vincent, paroissien, ça n’est pas un Noël comme les autres : « Normalement, on a l'habitude de se souhaiter un joyeux Noël en se tenant par les mains. Et d'habitude, on s'invite en communion avec nos frères musulmans. Là, on ne peut pas le faire. »
Pas de poignées de mains, en effet. Des scotchs sont placés sur les bancs pour délimiter les emplacements. Pas de quête durant l’offertoire non plus : des urnes sont placées à l’entrée de l’Église. C’est un Noël différent, mais pour une jeune fidèle, l’essentiel est que le Covid-19 ne l’empêche pas de prier.
Si c’était en période de guerre, l’année 2020 pourrait être considérée comme un moment de « dégel » sur le champ politique sénégalais. Du lancement du dialogue national au gouvernement élargi à l’opposition, retour sur les temps forts de l’année des grandes surprises.
Au Sénégal, l’année 2020 a débuté avec le lancement des travaux du dialogue national, annoncé, en mai 2019, par le président Macky Sall après sa réélection à la magistrature suprême. En effet, le mardi 14 janvier, ces concertations réunissent, au palais présidentiel, plus d’une centaine de participants, politiques et de la société civile. Les choses sérieuses commencent, donc, pour le président du comité de pilotage, Famara Ibrahima Sagna. Et ce dernier le reconnaît : « le temps des réglages, des atermoiements, est maintenant derrière nous. Voici donc venu le temps de commencer un travail à la fois considérable pour son étendue et inédit par son importance, son objectif de transcender tous les clivages et les blocs ».
Ce dialogue a été boycotté une grande partie de l’opposition à l’image d’Ousmane Sonko, d’Idrissa Seck ou encore du Parti démocratique sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade qui le qualifiaient, d’ailleurs, de « mascarade » politique. À l’inverse, d’autres responsables ont tenu à être présents. C’est le cas de Babacar Gaye, ancien porte-parole du parti libéral : « Le PDS est un parti autonome pour régler certaines questions d’ordre politique et en l’occurrence le code électoral, le fichier électoral. Nous, qui sommes un courant de pensée à l’intérieur du Parti démocratique sénégalais, nous avons estimé devoir être présents ».
La Covid-19 réunit la classe politique
Le 2 mars, le Sénégal enregistre son premier cas positif de Covid-19. L’urgence sanitaire, comme dans presque tous les pays du monde, suscite ainsi une sorte de cohésion nationale autour du chef de l’Etat Macky Sall qui, au-delà des contributions financières, réussit à réunir même ses plus farouches adversaires politiques dans un esprit « d’union sacrée » face à la crise.
En effet, dans la matinée du 24 mars, s’ouvre un ballet des personnalités au palais de la République. Idrissa Seck, candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2019, son allié Malick Gakou, mais aussi Khalifa Sall, le maire déchu de la ville de Dakar, ou encore Ousmane Sonko, arrivé troisième à la présidentielle, se sont tous entretenus avec le chef de l’État. Issa Sall, ex-candidat du PUR à la présidentielle, ainsi que Cheikh Bara Dolly Mbacké et Tafsir Thioye, respectivement président du groupe parlementaire et porte-parole du Parti démocratique sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade, leur ont emboîté le pas jusque dans la soirée. Avec un objectif du côté de l’exécutif : obtenir leur assentiment pour pouvoir légiférer par ordonnances sur les mesures à prendre face à la pandémie de Covid-19.
Au même moment, tous semblent anesthésiés. Du fait notamment de l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu sur l’étendue du territoire national, décrété, le 23 mars, ceux qui s’activaient déjà en coulisses pour préparer les élections locales, ont finalement annulé leurs activités politiques en attendant de gagner « la guerre » contre la pandémie.
Gouvernement élargi à l’opposition
Mercredi 28 octobre, le Président Macky Sall dissout son gouvernement de 32 membres en place depuis avril 2019, sans en expliquer les raisons et la date de formation d’une nouvelle équipe gouvernementale. A travers décret signé aussitôt après la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres du même jour, il « metfin aux fonctions des ministres et secrétaires d’Etat membres du gouvernement », selon un communiqué du porte-parole de la présidence, Abdou Latif Coulibaly. Ce, « en attendant la mise en place du nouveau gouvernement, les ministres et secrétaires d’Etat sortants sont chargés d’expédier les affaires courantes ».
Dans un autre décret, Macky Sall met également fin aux fonctions de secrétaire général de la présidence de la République de son proche collaborateur Mahammed Boun Abdallah Dione ainsi que Aminata Touré, de ses fonctions la présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Une décision qui n’avait pas manqué de susciter de vives réactions.
Lundi 1er novembre, soit 72 heures plus tard, le chef de l’Etat passe à l’acte en signant le décret instituant le remaniement ministériel. Au total, sept départs, neuf arrivées, quatre changements de postes – et finalement peu de nouvelles têtes – ont été notés dans cet attelage gouvernemental de 33 ministres et 4 secrétaires d’État parmi lesquels, deux membres du parti d’opposition Rewmi (Aly Saleh Diop et Yankhoba Diattara) et Oumar Sarr, leader du Parti des libéraux et démocrates/And Suqali (PLD/ASPLD).
Cese: Mimi out, Idy in!
L’autre information phare de cette soirée-là : la nomination d’Idrissa Seck à la tête du Conseil économique, social et environnemental. Au même moment, de hauts responsables de l’APR, comme Amadou Ba, Aly Ngouille Ndiaye, Oumar Youm et Aminata Touré, donc, ne sont pas reconduits. C’est la surprise générale !
À peine deux heures après sa nomination, le 1er novembre, le leader du parti Rewmi réagit, au cours d’un point de presse tenu chez lui : « Le choix n’était pas facile, mais j’ai pris mes responsabilités. On m’a plusieurs fois déclaré mort en politique ». Donnant les raisons de ses nouvelles orientations politiques, il évoque la pandémie de Covid-19. « Après plusieurs mois d’échanges dans le cadre du dialogue national comme au cours de plusieurs rencontres en tête-à-tête avec le président, après une analyse lucide et sereine du contexte international, africain, sous-régional et national, la nécessité nous est clairement apparue de répondre positivement à l’appel du président de la République pour une union de l’ensemble des forces vives de la Nation pour mieux faire face aux défis du moment », déclarait-il devant des dizaines de responsables de son parti. Mais ses réponses « tirées par les cheveux », selon certains observateurs, ne semblaient pas convaincre les Sénégalais et une partie de la classe politique qui manient le sarcasme et l’humour corrosif à son encontre à travers les médias et surtout les réseaux sociaux.
Quid des élections locales ?
Profitant, ainsi, de la tribune lors de la cérémonie de son installation officielle, le 19 novembre, à la tête du Cese, Idrissa Seck revient à la charge rappelant à ses détracteurs que «la nécessité crée l’exception, même en délusion. L’homme peut se prétendre maître de ses intentions et de ses actes, mais son destin relève de ce que les croyants appellent volonté divine». Pour lui,«la compétition électorale de 2019 est derrière nous. Le contentieux qui en est issu a été éteint par l’ouverture du dialogue national et les résultats remarquables qu’il a produits».
Au-delà des nouveaux entristes, d’autres grosses pontes de l’opposition sont toujours annoncées dans la majorité présidentielle pour répondre à la main tendue du président de la République, Macky Sall.
Mais en attendant l’an 2021, qui risque d’être politiquement mouvementé, le ministre des Collectivités territoriales a prédit, le 13 novembre, la suppression prochaine des Villes. Parce que, d’après Oumar Guèye, elles n’ont pas leur raison d’être au Sénégal. Une sortie qui, au-delà du cadre juridique, a suscité une polémique autour de la tenue des élections locales dont les acteurs au dialogue politique avaient déjà demandé le report.
DÉCÈS DE SOUMAILA CISSÉ
Le principal opposant malien qui avait été retenu en otage pendant six mois par des jihadistes, est mort vendredi du coronavirus en France à l'âge de 71 ans
Le principal opposant malien, Soumaïla Cissé, qui avait été retenu en otage pendant six mois par des jihadistes, est décédé vendredi du coronavirus en France à l'âge de 71 ans, a-t-on appris auprès de sa famille et de son parti.
"Soumaïla Cissé, leader de l'opposition malienne, est décédé ce jour en France où il avait été transféré pour des soins du Covid-19", a annoncé à l'AFP un membre de sa famille.
"Je confirme la terrible nouvelle.Il est mort.Son épouse qui est en France me l'a confirmé", a déclaré à l'AFP un responsable de son parti, l'Union pour la République et la démocratie (URD).
Figure de l'opposition malienne, Soumaïla Cissé avait été enlevé le 25 mars alors qu'il faisait campagne pour les élections législatives dans la région de Tombouctou (Nord-Ouest).
Il avait été libéré en octobre, soit après six mois de captivité aux mains de jihadistes.Il avait retrouvé la liberté en même temps que la Française Sophie Pétronin et deux Italiens, en échange de 200 détenus relâchés à la demande des groupes jihadistes.
"Je n'ai subi aucune violence, ni physique, ni verbale", avait-il déclaré après sa libération.
Ancien chef de l'opposition parlementaire, Soumaïla Cissé a été deuxième à trois reprises de l'élection présidentielle.Aux scrutins présidentiel de 2013 et 2018, il s'était incliné face à Ibrahim Boubacar Keïta, renversé le 18 août par des colonels.
Ingénieur-informaticien de formation, M. Cissé a étudié au Sénégal et en France où il a travaillé dans de grands groupes tels qu'IBM, Péchiney ou Thomson, avant de rentrer au Mali.
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ABORDER LA QUESTION DE LA RESTITUTION DES OEUVRES CULTURELLES AFRICAINES SANS ANIMOSITÉ
Fatoumata Sissi Ngom, invite à travers son roman "Le silence du totem", à traiter la problématique de la restitution des œuvres d’art spoliées - une étape primordiale pour la remise sur pieds du continent africain - d'égal à égal avec l'Occident
Invitée de l’émission Le Dimanche Soir du week-end dernier sur la RTS, Fatoumata Sissi Ngom, analyste de politiques climatiques, écrivaine, et ingénieure en mathématiques et en informatique, expose ses vues sur l’actualité de la restitution des oeuvres d’art africain, à travers son roman prémonitoire Le silence du totem, publié en avril 2018, et dont l’intrigue se déroule au Musée du Quai Branly à Paris et à Khalambass un village dans la région de Kaolack.
A travers des échanges denses et dynamiques avec Alioune Ndiaye et son chroniqueur Ibrahima Silla, le roman et l’actualité de la restitution ont été analysés d’un point de vue politique et culturel, mais d’autres facettes du livre de Fatoumata Sissi ont été abordées, à savoir la dénonciation d’une hiérarchisation biologique nocive de la société, le marxisme-léninisme, l’usage de substances illicites en milieux stressants, et la phagocytose culturelle, terme employé par l’auteure.
Pour Fatoumata Sissi Ngom, la restitution des œuvres d’art spoliées est une étape primordiale pour la remise sur pieds du continent africain, et selon elle, il est surtout primordial de traiter le sujet d’égal à égal avec les contreparties occidentales.
LE MARI ET LA COÉPOUSE DE JOSÉE CHRISTIANE ARRÊTÉS
Ils sont poursuivis pour les délits présumés d’association de malfaiteurs, d’assassinat, de complicité d’assassinat, de recel de cadavre, entre autres, à propos de la septuagénaire belge portée disparue en octobre et exhumée à Dakhar Mbaye
Des enquêtes de la section de recherches de la Gendarmerie et du commissariat central de police de Thiès (ouest) ont conduit à l’arrestation du mari et de la coépouse de la septuagénaire belge Josée Christiane Tielma, portée disparue en octobre et exhumée à Dakhar Mbaye, a déclaré jeudi le parquet de la cour d’appel de Thiès.
A la suite des enquêtes, les "soupçons" sont allés vers Alassane Sarr et sa première épouse, Rokhaya Sène, a révélé le procureur El Hadji Abdoulaye Bâ, lors d’un point de presse.
Ils sont poursuivis pour les délits présumés d’association de malfaiteurs, d’assassinat, de complicité d’assassinat, de violation des règles d’inhumation, de recel de cadavre et d’actes de barbarie, selon M. Bâ.
Après une dénonciation faite auprès du commissariat central de police de Thiès par Fatimata Dione, une amie de la défunte, une enquête avait été ouverte.
Plusieurs personnes, dont Alassane Sarr et Rokhaya Sène, avaient été auditionnées à la suite de la démarche de Mme Dione, qui s’inquiétait de ne plus pouvoir joindre Josée Christiane Tielma par téléphone, ni avoir accès à son domicile.
M. Sarr disait s’inquiéter, lui aussi, de la disparition de l’une de ses épouses et s’en était ouvert à l’ambassade de la Belgique au Sénégal, afin de la retrouver.
Fatimata Dione, se présentant comme une confidente de la ressortissante belge, a dit aux policiers que Josée Christiane Tielma ne cessait de se plaindre auprès d’elle du comportement agressif de son mari, lorsqu’elle manquait de lui remettre de l’argent qu’il réclamait.
L’inquiétude causée par la disparition de la ressortissante belge est montée d’un cran, poussant un homme d’église établi à Thiès à s’en ouvrir à la section de recherches de la Gendarmerie, à Dakar.
Devant la ténacité des enquêteurs, l’époux finit par leur dire que le 4 octobre dernier, Josée Christiane Tielma, l’une de ses épouses, l’a appelé au téléphone pour lui réclamer les clefs d’un coffre-fort dans lequel elle avait gardé de l’argent et les documents administratifs de ses biens immobiliers. Il dira aux enquêteurs avoir refusé de rendre les clés en question.
Alassane Sarr affirme qu’il est revenu sur ses pas pour la retrouver dans sa chambre. Une "dispute conjugale" s’en est suivie, au cours de laquelle il a reçu "un coup de pilon à la tête", selon le procureur. M. Sarr "a riposté par un coup de tête" qui, selon ses dires, a été "fatal" à Josée Christiane Tielma, ajoute Elhadji Abdoulaye Bâ.
Il aurait ensuite refermé la porte et aurait envoyé sa première épouse voir sa mère, malade, à Mbour (ouest), lui faisant croire que sa coépouse avait une crise d’asthme.
Lors des enquêtes, il a indiqué aux policiers et gendarmes de la section de recherches l’endroit où il a enterré sa deuxième épouse, selon M. Bâ.
L’autorité judiciaire a ensuite ordonné l’exhumation du corps de la défunte, pour les besoins d’une autopsie.
L’examen du corps retrouvé derrière la maison familiale, dans la forêt de Dakhar Mbaye, un village de la région de Thiès situé près de l’autoroute à péage, conclut à un "traumatisme cranio-encéphalique et thoracique, avec fractures multiples".
Les constatations médicales préalables faisaient état d’un hématome frontal du cuir chevelu et d’une fracture de la côte gauche, avec une présence de sang coagulé.
"Cela atteste que ce coup reçu n’est pas le seul élément à retenir dans les causes de la mort" de la Belge âgée de 72 ans, surnommée Mère Teresa par ses voisins, pour sa générosité, selon le procureur.
Une reconstitution des faits, sur la base de ces éléments, a permis de déduire qu’une personne se trouvant dans la maison - où s’est déroulée la rixe - ne pouvait ne pas entendre les cris de Josée Christiane Tielma, selon El Hadji Abdoulaye Bâ.
Lors de sa première audition, la coépouse, Rokhaya Sène, a dit qu’elle avait voyagé lors de la bagarre mortelle et n’en savait rien. Elle déclare avoir appris de sa propre fille que sa coépouse avait également voyagé, raison pour laquelle elle ne la voyait plus.
"Au fil des déclarations, on a considéré que Rokhaya Sarr ne pouvait pas être étrangère à cette histoire", a soutenu le procureur. Et lors d’une deuxième audition menée par la section de recherches, Rokhaya Sène a donné une nouvelle version des faits, affirmant "avoir entendu les coups que son mari administrait" à sa coépouse.
El Hadji Abdoulaye Bâ dit avoir tenu un point de presse sur cette affaire judiciaire, en raison des faux témoignages qui en ont été faits via les réseaux sociaux.
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L'EMERGENCE PAR LE WOLOF
Invité de l'émission Kepaar gi Serigne Dlily Abdou Khadre Kebe revendique l'apprentissage du wolof pour l'émergence de notre peuple
Invité de l'emission Kepaar gi Serigne Dlily Abdou Khadre Kebe revendique l'apprentissage du wolof pour l'émergence de notre peuple.
LES PETITS SECRETS DE LA VIE D'IBRAHIMA FALL
Mis hors du circuit politique par la limite d’âge (75 ans) pour être candidat à une élection présidentielle, le leader de Taxaw Temm a renoncé à ses ambitions pour s’adonner à l’écriture de ses mémoires
Il est entré en politique par effraction. Au moment où personne ne s’y attendait. Il en est sorti discrètement. Sans coup férir. Alors que le Sénégal s’achemine vers la présidentielle de 2012, Ibrahima Fall, ancien président du mouvement Taxaw Temm, se lance dans l’aventure politique comme sorti du chapeau d’un magicien. Sans trop convaincre. Calme et pondéré, Ibrahima Fall propose un projet de société, jugé encore trop idéaliste sous nos tropiques. Une société d’équité, de justice, de travail, de vertu, d’égalité, de vérité, de droiture, de franchise, de fraternité et de solidarité… «Malheureusement pour lui, son projet n’a pas séduit grand monde», regrette un ancien souteneur.
Sa maison à la Cité Djily Mbaye à Dakar et son verger
Le débit monotone, le charisme lui a fait cruellement défaut. L’homme ne dégage ni l’énergie ni la hargne de quelqu’un qui a la rage de vaincre. Il est juste un brillant technocrate au parcours quasi-exceptionnel. Ancien ministre connu sans frasques, Ibrahima Fall n’a jamais été cité dans des affaires scabreuses. Le natif de Tivaouane est un homme vertueux et travailleur. Il a fait ses preuves partout où il est passé. Par contre, la politique ne lui a pas souri. Classé 7e avec 1,81% des voix, il a subi un cuisant revers à la Présidentielle de 2012. Disparu des radars, il est l’un des rares hommes politiques à ne pas se prononcer sur les contrats pétroliers, gaziers, le statut du chef de l’opposition, l’émigration clandestine. Il a fait profil bas sur tout. «Pour le moment, je ne peux pas me prononcer sur la situation du pays. Je suis en observation. Et le moment venu, on m’entendra. Mais présentement, je me garderais de dire quoi que ce soit», souffle-t-il.
Adossé sur des valeurs, Ibrahima Fall, malgré ses références académiques et professionnelles enviables, n’est pas parmi ces ministres de la République devenus milliardaires en faveur de leurs stations dans l’appareil d’Etat. Originaire du quartier Fogny à Tivaouane, il mène une vie sobre partagée entre sa maison à la Cité Djily Mbaye à Dakar et son verger au quartier Al Amine sur la route de Ndindy (Tivaouane). L’ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal sous Abdou Diouf qui a arrêté ses consultances à l’Union africaine, vit des rentes de sa pension de retraite. Il se défend de ne disposer que de biens licites. «Je suis un professeur à la retraite et ancien fonctionnaire des Nations Unies. En 1983, lorsque j’entrais dans le gouvernement sous le régime socialiste, j’ai fait ma déclaration de patrimoine. En 1990, quand je le quittais, j’ai refait le même exercice. Je ne dévoilerais pas mes biens, même si je reconnais que j’en ai eu d’autres entre-temps. Pour moi, le plus important, c’est de se suffire de ce que l’on a. Je rends grâce à Dieu. Mais je ne vais pas étaler ce que j’ai», confie-t-il. Aujourd’hui, en retrait de la scène politique, il écrit ses mémoires pour la postérité.
«Il s’est donc retiré pour des raisons d’éthique»
Djiby Fall, ancien coordonnateur de «Taxaw Temm» dans le département de Tivaouane, justifie la retraite politique de son frère pour des raisons éthiques. Son frère aurait renoncé à ses ambitions politiques après que la Constitution du Sénégal ait limité l’âge de la candidature à une élection présidentielle à 75 ans. Né en 1942, Ibrahima Fall est atteint par la limite d’âge pour être candidat. «Il s’est donc retiré pour des raisons d’éthique. C’est quelqu’un qui ne ment pas et pour qui la liberté est précieuse», confie-t-il. D’ailleurs, Djiby Fall ne comprend pas que le mouvement Taxaw Temm qui avait déposé un dossier au ministère de l’Intérieur n’ait toujours pas eu son récépissé de parti politique, alors que d’autres formations nées bien après ont reçu leurs actes. Le professeur Boubacar Diop qui a pris les rênes du mouvement, continue l’œuvre du Pr Ibrahima Fall. «Ibou est un homme droit dans ses bottes. On voit sur la scène politique des opposants du ventre et des opposants radicaux. Mais Ibou est un gars très sérieux, très poli. Il ne se mêle pas de ce qui ne le regarde pas. Il a été éduqué dans le sens de la parole donnée. Aussi mirobolantes que soient les choses qu’on peut lui proposer, il ne sortira jamais de sa ligne de conduite. D’ailleurs, quand Macky Sall a été élu Président de la République en 2012, Ibrahima avait dit aux alliés de rejoindre leurs partis et qu’on laisse Macky travailler. Il n’a pas fait partie des chefs de parti qui ont exigé des portefeuilles dans l’attelage gouvernemental. Aucun membre de Taxaw Temm n’a jamais bénéficié d’une promotion ou d’une nomination dans le gouvernement de Macky Sall. Ibrahima Fall n’a jamais été demandeur», souligne-t-il. Mouride d’obédience religieuse, Ibrahima Fall a appris le Coran chez les Tidianes au domicile de Rokhaya, sœur d’El Hadji Malick Sy à Tivaouane. Aujourd’hui, il vit à la Cité Djily Mbaye à Yoff Layenne. Mansour Diouf, Imam de la mosquée, pense qu’Ibrahima Fall n’était pas destiné à faire de la politique. «Ibrahima Fall est un technocrate qui a eu un parcours exceptionnel en tant que ministre de l’Enseignement supérieur, fonctionnaire des Nations Unies. Quand il est revenu au Sénégal, des leaders de partis politiques sont allés le dénicher pour en faire leur candidat à la Présidentielle de 2012. Face à la forte pression, il a accepté. Mais ce n’est ni son terrain de prédilection, ni sa vocation. D’ailleurs depuis lors, on ne l’a plus entendu», avise-t-il. Toutefois, le guide religieux, par ailleurs porte-parole du Khalife de Pire, indique que l’ancien candidat malheureux à la Présidentielle de 2012 vient régulièrement à Tivaouane lors de certains événements. Il œuvre beaucoup dans le social et fait aussi beaucoup d’actions en faveurs des mosquées et des écoles coraniques.
«J’ai fait 15 ans aux Nations Unies»
Docteur d'État en Droit public (Université de Paris I Panthéon) en 1972 et agrégé en 1974, Ibrahima Fall a été le Doyen de la Faculté des Sciences juridiques et économiques de l’Université Cheikh Anta Diop entre 1975 et 1981. Il a été nommé, tour à tour, ministre de l’Enseignement supérieur sous le régime socialiste de 1983 à 1984, puis ministre des Affaires Etrangères de 1984 à 1990. Fonctionnaire international, il a aussi occupé le poste de sous-Secrétaire général aux Droits de l’Homme à l’Onu et Directeur général adjoint de l’Office des Nations Unies à Genève (Suisse) (1992-1997), puis sous-Secrétaire général aux Affaires politiques de l’Onu (New York – USA), chargé des Affaires politiques africaines (1997-2002). Sous-Secrétaire général et Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu pour la Région des Grands Lacs (Nairobi) (2002-2007), il a apporté son expertise dans la résolution de plusieurs conflits. Il a été aussi Envoyé spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Guinée de 2008 à 2010. «J’ai fait 15 ans aux Nations Unies», résume-t-il. Clap de fin.