Youssou presse Macky …
Après son concept «Daan Corona», le lead vocal du Super Etoile, Youssou Ndour, semble être plus préoccupé désormais par la reprise des activités des artistes dans leurs lieux de prestation et dans les salles de spectacles. Ayant décidé de prendre à bras-le-corps le combat de ses congénères contre la décision du ministre de l’Intérieur de fermer lesdits lieux, l’ancien ministre de la Culture a, selon des sources, interpellé le Président Macky Sall avant-hier à sa descente d’avion présidentiel de retour de l’investiture de son homologue ivoirien Alassane Dramane Ouattara. D’après elles, le roi du «Mbalax» lui a chouchouté durant un long moment des paroles à l’oreille. Selon certaines indiscrétions, You était parti se plaindre de la mesure d’Antoine Félix Diome. Une stratégie qui s’est avérée payante car c’est à partir de cette interpellation qu’est née l’initiative de la rencontre entre le remplaçant d’Aly Ngouille Ndiaye, Youssou Ndour et six représentants de la coalition des acteurs de la musique (CAM).
Désaccord entre Antoine Diome et les artistes
Restons avec les acteurs culturels pour qui leur rencontre avec le ministre de l’Intérieur s’est soldé par un échec. Apparemment, les artistes n’ont pas réussi à convaincre hier Antoine Félix Diome de revenir sur sa décision de fermer les salles de spectacles, en cette période de fin d’année. Leur rencontre n’a pas permis d’arrondir les angles. Finalement, ils se sont donné rendez-vous aujourd’hui à 19 heures pour continuer les discussions. Pour l’instant, le sit-in des acteurs culturels restent toujours maintenu pour demain.
L’appel de Macky à la vigilance face à la Covid-19
Le Président Macky Sall a profité de l’audience qu’il a accordée hier à la délégation de la communauté libanaise au Sénégal pour lancer un appel à la vigilance face à la deuxième vague de Covid-19. C’est la propagation du virus qui justifie, selon lui, les mesures de restriction notées ces derniers jours et qui seront adaptées à la situation actuelle du pays. Le chef de l’Etat annonce la réactivation des centres de traitement des épidémies pour contenir et vaincre la maladie. Il recevait une délégation de la communauté libanaise au Sénégal venue remettre des ambulances médicalisées, des masques et des lots de produits hygiéniques dans le cadre de la riposte contre la Covid-19.
Les raisons de l’absence de respirateurs artificiels à Matam
L’annonce de deux décès de malades atteints de la covid-19 à Matam, faute de respirateurs artificiels par les médias, a fait sortir la directrice générale des établissements de santé de sa réserve. Dr Fatou Mbaye Sylla précise d’emblée que dans le dispositif mis en place par le ministère de la Santé et de l’Action Sociale dans le cadre de la riposte contre la pandémie, Matam ne doit pas avoir de lits chauds et d’appareils de respiration artificielle. La structure sanitaire de Matam ne traite que des cas asymptomatiques et autres cas sans complications. Ainsi le traitement des cas graves est réservé au centre de traitement des épidémies de Ourossogui qui dispose de tout le matériel nécessaire pour une prise en charge correcte des cas graves de covid-19, notamment des lits chauds et des respirateurs artificiels.
Grève de la faim de jeunes de Podor
Révoltés par la situation dans leur département et l’attitude de leurs responsables politiques, des jeunes du mouvement Podor Debout ont entamé hier une grève de la faim. Selon le porte-parole de ce mouvement de veille et d’alerte, Abdoul Aziz Ba, le département de Podor est dépourvu d’infrastructures de base et les responsables politiques ne font aucun effort pour trouver une solution. Il cite, entre autres, le problème de centre de santé de Cascas, le pont de Gnanga, l’axe routier, Diatar-Alowar etc. Le magistrat Cheikh Tidiane Diallo décédé La grande faucheuse a frappé le monde de la justice. Cheikh Tidiane Diallo, le procureur général près la Cour d’Appel de Thiès a rendu l’âme hier. Selon des témoignages, hospitalisé depuis quelques jours à l’hôpital Principal de Dakar, il est décédé des suites du malaise qui lui avait valu son hospitalisation. Fonctionnaire chevronné, magistrat respecté, il a eu à occuper les fonctions de directeur de l’administration pénitentiaire et de secrétaire général du ministère de la Justice avant d’être envoyé terminer sa mission à la Cour d’appel de Thiès. Père du Dr Mohamed Diallo, président du parti de l’Union pour la restauration des valeurs (URV), il a été également directeur de cabinet de Djibo Leyti Ka.
Aïssata Tall Sall à l’investiture de Condé
Beaucoup de médias ont relayé que le président guinéen, Alpha Condé, a zappé son homologue sénégalais, Macky Sall, décidant de ne pas l’inviter à son investiture hier. En réalité, le Sénégal s’est bien fait représenter. Certes le chef d’Etat du Sénégal ne pouvait être à l’aise à la cérémonie à cause de ses relations heurtées avec le président Condé, nées des prises de position des autorités sénégalaises notamment pendant la période de l’épidémie Ebola, mais notre pays a été invité. Ainsi Macky Sall a été représenté par la ministre des Affaires étrangères, Aïssata Talla Sall, qui était accompagnée d’une forte délégation. Il faut noter que les chefs d’Etat de la Guinée Bissau et de laGambie n’étaient pas présents non plus à la cérémonie. Umaro Sissoco Embalo et Adama Barrow n’étant pas en odeur de sainteté aurpès de lui, Condé a invité Domingos Simões Pereira, l’opposant du président bissau-guinéen. Finalement l’évènement a enregistré la présence de Nana Akuffo Addo du Ghana, Idriss Deby Itno du Tchad, Denis Sassou N’guesso du Congo, Azali Assomani des Comores, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, Mohamed Ould El Chazouani de la Mauritanie, Julius Mada Bio de la Sierra Leone, Sahle Work Zewde d’Éthiopie, Faure Gnassingbé du Togo, Bah N’Daw du Mali, et Georges Weah du Liberia..
27 des 50 cas communautaires sont à Dakar
Même si le virus se propage dans plusieurs régions, celle de Dakar reste l’épicentre de la pandémie. Pour l’essentiel, les cas positifs sont enregistrés à Dakar. Le bilan quotidien du ministère de la Santé et de l’Action Sociale fait état de 70 nouveaux cas positifs sur 938 tests réalisés, soit un taux de positivité de 7,46 %. Le résultat du jour confirme que le foyer de Dakar est ardent. Car, sur les 50 cas issus de la transmission communautaire, les 27 sont enregistrés à Dakar. Ces derniers sont répartis entre Dakar Plateau 05 cas, Ngor 03 cas, Mbao 02 cas, Mermoz 02 cas, Ouakam 02 cas, Sacré-Cœur 3 02 cas, Yoff 02 cas, Cité Keur Gorgui 01 cas, Cité Soprim 01 cas, Fann 01 cas, Guédiawaye 01 cas, Gueule Tapée 01 cas, Nord-Foire 01 cas, Sicap Amitié 3 01 cas, Zone de Captage 01 cas et Médina 01 cas. Les autres cas issus de la transmission communautaire sont recensés à Touba 05 cas, Matam 04 cas, Richard-Toll 04 cas,Ourossogui 03 cas,Diourbel 02 cas, Louga 02 cas, Kidira 01 cas, Podor 01 cas et Saint-Louis 01 cas. Quant aux constats, on a dénombré 20 cas. Le taux de guérison reste élevé. Les autorités sanitaires ont déclaré 84 patients guéris. Cependant, 20 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation. A ce jour, le Sénégal a enregistré 17 216 cas positifs dont 16 243 guéris, 350 décédés et donc 622 encore sous traitement.
Le japon colonise le Sénégal
Positionner le Sénégal comme une plaque tournante en Afrique pour les multinationales japonaises. C’est l’ambition du gouvernement, d’après le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération. Amadou Hott a fait cette déclaration hier, lors de la 2nde session du Comité mixte pour la promotion des investissements qu’il a co-présidé avec l’Ambassadeur du Japon, Arai Tatsuo. D’emblée le ministre de l’Economie s’est réjoui de la décision du Japon de coopter le Sénégal dans le groupe des 9 pays africains où les bases sont jetées pour accueillir davantage d’investisseurs nippons. A ce propos, il plaide pour un partenariat économique et commercial plus fort basé sur l’investissement privé et sur les flux commerciaux. Il s’agit, selon Amadou Hott, de positionner le Sénégal comme une plaque tournante en Afrique pour les multinationales japonaises desservant les marchés régionaux et d’accueillir les entreprises et fournisseurs nippons basés dans d’autres régions qui souhaitent se délocaliser.
L’Artp valide la comptabilité analytique de la Poste
L’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) lance l’audit du Groupe la Poste. L’autorité de régulation a porté son choix sur le groupement Grant Thornton/Axon pour évaluer la comptabilité analytique de l’opérateur public en charge du service universel postal, conformément aux dispositions du code des postes et eu égard au calendrier interministériel de restructuration de la Société nationale La Poste. Il revient ainsi au groupement Grant Thornton/AXON de réaliser cette action stratégique afin de garantir la mise en œuvre correcte des besoins du régulateur et de l’opérateur historique. A noter que la mise en place de la comptabilité analytique de l’opérateur public permet d’assurer une visibilité et une transparence sur les états financiers de l’opérateur et sur les coûts réels de chaque service. C’est également, indique un communiqué de l’ARTP, un préalable à la détermination du coût du service postal et à la définition de la rémunération accordée en contrepartie des missions de service public et par-delà à la restructuration de l’opérateur.
Mamadou Lamine Diallo bombarde Niasse
Apparemment, le député Mamadou Lamine Diallo s’est remis de sa maladie. Testé positif à la covid-19, le président du mouvement Tekki a porté l’estocade à Moustapha Niasse qui avait évoqué le nom de son père lors d’une séance plénière à l’Assemblée nationale. Ce qui semble choquer le parlementaire. Il a appelé au passage son combat pour que le peuple, à travers les députés, participe à la gouvernance des ressources naturelles, comme le Président Macky Sall a inscrit dans la constitution que ces ressources appartiennent au peuple. Avant de tirer à boulets rouges sur Moustapha Niasse. Selon Mamadou Lamine Diallo, le président de l’Assemblée nationale ne veut pas en tirer toutes les conséquences. Il rappelle que le peuple, ce n’est pas l’Etat. C’est plus que l’Etat, dit-il. A l’en croire, les représentants du peuple à l’Assemblée nationale ont leur mot à dire sur la gestion de ces ressources. Il dit mener ce combat de principe de la gouvernance démocratique au nom du peuple des Assises nationales. A l’en croire, c’est ce que ne supporte pas Moustapha Niasse. Pour lui, Niasse n’aime pas la démocratie et il pense être au-dessus des lois et du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Toutefois, il a tenu a préciser qu’il n’a pas un problème personnel avec lui. Il estime que dans une diatribe haineuse inexplicable, Niasse a laissé remonter un fond de lui-même. Avant d’ajouter qu’il n’est en rien responsable de son échec personnel à accéder à la place de Macky.
Cheikh Mounhamina à la tête de l’Institut Abdoulaye Niasse
Le Khalife de Médina Baye a nommé son frère Cheikh Mounhamina Niasse directeur de l’Institut El Hadji Abdoulaye Niasse, poste qu’il a occupé des années avant de devenir Khalife. Rappelons que l’Institut accueille plus d’une trentaine de nationalités.
L'AFRIQUE, GRANDE OUBLIÉE DU BALLON D'OR
"Je ne vois pas comment on peut imaginer dresser les trois meilleures équipes de l'histoire sans nommer au moins un de ces 3 footballeurs. C'est assez scandaleux et cela conforte ce que disait Eto'o : le footballeur africain n'est pas considéré"
Le Ballon d'or, le plus prestigieux trophée individuel en football, ne sera pas remis en cette année tronquée par le Coronavirus. Pour le remplacer, les organisateurs ont choisi d'élire la meilleure équipe de tous les temps.
Au mois d'octobre dernier, Samuel Eto'o s'était, le premier, offusqué le jour de la parution de la liste, goûtant peu son positionnement à droite d'une éventuelle ligne d'attaque.
Les résultats parus ce mardi n'ont pas calmé le lion indomptable : aucun africain ne figure dans les trois équipes-types dévoilées par l'hebdomadaire français de référence.
Même George Weah, la seule étoile continentale à avoir soulevé le prestigieux ballon, n'a pas trouvé grâce aux yeux du jury composé de 140 journalistes.
"Aujourd'hui on ne peut pas nous sortir 33 footballeurs sans citer quelqu'un comme Weah qui a marqué l'histoire en étant le seul africain à avoir remporté le Ballon d'or," réagit Wahany Sambou Johnson, notre spécialiste du football africain.
Que se passe-t-il à la présidence du Sénégal depuis deux semaines ? Une lutte féroce oppose le chef de cabinet, Mame Mbaye Niang, au Directeur du cabinet, Mahmoud Saleh
Opinion Internationale |
Michel Taube |
Publication 15/12/2020
Que se passe-t-il à la Présidence du Sénégal depuis deux semaines ? Une lutte féroce oppose le Chef de Cabinet, Mame Mbaye Niang, au Directeur du cabinet, Mahmoud Saleh.
Guerre picrocholine ou crise majeure au centre de l’exécutif ?
Mahmoud Saleh est le personnage central de cet affrontement. Originaire de Dahra, cet ancien trotskyste qui fut étudiant et diplômé à Bordeaux, a été un militant actif des centrales syndicales. Il a participé à la naissance de la Ligue Communiste des Travailleurs Autonomes, de l’Union pour le Renouveau Démocratique avant d’adhérer à l’Alliance pour la République (APR).
Intelligent, cultivé, rigoureux, brillant, discret, il accompagne Macky Sall depuis la première heure et place l’intérêt supérieur de la nation au-dessus de tout. Homme de confiance du Président, il n’a pas hésité à attaquer ceux qui, récemment, contestaient le chef de l’Etat, au sein de son parti, l’APR, et il a demandé leur démission. Ce qui fut fait pour Moustapha Diakhaté.
Le Directeur de Cabinet, Ministre d’Etat, très apprécié et redouté des milieux intellectuels français anime une « task force » surnommée « laboratoire politique » du Président.
Des penseurs et stratèges s’y activent pour élaborer notes et actions pour le Président et l’aider dans la gestion du pays et pour définir ses stratégies d’avenir.
Alors pourquoi cette crise ? Ne voilà-t-il pas que le chef de Cabinet du Président attaque Saleh dans les médias, émettant des doutes sur la qualité de ses diplômes et son niveau pour occuper ses hautes fonctions auprès du Président, l’accusant même de tous les maux du pouvoir comme chef supposé des « faucons » au Palais.
Je ne crois pas au dialogue politique ni à tous les artifices imprégnés soi-disant de nos imaginaires pour mieux penser le consensus mou. Les injonctions à l’apaisement sont impropres dans un espace politique conflictuel par essence
Lors d’une conférence à l’Ugb le 12 décembre, Abdourahmane Diouf, ancien porte-parole de Idrissa Seck, a fait le plaidoyer d’une «démocratie de concordance ou démocratie d’entente». Je précise d’abord qu’il est regrettable de voir un personnage aussi brillant et courtois, en dehors du champ politique. La thèse qu’il défend est qu’en résumé les perdants à un scrutin présidentiel ne doivent être exclus de l’Exécutif. Selon lui, quel que soit le pourcentage de voix obtenu, il faut être représenté dans un gouvernement pour éliminer la transhumance et avoir un gouvernement dont la composition est proportionnelle au résultat du scrutin.
La proposition du juriste est innovante, mais je n’y souscris pas pour de nombreuses raisons. La démocratie est affaire de majorité, pas d’unanimité. La majorité gouverne et l’opposition s’oppose. Ernesto Laclau et Chantal Mouffe, dans un ouvrage paru en 1985, Hégémonie et stratégie socialiste, érigent la conflictualité comme une donnée consubstantielle du politique. L’espace du politique est celui de l’affrontement de visions du monde arbitré par le suffrage universel. Abdourahmane Diouf et les Libéraux envisagent difficilement souvent le politique autrement que sous l’angle de l’économique ou de l’éthique. Ils s’inscrivent dans un moment post-politique. Comme Carl Schmitt, je crois que le politique a une dimension antagonique qui induit la permanence du conflit auquel il ne peut y avoir de fin. Laclau et Mouffe vont plus loin que la discrimination de l’ami et de l’ennemi comme critère d’identification du politique de Schmitt ; ils l’affinent et théorisent l’agonisme comme concept pour opposer des adversaires qui malgré tout reconnaissent la légitimité de leurs revendications respectives. Il est impossible pour les adversaires de trouver une solution à leur différend symbolique, mais il est possible d’ériger un certain nombre de règles minimales comme cadre à leur conflictualité. A ce propos, je pense que l’agonisme est la sève de la démocratie pluraliste. Le politique est le lieu de la «mésentente», comme le suggère Jacques Rancière, en ce sens qu’il abrite les «désaccords sur le partage des biens communs entre les différentes compositions de la société».
Les pouvoirs exorbitants du président de la République, la constitutionnalisation des départements ministériels, le pouvoir des élus locaux sont par exemple des pistes intéressantes qu’identifie Abdourahmane Diouf dans sa communication. Mais sa 4ème République me semble inopportune et dangereuse. Inopportune, car on ne règle pas le problème de comportement, de manquement à la parole donnée, d’indignité, de tortuosité, d’indécence qu’est la transhumance par un basculement vers un nouveau régime. C’est utiliser un lance-roquettes pour s’en prendre à une mouche. Avec l’instauration de la perte du mandat de parlementaire en cas de changement de parti politique, je crois que le maximum légal qu’il y avait à faire sur ce phénomène de transhumance a été fait. La Constitution ne peut régir si loin les mœurs des gens. Il est des causes qu’il faut savoir confier au jugement implacable de l’histoire.
Ensuite, la suggestion de Diouf me semble dangereuse, car elle appelle à un consensus mou, une alliance de forces contraires dans un élan de partage du pouvoir. C’est le consensus social-libéral érigé depuis 1983 en France, pays qu’il donne en exemple, qui fait inexorablement monter l’extrême-droite jusqu’aux portes du pouvoir aujourd’hui. C’est la similarité des politiques chez les Démocrates et les Républicains aux Etats-Unis qui a fait émerger Donald Trump. Vouloir être assis sur des socles idéels opposés et mener les mêmes politiques construit chez le citoyen, une dissonance dont les populistes ici et ailleurs se saisissent pour appeler à un fameux «système».
Je crois à la radicalisation de la démocratie par les forces de l’arc républicain. Si un consensus s’érige chez elles, des monstres surgissent et agrègent le mécontentement des peuples pour les transformer en arme populiste dangereuse. Je ne crois pas au dialogue politique ni à tous les artifices imprégnés soi-disant de nos imaginaires pour mieux penser le consensus mou. Les injonctions à l’apaisement sont impropres dans un espace politique conflictuel par essence ; il faut du dissensus démocratique, de la confrontation des idées pour repousser toujours plus loin le recours possible à la violence physique.
Le litige est un des éléments par lesquels le politique quitte la spéculation pour devenir un objet déterminant dans un contrat social. En le niant pour appeler au consensus, on efface ce que Rancière appelle «les formes de l’agir démocratique» pour basculer dans la post-démocratie et même dans la fin du politique.
LA RÉFORME DU FCFA PEUT DISLOQUER LA CEDEAO
Aux yeux de ces nombreuses personnes, le projet de réforme de la monnaie commune ouest-africaine adoptée par la France le 10 décembre dernier ne changera rien. Éclairage avec l'économiste Papa Abdoulaye Diop
Un nouveau pas vient d’être franchi dans le passage du FCfa à l’Éco. L’Assemblée nationale française a adopté, le 10 décembre 2020, le projet de réforme de la monnaie commune ouest-africaine. Aux yeux de ces nombreux détracteurs, cette réforme ne changera rien, car « le FCfa va contre les intérêts des peuples africains ». Éclairage sur la réalité de cette assertion avec Dr Papa Abdoulaye Diop, économiste et spécialiste du FCfa.
Débattre de la monnaie commune des huit pays de l’Uemoa au sein du Parlement français peut paraître saugrenu. Mais, rien de tel pour Papa Abdoulaye Diop, docteur en Économie et spécialiste du FCfa. « L’Histoire a fait de la France un des protagonistes du FCfa. Ce débat à l’Assemblée nationale française a permis d’évoquer la réforme dans un des plus hauts lieux de décision de cette partie prenante », justifie-t-il. Au cours des débats, la prise de parole du député communiste Jean-Paul Lecoq face à Franck Riester, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, a été très remarquée. « La réforme du FCfa est aveugle aux dangers qu’elle pourrait créer », a-t-il lancé depuis le pupitre de l’Assemblée nationale. « Je préfère plutôt parler de risques que de dangers », nuance, d’abord, Dr Diop. « Et le risque qui se pose avec le plus d’acuité dans le cadre de la réforme du FCfa est celui de la dislocation de la Cedeao. Il suffit, pour cela, de parcourir les discours actuellement portés par l’élite politique, intellectuelle et économique dans certains pays non francophones d’Afrique de l’Ouest. Elle y voit une forme d’incapacité des anciennes colonies françaises à se détacher définitivement de la tutelle de Paris », ajoute-t-il.
Le duel Côte d’Ivoire-Nigeria
La guerre de leadership que se livrent la Côte d’Ivoire et le Nigeria n’est pas non plus étrangère à la situation. « L’abandon du FCfa étant devenu inéluctable et la monnaie communautaire étant déjà inscrite dans les agendas, chacun des deux pays cherche à réussir le coup double de l’Allemagne avec l’euro : passer d’une monnaie nationale à une monnaie communautaire en conservant tous les avantages de la monnaie nationale et en abandonnant tous ses points faibles à l’entrée de la Banque centrale communautaire », analyse l’économiste. Ainsi, il constate l’existence d’un risque : la Cedeao pourrait connaître un choc endogène qu’il lui sera impossible d’absorber et conduisant à la mort cérébrale du projet communautaire d’intégration politique et institutionnelle qui était l’idéal prôné par Ses Pères fondateurs.
Le duo Sénégal-Ghana
De plus en plus de voix se lèvent pour indexer les nombreux obstacles qui concourent à l’échec de la réforme du FCfa avec la création d’une monnaie ouest-africaine qui suscite l’adhésion de toutes les parties prenantes dans la sous-région. Pour y arriver, Papa Abdoulaye Diop affirme qu’il faut des préalables. « Le Sénégal et le Ghana doivent jouer pleinement leur partition afin de solutionner la crise latente qui oppose la Côte d’Ivoire et le Nigeria pour le contrôle de la dynamique monétaire en Afrique de l’Ouest. Accra et Dakar sont des places fortes africaines et leur leadership politique, diplomatique, intellectuel, socio-culturel et économique ne souffre d’aucune contestation », dit-il.
De même, soutient l’économiste, la guerre de l’opinion doit être gagnée ; ce qui est loin d’être le cas pour l’instant. « Il faut qu’une certaine opinion publique ouest-africaine arrête cette nouvelle mode qui consiste à porter le discrédit sur l’organisation communautaire. À ce jour, la Cedeao est l’un des rares exemples de réalisation africaine sur le continent africain par des Africains et pour des Africains et faisant le job de manière efficace. C’est une réussite africaine. C’est une obligation patriotique que de la protéger. Nous avons récemment noté, durant les crises politiques internes au Mali, en Côte d’Ivoire et en Guinée Conakry, qu’une certaine opinion publique a voulu que la Cedeao fasse un dépassement de fonction en remplaçant des institutions nationales habilitées. Ce n’est ni son rôle ni sa mission », martèle Dr Diop.
Présentée comme une avancée majeure allant dans le sens de redéfinir les rapports de coopération monétaire entre les pays d’Afrique de l’Ouest francophone et la France, cette réforme n’est pas encore complètement entérinée par l’ancienne puissance coloniale. Le projet adopté doit encore être soumis au Sénat avant d’être éventuellement signé par les pays africains concernés.
DES BOULANGERS DE LOUGA REFUSENT DE SUIVRE LE MOT D’ORDRE
Des boulangers de la région de Louga (nord) se sont désolidarisés de leurs confrères qui ont entamé mardi une grève de quarante-huit heures
ouga, 15 déc(APS) - Des boulangers de la région de Louga (nord) se sont désolidarisés de leurs confrères qui ont entamé mardi une grève de quarante-huit heures, a constaté l’APS.
"Nous voulons apporter des précisions sur le mot d’ordre de grève décrété par certains boulangers. Nous faisons cette sortie pour faire savoir à la population que la région de Louga se démarque de cette grève. Nous n’acceptons par cette grève", a déclaré, lors d’un point de presse, le président de la section régionale de la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS), Alé Thiam.
"Nous avons entamé un processus de réglementation du secteur. Nous attendons d’abord de voir où cela va nous mener", a expliqué M. Thiam.
Des boulangers n’étant pas membres de la FNBS ont entamé une grève de deux jours pour obtenir une réglementation du prix du pain, a-t-il dit, ajoutant que c’est une question prise en compte dans le nouveau décret qui réglemente le secteur de la boulangerie.
"Il faut d’abord appliquer la réglementation en question avant de définir le prix de la farine et celui du pain", a argué Alé Thiam.
Le chef de l’Etat a signé en 2019 un décret qui encadre les activités de production, de distribution et de vente des produits de la boulangerie et de la pâtisserie.
Les boulangers disposaient d’un délai de six mois pour appliquer les nouvelles normes en vigueur depuis janvier dernier.
La FNBS et le Regroupement des boulangers du Sénégal organisent, depuis plusieurs semaines, une tournée nationale de sensibilisation des acteurs du secteur et des autorités administratives sur les dispositions contenues dans le décret présidentiel relatif à la boulangerie.
"Nous demandons à l’Etat de nous aider à appliquer convenablement la réglementation, pour un pain de qualité fabriqué dans les conditions d’hygiène recommandées", a dit Alé Thiam.
«LE SENEGAL EST CHAMPION MONDIAL EN BONNE GOUVERNANCE»
Malick Sall a fait cette déclaration lors de la tenue de la 22ème session ministérielle du Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent et le Financement du Terrorisme en Afrique de l’Ouest (GIABA)
Etienne Ndiaye (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 15/12/2020
L’engagement de nos états dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme doit rester « ferme et constant ». Cette déclaration du Garde des sceaux, Ministre de la Justice, Me Malick Sall, a fait tilt samedi dernier à la Somone lors de la tenue de la 22ème session ministérielle du Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent et le Financement du Terrorisme en Afrique de l’Ouest(GIABA). Mais, Me Malick Sall ne s’est pas arrêté à cette invite forte. Le Garde des Sceaux, répondant à l’interpellation du Directeur Général du Giaba, qui avait invité les états membres à faire preuve de plus d’engagements dans la lutte contre la délinquance financière et ses ramifications, a laissé entendre que le Sénégal fait figure de référence en matière de célérité dans le traitement des affaires judiciaires de grand intérêt. Ce qui, a-t-il ajouté a placé notre pays au premier rang mondial en matière de bonne gouvernance devant la France, les Etats – Unis, et tous les pays africains.
« Sans nul doute, notre engagement à lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme doivent rester fermes et constants », a notamment soutenu Me Malick Sall. Le Garde des Sceaux, prenait part, à Somone, à la 22ème réunion du Conseil ministériel du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (GIABA). « C’est cet engagement qui fait que nous continuerons à attacher du prix à ce cadre de rencontre qui nous offre l’opportunité de définir les stratégies les plus adaptées et de mettre en place les mécanismes les plus pertinents pour combattre la criminalité financière », a poursuivi Me Malick Sall, en prenant la parole lors de la cérémonie protocolaire. « Le Sénégal fait le maximum, il y a des données qui n’ont pas été prises en compte dans un premier temps, mais nous avons constaté aujourd’hui que nos Etats sont en péril parce que le blanchiment des capitaux, nourrit souvent le terrorisme international. Donc prendre en charge ces éléments, c’est d’œuvrer pour la stabilité de ce pays et le Sénégal a effectivement pris les taureaux par les cornes. Ces recommandations ont été prises par le Sénégal avant qu’on ne vienne ici et nous nous sommes assurés que ces recommandations avaient été accomplies pour vous dire que notre pays est bien dans son rôle et les engagements que nous avions pris nous sommes en train de les respecter pour l’essentiel », a soutenu Me Malick Sall.
Pandémie de la criminalité financière
Selon lui, le Président de la République du Sénégal, Macky Sall, a fait de la gouvernance, les institutions, la paix et la sécurité, un des trois axes du Plan Sénégal émergent (PSE), cadre de référence en matière de politique de développement. « Le Sénégal accorde une importance particulière à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme et la prolifération des armes. Cet engagement est plus que jamais d’actualité », a déclaré le ministre de la Justice. Qui reste convaincu que la « pandémie de la criminalité financière » a existé bien avant celle de la COVID-19. Elle se perpétue et cohabite avec celle-ci pour constituer des « menaces sérieuses » qui méritent toute l’attention des autorités sénégalaises, a-t-il estimé. « Les observations et les recommandations qui ont été faites par le Giaba ont été entièrement respectées. Il y avait un texte qui restait et ce texte se trouve sur le circuit administratif. Le Directeur Général du Giaba est dans son rôle d’interpeller les Etats parce quand on entre dans une structure, on en accepte les règles. Bien entendu toute œuvre humaine n’est pas parfaite donc il y a des recadrages à faire et à chaque fois qu’on examine la situation de tel ou tel pays il arrive qu’on trouve quelques faiblesses et de constater les manquements ou de féliciter le pays si tous les engagements ont été respectés. Nous espérons que la prochaine fois, le Sénégal aura toutes les félicitations », s’est fendu Me Malick Sall.
Suite judiciaire des rapports des corps de contrôle : « Tous les dossiers traités … »
Tous les rapports d’enquête établis par les différents corps de contrôle de l’Etat à propos de la gestion des affaires publiques ont fait l’objet d’un traitement judiciaire. C’est en tout cas ce qu’affirme le Ministre de la Justice. « Ce qui se passe au niveau des juridictions Sénégalaises ne dépend pas du Giaba. Je puis vous dire en tant qu’acteur de la justice d’abord pour avoir été avocat d’affaires, qu’à chaque fois que la justice sénégalaise ait été saisie dans un dossier, elle l’a traité de façon correcte ; et je puis vous assurer que depuis que j’ai été nommé à la tête de ce ministère, je veille de façon particulière à ce que ces dossiers soient dirigés avec la diligence nécessaire. Soit la personne qui est visée est responsable et il faut le dire, soit la personne n’est pas responsable et on doit le dire ; mais les dossiers ne trainent plus au niveau de la justice depuis quelques années sous quelques prétextes que ce soit. Ce sont des instructions fermes qui ont été données par le Président de la République afin que les dossiers soient traités de façon diligente et nous sommes en y train de le faire », a laissé entendre le Ministre de la Justice. « Je ne veux pas entrer dans telle ou telle autre affaire. Vous aviez entendu la déclaration du procureur de la république s’agissant du COUD. Donc c’est un dossier qui a été déjà traité », a ajouté le Garde des Sceaux.
Le Sénégal « meilleur élève » mondial en matière de bonne gouvernance ?
Mieux, le Garde des Sceaux a indiqué que notre pays, en matière de bonne gouvernance, fait figure de leader au niveau mondial. Il dit se baser sur le dernier classement établi par la Commission des Nations - Unies qui plaçait le Sénégal devant des pays comme la France, les Etats-Unis d’Amérique ainsi que toutes les nations africaines. « La bonne gouvernance est saluée à la Commission des Nations- Unies. Ce jour -là, les résultats du Sénégal lors des élections ont été les meilleurs. Nous avions pris la première place de la bonne gouvernance devant la France, les Etats unis et tous les Etats africains avec une moyenne de 188 votants sur 190. Si ce forum a donné cette note, c’est parce qu’au Sénégal, on pratique la bonne gouvernance. Donc la presse doit aider le Sénégal à vulgariser ces résultats. Notre pays est gouverné dans la transparence même si aucun système n’est parfait. Il n’y a aucun rapport dans les tiroirs tous les dossiers ont été diligentés, tous les dossiers, je dis ».
LE PRESIDENT DE L’ACSIF DENONCE L’ABUS DE LA CBAO
La Cbao n’est pas prête ni à rembourser l’opérateur économique Bocar Samba Dièye ni à mettre un terme aux multiples procédures devant les tribunaux
Le contentieux opposant l’opérateur économique Bocar Samba Dièye à la Compagnie Bancaire de l’Afrique occidentale/Attijariwafa Bank est en phase d’être conclu. Le président de l’Association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif), Famara Ibrahima Cissé, estime que c’est la Cbao qui se trouve dans le faux et continue de contester les rapports financiers faits par des experts indépendants commis par le juge. Face à ce blocage de la banque marocaine, l’Acsif menace d’internationaliser ce contentieux qui dure depuis 12 ans.
La Cbao n’est pas prête ni à rembourser l’opérateur économique Bocar Samba Dièye ni à mettre un terme aux multiples procédures devant les tribunaux. En résumé, c’est ce qu’on peut retenir des propos du président de l’Acsif, Famara Ibrahima Cissé. Hier encore, le grand importateur de riz Bocar Samba Dièye a fait face à la presse en compagnie du président de l’Acsif. Sur le visage du vieil homme, marchant à pas feutrés, vêtu d’un grand boubou, on voyait un homme prêt à tout pour ne pas se laisser extorquer impunément ses sept milliards de francs par une institution comme la Cbao.
Depuis 12 ans, l’opérateur économique continue se bat contre la puissante banque marocaine pour récupérer ses biens immobiliers et son argent. Un nouveau rapport d’un expert financier indépendant commis par le juge vient encore de lui donner raison. « Nous voulons partager avec vous un certain nombre d’informations relatives au problème qui oppose la Cbao à Bocar Samba Dièye. Pour rappel, c’est un contentieux qui dure depuis 2008.
Pratiquement depuis 12 ans, le dossier est pendant devant la Justice. Et à chaque étape de l’évolution du dossier, nous nous faisons l’obligation de donner des informations aux populations. Parce qu’il est important et tout à fait normal que si Bocar Samba Dièye, exemple de réussite, modèle économique national, est en contentieux avec une institution bancaire étrangère, on tienne l’opinion publique informée de l’évolution du dossier. C’est un contentieux relatif à une traite évaluée à 5 milliards 650 millions », a expliqué d’emblée M. Cissé, assis à la même table que M. Dièye.
A en croire le président de l’Acsif, il ne fait aucun doute que la Cbao a escroqué l’opérateur économique en plein jour. « Globalement, la Cbao, sur la base du faux, accuse Bocar Samba Dièye de lui devoir une somme de 7 milliards. C’est ce qui l’a emmené à vendre les immeubles qu’il avait hypothéqués pour avoir de la liquidité afin de faire fonctionner son entreprise. Depuis 2008, la Cbao a mis la main sur les biens de Bocar Samba Dièye qu’elle a eu à vendre pour certains. Le dossier étant au tribunal, dans un premier temps, le juge avait commis un cabinet pour faire le compte des relations financières entre Bocar Samba Dièye et la Cbao », a-t-il fait savoir.
Avant de poursuivre : « Lorsque celui-là, l’expert en question, a clairement montré que Bocar Samba Dièye était victime d’arnaque, d’abus et même de vol à la limite, de la part de l’institution bancaire, la Cbao a contesté vigoureusement le premier rapport d’expertise qui a en fin de compte été annulé. Cette fois-ci, la Cour d’Appel a commis un autre cabinet pour faire une énième fois le compte des relations financières entre Bocar Samba Dièye et la Cbao ».
Selon M. Famara Cissé, bis répétita puisque le nouvel expert commis a encore fait le même travail et est arrivé à la même conclusion que le premier. A savoir que les biens qui ont été pris à Bocar Samba Dièye doivent lui être restitués. Il a aussi estimé que la Cbao, audelà des 7 milliards, doit à l’opération économique une somme de 879 millions de francs.
Autrement dit, Bocar Samba Dièye a une nouvelle fois raison sur la Cbao qui a fait main basse sur ses biens immobilier. Et comme les fois précédentes, la Cbao veut contester une énième fois le rapport de cet expert. Alors que tout le monde sait qu’un juge ne peut pas juger sans pour autant demander l’expertise d’un expert en la matière. C’est dans l’ordre normal des choses. « Les juges ne sont pas experts en tous les domaines. C’est tout à fait normal que, s’il y a un contentieux qui oppose deux parties, que le juge prenne l’attache d’un expert pour être mieux édifié. Hélas, nous sommes au regret de constater que la Cbao, dans ce dossier, ne veut pas d’avis technique ni d’expertise. Elle ne veut pas que le juge voie la vérité. C’est pourquoi, nos avocats ont introduit le rapport pour homologation.
La Cbao est dans la logique de contester une fois encore ce rapport d’expert. Ce qui est inacceptable parce qu’on ne peut juger que sur la base de ce rapport et les propos complémentaires que les avocats apporteront. Nous sommes déterminés à barrer la route à cette forfaiture », a martelé Famara Cissé.
Le président de l’Acsif promet de saisir les Sénégalais pour faire face à une telle forfaiture sur un homme qui est un modèle de réussite pour le pays. « Nous estimons que les choses sont claires. Les rapports d’expertises sont édifiants par rapport au contentieux. Nous attendons que le Tribunal homologue le rapport d’expertise. Maintenant, nous avons décidé de généraliser et d’internationaliser le combat. Nous attendons que le Tribunal statue définitivement sur ce contentieux. Nous allons interpeller les Sénégalais par des pétitions », a-t-il dit.
Ainsi, il souligne que débat mérite d’être posé à l’Assemblée nationale pour qu’on restitue à Bocar Samba Dièye ses biens. « Nous comptons sur un million de signatures pour amener le problème à l’Assemblée nationale. Parce qu’il y a un nombre de signatures qu’on peut avoir pour que le débat soit posé au niveau parlementaire aussi bien à l’Hémicycle qu’au niveau du Conseil économique social et environnemental. Maintenant que le dossier est pendant devant la Justice, nous attendons de voir. Si l’opportunité se présente, nous allons saisir les chambres parlementaires pour que les députés se prononcent sur cette question qui est assez délicate et qui relève tout simplement d’un abus bancaire », a-t-il conclu.
Quant à Bocar Samba Dièye, il est longuement revenu sur le contentieux qui l’oppose à la Cbao groupe Attijariwafa bank.
LA CAISSE DES DEPOTS ET CONSIGNATIONS ENTEND POURSUIVRE SA MUTATION
Cheikh Ahmed Tidiane Ba, le DG de la CDC, s’est félicité des résultats des deux filiales et a annoncé la poursuite du processus de création de nouvelles filiales métiers pour accompagner le développement du secteur privé
Etienne Ndiaye (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 15/12/2020
Avec son staff, y compris celui de ses deux filiales que sont la Caisse des Marchés Publics (CDMP SA) et la Compagnie Générale Immobilière du Sahel (CGIS SA), la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) a tenu deux journées d’échanges et de concertations à Saly pour définir son plan d’action 2021. Venu présider la cérémonie de clôture de l’atelier, le Directeur Général de la CDC, Cheikh Ahmed Tidiane Bâ, a profité de l’occasion pour décliner les orientations de la CDC pour les prochaines années. On peut en retenir la volonté de la CDC de se muer en groupe avec à son actif quatre filiales. Présents à ces échanges, Abdou Khafor Touré et Cheikh Mbacké Dieng, les Directeurs Généraux respectifs de la SGIS et de la CDMP, ont eux aussi dévoilé les grandes lignes des deux filiales dans l’habitat social et l’appui aux PMe/PMI.
Cheikh Ahmed Tidiane Ba, le DG de la CDC, s’est félicité des résultats des deux filiales et a annoncé la poursuite du processus de création de nouvelles filiales métiers pour accompagner le développement du secteur privé. De ses propos, il ressort que la CDC compte, pour la réalisation de ses missions déclinées par la loi 17-32, se concentrer sur les aspects stratégiques et de confier l’opérationnel à ses filiales. Cheikh Tidiane Bâ a rappelé l’intervention de la CDC avec ses filiales métiers CGIS et CACO dans la réalisation du projet de reconstruction des immeubles des Hlm maristes porté par le ministère de l’Urbanisme. Il a annoncé aussi la mise en œuvre en 2021 par la CDC, avec l’appui de ses filiales CGIS et CACO, du vaste programme de reconstruction des marchés suite à l’instruction reçue du Chef de l’Etat récemment en Conseil des ministres. Il y a lieu de noter que la CDC est en train de se muter pour devenir un groupe à l’image de ses sœurs marocaine ou française avec à son actif déjà quatre filiales (CGIS, CDMP, CACO et Air Sénégal).
La CDMP pour accompagner efficacement ¨PMe et PMI à accéder aux financements
Cheikh Mbacké Dieng, Directeur Général de la Caisse des Marchés Publics, a expliqué que sa société est née du besoin d’améliorer la part de la commande publique octroyée aux Petites et Moyennes Entreprises (PME) et Petites et Moyennes Industries (PMI), de faciliter un meilleur accès aux financements et renforcer la place du Sénégal dans les indices du Doing Business comme en 2017. « La mise en place de la Caisse des Dépôts et Consignations permet d’apporter aux PME des produits alternatifs de financements adaptés à toutes les étapes de soumission et d’exécution des commandes publiques et d’accompagner les petites entreprises pour un paiement diligent après exécution de leurs marchés ou par la mise à disposition de financements leur permettant de rester rentables. La Caisse des Marchés Publics devra se démarquer de l’offre existante et représenter une réelle alternative pour les PME qui n’ont pas accès au système financier classique en proposant des conditions plus favorables », lit-on dans le document de présentation de la filiale de la CDC.
Selon M. Dieng, le démarrage effectif des activités de la CDMP-SA « permettra de répondre aux nombreuses attentes exprimées par les entreprises sénégalaises pour une participation efficace et efficiente dans les marchés publics ».
En effet, la CDMP s’inscrit dans la volonté d’accompagner efficacement les PME/PMI nationales en leur facilitant l’accès à des instruments financiers comme le rachat de créances, les crédits de trésorerie, etc… a expliqué son Directeur Général. En mettant en place pour les PME/PMI les conditions d’une meilleure participation aux marchés publics, et leur meilleure exécution, la CDPM crée ainsi autant de facteurs de l’efficacité des dépenses publiques et de l’environnement des affaires.
par Ibrahima Thioye
LES GRANDES BATAILLES DES PLATEFORMES DIGITALES (1/3)
EXCLUSIF SENEPLUS - Ces champions n’ont pas seulement adopté le business model de type plateforme multiface, ils ont aussi excellé dans l’utilisation des principes inhérents à ce modèle
Comment expliquer le succès des grands acteurs de l’écosystème digital ? Qu’est-ce qui est à la source de la suprématie de Microsoft sur le marché des ordinateurs personnels ? Comment iOS et Android se sont-ils imposés comme des OS standard pour les smartphones ? Comment Google est-il devenu le moteur de recherche par défaut dans la quasi-totalité des pays ? Pourquoi Facebook s’est-il imposé comme le réseau social grand public de référence ? Sur quoi repose le succès d’Alibaba et celui de Tencent en Chine ?
Trois facteurs déterminants sont à la base de ces succès :
un business model innovant,
une vision mobilisatrice,
une orientation client.
Les entreprises leaders du digital ont, dans la plupart des cas, mis en place le business model de type plateforme multiface. Leur vision nourrit l’innovation et stimule la mobilisation constante des ressources, via des méthodes agiles, en vue de mieux exploiter l’intelligence collective. Une forte orientation client intégrant une bonne utilisation des données et un attachement viscéral à la simplification des parcours utilisateurs est au cœur de la stratégie de ces entreprises leaders.
Après un bref rappel du concept de plateforme, cet article décrit succinctement quelques caractéristiques de cette nouvelle économie des plateformes en mettant en relief le rôle joué par les géants de l’écosystème digital. La suite, consacrée aux batailles phares qui ont jalonné ces cinq dernières décennies, sera publiée dans deux articles séparés (parties 2 et 3).
Structure monoface vs Plateforme multiface
« La plateforme doit être conçue comme un business model qui permet de connecter plusieurs membres, organisations, ressources, dans le cadre d’un écosystème interactif qui permet la création et l’échange de valeur. » (1)
Une structure monoface a une maîtrise parfaite de ses chaînes de production. Elle acquiert des intrants, les assemble dans un processus de production et délivre un produit qui est souvent inséré dans des circuits de distribution (source à assemble à deliver).
Exemples de structures monoface : une entreprise de fabrication de chaussures, une entreprise de BTP, une ferme agricole.
Une plateforme multiface (ou plateforme tout simplement) n’a pas nécessairement un contrôle direct de sa production. Elle permet des interactions créatrices de valeur entre producteurs et consommateurs. Elle attire, facilite la création/livraison de valeur et assure surtout la parfaite rencontre (pull à facilitate à match).
Exemples de plateformes multifaces : un journal (mettant en liaison des lecteurs et des annonceurs), un centre commercial (reliant clients et enseignes), une carte de crédit (facilitant la transaction entre le client, la banque et le commerçant).
La gestion efficace de ce type de plateforme consiste à « faire monter à bord » intelligemment les acteurs ciblés (producteurs et consommateurs), développer les effets de réseau favorables et optimiser la satisfaction de tous les membres de cet écosystème en éliminant les frictions.
Effet de réseau : phénomène par lequel l’utilité ou la valeur dépend du nombre d’utilisateurs. « L’effet de réseau fait référence à l’impact que le nombre d’utilisateurs a sur la valeur créée pour chaque utilisateur (2)». On distingue :
l’effet de réseau direct : qui survient quand une augmentation du nombre d’utilisateurs sur une face accroît la valeur ou l’utilité pour les membres de cette face.
Exemple : le réseau téléphonique (structure monoface)
l’effet de réseau indirect : qui survient quand une augmentation du nombre d’utilisateurs sur une face accroît la valeur ou l’utilité pour les membres de l’autre face.
Exemples : carte VISA, taxi Uber…
Dans le cas de Facebook, on note des effets de réseau directs et des effets de réseau indirects.
L’effet de réseau est positif lorsque la plateforme est bien managée. Dans le cas contraire, il devient négatif. L’effet de réseau positif est la source de l’avantage concurrentiel qu’offre une plateforme. Lorsqu’il est bien exploité, l’entreprise plateforme ne laisse aucune chance à son homologue de type monoface. Sa capacité d’innovation, sa croissance et sa capacité à délivrer de la valeur suivent une progression géométrique. C’est pourquoi on les appelle aussi des organisations exponentielles.
Une économie de plateforme poussée par des mastodontes de la côte Ouest-Américaine et des géants de la côte Est chinoise
Ces plateformes ont un impact profond dans la nouvelle entreprise du 21e siècle, dans l’économie et dans la société globalement. Ces grands champions du digital sont surtout situés aux USA (sur la côte Ouest) et en Chine (sur la côte Est). Les plateformes digitales qui émergent en Chine sont très avant-gardistes. Elles enregistrent des taux de croissance importants. L’Europe en possède un nombre restreint. Elles sont toutefois quasi-inexistantes en Amérique latine et en Afrique.
Les entreprises les plus emblématiques sont désignées sous les acronymes de GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), NATU (Netflix, AirBnB, Tesla et Uber) et BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi). Les GAFAM cumulent aujourd’hui une capitalisation boursière qui s’approche des $7000 milliards, représentant près de 25 % du stock de la S&P 500, soit plus que les PIB de la France et de l’Allemagne réunis.
On retrouve des plateformes digitales dans de nombreux secteurs : Ebay (vente aux enchères), Nest (énergie), Skillshare (éducation), Instagram, LinkedIn (communication et réseau), Lending Club (finances), Upwork (services pro), etc.
Ces champions n’ont pas seulement adopté le business model de type plateforme multiface, ils ont aussi excellé dans l’utilisation des principes inhérents à ce modèle. Ils ne se sont pas uniquement limités à l’innovation sur les produits, ils ont aussi innové sur le business model, notamment dans la proposition de valeur (valeur que le business offre aux clients) et dans le réseau de valeur (ressources, partenariats, processus). Ils ont montré, pour la plupart d’entre eux, une forte résilience face à la crise sanitaire actuelle. Certains, comme Uber et AirBnB, ont été secouées par l’effondrement des voyages, au moment où d’autres profitent de cette situation (plateformes de communication à distance : TEAMS, ZOOM, MIRO etc.)
Aux USA, la plupart des acteurs du digital se sont installés dans la Silicon Valley, qui constitue un creuset d’innovations et d’émergences où l’on retrouve start-up, grandes entreprises, universités, cabinets de conseil, coaches et investisseurs.
Comment peut-on parler de ces géants sans évoquer la bande surnommée « Mafia PayPal » ? Après avoir vendu PayPal à Ebay en 2002, les dirigeants de cette structure ont tous réussi à mettre en place une ou plusieurs structures qui ont excellé sur leur marché. On peut en citer certains : Elon Musk (Tesla, Space X), Reid Hoffman (LinkedIn), Jawed Karim, Steve Chen, Chad Hurley (YouTube), Peter Thiel (Palantir), etc. Pour eux, les entrepreneurs de la Silicon Valley se distinguent essentiellement par un « mindset » incluant un esprit curieux, résilient et ambitieux.
En Chine, leurs champions opèrent dans le cadre d’une stratégie globale du pays. La Chine ambitionne de créer une route de la soie digitale (ou digital silk road), qui est un volet de leur grande initiative BRI (Belt and road initiative). Ceci s’insère dans le grand pari qui est de faire de la Chine un pays de plateformes. Le privé et l’État chinois travaillent en étroite collaboration en vue de jouer un rôle de premier plan dans la définition des standards et exporter l’infrastructure digitale.
La Chine accorde une haute priorité aux domaines suivants : le e-commerce, les paiements électroniques, le volet smart cities et le volet crédit social (gestion des données des citoyens en vue de mieux administrer la cité). Baidu, Alibaba, Tencent, Huawei et ZTE jouent un rôle important dans ces initiatives. Au cœur de tous ces programmes se trouve le déploiement de la 5G.
Ces géants du digital ont excellé dans l’exploitation des technologies exponentielles : TIC, intelligence artificielle, robotique, technologies 3D, cloud ou infinite computing, réseaux et senseurs, et nanotechnologie. Ils ont largement exploité les possibilités offertes par las technologies Big Data..
Les grandes batailles de ces cinq dernières décennies
Seront examinées, dans les deux prochains articles, douze (12) batailles qui ont eu lieu dans les six domaines suivants :
1. OS des ordinateurs personnels, OS des smartphones et le cloud,
2. Outils de navigation et moteurs de recherche sur le web,
3. Services de messagerie instantanée et médias sociaux,
4. Contenus de types musique, vidéo, jeu,
5. Services d’intermédiation pour le transport et l’hôtellerie,
6. E-commerce et outils de paiement.
Le dernier point a trait aux dilemmes des opérateurs télécoms.
Business model : ou (modèle d’affaires) décrit, de façon holistique, la façon dont un business crée de la valeur pour un marché et le répartit entre les diverses parties prenantes.
Proposition de valeur : valeur que le business offre aux clients.
Réseau de valeur : hommes, partenaires, processus sur lesquels le business s’appuie pour offrir cette proposition de valeur.
Big Data : données massives dont les caractéristiques, en termes de volume, de variété et de vélocité, requièrent des technologies de traitements assez spécifiques (dépassant la capacité d’une seule machine).
(2) Geoffrey G. Parker, Paul C. Sangeet, Marshall W. Van Alstyne, Platform revolution.