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27 juin 2025
AMADOU HOTT RENVOYÉ À SES DONNÉES
La dernière sortie du ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération réfutant le caractère extraverti de l’économie sénégalaise est fortement contestée par les économistes Meissa Babou et Demba Moussa Dembélé
La dernière sortie du ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération réfutant le caractère extraverti de l’économie Sénégalaise est fortement contestée par les économistes Meissa Babou, enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) et Demba Moussa Dembélé, président de l'Africaine de recherche et coopération pour l'appui au développement endogène (Arcade). Ils estiment que les choix sont extravertis tout comme les politiques économiques.
Le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, face aux députés le 28 novembre dernier en session budgétaire, soutenait de manière formelle que «Notre économie n’est pas extravertie comme on le décrit». Certes, poursuivait-il devant la représentation parlementaire, «nous obtenons des financements bilatéraux à travers Exim Bank qui exigent que 40% soient exécutés par leurs entreprises», en l’occurrence les entreprises étrangères. Sous ce rapport, le ministre ajoutait : «Nous n’avons pas le choix, si nous voulons leurs investissements. Et c’est ce qui se passe souvent, soit on laisse pour ne pas avoir Ila Touba, pas d’autoroute Mbour-Kaolack, pas de route des Niayes… Mais, nous leur exigeons que nos entreprises locales participent en tant que co-contractant et quelquefois en qualité de sous-traitant à la hauteur des entreprises étrangères. C’est ça, la réalité», argumentait le ministre. Et le 7 décembre dernier dans les mêmes travers, il assurait également que «l’économie sénégalaise n’est nullement contrôlée par un secteur privé étranger», arguant que 74% des entreprises ayant un chiffre d’affaires de plus de 1 milliard de francs CFA sont détenues par les opérateurs économiques locaux».
Se voulant encore plus convaincant, Amadou Hott relevait : «Les entreprises étrangères représentent 26% du secteur privé sénégalais et paient plus de 400 milliards de francs CFA à l’Etat du Sénégal par an, en guise d’impôts et des taxes. Et ce montant n’inclut pas les salaires et les cotisations sociales dont bénéficient les employés des entreprises étrangères».
Argumentaire non valide
Cette sortie du ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération ne reçoit toutefois pas la caution de certains économistes qui battent en brèche l’argumentaire du ministre qui, pour eux, ne tient pas la roue. Déconstruisant le discours du ministre Hott, l’économiste Meissa Babou, enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, souligne entre autres remarques, pour lever toute équivoque, l’amalgame consistant à ne pas faire la différence entre des sociétés nationales et des sociétés de capitaux étrangers mais de droit sénégalais et de l’autre côté le code des investissements sénégalais largement favorable aux investisseurs étrangers, leur permettant de capter les grands marchés de l’Etat si ce ne sont des offres spontanées qui profitent au privé national», fait-t-il distinguer. A ses yeux, si l’on fait la revue des grands investissements de l’Etat depuis 2012, on peut apercevoir un fort impact économique des marchés du Bâtiment et travaux publics de l’Etat (Btp), captés par le privé étranger.
Pour s’en convaincre, il liste entre autres grands marchés «les visas biométriques avec l’homme d’affaires et politique ivoirien Adama Bictogo qui, suite à la résiliation à l’amiable du contrat qui les liait depuis février 2013, a chopé environ 14 milliards de francs CFA, l’Université Amadou-Mahtar MBow de Diamniadio avec le même homme d’affaires qui a empoché plus de 30 milliards pour rien du tout, l’arène nationale de Pikine construite dans le cadre de la coopération Chine Afrique, le Centre de conférence international Abdou Diouf à Diamniadio avec les Turcs, le garage de pompiers avec les Marocains à coût de milliards, l’autoroute Ila Touba avec les Chinois, Dakar aréna, le Train express régional (Ter), les ponts de l’émergence, le Bus rapid transit à Dakar (Brt)». Vus sous cet angle, «les choix sont extravertis», constate pour s’en désoler l’économiste. Sous l’angle du tissu économique sénégalais, le schéma est identique.
A ce propos, ajoutera-t-il : «Si l’on regarde le tissu économique sénégalais, on se rend compte que les Industries chimiques du Sénégalais (Ics) sont indiennes, le ciment est partagé entre les Français et le Nigérian Aliko Dangote, la téléphonie (Orange, Free) entre les mains des Français, et Expresso (Soudanais), les banques étrangères et la gestion de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) qui nous échappent».
Relativement à l’obtention des crédits aux entreprises nationales, il note un difficile accès aux crédits de ces banques mais également de la part de l’Etat banque, contrairement aux sociétés étrangères qui sont soutenues par leur Etat. Tout cela «montre à suffisance que les Sénégalais sont en rade par rapport à leur propre économie», déplore-t-il. Aujourd’hui, poursuit-il «le commerce est partagé entre les Chinois qui inondent le marché en produits de tout genre et les Français avec l’agroalimentaire dans les grandes surfaces». Bref, dira-til: «Nous sommes des seconds couteaux». Par conséquent, «le ministre doit comprendre qu’il s’agit aussi de l’occupation de notre espace économique», estime-t-il.
Les sociétés nationales jouent un rôle très faible dans l’économie
Dans le même ordre d’idées, l’économiste Demba Moussa Dembélé et non moins président de l'Africaine de recherche et coopération pour l'appui au développement endogène (Arcade) relèvera d’abord ce que l’on peut retenir d’une économie extravertie pour dérouler son raisonnement : «C'est une économie dont l'essentiel de sa production locale est exportée pour pouvoir importer des produits manufacturiers afin de satisfaire les besoins… ». Il cite entre autres les activités économiques à forte présence étrangère et d’un impact économique considérable, largement occupées par le privé étranger, à l’image du secteur «des Btp, de la téléphonie, des ressources minières, extractives et halieutiques, de l’eau, le Port autonome de Dakar…». Donc, ajoute-t-il: «Dépendance par rapport au marché extérieur du point de vue des exportations de nos produits, dépendance de notre marché du point de vue du financement notamment avec le recours aux eurobonds (euroobligation), dépendance dans les assurances, les transports, l’énergie…».
Bref, «tous ces contrats ficelés avec les entreprises étrangères bénéficient de grandes largesses du pouvoir en place, notamment les Investissements directs étrangers (Ide) et qui ne rapportent pas grand-chose à l’Etat», déplore-t-il. A cette désarticulation de l’économie notoire, il s’ajoute que «L’utilisation du franc CFA pour les pays comme le Sénégal renforce le caractère extraverti de notre économie», souligne-t-il. Parce que «notre politique monétaire est dictée par l’extérieur. Elle est calquée sur la politique de la Banque centrale européenne à cause du taux de change fixe et des garanties de la France. Ensuite, notre politique économique est dictée par les institutions de Bretton Woods (Banque Mondiale, Fonds monétaire international (Fmi)». Donc, conclut-il, «nos choix de politique économique sont orientés. D’où le caractère extraverti de notre économie».
MACKY VEUT CONTOURNER LE SUFFRAGE DES ELECTEURS
La sortie d’Oumar Gueye sur la disparition des 5 villes du pays pour laisser la place aux «départements et communes» remet au goût du jour le débat sur l’obstination du président à exercer par tous les moyens son contrôle sur certaines collectivités
La disparition des 5 villes du pays pour laisser la place aux « départements et communes comme le stipule l’article 1 du Code général des collectivités locales » annoncée par le ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des territoires pourrait être la fin d’une longue visée du régime en place à l’endroit de certaines grandes villes à l’image de Dakar. En effet, après plusieurs tentatives soldées par des échecs, le pouvoir en place ne cache plus son intention de modifier les règles dans le choix des dirigeants de villes afin de pouvoir ainsi exercer son contrôle sur la capitale sans passer par la voie électorale.
La sortie du ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des territoires sur la disparition des 5 villes du pays pour laisser la place aux « départements et communes comme le stipule l’article 1 du Code général des collectivités locales » remet au goût du jour le débat sur l’obstination du chef de l’Etat actuel, Macky Sall, à exercer par tous les moyens légitimes ou illégitimes son contrôle sur certaines grandes collectivités territoriales. Entamée depuis 2012, au lendemain de son accession au pouvoir, cette bataille du président Sall pour le contrôle des grandes villes qui semble dans sa dernière phase avec cette option de suppression pure et simple de la carte de la gouvernance locale des villes pourtant prévues par l’article 167 de la Loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des Collectivités locales, s’est déroulée sur plusieurs étapes.
Dépouillement des compétences des villes par l’acte 3 de la décentration
Arrivé au pouvoir en 2012, l’actuel chef de l’Etat nonobstant son engagement pour une rupture dans la gouvernance des affaires publiques affirmée à plusieurs reprises, n’a pas pu résister à la tentation de contrôler politiquement les grandes agglomérations du pays. Ainsi, en 2013, alors que les élections locales devant permettre le renouvellement des mandats des élus locaux (présidents de conseils régionaux, maires et présidents de communautés rurales) étaient prévues en 2014, il a initié la réforme de l’Acte 3 de la décentralisation dont la loi a été adoptée en procédure d’urgence à l’Assemblée nationale. Cependant, il faut dire qu’au-delà de la suppression de la région et l’érection du département en collectivité territoriale ainsi que la communalisation intégrale, cette réforme s’est traduite sur le terrain par le dépouillement des compétences des villes au profit des nouvelles communes de pleins exercices. Une situation qui a causé beaucoup de difficultés aux nouveaux maires des anciennes communes d’arrondissement et ex-communautés rurales qui ont vu leurs domaines de compétences élargies avec de nouvelles charges sans que cela ne soit accompagné par des moyens financiers. Du côté des villes comme Dakar d’un budget estimé environ à 70 milliards FCFA, la difficulté se situe plutôt au niveau de l’absence de domaines où injecter cette manne financière. Il a fallu donc passer par une mutualisation pour permettre à la ville d’être à nouveau en contact avec la population.
L’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar
La procédure judiciaire relative à la gestion de la caisse d’avance de la ville de Dakar et qui a abouti à la condamnation puis la destitution de Khalifa Ababacar Sall de ses mandats de député-maire de Dakar s’inscrit également dans le cadre de cette bataille pour le contrôle des grandes villes initiée par l’actuel de l’exécutif sénégalais. En effet, visiblement très préoccupé par le risque d’être le premier président de la République qui, durant son magistère, n’a pas gagné la capitale dont l’électorat est acquis à la cause de Khalifa Ababacar Sall, lequel a infligé une défaite mémorable au camp présidentiel lors des locales de 2014, le président Sall, après cet échec au plan politique, va tout simplement déplacer sa bataille sur le plan juridique. Accusé de détournement de deniers publics et d’association de malfaiteurs portant sur un montant de 1,8 milliard de francs CFA, Khalifa Sall avec six de ses collaborateurs ont été placés sous mandat de dépôt et envoyés à la prison de Rebeuss. Toutefois, il faut dire que derrière cette procédure initiée officiellement sur la base d’un rapport de l’Inspection général d’Etat (Ige), se cache une bataille autour d’un conflit d’agenda politique entre d’une part, Khalifa Ababacar Sall et ses partisans socialistes qui prônent la fin du compagnonnage avec le président Sall et une candidature socialiste à la présidentielle de 2019, et d’autre part, l’ancien Secrétaire général du Parti socialiste feu Ousmane Tanor Dieng proche du président Sall.
La bataille autour du statut de la ville de Dakar et son maire
La bataille autour du contrôle de certaines grandes agglomérations initiée par le régime en place ne s’est pas seulement arrêtée à l’adoption de la Loi sur l’Acte 3 de la décentralisation ou encore la procédure judiciaire visant la gestion de la caisse d’avance de la ville de Dakar par Khalifa Sall. Entre 2013 et 2020, le régime en place a tenté plusieurs manœuvres pour asseoir son contrôle dans les grandes villes sans passer par le suffrage universel. Il en est ainsi entre autres des propositions de doter ces villes de statut spécial ou encore de nommer le maire de la ville de Dakar par décret présidentiel. La dernière tentative remonte au mois de février 2020 dernier dans le cadre des travaux de la Commission cellulaire du dialogue politique sous l’égide du général à la retraite, Mamadou Niang. En effet, les représentants du pôle de la majorité avaient demandé l’inscription de la question de statut spécial de la ville de Dakar au menu des discussions. Une proposition que les autres acteurs du dialogue politique (pôles de l’opposition et des Non-alignés de même que la société civile) avait catégoriquement rejetée.
Auparavant, c’est Aminata Mbengue Ndiaye, présidente du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) et Secrétaire général du Parti socialiste qui était montée au créneau pour faire ce plaidoyer. Présidant la cérémonie d’ouverture de la session ordinaire de l’année 2020 du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) placée sous le thème : « L’équité territoriale » le vendredi 7 février 2020 dernier, Aminata Mbengue Ndiaye a demandé un «statut particulier» pour Dakar. Pour justifier sa proposition, l’ancienne mairesse de Louga indiquait avoir constaté que le statut de la ville de Dakar n’a pas évolué alors que «des villes-capitales politiques et économiques comme Yaoundé, Yamoussoukro, Douala, Lagos disposent d’un statut particulier à la hauteur de leur taille et à la dimension de leurs ambitions». Cette sortie qui intervenait quelques jours seulement après la proposition de nomination par décret présidentiel du maire de Dakar de l’ancien bras de droit de Karim Wade, Dr Cheikh Diallo, avait suscité un tollé à tel point que le porte-parole adjoint du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr), fût obligé de monter au créneau pour préciser que cette proposition « n’émane pas du pouvoir » et que « Cela n’engage que Aminata Mbengue Ndiaye ».
En effet, invité à l’émission Grand jury de la Radio futur média (Rfm) du dimanche 10 novembre 2019 dernier, Dr Cheikh Diallo avait laissé entendre que « le maire de la Ville de Dakar ne doit pas être élu, mais nommé par décret présidentiel. Il faut une gestion municipale sous tutelle de l’État en osmose avec le gouvernement au profit des Dakarois. Ce, pour éviter les conflits d’intérêt ». Une proposition qui avait suscité des réactions hostiles au-delà de la sphère politique.
par Vieux Savané
TRUMP MIS HORS-JEU
Si les Etats-Unis se révèlent ainsi comme une république bananière, que dire alors de toutes les autres qui peuvent désormais se gausser d’un tel nivellement par le bas
Hier, lundi 14 décembre, le désolant spectacle qui avait cours aux Etats-Unis a connu son épilogue, suite à l’officialisation par les grands électeurs de la victoire de Joe Biden, entérinant le vote populaire issu du scrutin du 3 novembre dernier. Cela lui ouvre grandement le boulevard menant à son intronisation, le 20 janvier prochain, face à un Donald Trump à la posture de plus en plus inquiétante.
Toutefois, malgré son déni, ce dernier est contraint de quitter la Maison Blanche qu’il semblait vouloir réduire à un décor de téléréalité. Au-delà de cette parenthèse ubuesque, voire surréaliste du chef d’Etat sortant de la première puissance mondiale s’évertuant à accuser son challenger de triche alors qu’il a été désavoué par sa propre administration, se pose la question de savoir ce qui a rendu une telle situation possible.
Elections contestées. Accusations de fraudes mais paradoxalement portées par le président candidat en exercice contre sa propre administration. Un président qui refuse d’acter sa défaite et qui appelle de facto à la contestation voire à l’insurrection, se permettant même de survoler en hélicoptère des manifestations organisées par des milliers de partisans à Washington. Si les Etats-Unis se révèlent ainsi comme une république bananière, que dire alors de toutes les autres qui peuvent désormais se gausser d’un tel nivellement par le bas.
Ainsi vont-elles se conforter à l’idée selon laquelle, désormais tripatouiller les élections, les contester, accuser ses adversaires de fraudes, refuser de reconnaître sa défaite ne sont point leur marque déposée. Pour autant, il ne faudra toutefois pas aller trop vite en besogne. Ne serait-ce que parce que, en cette période sombre de notre histoire commune, les Etats-Unis ont été l‘illustration parfaite de la recommandation de l’ancien président Barack Obama, à savoir : la nécessité de se focaliser non point sur la production d’ « hommes forts » mais plutôt sur l’érection d’ « institutions fortes ». Ce qui, on pourrait s’en douter, ne devrait pas réjouir les dictateurs, mais plutôt inciter les forces démocratiques à exercer des pressions appuyées pour obliger à la mise en place de mécanismes démocratiques performants.
Au-delà des tweets et des coups de gueule rageurs de Trump, il faut par conséquent saluer la solidité des institutions américaines. En effet, malgré son contrôle de la Cour Suprême où il a nommé 3 juges, confortant du même coup la majorité conservatrice désormais forte de six membres sur neuf, il a été débouté parce que ses recours n’étaient pas crédibles. Et, humiliation suprême, sans s’en saisir sur le fond.
Par ailleurs, même lorsqu’elles étaient placées sous la direction du camp politique du président sortant, les commissions électorales se sont rapportées aux faits pour rejeter des accusations jugées non fondées. La justice américaine a ainsi montré son impartialité en se jouant par conséquent des faux espoirs de Trump qui avait fini de la voir à son image oubliant que les juges savent aussi faire le distinction entre ce qui relève de convictions personnelles et de la loi.
Après quatre années passées à tweeter, inaugurant à la stupeur générale une présidence aux antipodes de toutes les règles, rythmée par les mensonges, le racisme, la division, Trump aura, avec une surprenante désinvolture, montré l’autre visage hideux, sans fards et bien réel de l’Amérique. Un visage visité par l’ignorance, la crise matérielle et morale, la désertion de l’éducation dans les zones rurales. Ce qu’il s’est passé aux Etats-Unis et qui a vu les Américains se mobiliser comme jamais autour de cette élection interpelle encore une fois de plus sur la fragilité de la démocratie. Parce que rien n’est définitivement acquis, il convient de consolider, conforter le vivre ensemble, car il suffit de peu pour basculer dans l’horreur. On ne doit donc pas jouer avec la démocratie au gré de petits calculs centrés sur soi, au risque de se brûler les yeux.
Pour sûr, le « Tous pourris » qu’on entend souvent pour justifier la désertion du champ politique par les élites et beaucoup plus grave par les jeunes et qui fait l’affaire des prédateurs mérite d’être combattu. En attendant, il faut se réjouir avec Joe Biden que « dans la bataille pour l’âme de l’Amérique, la démocratie l’a emporté ».
«MA MISSION CONSISTE A FAIRE AIMER LA LUTTE OLYMPIQUE AUX SENEGALAIS»
L'ancienne championne du monde de lutte des moins de 70 kg, Isabelle Sambou, revient sur la différence entre le sport de chez nous et la lutte Olympique, mais également sur les défis pour relancer cette discipline.
Isabelle Sambou n’est plus à présenter dans le milieu de la lutte. Elle est un modèle pour toutes les lutteuses du pays. Championne d’Afrique à neuf reprises dans la lutte olympique, l’ancienne athlète est la seule femme à être cooptée par le ministre des Sports, Matar Ba, pour diriger la lutte gréco-romaine dans le nouveau bureau du Comité National de Gestion de la lutte (Cng). Son ambition est de hisser et de faire connaître cette discipline aux férus de notre sport national. Dans cet entretien, l'ancienne championne du monde de lutte des moins de 70 kg est revenue sur la différence entre le sport de chez nous et la lutte Olympique, mais également sur les défis pour relancer cette discipline.
Quelle est la différence entre la lutte avec frappe et la lutte olympique ?
La différence entre les deux disciplines est énorme. Premièrement, la lutte avec frappe se limite uniquement au Sénégal. C’est notre culture nationale. Et dans le domaine de l’organisation, c’est le promoteur qui négocie le cachet à payer aux combattants pour décrocher un combat. En plus, si un lutteur fait quatre appuis, le combat est terminé. Par contre, la lutte olympique est internationale. Elle est pratiquée partout dans le monde. Pour les chutes, lorsqu’on est à quatre appuis, on continue de lutter. Dans cette discipline, on reconnaît les vrais champions.
Vous êtes à la tête de la lutte olympique. Quels sont vos défis?
Je ferai de mon mieux pour développer la lutte olympique au Sénégal. Cette activité est plus difficile à pratiquer, comparée à la lutte avec frappe. Beaucoup de lutteurs ne connaissent pas les règlements. Au moment où je vous parle, beaucoup de personnes ne connaissent pas cette discipline. De ce fait, ma mission consiste à faire aimer cette discipline aux sénégalais. Peut-être que certains veulent pratiquer ce sport mais ils ne le connaissent pas. Donc c’est à moi de la leur faire aimer. Actuellement, il n’y a pas de lutteurs qui pratiquent cette discipline, même ceux qui connaissent cette activité ne vont pas la pratiquer, car il n’y a pas assez de revenus, comparé à la lutte avec frappe.
Que comptez-vous faire pour vulgariser cette discipline au Sénégal ?
Pour hisser ce sport de l’avant et le faire connaître à la population sénégalaise, je compte organiser des championnats avec les différentes catégories au niveau national. Mais actuellement, avec la situation du pays liée à la propagation de la Covid-19, il sera difficile pour nous d’organiser des tournois. Vous êtes la seule femme sénégalaise à avoir décroché des médailles sur le plan international.
Comment comptez-vous faire pour faire émerger d’autres Isabelle Sambou ?
On ne peut pas connaître la qualité des athlètes sans pour autant organiser des combats de lutte. Les lutteurs devront combattre et respecter les entraînements pour arriver au sommet. En sport, il n’y a pas de secret. Il faut faire des sacrifices, s’ils veulent faire carrière dans cette discipline.
Avez-vous un programme bien ficelé pour relancer cette discipline ?
Pour le moment, nous n’avons pas de programme bien ficelé. Nous venons juste de débuter notre mission. Actuellement, nous sommes en train d’élaborer des plans pour relever cette discipline. La lutte olympique sera pratiquée lors des jeux Olympiques de la jeunesse (JOJ) de 2026 Avant les Jeux Olympiques de 2026 à Dakar, nous aurons largement le temps de bien préparer nos jeunes lutteurs pour cette compétition. Nous allons travailler pour la détection des jeunes et nous ferons de notre mieux pour qu'ils puissent participer aux JOJ et décrocher des médailles.
Vous êtes la seule femme présente dans le bureau du Cng. Comment gérez-vous cela ?
Le travail du bureau sera difficile pour nous tous, parce que nous sommes une équipe. Mais pas uniquement pour moi. C’est vrai que je suis la seule femme, mais nous partageons le travail.
Quel bilan tirez-vous des 26 ans d’Alioune Sarr à la tête du Cng ?
Alioune Sarr a fait un travail excellent dans le milieu de la lutte. Il a porté le flambeau de la meilleure des manières pour l'avancée de cette discipline. Je tiens à le remercier personnellement pour les services qu’il a rendus à la nation. Maintenant, la balle est dans notre camp. Nous souhaitons avoir le soutien de tout le monde pour mener à bien notre mission
LE TRIBUNAL DES PAIRS DU CORED RENCONTRE LE CNRA
Le Conseil National de régulation de l’audiovisuel (CNRA) reçoit ce mardi, le bureau du Conseil pour l’Observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED), pour échanger sur les dérives constatées ces derniers temps dans les médias
Le Conseil National de régulation de l’audiovisuel (CNRA) reçoit ce mardi, le bureau du Conseil pour l’Observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED), pour échanger sur les dérives constatées ces derniers temps dans les médias.
La rencontre aura lieu à 12 heures au siège de l’Institution au dixième étage de l’Immeuble Tamaro, rue Mohamed V X Jules Ferry à Dakar, précise un communiqué du CORED reçu à l’APS.
La même source note que ‘’le Régulateur de L’audiovisuel a été sollicité par l’organe d’autorégulation, le Tribunal des pairs voulant échanger avec le Collège dirigé par Babacar DIAGNE, sur les dérives qui se sont multipliées ces derniers temps dans des médias dont l’influence peut être considérable sur le jeune public, particulièrement’’.
‘’Le CNRA a de son côté, régulièrement communiqué sur ces manquements, avec notamment des alertes et mises en demeure aux éditeurs audiovisuels’’, souligne le communiqué.
En exprimant le besoin d’échanger avec le Régulateur, l ‘équipe dirigée par Mamadou THIOR reste dans la ligne déjà tracée entre le CNRA et le CORED aux fins de co-régulation des activités médiatiques en périodes électorales, lit-on dans le texte.
Il ajoute que le premier s’adresse exclusivement aux éditeurs et patrons de presse, le CORED s’intéresse aux employés des media ; il est le destinataire des avis citoyens sur le travail des journalistes, dont il peut aussi s’autosaisir des dérives, le cas échéant.
Les conclusions des travaux seront communiquées à la presse au terme de la rencontre, avec une adresse aux journalistes sur place, à partir de 12h : 45, le même jour, fait savoir la même source.
VIL PROJET AUTOUR DE LA VILLE DE DAKAR
Les langues se délient pour dénoncer la sortie du ministre des Collectivités territoriales qui plaident pour la suppression de la capitale dans sa forme actuelle et de l’ériger en conseil départemental, en conformité avec l’Acte 3 de la décentralisation
Les langues se délient pour dénoncer la sortie du ministre des Collectivités territoriales qui plaident pour la suppression de la ville dans sa forme actuelle et de l’ériger en conseil départemental, en conformité avec l’Acte 3 de la décentralisation. Mais aussi bien des acteurs politiques que des membres de la société civile sont sortis de leur réserve afin que les villes soient maintenues telles qu’elles sont.
«Un autre vil débat sur la Ville.» C’est ainsi que le coordonnateur du Forum civil a réagi à l’annonce du ministre de l’Intérieur, laissant entrevoir une volonté du gouvernement de mettre fin au statut de certaines villes, en l’occurrence Dakar.
Dans une note parvenue à «L’AS», Birahime Seck a fait état de son opposition à un tel projet. «Cette déconstruction politicienne continue de la démocratie et la confiscation irrespectueuse de la souveraineté du peuple sont des manœuvres inacceptables dans un Etat de droit. Les territoires doivent être administrés par des conseils légitimement élus par les populations », a tonné monsieur Seck. Selon lui, au lieu de soulever un tel débat, il était attendu du président de la République de fixer la date des élections territoriales en 2021.
Embouchant la même trompette, Thierno Bocoum a soutenu que les arguments du gouvernement ne sont pas conformes aux dispositions de la loi. «Les arguments avancés par le gouvernement, à travers son porte-parole, pour justifier une éventuelle suppression de la Ville de Dakar, sont contraires au contenu du Code général et des collectivités locales (CGCL).
La base légale invoquée n’est pas conforme aux dispositions de la loi», explique le Président du mouvement AGIR. Effectivement, note-t-il, le Code général des collectivités locales, en son article 1er, dispose : «Dans le respect de l’unité nationale et de l’intégrité du territoire, les collectivités locales de la République sont le département et la commune. » A l’en croire, il est ainsi bien clair que la Ville n’est pas nommément désignée comme une collectivité locale dans l’article 1er.
Cependant, précise-t-il, elle en a le titre. Explications : «L’article 167 dernier alinéa du Code général des collectivités locales est sans équivoque : ‘’La Ville a le statut de commune.’’ Les choses sont simples : la commune étant une collectivité locale (art 1er CGCL), la ville ayant le statut de commune (art 167 CGCL), est par conséquent une collectivité locale.» Il s’y ajoute que nullement il n’a été établi dans le CGCL que la Ville est un département, ajoute l’ancien député de Rewmi. Qui pense que la ville a plutôt le statut de commune comme précisé ci-haut. C’est juste à titre dérogatoire que les attributions dévolues au Conseil départemental par le CGCL sont exercées, le cas échéant, par la Ville si son périmètre correspond au territoire du département (article 28 CGCL), renseigne Thierno Bocoum.
NDIAGA SYLLA : «LE DEPARTEMENT NE SEMBLE PAS CONSTITUER UN ECHELON ADEQUAT POUR LA PLANIFICATION DU DEVELOPPEMENT LOCAL»
En outre, l’expert électoral et ingénieur en gestion du développement urbain, Ndiaga Sylla, s’est aussi invité au débat. Il estime qu’avec l'Acte 3 de la décentralisation, on a voulu confondre la Ville à une Communauté urbaine tout en lui conférant un statut de Commune. Or, dit-il, l'existence de communes de plein exercice et l'absence de tutelle entre les collectivités territoriales rendent absurde une telle option. En vérité, ajoute-t-il, le combat initié en 2014 contre la réforme du mode de scrutin ainsi que la pression exercée par certaines collectivités avaient poussé le Gouvernement à différer la suppression de la Ville qui logiquement devrait devenir un établissement d'intercommunalité. Toujours, d’après Ndiaga Sylla, il reste l'impérieuse nécessité d'aller vers le regroupement et la fusion de plusieurs communes en vue d'ériger des entités viables et compétitives telles que prônées par la réforme de la décentralisation. Il pense d’ailleurs que le département ne semble pas constituer un échelon adéquat pour la planification du développement local, d'où la pertinence de retenir la région en tant qu’échelon intermédiaire avec les pôles territoriaux. «Il faut savoir conduire les réformes en toute rigueur en s'extirpant des logiques de calculs politiciens...Dans tous les cas, les grandes communes garderont l'appellation de ville », a-til conclu.
DAKAR, CAPITALE D’INCUBATION DES MOUVEMENTS SOCIAUX AFRICAINS
La deuxième édition de l’Université Populaire de l’Engagement Citoyen (UPEC) s’est ouverte hier au Musée des Civilisations Noires
La deuxième édition de l’Université Populaire de l’Engagement Citoyen (UPEC) s’est ouverte hier au Musée des Civilisations Noires. Réunis dans une plate-forme dénommée AFRIKKI, plus de cinquante mouvements venant de 30 pays vont se pencher sur le thème : «poussée autocratique : l’action citoyenne en question».
On ne peut pas avoir une politique, une économie et des ordres et des moyens, alors qu’on n’a pas défini les finalités. C’est ce constat amer de l’économiste et écrivain Felwine Sall que «Yen a marre», «Balai Citoyen», «Filimbi», «Lucha» et les autres mouvements citoyens engagés dans la plate-forme AFRIKKI veulent inverser en se regroupant à Dakar, dans le cadre de la deuxième édition de l’UPEC. S’appuyant sur le contexte sous régional marqué par la propension chez les chefs d’Etat à vouloir briguer un troisième mandat, les activistes africains (certains ayant fait le déplacement à Dakar, d’autres participant par visioconférence et suivant à partir de leurs cellules à l’image des activistes guinéens), réfléchissent sur les actions citoyennes à mener dans une conjoncture de poussée autocratique en Afrique. «Il faut s’interroger sur les manières de faire de tous les engagements citoyens en Afrique face à une poussée autocratique qui se confirme de plus en plus. Cela permettra de voir si ce que l’on faisait, il y a 5 ans, marche toujours. Il ne s’agit pas simplement de dénoncer, mais de voir dans ce qui ne va pas comment on peut construire sur ce terreau pourri des Etats africains», souligne l’ancien coordonnateur du mouvement «Y en a marre», Fadel Barro. Il propose d’agir pour voir comment redonner de l’espoir et faire bouger les choses. «Beaucoup d’initiatives existent ou ont existé, mais le fait de les pérenniser pose problème», affirme le journaliste de formation, par ailleurs coordonnateur de la Plate-forme de Protection des Lanceurs d’Alerte en Afrique (PPLAAF).
ALIOUNE TINE : «ON N’A JAMAIS VU UNE TELLE BANALISATION DU DROIT A LA VIE EN AFRIQUE»
Dans le même ordre d’idées, Fadel Barro a indiqué que le but des activistes est de chercher à façonner l’avenir. «L’heure n’est plus aux larmes. Nous avons été trop attentistes dans ce face-à-face terrible avec l’autre. Ils ne sont grands que parce nous sommes assis », affirme le coordonnateur de la PPLAAF. Présent à la rencontre, le président d’AFRIKAJOM Center, Alioune Tine, s’est appesanti sur le thème de la deuxième édition en mettant en exergue sa pertinence. «Nous vivons en Afrique actuellement une crise du suffrage universel, une crise des droits de l’Homme, une crise de l’Etat de droit. Avec la poussée autocratique, l’Afrique est en train de vivre des impasses sur tous les plans avec la volonté de vouloir faire du troisième mandat un fait accompli. Et pour le faire, il faut emprisonner la plupart des gens qui sont mobilisés en Guinée, au Bénin, au Togo, en Côte d’Ivoire», fulmine l’ancien secrétaire général de la Raddho. C’est pourquoi il considère que l’un des premiers chantiers pour les mouvements citoyens en Afrique, c’est de dire à ces dirigeants que le chemin qu’ils ont emprunté mène vers une impasse. «C’est ça le combat de l’heure. Nous, nous assistons aujourd’hui à une terrible régression par rapport au droit à la vie. On n’a jamais vu une telle banalisation du droit à la vie en Afrique», s’alarme Alioune Tine qui trouve que l’Afrique fait face à des tendances lourdes à l’autoritarisme, à la violation de la limitation de mandats. «Parler de cette question, c’est parler de toute la vulnérabilité du continent africain», dit Monsieur Tine.
VALSERO : «IL EST IMPORTANT DE REVOIR NOS CODES EN TANT QU’AFRICAIN»
Surnommé «le Général», le chanteur camerounais Gaston Abé dit Valsero, connu pour ses critiques acerbes à l’encontre du régime de Paul Biya qu’il accuse d’avoir «zombifié» les camerounais, a indiqué que les africains doivent déconstruire leurs imaginaires. «Il est important de revoir nos codes et il n’y a aucune raison d’être fier», tonne l’activiste emprisonné à maintes reprises par le régime camerounais. Pour lui, l’activisme n’existe que là où existe la restriction des libertés. Critiquant l’Unesco, pourtant partenaire de l’évènement, il a soutenu que ces genres d’institutions sont en même temps complices des chefs d’Etat africains. A noter que l’UPEC est l’agenda des mouvements sociaux africains. Elle a été créée à la suite du constat selon lequel il manque dans l’espace public africain un rendez-vous où parler des problèmes du continent, de se projeter dans des utopies actives. «Nous ne pouvons pas accepter cette position de ‘’damnés de la terre’’ comme s’il agissait d’un verdict définitif», lit-on dans le communiqué de la présentation de l’UPEC.
LES FLOPS ET LES PERDUS DE VUE LORS DE LA SESSION BUDGETAIRE
Les députés ont bouclé ce 12 décembre, le marathon budgétaire de la Loi de Finances Initiale (Lfi) 2021. Une session marquée par l’absence d’importantes figures et des députés se sont illustrés par des échanges d’invectives et d’injures
Les députés ont bouclé, le 12 décembre dernier, le marathon budgétaire de la Loi de Finances Initiale (Lfi) 2021. Une session marquée par l’absence d’importantes figures de la 13e législature dont Ousmane Sonko, El Hadji Issa Sall, Moustapha Cissé Lo, Pape Diop, Farba Ngom et Déthié Fall. Pour leur part, les députés Aïssatou Sow Diawara, Woraye Sarr et Seydou Dianko se sont illustrés par des échanges d’invectives et d’injures qui feraient pâlir de honte un charretier.
Certaines voix n’ont pas résonné cette année au sein de l’hémicycle. Leur ombre n’a même pas plané dans l’enceinte de l’Assemblée nationale. Pourtant, à eux seuls, Ousmane Sonko, El Hadj Issa Sall, Moustapha Cissé Lo, Farba Ngom et Déthié Fall tenaient en haleine l’assistance. Ces derniers se livraient, pendant les séances plénières, à une rude bataille d’opinion au cours des débats. Mais cette année, la plupart d’entre eux ont brillé par leur absence lors de la session budgétaire qui s’est terminée à huis clos. Parmi ces perdus de vue, celui qui a le plus manqué à l’hémicycle, c’est Ousmane Sonko connu ses diatribes contre les membres du gouvernement qui défilent à l’Assemblée nationale. Malgré les nombreuses critiques sur son absence, le leader de Pastef est resté indifférent, préférant s’occuper de la remobilisation et de la réunification de l’opposition affaiblie par le ralliement d’Idrissa Seck à la mouvance présidentielle. Ousmane Sonko ne s’est présenté qu’une seule fois à l’hémicycle lors du marathon budgétaire.
Sur siège éjectable, le député El Hadji Issa Sall s’était illustré, lors du vote du projet de budget du ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, par une intervention de haute facture sur la question de l’accès du Sénégal au Vaccin contre la Covid-19 et la nécessité de promouvoir la recherche dans les universités sénégalaises. Depuis, il a complètement disparu de la circulation.
L’ancien candidat du Parti de l’Unité et du Rassemblement (Pur) à la dernière présidentielle est introuvable à l’hémicycle de la Place Soweto. Concentre-t-il ses efforts sur la massification de son parti qu’il a récemment créé afin d’aller aux locales? Les prochains jours nous édifieront. L’ancien maire de Dakar, Pape Diop, fait partie de ceux qui se font le plus désirer à l’Assemblée Nationale. Élu député sous la bannière de la coalition Wattu Sénégal, le leader de la Convergence Démocratique Bokk Gis Gis n’a pas assisté à une seule plénière durant la session budgétaire pour l’exercice 2021. L’ancien occupant du Perchoir a décidé de laisser le terrain à ses lieutenants à l’image de Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly qui tire tout sur ce qui bouge dans le «Macky».
DETHIE FALL, «L’EXTINCTION DE LA VOIX DU REWMI»
Il s’était fait remarquer lors du vote du budget du ministère de l’Agriculture. Dans un discours guerrier, Déthié Fall s’était violemment pris au régime du Président Macky Sall alors que son mentor Idrissa Seck venait de rejoindre la mouvance présidentielle. Paraphrasant Idrissa Seck, il avait soutenu que la vision de Macky Sall s’arrête à Diamniadio.
En réaction à cette sortie musclée de son lieutenant contre son nouvel allié, le Président du CESE n’a pas hésité à le sanctionner en le démettant de son poste de vice-président de Rewmi. Depuis, Déthié Fall a «déserté» le bâtiment de la Place Soweto. Dans la majorité parlementaire, Moustapha Cissé Lô qui lorgnait le fauteuil de Moustapha Niasse n’a peut-être pas digéré encore sa disgrâce. Alors qu’il a été exclu de l’APR par Macky Sall, ce dernier a activé ses ouailles pour destituer El Pistolero de son poste de vice-président de l’Assemblée nationale. Depuis, le très tonitruant ancien président du Parlement de la Cedeao reste aphone sur la scène politique. D’ailleurs, il semble avoir mis une croix sur la représentation nationale. La même démarche est adoptée par son ennemi juré Farba Ngom. Fougueux et provocateur, le député-maire des Agnam qui monte tout le temps au créneau pour défendre l’action gouvernementale n’a pas assisté aux plénières du vote du budget 2021.
SEYDOU DIANKO MENACE DE TABASSER BARA DOLLY, WORAYE SARR ET AISSATOU SOW DIAWARA SE CREPENT LE CHIGNON
Comme les années précédentes, la session budgétaire qui vient de finir a été une occasion pour certains parlementaires pour solder leurs comptes. Des députés se sont illustrés par des propos au ras des pâquerettes, ternissant davantage l’image si écornée de l’hémicycle. Parmi eux, on peut citer Pape Seydou Dianko. «Si tu sors, je te bastonne», avait-il lancé à la figure de Cheikh Abdou Mbacké Bara Doly. La seule faute commise par le député de Bokk Gis Gis, c’était de s’être attaqué à la gestion du Directeur des Domaines, Mame Boye Diao. Chez les dames, Woraye Sarr et Aïssatou Sow Diawara ont failli en découdre à coup de griffes. Lors du vote du budget du ministère de la Femme, de la Famille à l’Assemblée nationale, la députée socialiste de la mouvance présidentielle a remercié Ndèye Saly Diop Dieng au nom des femmes de Guédiawaye. Ce qui a particulièrement révolté la parlementaire libérale Woré Gana Sarr qui a dénoncé le favoritisme de la ministre de la Femme. Malmenée par sa collègue du Pds, Aïssatou Sow Diawara a invité cette dernière à la rejoindre en dehors de l’hémicycle pour laver l’affront.
MACKY SALL ET KHALIFA SALL DANS UNE GUERRE LARVEE
Les élections locales qui se profilent à l’horizon ont déclenché encore une fois les hostilités entre le président de la République et l’ancien maire de Dakar
Les élections locales qui se profilent à l’horizon ont déclenché encore une fois les hostilités entre le président Macky Sall et l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall. Si ces deux leaders cherchent à enrôler le maximum de responsables politiques dans leurs camps, leurs ouailles portent déjà le combat.
Une même démarche pour deux protagonistes. L’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, adopte la même stratégie que le chef de l’Etat, Macky Sall, pour se maintenir et maintenir l’opposition en vie. Face à la prouesse du leader de l’Alliance pour la République (APR) qui a débauché le propriétaire du parti Rewmi, Idrissa Seck, dont le passe-temps favori est désormais de tresser des lauriers au président de la République et de l’applaudir pour un oui ou pour non, le patron de Barthélémy Dias s’attelle à rallier à sa cause ce qui reste de l’opposition.
Après la déclaration du maire de Mermoz/Sacré-Cœur, annonçant une grande alliance autour de son mentor et d’Ousmane Sonko, les choses semblent de plus en plus prendre forme. Ce dimanche, Khalifa Sall a fait le déplacement pour draguer le leader de la plateforme «Avenir Senegaal Bi Ñu Begg», Cheikh Tidiane Dièye. «Le dimanche 13 décembre 2020, M. Khalifa Ababacar Sall, à la tête d’une délégation du Mouvement Taxawu Senegaal, a rendu une visite d’amitié et d’échanges à la plateforme Avenir Senegaal Bi Ñu Begg. Il a été reçu par le Dr Cheikh Tidiane Dièye et plusieurs membres du Secrétariat politique National de la plateforme.
Après avoir remercié la plateforme Avenir pour le soutien constant qu’elle lui a apporté tout au long des épreuves qu’il a injustement subies, il a exprimé la volonté de Taxawu Senegaal d’œuvrer pour le rassemblement des forces de l’opposition. Il a indiqué que les démarches déjà entreprises dans ce sens auprès de certains acteurs politiques sont très encourageantes, et plusieurs organisations ont manifesté leur adhésion totale à ce projet», renseigne un communiqué parvenu hier à «L’AS».
Se félicitant de la démarche de Khalifa, la plateforme «Avenir Senegaal Bi Ñu Begg» affirme que l’initiative du maire de Dakar «recoupe parfaitement des initiatives similaires qu’elle a prises et qui ont également commencé à porter leurs fruits», précisant qu’à la suite de discussions franches et conviviales sur la situation politique nationale, les deux structures ont noté des convergences parfaites entre la vision et les objectifs qu’elles portent pour amener l’opposition à jouer son rôle avec détermination, engagement et responsabilité. «Cette convergence porte notamment sur la nécessité de consolider les acquis obtenus par le FRN et les partis de l’opposition engagés dans le dialogue politique, poursuivre les initiatives en cours pour informer et mobiliser le maximum d’acteurs ancrés dans l’opposition pour constituer un vaste cadre d’actions ; œuvrer avec tous ceux qui sont animés du même esprit à la constitution d’un noyau autour de valeurs partagées, en procédant notamment à la relecture des conclusions des Assises Nationales et à l’actualisation des recommandations de la CNRI», explique le document.
La plateforme «Avenir Senegaal Bi Ñu Begg» note qu’à la fin de la rencontre, les deux parties ont convenu de se retrouver très prochainement pour faire le point des démarches entreprises et à chaque fois que de besoin pour approfondir leurs discussions et échanger sur la situation nationale. Même si ce qui précède montre que les deux parties n’ont pas encore trouvé officiellement un accord, il convient de souligner que la démarche de Khalifa Sall est difficilement détachable de la volonté du pouvoir en place d’anéantir ses forces dans la capitale sénégalaise. Mais il convient de souligner que Macky Sall, accusé d’avoir l’obsession de faire main basse sur Dakar, semble pour le moment décidé de n’envoyer que ses ouailles pour mener le combat. D’abord, la présidente du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), Aminata Mbengue Ndiaye, avait déjà émis l’idée de nommer le maire de Dakar. Ensuite le ministre de la Gouvernance territoriale, du Développement et de l’Aménagement du territoire, Oumar Guèye, a fait une sortie ce week-end pour théoriser sa suppression.
Du côté du maire de Dakar aussi, depuis sa sortie de prison et après un break, il a recommencé ses visites de proximité et ses démarches pour nouer des alliances, loin des plateaux de télévision, sans formuler des critiques acerbes envers le régime. Ce volet semble apparemment être laissé à Barthélémy Dias.
LE SÉNÉGAL AU 62e RANG MONDIAL
Le Sénégal, avec un score de 0,89, est situé au 62e rang mondial, sur 166 pays, et au 31e africain, au classement sur l’indice de sévérité à la Covid-19 établi à la date du 13 décembre.
Le Sénégal, avec un score de 0,89, est situé au 62e rang mondial, sur 166 pays, et au 31e africain, au classement sur l’indice de sévérité à la Covid-19 établi à la date du 13 décembre. Le Sénégal garde un score stable malgré la recrudescence de cas de coronavirus observée ces dernières semaines.
D’ailleurs, selon le baromètre du Bureau de prospective économique (BPE), intégrant les données de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), et conçu par le Directeur général, Moubarack LO, et Amaye SY, expert au BPE, en une semaine, la sévérité de la Covid-19 a légèrement baissé dans le monde, en Europe, en Afrique et en Asie. Mais elle est légèrement en hausse en Océanie tandis qu’elle est stable en Amérique.
Ainsi, l’analyse par continent montre que, pour l’Afrique, les plus fortes baisses de la sévérité sont à l’actif de l’Egypte, du Burundi, du Libéria et de l’Erythrée, enregistrant les plus fortes progressions de scores dans l’indice en une semaine.
Par contre, la République centrafricaine, le Congo, la Mauritanie, et la Sierra Léone signent les plus fortes baisses de leur score, toujours en Afrique.
Plus le score est élevé, moins la maladie est sévère dans le pays
Au classement par pays, au 13 décembre 2020, la Nouvelle-Zélande arrive en tête (avec un score de 1 sur un total possible de 1 dans un échantillon de 166 pays du monde), suivi de la Nouvelle Calédonie (1), du Bénin (1) et du Soudan du Sud (1).
En autres données, pour composer l’indice de sévérité, figurent la transmissibilité du virus, la sévérité de la maladie et son impact), de même que les dimensions infections, guérisons et décès.
Le Royaume Uni, les Pays Bas et la Suède ont été, toutefois, sortis de l’échantillon étant donné que leurs gouvernements ne communiquent plus publiquement les chiffres de la Covid-19.
Dans tous les cas, l’Europe affiche en moyenne un score de 0,73, le 13 décembre, contre 0,72 le 06 décembre 2020. Le meilleur score dans ce continent est de 0,94 (Islande) et le pays le moins performant affiche un score de 0,45 (Grèce). Lettonie, Bulgarie et Azerbaïdjan affichent les plus fortes progressions de leur score dans l’indice (plus fortes baisses de la sévérité) en une semaine, sur le continent européen. Lituanie, Danemark, Monaco et Allemagne enregistrent les plus 3 fortes baisses de leur score dans l’indice (plus fortes hausses de la sévérité) en une semaine, en Europe.
En Amérique, les scores varient entre un minimum de 0,63 (Belize) et 0,99 (Grenade), avec une moyenne de 0,82 le 13 décembre contre 0,82 le 06 décembre. République Dominicaine, Paraguay et Canada affichent les plus fortes progressions de leur score dans l’indice (plus fortes baisses de la sévérité) en une semaine, sur ce continent. Uruguay Bahamas et Haïti signent les plus fortes baisses de leur score dans l’indice (plus fortes hausses de la sévérité) en une semaine sur ce continent. L’Asie enregistre en moyenne un score de 0,87 le 13 décembre contre 0,86 le 06 décembre.
Mais le meilleur score (et donc la plus faible sévérité) est obtenu par Brunei (0,99), suivi de Bhoutan, Taiwan (0,98) et Arabie Saoudite (0,98). Turquie, Taiwan et Yémen affichent les plus fortes hausses de score dans l’indice (plus fortes hausses de la sévérité) en une semaine, en Asie. Mongolie, Malaisie et Vietnam signent les plus fortes baisses de score dans l’indice (plus fortes hausses de la sévérité) en une semaine, en Asie.
En Océanie, les scores varient entre un minimum de 0,50 (Polynésie française) et un maximum de 1 (Nouvelle-Zélande), avec une moyenne de 0,87 le 13 décembre contre 0,88 le 06 décembre. Nouvelle Calédonie et Fidji affichent une hausse de leur score tandis qu’Australie enregistre une baisse de son score.