Les défis de l’exil. Tel était le thème hier du panel de la deuxième édition de l’Université Populaire de l’Engagement Citoyen (UPEC) qui se tient à Dakar. Mais visiblement, il a servi de tribune aux activistes qui sont venus de plusieurs pays de l’Afrique pour mettre en exergue toutes les difficultés liées à leurs engagements. Prison, clandestinité, exil, vie de bagnard, les activistes sont des «damnés» dans leur propre continent.
Trois panelistes et une chaise vide. Celle que devait occuper le rappeur congolais, membre du RAS-LE-BOL, Martial Panucci qui a eu droit à un standing ovation du public, dénonçant l’incurie des autorités sénégalaises et africaines. En effet, l’activiste qui avait fait le déplacement pour assister à la deuxième édition de l’UPEC est retenu depuis 4 jours à l’AIBD. D’origine congolaise, il est exilé depuis 3 ans au Burkina Faso à cause de ses positions tranchées contre le régime. Avant son statut de réfugié, renseignent les organisateurs de l’université populaire, il n’est pas autorisé d’entrer au Sénégal sans visa. Il est donc «séquestré» à l’AIBD. Une situation qui a provoqué l’ire des activistes présents à la rencontre de l’UPEC tel que Smokey, leader emblématique du Balai Citoyen et AFRITIVISTES.
Comme Panucci, les panelistes qui étaient dans la salle,tous des exilés, ontfait part de leurs préoccupations. Le congolais Frank Otété, qui a participé à la rencontre depuis Bruxelles où il s’est exilé depuis plusieurs années, a indiqué que le premier défi pour un activiste chassé de son pays est d’ordre structurel : «Vous êtes comme déraciné du contexte où vous avez planifié la contestation», soutient ce médecin de formation qui a eu maille à partir avec la justice congolaise pour ses positions politiques. A l’en croire, pour discuter avec les camarades qui sont restés, il faut utiliser d’autres formes de communication qui ne sont pas très implantées dans le pays. Sur le plan émotionnel, révèle Dr Otété, vous avez une vie qui entre comme en transition. Selon lui, il était obligé de laisser de manière brutale sa femme et ses enfants. Revenant en outre sur sa condition en Belgique, l’activiste signale qu’il vit mal le fait qu’ayant été un médecin bien formé il soit obligé de subir une équivalence de son diplôme qui ne dit pas son nom à Bruxelles . «Parce ce que quand on remet en cause vos diplômes, on remet en cause vos compétences», s’indigne-t-il.
«J’ETAIS DANS LA CLANDESTINITE PENDANT TROIS MOIS»
Pour sa part, Ibrahima Diallo activiste guinéen et membre fondateur du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), (mouvement qui avait fait face au président Alpha Condé pour dénoncer sa tentative de briguer un troisième mandat), est revenu lui aussi sur son expérience. «Un matin de 6 mars 2020, la police est venue chez moi, elle a violenté ma femme avant de m’amener dans une maison privée», raconte avec amertume M. Diallo qui a fui pour venir à Dakar. Dans le même ordre d’idées, il souligne qu’avant de rejoindre le Sénégal, il a vécu dans la clandestinité pendant 3 mois. Et pour cause, d’après lui, le gouvernement avait encerclé sa maison et avait mis des policiers dans une maison en face de chez lui pour surveiller ses faits et gestes. Toutefois, il a estimé que le combat citoyen s’inscrit dans la durée et il était préparé à vivre ces genres de situations.
CREATION D’UN FONDS D’APPUI AUX MOUVEMENTS EN DANGER
Donnant des solutions pour que ces obstacles ne freinent pas le dynamisme des actions menées par les activistes, il préconise : «Il faut créer plusieurs leaders pour exister. Pour que l’idéal du combat soit un état d’esprit.» Ajoutant dans la foulée qu’il ne faudrait pas que les mouvements citoyens se limitent aux figures de proue. Appuyant cette idée, la sociologue et modératrice du débat, Seli Ba, pense que les mouvements citoyens ont besoin d’alternance. «Il ne faut pas qu’on reproduise les mêmes schémas qui sont dans les partis politiques», prévient elle. D’autres activistes comme Aly Cham de la Gambie sont revenus sur les tortures qu’ils ont subies pour leur militantisme. Même si c’est dans une proportion plus mesurée, force est constater qu’au Sénégal aussi, les membres du mouvement Y en a marre ou de FRAPP ont souvent des démêlées avec la justice pour leurs positions à l’encontre du pouvoir en place. Ainsi, pour faire face à ce contexte difficile, le coordonnateur de la Plateforme de Protection des Lanceurs d’Alerte en Afrique (PPLAAF) Fadel Barro a révélé l’existence d’un fonds d’appui aux mouvements en danger en Afrique .De son avis, il permettra d’apporter un appui financier à ces «indésirables».
Le fonds va aussi les assister, renseigne-t-il, pour qu’ils puissent prendre des avocats. Nelson Mandela, Patrice Lumumba, Amilcar Cabral, Jonas Savimbi, Majmouth Diop ont eu à vivre ces situations de clandestinité. 60 ans après les indépendances, on assiste à la même rengaine avec ces activistes exilés ou mis en prison. Finalement, rien sous le soleil des acquis démocratiques.
N’empêche, ces activistes semblent donner raison à l’écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma : «Quand on refuse, on dit non.’»
LA QUESTION DU 3E MANDAT REVIENT EN FORCE DANS LES JOURNAUX
Dakar, 16 déc (APS) - La position tranchée de l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental, Aminata Touré au sujet de la limitation des mandats à deux est l’un des sujets les plus en exergue dans la livraison de mercredi de la presse quotidienne.
Cette position, qui "élimine" de fait l’actuel chef de l’Etat à la course à présidentielle de 2024, intéresse la quasi-totalité des journaux, avec en filigrane également les stratégies d’alliance politique de l’ex-maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall.
"Troisième mandat à la tête du Sénégal : Mimi recale Macky", renseigne Sud Quotidien qui met en vedette l’ancien Premier ministre Aminata Touré.
Le journal se fait ainsi l’écho de l’intervention de l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental, à l’occasion de la conférence virtuelle du National Démocratic Institute (NDI) sur le thème la limitation des mandats.
"Ce qui est attendu en Afrique, c’est le respect des constitutions", a assené Mme Touré dans les propos rapportés par Sud sur le sujet au menu du Témoin quotidien également, lequel affiche à sa une : "3éme mandat, Mimi titille Macky", L’As choisissant de tirer comme suit : "3éme mandat : Mimi disqualifie Macky".
"Impossible 3éme mandat : Mimi élimine Macky", renchérit Vox Pop qui revient largement à son tour sur les propos tenus par l’ancienne Présidente du CESE.
"La question du 3éme mandat est derrière nous. Macky Sall réélu le 24 février 2019 a affirmé à de nombreuses reprises qu’il effectuerait son second et dernier mandat", rappelle Mimi Touré dans le journal.
"Mimi +invalide+ Macky", peut-on lire en première page de Walfquotidien qui reste dans cette actualité avec en première page la vedette du jour qui estime que "75% des citoyens africains sont pour la limitation". Le Quotidien reste dans ce sillage en citant Mimi Touré qui affirme : "La question est derrière nous", en allusion au débat sur le 3e mandat.
Aminata Touré se retrouve de même à travers la manchette de Tribune, selon lequel l’ancienne Première ministre alimente "le débat autour d’une troisième candidature" pour "limiter les mandats de Macky Sall à deux".
"Aminata Touré dit non au 3éme mandat", relève aussi Enquête qui choisit toutefois de consacrer sa une à un dossier sur l’état des hôpitaux dans l’arrière-pays.
Les journaux sont par ailleurs revenus sur "les jeux d’alliance" de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall.
"Front de l’opposition : Khalifa Sall et Abdoul Mbaye accordent leurs violons", écrit l’As, tandis que la tribune relève des "tractations politiques" menées par Abdoul Mbaye et Khalifa Sall "pour un front large et uni de l’opposition et de la société civile".
Sur les questions de société, Le Quotidien évoque une sanction du conseil de discipline du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) à l’encontre du magistrat Samba Laobé Aw, avocat général à la Cour d’appel de Saint-Louis, "envoyé à la retraite pour escroquerie".
L’Observateur opte également pour un dossier à sa une consacré à l’émigration : "Meurtre, prison, misère et racisme au cœur de la diaspora" sénégalaise, affiche le journal.
Le Soleil, une fois n’est pas coutume, ouvre sur le sport avec une grande interrogation qui peut être reprise par les supporteurs de l’international sénégalais Sadio Mané, évoluant à Liverpool, en Premier League anglaise.
"08 matchs sans but, une disette qui soulève des interrogations : Qu’arrive-t-il à Sadio Mané ?", s’interroge Le Soleil à l’appui d’une photo du Lion à terre sur une pelouse.
LES HOPITAUX DE ZIGUINCHOR PLUS MALADES QUE LES PATIENTS
Les problèmes techniques et financiers, le manque de spécialistes et un environnement qui laisse à désirer polluent l’atmosphère dans ces structures sanitaires qui accueillent des patients de la région naturelle de la Casamance et de la sous-région
Considérés comme les structures de référence dans la région naturelle de la Casamance, le centre hospitalier régional de Ziguinchor et l’hôpital de la Paix sont dans le gouffre. Les problèmes techniques et financiers, le manque de spécialistes et un environnement qui laisse à désirer polluent l’atmosphère dans ces structures sanitaires qui accueillent des patients de la région naturelle de la Casamance et de la sous-région.
Le sit-in observé par le personnel du centre hospitalier régional de Ziguinchor, le mercredi 9 décembre, pour exiger le paiement des salaires du mois de novembre et des primes, n’est que la partie visible de l’iceberg. La structure de santé est devenue indésirable chez les fournisseurs. A cause d’une dette de près de 200 millions de francs CFA qu’elle leur doit, ceux-ci sont de plus en plus réticents à livrer leurs produits à l’hôpital régional. Cette dette s’ajoute à celle que l’hôpital doit au fisc et qui dépasse 400 millions de francs CFA, selon une source hospitalière.
Au centre hospitalier régional de Ziguinchor, la masse salariale est deux fois plus élevée que les recettes. La structure dégage environ 65 millions de francs CFA pour payer ses contractuels alors que les recettes sont évaluées à environ 30 millions de francs CFA. Cette situation est causée par une mauvaise politique de recrutement. “Imaginez, sur les 274 agents que compte la structure hospitalière, seuls 82 sont à la charge de l’Etat. Donc l’hôpital est obligé de supporter 192 salariés, une masse salariale qui dépasse largement ses capacités”, a révélé notre source qui ajoute que l’Etat devrait soulager l’hôpital en prenant en charge 2/3 des salariés de la structure. Si le directeur évoque la dette des IPM et assurances pour justifier les difficultés financières de la structure qu’il dirige, des employés pensent que l’asphyxie financière dans laquelle se trouve l’hôpital régional de Ziguinchor a été accentuée par une dette d’environ 1 milliard de francs CFA que l’Etat et certains privés doivent à la structure. “L’agence nationale de la couverture maladie universelle (CMU) doit à l’hôpital plus de 97 millions de francs CFA, la césarienne environ 208 millions de francs ; le plan sésame, c’est plus de 178 millions, la dialyse 62 millions etc.”, affirme notre interlocuteur. La prise en charge est aussi un problème à l’hôpital régional de Ziguinchor. La structure fait face à un manque criard de spécialistes. “Nous n’avons pas d’anesthésiste-réanimateur ni de cardiologue, encore moins d’urologue. Nous avons le seul centre de dialyse fonctionnel dans toute la région naturelle de la Casamance et nous n’avons pas de néphrologue. L’hôpital est obligé de signer un contrat de prestation avec un universitaire affecté à l’hôpital de la Paix. Les patients qui souffrent du diabète rencontrent d’énormes difficultés depuis le départ à la retraite du médecin spécialiste. Et je vous assure que la liste n’est pas finie”, déplore notre source.
L’HOPITAL DE LA PAIX POLLUE PAR UN ENVIRONNEMENT MALSAIN
C’est connu de tous à Ziguinchor, l’environnement dans lequel se trouve l’hôpital de la Paix de Ziguinchor ne répond pas aux normes requises. Depuis plusieurs années, les populations riveraines se plaignent de la cohabitation avec les eaux usées provenant de la structure hospitalière. “Mais ces eaux infestées et nauséabondes ont fini par affecter les patients et le personnel de l’hôpital de la Paix qui sont en danger”, reconnaît un responsable de la structure. Il indexe le système de drainage des eaux usées qu’il juge défectueux. Le déficit d’équipement est aussi noté à l’hôpital de la Paix de Ziguinchor. “Le bloc opératoire manque de lampes opératoires, de respirateurs, de consommables, de matériel d’endoscopie etc. Actuellement, les interventions chirurgicales programmées sont suspendues. Seules les urgences sont prises en charge. La colonne d’endoscopie de gastroentérologie est en panne. Les fibroscopies ne sont plus faites à l’hôpital depuis des mois”, dénonce l’agent de l’hôpital de la Paix qui a requis l’anonymat. Pour résoudre les problèmes qui minent le centre hospitalier régional de Ziguinchor et l’hôpital de la Paix, un plan d’urgence est souhaité par les travailleurs afin de sortir du gouffre ces hôpitaux qui reçoivent, en plus des patients des régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor, les malades des pays de la sous-région comme la Gambie, la Guinée Bissau et la république de Guinée.
UNE MERVEILLE ARCHITECTURALE FRAPPEE PAR LA COVID-19
La grande mosquée Hassan 2 de Casablanca, un passage obligé pour les touristes dans la capitale industrielle du Maroc, est frappé de plein fouet par la pandémie, marquée par l’absence de visiteurs à cause de la fermeture
Mbaye SAMB (Envoyé spécial à Casablanca) |
Publication 16/12/2020
La grande mosquée Hassan 2 de Casablanca est un passage obligé pour les touristes dans la capitale industrielle du Maroc. Et pour cause, c’est une véritable merveille architecturale, bâtie sur 9 ha et décorée à la main par 15 000 artisans locaux qui ont utilisé 20 000 m2 de plâtre. Mais aujourd’hui, force est de constater que l’édifice religieux est frappé de plein fouet par la pandémie de la COVID-19, marquée par l’absence de visiteurs à cause de la fermeture.
Dans le cadre du tourisme religieux, l’Office National du Tourisme Marocain a initié une caravane, qui a conduit des médias sénégalais dont «L’As» au Maroc. La première étape a été la visite de la grande mosquée Hassan 2 de Casablanca qui s’étend sur une superficie de 9 hectares, et qui est l’un des importants points d’attraction, pour les touristes qui débarquent dans la capitale industrielle du Maroc. L’édifice aiguise les curiosités et c’est même un passage obligé pour les touristes qui viennent des quatre coins du monde.
Sa particularité, c’est d’abord son style mauresque, sa grandeur, sa magnificence. Elle a été inaugurée le 7 novembre 1993 par sa Majesté Hassan 2 Roi du Maroc, après 7 ans de travaux. C’est en effet lui-même qui avait eu cette idée de construire cet énorme édifice religieux au bord de l’océan Atlantique. Et le message que le roi chérifien d’alors avait lancé aux Marocains reste encore vivace dans la mémoire collective. Il leur avait dit en substance, raconte Mohammed Boudchich, Guide National marocain résidant à Casablanca, âgé aujourd’hui de 70 ans et crédité d’une expérience de 35 ans dans ce métier : «J’ai l’intention de construire une grande mosquée au bord de la mer. Je compte sur le peuple marocain pour réaliser ce projet. » Il leur avait également cité le verset du Coran qui dit que quiconque participe à la construction d’une mosquée aura un appartement au Paradis. C’était suffisant pour que les Marocains sonnent la mobilisation, du Nord au Sud, d’Est en Ouest, qui pour verser sa contribution financière, qui pour offrir la force de ses bras en s’investissant directement dans les travaux. Il s’agit de la plus grande mosquée du Maroc et troisième au niveau mondial.
La grande mosquée Hassan 2 de Casablanca a la particularité d’avoir presque les 2/3 de sa superficie dans la mer. C’est pourquoi, note Mohammed Boudchich, il fallait une technologie de pointe pour la réaliser, d’autant plus qu’il est démontré que tous les monuments érigés au bord de la mer ont fini mal. Et pour la réalisation, le Roi a porté sa confiance sur la technologie française et c’est ainsi qu’il a fait appel à l’architecte français Pinceau, qui a été accompagné par 70 autres architectes marocains. Ils ont créé un barrage qui a fermé la mer pendant plusieurs mois, pour creuser les fondations.
LA VOLONTE DU ROI HASSAN 2 ETAIT DE L’APPELER MOSQUEE DU PEUPLE
Au total 15 000 artisans venus de tous les coins du Maroc ont assuré la décoration à la main et il leur a fallu utiliser plus de 20 000 m2 de plâtre. Le Roi Hassan 2 a eu la chance d’inaugurer la mosquée et d’y prier avant sa mort. D’ailleurs, il avait voulu l’appeler la mosquée du peuple, mais finalement, son nom a été retenu. La mosquée Hassan 2 est dotée du plus long minaret avec ses 210 mètres de hauteur et son rayon laser qui indique la direction de la Mecque. La capacité d’accueil est de 105 000 fidèles qui peuvent y prier en même temps dont 80 000 à l’intérieur, 20 000 à l’extérieur et 5 000 femmes dans un périmètre dédié. Elle est dotée de 3 sous-sols dont le premier est occupé par les salles d’ablution, avec l’installation de fontaines et où 5 000 fidèles peuvent simultanément faire leurs ablutions. Il y a une salle de prière de 2 ha pour les hommes, une école coranique qui n’a pas encore commencé ses enseignements, 3 parkings pouvant accueillir 1 100 véhicules et 40 autocars. Il y a également un tunnel qui passe sous la mosquée et qui est actuellement en train d’être restauré.
LA PANDEMIE DE LA COVID-19 A DUREMENT IMPACTE LES ACTIVITES DE LA MOSQUEE
Un édifice de cette dimension demande de gros moyens pour en assurer la maintenance. Les responsables comptent sur les ressources générées pour se livrer à cette tâche. C’est en effet la seule mosquée ouverte aux non-musulmans et cela découle du fait que le Maroc est un pays de tolérance religieuse. D’ailleurs, la ville de Casablanca compte 8 églises dont la plus importante est Notre Dame de Lourdes. C’est pourquoi c’est un passage obligé pour les touristes et chacun doit débourser la somme de 12 euros pour la visiter. En effet, elle occupe la première place des sites religieux à visiter, de par son architecture, sa grandeur, sa position stratégique. Et même Marrakech a des mosquées qui datent du Moyen Age, mais elles n’ont pas l’ampleur de la mosquée Hassan 2 de Casablanca.
Pour toutes ces raisons, selon Mohammed Boudchich, pas moins de 100 000 touristes visitaient l’édifice ou le périmètre environnant chaque mois. Mais l’infrastructure est frappée de plein fouet par la pandémie de la COVID-19. C’est une année noire dit-il, car la mosquée est restée fermée pendant plusieurs mois. Et une infrastructure construite au bord de la mer subit forcément des dégradations liées aux intempéries et à la furie des eaux. Il s’y ajoute que la mosquée commence à souffrir de vieillesse, d’où la nécessité de toujours la restaurer, la maintenir. Et les ressources tirées des visites servaient à la manutention, car les travaux sont permanents.
Selon lui, au-delà de la mosquée, les environs abritent d’autres infrastructures de grande importance comme le port de Casablanca et la place l’ANK (la gorge) qui grouillaient de monde à tout moment. Mais aujourd’hui, ditil, la crise sanitaire a tout plombé. D’un ton amer, il déclare : «C’est atroce, vous êtes les premiers clients que je rencontre depuis plus de 8 mois.»
LE MESSAGE DE MACKY
Le chef de l’Etat a lancé une appel aux Sénégal, avec l’avènement de la seconde vague de l’épidémie.
Le chef de l’Etat, Macky Sall, recevait, hier, la contribution de la communauté libanaise au Sénégal, dans le cadre de la lutte contre la covid-19. Il en a profité pour lancer une appel aux Sénégal, avec l’avènement de la seconde vague de l’épidémie.
"Voilà qu’au moment où nous avions espoir que nous sortions de la maladie, qu’une seconde vague est arrivée, d’ailleurs à l’instar des autres pays. Et pour cette second vague, nous devrons redoubler de vigilance et c’est pour moi l’occasion de lancer un appel à l’ensemble des sénégalais et aux hôtes étrangers qui vivent parmi nous pour que la vigilance soit de mise.
Nous allons redéployer tout le dispositif sanitaire, le personnel, réactiver les centres de réanimation et de traitement des épidémies dans nos hôpitaux afin de pouvoir contenir cette seconde vague et la maîtriser. C’est la raison pour laquelle des mesures ont été prises récemment en vue de restreindre les déplacements même les mesures de fermeture de certains établissements ont été initiés.
Le ministre de l’Intérieur discute avec les acteurs pour adapter ces mesures mais nous sommes obligés de surveiller l’évolution de la maladie jour après jour. Mais la réponse la plus adaptée reste le port obligatoire du masque, le respect de la distanciation physique ainsi que le lavage des mains, en attendant que ce virus soit vaincu sur l’ensemble de la planète."
LES ACTEURS POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA PETITE ENFANCE MONTENT AU CRENEAU
S’il existe des crèches aux normes et standard de qualité requis, nombreuses sont celles malheureusement dans lesquelles les pratiques semblent plutôt douteuses.
I.DIALLO ET ALPHOUSEYNI DJIGO |
Publication 16/12/2020
S’il existe des crèches aux normes et standard de qualité requis, nombreuses sont celles malheureusement dans lesquelles les pratiques semblent plutôt douteuses. C’est pourquoi, dans une déclaration sur la situation dans les crèches au Sénégal, suite au drame survenu dans l’une d’elle à Sacré-Cœur 3, le Réseau national des acteurs pour le développement de la petite Enfance (RENADDPE) interpelle l’Etat qui, de manière diligente, doit assainir ce Sous-secteur afin de protéger les enfants contre des pratiques nuisibles.
«Le dimanche 13 décembre les réseaux sociaux se sont fait l’écho d’un drame survenu le lundi 30 novembre 2020 dans une crèche de la place. En effet un nourrisson de dix mois a été arraché à l’affection de ses parents dans des circonstances assez trouble. Le Réseau national des acteurs pour le développement de la petite Enfance (RENADDPE) présente ses tristes condoléances aux parents du bébé et à la communauté éducative, en les assurant de toute notre sympathie devant cette dure épreuve. La disparition de cet enfant dans de telles conditions repose encore une fois la question de la réglementation d’une activité devenue très lucrative mais qui, malheureusement, souffre d’une absence quasi-totale de contrôle.
Les nouvelles configurations urbaines (espace domestique réduit) et le nouveau rôle économique des femmes à la recherche des solutions, conciliant vie familiale et vie professionnelle, obligent les conjoints à recourir, de façon légitime, à des services de crèches ou de garde d’enfants, ce qui explique le nombre de plus en plus important de ces structures dans les grandes villes. Le RENADPE, a souvent attiré l’attention sur la prolifération des crèches et garderies sans que les conditions d’une bonne prise en charge des nourrissons de 2 à 24 mois ne soient réunies. L’ouverture, le fonctionnement et la gestion d’une crèche obéissant à des normes strictes en matière d’infrastructure, d’équipement, de sécurité, de contenu circulaire, de profil professionnel du personnel et du dispositif de suivi-supervision.
Le RENADPE, rappelle encore une fois que s’il existe des crèches aux normes et standard de qualité requis, elles sont malheureusement très limités en face du nombre impressionnant d’autres dans lesquelles les pratiques semblent plutôt douteuses. Ceci interpelle l’Etat qui, de manière diligente, doit assainir ce Sous-secteur afin de protéger les enfants contre des pratiques qui risquent de nuire gravement à leur développement physique et cognitif.
Devant cette situation, le RENADPE : Exhorter le gouvernement à accélérer le processus d’approbation de nouveau texte devant réglementer les crèches et les structures assimilées ; Appelle à une réflexion large et inclusive sur la problématique des crèches et des structures assimilées ; Invite les collectivités territoriales à exercer pleinement les responsabilités qui sont les leurs en matière de développement Intégré de la Petite Enfance ; Invite le secteur privé à renforcer son soutien au Sous-secteur de la Petite Enfance , Invite les Organisation de la société civile en partenariat avec l’Etat, à la mise en place d’une plateforme comportant un observatoire des structures d’enfants de moins de trois ans»
L’ETAT PERDU ENTRE PRODUCTEURS ET HUILIERS
La libéralisation du marché de l’arachide commence à porter d’énormes préjudices à l’Etat du Sénégal qui pensait qu’en ouvrant le marché aux Chinois, la filière arachidière allait renaitre.
La libéralisation du marché de l’arachide commence à porter d’énormes préjudices à l’Etat du Sénégal qui pensait qu’en ouvrant le marché aux Chinois, la filière arachidière allait renaitre. En effet, le début de la campagne de commercialisation de cette année n’augure rien de bon. Pour cause, l’Etat est aujourd’hui partagé entre le marteau des producteurs qui apprécient la présence des Chinois et l’enclume des huiliers qui souhaitent le contraire. Du coup, l’Etat est en train de tâtonner pour voir comment couper la poire en deux.
Cette année, la campagne de commercialisation de l’arachide démarre avec beaucoup de problèmes. Même si le prix au Kg de l’arachide est passé de 210 F à 250F, les producteurs en demandent plus. Pour cette raison, ils ont préféré vendre leurs graines aux exportateurs chinois qui proposent des prix allant de 350 à 400 F le Kg. Cette situation n’arrange guère les huiliers qui, quelques semaines après le démarrage de la campagne, ont commencé à alerter les autorités.
Lors d’une émission sur la Tfm le mardi passé, le directeur général de la Sonacos Modou Diagne Fada avait fait part que la Sonacos a commencé déjà à sentir la présence des Chinois sur le marché en soulignant que la société n’a collecté pour le moment que 3700 tonnes graines. Pis, il disait que ces graines ont été collectées dans la région de Louga et n’étaient pas de bonne qualité. Ce qui veut dire que les Chinois ont acheté ce qui était disponible au niveau du bassin arachidier. L’Etat a ainsi décidé de réguler encore la filière pour permettre à ces huiliers, notamment la Sonacos, de collecter le maximum de graines.
A cet effet, Il a fixé une taxe de 30 F sur le Kg de l’arachide décortiqué destiné à l’exportation. Ainsi, l’Etat a décidé de suspendre pour un temps les activités de collecte et d’exportation de l’arachide vers les marchés extérieurs. Les producteurs qui n’apprécient pas cette mesure pensent que l’Etat est en train de favoriser la Sonacos à leur détriment. «Les Chinois créent beaucoup plus d’emplois que les huiliers. Par exemple, 87% des jeunes à Touba qui travaillent dans la filière sont recrutés par les Chinois. Et c’est la même chose au niveau des autres localités comme Kaolack. Pourquoi devrait-on vendre à 250f le Kg alors que les Chinois proposent 350 à 400 francs le Kg ? La Sonacos ne nous rapporte rien du tout. Donc pourquoi devrait-on se soucier de son sort ? », s’interroge Mame Thierno Mbacké, président du mouvement pour le développement du Sénégal dans le département de Bambey.
Selon lui, ceux qui bénéficient le plus des semences de l’Etat ne sont pas des paysans comme ils le prétendent. « L’Etat n’a rien fait pour les producteurs. La majorité des paysans ont reçu 6 Kg de semences l’année dernière. Rares sont ceux qui en ont reçu 10Kg. Les 47% des semences qu’ils pensent avoir distribués ne sont pas allés directement aux ayants droit, mais c’est de l’argent que «les gros producteurs» qui sont dans les institutions ont empoché. C’est la triste réalité. On a donné plus d’une tonne d’engrais à des gens qui n’ont même pas un hectare de champ d’arachide », se plaint-il.
HABIB THIAM, PRESIDENT DU COPEGA : «L’exportation obéit à des normes et des procédures»
« Il n’y a pas de blocage des activités chinoises. L’exportation obéit à des normes et des procédures. La taxe de 30 F sur le Kg a été fixée. Donc, il va falloir que l’Etat essaye de matérialiser cette taxe avant que ça soit rétroactif ». Cette précision est du président du Collectif des producteurs et exportateurs de graines d’arachide (Copega), Habib Thiam, qui était interrogé par Sud Quotidien. « Si on continue à exporter et que les taxes ne sont pas paramétrées, et on veut revenir sur la régularisation, cela va devenir un peu compliqué. Il faut qu’on attende que la douane puisse paramétrer les 30 francs pour pouvoir recommencer les exportations », a-t-il expliqué. Selon lui, l’arrêt de la collecte des Chinois est aussi lié en grande partie à la situation défavorable qui prévaut actuellement en Chine. « Les prix ont chuté. Les Chinois sont en stand by pour voir l’évolution de la situation. Il faut que les gens apprennent à respecter la réglementation. Parce qu’il y a des normes commerciales au Sénégal. Je pense que d’ici la semaine prochaine, l’Etat va ouvrir le marché des exportations de graines d’arachides », rassure-t-il, soulignant qu’il n’y a pas de favoritisme entre les acteurs. Par ailleurs, il trouve que si le prix au producteur est passé de 210 F à 250 F, c’est pour protéger le producteur. « Il faut reconnaitre que jamais dans l’histoire du Sénégal, un prix officiel n’a atteint les 250 F. Maintenant, les 250 c’est pour sécuriser le producteur. Mais s’il obtient plus, on applaudit. Cependant, au niveau mondial, tous les prix sont en chute libre. Les gens doivent avoir raison gardée au lieu de suivre l’euphorie pour dire qu’on doit vendre à 300F. Si on peut vendre à 500 F, c’est bien beau pourvu que le marché puisse le supporter. Je ne pense pas que l’Etat qui a appelé les Chinois à venir sauver cette filière, gagnerait quelque chose en bloquant les exportations », soutient-il.
UNE ALLIANCE POUR METTRE FIN AU «LAISSER ALLER» DANS LE METIER DE JOURNALISME
Babacar Diagne, président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) a salué la séance de travail tenue entre son entité, le CORED et le Tribunal des pairs
Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) a reçu hier, mardi 15 décembre 2020, le bureau du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED), pour échanger sur les dérives constatées ces derniers temps dans les médias et les solutions pour y mettre un terme, notamment la co-régulation.
Babacar Diagne, président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) a salué la séance de travail tenue entre son entité, le CORED et le Tribunal des pairs. Il est revenu sur les nombreux problèmes auxquels fait face le paysage médiatique. Avant de souligner que «le CNRA est une position d’autorité, mais nous voulons en faire une position d’influence». Il ne s’agit pas de faire des «répressions» mais plutôt de «travailler dans la pédagogie sur les dérives notées au niveau de la presse», a fait savoir. Par la même occasion, le président du CORED, Mamadou Thior, annonce que depuis l’installation du Tribunal des pairs, une dizaine d’affaires a été instruite et six (06) parmi elles ont été publiées.
LA CARTE NATIONALE DE PRESSE
Pour les cartes nationales de presse, le président du CNRA a fait savoir qu’il faut faire la déposition avant la fin de ce mois de décembre. La grande nouveauté est que désormais, pour aller devant la commission, au préalable il faut passer par le CORED et demander un quitus. Et le CORED l’attribue en fonction des faits d’armes. «Avant de vous donner le quitus, nous allons voir ceux avec qui vous avez travaillé en tant que journaliste. Si vous vous êtes mal comporté, attendez-vous bien à ceux qu’on ne vous accrédite pas. Et sans quitus, vous ne pouvez pas avoir de carte nationale de presse. Et ça participe à l’assainissement de la profession de journaliste parce que nous sommes conscients que nous sommes envahis par des non professionnels qui se comportent comme bon leur semble. Du coup, nous ne pouvons plus distinguer qui est journaliste et qui ne l’est pas ; mais nous allons reprendre les cordes.»
Le Régulateur de l’audiovisuel (CNRA) a été sollicité par l’organe d’autorégulation, le Tribunal des pairs pour échanger sur les dérives qui se sont multipliées ces derniers temps dans des médias dont l’influence peut être considérable sur le jeune public, particulièrement. Une rencontre qui s’inscrit dans la ligne déjà tracée entre le CNRA et le CORED aux fins de co-régulation des activités médiatiques en périodes électorales.
LE DOSSIER ENTRE LES MAINS DU PROCUREUR
Rebondissement dans l’affaire du bébé âgé de 09 mois décédé à la crèche «La Cigogne bleue» sise à Sacré-Cœur 3, à Dakar.
I. DIALLO ET ALPHOUSEYNI DJIGO |
Publication 16/12/2020
Du nouveau dans l’affaire du bébé âgé de 09 mois décédé à la crèche «La Cigogne bleue» sise à Sacré-Cœur 3, à Dakar. Après avoir bouclé son enquête, la Police de Dieuppeul a transmis le dossier au Procureur. En attendant d’y voir plus clair, le père de l’enfant qui a porté plainte contre la responsable de la garderie d’enfants, pour «négligence», engage un autre «combat contre les crèches de fortune» qui s’installent de plus en plus à Dakar.
Rebondissement dans l’affaire du bébé âgé de 09 mois décédé à la crèche «La Cigogne bleue» sise à Sacré-Cœur 3, à Dakar. Suite à la plainte des parents du nourrisson contre la responsable de la crèche «La Cigogne bleue» pour «négligence», plusieurs personnes auraient été entendues dans cette affaire notamment le père et la mère de l’enfant et des responsables de la crèche dont la Directrice. La Police de Dieuppeul, ayant bouclé son enquête, a transmis le dossier au Procureur, selon des sources médiatiques. En effet, considérant les circonstances de la mort du bébé «douteuses», la famille de Magor Dia (c’est le père du bébé) a déposé une plainte et commis un avocat, en la personne de Me Borso Pouye, pour suivre le dossier.
Pour la famille qui attend toujours de savoir les circonstances exactes de la mort de leur bébé, l’enfant s’est étouffé quand on lui a donné à manger. Elle n’avait pas encore reçu jusqu’à hier, mardi 15 décembre, le rapport de l’autopsie, selon le père de l’enfant à plusieurs médias, tout en précisant que la famille s’est juste contentée du certificat de genre de mort pour l’inhumation et en se demandant toujours pourquoi le Procureur n’a pas signé ce permis d’inhumer et ce qu’on a fait manger à leur enfant.
Et, ce document fait état d’une mort par étouffement alimentaire. Selon le certificat de genre de mort délivré par le Dr Abdou Magib Gaye de l’hôpital Aristide Le Dantec, le bébé serait mort «à la suite d’une asphyxie secondaire» et qu’il y a «absence de signe traumatique et de trace de violence». Ce qui confirmerait que c’est au moment où on lui donnait à manger que l’enfant s’est étouffé et les aliments seraient passés par les voies respiratoires. La famille n’exclut pas de porter l’affaire auprès des défenseurs des droits humains, ainsi qu’au niveau des Associations de défense de la petite enfance.
Et Magor Dia, le père de la victime, de rapporter que la babysitter a raconté qu’après avoir donné à manger à l’enfant, elle l’a posé au sol et, tout à coup, il aurait commencé à vomir. Ensuite, elle l’a porté pensant qu’il dormait et, à un moment donné, elle a constaté que le corps était inerte. Aussi, à en croire M. Dia, le gardien de la crèche aurait également confié que c’est lui qui a fait les premiers secours, il a fait la ventilation et l’enfant ne répondait pas. L’agent de sécurité aurait pensé que l’enfant avait fait un arrêt cardiaque.
Pour sa part, la directrice de la crèche a préféré ne pas se prononcer sur l’affaire qui est entre les mains de la justice.
CONFIDENCES DE MAGOR DIA, PERE DE LA VICTIME : «Une certaine légèreté dans le traitement du dossier… je compte porter le combat contre les crèches de fortune»
Des jours après le décès de son bébé de 09 mois à la crèche «La Cigogne bleue» sise à Sacré-Cœur 3 à Dakar, Magor Dia s’est confié sur les zones d’ombre décelées dans les explications qui leur ont été fournies sur la mort de son fils.
«Les faits ont eu lieu le lundi dernier (lundi 30 novembre). Ma femme devait reprendre le travail pour une semaine et, comme on ne serait pas libre tous les deux pendant cette semaine-là, on avait décidé d’amener l’enfant à la crèche pour une semaine. Le lundi, je suis parti au travail. Et avant de partir, ma femme a amené notre garçon de 9 mois à la crèche «La Cigogne bleue» à Sacré-Cœur 3, le matin vers 9h. Quand on l’amenait, l’enfant ne souffrait d’aucune maladie. Il était bien portant, joyeux, souriant et plein d’entrain. Il faisait tout ce qu’un enfant de son âge fait. Quand elle l’amenait ce jour là, l’enfant n’avait aucun souci de santé.
Depuis qu’il est né, son pédiatre ne l’a reçu qu’une seule fois en consultation ; c’était une consultation de routine et les autres fois, c’était des vaccins qu’il lui faisait. Vers 13h, j’ai reçu un coup de fil venant de la directrice de la crèche, Yacine Sène, qui me demandait de la rejoindre au Samu Municipal qui se trouve sur les deux voies de Liberté VI, vers la Foire. Je lui ai posé la question de savoir ce qui se passait, et elle m’a dit que l’enfant était un peu souffrant. Effrayé par cette annonce surprenante, j’ai pris un taxi pour rallier la structure sanitaire… Je suis arrivé à 13h40mn au Samu Municipal. Elle m’a rapidement conduit chez le médecin. Ce dernier m’a reçu dans son bureau et m’a annoncé que l’enfant était décédé bien avant d’arriver à l’- hôpital. Mais, il m’a dit qu’il ignorait les circonstances dans lesquelles l’enfant était décédé. L’enfant est arrivé à 12h30mn. Le médecin m’a révélé que l’enfant avait des vomissures un peu partout sur ses habits. Cela m’a mis dans un choc énorme. Dix minutes après, la maman arrivait totalement effondrée. Quelques heures après, la famille et les amis nous ont rejoints au SAMU.
Le corps a été déposé à l’hôpital Aristide Le Dantec pour les besoins d’une autopsie. Et, le jour des faits, les habits de l’enfant ont été changés avant qu’il soit conduit à l’hôpital. Le médecin que nous avons trouvé sur place nous a fait savoir qu’il fera l’autopsie le mardi. J’avais pris l’engagement de payer les frais. Mais, ce qui est bizarre, c’est que quand je suis venu mardi, le médecin m’a dit que la directrice de la crèche est venue avant moi pour (récupérer) les résultats de l’autopsie. Elle a pris les dossiers et s’est acquittée des frais de l’autopsie qui s’élèvent à 15 mille francs Cfa.
Le médecin ne m’a pas remis les résultats de l’autopsie. Il m’a délivré le certificat de genre de mort. Sur ce, je suis allé faire les démarches d’inhumation ; mais les éléments de la Police de Dieuppeul m’ont demandé de revenir parce qu’ils devaient, d’abord, saisir le Procureur de la République. Je suis retourné à la Police, le même jour vers 16h et on m’a remis un permis d’inhumation qui n’a pas été signé par le Procureur. En plus, on ne m’a pas dit si le Procureur a été saisi ou pas. On a enterré l’enfant le mercredi et, le jeudi, je suis allé déposer une plainte au Commissariat...
Le problème, c’est qu’on a constaté que la Police n’a pas fait le déplacement pour aller faire les constats d’usage. Il y a une certaine légèreté dans le traitement du dossier. C’est un enfant qui est décédé dans des circonstances non encore élucidées. Si on était dans un Etat de droit, la crèche allait être fermée en attendant les résultats de l’enquête. Or, la crèche n’est pas inquiétée. Elle continue ses activités. On doit protéger les enfants qui y vont. Un autre drame peut s’y produire à tout moment», a déclaré Magor Dia, qui attire l’attention des parents sur le niveau de sécurité au sein des crèches dans lesquelles ils déposent leurs enfants.
En attendant l’issue de cette affaire, en tant que spécialiste de la petite enfance, le père de l’enfant compte d’ailleurs porter le combat contre les crèches de fortune qui pullulent de plus en plus dans Dakar.
AFFAIRE «LA CIGOGNE BLEUE» : Interrogations sur les autorisations d’ouverture de crèches
Dans le secteur de la petite enfance, à côté des institutions préscolaires appelées «jardins d’enfants» et autres «cases des toutpetits», les crèches et autres garderies d’enfants (bébés) font de plus en plus partie du système au Sénégal. Une sorte de réponse aux préoccupations de couples où le père et la mère travaillent. Seulement, la mort, il y a quelques jours, d’un nourrisson de 09 mois dans une crèche à Sacré-Cœur 3 alimente le débat et suscite des interrogations quant aux critères de délivrance d’autorisations pour ces garderies d’enfants.
Regroupant des personnes spécialisées dans ce dernier domaine, l’Association sénégalaise de puériculture (ASP) qui ne digère toujours pas la mort d’un bébé de 09 mois à la crèche «La Cigogne Bleue», engage la responsabilité de l’Etat du Sénégal. «Aujourd’hui, les autorisations d’ouverture de crèches sont distribuées comme des petits bonbons à des ignorants de la petite enfance. Et nous assistons lamentablement et de façon stérile à un désastre qui s’abat sur la couche la plus vulnérable, nos bébés», a déploré le Secrétaire général de l’ASP, Simon Lissa Faye. Et d’appeler au retour à la norme : «revenons à l’orthodoxie et n’attendons pas que le serpent nous dépasse pour ensuite taper sur ses traces. Dans certains pays qui se respectent, nul ne peut ouvrir une crèche sans être puéricultrice ou puériculteur». Un infirmier puériculteur ou puéricultrice est un infirmier ayant suivi une formation spécialisée dans le domaine des enfants, de la naissance à 18 ans.
Mieux, dans des pays normaux, le directeur/directrice de crèche doit posséder les qualifications suivantes : Diplôme d’Etat de puériculture et trois années d’expérience professionnelle ; Diplôme d’Etat d’éducateur de jeunes enfants et trois années d’expérience professionnelle. Suffisant pour que Simon Lissa Faye de l’ASP dénonce, «avec toutes mes forces, les conditions dans lesquelles les bébés sont pris en charge dans les crèches et j’invite l’Etat à arrêter ce fléau».
MIMI RECALE MACKY
La question du troisième mandat ne se pose pas au Sénégal, dans la mesure où le chef de l’Etat, Macky Sall, a dit à de nombreuses occasions qu’il faisait son second et dernier mandat.
La question du troisième mandat ne se pose pas au Sénégal, dans la mesure où le chef de l’Etat, Macky Sall, a dit à de nombreuses occasions qu’il faisait son second et dernier mandat. C’est du moins la conviction de l’ancienne Première ministre, Aminata Touré, éjectée de la présidence du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Intervenant hier, mardi 15 décembre, lors de la Conférence virtuelle du National Democratic Institute (Ndi) sur le thème «La limitation des mandats», Mimi Touré indique que ce qui est attendu en Afrique et au Sénégal, c’est le respect des constitutions, gage de stabilité.
Emmurée dans un silence assourdissant après la remise de ses rapports d’activités à la tête du Conseil économique, social et environnemental (Cese) d’où elle a été débarquée au profit du président du parti Rewmi, Idrissa Seck, Aminata Touré vient de briser le silence. Bien qu’ayant promis une sortie imminente lorsqu’elle quittait ladite institution, elle mettra plus d’un mois, du 6 novembre dernier au 15 décembre, pour faire connaitre sa position sur le troisième mandat. Et c’est pour confirmer ce qui se susurrait depuis sa mise à l’écart, notamment son opposition à un quelconque troisième mandat du président Macky Sall.
En effet, prenant part à la Conférence virtuelle du National Democratic Institute (Ndi), autour du thème «La limitation des mandats» qui se tient du 15 au 17 décembre, l’ancienne Première ministre a tout d’abord expliqué le choix constitutionnel du Sénégal. Elle dira à cet effet que «le Sénégal a modifié sa Constitution limitant les mandats présidentiels à 2 consécutifs, et précisant en son article premier que : «la durée du mandat du président de la République est de cinq ans. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs». Personnalisant le débat en le ramenant autour du chef de l’Etat qui ne veut dire «ni oui» «ni non» s’il compte se représenter pour un troisième mandat, après le septennat et le quinquennat, l’ex-présidente du Cese a disqualifié Macky Sall pour les joutes électorales qui se profilent en 2024. La «Dame de fer» rappellera que «le Président Macky Sall réélu le 24 février 2019 a affirmé à de nombreuses reprises qu’il effectuerait son second et dernier mandat, notamment le 31 décembre 2018. Donc, au Sénégal, la question est derrière nous comme je l’ai déjà dit à diverses occasions».
Confortant ainsi la thèse selon laquelle elle aurait dit face à face à Macky Sall qu’elle ne le soutiendrait pas s’il s’évertuait à vouloir briguer un mandat de plus. L’ancienne Envoyée spéciale du chef de l’Etat ne s’est pas limitée en si bon chemin. Elle en a profité pour tirer la sonnette d’alarme et inviter les chefs d’Etat africains en général, et le chef de l’Etat Macky Sall, en particulier, à respecter les Constitutions de leur pays. «Ce qui est attendu partout sur le Continent et partout ailleurs, c’est le respect des Constitutions. C’est le gage de la stabilité des pays, c’est ce qui est attendu par la population africaine dont 70%, faut-il le rappeler, est âgée de moins de 35 ans. Cette jeunesse africaine a les mêmes aspirations démocratiques que le reste de la jeunesse du monde», a-t-elle fait savoir. Tout en citant des exemples, elle a tant soit peu fait la morale à ces chefs d’Etat qui refusent de respecter leur Constitution. «Il y a de nombreux successstory et il faut les encourager. En Afrique de l’Ouest, les exemples récents du Niger, de la Mauritanie, du Libéria, de la Sierra Leone, du Cap Vert parmi d’autres cas sont à saluer. Depuis 1990, il faut noter que 21 leaders ont sagement quitté le pouvoir dans 14 pays africains grâce à la disposition de la limitation de mandat. Ce qui prouve qu’il peut y avoir une vie paisible après la Présidence. La limitation des mandats est un moyen important de faciliter l’alternance au pouvoir sur le continent. Son respect est aussi, de nos jours, un moyen de quitter le pouvoir avec les honneurs», conseille-t-elle.
AVANTAGES DE LA LIMITATION DES MANDATS
Invitée par ailleurs à donner son avis sur les principaux impacts politiques et socio-économiques du non-respect de la limitation des mandats, Aminata Touré a plutôt préféré commencer par les avantages du respect de la limitation des mandats. Selon elle, «La limitation des mandats permet des transitions politiques à des intervalles réguliers et prévisibles. Ce qui fait que les partis et les candidats rivaux n’ont pas vraiment de raison de recourir à des moyens détournés pour renverser le système à travers des manifestations violentes, la désobéissance civile et autres formes de manifestation de mécontentement public».
Mieux, poursuit-elle, «les dirigeants se sentent davantage motivés à produire des résultats pour laisser un héritage positif à leur successeur et/ou pour entrer dans l’Histoire avec grand H de leur pays. La limitation des mandats permet aussi de renouveler le leadership et encourage la montée d’une autre génération de dirigeants politiques, elle permet aussi l’apport de sang neuf et la possibilité de changements de politiques». Sur les inconvénients du nonrespect des Constitutions qui limitent les mandats, Mimi Touré estime que les risques, «c’est la tentation de la manipulation des élections, l’affaiblissement de l’autorité des autres pouvoirs de l’Etat et la marginalisation d’adversaires politiques, qui en cas de limitation de mandat seraient plus enclins à honorer leurs prédécesseurs. Le non-respect de la limitation des mandats produit de fortes tensions sociales avec des répercutions économiques et sociales graves alors que pour consolider les progrès du développement, l’Afrique a grandement besoin de paix et de stabilité sociale pérennes». Il s’y ajoute, à son avis, «le risque de voir les forces de sécurité intervenir dans le jeu politique en cas de forte tension qui paralyserait le pays alors que l’Afrique doit définitivement en finir avec les coups d’Etat».
LE ROLE DE LA SOCIETE CIVILE DANS LA SAUVEGARDE DES ACQUIS DEMOCRATIQUES
Quid de la société civile et des mouvements citoyens ? L’ancienne ministre de la Justice, Garde des sceaux trouve que le rôle de la société civile et des mouvements citoyens «est de continuer à travailler à l’éveil des citoyens, notamment les jeunes et les femmes et d’aider à leur organisation en utilisant les langues nationales de préférence». Mieux, elle est d’avis que «la société civile doit aussi persévérer dans son rôle de la régulation politique en restant engagée dans le plaidoyer et le dialogue avec les autorités étatiques et tous les acteurs de la vie économique et sociale pour faire respecter les Constitutions et sauvegarder les acquis démocratiques». Même si, par ailleurs, elle pense que «ce sont les citoyens qui sont les acteurs majeurs du changement ou du statu quo». «En résumé, la limitation des mandats s’inscrit dans le renforcement des institutions et des processus démocratiques. Elle assure la stabilité sociale dont le continent a besoin pour consolider son développement. Elle peut assurer une sortie honorable et paisible aux dirigeants en poste tout en favorisant l’arrivée de nouvelles générations et élites au pouvoir», a-t-elle conclu son intervention.