La mission parlementaire dépose son rapport sur les inondations
Lentement mais sûrement, la mission d’information de l’Assemblée nationale sur le plan décennal de lutte contre les inondations a bouclé ses travaux. Les parlementaires vont déposer aujourd’hui leur rapport sur la table du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse. C’est un rapport de près de 300 pages qui va expliquer en détails la gestion des inondations sous Macky Sall. En plus des constats, les députés ont formulé des recommandations. Ces parlementaires seront également reçus par le président Macky Sall à qui le rapport sera transmis par l’Assemblée nationale. Pour en arriver là, les membres de la mission ont pris connaissance de tous les aspects des inondations en épluchant les différents plans annuels de lutte contre ce fléau avant de procéder à l’audition de tous les acteurs concernés, notamment les ministres, les directeurs généraux, les populations etc. Des visites de terrain figuraient également dans leur agenda. A souligner que Moustapha Niasse avait soutenu qu’après le dépôt du rapport, une séance plénière serait consacrée au dossier des inondations.
L’ex-capitaine Dièye reste fidèle à Idrissa Seck
Le ralliement d’Idrissa Seck a occasionné l’effritement de sa grande coalition issue de la dernière Présidentielle. Beaucoup de partis se sont démarqués. Mais le président de Rewmi peut compter sur la fidélité de l’ex-capitaine Mamadou Dièye, président du mouvement NIT. Dans une note, ce dernier indique que le militantisme des hauteurs ou en haute mer piétine la raison pour faire émerger l’esprit. Selon lui, la politique dans ses dimensions est aux antipodes de la matière qui n’est qu’un pare-feu, loin du symbole qui seul en vérité compte. Ainsi, il dira que pour le principe qui est à l’origine de la naissance de son combat politique, il reste fidèle à la coalition Idy. Avant de souhaiter bon vent à Idrissa Seck.
215 sénégalais débarquent aux Îles Canaries
La répression contre les convoyeurs, les patrouilles de la marine nationale avec leurs collègues espagnols et les campagnes de sensibilisation ne baissent pas l’ardeur des candidats à la migration. Apparemment, rien ne peut retenir ces jeunes au pays. Ils continuent de braver la mer à bord de pirogues pour rejoindre l’Espagne. Selon Helena Maleno de l'association Caminando Fronteras, deux pirogues venues du Sénégal ont débarqué samedi aux Îles Canaries avec 215 migrants de nationalité sénégalaise. C’est dire que ce n’est pas pour demain la fin de ce phénomène qui a repris de plus belle.
Saisie de 400 kg de chanvre indien
La croisade contre les bandes de trafiquants de drogues se déroule sans répit. Hier, les éléments de la brigade de gendarmerie de Notto Diobass ont saisi 400 kilogrammes de chanvre indien. Au même moment, les gendarmes de la brigade de Nianing ont mis la main sur des médicaments d'une valeur de 32 millions découverts à Warang. La gendarmerie prévient que la lutte contre les trafics de drogue et de médicaments est au coeur des opérations dans la légion centre-ouest.
Cri du cœur de la communauté soninké
La communauté soninké du Sénégal condamne l’esclavagisme qui sévit au Mali dénommée «Laada», qui fonctionne d’une manière héréditaire avec des travaux champêtres obligatoires pour certaines personnes, sous peine de représailles dont des sévices physiques illustrés par l’agression mortelle de Mountakha Diarisso, battu à mort avec 03 autres personnes en septembre 2020 à Diandoumé, un village malien. Raison pour laquelle ces soninkés, regroupés autour de l’association soninkés Sénégal pour l’égalité et le progrès (Assep), appuyés par le mouvement pour la sauvegarde des droits de l’Homme du Mali de Boubacar Djim, ont tenu un point de presse samedi à Guédiawaye pour tirer la sonnette d’alarme et inviter le gouvernement malien ainsi que la Cedeao à réagir pour éviter un génocide.
Sonko invite ses militants à s’abstenir de tout commentaire…
Le silence d’Ousmane Sonko sur le remaniement suscite des interrogations. En réalité, il s’agit d’une option du leader de Pastef. Il informe ses militants en ces termes : « le silence que nous avons adopté sur les derniers évènements politiques et la reconfiguration politique en cours dans notre pays est une option bien réfléchie.» D’ailleurs Sonko invite ses militants et sympathisants à s’abstenir de conjectures inutiles et improductives et à éviter de commenter les choix libres des uns et des autres. Il demande à ses militants d’investir le terrain et de continuer à parler de leur projet de société aux sénégalais. A l’en croire, c’est le seul gage du succès.
Seuls 45 malades de covid-19 sous traitement
Le ministère de la Santé et de l'Action Sociale a enregistré ce week-end 32 cas positifs sur 1 765 tests, soit un taux de positivité de 1,76%. Aucun cas importé n’a été enregistré pendant ces deux jours. Huit cas contacts sont recensés ainsi que 24 cas issus de la transmission communautaire. Ces infections sont recensées à Dakar-Plateau, Yoff, Thiès, Fass-Delorme, Médina, Mékhé, Tivaouane, Ouakam, Saint-Louis, Thiès, Cité Keur Gorgui, Ngor, Pikine et Rocade Fann-Bel-Air. Les autorités sanitaires ont déclaré 42 patients hospitalisés guéris de la covid-19. Un seul cas grave est pris en charge dans les services de réanimation. Aucun décès n’a été enregistré depuis vendredi. A ce jour, le Sénégal a enregistré 15 708 cas positifs dont 15 336 guéris, 326 décès et 45 malades sous traitement.
En route pour l’Espagne, Malick Guèye décède au Maroc
Un compatriote qui a emprunté une pirogue pour aller en Espagne est décédé en cours de route. Selon l’Ong Horizon Sans Frontière, le corps de Malick Guèye habitant au quartier Pikine de Saint-Louis est à la morgue d’un hôpital au Maroc. D’après la famille Guèye, Malick qui laisse derrière lui 02 femmes et 5 enfants, est tombé malade dans la pirogue qui les menait en Espagne avant de débarquer au Maroc. Il a été évacué à l’hôpital de Dahla où il est décédé le vendredi. Sa famille sollicite le soutien du président Macky Sall pour le rapatriement de la dépouille de ce candidat à l’émigration.
Importante déclaration de Malick Gakou
Le président du Grand Parti va dire aux sénégalais s’il compte rejoindre la mouvance présidentielle à l’instar d’Idrissa Seck. Puisque les suspicions vont bon train depuis la nomination du président du parti Rewmi au Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE). C’est lui-même qui fait l’annonce. Il va profiter de ses activités, dans le cadre de la Fondation Maternité Solidaire, pour faire une importante déclaration demain dans l’après-midi. Malick Gakou et la Fondation Maternité Solidaire sont attendus ce jour à Djedah Thiaroye Kaw, précisément au poste de santé El hadji Ousmane Kaïra, pour une distribution de 2 500 kits d’accouchements. Cette donation est destinée aux maternités des deux postes de santé de la commune.
Locaux de la gendarmerie de Ndiamacouta
Les populations de Ndiamacouta dans l'arrondissement de Bocal, département de Bounkiling, verront bientôt leur rêve se transformer en réalité. En visite de chantier ce week-end, leur maire Oumar Kéba Cissé a annoncé au commandant de la brigade de gendarmerie de Bounkiling l’inauguration très prochainement des locaux de la nouvelle brigade de Ndiamacouta. Selon M. Cissé, cette brigade vient à son heure parce que l’insécurité règne dans cette commune qui fait frontière de la Guinée Bissau. Les zones frontalières sont réputées être les cibles des malfaiteurs. La nouvelle brigade de Ndiamacouta assurera la sécurité de plus 10 000 personnes. Ces locaux ont été attribués à la mairie par l'Etat pour en faire un hôtel de ville. Mais le maire Oumar Kéba Cissé a préféré rester dans les locaux du centre culturel qui fait office d’hôtel de ville et donner ce joyau à la gendarmerie de Ndiamacouta.
Joe Biden élu 46e président des États-Unis
Le candidat démocrate Joe Biden a été élu 46e président des Etats-Unis le 7 novembre 2020, au terme d'une campagne hors normes et d'un scrutin long de quatre jours avant de connaître le résultat final. Le candidat démocrate Joe Biden a remporté la Présidentielle, après avoir gagné l'État-clé de Pennsylvanie et ses 20 grands électeurs. Selon les médias, il a dépassé le nombre des 270 nécessaires pour être déclaré vainqueur, avec entre 273 et 284, contre 214 pour Donald Trump. Peu après, le président sortant a accusé Joe Biden de se « précipiter pour se présenter faussement» en vainqueur, dans un communiqué, ajoutant que son équipe défendra son cas en justice. Il avait déjà déclaré qu’il comptait saisir la Cour suprême. La passation de pouvoir entre Donald Trump et son successeur doit avoir lieu le 20 janvier 2021.
Mali : Le Vérificateur épingle des ambassades et des sociétés minières
Le Vérificateur Général a remis son rapport annuel aux autorités de transition en fin de semaine dernière. Le Bureau du Vérificateur Général a réalisé, en 2019, 31 vérifications portant sur des dépenses réalisées entre 2015 et le premier trimestre 2018. Au final, d’après Rfi, près de 300 milliards de francs CFA d’irrégularités ont été constatés. Plusieurs missions diplomatiques présentent par exemple des dysfonctionnements dépassant les cent millions de francs CFA. La palme revient à l’ambassade du Mali au Burkina : 1,840 milliard de francs d’irrégularités. Avec des loyers payés de manière indue, ou encore des frais de carburant ou de scolarité non justifiés. Ce qui n’est rien comparé aux irrégularités constatées pour les mines d’or de Loulo et Gounkoto, exploitées par le groupe Randgold : plus de 60 milliards de FCFA.Ou surtout pour la Société des mines de Syama du groupe australien Resolute : plus de 227 milliards de FCFA d’irrégularités, près de 350 millions d’euros. Ces groupes n’ont tout simplement pas versé à l’État malien, qui a des participations dans ces sociétés, les dividendes qui lui revenaient. Ils ont aussi bénéficié d’intérêts d’emprunts n’ayant pas lieu d’être. C’est le cas, par exemple, du ministère des Affaires religieuses : près de 640 millions; l’ORTM : plus de 4 milliards, ou l’Autorité de régulation des télécoms : plus de 4,5 milliards de dépenses non conformes. Lors de la remise du rapport, le président malien de transition Bah N’Daw a martelé : « Tous ceux qui voudront se servir du Mali, au lieu de le servir, le feront à leurs risques et périls.»
EXCLUSIF SENEPLUS - Dans notre pays, les rentiers et les intermédiaires sont très nombreux. Ils sont les champions d’une « économie parasitaire ». Exit les innovateurs et les grands capitaines d’industries ! - NOTES DE TERRAIN
C’est la troisième fois, en moins de deux mois, que je traverse Kaolack. À chaque fois, je suis interpellé par son aspect taciturne. Ses flancs sont flétris. Telle la carcasse d’un flamboyant sénile. Kaolack n’a pas beaucoup de charme. Ses traits sont revêches. Un profond ennui semble sourdre de ses artères étirées. La poussière qui monte en tourbillon, ainsi que les vieux bâtiments délabrés attestent d'un manque d’entretien. Le ronronnement continu des motos-taxis donne une indication : il y a très peu de boulot pour les jeunes. Acheter un « Jakarta », et devenir chauffeur de moto-taxi, est la dernière option qui reste à la jeunesse désemparée. Kaolack porte les rides, d’une ancienne ville florissante. Comme toutes les villes du Sénégal, qui ont compté dans le passé, elle affiche les stigmates d’une cité ruinée.
Le chemin entre Kaolack et Kahone est mauvais, presque impraticable. La route est petite. Comme si elle menait vers une cité interdite ou un endroit oublié. La voiture titube entre les nids-de-poule. Sur le chemin, un charretier donne des coups de bâtons à son âne. L’animal s’exécute et s’écarte pour nous laisser passer. Le tronçon conduit à la centrale électrique de Kahone. L’une des plus importantes du pays. L’infrastructure est immense. En face de celle-ci, se trouvent deux usines. La Sodefitex (Société de développement et des fibres textiles) et la Domitexka (Domaine industriel et textile de Kaolack). La première constitue, aujourd’hui encore, l’une des plus grandes manufactures du Sénégal, avec plusieurs sites dans le pays. Elle est spécialisée dans l’agro-industrie cotonnière. La seconde est une émanation de la Sotexka (Société des textiles de Kaolack), ainsi que de la Sotiba (Société de teinture, impression et blanchiment africaine). Anciens fleurons de l’industrie textile en Afrique de l’Ouest. À l’agonie aujourd’hui.
La Domitexka est la propriété de l’homme d’affaires, Serigne Mboup. Il a repris l’entreprise en 2010. Mais n’a pas pu la remettre véritablement en marche. La Domitexka est implantée dans un domaine de 20 ha. Elle accueille des unités de teinture, de filature, de tissage, de tricotage, d’impression. Un centre de formation aux métiers du textile existe à l’intérieur de l’usine. Il attend toujours ses étudiants. La seule unité fonctionnelle dans le domaine est la teinture. L’usine, qui peut employer entre 1500 et 2000 personnes, n’engage que 80 travailleurs. De fait, la quasi totalité de l’outil technique est ensevelie sous une masse de poussière. Certes, la mort fait partie des cycles naturels d’une entreprise. Et il faut des moyens conséquents pour entretenir une usine de la taille de la Domitexka. Mais, c’est une aberration de voir ces machines à l’arrêt. Surtout dans une agglomération sinistrée par le désœuvrement de la jeunesse.
Un pays désindustrialisé, marqué par le chômage, doit protéger ses entreprises. Les petites et les grandes. C’est une question de survie. L’Etat a sa part de responsabilité dans l’agonie d’usines comme la Domitexka. Il n’a pa su apporter des ceintures de protection robustes - douanières, fiscales, technologiques - à la filière textile. Les industries pourvoyeuses d’emploi doivent bénéficier d’un cordon de sécurité. L’Etat doit se tenir à leurs côtés, et les aider en toutes circonstances. Le manque de compétitivité ne justifie pas tout. Les autorités doivent chercher les moyens de redynamiser des usines, qui sont là, avec leurs machines prêtes à produire et à donner du travail aux Sénégalais. En outre, des solutions existent, pour préserver, restaurer et bâtir des industries fortes.
La survie d’une nation est liée à sa capacité à créer des pôles économiques solides. Aucun pays ne peut songer à l’essor, s’il n’a pas de souveraineté industrielle. La création de bases industrielles est d’une importance critique. Sans phase d’industrialisation, il n’y a pas de valeur ajoutée, ni de bond technologique. Nous restons ainsi dans le giron d’autres pays. Ce qui entretient le chômage, l’économie informelle, la misère. L’industrie est une affaire d’intérêt national. Elle est vitale. C’est pourquoi la main de l’Etat doit être présente, et énergique. Notamment dans les secteurs où nous avons la matière première, l’expertise, l’outil de production. Où nous avons développé un savoir-faire manufacturier. Le devoir de l’Etat, à l’égard de ces industries stratégiques, est d'assurer leur leadership à l’intérieur du pays. Et si possible à l’international. Avec des subventions, des barrières douanières, un contrôle accru du fonctionnement, des privilèges dans la commande publique, un appui vers la transition numérique. Une nationalisation, s'il le faut.
L'économie de la facilité. Le rôle de l’Etat dans l’instauration d’un écosystème productif est central. Mais la présence de l’entité étatique ne doit pas seulement se faire sentir dans la protection des industries et des champions locaux. L’Etat doit aussi porter les valeurs éducatives, nécessaires pour bâtir un pays tourné vers la technique et la créativité. Pour que le Sénégal puisse générer les ressources de son bien-être, il faut forger un autre état d’esprit dans la société. Dans notre pays, les rentiers et les intermédiaires sont très nombreux. Il sont les champions de l'« économie parasitaire ». Exit les innovateurs et les grands capitaines d’industries ! Il est impossible de créer une forte valeur ajoutée dans cet environnement. Dans ces conditions, l’Etat peut apporter des investissements colossaux, mais cela ne sera pas suffisant. Le génie de l’innovation s’apprend. Il est l’apanage des sociétés qui promeuvent la liberté, et le savoir. Pour créer assez de plus-value et la redistribuer à la société, une nouvelle génération de bâtisseurs doit impérativement naître. Des entrepreneurs nourris à la culture de l’audace, de la technologie.
Il sera impossible de bâtir des industries nouvelles et performantes si les intelligences ne sont pas libérées. Et dirigées vers l’inventivité. L’innovation est la seule voie pour créer de la richesse, des emplois. Et prendre en charge tous les besoins sociaux. Si nous nous sommes retrouvés à la merci d’autres nations, si nous accueillons toutes les marchandises contrefaites du monde, si nous ne consommons que ce que les autres fabriquent, si nous sommes faibles face aux multinationales qui engrangent des recettes considérables sans contrepartie équitable, c’est parce que notre tissu économique est faible. Il l'est car il n’y a pas de « grappes d’innovation ». Comment développer l’innovation et le mettre au service de la société ? Il faut au moins construire un socle. Qui repose essentiellement sur l’éducation, la confiance en soi et l’enthousiasme. Sur l’énergie de la volonté. De la découverte. De la responsabilité. De l’originalité. De la prise de risque. Cela passe par l’extension des connaissances chez les citoyens. Par leur enrôlement dans la liberté. Liberté de penser, d’imaginer, de créer. Liberté de saisir les opportunités offertes par le cerveau humain. C’est un vaste programme. Nous avons accumulé beaucoup de retard dans sa mise en œuvre.
Retrouvez sur SenePlus, "Notes de terrain", la chronique de notre éditorialiste Paap Seen tous les dimanches.
LA VERSION DE SARKOZY SUR LA CRISE IVOIRIENNE DE 2010 DOMINE LE RÉCIT MÉDIATIQUE
Ce récit fabriqué, auquel croient encore des gens sérieux, est résumé par une formule répétée par les médias : la crise de 2010 est « née du refus de Gbagbo de reconnaître sa défaite face à Ouattara ». D’où vient cette phrase ? D’un communiqué de l'Elysée
Le Blog de Mediapart |
Fanny Pigeaud |
Publication 08/11/2020
L’actuelle crise politique en Côte d’Ivoire jette une lumière crue sur celle de 2010 et le narratif officiel la concernant. Ce récit fabriqué, auquel croient encore des gens sérieux, est résumé par une formule répétée par les médias : la crise de 2010 est « née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara ». D’où vient cette phrase ? D’un communiqué de l'Elysée.
La situation préoccupante qui prévaut actuellement en Côte d’Ivoire jette une lumière crue sur la crise de 2010 et sur le narratif officiel de l’époque, auquel croient encore des gens sérieux (cf. des articles de presse et des travaux universitaires).
Le déroulement de l’élection présidentielle du 31 octobre dernier présente en effet des similitudes frappantes avec celui de la présidentielle de 2010 : comme il y a dix ans, la Commission électorale indépendante a livré des résultats provisoires fantaisistes (le Parti de la gauche européenne, dont sont entre autres membres le Parti communiste français, Die Linke et Syriza, parle de « farce électorale »).
Les récents événements nous ramènent aussi constamment au storytelling de 2010 qui s’est imposé dans le discours médiatique et qui a été régulièrement rappelé ces derniers jours dans les divers articles et dépêches publiés.
Les médias occidentaux affirment ainsi que la crise postélectorale de 2010 « est née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara ». Cette énonciation « née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite » se lit dans une majorité de productions journalistiques, ce qui lui donne presque des allures de formule magique. On la retrouve même traduite dans des articles de médias anglophones.
Pourtant, à l’époque des faits, les médias présentaient la situation autrement.
Ils expliquaient que cette crise postélectorale (commencée début décembre 2010 à propos des résultats du second tour de la présidentielle, et terminée officiellement le 11 avril 2011, date de l’arrestation de Laurent Gbagbo) était « née de l’élection présidentielle contestée du 28 novembre 2010 » (cf. les dépêches de l’Agence France-Presse). Ils précisaient que Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara revendiquaient chacun la victoire. C’était neutre et factuel.
À partir de quand et de quoi la formulation (et de ce fait la présentation des événements) a-t-elle changé ? C’est ici que l’histoire devient intéressante.
Car la formule « née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite » apparaît pour la première fois dans un communiqué de... l’Élysée, le 1er avril 2011. Nicolas Sarkozy, ami d’Alassane Ouattara, est alors président.
Sa déclaration dit précisément : « Il est urgent de mettre un terme définitif à la crise née du refus de M. Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite lors du second tour de l’élection présidentielle qui s’est tenu le 28 novembre 2010. » La phrase est reprise avec des guillemets par les médias qui rendent compte de cette communication, dont l’Agence France-Presse.
À ce moment-là, Paris vient tout juste de faire adopter une résolution (1975) par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) et se prépare secrètement à lancer une vaste offensive militaire terrestre et aérienne contre la Côte d’Ivoire.
Lundi 4 avril, vers 17 h GMT, des hélicoptères MI-24 de l’ONU, et les Gazelle et un Puma de Licorne [nom de l’opération de l’armée française en Côte d’Ivoire] bombardent leurs premiers objectifs dans Abidjan, marquant une première : jamais une telle attaque militaire contre un pays n’a encore été mise en place et conduite avec la participation de forces onusiennes.
Après avoir pilonné sans que cela gêne quiconque en France et pendant plusieurs jours divers lieux, dont la résidence officielle du chef de l’État de Côte d’Ivoire, où se trouvent Laurent Gbagbo et plus de cent autres civils, l’armée française remporte la partie (elle a au passage largement outrepassé son mandat et la résolution 1975 de l’ONU).
Le lundi 11 avril, à la mi-journée, après une nuit d’intenses bombardements ininterrompus sur la résidence présidentielle, les médias occidentaux annoncent en effet : « Gbagbo a été arrêté. » L’Agence France-Presse, censée rester neutre d’après ses statuts, ajoute même un adverbe à cette nouvelle répétée en boucle des heures durant, titrant : « Gbagbo, accroché au pouvoir jusqu’au bout, enfin arrêté. »
C’est à partir du 15 avril 2011 que l’Agence France-Presse reprend la formule élyséenne, « la crise née du refus de M. Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite », dans ses productions sans plus y mettre de guillemets.
Elle en fait même le « background », la base de ses dépêches, jusqu’à aujourd’hui. Une grande partie des autres médias font de même.
De cette manière, le récit médiatique s’approprie durablement la version de l’histoire vendue par l’Élysée et Nicolas Sarkozy (qui s’est régulièrement rendu en Côte d’Ivoire depuis 2011 pour des visites privées et d’affaires).
La France aura déployé de nombreux moyens diplomatiques, médiatiques, militaires, économiques, politiques pour imposer l’idée d’une victoire d’Alassane Ouattara et l’installer au pouvoir.
Or il suffit de fouiller un peu pour voir que cette idée ne tient par la route, le processus électoral de 2010 ayant été très problématique, pour ne pas dire totalement truqué.
Revenons rapidement sur quelques détails de cette présidentielle de 2010.
Des chiffres pour le moins surprenants
En 2010, le processus électoral est conduit par une Commission électorale indépendante (CEI) qui est, en dépit de sa dénomination, contrôlée par un camp, celui d’Alassane Ouattara, les représentants de l’opposition politique et armée étant largement majoritaires en nombre – aujourd’hui, la CEI est dominée par les représentants du pouvoir actuel, et se trouve donc toujours sous la coupe d’Alassane Ouattara (qui a postulé pour un troisième mandat, ce qui est illégal au regard de la Constitution).
PERSONNE NE NOUS PRENDRA AU JEU MACHIAVÉLIQUE DES COMBINES POLITIQUES
Il n’y a pas l’ombre d’une fissure entre Boubacar Camara et moi. Il ne s’agit ni d’une déchirure, ni d’une rupture, mais simplement d’options indépendantes, qui traduisent des lectures que chacun se fait de la situation du moment
Clarifications :
Acte 1 : Monsieur Boubacar Camara est un grand frère que j’ai découvert à la veille de l’élection présidentielle de février 2019. Ils furent, Atépa Goudiaby et lui, les seuls candidats, sur les 27 empêchés par le parrainage, à avoir accepté de soutenir ma candidature. Durant cette élection, monsieur Boubacar Camara s’est investi sans réserve, avec beaucoup d’envie et de loyauté, aussi bien financièrement que sur les plateaux de télévision, sans oublier sa présence sur le terrain, particulièrement à Dakar et à Fatick. Il aura été d’un apport inestimable pour nous. Nous l’en remercions profondément et lui témoignons la gratitude de tout notre parti et de la coalition SONKO-Président.
Acte 2 : Après l’élection présidentielle, nous avons gardé une proximité avec monsieur Boubacar Camara, matérialisée par la commune appartenance à la nouvelle coalition dénommée JOTNA, mais surtout par les excellentes relations personnelles faites de transparence, de loyauté et d’estime mutuelle. C’est en vertu de cette relation qualitative que, le 11 octobre 2020, monsieur Boubacar Camara m’a appelé dans la matinée, pour m’informer da sa décision de répondre favorablement à la proposition de rencontre formulée à son endroit par monsieur Macky Sall. C’est pour les mêmes raisons qu’il m’a rappelé le soir du même jour pour me faire le compte-rendu de cet entretien que je n’étalerai pas ici.
Rien ne l’obligeait à agir ainsi, d'autant que nous savons qu'il n'est pas le seul de nos "partenaires" à avoir été reçu. Certes, nous appartenons à une même coalition, mais chaque entité y garde une relative indépendance de choix et d’action. Je le remercie pour la courtoisie et la transparence.
Acte 3 : C’est enfin en vertu de ces mêmes principes que monsieur Boubacar Camara m’a appelé, il y a quelques jours, pour m’informer de la décision que les instances de sa formation, tenant compte de la reconfiguration du champ politique, avaient prise de mettre sur pied un nouveau pôle. Il m’a très longuement entretenu des raisons profondes de ce choix alors que, une fois de plus, il n’y était absolument pas tenu. Nous en avons pris acte et lui avons souhaité bonne chance.
Pour tout cela, je tiens à clarifier qu’il n’y a pas l’ombre d’une fissure ou d’une incompréhension entre monsieur Boubacar Camara et moi. Il ne s’agit ni d’une déchirure, ni d’une rupture, mais simplement d’options indépendantes, qui traduisent des lectures que chacun se fait de la situation du moment.
Nous ne serons pas de ceux pour qui l’on est bon tant qu’on est avec nous et mauvais dès qu'on se sépare.
Quant à ses relations avec la coalition JOTNA, je ne peux en répondre car Pastef n’en est qu’une organisation membre parmi des dizaines et n’en assume pas la direction.
Nous n’entretiendrons aucune spéculation sur les soubassements et les projections politiques des uns et des autres.
Enfin, on m’a prêté des propos sur l’entrée au gouvernement de certaines formations politiques. Je tiens à préciser qu’il n’en est absolument rien. Je ne me suis et ne me prononcerai jamais sur ce sujet qui ne relève pas d’un intérêt quelconque pour nous. Nous ne serons pas le combustible qui va alimenter le contre-feu allumé pour détourner le débat sur les vrais problèmes du Sénégal que sont les inondations (rendez-vous dans 10 mois), les jeunes qui périssent en mer, les spoliations foncières, la gestion de la COVID-19, les scandales sur l’immobilier d’État, les rapports étouffés des corps de contrôle, le bradage de nos ressources naturelles, le plan d’ajustement structurel, le chômage et la pauvreté endémiques, la dette exponentielle, les licences de pêche, les gros chantiers bidons et j’en passe.
Nous respectons la liberté constitutionnelle et légale au choix politique de chacun et laissons le peuple averti en apprécier le caractère moral et éthique.
Personne ne nous prendra au jeu machiavélique des combines politiques.
Notre crédo demeure :
- Massification du parti
- Vulgarisation de notre programme
- Animation du débat public sur les vrais enjeux de gouvernance
- Actions citoyennes.
TENSION A L'UGB
Les affrontements avec les forces de l'ordre se sont soldés par 4 blessés et un bus incendié hier nuit
Quatre étudiants blessés et un bus incendié, c'est le bilan des échauffourées entre étudiants et forces l'ordre hier nuit à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB).
Pendant plus d'une heure, les étudiants ont bloqué la RN2 pour réclamer les bourses d'accompagnement pour les étudiants en Master 2 et l'augmentation du débit de l'eau alloué au campus social par la société SEN EAU.
En effet, les étudiants de Sanar jugent insuffisant le débit de 250 m3 mis à leur disposition. Autre revendication brandie par les pensionnaires de l'Université Gaston Berger, c'est le paiement des bourses d'accompagnement des étudiants en Master 2.
Le président de la coordination des étudiants de Saint-Louis, Oumar Chérif Diallo, met en garde les autorités. Si leurs revendications ne pas satisfaites, ils comptent passer à la vitesse supérieure dans les prochains jours pour avoir gain de cause.
MACKY VA S'AGRIPPER AU POUVOIR
L’ancien ministre de l’Energie, Thierno Alassane Sall se dit convaincu que le président de la République va briguer un 3e mandat
L’ancien ministre de l’Energie, Thierno Alassane Sall se dit convaincu que le président de la République, macky Sall va briguer un 3e mandat. Selon lui, ce dernier va s’agripper au pouvoir pour s’éviter d’éventuelles poursuites judiciaires.
Par ailleurs, il refuse catégoriquement de croire que Idy est le dauphin de Macky comme le pensent certains.
« Je me refuse à faire de la politique fiction. Mais connaissant Macky Sall, j'ai eu tendance à dire pour une fois que non. Cette analyse ne me paraît pas crédible », a dit Thierno Alassane Sall lors de l'émission Grand jury sur la Rfm.
L'ancien ministre de justifier sa position. « En même temps qu'il (Macky Sall) renforce dans son camp ceux qui sont les plus serviles parmi ses hommes, et se débarrasse ceux qui en rêvent même, parce que aucun d'entre eux n'a avoué avoir des ambitions, il prouve évidemment qu'il est toujours dans ses calculs pour rester président ».
Poursuivant ses explications, Thierno Alassane Sall affirme que « Macky Sall sait mieux que quiconque les enquêtes qu'il a freinées ici sur les dossiers Timis et autres, se déroulent ailleurs. Il sait plus que quiconque pour l'instant, tant qu'il n'a pas trouvé des formules et des arrangements, sa seule garantie, c'est de rester à la tête de l'État. Car il ne s'agit de la justice sénégalaise qu'on peut manipuler, mais des justices d'autres puissances ».