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par Fanny Pigeaud

LA VERSION DE SARKOZY SUR LA CRISE IVOIRIENNE DE 2010 DOMINE LE RÉCIT MÉDIATIQUE

Ce récit fabriqué, auquel croient encore des gens sérieux, est résumé par une formule répétée par les médias : la crise de 2010 est « née du refus de Gbagbo de reconnaître sa défaite face à Ouattara ». D’où vient cette phrase ? D’un communiqué de l'Elysée

Le Blog de Mediapart  |   Fanny Pigeaud  |   Publication 08/11/2020

L’actuelle crise politique en Côte d’Ivoire jette une lumière crue sur celle de 2010 et le narratif officiel la concernant. Ce récit fabriqué, auquel croient encore des gens sérieux, est résumé par une formule répétée par les médias : la crise de 2010 est « née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara ». D’où vient cette phrase ? D’un communiqué de l'Elysée.

La situation préoccupante qui prévaut actuellement en Côte d’Ivoire jette une lumière crue sur la crise de 2010 et sur le narratif officiel de l’époque, auquel croient encore des gens sérieux (cf. des articles de presse et des travaux universitaires).

Le déroulement de l’élection présidentielle du 31 octobre dernier présente en effet des similitudes frappantes avec celui de la présidentielle de 2010 : comme il y a dix ans, la Commission électorale indépendante a livré des résultats provisoires fantaisistes (le Parti de la gauche européenne, dont sont entre autres membres le Parti communiste français, Die Linke et Syriza, parle de « farce électorale »).

Les récents événements nous ramènent aussi constamment au storytelling de 2010 qui s’est imposé dans le discours médiatique et qui a été régulièrement rappelé ces derniers jours dans les divers articles et dépêches publiés.

Les médias occidentaux affirment ainsi que la crise postélectorale de 2010 « est née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara ». Cette énonciation « née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite » se lit dans une majorité de productions journalistiques, ce qui lui donne presque des allures de formule magique. On la retrouve même traduite dans des articles de médias anglophones.

Pourtant, à l’époque des faits, les médias présentaient la situation autrement.

Ils expliquaient que cette crise postélectorale (commencée début décembre 2010 à propos des résultats du second tour de la présidentielle, et terminée officiellement le 11 avril 2011, date de l’arrestation de Laurent Gbagbo) était « née de l’élection présidentielle contestée du 28 novembre 2010 » (cf. les dépêches de l’Agence France-Presse). Ils précisaient que Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara revendiquaient chacun la victoire. C’était neutre et factuel.

À partir de quand et de quoi la formulation (et de ce fait la présentation des événements) a-t-elle changé ? C’est ici que l’histoire devient intéressante.

Car la formule « née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite » apparaît pour la première fois dans un communiqué de... l’Élysée, le 1er avril 2011. Nicolas Sarkozy, ami d’Alassane Ouattara, est alors président.

Sa déclaration dit précisément : « Il est urgent de mettre un terme définitif à la crise née du refus de M. Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite lors du second tour de l’élection présidentielle qui s’est tenu le 28 novembre 2010. » La phrase est reprise avec des guillemets par les médias qui rendent compte de cette communication, dont l’Agence France-Presse.

À ce moment-là, Paris vient tout juste de faire adopter une résolution (1975) par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) et se prépare secrètement à lancer une vaste offensive militaire terrestre et aérienne contre la Côte d’Ivoire.

Lundi 4 avril, vers 17 h GMT, des hélicoptères MI-24 de l’ONU, et les Gazelle et un Puma de Licorne [nom de l’opération de l’armée française en Côte d’Ivoire] bombardent leurs premiers objectifs dans Abidjan, marquant une première : jamais une telle attaque militaire contre un pays n’a encore été mise en place et conduite avec la participation de forces onusiennes.

Après avoir pilonné sans que cela gêne quiconque en France et pendant plusieurs jours divers lieux, dont la résidence officielle du chef de l’État de Côte d’Ivoire, où se trouvent Laurent Gbagbo et plus de cent autres civils, l’armée française remporte la partie (elle a au passage largement outrepassé son mandat et la résolution 1975 de l’ONU).

Le lundi 11 avril, à la mi-journée, après une nuit d’intenses bombardements ininterrompus sur la résidence présidentielle, les médias occidentaux annoncent en effet : « Gbagbo a été arrêté. » L’Agence France-Presse, censée rester neutre d’après ses statuts, ajoute même un adverbe à cette nouvelle répétée en boucle des heures durant, titrant : « Gbagbo, accroché au pouvoir jusqu’au bout, enfin arrêté. »

C’est à partir du 15 avril 2011 que l’Agence France-Presse reprend la formule élyséenne, « la crise née du refus de M. Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite », dans ses productions sans plus y mettre de guillemets.

Elle en fait même le « background », la base de ses dépêches, jusqu’à aujourd’hui. Une grande partie des autres médias font de même.

De cette manière, le récit médiatique s’approprie durablement la version de l’histoire vendue par l’Élysée et Nicolas Sarkozy (qui s’est régulièrement rendu en Côte d’Ivoire depuis 2011 pour des visites privées et d’affaires).

La France aura déployé de nombreux moyens diplomatiques, médiatiques, militaires, économiques, politiques pour imposer l’idée d’une victoire d’Alassane Ouattara et l’installer au pouvoir.

Or il suffit de fouiller un peu pour voir que cette idée ne tient par la route, le processus électoral de 2010 ayant été très problématique, pour ne pas dire totalement truqué.

Revenons rapidement sur quelques détails de cette présidentielle de 2010.

Des chiffres pour le moins surprenants

En 2010, le processus électoral est conduit par une Commission électorale indépendante (CEI) qui est, en dépit de sa dénomination, contrôlée par un camp, celui d’Alassane Ouattara, les représentants de l’opposition politique et armée étant largement majoritaires en nombre – aujourd’hui, la CEI est dominée par les représentants du pouvoir actuel, et se trouve donc toujours sous la coupe d’Alassane Ouattara (qui a postulé pour un troisième mandat, ce qui est illégal au regard de la Constitution).

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