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2 juillet 2025
JE SUIS UN DÉMOCRATE
Se défendant de vouloir "faire une présidence à vie", Alpha Condé, interrogé par France 24 et RFI, a fustigé ses détracteurs qui l'accusent de s'accrocher au pouvoir
Le président guinéen Alpha Condé, qui briguera le 18 octobre un troisième mandat controversé, a assuré mardi qu'il était "un démocrate" et respecterait le verdict des urnes, alors que les tensions s'exacerbent à l'approche du scrutin.
Se défendant de vouloir "faire une présidence à vie", M. Condé, interrogé par France 24 et RFI, a fustigé ses détracteurs qui l'accusent de s'accrocher au pouvoir. "Je me suis battu pendant 45 ans, j'étais opposant, mes adversaires sont des fonctionnaires qui sont devenus Premiers ministres après avoir mis le pays à terre. C'est extraordinaire que je sois considéré comme un dictateur antidémocrate!", a-t-il lancé. "Une élection n'est jamais gagnée d'avance, on verra si je gagne ou pas", a-t-il souligné.
Interrogé pour savoir s'il respecterait le résultat du scrutin, il a répondu : "je suis un démocrate".Ancien opposant historique, M. Condé, 82 ans, premier président démocratiquement élu en 2010 après des décennies de régimes autoritaires en Guinée, a été réélu en 2015.Il a fait adopter, lors d'un référendum contesté en mars, une nouvelle Constitution qui maintient la limite de deux mandats présidentiels. Mais lui et ses partisans arguent que ce changement de loi fondamentale remet les compteurs à zéro, ses adversaires dénoncent eux "un coup d'Etat constitutionnel".
La protestation contre une nouvelle candidature de M. Condé a mobilisé à différentes reprises depuis octobre 2019 des milliers de Guinéens. Ces manifestations ont été plusieurs fois durement réprimées et des dizaines de civils ont été tués lors de heurts.Dans un rapport début publié jeudi, Amnesty International a estimé que la répression des manifestations avait fait au moins 50 morts et dénoncé l'impunité des forces de sécurité. "Je ne prends pas Amnesty International au sérieux. Il font des enquêtes à charge, des rapports unilatéraux", a rétorqué le président guinéen
.Il a par ailleurs démenti avoir tenu des "discours ethniques" et avoir parlé de "guerre" à propos du scrutin présidentiel. "J'ai toujours dit que le combat politique est une compétition et que le peuple doit choisir en fonction des programmes", a-t-il affirmé.
LES DÉPUTÉS FRANÇAIS SE PENCHENT SUR DES RESTITUTIONS D'OEUVRES D'ARTS AU SÉNÉGAL ET AU BÉNIN
Le transfert au Bénin porte sur 26 pièces du «Trésor de Béhanzin» provenant du pillage du palais d'Abomey en 1892. Le Sénégal doit récupérer un sabre et son fourreau attribués à El Hadj Omar Tall
Sabre, siège royal, statues…: l’Assemblée nationale se prononce mardi sur la restitution de biens culturels au Sénégal et au Bénin, un geste qui veut marquer un renouveau des relations franco-africaines, mais est jugé insuffisant par certains, hasardeux pour d’autres.
« Ce n’est pas un acte de repentance ou de réparation, ni une condamnation du modèle culturel français », mais l’amorce d’un « nouveau chapitre du lien culturel entre la France et l’Afrique », plaide la ministre de la Culture Roselyne Bachelot.
Le rapporteur Yannick Kerlogot (LREM) évoque une « décision politique forte », qui traduit l’engagement du président Emmanuel Macron en novembre 2017 à Ouagadougou de refonder le partenariat culturel franco-africain.
Le texte de deux articles seulement -un pour la remise définitive au Sénégal, l’autre pour au Bénin – doit être soumis en vote dans la soirée.
Le transfert au Bénin porte sur 26 pièces du « Trésor de Béhanzin » provenant du pillage du palais d’Abomey en 1892. Elles sont aujourd’hui au musée du Quai Branly-Jacques Chirac à Paris.
Le Sénégal doit récupérer un sabre et son fourreau attribués à El Hadj Omar Tall, grande figure militaire et religieuse ouest-africaine du XIXème siècle. Détenues par le Musée de l’Armée à Paris, ces pièces sont exposées à Dakar dans le cadre d’un prêt de longue durée.
« En restituant ces objets d’exception au Sénégal et au Bénin, nous contribuons à donner à la jeunesse africaine l’accès à des éléments majeurs de son propre patrimoine », a souligné Mme Bachelot devant les députés de la commission des Affaires culturelles.
Le projet de loi déroge ponctuellement au caractère inaliénable des collections des musées nationaux français, parmi les plus riches du monde en pièces de toutes époques et tous horizons.
Ses adversaires lui reprochent d’encourager une relance sans fin des demandes de restitution qui empoisonnent régulièrement les relations internationales, à l’instar de la Grèce qui réclame en vain le retour des frises du Parthénon exposées au British Museum.
« Comment va-t-on faire pour dire à l’Egypte : non, pas vous? Comment va-t-on faire pour les prises napoléoniennes? » qui trônent dans les musées français, s’interroge Me Yves-Bernard Debie, avocat spécialisé dans les biens culturels. « Le caractère inaliénable des collections va mourir avec cette loi », assure-t-il.
– « petits pas » –
Certains opérateurs redoutent aussi qu’après ces restitutions, le marché légal de l’art ne devienne « frileux » face à un risque « d’instabilité juridique », selon l’étude d’impact remise aux députés.
D’autres en revanche déplorent le caractère trop limité de ces restitutions au compte-gouttes.
C’est le cas du président du Bénin Patrice Talon, qui se dit dans l’hebdomadaire Jeune Afrique « pas satisfait » du projet de loi, même s’il reconnaît de « petits pas » de la part de Paris.
« Voter une loi spécifique pour restituer vingt-six oeuvres est un strict minimum. Ce que nous souhaitons, c’est une loi générale » permettant de négocier « une restitution globale sur la base d’un inventaire précis », explique-t-il.
Et dans la foulée des restitutions au Bénin et au Sénégal, le député des Français de l’étranger M’Jid El Guerrab vient de proposer la restitution du burnous de l’émir Abdelkader, « héros de la résistance à la colonisation de l’Algérie » au XIXème siècle, conservé à Paris.
Mme Bachelot elle-même a reconnu que ces restitutions « sont au coeur de vifs débats, qu’elles nourrissent de nombreux questionnements éthiques, philosophiques, politiques ».
Paris a déjà restitué, selon diverses modalités juridiques, des objets d’art au Laos, une statue volée à l’Egypte en 1981, 21 têtes maories à la Nouvelle-Zélande ou encore 32 plaques d’or à la Chine, a énuméré la ministre.
Ces restitutions s’inscrivent dans un « mouvement international qui prend de plus en plus d’ampleur », et une « réflexion sur le rôle des musées dans le monde », a-t-elle aussi fait valoir.
Tout en dérogeant au caractère inaliénable d’oeuvres précises, le texte de loi ne remet pas en question ce principe « qui cimente le droit français » depuis le XVIème siècle, fait valoir de son côté le rapporteur du projet.
LA CEDEAO LEVE SES SANCTIONS
Les chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao ont décidé la levée des sanctions qui pesaient sur le Mali depuis le 20 août
Les chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao ont décidé la levée des sanctions qui pesaient sur le Mali depuis le 20 août, saluant des "avancées notables vers la normalisation constitutionnelle".
Les États ouest-africains ont décidé la levée des sanctions imposées au Mali, après le coup d'État ayant renversé le 18 août le président Ibrahim Boubacar Keïta. La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) souhaite ainsi "soutenir" la transition censée ramener les civils au pouvoir.
Dans une déclaration publiée au lendemain de la formation d'un gouvernement, dans lequel les membres de la junte occupent des positions stratégiques, les dirigeants de la Cédéao disent "prendre en compte" des "avancées notables vers la normalisation constitutionnelle" dans ce pays pauvre, fragilisé depuis des années par les violences jihadistes et intercommunautaires.
"Pour soutenir ce processus, les chefs d'État et de gouvernement décident de la levée des sanctions sur le Mali. Ils appellent tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux à soutenir le Mali", peut-on lire dans cette déclaration signée par le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, dont le pays exerce la présidence tournante de l'organisation régionale, médiatrice dans la crise malienne.
Des avancées mais encore insuffisantes
Ces sanctions, au premier rang desquelles un embargo commercial et financier, avaient été imposées au Mali le 20 août.
Les dirigeants ouest-africains notent plusieurs avancées réalisées ces dernières semaines, dont la nomination d'un président de transition, Bah Ndaw, un colonel à la retraite, et celle d'un ancien ministre des Affaires étrangères, Moctar Ouane, comme Premier ministre.
Ils saluent en outre le renoncement par les militaires à une prérogative majeure initialement dévolue au chef de la junte, le colonel Assimi Goïta. Investi vice-président transitoire, il ne pourra pas remplacer le président de la transition en cas d'empêchement de ce dernier, selon la charte élaborée par les militaires.
"La libération de tous les officiels militaires et civils arrêtés"
Dans leur déclaration, les voisins du Mali demandent aux nouvelles autorités de la transition de "mettre en œuvre rapidement" les autres décisions prises par la Cédéao, "en particulier la libération de tous les officiels militaires et civils arrêtés" lors du coup d'État du 18 août.
Ils réclament également à nouveau la "dissolution" du Conseil national pour le Salut du peuple (CNSP), l'instance mise en place par les militaires qui ont renversé le président Keïta lors d'un coup d'État qui n'a officiellement pas fait de victime.
La charte assigne pour objectifs à la transition le rétablissement de la sécurité sur tout le territoire, dont les deux tiers échappent au contrôle du pouvoir central, "le redressement de l'État" et l'organisation d'élections générales.
Ce document fondamental fixe à dix-huit mois la durée de la transition, que la Cédéao souhaite la plus courte possible.
19 NOUVELLES CONTAMINATIONS RECENSÉES
Sur 777 tests prélevés, 19 sont revenus positifs , soit un taux de positivité de 2,48%, indique le ministère dans son bilan épidémiologique quotidien.
Dakar, 6 oct (APS) - Le ministère sénégalais de la Santé a annoncé, ce mardi, 19 nouvelles contaminations au coronavirus, dont sept cas importés détectés à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD).
Sur 777 tests prélevés, 19 sont revenus positifs , soit un taux de positivité de 2,48%, indique le ministère dans son bilan épidémiologique quotidien.
Il s’agit de trois cas contacts suivis, de sept cas importés au niveau de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass(AIBD) et de neuf cas issus de la transmission communautaire.
Les cas communautaires ont été identifiés à la Cité-Sipres, à Keur-Mbaye Fall, Kaolack, Nioro, Pikine, Richard-Toll, Saint-Louis, Touba et Ziguinchor.
Soixante-six patients ont dans le même temps été déclarés guéris.
Aucun cas de décès n’a été enregistré au cours des dernières 24 heures, ce qui fait que le nombre de patients décédés du COVID-19 reste à 312 morts.
A ce jour, le Sénégal recense 15.141 cas positifs, dont 12.936 guéris, 312 décès et 1.892 sous traitement.
LE BÉTAIL TOUT DE MÊME ACHEMINÉ POUR LE MAGAL
Chaque année, ce sont des dizaines de milliers de têtes de bétail qui proviennent du Sénégal et des pays voisins. Cette année les organisateurs et les fidèles ont dû composer avec la fermeture des frontières liées au Covid-19 et au coup d’État au Mali
Pour le plus grand pèlerinage de la confrérie mouride qui a lieu ce mardi 6 octobre, pas de fête sans distribution de plats à base de bœuf. Chaque année, ce sont des dizaines de milliers de têtes de bétail qui proviennent du Sénégal et des pays voisins. Cette année les organisateurs et les fidèles ont dû composer avec la fermeture des frontières liées au Covid-19 et au coup d’État du 18 août au Mali.
Touba possède son Magal, sa grande mosquée, ses innombrables fidèles et son Bérndé. Ce mot wolof, désigne les réjouissances, la distribution de plats à tous les disciples mourides venus honorer le fondateur de la confrérie Cheikh Ahmadou Bamba.
Pour cela, quelque 150 000 têtes de bétail cheminent chaque année vers Touba selon les organisateurs. Des bœufs venus de toute la sous-région, notamment du Mali et de Mauritanie. Pour tous ces ruminants, fidèles et marabouts dépenseraient 33 milliards de francs CFA, soit 50 millions d’euros selon Cheikh Abdou Lahad Mbacké, président de la commission de communication du Magal.
SERIGNE MOUNTKHA BASSIROU MBACKE, UNE VIE DÉDIÉE À CHEIKH AHMADOU BAMBA
Charisme, humanité…Personnalité… il chérit les plus belles vertus. Le Khalife général des Mourides est un homme d’exception, dévoué aux causes justes, à l’humain et à sa mission
Samba Oumar Fall et Mamadou Dieye |
Publication 06/10/2020
Charisme, humanité…Personnalité… Serigne Mountakha Bassirou Mbacké chérit les plus belles vertus. Le Khalife général des Mourides est un homme d’exception, dévoué aux causes justes, à l’humain et à sa mission ; celle-là dédiée à son illustre ascendant, Cheikh Ahmadou Bamba.
Intronisé officiellement Khalife général des Mourides le mercredi 10 janvier 2018, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké a grandi dans l’ombre de ses frères. Connu pour sa simplicité, son humilité et sa modestie, le «khalife de la continuité», comme on le surnomme affectueusement, est connu pour sa culture, sa maîtrise du Coran mais aussi de l’éducation islamique et des enseignements de Serigne Touba. Fils de Serigne Bassirou Mbacké ibn Khadim Rassoul et de Sokhna Bineta Diakhaté, il a vu le jour à Darou Salam Kael, à environ 3 km. Serigne Bassirou Mbacké y a, en effet, vécu de longues années. Très jeune, Serigne Mountakha s’est intéressé aux sciences islamiques. En âge d’aller à l’école, raconte son fils Mame Thierno Mbacké, son père l’a confié à Serigne Mor Aminta Diop. «Ce dernier l’avait placé sous la férule de Serigne Bassirou Tall, un de ses disciples. Par la suite, Serigne Bassirou l’a amené à Gossas pour parachever son apprentissage du Coran chez Serigne Mor Mbaye Cissé. Il l’a ensuite confié à Serigne Abibou Mbacké pour parfaire ses connaissances. Il y est resté un moment avant d’aller en Mauritanie poursuivre sa quête de sciences», renseigne Mame Thierno Mbacké. «À l’époque, beaucoup de savants allaient se perfectionner en Mauritanie. Son père, Serigne Bassirou, est aussi allé en Mauritanie, mais Serigne Touba l’a rappelé pour s’occuper lui-même de son éducation religieuse. A l’époque, de nombreux érudits fréquentaient le Cheikh», précise Mame Thierno Mbacké.
Itinéraire de l’érudit
Au pays des Mourabitounes, informe Mame Thierno Mbacké, Serigne Mountakha souhaitait maîtriser la langue arabe. Mais il n’y a pas duré, même s’il a maîtrisé tous les livres qu’ils voulaient apprendre dont «Hawnout Talibine» et «Alfiatoub nou Malick». D’ailleurs, fait-il savoir, à son retour, son père a testé ses connaissances dans ce domaine et s’était rendu compte qu’il avait bien maîtrisé son sujet. «Serigne Bassirou a alors magnifié sa détermination et lui a fait comprendre que seule la volonté était importante». Serigne Mountakha Mbacké fut à nouveau envoyé chez Serigne Modou Dème à Diourbel afin qu’il parachève sa quête. Après avoir reçu la bénédiction de ce dernier, Serigne Bassirou Mbacké l’a pris à ses côtés et l’a installé à Touba Mboul et il y a fondé une famille. «Cette localité, distante de 18 km de Touba, n’était pas éloignée de Kael. Un grand érudit du nom de Cheikh Abibou Mbacké vivait là-bas et possédait un «daara» où il enseignait le Coran et les sciences islamiques. À cette époque, tous ceux qui ne fréquentaient pas le «daara» de Serigne Modou Dème ou de Serigne Mbacké Bousso Guédé étaient formés par Serigne Abibou Mbacké». D’ailleurs, confie Mame Thierno Mbacké, Serigne Mountakha raconte que son père lui avait recommandé, à son retour de la Mauritanie, d’aller au «daara» de Serigne Abibou pour se perfectionner. «Il lui avait dit que ses études en Mauritanie ne devaient pas le pousser à sous-estimer le savoir de cet homme. Il a alors suivi les recommandations de son père», renseigne Mame Thierno Mbacké qui dépeint son père comme un homme plein de convictions. D’après lui, Serigne Mountakha peut valablement être inscrit dans la lignée des savants. «Il aimait toujours à dire que c’est bien d’apprendre, mais qu’il est tout aussi important de se réaliser spirituellement», confie-t-il.
Au service de la communauté
Aujourd’hui, le plus âgé des petits-fils de Cheikh Ahmadou Bamba, en plus de son érudition, se distingue par sa vertu. Généreux, versé dans l’adoration et l’invocation de Dieu, il est profondément attaché à la lecture du Coran. «Il est toujours resté fidèle aux préceptes du Mouridisme, à savoir l’adoration de Dieu et le culte du travail. Tous ses biens vont dans la construction de mosquées. Il a créé de nombreux daaras et a transmis le savoir à de nombreux disciples», magnifie Mame Thierno Mbacké, non sans insister sur les excellents rapports qu’il a toujours entretenus avec toute la descendance de Khadim Rassoul, et surtout avec tous les Khalifes qui l’ont précédé. «Ses rapports étaient étroits avec ses prédécesseurs. Il était très lié à Serigne Saliou Mbacké qui lui confiait certaines missions. Il l’avait chargé de lui faire la prière mortuaire. Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké Fallilou et Serigne Sidy Mokhtar Mbacké avaient fait de lui leur «jëwriñ».
De belles œuvres
C’est une lapalissade que de dire que Serigne Mountakha Bassirou Mbacké s’est inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs qui ont chacun apporté sa pierre à l’édifice dans le développement de Touba et dans le rayonnement du Mouridisme. Devenu Khalife en janvier 2018, il a très vite affiché sa volonté d’achever les travaux de la mosquée «Massalikul Jinaan» et celle de Touba. Il s’est également employé à relancer les travaux du grand Complexe Cheikh Ahmadoul Khadim (Ccak) qui constitue son plus grand projet, selon son fils aîné, Mame Thierno Mbacké.
De son inauguration, le 7 juin 1963 à aujourd’hui, la Grande mosquée de Touba est en perpétuel chantier malgré sa splendeur. Les différents khalifes généraux ont tous contribué aux travaux de rénovation et d’agrandissement de ce joyau. Sous Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, la grande mosquée est encore en train d’être rénovée et élargie. «Cette maison de Dieu est un patrimoine gigantesque qui est en perpétuel chantier. Le souhait du Khalife est de compléter le travail entamé par Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké qui s’est beaucoup investi à la suite de ses prédécesseurs», assure son fils, Mame Thierno Mbacké. Il met l’achèvement des travaux de la mosquée «Massalikul Jinaan», dont la construction a démarré en juillet 2012, à l’actif de l’actuel Khalife. «Serigne Mountakha avait à cœur de terminer l’œuvre de Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké. Depuis qu’il est devenu khalife, il s’est employé à achever ce chantier monumental grâce à l’élan de solidarité de la communauté mouride. Sa détermination et son engagement lui ont permis de relever ce défi. La très forte mobilisation lors de l’inauguration démontre combien cette réalisation est importante», indique-t-il, non sans rappeler que son père est «un très grand militant du savoir».
Cheminement spirituel
Serigne Mountakha Bassirou Mbacké a aussi fondé le «Daray Kamil» de Touba Darou Marnane et a mis de gros moyens pour le doter de livres. Aujourd’hui, la bibliothèque est riche de centaines de volumes, des ouvrages profanes qui proviennent aussi de donation. Avant la bibliothèque, Serigne Mountakha a reconstruit la mosquée de Darou Minam. Cet édifice, précise Mame Thierno Mbacké, a été érigé par Serigne Moustapha Bassirou Mbacké il y a un peu plus de quatre décennies. «Suite au rappel à Dieu de Serigne Bassirou en 1966, Serigne Moustapha, devenu Khalife de la famille, a pris l’initiative de réaliser cette mosquée en l’honneur de son défunt père. Un mois et 20 jours après son décès, Serigne Mountakha, qui lui a succédé, a rasé la mosquée pour la reconstruire», rappelle-t-il. «C’est le premier acte qu’il a posé pour rendre, lui aussi, hommage à son père. La mosquée, implantée par Serigne Moustapha, son frère, commençait à devenir vétuste. Il a jugé opportun de la raser et de la reprendre pour en faire un véritable joyau qui ne désemplit pas».
De même, relève Mame Thierno Mbacké, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké a aussi réhabilité la mosquée de Porokhane. «C’était aussi une de ses volontés et il l’a réalisée. C’est un grand édifice très moderne», assure-t-il. De son vivant, Serigne Abdoul Ahad Mbacké avait démarré le projet de construction de l’université de Touba. Aujourd’hui, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké a pris le relais et en a fait une louable ambition au profit de toute la communauté. Conscient que la foi en Dieu ne peut se construire que sur la base de la connaissance, l’actuel khalife général des Mourides s’est engagé à réaliser le Complexe Cheikh Ahmadoul Khadim pour l’éducation et la formation qui englobe l’université de Touba pour accompagner et encourager les musulmans à l’éducation spirituelle et à la vénération du Seigneur. Comme s’y est employé, toute sa vie durant, son illustre ascendant, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké qui guide toutes ses actions.
LE PRÉFET INTERDIT LE MAGAL D’AÏDA DIALLO
L’autorité administrative a invoqué des ‘’menaces réelles d’infiltration [et] de sabotage’’ pour interdire la tenue de cette manifestation qui devait être organisée en souvenir de l’exil au Gabon, en 1895, du fondateur du mouridime, Cheikh Ahmadou Bamba
Mbour, 5 oct (APS) – Le préfet du département de Mbour (ouest), Mor Talla Tine, a notifié à Aïda Diallo, veuve du guide des thiantacounes, Cheikh Béthio Thioune, l’interdiction du Magal qu’elle a annoncé vouloir organiser mardi à Médinatoul Salam, près de cette capitale départementale.
L’autorité administrative a invoqué des ‘’menaces réelles d’infiltration [et] de sabotage’’ pour interdire la tenue de cette manifestation qui devait être organisée en souvenir de l’exil au Gabon, en 1895, du fondateur du mouridime, Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927).
‘’Par lettre rappelée en référence, vous m’informez de votre intention de tenir, le mardi 6 octobre 2020, à Médinatoul Salam, une manifestation appelée ‘Magal’. En retour, je porte à votre connaissance que les renseignements dont je dispose font état de menaces réelles d’infiltration, de sabotage et de risques certains de se tenir sur la voie publique’’, a écrit M. Tine dans un courrier adressé à Aïda Diallo.
Pour des ‘’raisons évidentes de sécurité’’ liées à l’impératif de préservation de l’ordre et de la quiétude, cette manifestation ne peut, en aucun cas, se tenir sur la voie publique, a argué le préfet de Mbour.
‘’Cependant, au cas où elle doit être organisée dans votre domicile, comme vous l’avez envisagé au cours de nos échanges dans mon bureau, le 3 octobre 2020, je vous invite au respect des prescriptions ci-après : se garder de tout débordement sur la voie publique, quelle que soit sa forme’’, a prévenu Mor Talla Tine dans la lettre dont l’APS a obtenu une copie.
Il invite aussi Aïda Diallo à ‘’bannir toute forme de sonorisation’’, notamment les chants, le tam-tam, les haut-parleurs et la musique. De même lui demande-t-il de ‘’limiter’’ le nombre de participants, afin d’éviter les accidents liés à la bousculade.
L’interdiction de cette manifestation pourrait être considéré comme un énième revers pour Aïda Diallo, qui est considérée par certains comme la personne morale des thiantacounes, les disciples de son défunt mari.
La richissime femme, qui dispute la direction du mouvement thiantacoune au fils aîné de Cheikh Béthio Thioune, s’est déjà vu interdire la tenue de son Magal à Ngabou, dans la commune de Touba (centre), par les autorités religieuses de cette ville, selon plusieurs médias.
Héritière autoproclamée de l’autorité morale et spirituelle de son époux, elle s’est rendue au Mali, il y a quelques jours, pour acheter de nombreux bœufs à immoler le jour du Magal.
Son mari est décédé en mai 2019, en France, des suites d’une maladie. Du vivant de ce dernier, deux personnes avaient été tuées dans des heurts survenus en 2012 à Médinatoul Salam, à la suite d’affrontements entre les thiantacounes.
Quelques heures avant son décès, Cheikh Béthio Thioune avait été condamné à dix ans de travaux forcés pour complicité de meurtre.
D’autres personnes, dont des disciples à lui, avaient été jugées en même temps que lui. Il avait clamé son innocence et promettait de se défendre devant le juge, dès que son état de santé le lui permettait.
LA CIRCULATION DES GROS PORTEURS INTERDITE SUR L’AUTOROUTE ILA TOUBA
Le préfet du département de Mbacké, Makhtar Diop, a annoncé avoir pris une décision interdisant aux véhicules gros porteurs d’emprunter l’autoroute à péage Dakar-Touba, à l’occasion du Grand Magal de Touba.
Mbacké, 6 oct (APS) - Le préfet du département de Mbacké, Makhtar Diop, a annoncé avoir pris une décision interdisant aux véhicules gros porteurs d’emprunter l’autoroute à péage Dakar-Touba, à l’occasion du Grand Magal de Touba.
L’objectif est de rendre fluide la circulation sur cette autoroute durant cet évènement qui commémore le départ en exil au Gabon de Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), le fondateur du mouridisme, l’une des plus grandes confréries musulmanes au Sénégal.
En conséquence de cette mesure, les gros porteurs devront passer par la route nationale numéro 3.
Et quelle que soit leur provenance, ces gros porteurs devront emprunter la corniche de Touba pour pouvoir accéder à Mbal, leur site de stationnement.
Le Préfet précise que c’est le dispositif de l’année dernière qui a été reconduit pour cette présente édition, en raison notamment de son efficacité.
Il indique qu’‘’il est formellement aux véhicules hippomobiles d’emprunter les routes bitumées à l’intérieur de Touba’’.
Il a ajouté qu’interdiction est faite aux motos-Jakarta de circuler dans le périmètre situé autour de la grande mosquée, principal point de convergence des pèlerins.
Le stationnement de tous les véhicules, même munis de laissez-passer, est interdit aux alentours immédiats de la Grande Mosquée, zone réservée aux piétons, selon lui.
Il a par ailleurs souligné qu’en raison de la période d’hivernage, ce dispositif pourrait être modifié de façon ponctuelle par arrêté, au besoin.
L’ARTP RASSURE LES ORGANISATEURS DU MAGAL
Le directeur général , Abdoul Ly, a promis dimanche de veiller à la bonne qualité des services de téléphonie mobile offerts par les opérateurs à l’occasion du Magal, le pèlerinage annuel de la communauté mouride.
Touba, 5 oct (APS) - Le directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), Abdoul Ly, a promis dimanche de veiller à la bonne qualité des services de téléphonie mobile offerts par les opérateurs à l’occasion du Magal, le pèlerinage annuel de la communauté mouride.
M. Ly a fait cette promesse lors d’une visite auprès du khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké.
Arrivé au domicile de ce dernier, à Touba (centre), où aura lieu le Magal, mardi, il l’a entretenu du dispositif mis en place par l’ARTP pour garantir la qualité des réseaux de téléphonie mobile durant l’évènement religieux qui fait venir des centaines de milliers de pèlerins dans cette ville.
‘’Comme lors des éditions précédentes, l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes a mis en place un dispositif de veille et de contrôle de la qualité́ des services offerts par tous les opérateurs de téléphonie mobile au Sénégal durant ce grand événement religieux’’, a assuré Abdoul Ly.
‘’Une équipe technique de l’ARTP est présente à Touba pour effectuer des tests qualitatifs (…) et veiller à la prise en charge effective, par les opérateurs, d’éventuelles perturbations avant, pendant et après cette édition 2020 du Magal de Touba’’, a souligné M. Ly.
Il a visité le siège, à Touba, de Pro Mobile, un opérateur virtuel, officiellement présent sur le marché de la téléphonie mobile depuis un an.
’’Je me réjouis du fait que le premier opérateur virtuel d’Afrique de l’Ouest soit sénégalais’’, a souligné le directeur général de l’ARTP.
Le président-directeur général de Pro Mobile, Mbackiyou Faye, a remercié le chef de l’Etat et le patron de l’organe de régulation des télécommunications d’avoir aidé à l’hébergement de l’opérateur virtuel par la Sonatel.
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LA GRANDE MUETTE LIVRE SA PART DE VERITE
À l’en croire, sur les 79 familles de délogées de Terme Sud, 69 ont été sommés de quitter les maisons qu’ils occupaient depuis des années. Le Colonel Diop d’ajouter que, 26 disposent de logement dans les programmes de la Comico.
Dans ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire Terme Sud, l’armée a décidé de rompre d’avec l’un de ses principes sacro-saints pour livrer sa part de vérité. C’est au cours d’une rencontre avec la presse ce lundi 5 octobre que la grande muette a décidé de mettre un terme à son long silence sur ce dossier.
Depuis quelques jours, 79 familles qui étaient logées à la cité Terme Sud à Ouakam ruent dans les brancards pour avoir été délogées par l’armée. Ce, après une décision définitive de justice favorable à la Comico (Coopérative militaire de construction) qui a acheté le site depuis 2008. Ce que le Colonel Matar Diop, chef de la Division de l’information et des relations publiques de l’armée (DIRPA) a rappelé d’emblée lors de son face à face avec les journalistes, au camp Dial Diop.
Dans son explication, il précise que l’opération de déguerpissement n’a pas concerné les militaires en activité. « Il y a 10 militaires en activité qui résident encore sur ce site. C’est leur droit le plus absolu parce que le militaire doit être logé », clarifie le Directeur de la DIRPA.
À l’en croire, sur les 79 familles, 69 ont été sommés de quitter les maisons qu’ils occupaient depuis des années. Le Colonel Diop d’ajouter que parmi les 79 familles, 26 disposent de logement dans les programmes de la Comico. Même à Terme Sud, ajoute-t-il, il y a trois familles parmi les 79 qui disposent de logements de la Comico, mais qui « s’agrippent au domaine militaire ». « D’autres sont titulaires de domiciles au niveau du lotissement de Yeumbeul et enfin quatre parmi eux ont des maisons au niveau de Bambilor », déballe le militaire selon lequel « ces personnes ont pu bénéficier des programmes de la Comico et sont entrés dans un combat judiciaire pour dénier à la Comico le soin de continuer ses programmes au profit d’autres militaires. »
Le colonel Diop s’est aussi employé à déconstruire les rumeurs selon lesquelles les militaires du rang seraient exclus des attributions de logements ou de parcelles dans les programmes de la Comico.
Pour ce faire, le directeur de la Dirpa convoque les statistiques globales des attributaires de tous les projets par catégorie. Selon ce document, sur 4.825 logements mis à la disposition de la communauté militaire par la Comico, 751 sont occupés par des militaires du rang, c’est-à-dire un taux de 15%.