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13 septembre 2025
UNE APPLICATION CRÉÉE PAR UN SÉNÉGALAIS POUR PRÉVENIR LES ACCIDENTS DE LA ROUTE
Du haut de ses 18 ans, Djim Momar Lo rêve de construire des navettes spatiales et des fusées. L’une de ses dernières inventions consiste justement à prévenir la somnolence au volant grâce à de l’intelligence artificielle et la vision par ordinateur
A bâtons rompus avec un jeune homme qui fait beaucoup parler de lui au Sénégal. Du haut de ses 18 ans, Djim Momar Lo rêve de construire des navettes spatiales et des fusées. Grâce à Internet et aux vidéos qu’il y trouve, ce génie de la technologie veut surtout apporter sa pierre à l’amélioration des conditions de vie des Sénégalais. L’une de ses dernières inventions consiste justement à prévenir la somnolence au volant grâce à de l’intelligence artificielle et la vision par ordinateur.
COMMENT MACKY SALL A MIS L'OPPOSITION ÉCHEC ET MAT
L’un après l’autre, les détracteurs de Macky-Kasparov s’en vont rejoindre le camp au pouvoir, Jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un… puis plus aucun ? Mais aux échecs, comme dans toute compétition, un retournement inattendu n’est jamais exclu
Alors qu’il fêtera bientôt le neuvième anniversaire de son accession au pouvoir, Macky Sall a fait « transhumer », les unes derrière les autres, les principales figures de l’opposition. Mais pourrait-il être menacé demain par son propre camp ?
« On peut toujours cannibaliser les responsables de l’opposition, mais l’on ne saurait cannibaliser l’opinion. Dans un pays où 70 % de la population a moins de 35 ans, la stratégie de Macky Sall est illusoire car d’autres leaders politiques émergeront face à lui. » Cette analyse cinglante du récent remaniement n’émane pas d’un des rares rescapés d’une opposition sénégalaise aujourd’hui réduite comme peau de chagrin. Son auteur fait partie des compagnons de route qui ont rejoint Macky Sall à l’époque où l’ancien Premier ministre d’Abdoulaye Wade s’est lancé à la conquête du pouvoir, en fondant l’Alliance pour la République (APR). Et notre source, amère, de poursuivre : « Dans une démocratie saine, il y a une majorité et une opposition. Veut-on en revenir à l’époque du parti unique ? »
Dans les rangs « apéristes », même si on ne l’exprime qu’à mots couverts, la surprise le dispute à l’incompréhension. Le 28 octobre, Macky Sall a mis fin par décret aux fonctions des membres de son gouvernement et de la présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Quatre jours de spéculations plus tard, il abattait ses cartes : tandis que plusieurs (ex-)opposants se taillent la part du lion dans le nouveau dispositif, la garde rapprochée du chef de l’État est quant à elle priée de faire ses valises.
Exit les fidèles de la première heure que sont Mahammed Boun Abdallah Dionne (secrétaire général de la présidence et ancien Premier ministre), Amadou Ba (Affaires étrangères), Aly Ngouille Ndiaye (Intérieur), Mouhamadou Makhtar Cissé (Pétrole et Énergie), Oumar Youm (Infrastructures, Transports terrestres et Désenclavement) ou Aminata Touré (CESE).
En sens inverse, trois poids lourds de l’opposition font leur entrée dans la mouvance présidentielle. Longtemps considérée comme une dissidente au sein du Parti socialiste (PS), car hostile à l’allégeance de sa formation – qui finira par l’exclure en décembre 2017 – à la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY), l’avocate Aïssata Tall Sall avait certes rejoint le camp au pouvoir à la veille de la dernière présidentielle. Mais elle hérite aujourd’hui du prestigieux ministère des Affaires étrangères, ce qui est vu par certains comme une prime de ralliement cher payée. Oumar Sarr, qui fut pendant sept ans le numéro deux du Parti démocratique sénégalais (PDS), toujours dirigé par Abdoulaye Wade, n’avait pas ménagé ses critiques contre le régime. En rupture de ban avec son ancien parti, il siégera désormais à la table du conseil des ministres en tant que ministre des Mines et de la Géologie.
Quant à Idrissa Seck, l’éternel frère ennemi de Macky Sall depuis leur compagnonnage au sein du PDS, qu’il semble loin le temps où il défiait le chef de l’État à la présidentielle de 2019 à la tête d’une coalition de l’opposition ! Le voici président du CESE en lieu et place d’Aminata Touré, autrement dit quatrième personnage de l’État dans l’ordre protocolaire. En prime, deux cadres de Rewmi, son parti, intègrent eux aussi le gouvernement.
Main tendue
« La stratégie de Macky Sall consiste à écarter les ambitieux au sein de sa propre famille et de rallier à lui les ambitieux qui gravitent en dehors », analyse le politologue Cheikh Oumar Diallo, longtemps conseiller d’Abdoulaye Wade, qui a côtoyé aussi bien Macky Sall qu’Idrissa Seck.
Il est vrai que, pour le chef de l’État, sa réélection en 2019 a entraîné un changement de paradigme dans une stratégie jusque-là éprouvée : d’un côté, consolider sa coalition, mise sur pieds en 2012, qui lui garantissait depuis lors une majorité à chaque scrutin ; de l’autre, amenuiser sans relâche l’opposition en tendant la main à ses cadres. Mais désormais, c’est dans son propre camp que Macky Sall sent poindre la menace.
Car en dehors d’une poignée d’apparatchiks qui militent maladroitement pour un troisième mandat de leur « patron », certains poids lourds de sa majorité redoublent d’ambition pour lui succéder en 2024. Un scénario que le chef de l’État, bien décidé à interpréter le premier rôle jusqu’au terme de son mandat, entend canaliser, quitte à couper des têtes parmi son premier cercle.
LE MAGISTRAT SAMBA LAOBÉ AW ENVOYÉ À LA RETRAITE POUR ESCROQUERIE
Il est reproché par le par le Conseil supérieur de la magistrature à l’avocat général près la Cour d’appel de Saint-Louis d’avoir détourné 50 millions dans une affaire d’héritage
Le magistrat Habib Samba Laobé Aw, Avocat général près la Cour d’appel de Saint-Louis, a écopé d’une mise à la retraite d’office par le Conseil de discipline du Csm. Il lui a été reproché d’avoir détourné 50 millions dans une affaire d’héritage.
Le verdict est aussi lourd que les charges qui étaient retenues à son encontre. La sanction qui frappe le magistrat Samba Laobé Aw restera sans doute dans les archives de la justice sénégalaise. L’Avocat général près la Cour d’appel de Saint-Louis a écopé d’une mise à la retraite d’office avec évidemment le droit de bénéficier de sa pension. La décision a été rendue hier par le Conseil supérieur de la magistrature, statuant en matière disciplinaire. Habib Samba Laobé Aw était poursuivi pour abus de confiance. Il lui était reproché d’avoir détourné 50 millions de francs Cfa dans une affaire d’héritage.
Après avoir entendu il y a un mois le magistrat Habib Samba Laobé Aw, le Conseil de discipline du Conseil supérieur de la magistrature avait décidé de mettre en délibéré l’affaire le concernant à la date du 15 décembre, au motif de vérifier s’il a remboursé les sommes en question comme il le prétend. Finalement, le couperet est tombé avec une sanction inédite. Aussi loin que l’on se souvienne, une sentence pareille n’a été prononcée contre un magistrat depuis 2006 avec la mise à la retraite d’office de l’Avocate générale près la Cour de cassation de l’époque Aminata Mbaye. Elle avait trempé dans une histoire de corruption qui avait secoué à l’époque le Palais de justice de Dakar. Le scandale de corruption impliquant les magistrats était lié à l’affaire Momar War Seck, poursuivi pour escroquerie portant sur la somme de près de 13 millions de francs Cfa. M. Seck avait tenté d’infléchir la justice en sa faveur en débloquant un montant de 15 millions de francs Cfa destinés aux magistrats chargés de la gestion du dossier en son temps.
Cette année, le Conseil de discipline du Csm n’a pas chômé avec le traitement de plusieurs dossiers ayant trait à des problèmes de comportement au sein de la Magistrature dont le plus retentissant est l’affaire de la Cour d’appel de Kaolack.
Il faut savoir que le président de la Cour suprême, M. Cheikh Tidiane Coulibaly, préside les audiences du Conseil de discipline du Conseil supérieur de la magistrature. En matière disciplinaire, seuls les magistrats membres du Conseil supérieur de la magistrature siègent. Le président de la République, qui est le Président du Csm, et le ministre de la Justice qui, est le vice-président de cette instance, n’y prennent pas part.
VIDEO
EMMANUEL MACRON DIAGNOSTIQUE POSITIF
Emmanuel Macron, a été testé positif au Covid-19 jeudi, a annoncé l'Élysée. Conformément aux consignes sanitaires, celui-ci "s'isolera pendant sept jours".
Emmanuel Macron, a été testé positif au Covid-19 jeudi, a annoncé l'Élysée. Conformément aux consignes sanitaires, celui-ci "s'isolera pendant sept jours". Cas contacts, le Premier ministre Jean Castex, le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, ainsi que la Première dame, Brigitte Macron, se placent à l'isolement.
Emmanuel Macron a été testé positif au Covid-19, jeudi 17 décembre, et va s'isoler pendant sept jours, a annoncé l'Élysée.
Après le diagnostic établi par "des tests RT-PCR réalisés dès l'apparition de premiers symptômes", le chef de l'État "s'isolera pendant sept jours [mais] continuera de travailler et d'assurer ses activités à distance", ajoute la présidence dans un communiqué.
Le voyage d'Emmanuel Macron au Liban prévu mardi et mercredi est donc annulé, a précisé l'Élysée. Il devait passer un réveillon avec les militaires français de la Finul, la Force intérimaire des Nations unies au Liban, et rencontrer de nouveau les dirigeants libanais.
LA RENTRÉE DES COURS ET TRIBUNAUX AURA LIEU LE 14 JANVIER
L’audience solennelle de rentrée des cours et tribunaux pour l’année judiciaire 2021 est prévue le 14 janvier à 10 heures, au siège de la Cour suprême, à Dakar
Dakar, 17 déc (APS) - L’audience solennelle de rentrée des cours et tribunaux pour l’année judiciaire 2021 est prévue le 14 janvier à 10 heures, au siège de la Cour suprême, à Dakar, indique un communiqué reçu de cette juridiction.
La cérémonie marquant la rentrée judiciaire aura lieu "sous la présidence effective du chef de l’Etat, par ailleurs président du Conseil supérieur de la magistrature".
"Justice et conflits fonciers : application de la loi sur le domaine national" est le thème du discours d’usage que va prononcer Elisabeth Ndew Diouf, juge au tribunal du travail Hors Classe de Dakar, lors de ladite cérémonie.
16 PERSONNES INTERPELLÉES
La gendarmerie veut éliminer les sites d’orpaillages clandestins qui fleurissent à Kédougou avec leurs lots de malheurs.
La gendarmerie veut éliminer les sites d’orpaillages clandestins qui fleurissent à Kédougou avec leurs lots de malheurs. Ainsi, les éléments de la brigade de SARAYA, en patrouille dans le cadre des opérations de démantèlement des sites d’orpaillage non autorisés sont tombés sur un site clandestin dans la brousse de Séguékho sis dans le département de Saraya. Sur ce, le commandant de brigade et ses éléments ayant trouvé des personnes en activité dans le « dioura » ont automatiquement passé à l’action. Ce, en procédant aux arrestations.
Cette opération a permis d’interpeller seize personnes dont cinq sénégalais, huit burkinabés, trois maliens et de saisir quatre motos pompes, six groupes électrogènes, quatre pelles carrées et neuf cent soixante litres de carburant diesel.
Dans un passé récent, quatre sites clandestins ont été visités par les gendarmes. Au cours de ces opérations, renseigne-t-on, quarante-six personnes avaient été interpellées et déférées au parquet. En sus, sept motopompes, neuf groupes électrogènes, neuf marteaux piqueurs, un tricycle, six pelles carrées et quatre brouettes avaient été également saisies.
SI MACKY S’ENTÊTE, IL DEVRA PASSER SUR NOS CADAVRES
Le coordonnateur du mouvement « Y en a marre » est formel. Selon Aliou Sané, Macky Sall ne se présentera pas à la prochaine élection présidentielle, prévue en 2024.
Le coordonnateur du mouvement « Y en a marre » est formel. Selon Aliou Sané, Macky Sall ne se présentera pas à la prochaine élection présidentielle, prévue en 2024. « Macky Sall partira. Il est à son dernier mandat et partira », a déclaré Aliou Sané, sur RFM. Qui, très en verve, poursuit : « Il appartiendra maintenant au président de la République de choisir de quelle manière il partira. Il peut passer par la grande porte en faisant deux mandats et partir. Le cas échéant, son nom sera gravé dans les annales de l’histoire politique du Sénégal. Et s’il s’entête à se présenter pour une troisième fois, il va passer sur nos cadavres. Nous sommes déterminés à mener le combat jusqu’au bout ».
Cependant, Aliou Sané pense que la jeunesse africaine doit unir sa force pour lutter contre ce qu’il appelle la pandémie du troisième mandat. Laquelle, constate-t-il pour le regretter, est en train de saper la démocratie en Afrique. « Notre rôle c’est de se questionner sur la détermination et l’engagement des jeunes africains à lutter contre le problème des troisièmes mandats. Il faut en faire une cause commune afin de contraindre les dirigeants à s’éterniser au pouvoir », dit-il.
60 MILLIARDS SUPPLEMENTAIRES POUR FAIRE FACE AU COVID-19
D’après le porte-parole de la structure dirigée par le Général François Ndiaye, en plus du budget de 628 milliards F CFA initialement prévus, l’État a dépensé près de 60 milliards F CFA supplémentaires.
Le comité de suivi du fonds force Covid-19 a dépassé son budget initial. D’après le porte-parole de la structure dirigée par le Général François Ndiaye, en plus du budget de 628 milliards F CFA initialement prévus, l’État a dépensé près de 60 milliards F CFA supplémentaires.
Joint par iRadio, Momar Ndao, tirant le bilan financier de la première vague, ajoute qu’un réajustement budgétaire est possible à cause de la seconde vague.
"Le niveau d’exécution est de 109,4%. Donc, on a dépassé ce qui était prévu. A la date du 4 novembre, sur 628 milliards F CFA, de dépenses décaissables, on a un niveau d’exécution de 687,312 milliards, soit un taux de décaissement de 109,4%", détaille-t-il.
Poursuivant, le consumériste précise que les partenaires continuent la mobilisation. Ainsi, pour contrer la seconde vague, un réajustement budgétaire n’est pas à exclure, selon Momar Ndao. Qui explique : "si cela nécessite un réajustement budgétaire, cela va se faire mais je crois qu’aujourd’hui, le plus important, c’est comment faire pour faire face à la nécessité de résilience pour l’ensemble des domaines qui sont concernés notamment pour ce qui a trait aux différents piliers sur la santé, la résilience économique, etc."
Sur le soutien au secteur de la Santé, il souligne que "c’est plutôt au niveau des structures de santé que l’effort de prise en charge des malades va être fait davantage".
FEU VERT DES PARLEMENTAIRES FRANÇAIS À DES RESTITUTIONS CULTURELLES AU SÉNÉGAL ET AU BÉNIN
Le transfert au Bénin porte sur 26 pièces du "Trésor de Béhanzin" provenant du pillage du palais d'Abomey en 1892. Le Sénégal doit récupérer la pleine propriété d'un sabre et son fourreau attribués à El Hadj Omar Tall
Le Parlement a donné jeudi son feu vert à la restitution de statuettes pillées à l'époque coloniale au Bénin et d'un sabre à forte valeur historique au Sénégal.
Ces restitutions ont été approuvées par un vote définitif de l'Assemblée nationale (48 voix pour, aucune contre et deux abstentions), qui les entérine au nom du Parlement, le Sénat ayant refusé son accord.
Le transfert au Bénin porte sur 26 pièces du "Trésor de Béhanzin" provenant du pillage du palais d'Abomey en 1892.Elles sont aujourd'hui au musée du Quai Branly-Jacques Chirac à Paris.
Le Sénégal doit récupérer la pleine propriété d'un sabre et son fourreau attribués à El Hadj Omar Tall, grande figure militaire et religieuse ouest-africaine du XIXe siècle.
Détenu par le Musée de l'Armée à Paris, ce sabre est exposé à Dakar dans le cadre d'un prêt de longue durée.
Ces restitutions répondent à une volonté de refonder les relations culturelles avec l'Afrique exprimée par le président Emmanuel Macron en novembre 2017 à Ouagadougou.
Elles dérogent ponctuellement au caractère inaliénable des collections des musées nationaux français.
«LES ACCORDS DE PÊCHE NE DEVRAIENT PAS CONSTITUER DES PROBLEMES INSURMONTABLES»
Quand Ndiaga Guèye parle de pêche, mais surtout des accords de pêche avec l’Union Européenne, il évoque un dossier qu’il connaît sur le bout des doigts
C’est un homme presque dépité par l’actualité de la pêche qui s’est entretenu avec nous. Mais son amour pour un secteur dont il a une connaissance inégalable, mais surtout son patriotisme, malgré sa posture de fonctionnaire onusien de la FAO basé à Accra, imposent au Dr Ndiaga Guèye de briser le silence pour remettre les choses à leur place. Au cours d’un séjour à Dakar, ce fonctionnaire principal chargé des Pêches et de l’Aquaculture au Bureau régional de la FAO à Accra indique que le débat autour des accords de pêche est « surréaliste ». En effet, estime-t-il, « les accords de pêche ne devraient pas constituer des problèmes insurmontables ». Le Dr Guèye s’est aussi prononcé sur les orientations de la FAO dans le cadre de la crise du Covid-19.
La pêche aura marqué l’homme. A juste titre puisque la quasi-totalité de sa brillante carrière s’est déroulée au sein de l’administration des pêches du Sénégal. Une carrière qui a cumulé sur le plan national avec les fonctions de directeur des Pêches et de l’Aquaculture que le Dr Ndiaga Guèye a exercées pendant presque pendant 10 ans (de décembre 1993 à décembre 2004). Puis cap vers la FAO, notamment le bureau régional basé à Accra où il s’occupe des pêches et de l’aquaculture. Quand le Dr Ndiaga Guèye parle de pêche, mais surtout des accords de pêche avec l’Union Européenne, il évoque un dossier qu’il connaît sur le bout des doigts. Parce que, pendant 11 ans, il a été le négociateur en chef des premiers pourparlers en vue de la conclusion de ces accords. Les couloirs et bureaux du siège de l’UE à Bruxelles gardent encore les stigmates de négociations âpres, difficiles et longues dont « le seul but, c’était de défendre les intérêts du Sénégal. Durant ce temps-là, jamais je n’ai eu à jouir de mes frais de mission que je consacrais mon temps à faire des fax aux autorités de l’époque pour les informer de l’évolution des négociations. Je dépensais des fortunes dans l’envoi de fax » nous confie notre interlocuteur.
Evoquant l’actualité au Sénégal marquée notamment par les accords de pêche avec l’Union européenne, le Dr Ndiaga Guèye estime qu’il y a maldonne dans ce dossier. Avant de brandir un carton rouge en direction de tous les acteurs impliqués dans cette sérénade sans fin. « On peut dire qu’en eux-mêmes, les accords de pêche ne devraient pas constituer, au-delà d’enjeux géostratégiques extérieurs au secteur de la pêche, des problèmes insurmontables. Ils sont à considérer davantage comme un indicateur de la faiblesse du système d’aménagement et jouent, du fait de cette faiblesse, un rôle de facteur aggravant dans un système d’aménagement mal contrôlé et inefficient au regard des objectifs de conservation » estime Dr Ndiaga Guèye. Et l’ancien directeur national des Pêches d’expliquer que « le protocole prévoit des possibilités de pêche pour jusqu’à 28 thoniers senneurs congélateurs, 10 canneurs et 5 palangriers d’Espagne, de Portugal et de France, pour un tonnage de référence de 10 000 tonnes de thon par an. Il autorise également la capture de 1 750 tonnes de merlu noir par an pour deux chalutiers espagnols. La contrepartie financière annuelle de l’Union s’élève à 1,7 million d’EUR (1 milliard 117 millions de frs), dont 800 000 EUR (525 millions de frs) de droits d’accès aux eaux du Sénégal. Le solde de 900 000 EUR (591 millions de frs) correspond à un soutien sectoriel au développement de la politique de pêche du Sénégal, notamment par l’amélioration du contrôle de la pêche, le développement de la recherche et de la collecte de données dans le domaine de la pêche et la certification sanitaire des produits de la pêche. Le montant des redevances supplémentaires dues par les armateurs est estimé à 1,35 million d’EUR par an ».
Ces accords ne sont pas léonins
Ceux qui critiquent ont-ils regardé de près et bien compris le contenu de ces accords ? En tout cas, l’ancien patron des Pêches du Sénégal se démarque de ceux qui théorisent que les accords signés avec l’Union Européenne sont léonins. « La négociation des accords de pêche ne relève pas des sciences exactes. Même les points les plus anodins (exemple : détermination du maillage des filets) peuvent prendre des heures de discussions. La négociation est à la fois une question politique et diplomatique, économique et commerciale, mais aussi sociale et environnementale. La diversité des acteurs concernés, avec des logiques et des intérêts différents (mais pas toujours contradictoires), ajoute encore á la complexité de la question » théorise notre interlocuteur. A l’en croire, les fondements de ces accords partent très souvent de l’existence d’un surplus de stocks. « Les thonidés sont des espèces de poissons grands migrateurs qui voyagent dans tout l’Atlantique, en haute mer, mais aussi en passant par les Zones Economiques Exclusives des pays africains riverains de l’Atlantique [de l’Angola aux Canaries]. Ces thonidés sont gérés par la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique dont le Secrétaire Exécutif est un brillant cadre sénégalais, ancien Directeur des Pêches Maritimes. Le thon ne reste que 2 á 3 mois dans la ZEE sénégalaise. C’est aussi pour cette raison que la compensation pour un accord thonier est plus faible que pour un accord « mixte », où les bateaux européens viennent pêcher des ressources qui appartiennent au pays côtier » explique le Dr Guèye. D’ailleurs, soutient-il, « même s’il n’y avait pas d’accord avec le Sénégal, les bateaux européens continueraient à pêcher ce thon en dehors des eaux sénégalaises, lorsqu’il se trouve en haute mer ou dans les ZEE des pays voisins avec qui l’UE a un accord, et le Sénégal n’en retirerait aucune compensation financière ».
Pourquoi y a-t-il autant de bruit dans les Accords avec l’UE ?
Les accords signés entre les Etats africains et l’UE sont ceux qui ont fait et continuent de faire l’objet de la plupart des commentaires, analyses et souvent critiques des observateurs internationaux (Etats, ONG et autres institutions internationales). Ceci pour plusieurs raisons dont la plus évidente tient à la disponibilité de protocoles détaillés et la transparence obligée des intentions, discours et décisions qui engagent les institutions européennes, informe le Dr Guèye. L’ancien patron des Pêches ajoute qu’il en est ainsi « du fait également des ONG spécialisées à Bruxelles sur les politiques européennes de coopération et celles spécialisées et actives dans les pays africains et qui perçoivent les effets contradictoires de ces accords du point de vue notamment de la surexploitation des ressources halieutiques et dénoncent les conditions de négociation déséquilibrées. Enfin, du fait des organisations internationales qui régissent les échanges et qui dénoncent ces accords au titre des modalités de recouvrement qui, selon bien des commentaires et critiques, sont assimilables à des subventions au secteur privé européen ».
Les armateurs nationaux interpellés
Un armement national de thoniers transatlantiques peut-il survivre en restant confiné au Sénégal ? A cette question, l’expert de la FAO répond sans ambages : NON ! Et d’expliquer que « pour la transformation du poisson au Sénégal, ce n’est pas le désert quand même. Dans la sous-région, le Sénégal est certainement le pays lead quoiqu’il n’y a encore que des progrès à faire pour davantage domicilier la valeur ajoutée. En outre, il faut préciser qu’il y a une absence de moyens technologiques et/ou financiers pour exploiter ces stocks » souligne en conclusion le Dr Ndiaga Guèye.