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3 juillet 2025
UN TRADIPRATICIEN VEUT QUE LES PLANTES MÉDICINALES DU PAYS SOIENT RÉPERTORIÉES
Le tradipraticien Abdou Salam Cissé a plaidé, samedi pour que l’Etat aide à répertorier toutes les plantes médicinales du pays, et à la production de celles disparues ou en passe de l’être.
Thiès, 10 oct (APS) - Le tradipraticien Abdou Salam Cissé a plaidé, samedi pour que l’Etat aide à répertorier toutes les plantes médicinales du pays, et à la production de celles disparues ou en passe de l’être.
M. Cissé, venu prendre part à la journée de l’agroécologie qui a finalement été reportée, a profité de l’occasion pour lancer un appel aux services de l’Etat, afin qu’ils répertorient toutes les plantes médicinales qui poussent dans le pays.
‘’C’est l’Etat qui doit rassembler tous les tradipraticiens, faire en sorte qu’ils répertorient toutes les plantes médicinales du Sénégal’’, a dit M. Cissé. Pour lui, l’Etat peut aller jusqu’à importer des graines de plantes ne poussant pas au Sénégal pour en confier la multiplication à des agriculteurs.
Selon lui, cette démarche pourrait permettre une production à grande échelle de ces plantes.
‘’On a constaté que chaque décennie on a au moins trois à quatre espèces qui disparaissent’’, a dit M. Cissé, estimant que ce phénomène est dû à l’ ‘’irrégularité de la pluviométrie’’. ‘’Avec le changement climatique, certaines plantes se font de plus en plus rares’’, a-t-il dit.
Le spécialiste de la médecine traditionnelle suggère qu’en collaboration avec les acteurs de l’agriculture écologique que les graines de certaines plantes médicinales soient mises en culture lors des bons hivernages et gardées en attendant les années où elles seront en manque.
A titre d’exemple, il a noté que l’artémésia, réputée efficace contre le paludisme et la covid-19 poussait à l’état sauvage au Sénégal. Avec la pandémie, n’eût été ceux qui la cultivaient, il serait introuvable. Certains en cherchaient les graines pour les semer.
Abdou Salam Sall note que ce sont les arbres ayant une longue durée de vie, qui résistent mieux que les arbustes ou plantes herbacées qui se reproduisent à chaque hivernage.
Il pense que le projet de légalisation de la médecine traditionnelle qui traîne depuis 2002 à l’assemblée nationale et qui pourrait aider à ‘’assainir’’ la pratique de la médecine traditionnelle au Sénégal, reste un préalable.
La médecine traditionnelle en tant que ‘’soin à la population’’, soulage l’Etat par rapport à ses dépenses de santé publique, a-t-il relevé.
LA MUSIQUE DE NOUVEAU AUTORISÉE DANS LES RESTAURANTS BARS ET HÔTELS
Le chef de l’exécutif régional a notamment officialisé cette mesure par un arrêté rendu public le même jour. La pratique de ces activités avait été suspendue à partir du 6 août dernier.
Dakar, 10 oct (APS) – Le gouverneur de Dakar, Al Hassan Sall, a levé samedi la mesure de suspension de la pratique de la musique, des chants et danses dans les hôtels, auberges, salons de thé et café dans la région, a appris l’APS de source officielle.
Le chef de l’exécutif régional a notamment officialisé cette mesure par un arrêté rendu public le même jour. La pratique de ces activités avait été suspendue à partir du 6 août dernier.
‘’La mesure de suspension des autorisations de faire de la musique, des chants et danses dans les débits de boissons, prescrite par arrêté N°086/GRD du 6août 2020, est levée pour les hôtels, auberges, restaurants, salons de thé et de cafés’’, rapporte le document dont l’APS a reçu une copie.
Le gouverneur exhorte dans le même temps les responsables des établissements concernés de faire respecter les mesures barrières édictées dans le cadre de la lutte contre la propagation de la Covid-19.
Les préfets des départements de Dakar, Guédiawaye, Pikine et Rufisque, le commissaire central de Dakar, chef de service régional de la sécurité publique et le commandeur de la légion ouest de la gendarmerie sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté.
Le Collectif des acteurs de la musique avait récemment élevé la voix pour réclamer la reprise de leurs activités. Une rencontre avait déjà été initiée avec le ministère de la Santé et de l’Action sociale le mois dernier.
PAR Abdourahman Waberi
POUR UN AUTRE HORIZON POLITIQUE
Puisque les vieux dictateurs et leurs affidés comptent sur la passivité du corps social et la servitude volontaire de l’élite, il serait totalement déraisonnable de ne pas résister, même à une échelle symbolique
À la suite de la publication sur le site change.org du manifeste « Halte à la présidence à vie en Afrique ! » par l’Ivoirienne Véronique Tadjo, le Camerounais Eugène Ebodé et le Guinéen Tierno Monénembo, nous avons souhaité ouvrir un débat sur cette thématique en donnant la parole aux écrivains du continent et de la diaspora. Écrivain, chroniqueur pour le quotidien français Le Monde et professeur à la George Washington University, Abdourahman Waberi trace pour nous les contours d'un autre horizon politique, structuré notamment autour de la palabre. Auteur avec Alain Mabanckou du Dictionnaire enjoué des cultures africaines qui vient d'être publié en poche chez Pluriel, son dernier roman intitulé Pourquoi tu danses quand tu marches est paru en 2019 aux éditions JC-Lattès. Une série proposée par Christian Eboulé.
Dans notre monde interconnecté, encore plus virtuel qu’hier depuis qu’un petit virus nous a cloués tous derrière nos écrans, il faut reconnaître que les réseaux sociaux jouent un rôle considérable dans cette noosphère pour parler comme Teilhard de Chardin où nos idées, nos sentiments et nos affects se fondent et coagulent avant de muer en gestes physiques, en actions concrètes et directes.
Les réseaux sociaux : relais efficaces pour les peuples
Ces réseaux sociaux permettent aux gens qui ne sont pas représentés habituellement dans les médias d’avoir parfois un visage et une voix forte, apte à toucher des centaines de milliers, voire des millions de personnes. D’aucuns pensent que ce sont les armes miraculeuses des damnés de la terre. Deux exemples si distants et si différents dans leur nature me viennent à l’esprit.
Le 3 juin 2020, un jeune officier djiboutien, Fouad Youssouf Ali, a diffusé une courte vidéo filmée avec un portable dans laquelle le pilote (de l'armée de l'air djiboutienne, ndlr) fait état de ses conditions de détention inhumaines ; ce qui a déclenché un tollé général, provoqué des manifestations dans le pays, attiré l’attention des médias étrangers et donné à voir les tortures infligées à tour de bras dans la prison de Gabode.
Cette petite vidéo a eu plus d’impact sur la population que maintes déclarations d’opposants. À Hollywood, c’est un hashtag #OscarsSoWhite qui est en train de changer la donne ; puisqu’il a conduit l’Académie des Oscars à modifier la composition du collège des votants, hier composé d’hommes blancs âgés, afin de le rendre plus inclusif, plus représentatif de la société américaine.
Une indispensable résistance
S’indigner, rejeter de toutes nos forces les inamovibles présidents si vieux dans des sociétés démographiquement si jeunes, passer par les médias sociaux pour ce faire, voilà un geste sain, responsable et nécessaire, et c’était mon deuxième point.
Puisque les vieux dictateurs et leurs affidés comptent sur la passivité du corps social et la servitude volontaire de l’élite, il serait totalement déraisonnable de ne pas résister, même à une échelle symbolique. Si je fichais la paix à Ismaël Omar Guelleh, candidat à un 5e mandat (à Djibouti, ndlr), et si Tierno Monénembo se taisait devant le coup de force d’Alpha Condé (en Guinée, ndlr) alors une nouvelle petite digue s’écroulerait et d’autres caciques comme Henri Konan Bédié (l'ancien président ivoirien, ndlr) tenteraient leur chance.
Pis, ce serait la pire des manières de remettre le couvert sur les mouvements sociaux qui ont marqué la scène politique africaine de ces dernières années. Je pense – et je salue – à ceux et celles qui ont mis à la porte les vampiriques Blaise Compaoré et Yahya Jammeh (au Burkina Faso et en Gambie, ndlr) qui voulaient justement se succéder à eux-mêmes.
Je pense – et salue – également ceux et celles qui ont dévoilé la question du franc CFA et ses sombres ramifications sur la place publique. Et je ne peux oublier ceux et celles qui, à Bamako, viennent de mettre un terme à la gestion calamiteuse d’Ibrahim Boubacar Keïta.
La palabre : élémént central dans l'arène publique
Il nous faut, et c’est mon troisième point, tirer toutes les conclusions de l’exemple malien. Son magnifique dénouement, nous le devons aux segments les plus décidés de la société civile qui ont pris leur part de responsabilité en s’immisçant dans les affaires publiques et en ne laissant pas les coudées franches aux politiciens désavoués.
Nous avons vu des artistes comme Salif Keita ou Cheikh Oumar Sissoko monter au créneau, donner forme et consistance à la colère populaire. Ce qui s’est passé au Mali nous invite à privilégier les médiations, et les remèdes indigènes sont plus efficaces que les recommandations supranationales de la Cédéao et l’UA (L'Union africaine, ndlr).
Il serait grand temps de repenser la palabre comme outil et centre d'invention éthique. La palabre comme idée, mais également comme mode de vie, peut devenir un élément central dans l’arène publique. À la politique, la palabre offre les ressources culturelles et spirituelles de la communauté, l'hospitalité de la théorie démocratique.
Contrairement à l’opinion, répandue chez les autocrates, qui voudrait présenter la démocratie comme un greffon étranger et une importation occidentale, Ernest Wambia dia Wambia, le philosophe et politiste congolais récemment disparu, nous a instruit combien ce qu’il nomme les pratiques de la palabre communaliste sont un formidable outil pour résoudre nombre de conflits dans la société.
Il ne serait pas incongru de replacer l’action de l’imam malien Mahmoud Dicko dans ce contexte. Wamba dia Wamba nous rappelle aussi que le temps des sociétés africaines est long, et j’ajoute que celui des satrapes est une broutille, une note de bas de page.
Les peuples africains sont vent debout
Enfin, et c’est mon dernier argument, à l’heure où partout les peuples se lèvent aux quatre coins de la planète, le retour du parti unique et de la présidence à vie serait le signal d’un incommensurable retour en arrière. Les Algériens, les Zimbabwéens et les Soudanais hier, les Burkinabè, les Gambiens, les Tunisiens et les Égyptiens avant-hier, les Ivoiriens, les Guinéens, les Djiboutiens ou les Camerounais demain, les peuples africains sont vent debout sur tout le continent.
En Europe, aux États-Unis, à Hong Kong comme au Liban ou au Chili et en Biélorussie, c’est le temps des peuples, des barricades et des Bastilles à investir. Normal ce sont eux qui écrivent les plus belles pages d’histoire et non les satrapes qui soliloquent dans leur palais vide. Le Soudanais Bechir du fond de sa cellule doit méditer cette leçon alors que son voisin Idriss Déby Itno, maréchal d’opérette, s’enfonce dans les parages de la démence.
L’imagination dissidente vient de la rue, et elle amène dans son sillage l’invention politique ainsi que de multiples actes de compassion. Elle braque son attention sur les ruraux, les marginaux, les exilés de l’intérieur, les acteurs du secteur informel, les jeunes sans emploi, les femmes pourvoyeuses de soin, c’est-à-dire sur tous ceux et toutes celles dont la voix ne porte pas sur la place publique. Mieux, elle leur donne un espace à occuper, une occasion de descendre dans la rue et prendre d’assaut les palais de marbre.
Repenser la palabre comme un mode politique dans les temps qui viennent est l'un des grands défis des sociétés africaines. Réinventer une éthique pour le 21ème siècle est une tâche nécessaire pour cette pratique multiforme où la spiritualité ne perd pas le sens du sacré, où l'éthique est la quête d'un nouvel horizon, où les grands exercices rituels de liberté, de foi et d’innovation font de nouveau leur apparition. Qu’on se le redise une bonne fois pour toutes : basta la présidence à vie !
par Siré Sy
PASTEF, LA NOUVELLE GAUCHE SÉNÉGALAISE (7/10)
EXCLUSIF SENEPLUS - L’un des plus grands mérites du parti est de rendre possible, ce qui fut quasi-impossible dans les années 60-70 et 80 : le cheminement dans une sorte d’unité d’actions, entre révolutionnaires et nationalistes sénégalais
En combinant les grilles d'analyse de deux disciplines que sont l'Histoire et la Prospective, on pourrait affirmer sans risque de se tromper que Pastef (Les Patriotes du Sénégal pour le Travail, l'Ethique et la Fraternité) incarne et se veut le prolongement d'un triple héritage idéologique et politique : celui du PAI (Parti Africain pour l'Indépendance), du MSU (Mouvement pour le Socialisme et l'Unité) et du RND (Rassemblement National Démocratique). Pastef, en tant que parti, sur le plan idéologique et politique, se veut une troisième voie dans la Gauche sénégalaise, synthèse entre la Gauche révolutionnaire (marxiste-léniniste) et le nationalisme sénégalais (patriotique et panafricaniste).
La première voie dans la Gauche sénégalaise fut le ‘’marxisme-léninisme d'inspiration soviétique et chevillé à la pensée de Lénine et de Karl Marx’’ avec le PAI (Parti Africain de l'Indépendance), le PIT (Parti de l'Indépendance et du Travail) et la LD/MPT (Ligue Démocratique/Mouvement pour le Parti du Travail), comme incarnation majeure - complétée par le ‘’marxisme-léninisme d'inspiration chinoise et armé de la pensée de Mao’’ avec le MRDN (Mouvement Révolutionnaire pour une Démocratie Nouvelle), UDP (Union pour la Démocratie Populaire) et AJ/PADS (Ànd-Jëf/Parti Africain pour la Démocratie et le Socialisme), comme incarnation majeure. La deuxième voie dans la Gauche sénégalaise fut les nationalistes africains (panafricanistes) avec le BMS (Bloc des Masses Sénégalaises), le RDN (Rassemblement National Démocratique), le PLP (Parti pour la libération du Peuple) et UDF/Mboolo mi (Union pour la Démocratie et le Fédéralisme).
Entre les voies soviétiques, chinoises et panafricaines, Pastef trace une troisième voie dans la trajectoire historique de la Gauche sénégalaise. Une voie idéologique et politique plutôt ‘’sénégalo-centrée’’ que pro-soviétique ou pro-chinois ou pro-fédéral, parce que recentrée sur le Sénégal mais aussi ouverte à l’intégration africaine et à la globalisation internationale. Une troisième voie dans la Gauche sénégalaise qu'on pourrait appeler ‘’enracinement et enrichissement’’, où le Sénégal s'ouvre à la globalisation et à l’intégration africaine. Plutôt que de s’offrir à la globalisation. Tout en se gardant à cette idée première et fondamentale du ‘’Sénégal d’abord’’.
Pastef, le prix de revient du mouvement révolutionnaire et du mouvement panafricaniste
Comme à l’arithmétique, Pastef est le prix de revient entre le prix d’achat (les idéaux de la Gauche sénégalaise - du PAI à Ànd Jëf en passant par le PIT et la LD/MPT), plus (+), les frais (les idéaux du nationalisme sénégalais - du BMS à UDF/Mbollo mi en passant par le RND, le MSU et le PLP). Pastef est la rencontre heureuse et la synthèse dynamique entre les idéaux du mouvement révolutionnaire sénégalais et les idéaux du mouvement nationaliste sénégalais. Dans une perspective réactualisée et une version mise à jour.
Et comme la terre est précieuse et l’agriculture déterminante pour et chez la Gauche, on aurait pu dire que les semences ensevelis séparément par la Gauche sénégalaise et par le nationalisme sénégalais, ont germé et donné comme récolte, Pastef, dont la marque caractéristique et distinctive, est de réunir les deux voies idéologiques et politiques, dans une unité d’actions. Et l’un des plus grands mérites de Pastef, en tant que parti politique, est de rendre possible et vivace, ce qui fut quasi-impossible dans les années 60-70 et 80 : le cheminement dans une sorte d’unité d’actions, entre révolutionnaires et nationalistes sénégalais. La preuve la plus illustrative, est la rencontre et le compagnonnage de Yoonu Askan wi (Mouvement révolutionnaire) et du RND (Mouvement nationaliste), dans et à travers la coalition Jotna, lors de la présidentielle de 2019.
Pastef, patriote et mondialiste
Parce que Pastef est ‘’fils de son temps’’, Pastef est le prolongement du PAI. Pastef est le prolongement du RDN. Pastef est le prolongement du MSU. Le PAI, le RND et le MSU, furent nationalistes. Pastef est nationaliste et patriote. Le nationalisme est enracinement et rejet de l’autre. Le patriotisme est enracinement et enrichissement, dans la défense, avant tout, après tout et par-dessus tout, de ses intérêts vitaux (du Sénégal). En tout temps et en tout lieu. Même s’il faut conjuguer avec…. l’autre.
Le PAI, le RND et le MSU furent panafricanistes. Pastef est panafricaniste et mondialiste. Le panafricanisme a comme horizon, l’Afrique. Les mondialistes ont pour horizon, la planète terre, tout en ayant les yeux sur l'espace (le ciel). Et c'est ce qui fait que dans sa démarche idéologique et politique dans la lutte pour le reclassement du Sénégal, Pastef, dans son offre politique et programmatique, intègre et prend en charge d'autres dynamiques de conflictualités diffuses que sont la globalisation (le marché) qui est à la fois totalité et morcellement, d'une part et d'autre part, les innovations technologiques qui retracent les frontières du village planétaire et redéfinissent le rapport d’abord à soi, à nous et aux autres.
UNE PRÉSIDENTIELLE SANS OPPOSITION CRÉDIBLE SE PRÉPARE AU BÉNIN
Le président Patrice Talon a engagé ce pays d'Afrique de l'ouest dans un tournant autoritaire depuis son arrivée au pouvoir en 2016 : un tournant sanctionné cette semaine par l'Ofpra qui a retiré le Bénin de la liste des "nations sûres"
Opposants et membres de la société civile dénoncent un recul démocratique au Bénin, longtemps dépeint comme un modèle en Afrique, à six mois de la prochaine présidentielle qui pourrait se tenir sans aucun candidat de l'opposition.
Selon eux, le président Patrice Talon a engagé ce pays d'Afrique de l'ouest dans un tournant autoritaire depuis son arrivée au pouvoir en 2016: un tournant sanctionné cette semaine par l'Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) qui a retiré le Bénin de la liste des "pays sûrs".
Cette décision a fait grand bruit dans le pays et le porte-parole du gouvernement, Alain Orounla a aussitôt réagi, montrant directement du doigt les opposants "qui ne cessent de clamer partout que les libertés sont en recul au Bénin".
"Le Bénin est plutôt un pays sûr et considéré comme tel par exemple par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR)", a-t-il rappelé.
Pourtant, dans le pays, on s'inquiète d'un climat politique délétère à quelques mois de la présidentielle.Le chef de l'Etat n'a pas encore annoncé s'il comptait briguer un second mandat, mais sa candidature fait peu de doute parmi les observateurs.
- Exil -
L'inconnu réside plutôt du côté de l'opposition: une modification du code électoral et plusieurs condamnations judiciaires contre des hommes politiques d'envergure, laissent présager un scrutin en mars 2021 "sans opposition crédible", affirme Mathias Hounkpe, de la fondation Open Society en Afrique de l'Ouest (Osiwa).
"La loi actuelle ne permet à aucun parti dit de l'opposition de présenter un candidat", selon le chercheur.
En cause, un article voté fin 2019, qui impose aux candidats d'être parrainés par 16 députés ou maires pour concourir au scrutin.
Or, lors des législatives d'avril 2019, aucun des partis d'opposition n'avait été autorisé à présenter de listes, et à l'issue des municipales d'avril 2020, boycottées par une partie des opposants, seuls six maires dissidents ont été élus.
"Mathématiquement, il est donc impossible d'avoir un candidat de l'opposition", fait remarquer Ralmeg Gandaho, coordinateur de "Laissez-moi choisir".Ce collectif d'organisations de la société civile milite pour la suppression du parrainage.
"La situation est atypique", reconnait le président Patrice Talon dans un entretien accordé à Jeune Afrique début octobre, où il réaffirmait son attachement au parrainage des élus qui vise, selon lui, à assainir l'échiquier politique dans un pays qui comptait des dizaines de partis.
A des milliers de kilomètres du Bénin, en exil, les grandes figures de l'opposition rongent leurs freins.Condamnées par la justice de leur pays, elles ne pourront pas, sauf coup d'éclat, concourir à l'élection.
Patrice Talon est accusé par ses détracteurs d'avoir "instrumentalisé" la justice, avec la création d'un tribunal spécial, pour éloigner de la vie politique ses principaux adversaires.
"Sur plus de cinq cents condamnations prononcées" par ce tribunal "à peine dix concernent des acteurs politiques", répond le président Talon dans Jeune Afrique.
Parmi elles, l'homme d'affaire Sébastien Ajavon, arrivé troisième à la dernière présidentielle et condamné en 2018 à 20 ans de prison pour trafic de drogue.
Cette condamnation a été jugée illégale par la Cour africaine des droits de l'Homme, saisie par l'opposant en exil à Paris, mais le Bénin refuse de l'annuler.
"Tout a été mis en œuvre pour empêcher M. Ajavon de se présenter à cette élection qui a été complètement verrouillée", dénoncent ses avocats Marc et Julien Bensimhon.
"Notre client continue les procédures engagées devant les instances régionales pour réussir à devenir candidat", poursuivent-il."Il n'a pas perdu espoir".
- Chantiers économiques -
De l'autre côté de l'Atlantique, à Washington, l'opposant Komi Koutché, ancien ministre des Finances, lui aussi condamné à 20 ans de prison pour détournement, y croit aussi: "Cette élection ne se fera pas sans moi", assure-t-il a l'AFP.
Début octobre, il a lancé son mouvement politique "S'engager pour le Bénin", avec comme objectif de "rassembler l'opposition et tout faire pour avoir une élection équitable".
A Paris, l'ancien Premier ministre Lionel Zinsou, candidat malheureux au second tour de 2016, joue plutôt la discrétion.Condamné en 2019 à cinq ans d'inéligibilité, il devrait passer son tour.
Le président devrait s'engager pour un second mandat et poursuivre ses chantiers économiques, notamment dans l'agriculture, le tourisme et les nouvelles technologies: une politique économique très volontariste et populaire chez les jeunes, dans un pays durement touché par le chômage et où près d'un habitant sur deux vit sous le seuil de pauvreté.
Mais pour Mathias Hounkpe, "lorsque vous sacrifiez la démocratie pour le développement, à partir d'un moment vous finissez par perdre les deux".
SERIGNE BABACAR SY MANSOUR A MEDINA BAYE
Le khalife général des tidianes a rappelé samedi à Kaolack, les relations empreintes de cordialité ayant toujours prévalues entre Tivaouane et la communauté Niassène.
Kaolack, 10 oct (APS) - Le khalife général des tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, a rappelé samedi à Kaolack, les relations empreintes de cordialité ayant toujours prévalues entre Tivaouane et la communauté Niassène.
Il était à Médina Baye pour présenter ses condoléances au khalife général de Médina Baye, Serigne Mahi Ibrahima Niass suite au décès de son prédécesseur, Cheikh Ahmed Tidiane Ibrahima Niass.
‘’Nos deux familles ont toujours entretenu des relations cordiales et sont unies par Cheikh Ahmed Tidiane Cherif, fondateur de la confrérie tidiane’’, a notamment déclaré en langue wolof le guide des tidianes.
Le religieux a particulièrement insisté sur les bonnes relations qui unissaient El Hadji Malick Sy, son grand père et El Hadji Abdoulaye Niass, père d’El Hadji Ibrahima Niass dit Baye.
Il s’est également souvenu de ses relations personnelles avec le fondateur de la cité de Médina Baye qu’il avait rencontré pour la dernière fois au Maroc, insistant sur l’estime et le respect qui avait caractérisé cette rencontre.
Le khalife de Médina Baye a pour sa part salué le geste de Serigne Babacar Sy Mansour, estimant qu’il entre en droite ligne des recommandations de la religion invitant les musulmans à entretenir de bonnes relations.
Avant de quitter la cité religieuse de Médina Baye, le khalife général des tidiane et sa délégation se sont rendus au domicile de l’imam de la grande mosquée de Médina Baye, Cheikh Tidiane Cissé, lequel a récemment perdu sa mère, Seyda Fatima Zahra Niass, fille aînée de Cheikh Al Islam El Hadji Ibrahima Niass.
LA BASE LOGISTIQUE PÉTROLIÈRE INSTALLÉE AVANT FIN NOVEMBRE
En perspective de l’exploitation pétrolière et gazière, une base logistique de soutien aux plateformes d’exploitation en mer, dénommée Consortium sénégalais d’investissement (COSENI), sera installé au Port autonome de Dakar
En perspective de l’exploitation pétrolière et gazière, une base logistique de soutien aux plateformes d’exploitation en mer, dénommée Consortium sénégalais d’investissement (COSENI), sera installé au Port autonome de Dakar (PAD), avant fin novembre 2020, au Môle 1, aux postes 12,13 et 14, sur trois hectares. Elle sera le terminal de départ et d’arriver (sauf le pétrole et le gaz issu de l’exploitation) de tout ce que les plateformes pétrolières et gazières en mer auront besoin.
Au départ l’adjudicataire qui devait être constitué de 60% de capitaux sénégalais et 40% d’étrangers, sera finalement 100% local, constitué d’une vingtaine d’entreprises réunies autour de sept groupements. Qui, à quelques exceptions près, sont des opérateurs portuaires déjà présents sur la plateforme portuaire de Dakar.
"À part que, cette fois-ci, ce ne sera pas du riz ou du maïs qu’ils vont manutentionner mais des produits spécifiques comme les boues actives pour les forages, la tuyauterie", détaille El Hadji Meïssa Mbaye, conseiller technique du Directeur du PAD et chargé du projet de mise en place de la base logistique pétrolière au port, interrogé par Le Soleil.
Poursuivant, il ajoute : "C’est une convention de longue durée, entre 15 et 25 ans. Nous avons déjà élaboré le projet que nous avons transmis à nos partenaires pour qu’ils le fassent étudier. L’ensemble des plans leur a été également envoyé. Nous tenons régulièrement des réunions. C’est une première expérience. Il faut y aller avec prudence. Le consortium a mis en place une équipe très dynamique pour pouvoir mettre en place une structure fiable, et qui sera le client du port. Les plateformes sont des villes vivantes avec des activités en continue. Elles auront besoin de certains services. Donc, tout ce qui est avitaillement, équipement, superstructure, nourriture, bunker et hydrocarbure, partira de la base vers les plateformes".
par Abdoulaye Thiam
NAUFRAGE COLLECTIF
Les absences de Mané, Koulibaly et le forfait de Mendy ne devraient pas servir d’alibi pour justifier cette défaite des Lions, à l’instar de la première mi-temps où la bande à Gana Guèye, capitaine d’un soir, n’a réussi qu’un seul tir cadré
Il faut remonter en octobre 2013, lors du 3ème et dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde de football Brésil 2014, pour voir une défaite aussi lourde de l’équipe nationale de football du Sénégal. C’était face aux Eléphants de Didier Drogba au stade Félix Houphouët Boigny d’Abidjan. Les Lions d’Alain Giresse d’alors étaient battus (3-1) par cette même Côte d’Ivoire qui fut à l’origine de la condamnation de la sélection sénégalaise à l’errance, suite aux douloureux événements du stade Léopold Sédar Senghor, un an auparavant.
Sept ans après, l’équipe d’Aliou Cissé qui était jusque-là sur un nuage, subit sa plus lourde défaite depuis que l’ancien capitaine des Lions a succédé à l’ancien meneur de jeu des Bleus, le 5 mars 2015. Une défaite amère, qui suscite des interrogations sur les ambitions de cette sélection en perpétuelle mutation.
Les absences de Sadio Mané (positif à la Covid-19), de Kalidou Koulibaly (bloqué à Naples) et le forfait d’Edouard Mendy (blessé) ne devraient pas servir d’alibi pour justifier le naufrage collectif des Lions, à l’instar de la première mi-temps où la bande à Idrissa Gana Guèye, capitaine d’un soir, n’a réussi qu’un seul tir cadré, malgré une nette domination avec 57% de possession de balle.
Dans une pelouse du complexe sportif Moulay-Abdallah de Rabat qui tranche d’avec nos champs de patate, les Lions vont perdre leurs crocs et se faire bouffer par ceux de l’Atlas qui feront preuve d’agressivité à l’instar des Fennecs d’Algérie, le 27 juin 2019, au Caire. Les hommes de Vahid Halilhodžić vont d’ailleurs commettre deux fois plus de fautes (18) que les Sénégalais qui ont fait preuve de nonchalance inouïe. Ce n’est qu’en seconde période qu’ils vont hausser le ton pour renverser la tendance en termes d’agressivité (11 fautes contre 11). Cette passivité, doublée d’absence de liant entre les lignes, mettant à nu le coaching prévisible d’Aliou Cissé, va rendre le triomphe trop facile aux hommes du coach Vahid, lui aussi sevré de quelques éléments évoluant à l’Ajax d’Amsterdam. Ainsi, Selim Amallah (10ème), Youssef En-Nesyri (71ème) et Youssef El Arabi (86ème), vont confirmer la difficulté qu’éprouve Aliou Cissé face aux équipes maghrébines. Puisqu’après l’Algérie, double vainqueur des Lions lors de la dernière phase finale de la coupe d’Afrique des nations au Caire, ce sont les Lions de l’Atlas qui les feront passer à la trappe.
Vers un chamboulement du classement Fifa
Le prochain classement mensuel prévu le 22 octobre prochain risque de connaître de très grands chamboulements au niveau de l’Afrique. Le Sénégal qui trône au toit du continent, avec 1555 points, pourrait ainsi perdre sa place au détriment de la Tunisie (actuelle 2ème, avec 1506) qui n’a fait qu’une bouchée du Soudan grâce à Khaoui, Maâloul et Slimane (3- 0). L’Algérie, championne d’Afrique en titre qui occupe la 4ème place (1482 points) a, elle aussi, confirmé que son titre acquis haut la main devant les Lions au Caire est loin d’être usurpé. Les Fennecs se sont imposés (1-0) devant les Super Eagles du Nigeria, grâce à Bensebaini. Et le Maroc (1456 points), tombeur du Sénégal, devrait aussi connaître une montée fulgurante. Les Lions ont donc intérêt à se ressaisir face à la modeste sélection de la Mauritanie (100ème au classement Fifa), mardi prochain, au stade Lat Dior de Thiès.
Le nouveau rapport de Greenpeace risque d’envenimer la situation déjà tendue entre le Groupement des armateurs et industriels de la pêche au Sénégal (GAIPES) et le ministre de la Pêche à propos de l’attribution de 52 licences de pêche à des navires chinoi
Le nouveau rapport de Greenpeace intitulé «Mal de mer : pendant que l’Afrique de l’Ouest est verrouillée par la COVID-19, ses eaux restent ouvertes au pillage» risque d’envenimer la situation déjà tendue entre le Groupement des armateurs et industriels de la pêche au Sénégal (GAIPES) et le ministre de la Pêche à propos de l’attribution de 52 licences de pêche à des navires chinois. Selon l’ONG, l’attribution a bien eu lieu malgré les réfutations du ministre.
L’Ong explique comment les gouvernements ont permis le pillage systématique des océans par des multinationales.
L’accusation avait réussi à s’imposer dans l’actualité dominée par la crise sanitaire et économique découlant de la pandémie de Covid-19. Saer Seck et Alioune Ndoye s’étaient livrés à une guerre par presse interposée. En effet, le Gaipes avait accusé le ministre de la Pêche d’avoir octroyé des licences de pêche à des navires étrangers.
Dans son rapport publié hier, Greenpeace qui a eu écho de cette affaire a confirmé l’attribution de licences de pêche aux bateaux Fu Yuan Yu 9885, Fu Yuan Yu 9886, Fu Yuan Yu 9888 et Fu Yuan Yu 9889, le 17 avril. «L’attribution a bien eu lieu en dépit des affirmations du ministre de la Pêche sénégalais qui affirmait, le 6 juin, qu’aucune nouvelle licence pour des bateaux industriels n’avait été donnée», clame l’ONG qui ajoute qu’en avril dernier, 56 bateaux de pêche industrielle ont demandé une licence pour les eaux sénégalaises.
Et Greenpeace de poursuivre que deux autres navires à savoir le Fu Yuan Yu 9881 etl e Fu Yuan Yu 9887 ont affiché des activités suggérant qu’ils pêchaient au Sénégal, potentiellement sans licence au vu de l’information publique disponible. Quatre autres navires (Fu Yuan Yu 9882, Fu Yuan Yu 99885, Fu Yuan Yu 9889 et Fu Yuan Yu 9890), souligne l’Onge, ont fait usage d’une astuce courante destinée à dissimuler la position réelle des navires de pêche en modifiant leurs données AIS.
Sur la base des données du système d’identification automatique (AIS) utilisé pour les navires dans le monde entier, les recherches de Greenpeace Afrique confirment qu’au moins huit navires de pêche industrielle ont participé à des activités douteuses au cours de la période observée. « Tous portent le nom de Fu Yuan Yu et il a été observé qu’ils affichaient des activités suggérant qu’ils pêchaient dans la zone économique exclusive (ZEE) sénégalaise alors qu’il était impossible de vérifier si leur licence avait été obtenue dans le respect des règles et procédures».
Abordant les conséquences de la pandémie de la COVID-19 sur l’activité de la pêche, Greenpeace soutient que les pêcheurs artisanaux ont vu leurs activités restreintes en pleine saison de pêche qui commence au mois de janvier et dure jusqu’au mois de juillet. «Cependant, selon des sources locales, l’usine de farine et d’huile de poisson Omega Pêche qui se trouve à Joal a continué de travailler pendant que des centaines de femmes transformatrices de poissons et de pêcheurs essayaient de trouver des solutions aux mesures de confinement, à la rareté de la ressource et à l’augmentation des prix», dénonce l’Ong.
CERTAINES ENTREPRISES INDUSTRIELLES ONT PROFITE DE LA COVID-19
Selon le conseiller politique pour la Campagne Océan à Greenpeace Afrique, Dr Aliou Ba, l’industrie de la farine et de l’huile de poisson a continué de se développer en utilisant les stocks de poissons locaux pour produire de la nourriture pour les animaux de compagnie, les porcs et les poissons de l’industrie de l’aquaculture en Europe et en Asie, au détriment des populations vulnérables d’Afrique de l’Ouest. Face à cette situation alarmante qui risque de se répercuter sur les stocks de poissons, Greenpeace invite les gouvernements d’Afrique de l’Ouest à travailler ensemble pour fermer ces usines pour de bon.
Ainsi, elle a conclu son rapport en demandant la fermeture définitive des usines de farine et d’huile de poisson opérant en Afrique de l’Ouest, à l’exception de celles utilisant exclusivement les déchets issus de la transformation des poissons inaptes à la consommation humaine. Greenpeace a également demandé la publication de la liste complète des navires autorisés à pêcher dans tous les pays de la Commission Sous Régionale des Pêches (CSRP).
En outre, l’Ong a réclamé un statut officiel pour les femmes transformatrices de poissons ainsi qu’une réforme du processus d’octroi de licences de pêche au Sénégal afin d’améliorer la transparence et l’inclusion du secteur artisanal dans le processus de prise de décision. Enfin, Greenpeace appelle tous les gouvernements de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à adopter un plan régional de gestion durable des pêches, en mettant l’accent sur l’état de surexploitation des stocks pélagiques.