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13 septembre 2025
Par Mamadou Oumar Ndiaye
POLITICIENS, RENDEZ-NOUS NOS MANDATS LOCAUX
Au Sénégal, les citoyens n’ont plus d’emprise sur leurs élus. Lesquels, au contraire, prétendent leur dicter leur agenda. Cela fera bientôt deux ans que ces messieurs et dames discutent sur le sexe des anges électoraux sans une perspective claire
Le Brésil, la Bolivie, le Chili, le Venezuela ont tenu leurs scrutins. Et même la Russie et la Biélorussie ! Pour dire que dans les pays où la démocratie est ancrée — ou même là où on essaie de l’implanter —, le respect du calendrier électoral est sacré. Sauf si le ciel s’abat sur la tête des citoyens de ces pays-là, les élections ont lieu à bonne date.
Le Sénégal constitue l’exception qui confirme la règle, hélas ! Ce qui est désolant dans ce pays où, encore une fois, il n’y a ni conflit armé ni crise sanitaire majeure mais où les politiciens font tout pour refuser de remettre leurs mandats en jeu. Et permettre au peuple qui leur a remis ces mandats soit de les confirmer en les réélisant soit de les révoquer. Car enfin, dans la démocratie, un système à propos duquel l’ancien Premier ministre britannique Winston Churchill a dit qu’il est mauvais « mais elle est le moins mauvais » de tous, les citoyens choisissent leurs dirigeants par le biais des élections.
Ne pouvant pas tous être aux affaires, c’est-à-dire gérer la cité ou légiférer — dans certains pays comme aux Etats-Unis juger —, ils choisissent donc parmi eux des gens dignes de confiance pour les envoyer dans l’Exécutif, le Législatif et, dans certains cas on l’a vu, le Judiciaire. Autrement dit, ils se font représenter. D’où la notion de démocratie représentative comme conçue par ses initiateurs.
Bien évidemment, un tel système, pour bien fonctionner, suppose que les élus remettent à intervalles réguliers leurs mandats au peuple qui les sanctionne positivement ou négativement. Schématiquement, c’est comme cela que les choses doivent fonctionner. Mais apparemment, au Sénégal, les citoyens n’ont plus d’emprise sur leurs élus ! Lesquels, au contraire, prétendent leur dicter leur loi et leur agenda.
Prenant prétexte du fait que la dernière présidentielle n’avait pas été transparente, en tout cas que le processus électoral était vicié et que le fichier n’était pas fiable, nos politiciens refusent d’organiser les élections municipales tant que ce processus ne serait pas évalué et que le fichier ne ferait pas l’objet d’un audit ! L’ennui, c’est que cela fera bientôt deux ans que ces messieurs et dames discutent sur le sexe des anges électoraux sans qu’une perspective claire se dégage. Ce que c’est donc compliqué d’organiser des élections dans ce pays ! Car enfin, bien avant le fameux dialogue national qui s’est terminé en queue de poisson, une « commission politique » dirigée par un général discutait déjà depuis des mois sur l’évaluation du processus électoral ainsi que sur le fichier. Une commission qui a poursuivi ses travaux durant le Dialogue…
De report en report, glissons vers… 2024 !
Jusque-là, en tout cas, le résultat le plus tangible des discussions picrocholines de nos politiciens — mais aussi de la frange politisée de la société civile —, c’est que les locales, qui devaient se tenir en juin 2019, ont été repoussées au mois de mars 2021 « au plus tard » mais ne semblent malheureusement pas pouvoir être organisées à cette nouvelle date ! Car, aussi bien l’évaluation que l’audit n’ont pas été effectués et nul n’est vraisemblablement pressé de voir ces conditions remplies.
A propos de l’audit, d’ailleurs, on tend la main à l’USAID pour le financer. Et pourquoi pas l’Etat quand on sait que le Sénégal fait quand même partie des « cinq à six pays du monde à ne pas enregistrer de récession en 2020 », comme le soutient fièrement notre ministre des Finances et du Budget ! Censées donc se tenir en mars « au plus tard », vraisemblablement repoussées au mois de novembre « au plus tôt » — c’est nous qui le disons ! —, les élections locales risquent de se chevaucher avec les législatives prévues en 2022. On voit d’ici le scénario si elles avaient lieu effectivement en novembre. Des partis politiques — sans doute instrumentalisés par le pouvoir — viendraient exiger que l’on évalue encore le nouveau processus, que l’on audite le fichier et l’on repartirait pour un autre tour.
Concertations, dialogue, report des législatives et, par voie de conséquence, de la présidentielle de 2024. Ne riez pas puisque, en République démocratique du Congo (RDC), c’est exactement ainsi que les choses s’étaient passées permettant à l’alors président Joseph Kabila de gagner un an supplémentaire à la tête de ce pays. C’est ce qu’on avait appelé à l’époque le « glissement ». Un glissement fort possible au Sénégal au train où vont les choses.
En tout cas, les politiciens de ce pays mènent les citoyens — les pauvres cons que nous sommes — en bateau. Et plutôt que de rendre des comptes à ce brave peuple, on a plutôt l’impression que c’est ce dernier qui leur est redevable ! Les Sénégalais sont donc priés d’attendre sagement que leurs politiciens au sens large — c’est-à-dire y compris les militants d’organisations de la société civile qui vivent du business des élections — aient fini de discuter de choses sérieuses avant de consentir enfin à fixer la date à laquelle ils souhaitent lui remettre leurs mandats. Tout cela est d’autant plus navrant — exaspérant devrait-on dire — que le Sénégal peut tout de même se prévaloir d’avoir réussi deux alternances au sommet de l’Etat qualifiées d’exemplaires en Afrique. Et au cours desquelles on a vu des présidents sortants battus qui ont appelé leurs adversaires pour les féliciter. Mais bon Dieu, les textes, le fichier et le processus qui ont permis de réaliser des alternances peuvent quand même servir à organiser des élections locales, non ?
Qui peut le plus peut le moins même si, c’est vrai, ces alternances, c’était pendant le printemps démocratique sénégalais… Si l’on n’a bien compris, il convient de ne surtout pas badiner sur les durées de validité des cartes nationales d’identité, des permis de conduire, des attestations d’assurance.
Gare au citoyen ou/ et au conducteur qui se promènerait avec une de ces pièces dont l’échéance aurait expiré. On voit d’ici nos policiers et nos gendarmes se frotter les mains de la bonne affaire qu’ils vont faire en verbalisant — ou rançonnant, c’est selon — le brave citoyen contrevenant en question. En revanche, les mandats de nos élus peuvent avoir expiré depuis des lustres, ces braves gens continueront toujours de nous représenter en toute légitimité ! Mais ne parlons pas de sujets qui fâchent et demandons plutôt à nos politiciens quand est-ce qu’ils cesseront enfin de se foutre de notre gueule ?
GUERRE DE POSITIONNEMENT AU SEIN DE SUQQALI SOPI
Après la nomination d'Oumar Sarr au ministère des Mines, les pro Amadou Sall et les partisans de Babacar Gaye s'affrontent ! Chacun des deux camps revendique le statut de n°2
A peine porté sur ses fonds baptismaux, le parti (Pld/And Suqali Sopi) est déjà miné par une bataille de positionnement. Après la nomination du président Oumar Sarr au ministère des Mines et de la Géologie, les pro Amadou Sall et les partisans de Babacar Gaye s’entretuent ! Chacun des deux camps revendique le statut de N°2 de « Suqqali Sopi » pour se faire servir par le président Macky Sall
And Suqqali-Sopi est-il un parti des opportunistes ou des ambitieux ? Peut-être les deux à la fois ! Toujours est-il que cette nouvelle formation qualifiée de frustrés, de mécontents et de déçus semble être loin d’une organisation durable qui vise à conquérir et à exercer le pouvoir. A peine crée par des anciens cadres libéraux à savoir Oumar Sarr, Babacar Gaye et Me El Hadj Amadou Sall, And Suqqali Sopi s’est aussitôt encastré dans la mouvance présidentielle sans se donner un poids de popularité sur le terrain électoral.
Déjà dans les rangs, les pro-Amadou Sall et les partisans de Babacar Gaye ainsi que d’autres cadres venus d’horizons divers sont engagés dans une guerre fratricide de positionnement. Ragaillardis par la récente nomination de leur mentor Oumar Sarr dans le gouvernement comme ministre des mines et de la géologie, chacun des deux camps revendique le statut de N°2 de « And Suqqali-Sopi ». Il est vrai qu’avec telle casquette en second, Me Amadou Sall ou Babacar Gaye pourrait faire valoir leur légitimité hiérarchique dans l’espoir de se faire servir ou récompenser par le président Macky Sall. Ce, au même titre que leur coordinateur tournant Oumar Sarr bien qu’il s’est autoproclamé président de And Suqqali Sopi.
Du coté des cadres anonymes ou lambdas, c’est la bousculade dans les couloirs du ministère des Mines et de la Géologie. Chacun veut travailler dans le cabinet du ministre Oumar Sarr ou alors dans une des directions rattachées à son ministère. Pendant ce temps, certains militants reprochent aux éternels membres du présidium And Suqqali Sopi à savoir Me Amadou Sall, Oumar Sarr et Babacar Gaye d’entretenir avec certains cadres des relations heurtées eu égard à leurs comportements caractérisés par des positions d’ascendance qu’ils affichent et imposent aux autres.
La salle de réunion du parti baptisée du défunt président Ghanéen « Kwame Nkrumah » n’est pas également du gout des militants et cadres de And Suqqali-Sopi. Pour eux, « Kwame Nkrumah » ne fait pas l’unanimité. Et le de choisir ce « parrain » si étranger sans concertation constitue un très mauvais départ pour le parti alors que les anciens présidents du Sénégal (Senghor, Diouf et Wade) le méritaient plus que tout autre africain « Il faut que Oumar Sarr sache que And SuqqaliSopi n’est pas le parti des ex : Pds, mais des militants et cadres de tous bords ! » avait laissé entendre un cadre de Koungheul en pleine réunion.
Selon certaines indiscrétions, Babacar Gaye qui semble-t-il veut tout contrôler au sein du parti est devenu un cas préoccupant pour un groupe de cadres et de militants fidèles à Oumar Sarr. D’ailleurs, cela commence à faire débat au plus haut sommet de cette nouvelle formation.
En tout cas « Le Témoin » a appris que pour éviter toute entrave ou dualité au sommet de And Suqqali-Sopi, des manœuvres seraient entamées auprès du président Macky Sall pour qu’il « exfiltre » Babacar Gaye, quitte à le nommer dans une représentation diplomatique à l’étranger. Ca c’est un autre débat !
«POUR MOI, UN DEPART EST TOTALEMENT EXCLU»
De retour dans le onze du départ de Julien Stéphan, Mbaye Niang se sent bien en Bretagne.
De retour dans le onze du départ de Julien Stéphan, Mbaye Niang se sent bien en Bretagne. Depuis quelques semaines, l’international sénégalais enchaîne les apparitions. Après la rencontre face à Marseille en championnat, l’ancien joueur de Torino a pris le temps d'évoquer sa situation actuelle et son avenir à court terme.
Tout va très vite dans le monde du foot. Et Mbaye Niang le sait bien. Arrivé à Rennes en 2018, l’attaquant sénégalais avait fini par convaincre les dirigeants bretons de lever son option d’achat à l’issue de la saison. Après son aventure en Italie, l’attaquant a trouvé de la stabilité en s’installant en Bretagne. Grand artisan de la victoire en Coupe de France en 2019 ainsi que de la qualification historique du club breton pour la Ligue des Champions cette saison, le sénégalais avait été une source de convoitises un peu partout en Europe.
A cet effet, le joueur de 25 ans avait émis son envie d’aller voir ailleurs, notamment à l’Olympique de Marseille. Après cet épisode, l'ancien Caennais pensait toutefois filer en prêt du côté de Saint-Étienne durant les dernières heures du mercato avant que l'opération ne tombe à l'eau. Titulaire lors de la première journée face à Lille, Mbaye Niang a ensuite disparu de la circulation. Il s’était retrouvé en dehors des plans de Julien Stéphan, mais il a fallu attendre le 20 novembre dernier lors de la réception de Bordeaux pour le voir fouler les pelouses.
Trouvant du temps de jeu, le sénégalais exclut l’idée de quitter le navire breton lors du prochain mercato hivernal. «Je suis là pour toute la saison. Je vais essayer d'être prêt le plus rapidement possible pour aider l'équipe. On fera le bilan à la fin. Je ne me sens pas concerné par ce mercato-là (d'hiver). Pour moi, un départ est totalement exclu. J'ai la tête au Stade Rennais, je suis bien, je prends du plaisir sur le terrain. Je n'ai aucune raison de me poser la question d'un départ», a annoncé Mbaye Niang.
Profitant de la blessure de Serhou Guirassy, l’attaquant des Lions commence à trouver du temps de jeu. Auteur de 29 buts en 80 matchs avec les Rouge et Noir, l’attaquant compte désormais travailler pour aider son équipe à réaliser une meilleure deuxième moitié de saison. «L'état d'esprit est très bon. Je récupère, j'enchaîne les matchs. C'est à moi de reprendre quelques repères. Le but à Nice m'a fait beaucoup de bien au niveau de la confiance. C'est toujours mieux de travailler dans la victoire. Il faut continuer à travailler. C’était une période où tout footballeur peut vivre. Tout a été clarifié, on s'est mis au travail. Et aujourd'hui, c'est la récompense de mon travail de tous les jours», a-t-il déclaré.
Buteur à Nice (1-0) et titulaire contre l'Olympique de Marseille, le Rennais est revenu sur sa situation avec Julien Stéphan. «La relation avec le coach est bonne. On a un dialogue sincère. Quand j'ai des choses à lui dire, je ne me gêne pas et vice-versa. Après, il y a des choses qui se sont passées et qui ont été dites. Comme je l'ai dit, tant que ce n'est pas sorti de ma bouche, ce ne sont pas forcément des choses que je pense. Le coach sait ce que je pense et je sais ce qu'il pense de moi», a-t-il ajouté.
LE SG DU SUDES-ES DENONCE UN DETOURNEMENT DE FONDS PUBLICS POUR UN PRIVE FRANÇAIS
«La mise en place d’un campus franco-sénégalais montre que le gouvernement français veut bien de l’argent des étudiants africains solvables mais ne veut pas de leur proximité. »
Le Chef de l’Etat a posé, mercredi, en Conseil des ministres, un acte de plus dans la mise en place du campus franco-sénégalais, en nommant le français Jean Peeters à la tête de son Conseil d’Administration. Révolté par la nouvelle, le Secrétaire général du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/section enseignement supérieur et recherche parle d’un détournement de fonds publics au profit d’un étranger, et qui auraient pu servir à relever la carte universitaire en proie à plusieurs difficultés.
«La mise en place d’un campus franco-sénégalais montre que le gouvernement français veut bien de l’argent des étudiants africains solvables mais ne veut pas de leur proximité. » C’est sous cet angle que le SG du Sudes/esr pose le débat sur la mise en place de cet espace universitaire au lendemain de la nomination d’un français à la tête du Conseil d’Administration du campus franco-sénégalais.
Interrogé par « L’As », Oumar Dia affirme ne pas être surpris par cette nomination inédite dans l’histoire du Sénégal. « Nous percevons ce campus comme une façon d’acter et de valider le projet du président Macron qui veut contenir les étudiants africains solvables en Afrique. C’est ce que le gouvernement et le Président Macky Sall ont exécuté à la lettre », s’offusque le syndicaliste. Cette nomination n’est rien d’autre, à ses yeux, que l’attitude du colonisé complexé qui pense que l’expertise n’appartient qu’à l’ancien colon et qui paie cette expertise au coût que lui fixe le colon.
Mieux, il déclare que ce projet « est un détournement de fonds publics pour un privé français. Parce que les fonds publics sénégalais, c’est pour les universités publiques sénégalaises. Le montage du campus franco-sénégalais qui est en train d’être fait, c’est qu’en réalité, on est en train de développer une université privée française au Sénégal sans que le privé français ne débourse le moindre le sou », s’indigne le SG du Sudes/esr.
Par ailleurs, il juge honteux que le gouvernement du Sénégal collabore avec ce projet inique au moment où les universités publiques agonisent faute de moyens. Pour Oumar Dia, cet argent du contribuable sénégalais mobilisé pour financer la mise en place de cette université privée française au Sénégal aurait pu servir à relever la carte universitaire, c’est-à-dire d’achever les chantiers de l’université publique et les conditions de travail des enseignants sénégalais et des étudiants.
Ulcéré, Monsieur Dia assure qu’il n’est pas question pour le Sudes/esr que les fonds publics sénégalais servent à un privé français qui veut développer un enseignement supérieur privé au Sénégal. « L’urgence nationale, c’est d’achever le chantier de l’Université Amadou Makhtar Mbow qui est à l’arrêt depuis longtemps, de continuer les travaux de l’université Sine-Saloum et de mettre en place l’Université du Sénégal Oriental dans la région de Tambacounda, comme cela était prévu par la concertation nationale pour l’avenir de l’Enseignement supérieur de 2013 qui a été acté dans les décisions présidentielles, et qui est resté en l’état 7 ans après », rappellet-il.
Sur cet esprit, renseigne-t-il, le Sudes/esr va protester vigoureusement contre cette situation. Car, estime le syndicaliste, si le gouvernement du Sénégal consent à être humilié par celui français, la communauté universitaire sénégalaise n’acceptera pas d’être humiliée par celle française.
BONS ET MAUVAIS ÉLÈVES DANS L’EXÉCUTION DU FONDS FORCE COVID-19
Au plus tard en février 2021, le chef de l’Etat aura en possession le premier rapport du Comité de suivi du Fonds Force Covid-19. C’est ce qu’a déclaré son porte-parole, Momar Ndao.
Au plus tard en février 2021, le chef de l’Etat aura en possession le premier rapport du Comité de suivi du Fonds Force Covid-19. C’est ce qu’a déclaré son porte-parole, Momar Ndao.
Après le rapport de l'Autorité de Régulation des Marchés publics (ARMP) rendu public ces derniers jours, le Président Macky Sall va recevoir celui du Comité de suivi du Fonds Force Covid-19 au plus tard au mois de février. La révélation a été faite par le porte-parole de la structure, Momar Ndao, joint hier au téléphone par « L’AS ».
« On a terminé maintenant, on fait les vérifications de ce que nous avons fait. Mais, on a terminé le premier rapport parce qu’en fait le travail est supposé continuer car on a dit que nous devons poursuivre le travail jusqu’à trois mois après la fin de la pandémie. Il est très difficile aujourd’hui de dire si on arrête ou pas. Donc, on va donner un rapport qui ne sera pas le seul rapport. Nous allons donner un premier rapport en attendant l’évolution des choses. C'est déjà bouclé. Maintenant, on est en train de faire les derniers réglages pour prendre une date de remise. Nous pensons le faire au plus tard en février. Cela dépend du calendrier du président », explique le président de l'Association des consommateurs du Sénégal (ASCOSEN). Sur la question de savoir s’il y a eu des bons et des mauvais élèves dans l’exécution du Fonds Force Covid-19, il affirme que cela va figurer dans le rapport qui sera transmis au chef de l’Etat, qui aura la primeur de l’information.
« Une fois le document transmis, on pourra rendre public le rapport. Il y a eu des bons élèves et d’autres qui sont moins bons. Par bons élèves, on va dire des gens qui sans qu’on les sollicite davantage donnaient le maximum d’information qu’on attendait d’eux. Donc il y a d’autres qui donnaient des informations partielles et on est obligé de leur demander de compléter. Donc tout le monde n’a pas fait la même présentation des dépenses qui ont été faites. On est satisfaits mais il y a eu beaucoup de remarques. On est satisfait du fait qu’on leur a demandé des documents, ils nous les ont donnés. Mais il y a aussi des choses à dire bien sûr. Au moins, ils ont été tous coopératifs et ils nous ont donné le maximum d’informations qui nous ont permis de pouvoir nous faire une religion », précise-t-il.
Poursuivant Momar Ndao a annoncé que le comité de suivi a dépassé son budget initial. Car, en plus du budget de 628 milliards F CFA initialement prévus, l’État a dépensé près de 60 milliards F CFA supplémentaires. « Le niveau d’exécution est de 109,4%. Donc, on a dépassé ce qui était prévu. A la date du 4 novembre, sur 628 milliards F CFA, de dépenses décaissables, on a un niveau d’exécution de 687,312 milliards, soit un taux de décaissement de 109,4% », fait-il savoir avant d’ajouter : « le budget est en train d’être exécuté. Il n’est pas terminé. Ça va être difficile de dire quand est-ce que l’exécution du budget sera terminé parce que la Covid est encore là. Au fur et à mesure qu’il y aura des cas, il y aura besoin de traitement, donc il y aura toujours des besoins d’investissements. On risque de dépasser la période pour laquelle on avait prévu de dépenser les mille milliards».
MAMADOU DIA A FAIT DES ERREURS
Babacar Diop, patron du FDS, décrypte la figure de l'ancien président du Conseil à travers la crise de 1962 impliquant Leopold Sédar Senghor, et son legs à l'histoire politique du Sénégal
Réhabiliter Mamadou Dia. C’était manifestement l’objectif recherché par le président du parti les FDS en organisant jeudi une rencontre sur la crise politique de1962. Néanmoins, faisant une analyse lucide de cet évènement, Babacar Diop a soutenu que le président Mamadou Dia a commis des erreurs, notamment sur son fétichisme de l’amitié à l’égard de Léopold Sédar Senghor.
Lorsque le président Mamadou Dia a perdu l’usage de ses yeux, Dr Babacar Diop a eu le privilège de lui lire des ouvrages. Les dialogues silencieux du leader des FDS avec son maître en politique sont connus de tous. Et le président Mamadou Dia souhaitait qu’il constitue les germes de ce qu’il a semé. Mais Babacar Diop veut rester cet intellectuel impassible qui analyse les choses objectivement en parlant de l’ancien président du Conseil, Mamadou Dia.
Jeudi, dans une salle archicomble et devant des étudiants qui voulaient se réconcilier avec la pensée du Président Dia, le philosophe s’est incliné devant la mémoire et l’immense parcours de cet homme politique. Toutefois, il est revenu avec lucidité sur certains manquements notés chez son «maître». «Sur le plan politique, j’assume ma proximité avec Mamadou Dia, mais il y a beaucoup de questions sur lesquelles je ne suis pas d’accord avec lui. Il a fait beaucoup d’erreurs, c’est la vérité historique. Il a commis des fautes. Il n’a pas négocié certains virages. Senghor était plus politique que lui. Il connaissait les faiblesses de Mamadou Dia comme son fétichisme de l’amitié. Et c’est ce fétichisme qui l’a perdu», affirme Dr Babacar Diop après avoir fait une intervention remarquée sur la crise de 1962. Il ajoute : ‘’Le Président Dia dit : « Avec Sédar, j’ai partagé la cola. Il est sérère, je suis halpular, je ne peux pas le trahir. » La responsabilité de Mamadou Dia est engagée dans l’éclatement de la Fédération du Mali. Les Maliens avaient dit à Mamadou Dia de se présenter, il a refusé. Il a dit que c’est Senghor ou personne d’autre. Il a manqué de tact sur certains virages et sur certaines questions.Il y a aussiun moment où il en demandait plus davantage. Il demande aux jeunes d’être concernés par le pays, d’être concernés par le développement. En un moment, les gens ont dit qu’ils ont envie de vivre.
«Il est plus grand que les 4 présidents de la République du Sénégal réunis»
A en croire le leader des FDS, le président Mamadou Dia est un grand homme, un patriote, un grand militant, un panafricaniste, mais il faut avoir la lucidité de savoir ce qu’il faut prendre de lui et ce qu’il faut laisser. «Lui-même a dit qu’un homme politique n’est pas un saint, il fait des erreurs, il fait des fautes», indique Diop. Se présentant comme un ‘’Diaiste‘’ convaincu sur le plan politique, le président du parti FDS considère que personne ne doute de la bonne volonté de l’ancien président du Conseil. «Même ses adversaires lui reconnaissent cette bonne volonté, son intégrité. Il faut regarder tous ceux qui détournent de l’argent, qui construisent des maisons. Le gars, lui, il n’avait pas de maison et ses enfants chômaient», s’exclame le philosophe.
«Mamadou Dia mérite de porter le nom du boulevard de la République ou d’une université»
Selon Babacar Diop, dans la crise de 1962 qui a sonné le glas du bicéphalisme au Sénégal et avec comme dénouement la condamnation à perpétuité de Mamadou Dia, il y a le verdict de la Haute Cour de Justice du 12 mai 1963. «Au-dessus de ce verdict, il y a celui de l’histoire. Et aujourd’hui, c’est l’histoire qui a définitivement réhabilité Mamadou Dia, parce que les acteurs ont témoigné. Le Général Jean Alfred Diallo, chef d’état-major des armées de l’époque, que Senghor a utilisé dans cette crise, a dit que Dia n’a jamais voulu faire de coup d’Etat et qu’il doit être réhabilité. Et que s’il y a quelqu’un qui s’est servi des Forces Armées, ce n’est pas Mamadou Dia, c’est plutôt Senghor. Dans ses mémoires, le juge Ousmane Camara, procureur de la République de l’époque, a dit que Mamadou Dia doit être réhabilité. Aujourd’hui, nous assistons à une réhabilitation de Dia qui a toute sa place dans l’histoire politique de notre pays», déclare Dr Babacar Diop. Dans le même registre, il souligne que dans la crise de 1962, il n’y a pas eu ni de vainqueur ni de perdant entre Dia et Senghor. «Le perdant, c’est le peuple sénégalais. Mamadou Dia avait une vision, un projet de développement économique pour le Sénégal. Si on avait laissé Mamadou Dia travailler, on n’en serait pas à cette situation. Tous les historiens sérieux comme Pr Mamadou Diouf sont d’accord sur ce fait», clame-t-il avant de trancher que «l’ancien président du Conseil Mamadou Dia est plus grand que tous les quatre Présidents du Sénégal réunis».
Face un public conquis, Babacar Diop s’enflamme : «C’est Mamadou Dia qui nous a permis d’être dakarois, c’est Mamadou Dia qui a créé l’ENAM, qui a créé l’ENEA, qui a élaboré le premier Plan de développement du pays. C’est Mamadou Dia qui a signé l’acte de l’indépendance du Sénégal. Il est le concepteur et le bâtisseur de l’Etat moderne du pays. Cet homme mérite le boulevard de la République. Cet homme mérite une université». Quoi qu’il en soit, il affirme que Mamadou Dia sera réhabilité aujourd’hui ou demain. «C’est irréversible», lance-t-il.
Babacar Diop sur la suppression de la ville de Dakar : «Ceux qui gouvernent ce pays n’ont pas de culture»
Le président du parti FDS s’oppose à la volonté du gouvernement de supprimer la Ville de Dakar. En effet, selon Babacar Diop, ceux qui gouvernent le pays n’ont pas de culture. «Ils ne connaissent pas l’histoire du pays, s’ils étaient des hommes de culture à la hauteur de Mamadou Dia ou de Senghor, ils ne penseraient pas à cela. Dakar est un pan de l’histoire de notre pays», indique le philosophe qui pense que le gouvernement va revenir à la raison. «D’autant que j’ai vu des intellectuels qui ne font pas de la politique se prononcer sur cette question», souligne Babacar Diop. «Dakar c’est notre histoire, c’est la ville de Lamine Guèye et on élisait le maire de Dakar bien avant les indépendances. Macky Sall ne peut pas se permettre de la supprimer à cause de la politique politicienne. Nous sommes tous Dakarois sur cette question, c’est notre histoire», fulmine le leader de FDS.
L’ENTREPRENEURIAT NUMERIQUE, UNE ALTERNATIVE
Le Sénégal a perdu plus de 400 jeunes entre octobre et novembre dans les eaux méditerranéennes, dans le cadre de l’émigration clandestine.
Promouvoir les solutions digitales innovantes et mettre en place des moyens pour l’accès des startups dans la commande publique. Voilà les objectifs de la première édition de la Journée de l’Entrepreneuriat Numérique Innovant (Jeni). Selon la représentante du ministère de l’Economie Numérique, Bitty Lokho Ndiaye, l’entrepreneuriat est une alternative pour lutter contre l’émigration clandestine.
Le Sénégal a perdu plus de 400 jeunes entre octobre et novembre dans les eaux méditerranéennes, dans le cadre de l’émigration clandestine. Ce fléau, après plusieurs années d’accalmie, avait repris de plus belle et fait beaucoup de victimes. Pour faire face à cette situation, une Journée de l’Entrepreneuriat Numérique Innovant (Jeni) été organisée hier par le CticDakar.
Pour son directeur général Isidore Mbodji, le Ctic a comme Adn le numérique et le digital et sanctionne ses activités par cette journée qui regroupe l’écosystème entrepreneurial de manière générale avec un cœur du digital et du numérique. «Notre objectif est de participer activement à la transformation du digital au Sénégal.
Ctic est un accompagnateur de startup. Il y a beaucoup d’initiatives qui sont en train d’être faites et les jeunes ont compris qu’aujourd’hui, il faut entreprendre, mais aussi participer pour le numérique à hauteur de 10% sur le Pib à l’horizon 2025. L’écosystème numérique est train de s’implanter bien au Sénégal», se réjouit-il.
Cependant, Isidore Mbodji a tenu à préciser que les startups rencontrent beaucoup de problèmes comme l’accès aux financements, à la commande publique et aux marchés. «Il serait bon pour notre mission de contribuer à la transformation digitale pour que les jeunes aient accès à la commande publique», plaide-t-il.
Pour sa part, la Directrice de la Promotion de l’Economie Numérique et de Partenariat renseigne qu’en 2019, il y a eu l’adoption de la loi sur les startups qui va mettre en place un certain nombre de dispositifs pour les aider à se développer. Selon elle, laDer a accompagné les startups à hauteur de 3 milliards Fcfa. «Nous voulons rassurer les startups qui réclament leur part dans la commande publique. Nous allons voir ce qui se passe dans les autres pays pour faciliter l’accès à la commande publique et analyser les voies et moyens pour réformer le code des marchés publics pour permettre à ces startups de bénéficier des marchés publics», promet-elle avant d’ajouter : «C’est une évidence que pour la création d’emplois, il faut promouvoir l’entrepreneuriat. Et l’Etat est en train de créer le cadre favorable avec la Der pour soutenir la création d’emplois et lutter contre l’émigration clandestine», soutient-elle.
LE SECTEUR EXTRACTIF A GENERE 161 MILLIARDS FCFA
L’Initiative pour la transparence dans les Industries Extractives (Itie) a publié son septième rapport pour l’année 2019.
L’Initiative pour la transparence dans les Industries Extractives (Itie) a publié son septième rapport pour l’année 2019. Une occasion pour le ministre secrétaire général de la Présidence, Oumar Samba Ba, de saluer les efforts consentis dans le secteur extractif qui a généré 161,03 milliards FCFA.
Sur la base des données déclarées par les entités publiques, après travaux de conciliation, le total des revenus générés par le secteur extractif pour l’année 2019 s’élève à 161,03 milliards FCFA, dont 22,58 milliards FCFA pour les hydrocarbures, soit 14,03% et 132,17 milliards pour le secteur minier dont 82,15%. Ce qui a généré une augmentation de 39 milliards FCFA par rapport à 2018, de l’avis du ministre secrétaire général de la Présidence.
Un chiffre extrêmement important, selon Oumar Samba Ba qui renseigne que 891 milliards FCFA sont payés aux fournisseurs, et que 216 milliards reviennent directement aux entreprises et aux sociétés nationales. Cette hausse notée dans le secteur des hydrocarbures s’explique par deux sources : le paiement de la deuxième tranche de financement de l’Institut National du Pétrole et du Gaz par les compagnies pétrolières, les paiements de certains redressements fiscaux pour certaines compagnies particulières.
En ce qui concerne les revenus miniers, l’augmentation s’explique naturellement par une hausse des productions d’or, des minéraux lourds et des cours mondiaux. Ce qui permet à ces produits et aux sociétés d’accroître les paiements à l’Etat.
A en croire Oumar Samba Ba, la publication depuis 2013 des rapports de l’Itie est devenue un moment important de l’évaluation de notre système de gouvernance transparente des ressources pétrolières et gazières. Elle découle d’un engagement national collectif mais surtout d’une vision et d’une volonté politique. Par ailleurs, le secrétaire général de la Présidence a instruit la directrice de l’Itie, Awa Marie Coll Seck, de mettre en œuvre les recommandations formulées par le rapport, qui portent sur la revue des procédures de titres miniers, donc la mise à jour du cadastre minier, la mise en place effective du registre des bénéficiaires, en plus de la publication des états financiers des entreprises d’Etat suive de la mise en œuvre du plan de publication des contrats.
«LE SECTEUR EXTRACTIF CONTRIBUE A 5,3% DE CE SECTEUR»
Abondant dans le même sens, Awa Marie Coll Seck affirme que l’industrie extractive emploie près de 8.000 personnes. Avec un paiement de près de 891 milliards payés aux fournisseurs. «Ces 261 milliards vont directement aux fournisseurs nationaux», a indiqué la directrice de l’Itie. D’où toute l’importance, à ses yeux, du renforcement de capacité dans un secteur qui est pointu où les Sénégalais ont la possibilité d’avoir des moyens à leur disposition.
L’Itie, poursuit Pr Awa Marie Coll Seck, est un comité qui prend en compte toutes les préoccupations relatives à la transparence dans les industries extractives. «Et c’est pour cela que nous avons une participation tripartite avec la société civile, l’administration et le secteur privé. Chaque année, nous produisons un rapport qui prend en compte tous les éléments de revenus dans un périmètre que nous avons bien identifié.
Toutes les entreprises minières et pétrolières versent plus de 200 millions à l’Etat. Et cela couvre certaines petites entreprises dont l’État fait la déclaration», renseigne-t-elle tout en précisant: «Nous touchons environ plus de 99% de tous les acteurs et de toutes les entreprises qui travaillent dans le secteur extractif. Nous avons un revenu de 161 milliards de francs Cfa, soit 5,3% de contribution de ce secteur».
LE G20 DETERRE LA HACHE DE GUERRE
L’école sénégalaise risque encore de renouer avec la tension pour cette année scolaire 2019-2020
L’école sénégalaise risque encore de renouer avec la tension pour cette année scolaire 2019-2020. Et c’est le Groupe des 20 syndicats d’enseignants qui annonce une grève en mi-janvier pour exiger du gouvernement le respect des accords signés en 2014.
Mécontent des autorités, le Groupe d’une vingtaine de syndicats d’enseignants (G20) a tenu hier une conférence de presse au siège de la centrale syndicale Csa pour promettre une année scolaire mouvementée qui va débuter par une grève le 17 janvier prochain, en cas de non-satisfaction de sa plate- forme revendicative axée sur 11 points.
«Constatant le faible niveau d’exécution du protocole d’accord du 17 février 2014 signé avec le gouvernement, la non prise en charge de préoccupations multiples formulées par le G20, et l’absence de dialogues et de négociations inclusifs, nous Secrétaires généraux de syndicats d’enseignants membres du cadre dénommé G20, avons décidé de déposer ce présent préavis de grève à partir de ce 17 décembre 2020 pour exiger du gouvernement le respect intégral du protocole du 17 février 2014 et des solutions aux questions nouvelles», menace le coordonnateur du G20 Mamadou Tamba
. «Cette année, 2020 sera une année de combat face au mépris du Gouvernement sur les revendications des enseignants», dit-il. Sur l’objet de leur plate-forme revendicative axée sur 11 points, Monsieur Tamba cite entre autres «le respect intégral du protocole du 17 février 2014, la diligence du paiement et la résorption du gap des rappels dus aux enseignants, le dégel irréversible et la résorption du gap de règlement du prêt DMC, la fin des lenteurs administratives dans la production des différents actes, le respect des engagements sur la question de l’habitat (délivrance des attestations collectives à Dakar-Ziguinchor et viabilisation des parcelles de l’Intérieur pour le G10, et octroi des parcelles dans les régions de Saint-Louis, Diourbel, Kaolack et Ziguinchor au G8), l’ouverture de dialogue et de négociations inclusives sur le système de rémunération des agents de la fonction publique, le reversement des MEPS dans le corps des PCEMSG, l’éradication des abris provisoires, la résolution des problèmes d’accès pour lutter contre les effectifs pléthoriques des élèves, le respect des principes de la gestion démocratique des personnels enseignants, la mise à disposition de manuels scolaires en langue arabe et en Education religieuse, l’arrêt de la surimposition sur les revenus des enseignants et le reversement des sommes ponctionnées aux ayants-droit».
Et d’ajouter : «Ensuite, il y a la révision du Code général des Impôts afin d’exonérer les rappels d’impôts et de taxes, la baisse du taux d’imposition des impôts sur le revenu et la suppression de la limitation de la durée de l’étalement, la modification du Décret n°74- 347 du 12 avril 1974 fixant le régime spécial applicable aux Agents non-fonctionnaires de l’Etat en vue de permettre aux enseignants décisionnaires de conserver 40% de leur ancienneté pour le reclassement, l’ouverture de dialogue sérieux sur la retraite à 65 ans, l’augmentation substantielle du budget alloué à l’Education Préscolaire ».
Et enfin, rajoute le coordonnateur du G20, « Il y a l’octroi de parcelles non viabilisées aux syndicats non attributaires et non concernés par le Protocole du 17 Février 2014, la création du corps de PEM en Philosophie et introduction de la Philosophie à partir de la classe de 1ère secondaire, la suppression des bassins de correction et les épreuves anticipées de Philosophie, l’application des protocoles sanitaires et pédagogiques et l’accès équitable à la connectivité, à l’audio et au télévisuel pour tous les élèves et les enseignants et sur toute l’étendue du territoire national ».
Sur les raisons de leur nouveau bras de fer avec l’Etat, Mamadou Tamba accuse l’Etat. « C’est la passivité des autorités sur nos revendications qui a conduit à la frustration générale des enseignants. Le protocole d’accord de 2014 tarde toujours à être matérialisé. Car aujourd’hui, les problèmes des enseignants et de l’école sont encore criants : lenteurs dans la production des actes administratifs, volume important du gap des rappels impayés, impôts toujours élevés. Ce, malgré l’impact des propositions d’allègement des impôts sur les rappels.
Par Seybani SOUGOU
PROJET DE SUPPRESSION DE LA VILLE DE DAKAR, L’IMBROGLIO JURIDIQUE
Le projet loufoque de suppression de la ville de Dakar est un véritable serpent de mer qui risque de finir en eau de boudin.
Le projet loufoque de suppression de la ville de Dakar est un véritable serpent de mer qui risque de finir en eau de boudin.
Nous ne nous épancherons pas outre mesure sur les errements du ministre des collectivités territoriales qui ignore les dispositions de la Loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant code général des collectivités territoriales. C’est une spécificité du régime de Macky Sall : en matière d’élaboration de certains textes, ils font preuve d’un amateurisme consternant et ne savent pas ce qu’ils font.
Connaissent-ils d’ailleurs les tenants et les aboutissants de l’acte III de la décentralisation, dont ils vantent régulièrement les mérites « fictifs » ; une réforme, fruit d’un bricolage administratif et d’une impréparation totale et dont le bilan est foncièrement négatif ? Le doute est permis.
La création et la suppression des collectivités locales est strictement encadrée par les textes. L’article 2 de la loi 2013-10 du 28 décembre 2013 portant CGCT dispose : « Les collectivités locales sont créées, supprimées, scindées ou fusionnées dans les conditions prévues par le présent code ». L’article 74 précise les modalités de suppression de la commune : « Lorsque, pendant quatre années financières consécutives, le fonctionnement normal d’une commune est rendu impossible par le déséquilibre de ses finances, sa suppression peut être prononcée par décret, après avis de la Cour suprême….».
Aux termes de l’article 74 du CGCT, le seul motif justifiant la suppression de la commune, c’est le déséquilibre de ses finances pendant 4 années consécutives ; et ce, après avis de la Cour suprême. Pour supprimer la commune, 2 conditions doivent être réunies ; le déséquilibre des finances sur 4 ans consécutifs et l’avis rendu par la Cour suprême). Quel est le statut juridique de la Ville ? La réponse est donnée par le dernier alinéa de l’article 167 du CGCT : La ville a le statut de commune.
C’est clair, net et précis. L’article 187 du Chapitre V du CGCT concernant les « Dispositions relatives à la ville » vient balayer les derniers doutes sur le statut juridique de la Ville, en ces termes « En tout ce qui n’est pas contraire au présent chapitre, les dispositions du présent code relatives à la commune sont applicables à la ville ».
Par conséquent, les dispositions de l’article 74 du CGCT sont pleinement applicables à la Ville. Pour supprimer la Ville, il faudrait que « pendant 4 années financières consécutives, son fonctionnement normal soit rendu impossible par le déséquilibre de ses finances, et ce, après avis de la Cour suprême ». Point final. Nous attendons avec impatience de prendre connaissance du projet de texte motivant la suppression de la Ville de Dakar.
Nous espérons (pour eux) qu’ils ont pris le soin de publier au journal officiel tous les textes qui seront visés pour la circonstance. La suppression de la commune ou de la Ville ne relève pas d’un pouvoir discrétionnaire. Avec ce projet loufoque, le régime déviant de Macky Sall s’engage, une nouvelle fois, dans une impasse.