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2 juillet 2025
MACKY SALL DEMANDE DE METTRE L'ACCENT SUR LE NUMÉRIQUE À L'ÉCOLE
Le président demande l'orientation de 30% des élèves issus du cycle fondamental vers le système professionnel, précisément dans les métiers du numérique - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 7 septembre 2020.
« Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Macky SALL, a présidé le Conseil des Ministres, le mercredi 07 octobre 2020, à 10 heures, au Palais de la République.
Le Chef de l’Etat a, à l’entame de sa communication, adressé ses chaleureuses félicitations au Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha MBACKE, et à la Communauté Mouride, suite à la bonne organisation des célébrations de la 126 ème édition du Grand Magal de Touba.
Le Président de la République, abordant la question de la préparation de la rentrée officielle des classes et de la consolidation des performances de notre système éducatif, a réitéré sa reconnaissance, son soutien et ses encouragements aux enseignants du Sénégal, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des Enseignant(e)s, ce 05 octobre.
Le Chef de l’Etat a, ensuite, salué l’engagement remarquable de la communauté éducative, particulièrement des enseignants, qui a permis de poursuivre les enseignements et apprentissages pour les élèves des classes d’examen durant la pandémie de la COVID - 19. Il s’est, à ce titre, félicité des résultats satisfaisants obtenus au Baccalauréat et au BFEM. Il a ainsi demandé au Gouvernement d’engager, sans délai, le processus d’orientation des nouveaux bacheliers dans les établissements d’enseignement supérieur.
Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, souligné la nécessité d’évaluer l’exécution intégrale des onze (11) décisions consensuelles de transformation du système d’enseignement supérieur et de recherche prises en août 2013. Il a également signalé l’urgence de veiller à : (i) l’actualisation de la carte scolaire par l’intégration de critères démographiques pertinents ; (ii) l’accélération de l’édification des centres de formation professionnelle prévus dans les départements.
Il a par ailleurs invité les ministres concernés à développer le numérique à l’école, à l’université et à orienter 30% des élèves issus du cycle fondamental vers le système professionnel, précisément dans les métiers du numérique.
Le Président de la République a, en outre, invité les ministres en charge de l’Education et de la formation professionnelle à entamer la finalisation des préparatifs de la prochaine rentrée scolaire en impliquant toute la communauté éducative, notamment les partenaires sociaux.
Le Président de la République, au sujet de la protection sociale à travers l’accentuation de la lutte préventive contre le cancer, a invité le Ministre de la Santé à soutenir le déploiement national de l’initiative « Octobre Rose ». Il a rappelé la nécessité de poursuivre la gratuité de la chimiothérapie pour ce qui concerne les cancers féminins et insisté sur la nécessité de veiller, dans le Plan d’investissement Santé 2020 - 2024, au renforcement significatif des équipements de dépistage des cancers et de radiothérapie. Il a, dans cet élan, demandé au Gouvernement d’accélérer la construction du Centre National d’Oncologie, à Diamniadio, en relation avec la coopération coréenne.
Le Chef de l’Etat, au titre de la modernisation des systèmes de transport pour renforcer la sécurité des voyageurs, a invité le Ministre des transports terrestres à intensifier, dans le consensus avec les acteurs, la réalisation des programmes de renouvellement des véhicules actuels de transports urbains et interurbains de voyageurs et de fret.
Il a aussi demandé le démarrage du transport ferroviaire sur l’axe Dakar-Tamba, à travers la remise en état des voies et la construction d’un terminal à conteneurs à Tambacounda.
Le Président de la République a, dans cette dynamique, demandé au Ministre de l’Economie maritime d’asseoir avec le Secteur privé, une réflexion stratégique en vue du développement systématique de projets de transports maritimes et fluviaux intérieurs rentables, dans la sûreté et la sécurité. Il a, en même temps, indiqué l’impératif d’appliquer un schéma de gestion durable du nouveau Port de Foundioungne- Ndakhonga, ainsi que des infrastructures publiques déjà réceptionnées par l’Etat.
Le Chef de l’Etat, a au titre du climat social, de la gestion et du suivi des affaires intérieures, demandé aux Ministres concernés de finaliser la réflexion sur la modernisation du Système national de Retraite entamée lors de la dernière Conférence sociale de 2017. Il a, notamment, invité le Ministre du Travail à lui faire parvenir une évaluation de la « Mensualisation des Pensions ».
Le Président de la République a, aussi, invité le Ministre de la Solidarité nationale, à finaliser le cadre juridique consensuel portant création d’un Registre National Unique (RNU), référence de ciblage des programmes et actions de protection sociale.
Le Chef de l’Etat a, enfin, demandé au Ministre de l’Environnement, en relation avec les ministres en charge de l’Industrie et des Mines, de faire observer par les entreprises, les dispositions pertinentes du Code de l’Environnement, en particulier celles relatives à la police de l’eau, au traitement des déchets industriels et au respect des normes en matière de pollution de l’air.
Le Président a clos sa communication en informant le Conseil sur son agenda International.
Au titre des Communications,
Le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République dans sa communication a rappelé les directives du Chef de l’Etat relatives à la nécessité de rendre opérationnelles les importantes infrastructures sportives et économiques déjà réalisées par l’Etat.
Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur l’exécution du budget 2020 et le projet de loi de finances pour l’année 2021, intégrant l’amortissement de la dette publique, à l’instar des années antérieures et élevant le budget à 4589,15 milliards FCFA, contre 4215, 2 milliards CFA en 2020, soit une hausse de 8,9% en valeur relative..
Le Ministre de la santé et de l’Action social a fait le point sur la gestion de la pandémie de la COVID-19.
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur la situation de la pluviométrie, le suivi des cultures et l’exportation des produits horticoles.
Le Ministre de l’Eau et de l'Assainissement a fait le point sur les travaux de maintenance du réseau d’alimentation en eau potable.
Le Ministre, en charge du suivi du PSE a rendu compte de la réunion tenue avec le Ministre de la Santé et de l’Action sociale, portant sur les réformes en vue dans le secteur de la santé.
Au titre des textes législatifs et réglementaires,
Le Conseil a examiné et adopté le projet de loi de finances pour l’année 2021. »
par l'éditorialiste de seneplus, Alymana Bathily
LES MICMACS DE LA CEDEAO
EXCLUSIF SENEPLUS - Si l'organisation ne fait pas preuve, face aux présidents guinéen et ivoirien, de la même détermination qu'au Mali, ce sera la preuve qu’elle se préoccupe plus des chefs d’Etat que des peuples
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 07/10/2020
La CEDEAO a fait preuve d’une extrême sévérité à l’égard du Mali, à la suite de l’intervention d’un groupe de jeunes officiers supérieurs le 18 aout 2020, qui a abouti à la démission du président Ibrahima Boubacar Keita.
Suspension du pays de l’organisation régionale et de l’Union Africaine, fermetures des frontières, suspension des liaisons aériennes et terrestres, interdiction de toute transaction financière avec l’extérieur par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, le Mali a été mis sous un embargo économique et commercial total. Ceci au nom du Protocole A/SP1§12/01 sur la démocratie et la bonne gouvernance additionnel au protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité et notamment de son article premier stipulant que « toute accession au pouvoir doit se faire à travers des élections libres, honnêtes, et transparentes » et que « tout changement anticonstitutionnel est interdit de même que tout mode non-démocratique d’accession ou de maintien au pouvoir. »
La CEDEAO exige ensuite de la junte qui a pris le pouvoir sous l’appellation de Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP), que son envoyé spécial le président Jonathan Goodluck rencontre le président déchu et que celui soit libéré, commande à la junte « d’engager une transition civile immédiatement, la mise ne place rapide d’un gouvernement pour préparer les élections législatives et présidentielle dans un délai de 12 mois. »
Craignant l’étranglement du pays, le CNSP cède sur à peu près tous ces points : le président IBK est libéré, de même que son fils pourtant accusé par la rumeur de graves malversations financières et politiques, la durée de la transition qu’il avait initialement voulu porter à 3 ans est ramenée à 18 mois, un président civil, Bah Ndaw et un Premier ministre en la personne de Moctar Ouane, sont rapidement désignés pour conduire le processus.
La CEDEAO exige ensuite et obtient que la vice-présidence de la transition attribuée au président du CNSP, le Colonel Assimi Goita, voit ses prérogatives réduites aux questions de défense et de sécurité et qu’il ne puisse en aucun cas remplacer le président de la transition.
La levée de l’embargo a été prononcée. La CEDEAO a-t-elle pour autant sauvé le Mali, renforcé la démocratie et la bonne gouvernance ?
Et la sécurité ?
L’incapacité de l’Etat à assurer la sécurité des personnes et des biens du fait de l’occupation de la ville de Kidal et d’une partie des régions du Nord par des forces armées djihadistes et des confrontations interethniques récurrentes dans les zones du centre, est le principal défi auquel le Mali fait face.
En fait, c’est la cause première de la crise que le Mali traverse depuis au moins une décennie.
« Le rétablissement et le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national » est d’ailleurs l’une des principales missions assignées aux autorités de transition par la Charte de la Transition élaborée à l’issue des « concertations nationales avec les différentes parties maliennes » et le CNSP, tenues du 10 au 12 septembre dernier.
Or l’intervention militaire française depuis 2012, sous la forme de opérations successives Serval puis Barkhane, puis de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies (MINUSMA) et d’autres forces étrangères alliées n’ont abouti qu’à une partition de fait du pays et à l’enlisement de la guerre.
Dès lors, la CEDEAO ne pourrait-elle pas intervenir au premier plan, au plan militaire et diplomatique ? En lieu et place de la France ? Ceci serait tout à fait dans l’esprit et la lettre du Protocole qui fonde son intervention au Mali.
Le Protocole contient à cet effet, des dispositions pertinentes notamment dans sa section V portant sur « le rôle de l’armée et des forces de sécurité dans la démocratie » et à travers l’article 24.1 spécifiant que « (la CEDEAO) devra initier des activités communes aux agences nationales des Etats membres chargées de prévenir et de combattre le terrorisme. »
Et la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger ?
Les Accords de paix avec les mouvements djihadistes et les indépendantistes Touaregs, de celui d’Ouagadougou en 2013 à celui d’Alger en 2015, se sont révélés inapplicables. Principalement parce que les indépendantistes Touaregs qui ne l’ont signé que sous la pression internationale, ne veulent rien de moins que la sécession de la région nord et son indépendance sous la forme d’un Etat dit de l’Azawad. Or les deux Etats garants de l’Accord, la France et l’Algérie, n’exercent aucune pression, ni militaire, ni diplomatique, sur les tenants de l’Azawad.
Une force armée de la CEDEAO pourrait, elle imposer un cessez le feu et s’assurer que le gouvernement de transition du Mali mettre en place effectivement le schéma d’une véritable décentralisation de l’Etat, susceptible de reconnaitre et de garantir la culture et les intérêts des communautés touareg.
La CEDEAO devrait tirer les leçons de la crise du Mali
Première leçon : il lui faudrait agir en amont, avant que les crises n’éclatent ! Et d’abord immédiatement et simultanément en Guinée et en Côte d’Ivoire.
Les partis politiques et les organisations de la société civile guinéenne ont par ailleurs fait état à plusieurs reprises, de faits de corruption, de trafics illicites et de blanchissement d’argent à l’encontre du président Condé et de son régime.
Face à cette situation, la CEDEAO s’est contenté jusque-là de « condamner fermement les violences », d’exprimer « sa compassion et sa solidarité aux familles éplorées » et de « réitérer sa disponibilité à faciliter le dialogue ». Rien de bien contraignant en somme.
En Côte d’Ivoire, l’annonce par le président Alassane Ouattara de sa candidature à un troisième mandat présidentiel, après l’interdiction de celle de Guillaume Soro contraint à l’exil et celle du président Laurent Gbagbo encore sous la contrainte de la CPI, a provoqué une levée de boucliers de toute l’opposition.
Le président Henri Konan Bédié s’est fait le porte-parole de toute l’opposition et appelle à la « désobéissance civile » pour empêcher la tenue de l’élection présidentielle annoncée pour le 31 Octobre 2020.
Il est donc urgent et impératif que la CEDEAO intervienne en Guinée et en Côte d’Ivoire. Au moins aussi énergiquement qu’au Mali.
En faisant notamment respecter les résolutions de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples à l’endroit de la Cour Constitutionnelle et de la Commission Electorale Indépendante de Côte d’Ivoire. En imposant au président Alpha Condé la médiation de la Communauté qui devait se tenir le 17 mars dernier et qu’il a refusé au dernier moment.
En demandant au président Alassane Ouattara de revoir la composition et les règles de fonctionnement de la Commission Electorale Indépendante et de permettre à ses opposants de participer à la compétition électorale.
Si la CEDEAO ne faisait pas preuve face aux présidents de la Guinée et de la Côte d’Ivoire de la même détermination qu’elle a eu face à la junte de Bamako, elle fera la preuve qu’elle se préoccupe plus du sort des chefs d’Etat que de celui des peuples.
ÉVITER DE FAIRE DE LA MAGISTRATURE UN ENJEU POLITIQUE
Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly, premier président de la Cour suprême, déplore les attaques dont est victime la justice sénégalaise depuis quelques temps y compris parfois « par ceux qui l’animent »
Le premier président de la Cour suprême, Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly, assure de sa détermination à "protéger le pouvoir judiciaire contre toute atteinte pouvant remettre en cause son indépendance et la dignité de ses membres’’, appelant les magistrats à leur obligation de réserve, l’exécutif au respect du principe de la séparation des pouvoirs tels qu’édicté par la Constitution.
"Je voudrais en appeler à la responsabilité de tous les acteurs de la justice et en particulier, à celle de tous les magistrats du siège et du parquet’’, écrit-il dans un communiqué, en évoquant les attaques que "depuis quelques temps" la justice subit selon lui "de toute part, y compris (de la part de) ceux qui l’animent’’.
Le ministre de la Justice, Me Malick Sall, avait été amené à saisir l’Inspection générale d’administration de la justice (IGAJ) pour enquêter sur les accusations de corruption portées par le juge Yaya Amadou Dia contre son supérieur hiérarchique et président de la Cour d’appel de Kaolack, Ousmane Kane.
Le premier a accusé le second d’avoir fait libérer une personne condamnée à perpétuité, une affaire qui a tenu plusieurs jours en haleine l’opinion publique, à travers les médias qui en avaient fait leur choux gras.
"Cela reflète un sentiment inhabituel de malaise qui peut porter atteinte au crédit de la justice, à son indépendance et à remettre en cause le principe de la séparation des pouvoirs’’, ajoute le premier président de la Cour suprême.
Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly cite le penseur français Montesquieu, considéré comme le père du principe de la séparation des pouvoirs pour conforter son propos.
"Les magistrats, comme le disait Montesquieu, incarnent la +puissance de juger+ et c’est pour cela, quel que soit leur rang ou grade, leur position ou privilège, ils sont soumis à une discipline et doivent avoir en bandoulière leur serment, et être astreints à la réserve qu’exige la dignité de la fonction’’, note-t-il.
Il n’est donc "pas tolérable, que par leurs comportements, les magistrats eux-mêmes, contribuent à semer le doute sur la crédibilité de l’institution judiciaire de nature à remettre en cause leur propre indépendance et celle de la justice’’, estime Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly.
Le premier président de la Cour suprême rappelle le principe de la séparation des pouvoirs édicté par la Constitution, par le biais d’un "système de collaboration des pouvoirs, ce qui donne la possibilité à l’exécutif de prendre des mesures qui concernent le fonctionnement du pouvoir judiciaire (...)’’.
Mais, signale-t-il, "cela ne doit pas être un moyen pour celui-ci de porter atteinte aux principes constitutionnels régissant l’organisation et le bon fonctionnement de la justice (l’indépendance de la justice, inamovibilité des magistrats du siège...)’’.
"Seul le respect de ces principes permet aux magistrats d’être les gardiens des droits et libertés définis par la Constitution et les lois’’, l’autorité exécutive, "garante du bon fonctionnement de toutes les institutions’’, ayant le devoir "de les respecter et de les faire respecter, en tout temps et en tout lieu’’.
"Dans un système de séparation des pouvoirs, reconnaître les attributs de chaque pouvoir est un gage de confiance’’, fait-il valoir, avant d’ajouter : "Autant je m’emploierai à protéger le pouvoir judiciaire contre toute atteinte pouvant remettre en cause son indépendance et la dignité de ses membres, autant j’exigerai de la part des magistrats un comportement exemplaire’’.
Selon le premier président de la Cour suprême, le pouvoir de discipline "est exercé exclusivement par le Conseil supérieur de la magistrature’’ (CSM), composé exclusivement de magistrat. Le ministre de la Justice, pour sa part, "ne dispose d’aucun pouvoir disciplinaire, même à l’égard des magistrats du parquet et ne peut que dénoncer au CSM les faits motivant les poursuites disciplinaires’’ qu’il peut être amené à engager, affirme Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly.
"Il (le ministre de la Justice) ne dispose pas de pouvoir pour décider du sort d’un magistrat qui est traduit devant le tribunal de ses pairs. D’ailleurs par le passé, des collègues qui ont été traduits devant cette instance sur dénonciation du garde des Sceaux, ont pu être relevés des poursuites’’, a-t-il souligné.
Et le premier président de la Cour suprême de conclure : "Il faut éviter de faire de la magistrature un enjeu politique. La figure du juge peut changer, comme la justice peut être marquée par des périodes d’incertitudes, mais aucun de nous n’a intérêt à fragiliser cette institution, sans laquelle, aucune République n’a de vertu et n’est viable’’.
Quelques semaines après l’affaire ayant opposé les juges Dia et Kane, l’Union des magistrats du Sénégal a fait une sortie publique pour apporter son soutien à son président, le juge Souleymane Téliko, convoqué par l’Inspection générale de l’administration de la justice, après des commentaires sur l’affaire Khalifa Sall, déjà jugée.
L’ancien maire de Dakar, considéré alors comme un potentiel adversaire de l’actuel chef de l’Etat Macky Sall en direction de la présidentielle de février 2019, avait été condamné pour escroquerie sur deniers publics.
Invité d’une émission radiophonique, le juge Téliko avait estimé que dans cette affaire, la présomption d’innocence de l’ancien maire de Dakar et les droits de sa défense ont été violés par la justice sénégalaise, ainsi que l’avait estimé la Cour de justice de la Cédéao, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
par Yoro Dia
POUR L'ÉMERGENCE, MACKY SALL PRÉFÈRE DENG À MAO
En annonçant dans son plan de relance, sa volonté d’enrichir le pays, le président opte pour le vice inhérent au capitalisme après des années de vertu socialiste qui n’a pas sorti les bénéficiaires des bourses familiales de la pauvreté
Le passé maoïste de Macky Sall est un secret de polichinelle. Etant donné qu’on n’oublie pas ses amours de jeunesse, on retrouve toujours des réminiscences de maoïsme dans les politiques de Macky Sall malgré un long compagnonnage avec Wade, le pape du libéralisme en Afrique. La politique de Macky Sall oscille entre les bourses familiales (du Maoïsme) et sa volonté «d’enrichir les paysans» et non plus seulement se contenter de «réduire la pauvreté» (doctrine de Deng Xiaoping). Sur la route de l’Emergence, l’histoire a montré qu’il est préférable d’avoir tort avec Deng Xiaoping, l’auteur des fameux slogans «qu’un chat soit noir ou blanc, l’essentiel est qu’il attrape des souris», et de «enrichissez-vous», plutôt que d’avoir raison avec Mao, dont le Grand bond en avant s’est révélé un grand bond en arrière, avec une famine qui causa des millions de morts. Deng a été le véritable artisan de l’émergence de la Chine, avec ses réformes qui ont permis de créer les conditions d’un enrichissement des Chinois, en lieu et place d’une pauvreté très démocratique. En cela, le meilleur arbitre entre Mao et Deng n’est pas Marx ou Lénine mais Winston Churchill, qui a dit : «Le vice inhérent au capitalisme consiste en une répartition inégale des richesses. La vertu inhérente au socialisme consiste en une égale répartition de la misère.»
En réformant la Chine pour l’ouvrir au marché, Deng a choisi le «vice inhérent» au capitalisme, qui fera émerger la Chine, plutôt que la «vertu inhérente» du socialisme de Mao, qui n’a fait que générer une pauvreté démocratique. En annonçant dans son plan de relance, sa volonté d’enrichir le pays et non plus se contenter de réduire la pauvreté (bourses familiales), Macky Sall opte lui aussi pour le vice inhérent au capitalisme après des années de vertu socialiste qui n’a pas sorti les bénéficiaires des bourses familiales de la pauvreté. Pour la petite histoire, Deng Xiaoping a décidé d’opter et d’imposer le vice inhérent du capitalisme en Chine après une visite à son ami Lee Kwan Yew de Singapour. Deng avait du mal à comprendre comment la petite île de Singapour, qui a été chassée de la Fédération de Malaisie pour vice de pauvreté, et qui n’était qu’un grand entrepôt pour la marine britannique, avait pu devenir si prospère alors que l’immense Chine restait immensément pauvre. Lee lui expliqua que Singapour était passé «du Tiers monde au 1er monde» grâce au libéralisme qui a enrichi l’île. De retour en Chine, Deng renonça à la vertu inhérente au socialisme (égale répartition de la misère) au profit du vice du capitalisme qui fera de la Chine la 2e économie du monde.
Au Sénégal, la volonté du Président Macky Sall de renoncer à la réduction de la pauvreté pour enrichir les paysans est aussi importante que le voyage de Deng à Singapour dans notre longue marche vers l’Emergence. Concomitamment aux paysans, il faut que le Président aide nos champions nationaux dans l’industrie, dans les technologies, dans les Btp… à s’enrichir, car l’émergence du Sénégal n’est rien d’autre que la somme des émergences de tous les secteurs. Ce que les leaders de Chine, de Malaisie et Singapour ont fait pour sortir leur pays du tiers monde pour les amener dans le 1er monde. Un leadership visionnaire et surtout courageux, est le premier prérequis pour l’Emergence. Ce courage est encore plus nécessaire chez nous, qui sommes une démocratie où nous avons l’impression qu’on refuse l’Emergence. Sinon, comment comprendre qu’on puisse s’opposer à la disparition des cars rapides, symboles du sous-développement et de l’incivisme qui lui est inhérent.
Tous les leaders qui ont amené leur pays vers l’Emergence n’ont pas cherché à être populaires mais ont choisi le sens de l’histoire. Et le sens de l’histoire pour nous autres Africains, consiste à quitter le mur des lamentations et à se lancer dans la bataille économique, qui a permis aux Chinois de mettre fin au péril jaune et à obliger le métro parisien à parler leur langue. Ce «vice inhérent» du capitalisme est le dénominateur commun de tous les pays développés et des pays émergents. Donc, au lieu de vouloir réinventer la roue ou de discuter du sexe des anges, économisons notre énergie et engageons-nous dans cette voie qui mène au «1er monde».
par Oumou Wane
AUX GRANDS MAUX, LES GRANDS MOYENS !
Les moyens consacrés par le gouvernement et le secteur privé dans ce plan de relance sont conséquents et se veulent à la hauteur des enjeux de notre développement
À l’heure actuelle, l’impact de la Covid-19 sur l’économie sénégalaise semble assez catastrophique. Selon le président lui-même, notre taux de croissance du PIB, initialement projeté à 6,8% pour 2020, pourrait chuter en dessous de 1% cette année. Mais Macky Sall est étonnamment optimiste. Concernant la situation économique, toujours selon ses propos le 29 septembre dernier, le Sénégal devrait retrouver le chemin de la croissance dès 2021 avec un bond de l’économie de 5,2 %, puis 7,2 % en 2022. Le taux de croissance pourrait, pour la première fois de l’histoire du pays, passer à deux chiffres en 2023, à 13,7 %. Ceci grâce à l’effet cumulé du plan de relance économique actuellement mis en place et de la mise en production des importants projets pétro-gaziers offshore.
Dans une crise de santé publique comme celle que nous traversons, il y a deux réactions possibles : la parole ou l’action.
La parole politique, tout comme le discours médiatique ambiant, non contents de miner la confiance des sénégalais en multipliant les communications anxiogènes, nous entrainent de la perte de confiance à la peur, qui comme chacun le sait est très mauvaise conseillère.
L’action de notre président est au contraire offensive et prospective. Il ne ménage pas ses efforts pour la relance de l’économie du pays, en mettant sur pied un plan de 26 milliards de dollars pour contrer les effets de la pandémie de coronavirus au Sénégal.
On l'attendait depuis des mois et il ne déçoit pas. Ce plan, inspiré par une logique économique rigoureuse et non par des considérations politiques est une réponse forte et même si le virus circule toujours, il est temps que le pays se tourne à nouveau vers l’avenir.
Les moyens consacrés par le gouvernement et le secteur privé dans ce plan de relance sont conséquents et se veulent à la hauteur des enjeux de notre développement. 26 milliards $ d'investissements pour relancer l'économie. L’agriculture, la santé, l’éducation… Accélérer la souveraineté alimentaire, la souveraineté sanitaire et pharmaceutique, l'industrialisation de l'économie, la transformation digitale de l'économie… À cela s’ajoutera la poursuite des grands projets infrastructurels du pays, et un renforcement des investissements dans les secteurs de l’industrie hôtelière, du tourisme et du logement.
Ce vaste programme d’investissement est de bon augure et nous redonne espoir pour retrouver la compétitivité, dans la cohésion sociale et territoriale. C’est un fort concours attendu des entreprises. Maintenant, les professionnels doivent jouer le jeu, prendre des jeunes sous leurs ailes, recruter des personnels qualifiés. L’Etat doit cependant payer les entrepreneurs pour faire repartir l’investissement et l’espoir. Les portes des magasins doivent s’ouvrir large en guise de bienvenue et dans le respect des règles sanitaires, les habitants doivent faire leur marché, notre pays attirer les touristes, pour ne pas que s’aggravent les souffrances humaines déjà causées par la crise.
Notre Etat est pleinement mobilisé pour faire face et protéger le pays des conséquences économiques et sociales de la crise de la Covid-19. Ceci pour nous permettre à tous de retrouver la croissance et la joie de vivre.
Pour le président Macky Sall « le moment est opportun pour passer de la défense à l’attaque pour retrouver une stratégie inclusive et participative ». Je ne doute pas qu’il veillera à ce que la dépense publique des 26 milliards du plan se fasse avec talent. Faisons lui confiance !
par Nioxor Tine
LA TRAHISON DES ÉLITES
Plutôt que d’exiger des comptes aux décideurs, certains préfèrent attendre l’élargissement du gouvernement, d’autres convoitent la station de chef de l’opposition, tandis que les plus impatients se voient promus "envoyés spéciaux"
Le Sénégal, à l’instar d’autres de la sous-région, traverse une période difficile marquée par une crise sanitaire de grande ampleur et de risques avérés de récession économique majeure, dont les masses laborieuses risquent de faire les frais. Au vu des événements qui rythment la vie de la nation, avec la perpétuation des atteintes aux libertés, de violation des droits de l’homme et de non-respect des normes de bonne gouvernance, on se demande si notre élite nationale a pris la pleine mesure de ces défis imminents.
En effet, face à ce tableau apocalyptique, des réformes profondes de la gouvernance politique, du mode de redistribution des richesses et de la vie démocratique devraient être à l’ordre du jour.
Nous prendrons comme exemple, les soubresauts qui agitent le secteur de la Justice, illustrés par la persécution, dont le président de l’Union des Magistrats du Sénégal (U.M.S) fait l’objet. Ils confirment ce que tous les citoyens sénégalais savaient déjà, à savoir l’absence d’indépendance du système judiciaire vis-à-vis de l’Exécutif, rendue plus ostensible par la "révolte des jeunes magistrats" symbolisée par la démission fracassante du juge Hamidou Dème, mais aussi par l’élection enthousiaste et consensuelle de Souleymane Téliko à la tête de l’UMS.
Tout le monde se rappelle des péripéties de la réforme de la Justice, avec les réticences de la tutelle à prendre en compte les observations de l’UMS sur l’âge de la retraite à 65 ans pour tous et la nomination du président de la Cour suprême pour une durée de cinq ans. Les mesures partiales finalement retenues visaient à renforcer la mainmise de l’Exécutif sur la magistrature, en octroyant à ses éléments les plus âgés et occupant des postes stratégiques, un allongement de l'âge de départ à la retraite, au-delà des élections de février 2019.
Résultats des courses : il ne fait l’objet d’aucun doute que le président Macky Sall doit sa réélection controversée non seulement à un processus électoral tronqué, mais aussi et surtout à la complicité de certains magistrats. En effet, ceux-ci ont, sous couvert de la loi, écarté plusieurs dizaines de candidats de l’opposition, soit par le biais de procès qualifiés d’irréguliers par la cour de justice de la CEDEAO ou par la commission des droits de l’homme de l’ONU ou en se servant de procédures opaques d’évaluation d’un parrainage injuste et truqué.
Pour apaiser la tension sociopolitique née de cette victoire aussi illégitime qu’usurpée, le président Sall fit miroiter un dialogue politique plus axé sur les habituelles préoccupations électoralistes de la classe politique que sur la nécessité incontournable d’une refondation institutionnelle véritable et de la satisfaction de la demande sociale.
Il est significatif, à cet égard, que les perspectives de renouveau politique ouvertes par les Assises Nationales fassent l’objet d’une omerta quasi-généralisée, mises à part des célébrations aussi trompeuses qu’épisodiques et soient désormais rangées aux oubliettes.
Sinon comment expliquer cette aggravation de la mal-gouvernance déjà dénoncée dans les précédents régimes ?
Par ailleurs, on observe un dépérissement de la vie politique, vidée de sa substance, sans pratiques nouvelles ni concepts novateurs mais caractérisée par une désespérante continuité dans l’application docile des directives maléfiques des puissances impérialistes, surtout de la France.
La grande majorité des corps dits intermédiaires (partis politiques, syndicats, organisations de la société civile, ... y compris certains regroupements religieux), ayant chacun, leur agenda propre, demeurent léthargiques et semblent cautionner ce statu quo lamentable. De fait, les luttes politiques demeurent désespérément électoralistes voire clientélistes et celles syndicales irrémédiablement corporatistes...
La plupart d’entre eux – à l’exception notable de certains activistes et maires, de FRAPP/France Dégage, de Y’en a marre, du C.R.D, de la LD-DEBOUT, de la coalition Jotna, etc. - restent indifférents aux scandales fonciers, à l’expropriation des terres paysannes, au déguerpissement des prolétaires civils et militaires, aux mystifications gouvernementales dans les politiques publiques de la Justice, de l’Hydraulique, de l’Assainissement, de la Santé et de l’École...
Plutôt que d’exiger des comptes aux décideurs, certains préfèrent attendre l’élargissement du gouvernement, d’autres convoitent la station de chef de l’opposition, tandis que les plus impatients se voient promus "envoyés spéciaux"...
Les rares récalcitrants sont emprisonnés à tout bout de champ, quand ils ne sont pas mis sous écoute ou enregistrés par des dauphins putatifs.
Autant dire que la galaxie apériste est en train de poser méthodiquement les jalons du troisième mandat, avec la complicité d’élites corrompues !
Mais le peuple ne le permettra pas !
33 NOUVEAUX CAS, BAISSE DRASTIQUE DES CAS GRAVES
Présentant le bilan épidémiologique du jour, il a indiqué que le pays déplore un nouveau décès, le premier depuis quatre jours
Dakar,7 sept(APS) - Trente-trois nouvelles contaminations au nouveau Coronavirus ont été détectées au cours des 24 dernières heures, a annoncé, ce mercredi, le porte-parole du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Dr El Hadj Mamadou Ndiaye.
"Sur 1.042 tests effectués, 33 sont revenus positifs, dont 10 cas contacts suivis, sept cas importés et 16 cas issus de la transmission communautaire’’, a précisé le Dr Ndiaye, directeur de la prévention.
Présentant le bilan épidémiologique du jour, il a indiqué que le pays déplore un nouveau décès, le premier depuis quatre jours.
Il a par ailleurs signalé que 62 patients ont été déclarés guéris, tandis que quatre cas graves sont toujours en réanimation.
Le Sénégal compte depuis le 2 mars, 15.174 cas positifs de Covid-19, dont 12.998 guéris, 313 décès et 1.862 sous traitement.
DÉCÈS D'AL FARUQ, UN JEUNE SLAMEUR QUI A MARQUÉ LES ESPRITS
Une flopée d’hommages a maquillé les réseaux sociaux, mardi, à l’annonce du brusque décès d'Abdourahmane Dabo. Le jeune artiste slameur n’a pourtant eu que 4 années de carrière au cours desquelles il a étoffé un beau palmarès
Une flopée d’hommages a maquillé les réseaux sociaux, hier mardi, à l’annonce du brusque décès de Abdourahmane Dabo alias «Al Faruq». Le jeune artiste slameur n’a pourtant eu que 4 années de carrière au cours desquelles il a étoffé un beau palmarès, marqué les esprits et conquis les cœurs.
En novembre 2018, à travers un post sur son compte officiel Twitter, le chef de l’État publiait le sacre du Sénégal au tout premier championnat d’Afrique de slam poésie, organisé au Tchad. Le président de la République félicitait «la performance de Abdourahmane Dabo» et voyait en sa «belle victoire» une consécration des jeunes talents sénégalais. Macky Sall et ce triomphe continental venaient de marquer le nom moins réputé d’un jeune homme qui vêtait déjà la toison de coqueluche dans l’univers slam du Sénégal. C’est pourtant un an plus tôt seulement que Al Farùq, de son nom d’artiste, avait fait ses débuts, avec son premier spectacle à la Place du Souvenir africain à Dakar, avec le collectif «Parlons Poésie».
Mais comme pour le destin des belles fleurs, Al Farùq et sa carrière n’auront pas longue. C’est hier matin, mardi, que le slameur a rendu l’âme. La consternation a été la chose la mieux partagée dans le milieu artistique et chez ses amis, sonnés par la brutalité de la funeste nouvelle. Son trait ingénieux et son fonds spirituel avaient amené le champion sénégalais de slam (avril 2018) à choisir le surnom saisissant d’Al Faruq, nom arabe qui identifie celui qui discerne le vrai du faux. «Cela définit aussi ma démarche artistique qui revient à retranscrire en slam la vérité de mon cœur sans être sourd à celle des autres, celle de la nature», nous expliquait le jeune homme, la vingtaine, membre du prestigieux «Club des amis du livre». Cette intelligence sensible, celui qui se fait également appeler «Slamory Touré» l’a cultivée dès son enfance, en sa Casamance natale.
Ses premiers écrits sont d’abord faits de psittacisme, et souvent de douce révolte. Il a voulu au début écrire comme Senghor, Char et Césaire. Ensuite, il finit par se révolter, et par se récolter comme il le disait lui-même et de semer son premier recueil de poèmes, «Déluge de l’esprit», en 2015. Il n’était pas encore question de slam, surtout avec son caractère de garçon introverti et réservé. Mais son engagement dans les mouvements associatifs parascolaires au Lycée Ahoune Sané de Bignona et au Lycée Moderne de Rufisque va essentiellement forger sa personnalité de rhéteur. Il n’était d’ailleurs pas question de partager ses poèmes, jusqu’à ce qu’il découvre le slam.
Très ancré dans ses racines casamançaises, le cofondateur de «Parlons poésie» s’inspire principalement du patrimoine culturel de son patelin, convoque les images et adages des chansons initiatiques des circoncis et puise au répertoire oral mandingue. L’assistant en Business management visitait tous les thèmes et sujets qui pouvaient embrasser ses ressentis, son intérêt et sa curiosité. Abdourahmane Dabo avait écourté ses études de géographe ruraliste en Master, à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. C’est aussi dans cette ville qu’il a découvert le slam, à travers les itinérances «Poètes en vadrouille». Il dirigeait, récemment, une boîte qui offre des services de voix-off, de rédaction publicitaire, de cinéma et d’écriture plaisante.
En 2019, il collabore avec l’Uemoa en animant des ateliers d’écriture et pour monter un spectacle pour des enfants de huit pays venus partager leurs rêves pour l’Afrique. Il initiera également un atelier qu’on pourrait dire de rééducation pour les pupilles de la Nation, qui ont perdu leurs parents dans le naufrage du bateau «Le Joola». Cela a d’ailleurs fait l’objet d’un de ses dernières publications sur son profil Facebook. Al Faruq devait représenter le Sénégal à la Coupe du monde de slam, à Paris, du 18 au 24 mai dernier, un événement compromis par la pandémie.
LE TÉMOIGNAGE DU MAGISTRAT CHEIKH ISSA SALL SUR LA POLÉMIQUE ENTRE SONKO ET MANSOUR FAYE
Cité comme celui qui a joué le rôle d’intermédiaire pour l’audience entre le leader de Pastef et le beau-frère du président, il brise le silence
Cité comme la personne qui a joué le rôle d’intermédiaire pour l’audience entre l’opposant Ousmane Sonko et le beau-frère du président, Mansour Faye, le magistrat Cheikh Issa Sall brise le silence. Dans cet entretien exclusif accordé au groupe E-Media, l’actuel Directeur général de l’Agence de développement municipale (ADM) livre sa part de vérité dans cette histoire qui nourrit la polémique, quelques heures après la divulgation d’un élément sonore faisant étant d’une conversation téléphonique récente entre Sonko et un témoin de l’audience.
LES CIRCONSTANCES DE L’AUDIENCE
« Depuis un certain temps, on cite mon nom dans cette affaire. Je suis un haut fonctionnaire. Je suis magistrat à la Cour des comptes. Lorsque le ministre Mansour Faye a déclaré qu’un haut magistrat était présent à cette audience, beaucoup ont pensé à moi. À l’époque, j’étais le Secrétaire général de la Délégation générale de la Protection sociale de la Solidarité nationale. Ousmane Sonko se trouve être mon ami et mon camarade de promotion.
Il m’avait sollicité pour une préoccupation qu’il avait et pour laquelle seul le président de la République pouvait faire quelque chose. Et pour voir le Président, il y a des chemins officiels et des raccourcis. J’ai voulu l’aider à voir rapidement le président de la République et on est passé par Mansour Faye qui était (à l’époque) le Délégué général de la Protection sociale et de la Solidarité nationale.
C’était en 2013. Mansour Faye l’avait reçu en ma présence. Il avait enregistré sa préoccupation qu’il avait transmise au président de la République mais qui, malheureusement, n’a pas été réglée. La préoccupation, il faut la demander à Ousmane Sonko. Je suis là pour apporter la vérité sur l’audience. »
LES RAISONS DE SA SORTIE
« Pour ce qui concerne l’audience, je peux confirmer qu’elle a bel et bien eu lieu dans les locaux de la Délégation générale de la Protection sociale et de la solidarité nationale en ma présence. Il y avait Ousmane Sonko et le ministre Mansour Faye. En quoi un citoyen qui a une préoccupation se met à refuser, à nier sa possibilité ou non d’être reçu par le président de la République tout en sachant que le président de la République, ce n’est pas le président de l’Alliance pour la République, ce n’est pas le président de Benno Bokk Yakkar ?
C’est le président de tous les Sénégalais. Il reçoit des lutteurs, des chanteurs, des chefs d’entreprise, etc. Donc un citoyen qui voudrait le voir doit pouvoir être honnête avec lui-même et dire : "qu’à un certain moment, j’ai essayé de voir Macky Sall et il y avait Mansour Faye qui était là pour me le faciliter". Il ne devait pas y avoir de polémique par rapport à cela. Par devoir de vérité, je me devais de venir dire, affirmer et confirmer que l’audience a bel et bien eu lieu ».
LA POLÉMIQUE
« La deuxième chose, c’est que je crois que dans ce pays-là, il faut qu’on arrête de terroriser intellectuellement les gens. Depuis le démarrage de l’affaire, sur les réseaux sociaux, beaucoup de responsables du Pastef se sont mis à m’insulter de manière extraordinaire simplement parce que j’étais le facilitateur de cette audience. Je crois que cette manière de faire de la politique doit être bannie et ce terrorisme doit être combattu par tout le monde.
Il n’existe pas au Sénégal des fonctionnaires vertueux parce qu’ils sont contre le pouvoir et des fonctionnaires malpropres parce que tout simplement ils sont avec le pouvoir. Je crois que cette distinction doit être également relativisée. Sonko je le connais bien. On a fréquenté ensemble l’ENA. Je ne crois pas parce qu’il est de l’opposition qu’il est meilleur que les hauts fonctionnaires qui ont choisi d’accompagner le président Macky Sall. Cela, ses partisans doivent le savoir et arrêter de terroriser les hauts fonctionnaires qui choisissent d’accompagner le pouvoir. »
L’ENREGISTREMENT SONORE
« À l’époque, Mansour Faye ne connaissait pas Sonko. Donc, la demande venait naturellement de Ousmane Sonko. Il faut que les gens soient honnêtes. Ce qu’il faut, c’est une honnêteté intellectuelle de tous les responsables politiques. Ousmane Sonko sait que l’audience a eu lieu. Pourquoi il ne doit pas être honnête avec lui-même et avec les Sénégalais pour reconnaitre que l’audience a eu lieu ?
Ce qui permet d’enterrer cette affaire, c’est que Ousmane Sonko reconnaisse que l’audience a bel et bien eu lieu. Il peut être mal à l’aise devant ses partisans mais ça ne lui coûte rien de reconnaitre cette audience.
À l’époque Ousmane Sonko n’était pas connu. Il n’avait pas d’aura donc, le déroulement de l’audience n’avait pas été enregistré. Mais il y a un élément sonore (récent) dans lequel Ousmane Sonko confirme l’audience. »