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13 septembre 2025
SI MACKY S’ENTÊTE, IL DEVRA PASSER SUR NOS CADAVRES
Le coordonnateur du mouvement « Y en a marre » est formel. Selon Aliou Sané, Macky Sall ne se présentera pas à la prochaine élection présidentielle, prévue en 2024.
Le coordonnateur du mouvement « Y en a marre » est formel. Selon Aliou Sané, Macky Sall ne se présentera pas à la prochaine élection présidentielle, prévue en 2024. « Macky Sall partira. Il est à son dernier mandat et partira », a déclaré Aliou Sané, sur RFM. Qui, très en verve, poursuit : « Il appartiendra maintenant au président de la République de choisir de quelle manière il partira. Il peut passer par la grande porte en faisant deux mandats et partir. Le cas échéant, son nom sera gravé dans les annales de l’histoire politique du Sénégal. Et s’il s’entête à se présenter pour une troisième fois, il va passer sur nos cadavres. Nous sommes déterminés à mener le combat jusqu’au bout ».
Cependant, Aliou Sané pense que la jeunesse africaine doit unir sa force pour lutter contre ce qu’il appelle la pandémie du troisième mandat. Laquelle, constate-t-il pour le regretter, est en train de saper la démocratie en Afrique. « Notre rôle c’est de se questionner sur la détermination et l’engagement des jeunes africains à lutter contre le problème des troisièmes mandats. Il faut en faire une cause commune afin de contraindre les dirigeants à s’éterniser au pouvoir », dit-il.
60 MILLIARDS SUPPLEMENTAIRES POUR FAIRE FACE AU COVID-19
D’après le porte-parole de la structure dirigée par le Général François Ndiaye, en plus du budget de 628 milliards F CFA initialement prévus, l’État a dépensé près de 60 milliards F CFA supplémentaires.
Le comité de suivi du fonds force Covid-19 a dépassé son budget initial. D’après le porte-parole de la structure dirigée par le Général François Ndiaye, en plus du budget de 628 milliards F CFA initialement prévus, l’État a dépensé près de 60 milliards F CFA supplémentaires.
Joint par iRadio, Momar Ndao, tirant le bilan financier de la première vague, ajoute qu’un réajustement budgétaire est possible à cause de la seconde vague.
"Le niveau d’exécution est de 109,4%. Donc, on a dépassé ce qui était prévu. A la date du 4 novembre, sur 628 milliards F CFA, de dépenses décaissables, on a un niveau d’exécution de 687,312 milliards, soit un taux de décaissement de 109,4%", détaille-t-il.
Poursuivant, le consumériste précise que les partenaires continuent la mobilisation. Ainsi, pour contrer la seconde vague, un réajustement budgétaire n’est pas à exclure, selon Momar Ndao. Qui explique : "si cela nécessite un réajustement budgétaire, cela va se faire mais je crois qu’aujourd’hui, le plus important, c’est comment faire pour faire face à la nécessité de résilience pour l’ensemble des domaines qui sont concernés notamment pour ce qui a trait aux différents piliers sur la santé, la résilience économique, etc."
Sur le soutien au secteur de la Santé, il souligne que "c’est plutôt au niveau des structures de santé que l’effort de prise en charge des malades va être fait davantage".
FEU VERT DES PARLEMENTAIRES FRANÇAIS À DES RESTITUTIONS CULTURELLES AU SÉNÉGAL ET AU BÉNIN
Le transfert au Bénin porte sur 26 pièces du "Trésor de Béhanzin" provenant du pillage du palais d'Abomey en 1892. Le Sénégal doit récupérer la pleine propriété d'un sabre et son fourreau attribués à El Hadj Omar Tall
Le Parlement a donné jeudi son feu vert à la restitution de statuettes pillées à l'époque coloniale au Bénin et d'un sabre à forte valeur historique au Sénégal.
Ces restitutions ont été approuvées par un vote définitif de l'Assemblée nationale (48 voix pour, aucune contre et deux abstentions), qui les entérine au nom du Parlement, le Sénat ayant refusé son accord.
Le transfert au Bénin porte sur 26 pièces du "Trésor de Béhanzin" provenant du pillage du palais d'Abomey en 1892.Elles sont aujourd'hui au musée du Quai Branly-Jacques Chirac à Paris.
Le Sénégal doit récupérer la pleine propriété d'un sabre et son fourreau attribués à El Hadj Omar Tall, grande figure militaire et religieuse ouest-africaine du XIXe siècle.
Détenu par le Musée de l'Armée à Paris, ce sabre est exposé à Dakar dans le cadre d'un prêt de longue durée.
Ces restitutions répondent à une volonté de refonder les relations culturelles avec l'Afrique exprimée par le président Emmanuel Macron en novembre 2017 à Ouagadougou.
Elles dérogent ponctuellement au caractère inaliénable des collections des musées nationaux français.
«LES ACCORDS DE PÊCHE NE DEVRAIENT PAS CONSTITUER DES PROBLEMES INSURMONTABLES»
Quand Ndiaga Guèye parle de pêche, mais surtout des accords de pêche avec l’Union Européenne, il évoque un dossier qu’il connaît sur le bout des doigts
C’est un homme presque dépité par l’actualité de la pêche qui s’est entretenu avec nous. Mais son amour pour un secteur dont il a une connaissance inégalable, mais surtout son patriotisme, malgré sa posture de fonctionnaire onusien de la FAO basé à Accra, imposent au Dr Ndiaga Guèye de briser le silence pour remettre les choses à leur place. Au cours d’un séjour à Dakar, ce fonctionnaire principal chargé des Pêches et de l’Aquaculture au Bureau régional de la FAO à Accra indique que le débat autour des accords de pêche est « surréaliste ». En effet, estime-t-il, « les accords de pêche ne devraient pas constituer des problèmes insurmontables ». Le Dr Guèye s’est aussi prononcé sur les orientations de la FAO dans le cadre de la crise du Covid-19.
La pêche aura marqué l’homme. A juste titre puisque la quasi-totalité de sa brillante carrière s’est déroulée au sein de l’administration des pêches du Sénégal. Une carrière qui a cumulé sur le plan national avec les fonctions de directeur des Pêches et de l’Aquaculture que le Dr Ndiaga Guèye a exercées pendant presque pendant 10 ans (de décembre 1993 à décembre 2004). Puis cap vers la FAO, notamment le bureau régional basé à Accra où il s’occupe des pêches et de l’aquaculture. Quand le Dr Ndiaga Guèye parle de pêche, mais surtout des accords de pêche avec l’Union Européenne, il évoque un dossier qu’il connaît sur le bout des doigts. Parce que, pendant 11 ans, il a été le négociateur en chef des premiers pourparlers en vue de la conclusion de ces accords. Les couloirs et bureaux du siège de l’UE à Bruxelles gardent encore les stigmates de négociations âpres, difficiles et longues dont « le seul but, c’était de défendre les intérêts du Sénégal. Durant ce temps-là, jamais je n’ai eu à jouir de mes frais de mission que je consacrais mon temps à faire des fax aux autorités de l’époque pour les informer de l’évolution des négociations. Je dépensais des fortunes dans l’envoi de fax » nous confie notre interlocuteur.
Evoquant l’actualité au Sénégal marquée notamment par les accords de pêche avec l’Union européenne, le Dr Ndiaga Guèye estime qu’il y a maldonne dans ce dossier. Avant de brandir un carton rouge en direction de tous les acteurs impliqués dans cette sérénade sans fin. « On peut dire qu’en eux-mêmes, les accords de pêche ne devraient pas constituer, au-delà d’enjeux géostratégiques extérieurs au secteur de la pêche, des problèmes insurmontables. Ils sont à considérer davantage comme un indicateur de la faiblesse du système d’aménagement et jouent, du fait de cette faiblesse, un rôle de facteur aggravant dans un système d’aménagement mal contrôlé et inefficient au regard des objectifs de conservation » estime Dr Ndiaga Guèye. Et l’ancien directeur national des Pêches d’expliquer que « le protocole prévoit des possibilités de pêche pour jusqu’à 28 thoniers senneurs congélateurs, 10 canneurs et 5 palangriers d’Espagne, de Portugal et de France, pour un tonnage de référence de 10 000 tonnes de thon par an. Il autorise également la capture de 1 750 tonnes de merlu noir par an pour deux chalutiers espagnols. La contrepartie financière annuelle de l’Union s’élève à 1,7 million d’EUR (1 milliard 117 millions de frs), dont 800 000 EUR (525 millions de frs) de droits d’accès aux eaux du Sénégal. Le solde de 900 000 EUR (591 millions de frs) correspond à un soutien sectoriel au développement de la politique de pêche du Sénégal, notamment par l’amélioration du contrôle de la pêche, le développement de la recherche et de la collecte de données dans le domaine de la pêche et la certification sanitaire des produits de la pêche. Le montant des redevances supplémentaires dues par les armateurs est estimé à 1,35 million d’EUR par an ».
Ces accords ne sont pas léonins
Ceux qui critiquent ont-ils regardé de près et bien compris le contenu de ces accords ? En tout cas, l’ancien patron des Pêches du Sénégal se démarque de ceux qui théorisent que les accords signés avec l’Union Européenne sont léonins. « La négociation des accords de pêche ne relève pas des sciences exactes. Même les points les plus anodins (exemple : détermination du maillage des filets) peuvent prendre des heures de discussions. La négociation est à la fois une question politique et diplomatique, économique et commerciale, mais aussi sociale et environnementale. La diversité des acteurs concernés, avec des logiques et des intérêts différents (mais pas toujours contradictoires), ajoute encore á la complexité de la question » théorise notre interlocuteur. A l’en croire, les fondements de ces accords partent très souvent de l’existence d’un surplus de stocks. « Les thonidés sont des espèces de poissons grands migrateurs qui voyagent dans tout l’Atlantique, en haute mer, mais aussi en passant par les Zones Economiques Exclusives des pays africains riverains de l’Atlantique [de l’Angola aux Canaries]. Ces thonidés sont gérés par la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique dont le Secrétaire Exécutif est un brillant cadre sénégalais, ancien Directeur des Pêches Maritimes. Le thon ne reste que 2 á 3 mois dans la ZEE sénégalaise. C’est aussi pour cette raison que la compensation pour un accord thonier est plus faible que pour un accord « mixte », où les bateaux européens viennent pêcher des ressources qui appartiennent au pays côtier » explique le Dr Guèye. D’ailleurs, soutient-il, « même s’il n’y avait pas d’accord avec le Sénégal, les bateaux européens continueraient à pêcher ce thon en dehors des eaux sénégalaises, lorsqu’il se trouve en haute mer ou dans les ZEE des pays voisins avec qui l’UE a un accord, et le Sénégal n’en retirerait aucune compensation financière ».
Pourquoi y a-t-il autant de bruit dans les Accords avec l’UE ?
Les accords signés entre les Etats africains et l’UE sont ceux qui ont fait et continuent de faire l’objet de la plupart des commentaires, analyses et souvent critiques des observateurs internationaux (Etats, ONG et autres institutions internationales). Ceci pour plusieurs raisons dont la plus évidente tient à la disponibilité de protocoles détaillés et la transparence obligée des intentions, discours et décisions qui engagent les institutions européennes, informe le Dr Guèye. L’ancien patron des Pêches ajoute qu’il en est ainsi « du fait également des ONG spécialisées à Bruxelles sur les politiques européennes de coopération et celles spécialisées et actives dans les pays africains et qui perçoivent les effets contradictoires de ces accords du point de vue notamment de la surexploitation des ressources halieutiques et dénoncent les conditions de négociation déséquilibrées. Enfin, du fait des organisations internationales qui régissent les échanges et qui dénoncent ces accords au titre des modalités de recouvrement qui, selon bien des commentaires et critiques, sont assimilables à des subventions au secteur privé européen ».
Les armateurs nationaux interpellés
Un armement national de thoniers transatlantiques peut-il survivre en restant confiné au Sénégal ? A cette question, l’expert de la FAO répond sans ambages : NON ! Et d’expliquer que « pour la transformation du poisson au Sénégal, ce n’est pas le désert quand même. Dans la sous-région, le Sénégal est certainement le pays lead quoiqu’il n’y a encore que des progrès à faire pour davantage domicilier la valeur ajoutée. En outre, il faut préciser qu’il y a une absence de moyens technologiques et/ou financiers pour exploiter ces stocks » souligne en conclusion le Dr Ndiaga Guèye.
LA SONACOS AVOUE SON ECHEC
Sur un objectif de collecte de 400.000 à 500.000 tonnes, la Sonacos (Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal) se retrouve avec seulement 3.000 mille tonnes d’arachide après trois semaines de campagne !
Alioune Badara DIALLO (Correspondant à Kaolack) |
Publication 17/12/2020
Sur un objectif de collecte de 400.000 à 500.000 tonnes, la Sonacos (Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal) se retrouve avec seulement 3.000 mille tonnes d’arachide après trois semaines de campagne ! Un échec assumé par l’huilier national qui parle de « campagne catastrophique » et annonce beaucoup de suppressions d’emplois dans ses unités industrielles à travers le pays. Cette situation s’explique par le fait que les producteurs continuent de céder leurs graines aux Chinois, même si ceux-ci ne payent plus que 275 francs le kilo contre 300 francs avant. Réduite à un rôle de spectatrice, la Sonacos dit craindre que le marché national soit inondé d’huiles importées, nuisible à la santé des consommateurs. Maigre consolation !
Ça s’annonce mal pour la Sonacos. Très mal d’ailleurs en ce sens que, dès le lancement officiel de la campagne de commercialisation de l’arachide il y a trois semaines, les producteurs avaient boycotté le prix au kg de la graine, fixé par les autorités à 250 francs, pour se tourner vers les exportateurs étrangers, notamment chinois, qui leur proposaient 300 frs le kilogramme. A C’était mal parti et tout le monde avait prédit l’échec de la Sonacos pour la raison bien simple que le paysan ne va jamais céder ses graines au moins offrant face à plus offrant qui, avantage supplémentaire, paye cash contrairement à la Sonacos. L’échec programmé de la Sonacos se précise après trois semaines de campagne de commercialisation. Une période durant laquelle les quantités collectées sont tout simplement ridicules. Par exemple, « l’unité industrielle du bassin arachidier s’est retrouvée avec seulement 170 tonnes » comme le confie le directeur de l’usine de Kaolack qui rappelle que « 43milliards de francs sont prévus pour l’achat de graines ». Autrement dit, les centres de réception de graine de la Sonacos sont quasi vides.
« Malgré la chute du prix du kg d’arachide de 300 à 275 frs, la Sonacos campe sur sa position… »
A noter que lors du démarrage de la campagne de commercialisation de l’arachide, les producteurs vendaient leurs graines à 300 francs le kilogramme et même à un prix supérieur selon les zones. Ne pouvant se lancer dans cette surenchère, la Sonacos s’en est tenue au prix officiel au grand bonheur des négociants chinois alors seuls sur le marché. Après plusieurs jours de campagne, les prix ont dévissé un peu pour passer de 300 à 275 francs. Malgré tout, la Sonacos, elle, est restée droit dans ses bottes en refusant de bouger d’un iota. En effet, selon le président de l’Association des agriculteurs du Saloum, « malgré la chute du prix du kg d’arachide de 300 à 275 frs, la Sonacos campe sur sa position de n’acheter qu’à 250 frs », a déploré Ibrahima Badiane. Selon lui, l’huilier national « devrait revoir sa copie pour entrer dans la vraie concurrence avec l’étranger sinon, elle va faire faillite puisque, avec ses échecs répétés dans la campagne de commercialisation, la société risque de sombrer ». Une attitude d’autant plus regrettable, selon notre interlocuteur, que les paysans préfèrent vendre à la Sonacos mais celle-ci fait une offre insuffisante. D’après M. Badiane, les autorités devraient protéger le patrimoine national qu’est la Sonacos en trouvant des solutions qui encourageraient les agriculteurs à traiter avec cette société.
Le directeur d’usine de Kaolack contredit les producteurs et annonce une importante perte d’emplois
Face aux allégations des producteurs qui soulignent la faible offre de la Sonacos, Cheikh Fall, directeur de l’usine de Kaolack, précise qu’en réalité, l’unité industrielle qu’il dirige achète le kg d’arachide à 276,5 francs. Et de détailler : « On achète à 250 frs, sans compter les 12 frs destinés au transport et enfin 14,5 francs pour la marge bénéficiaire ». Cela dit, le patron de l’unité industrielle de Kaolack prédit une perte d’emplois que le déficit de graines va provoquer. Il explique que beaucoup d’emplois seront perdus cette saison puisque la société emploie des saisonniers en fonction du volume de travail. Or, du fait de la très faible quantité de graines collectées, explique Cheikh Fall, « on n’a pas pris beaucoup de saisonniers ». Par ailleurs, pour justifier plus ou moins le choix des agriculteurs, le patron de l’usine de Lyndiane estime que « si les Chinois parviennent à amasser autant de graines au détriment des industries locales, c’est du fait de la dérégulation du marché en ce sens que les concurrents étrangers s’approvisionnent dans les champs alors que la Sonacos n’a pas cette autorisation du fait de la législation que viole la concurrence ». Donc, conclut-il, il faut que l’Etat place la Sonacos sur le même pied que les concurrents en mettant en place des garde-fous pour une concurrence saine.
Sonacos : « Le marché ne sera pas bien approvisionné en huiles de qualité et c’est une menace pour la santé publique »
Sa matière première étant l’arachide, la Sonacos explique qu’elle aura du mal à assurer sa production annuelle avec ce déficit en graines. Ses dirigeants insistent sur la mauvaise qualité de l’huile qui sera importée pour approvisionner le marché national car « elle est dangereuse pour la santé mais ce qui est sûr c’est que les importateurs vont en profiter pour inonder le marché de produits nuisibles pour la santé ».
Avec les 335 tonnes seulement réceptionnées au lundi 14 décembre, Ndiaga Wade, le directeur de l’usine de Diourbel, juge « catastrophique » cette saison
D’après le directeur de l’usine de Diourbel, jusqu’à lundi dernier, c’est-à-dire le 14 décembre 2020, la Sonacos n’avait réceptionné que 335 tonnes, soit 19 camions. Selon Bamba Diouf, sept camions étaient en cours de déchargement au moment où il nous livrait ces chiffres, ce qui portait le tonnage à plus de 335 tonnes. En tout état de cause, M. Diouf juge d’ores et déjà catastrophique cette campagne a mi-parcours puisque « normalement, 50 camions devraient décharger par jour. A noter qu’à Ziguinchor, la campagne n’a commencé que théoriquement en ce sens que cette zone réceptionne des graines à cycle long dont la récolte commence fin décembre-début janvier, comme l’explique le directeur de l’usine de la Sonacos de Ziguinchor, Ndiaga Wade. Sans surprise, il indique donc qu’« aucun camion n’a pour l’heure était enregistré chez nous. Par contre, à Kolda il y a des camions qui ont commencé à décharger des graines mais il ne s’agit pas de grandes quantités et je ne dispose pas de chiffres exacts ».
Direction générale de la Sonacos : « Ça va mal avec 3 mille tonnes collectées … L’émigration clandestine est causée par la mort des usines »
D’après la direction générale de la Sonacos, au regard des indicateurs qui font état de 3 mille tonnes au niveau national, ca va mal car la société a un objectif qui varie entre 400.000 et 500.000 tonnes selon les financements disponibles. Et si la saison dernière s’était soldée par un échec, ça va être pire cette année estime-t-on. Selon la direction générale de la Sonacos, si les producteurs locaux n’arrêtent pas de vendre leurs graines aux étrangers, cela risque de menacer « le capital semencier du pays du moment qu’en dehors de la quantité importante écoulée chaque année, les Chinois n’achètent que des graines de qualité supérieure de graine contrairement à la Sonacos qui, selon ses besoins en production, différents les uns des autre, achète toutes les graines quelle que soit leur qualité ». Mezza voce on explique au niveau de l’huilier national que si les jeunes prennent le chemin de l’Europe, c’est parce qu’au Sénégal il y a peu d’usines qui fonctionnent. Histoire d’attirer l’attention sur la nécessité de protéger la Sonacos qui possède cinq unités industrielles employant des milliers de salariés et de saisonniers…
«IL FAUT JOUER AVEC LE VIRUS»
C’est au tour de Djibril Wade, vice-président de la Ligue Sénégalaise de Football Professionnel (Lsfp) de monter au créneau pour s’opposer à la décision de l’Etat.
La sortie du président de la Fédération Sénégalaise de Football (Fsf), Augustin Senghor, contre l’interdiction de la pratique du sport dans les stades, n’a pas eu l’effet escompté. Pour amener l’Etat à revoir sa copie, la Ligue Sénégalaise de Football Professionnel (Lsfp) compte se réunir ce lundi pour prendre les décisions nécessaires pour une éventuelle reprise du championnat sénégalais. Cette nouvelle a été annoncée par le président de Niary Tally, Djibril Wade qui n’exclut pas l’idée de jouer avec le virus.
La décision du ministre de l’Intérieur interdisant la pratique du sport dans les stades n’est pas du goût des acteurs du football sénégalais. Ainsi, après la sortie du président de la Fédération Sénégalaise de Football, c’est au tour de Djibril Wade, vice-président de la Ligue Sénégalaise de Football Professionnel (Lsfp) de monter au créneau pour s’opposer à la décision de l’Etat.
En attendant la réunion du bureau exécutif de la Fsf vendredi et celle de la Lsfp lundi, le président de Niary Tally recommande la reprise du championnat, peu importe la manière. «Les clubs sont d’accord avec le discours du président de la Fédération Sénégalaise de Football, Augustin Senghor. C’est une sortie à laquelle adhèrent tous les présidents de clubs à l’unanimité. On doit être en mesure de jouer. Comme l’a dit le président de la République, il faut vivre avec le virus. La position de Niary Tally est la mienne, donc il faut jouer avec le virus», a soutenu Djibril Wade.
En dépit de la situation actuelle du pays marquée par la recrudescence des cas positifs de Covid 19, le président deNgb estime que les équipes sont capables de prendre les mesures nécessaires pour une reprise prévue le 2 janvier. « Il faut prendre les mesures qu’il faut. Avec l’équipe nationale du Sénégal, les mesures ont été respectées de même qu’avec le Jaraaf et Teungueth pour leurs compétitions en terre africaine. Je pense qu’on peut le faire aussi en championnat sénégalais. En plus, les joueurs ne vont pas respecter la distanciation physique dans leur foyer, même si on leur fait des tests», a-t-il ajouté.
Avec les difficultés financières que traversent les clubs, le vice-président de la Lsfp invite l’Etat à prendre en charge les tests. «On ne peut pas nous demander de faire des tests. Les marchés et les lieux religieux regorgent de monde. Pour jouer un match, il faut 22 joueurs et trois arbitres alors qu’au marché, il y a beaucoup de monde. Je pense qu’on peut jouer à huis clos ou essayer de faire comme les Européens. Mais si on nous oblige à faire des tests, il faut que l’Etat les prenne en charge», a indiqué le président de Niary Tally. Depuis l’arrêt de la ligue 1 sénégalaise, les équipes sont confrontées à de nombreuses difficultés. Aujourd’hui, avec la décision du ministre Antoine Félix Diome d’interdire la pratique de sports dans les stades, les présidents de clubs ne savent plus où donner de la tête. «Cette situation est plus qu’un handicap pour les équipes. Donc, si on reste deux saisons sans jouer, elle va s’empirer. On est en train de se serrer la ceinture. Les présidents souffrent, mais ce sont les joueurs qui seront les plus impactés. Heureusement que la Fédération a subventionné les clubs. Nous attendons toujours l’enveloppe de l’Etat et aujourd’hui, il nous interdit de jouer. C’est grave. La mesure du ministère de l’Intérieur ne doit pas concerner le football et le sport collectif organisé en général», a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, le sort réservé aux deux équipes (Jaraaf de Dakar et Teungueth Fc) qui représentent le Sénégal en compétition africaine n’enchante guère Djibril Wade qui crie au scandale. «La situation est catastrophique pour Jaraaf et Teungueth FC. On ne peut pas demander des résultats à ces deux équipes, et en retour leur interdire de s'entraîner ou de jouer le championnat. Elles ne sont pas à l’aise quoi qu’on puisse dire. Et elles ne sont pas dans de bonnes conditions. Elles ont réussi à passer pour le second tour, donc il faut mettre tous les atouts de leur côté pour qu’elles puissent accéder à la phase de poule», clame Monsieur Wade.
MATAR BA DONNE DES ASSURANCES
En attendant que des mesures soient prises, le ministre Matar Bâ se dit affecté par la situation que vit le monde du sport. Toutefois, le patron du sport sénégalais souligne que des discussions seront entamées dans les plus brefs délais avec les ministres de l’Intérieur et de la Santé, pour voir dans quelles mesures reprendre progressivement la pratique du sport. «Les responsables de fédérations et de groupements de sportifs sont inquiets, et cela se comprend. Mais qu’ils nous laissent entamer, dans la grande sérénité, les échanges afin de trouver une plage de convergence pour une pratique régulée et contrôlée du sport», dit le ministre. Malgré les assurances du ministre Matar Bâ, les acteurs du football ou de la lutte ne savent pas exactement quand les compétitions vont débuter.
Par Malick DIAGNE
DAKAR VILLE ETERNELLE !!!
Au réveil, comme de coutume, j’ai jeté un coup d’œil sur les unes des journaux sénégalais et le titre de l’un d’entre eux a eu un effet hallucinant chez moi : le Soleil du lundi 14 décembre 2020: « La ville de Dakar n’a pas sa raison d’être »
Par où commencer ? Tant les souvenirs, les images et les symboles se bousculent dans ma tête. Au réveil, comme de coutume, j’ai jeté un coup d’œil sur les unes des journaux sénégalais et le titre de l’un d’entre eux a eu un effet hallucinant chez moi : le Soleil du lundi 14 décembre 2020: « La ville de Dakar n’a pas sa raison d’être ». Finalement 2020 aura été horrible jusqu’au bout ; on risque de voir notre belle ville de Dakar en bonne place dans la liste de ses interminables victimes. Revenu de ma torpeur matinale, bien des minutes après avec l’espoir que le journaliste aurait mal rapporté le propos d’un ministre de la république, les souvenirs de mes multiples pérégrinations dans le monde reviennent les uns sur les autres. D’un pays à l’autre, d’une ville capitale à une bourgade provinciale, le même mot-émerveillement revenait : vous êtes de Dakar ? Ah, quelle belle ville ?
Ou encore la fascination pour cette emblématique capitale africaine, cette ville carte postale à l’histoire bien chargée qui fait rêver plus d’un à travers le monde, et dont une amie congolaise de Paris me disait que même le ciel et l’océan y sont tout le temps bleus. Oui cette cité historiquement très chargée depuis les premiers de pêcheurs lébous jusqu’à cette mégapole tentaculaire qu’elle est devenue qui attire encore des milliers de nationaux et d’expatriés à la recherche d’un cadre de vie moderne ou d’une subsistance honorable. Cette ville dont mon employeur d’alors, durant mes années estudiantines à Paris, dit garder des souvenirs de prime enfance tenaces avec les effluves et senteurs de mille une choses typiquement africaines qui sont restés à jamais ancrées dans son âme de bébé d’un couple de coopérants français. Oui Dakar, cette ville riche historiquement, grande démographiquement mais surtout immense symboliquement ! On me dit qu’un ministre a péremptoirement déclaré qu’elle n’a pas sa raison d’être.
Les mots me manquent pour qualifier ce propos erratique de quels que bords qu’on veuille le prendre. Irresponsable, l’on va sûrement dire. On est habitué depuis quelques années de la part de nos hommes politiques de propos inappropriés, pour ne pas dire incongrus. Mais dans ce cas d’espèce, la dose me semble trop forte pour justifier un projet politicien, de toutes les façons appelé à entrer dans les mauvaises pages de histoire du Sénégal. On peut certes se rappeler de l’épisode du transfert de la capitale de Saint-Louis à Dakar que beaucoup de nos compatriotes saint-louisiens ont mal vécu, mais avec le temps la plaie semble s’être progressivement refermée. Par contre, pour ce cas d’annonce d’un projet aussi lourd en termes de déstructuration de notre mode d’urbanité, de notre existence et notre ouverture dans le monde en tant que pays, un procédé ne pouvait être plus irresponsable pour un ministre de la république de tenir un tel propos. Impertinent, l’on me dira certainement. Qu’est-ce qui pourrait justifier la liquidation (c’est bien de cela qu’il va s’agir avec ces bas calculs électoralistes) de Dakar, cette grande métropole ouest africaine, cette belle capitale africaine, cette belle ville mondialisée (siège ou résidence multiples organismes internationaux ou panafricains), cette plaque-tournante centre d’affaires, cette cité mondialement convoitée tant par sa position géostratégique que par la culture d’hospitalité et de savoir-vivre de ses habitants, ce cadre historique de bouillonnement culturel et intellectuel (hôte deux festivals mondiaux des arts nègres, d’innombrables manifestations scientifiques et artistiques) ?
Il ne pourrait y avoir de raisons valables pour faire disparaitre Dakar, en tant qu’entité urbaine, dans le concert mondial des villes historiques comme Paris, New-York, Londres,Tokyo, Lagos, Casablanca, Berlin (Ich bin ein Berliner avait génialement dit Kennedy le 26 juin 1963 pour défendre un mode de vie occidental menacé par certaines velléités de la guerre froide). Je pourrais aujourd’hui dire je suis Dakarois. Oui ! D’adoption certes, mais de cœur véritablement pour y avoir passé mes meilleures années de jeunesse bercées par les rythmes d’un mbalax naissant sous les baguettes magistrales de Youssou (Ndakarou) et d’Oumar (Djaraf et Jeanne d’Arc) ; les plus anciens me diront certainement de Star Band, de Baobab, d’Etoile de Dakar, de Laye Mboup, j’en passe. Qui pourrait comprendre que Dakar comme ville ne pourra plus être citée à côté de Libreville, de Brazzaville, de Bamako, de Conakry, ces villes, certes coloniales en grande partie (comme la double ville cruelle de Mongo Béti avec un versant aisé et policé et un autre pauvre et mal loti) ? Qui pourrait imaginer que cette ville fétiche de notre pays, qui est même devenue une marque jusqu’aux Andes d’Amériques (Le Dakar cette course automobile mondialement connue et courue maintenant expatriée dans les déserts d’Arabie et d’Amérique Latine), devra laisser la place à de minuscules entités municipales où de petites gens se mettront à jouer les magistrats pour des populations confinées (le mot est de mode) dans des horizons obstrués par la boulimie foncière d’une catégorie vorace d’hommes d’affaires plus affreux qu’entreprenants.
Au lieu de se battre pour davantage positionner Dakar comme vitrine d’une Afrique qui gagne en demandant le rapatriement de sa course mythique, en travaillant par exemple pour l’organisation dans le futur des JO à Dakar (rêve de grandeur vous me direz mais c’est à la mesure a contrario de la grossièreté du projet de démantèlement de notre ville phare). Crime de lèse-majesté ! L’on me dira aussi sûrement. Qui pourrait concevoir le Sénégal, sans sa majestueuse ville jonchée dans sa presqu’île pour défier l’avenir et qui a fini d’engloutir tout sur son trajet d’éclosion en tant que mégapole. Dakar est peut-être sale, mais Dakar est l’emblème de l’urbanité à la sénégalaise qui est un héritage assumé de la rencontre de trois grandes civilisations : négro-africaine, arabo-musulmane et occidentalo-chrétienne. Qui oserait demain imaginer le Sénégal sans Dakar et sa ville ? Dakar sans son hôtel de ville, sans son Sandaga, sans son marché Kermel ?
Dakar, cité à la fois aimée et rejetée, apaisante avec son océan et étouffante avec ses interminables embouteillages ou sa pollution, accueillante avec ses innombrables facettes de capitale de la Teranga et inaccessible avec un coût de vie hors de portée de la majorité des Sénégalais. Comment pourrait-on expliquer aux Dakarois qu’ils ne seront plus administrés comme les Parisiens, comme les New-Yorkais, comme les Londoniens, comme les Berlinois, comme les Kinois. Ou pour rester dans la comparaison, qui oserait dire aux Parisiens que Paris avec sa Tour Eiffel n’a plus sa raison d’être, aux Londoniens que Londres avec son Tower Bridge est une aberration urbaine, aux New-yorkais que New York avec sa Statue de la Liberté n’est qu’une incongruité administrative ? Aberrant donc ! M’affirmera-t-on énergiquement. Car plus fort encore est le symbole de Dakar. Par le symbole Dakar est certainement plus connu que le pays dont il est la capitale.
Son histoire d’ancienne capitale de l’AOF en fait un exemple unique de monument et de mémoire pour l’Afrique et sa diaspora (un clin d’oeil pour Gorée la petite sœur bien protégée) ; sa position géostratégique en fait un haut lieu de la mondialisation et une porte d’entrée imprenable pour l’Afrique. Ses infrastructures construites depuis la période coloniale (je ne dédouane aucunement le projet funeste que fut la colonisation) et renforcées sous Wade et Macky en font un centre de rencontres et d’échanges majeurs en Afrique à côté de Lagos, d’Abidjan, Jobourg, d’Addis-Abeba. Comment pourrait-on penser l’unité et la stabilité du Sénégal, sans cette ville poumon qui accueille tant bien que mal, héberge vaille que vaille, éduque laborieusement, urbanise à-tout-va des milliers de Sénégalais et d’Africains à la recherche d’une vie meilleure. Si demain Dakar est administrativement charcutée, que Dieu nous en préserve ! Quelle est la ville qui va jouer ce rôle de cité fétiche d’un peuple, uni dans la diversité et la Teranga, ouvert aux réalités d’ailleurs et ancré dans ses valeurs ancestrales ?
Quelle est la cité qui pourrait accueillir indistinctement, comme le foisonnement des minarets et des clochers d’églises le démontre, toutes les croyances du monde ? Quel est le centre urbain qui aurait la capacité de faire vibrer à l’unisson ce pays aux réalités culturelles, ethniques et religieuses diverses et variées ? Quel centre des affaires pourrait suppléer Dakar, la majestueuse, dans son rôle de couveuse infatigable de PME et de siège régionale de grandes multinationales ou d’ONG transnationales ? Qu’est-ce qu’on dira aux Boys Dakar, comme ces Titi parisiens, qui sont très prompts à brandir leur urbanité bien particulière ? Qu’est-ce qui va continuer à réunir les multiples penc lébous qui essayent tant bien que mal de rester les gardiens du temple ?
Cette ville qui devait pour beaucoup d’aspects entrer dans le patrimoine mondial de l’UNESCO, l’on me dit qu’un ministre la considère comme une réalité obsolète au point que l’on doit la ranger dans l’arrière-cour de notre histoire. Qui est finalement ce Monsieur pour oser proférer une telle infamie ? Oui ! C’est bien d’infamie qu’il s’agit.
Dire que «Dakar n’a plus sa raison d’être », de surcroit dans le Quotidien national, c’est aller au-delà de l’acceptable pour un jeune pays comme le nôtre. Plus que jamais le Sénégal a besoin de sa capitale, puissante et rayonnante, en mesure de rivaliser avec les grandes capitales du monde. Pour de basses vaticinations politiciennes, l’on ose s’attaquer à cette vitrine de notre jeune nation ; cette ville emblématique d’Afrique, cette cité historique et tolérante, ce haut lieu du multiculturalisme où musulmans, chrétiens, adeptes de toutes sortes de croyances se côtoient dans la paix. Cette ville où l’urbanité à l’africaine se réinvente quotidiennement, qui ose l’attaquer aussi brutalement ?
En tout cas l’histoire retiendra celui qui sous son magister cette cité de Dial Diop, de Lamine Gueye, d’Iba Mar DIOP,de Docteur Samba Gueye, de Mamadou Marème Diop, d’Adja Arame Diène, d’Aboul Karim Bourgi (la preuve de son cosmopolitisme avant l’heure), devrait subir ce sort funeste qu’on veuille lui réserver pour de bas calculs électoralistes, la répétition n’est pas de trop. Moi, en tant que Dakarois, d’adoption assumée, originaire d’un village du Kayor dans le Département de Tivaouane qui s’appelle Ndomor, j’aurais lancé ce cris détresse et un slogan de ralliement: DAKAR L’ETERNELLE ! TOUCHE PAS A MON DAKAR. Qui la touche me touche au plus profond de moi. A bon entendeur salut !
Malick DIAGNE
Chef du Département de Philosophie, Université Cheikh Anta Diop de Dakar
«LES DIFFERENTS CHEFS RELIGIEUX DU PAYS DOIVENT ATTAQUER CE PROBLEME DANS SES DETAILS»
Face à la propagation des «nouveaux messies», des mesures doivent être prises selon l’imam Ahmadou Makhtar KANTE
«Les textes nous apprennent que ce n’est pas la première fois qu’on assiste à des situations pareilles. Ces pratiques ont toujours existé et les gens qui le font sont sous l’emprise de Satan. Pire, le Prophète avait annoncé la venue de l’anti christ qui représente le paroxysme du mal. Il affirme que ce dernier ira au-delà de la prophétie en s’autoproclamant Dieu lui-même. C’est donc dire que plus on tendra vers la fin du monde, plus des cas similaires seront fréquents. Même du temps du Prophète, il y a une femme qui le faisait. Cette pratique existe dans beaucoup de pays également.».
«Si vous prenez par exemple des pays où l’Islam a une véritable assise, ou même dans des Etats islamiques tels que l’Arabie Saoudite, l’Iran ou l’Irak, des pratiques de ce genre sont tout de suite maîtrisées. Parce qu’ils ont de grands érudits mais en plus, l’Etat ne tolère pas que des gens parlent au nom de l’Islam. Alors que dans un pays comme le Sénégal qui est un pays laïc, où chacun a la liberté de dire ou penser ce qu’il veut, des pratiques de ce genre vont toujours exister. Par ailleurs, il faut souligner que les cas nous viennent souvent de certaines contrées éloignées de la capitale, comme l’histoire de Al Hassan Bâ qui a été tué par son fils». «Au Sénégal, il faut dénoncer aussi le silence des autorités religieuses face à la déliquescence des mœurs et autres dérapages touchant la religion. Les oulémas doivent prendre leurs responsabilités, surtout que ces pratiques sont de plus en plus fréquentes.
L’on se rappelle l’histoire de Zahmane et d’Omar Diop. Mais rendons grâce à Dieu que leur histoire ait été un court métrage. Les gens n’ont pas la même appréhension du texte et la même maîtrise du savoir. Certaines dérives, par contre, n’ont pas pour nom méconnaissance des textes, mais plutôt la recherche de profit. On ne peut pas exiger aux 95% des sénégalais de maîtriser les textes, mais c’est de la responsabilité des oulémas de dire ce qu’il y a dans les textes. L’Islam nous dit clairement que le Prophète Mouhamed (Psl) est le dernier Prophète et le Coran est le dernier livre révélé. Ce sont les différents chefs religieux du pays qui doivent attaquer ce problème dans ses détails pour que les musulmans sachent qu’il est de la responsabilité de chacun d’agir».
CORONAVIRUS, L'AFRIQUE S'ARME CONTRE LA DEUXIÈME VAGUE
A ce jour, le tableau de l'épidémie sur le continent reste contrasté.Les nouveaux cas augmentent en Afrique de l'Est, du Nord et en Afrique australe mais ils ont plutôt tendance à baisser en Afrique de l'Ouest et du centre
Relativement épargnée jusqu'ici par la pandémie, l'Afrique s'arme contre une seconde vague de Covid-19, qui force les pays les plus touchés du continent de plus d'1,2 milliard d'habitants à revenir vers des mesures sanitaires strictes.
Sur les autoroutes sud-africaines qui filent vers les plages du sud-est, des milliers de voitures se sont agglutinées ces derniers jours: la période coïncide avec le début de l'été et les grandes vacances dans cette partie du monde.
Mais dans ces zones touristiques où le virus se propage déjà avec une rapidité inquiétante, pas de longues journées sur la plage cette année: fermetures ponctuelles, limitation des rassemblements et couvre-feu élargi, le pays africain le plus touché par le virus avec près de 900.000 cas a redonné un tour de vis aux restrictions sanitaires.
A ce jour, le tableau de l'épidémie sur le continent reste contrasté.Les nouveaux cas augmentent en Afrique de l'Est, du Nord et en Afrique australe mais ils ont plutôt tendance à baisser en Afrique de l'Ouest et du centre, selon le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) de l'Union africaine.
En Tunisie, vingt personnes meurent du virus chaque jour actuellement, alors que la première vague n'avait fait que 50 morts.Dans la médina de Tunis, désertée des touristes, des commerçants tentent de se reconvertir en sandwicheries pour la clientèle locale.
Dans l'est du continent, en Ouganda, toutes les régions sont touchées. Le Rwanda voisin a enregistré presque autant de nouveaux cas en décembre (722), que depuis le début de la pandémie (797).
- "Troisième vague" -
Bars et boîtes de nuit y sont fermés depuis mars.Sous le coup d'une lourde amende pour avoir enfreint la règle, un propriétaire de bar à Kigali raconte à l'AFP avoir tout perdu: "Il y avait des clients en train de boire, les policiers nous ont forcés à fermer".
Au Kenya, où une seconde vague dès septembre a conduit à maintenir un couvre-feu et les écoles fermées, certains professionnels de santé attendent déjà "la troisième vague".
Depuis plusieurs semaines, le CDC et l'OMS appellent à se préparer à une deuxième vague "inéluctable" en Afrique, dans le sillon de l'Europe.
Apparue sur le continent il y a neuf mois, l'épidémie n'a toutefois pas été aussi dévastatrice que redouté, dans une région pauvre et largement dépourvue de structures sanitaires.
L'Afrique enregistre 2,4 millions de cas, selon un comptage réalisé par l'AFP, soit seulement 3,6% du total mondial.Et plus de 57.000 morts, soit moins que la France seule (59.072).
Si le faible niveau de dépistage peut remettre en cause la fiabilité des statistiques, aucun pays n'a observé de pic de surmortalité qui serait le signe d'une propagation du virus passée sous les radars.
Population jeune, immunité croisée due à de précédentes épidémies: les experts n'ont encore que des hypothèses pour expliquer cette évolution inattendue de la pandémie en Afrique.
- "Revers de la médaille" -
Les mesures draconiennes et précoces prises par la plupart des Etats africains y sont aussi sans doute pour quelque chose.Avec un revers de la médaille, car les conséquences sociales et économiques du confinement ont été désastreuses pour les économies les plus fragiles.
C'est aussi pour ces raisons que dans les pays africains où les stigmates du Covid sont devenus moins visibles, la vie s'est empressée de reprendre son cours, ignorant largement tout geste barrière.
Au Cameroun (centre), où le Championnat d'Afrique des nations (CHAN) se tiendra en janvier, le gouvernement envisage une ouverture partielle des stades. En Guinée équatoriale, les boîtes de nuit sont les derniers lieux encore fermés.
Et les autorités sénégalaises font face à des appels à protester contre les restrictions.
"D'une manière générale, le virus continue de progresser en Afrique", avertit Isabelle Defourny, directrice des opérations chez Médecins sans frontières (MSF).
L'ONG a observé une recrudescence dans les capitales, mais aussi des cas dans des zones rurales jusqu'ici épargnées, notamment au Tchad.
"On voit aussi une augmentation des cas sévères qui nécessitent de l'oxygène, notamment à Bamako, ce n'était pas le cas lors de la première vague", souligne Mme Defourny.
Et la bataille des pays africains pour l'accès aux vaccins est loin d'être gagnée. Le coût est estimé à près de 4,7 milliards d'euros et seul un quart des pays du continent disposent des ressources nécessaires, selon l'OMS.
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QUE RESTE T-IL DES REVOLTES POPULAIRES EN TUNISIE ?
Il y a dix ans, le monde arabe allait vivre une série de révoltes populaires improbables, un puissant souffle de liberté qui dura des mois, avant des lendemains qui déchantent
Il y a dix ans, le monde arabe allait vivre une série de révoltes populaires improbables, un puissant souffle de liberté qui dura des mois, avant des lendemains qui déchantent. Un événement historique qui a durablement bouleversé la région.
Popularisés et référencés dans les livres d'histoire sous le nom de "Printemps arabes", les soulèvements de la fin d'année 2010 ont conduit à des résultats disparates, souvent décevants : nombre de pays sont dans une situation pire qu'aux premiers jours de ces révoltes.
De la Tunisie au Yémen en passant par l'Égypte, la Libye ou la Syrie, les manifestations populaires, massives, ont été suivies au mieux de réformes précaires, au pire d'un retour à un ordre autoritaire, voire à d'interminables conflits armés.
Malgré ces revers, la flamme de ce mouvement pro-démocratie ne s'est pas éteinte, comme en témoigne la deuxième série de soulèvements huit ans plus tard au Soudan, en Algérie, en Irak, au Liban.
L'acte désespéré de Mohamed Bouazizi
Quelque chose "dans la réalité narrative" de la région a changé, estime Lina Mounzer, auteure et traductrice libanaise dont l'histoire s'est aussi tissée en Égypte et en Syrie.
"Je ne sais pas ce qu'il y a de plus émouvant ou de plus noble qu'un peuple qui réclame une vie digne, d'une seule et même voix", clame-t-elle. "Ça prouve que c'est possible, que les gens peuvent se révolter contre les pires despotes, qu'il y a assez de courage […] pour faire face à des armées entières."
Tout commence le 17 décembre 2010, lorsqu'un jeune vendeur ambulant, Mohamed Bouazizi, excédé par le harcèlement policier, s'immole par le feu devant le gouvernorat de la petite ville défavorisée de Sidi Bouzid, dans le centre de la Tunisie.
Le geste de ce jeune diplômé n'est pas une première, mais son acte désespéré libère une rage jamais vue en Tunisie. Son sort tragique se répand sur les réseaux sociaux naissants. Mohamed Bouazizi décède de ses blessures le 4 janvier 2011, alors que la contestation contre le régime du président tunisien Zine el Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis vingt-trois ans, s'est étendue comme une traînée de poudre.
Révolution tunisienne : dix ans après, la désillusion des habitants
Dix jours plus tard, Ben Ali devient le premier despote arabe contraint de fuir sous la pression de la rue. Exilé en Arabie saoudite, il y mourra dans l'indifférence en 2019. Dans les semaines suivant sa chute, des manifestations pro-démocratie éclatent en Égypte, en Libye, au Yémen...
À partir du 25 janvier, la rage exprimée dans les rues du Caire, la plus grande ville arabe, donne au phénomène le nom de "Printemps arabe". Le monde regarde, interloqué, tandis que des centaines de milliers de personnes défilent pour exiger le départ du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 1981.
L'espoir et l'euphorie renvoyés par ces images relayées en boucle sur les chaînes d'informations chassent un temps le fatalisme de la vie politique du Moyen-Orient. Tout devient possible.
"Dégage!"
D'inspiration tunisienne, une interjection – "Dégage!" ("irhal!") – et un slogan – "Le peuple veut la chute du régime" ("Al-chaab yourid iskat al-nidham") – déferlent un peu partout, renforçant le sentiment d'une destinée régionale commune.
Dix ans après, retour à Sidi Bouzid, épicentre de la révolution tunisienne Ces paroles résument le puissant désir de changement et de liberté parmi des dizaines de millions d'Arabes. C'est le cri d'une génération qui ignorait jusque-là ses propres capacités. Érigé en incantation à force d'être répété, il libère un temps les peuples de leurs peurs.
Un nouveau paradigme émerge au Moyen-Orient, basé sur une prise de conscience collective que les tyrans ne sont pas invincibles et que les changements peuvent venir de l'intérieur, et pas seulement du jeu géopolitique mondial.
Lina Mounzer se souvient des premiers jours de ces révoltes qui ont brisé le sentiment de "défaite arabe" ayant pesé sur deux générations après la mort de l'Égyptien Gamal Abdel Nasser et de son projet nationaliste panarabe.
"La nuit où Moubarak est tombé, j'ai pleuré de joie. Je n'arrivais pas à croire que le peuple égyptien pouvait être aussi courageux et beau. Cela ressemblait à l'aube d'une nouvelle ère", se souvient l'auteure. "Et puis, la Syrie. Si j'étais heureuse pour l'Égypte, surprise par l'Égypte, j'étais en extase pour la Syrie."
"Hiver arabe"
Outre Ben Ali et Moubarak, le Printemps arabe a permis de renverser Mouammar Kadhafi en Libye, Ali Abdallah Saleh au Yémen puis, huit ans plus tard, Omar el-Béchir au Soudan. Cinq dictateurs et cent quarante-six années de règne au total.
Durant les premiers mois de ce chamboule-tout historique, l'effet domino paraît aussi inéluctable que les autocrates arabes semblaient intouchables.
Mais le "Printemps" tant attendu fera long feu. Ironie de l'histoire, l'expression "Printemps arabe", apparue fin janvier 2011, n'a été que rarement utilisée dans les pays de la région, où les termes "soulèvement" et "révolution" ont été préférés.
Cette expression a en tout cas vite donné lieu à une expression inverse, mise en avant dans l'ouvrage de l'Américain Noah Feldman : "Arab Winter" ("L'hiver arabe"). À l'exception de la Tunisie, le vide créé par la chute de régimes vilipendés n'a pas été comblé par les réformes démocratiques réclamées par la rue. Pire, il a parfois donné lieu à des conflits armés.
En Égypte, l'élection en 2012 de Mohamed Morsi, un islamiste dont le programme se heurte à l'opposition farouche d'une partie des contestataires, ouvre la voie à son renversement, l'année suivante, par l'armée. Et à une répression sanglante.
Le maréchal Abdel Fattah al-Sissi rétablit un régime au moins aussi autoritaire que celui de Moubarak, s'érigeant en rempart contre l'islamisme sous l'œil bienveillant d'un Occident déboussolé et dépassé.
À Bahreïn, seule monarchie du Golfe à avoir connu des manifestations de masse en 2011, le soulèvement a été brutalement réprimé avec le soutien de l'Arabie saoudite, qui pour sa part n'a pas hésité à distribuer de l'argent en masse à sa population pour éviter une contagion.
À l'autre bout de la région, les premières manifestations en Algérie, pays meurtri par la guerre civile, n'ont pas pris – son heure viendra en 2019. Au Maroc, le mouvement du 20-Février 2011 a été réduit au silence par des réformes cosmétiques et une sourde répression judiciaire.
En Libye, les révolutionnaires se sont divisés en une myriade de groupes dans un pays plus que jamais fragmenté et sujet aux ingérences étrangères. Le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, s'est engouffré dans un conflit civil aux ramifications régionales.
En Syrie, "c'est votre tour, Docteur"
Mais la tombe du Printemps arabe restera la Syrie, où les manifestations pro-démocratie ont mué en un impitoyable conflit. "C'est votre tour, Docteur", écrivent en mars 2011 des adolescents de Deraa, sur un mur de cette ville du sud de la Syrie, en référence au président syrien Bachar al-Assad, ophtalmologue formé au Royaume-Uni.
Vœu pieux : Assad restera le domino qui ne tombe pas, au prix d'une lutte sans merci, sauvant ainsi sa peau aux dépens de plus de 380 000 morts et de millions de déplacés.
"Je suis fier de ce que nous avons fait à l'époque, mais je n'aurais jamais pensé que nous en arriverions là, que le régime nous détruirait comme ça", déclarait en 2018 à l'AFP un des graffeurs de Deraa, Mouawiya Sayasina.
Ici, la tournure des événements et l'inaction internationale ouvrent les portes d'un autre enfer : la répression sans fin, la haine confessionnelle qui se répand, un terreau où les jihadistes de Syrie et d'ailleurs prospèrent. L'expansion des jihadistes atteint son point d'orgue avec la proclamation en 2014 par le groupe État islamique (EI) d'un "califat" à cheval entre la Syrie et l'Irak, presque aussi vaste que la Grande-Bretagne.
La violence extrême des exactions, propagées sur les réseaux sociaux, la capacité de l'EI à attirer des milliers de combattants d'Europe et d'ailleurs et les vagues d'attentats dans le monde entier ont fini d'éteindre en Occident le regard enthousiaste des débuts.
L'attention du monde se focalise sur la lutte antiterroriste plutôt que sur la fin de régimes autocratiques qui ne tardent pas opportunément à se présenter, de nouveau, comme le dernier rempart contre l'islamisme radical.
Deuxième vague de manifestations en 2018
Depuis 2018, une deuxième vague de manifestations contre les pouvoirs en place au Soudan, en Algérie, en Irak et au Liban a ravivé les espoirs et semblé prouver la pérennité de l'esprit de 2011 au sein de la jeunesse arabe.
Pour Arshin Adib-Moghaddam, basé en Grande-Bretagne où il est professeur à la London School of Oriental and African Studies, le feu couve toujours sous les cendres et les revendications initiales "déborderont à la prochaine occasion comme un tsunami politique". "Les habitants de la région ont établi de nouveaux critères […] de gouvernance". "Tout État qui n'intègre pas cette nouvelle réalité est forcément confronté [à la menace d'un nouveau soulèvement]", ajoute-t-il.
Des changements irréversibles creusent leur sillon.
C'est la perception des dirigeants, du monde mais aussi de soi-même qui a changé à jamais, selon Lina Mounzer.
"Nous avons vécu si longtemps dans un monde qui a essayé de nous inculquer l'idée que le collectif était suspect et qu'individualisme était synonyme de liberté. Ce n'est pas le cas", dit-elle. "C'est ce que le Printemps arabe, à ses débuts idéalistes, non seulement nous a appris mais confirmé […]. Ce que nous faisons avec cette leçon – l'enterrer ou bâtir dessus – reste à voir".
La Tunisie, "exception du phénomène régional qu'elle a engendré"
À ce titre, la "Révolution du jasmin" en Tunisie, bien que tourmentée, reste l'histoire à succès. L'effusion de sang et les profondes divisions y ont été contenues, le mouvement d'inspiration islamiste Ennahdha, principale force politique du pays, a privilégié le consensus pour mener la transition.
"Contrastant avec l'échec en Égypte et le désastre en Syrie, la Tunisie apparaît comme l'exception du phénomène régional qu'elle a engendré", écrit Noah Feldman dans "L'hiver arabe".
Mais, là aussi, l'histoire reste inachevée et pour les 11 millions de Tunisiens, les dividendes de la révolte ne sont pas au rendez-vous.
Près de là où tout a commencé, en face de la place centrale de Sidi Bouzid où une sculpture de la charrette de Mohamed Bouazizi a été érigée, Achref Ajmi, 21 ans, exprime son désenchantement.
Ben Ali est parti, le pays est resté debout, mais la situation économique, un des principaux catalyseurs de la révolte, reste médiocre, note-t-il. "Le slogan de la révolution était "travail, liberté, dignité". Nous n'avons rien vu de cela". "Il n'y a pas d'emplois".