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2 juillet 2025
LIBERATION DE SOPHIE PETRONIN
Après plus de 1 380 jours de détention, l'otage Sophie Pétronin est enfin libre. La septuagénaire française a été libérée au Mali, a-t-on appris jeudi 8 septembre.
L'humanitaire française Sophie Pétronin, enlevée au Mali en décembre 2016, a été libérée après plus de 1 380 jours de détention.
Après plus de 1 380 jours de détention, l'otage Sophie Pétronin est enfin libre. La septuagénaire française a été libérée au Mali, a-t-on appris jeudi 8 septembre. Le week-end dernier, plus d'une centaine de jihadistes condamnés ou présumés ont été libérés dans le pays dans le cadre de négociations en vue de la libération de la dernière otage française dans le monde, ainsi que de celle de Soumaïla Cissé, figure politique d'envergure nationale.
Détenue depuis quatre ans
Sophie Pétronin, qui dirigeait une petite ONG franco-suisse venant en aide aux enfants souffrant de malnutrition, a été enlevée le 24 décembre 2016 à Gao, dans le nord du Mali, et était détenue par le Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans (GSIM), lié à Al-Qaïda.
Elle est apparue dans des vidéos diffusées en 2017 et 2018 par le GSIM. La dernière vidéo où elle apparaissait avait été reçue mi-juin 2018. Elle la montre très fatiguée, le visage émacié, en appelant au président français Emmanuel Macron, estimant que le chef de l'État l'avait "oubliée".
Le fils de Sophie Pétronin, Sébastien Chadaud-Pétronin, qui interpellait régulièrement les autorités françaises, avait estimé, en mai 2019, que sa mère était "sacrifiée" par le refus, selon lui, de la France de négocier avec les ravisseurs. "La volonté [d'Emmanuel Macron] ne suffit pas, maintenant il faut des actes", avait-il affirmé à l'époque sur France Info.
Sa famille avait annoncé, le 1er avril 2020, que le gouvernement lui avait transmis une preuve de vie récente.
Soumaïla Cissé, ancien chef de l'opposition parlementaire et deuxième à trois reprises de l'élection présidentielle, avait pour sa part été kidnappé le 25 mars, alors qu'il était en campagne pour les législatives dans son fief électoral de Niafounké, dans la région de Tombouctou, au nord-ouest du Mali.
NAYE BATHILY PROMUE AU SEIN DE LA BANQUE MONDIALE
La Sénégalaise, diplômée de l’Université Harvard, est désormais responsable des affaires externes de la région Afrique centrale et de l'Ouest, pour l'institution de Bretton Woods
Nayé Bathily est depuis le 6 octobre dernier, la Manager des affaires externes de la région Afrique centrale et de l'Ouest de la Banque mondiale. Elle devra à ce titre s’occuper entre autres, de la communication, de la gestion des risques, des stratégies d'engagement des partenaires de la banque dans la région et de la collaboration avec les unités corporatives, selon le communiqué de nomination. Elle prend fonction le 15 novembre prochain.
Depuis son arrivée à la Banque mondiale en 2000, la diplômée de la Kennedy School of Government de l’Université Harvard, a occupé divers postes. Elle dirigeait jusqu’à ses nouvelles fonctions au sein de l’institution de Bretton Woods, les activités de plaidoyer et de sensibilisation auprès des parlementaires du monde. Elle a par ailleurs contribué à la création du réseau parlementaire sur la Banque mondiale et le FMI, une plateforme pour le dialogue politique sur les questions de développement.
GORÉE VA ROUVRIR SAMEDI AUX VISITEURS
La réouverture sera progressive, à raison de huit navettes de chaloupe par jour, au lieu de 12 autrefois. La fermeture de l'île l'a longtemps préservée de la pandémie, jusqu'au premier cas rapporté fin août. En tout, trois cas ont été recensés à ce jour
Gorée, île symbole de la traite négrière au large de Dakar et destination prisée des touristes, rouvre samedi aux visiteurs après des mois d'une fermeture imposée par le covid-19 qui a sévèrement affecté l'activité économique, a indiqué la municipalité jeudi.
"Les modalités, les conditions sont validées", a dit à l'AFP Mamadu Adama Diop, chef de cabinet du maire de l'île, Augustin Senghor. "Samedi, ça repart", a-t-il ajouté.Cette réouverture est assortie de mesures comme le port obligatoire du masque dans la chaloupe qui transporte et ramène les visiteurs, mais aussi sur l'île, y compris à l'extérieur, a-t-il dit. La réouverture sera progressive, à raison de huit navettes de chaloupe par jour, au lieu de 12 autrefois, a-t-il précisé.
Gorée, à quelques kilomètres au large de la capitale sénégalaise, était fermée aux visiteurs depuis le premier cas de contamination déclaré au Sénégal le 2 mars. Seuls ses quelque 2.000 habitants répartis sur 28 hectares étaient autorisés à prendre les bateaux qui desservent l'île et assurent son approvisionnement. Lieu de mémoire inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco comme "symbole de l'exploitation humaine", mais aussi site pittoresque sur l'Atlantique, Gorée, d'où sont partis pendant plusieurs siècles des esclaves africains vers les Amériques, attire habituellement des foules de visiteurs. Elle a durement souffert de la fermeture. Nombre d'habitants de Gorée travaillent sur le continent. D'autres gagnent leur vie sur place, essentiellement du tourisme et de ses dérivés. La Maison des esclaves, le Musée historique et le Musée de la mer, "les restaurants, tout était fermé. On fonctionnait à 0%", a dit le chef de cabinet.
La fermeture de l'île aux visiteurs l'a longtemps préservée de la pandémie, jusqu'au premier cas rapporté fin août. En tout, trois cas ont été recensés à ce jour, a-t-il dit.Le gouvernement sénégalais s'enorgueillit prudemment de l'efficacité de sa riposte à la pandémie.
Le pays a déclaré officiellement 15.190 cas et 313 morts.Fin septembre, c'est la liaison maritime entre Dakar et la Casamance, dans le sud du pays, qui avait repris.
558 PERSONNES ARRÊTÉES A TOUBA
Après le grand Magal de Touba, l’heure est à l’évaluation. Et la Police nationale n’a pas perdu de temps pour donner son bilan après qu’elle avait mise sur place un plan d’opération dénommé « Magal ak Karangué ».
Après le grand Magal de Touba, l’heure est à l’évaluation. Et la Police nationale n’a pas perdu de temps pour donner son bilan après qu’elle avait mise sur place un plan d’opération dénommé « Magal ak Karangué ». Un plan qui, selon le Bureau des Relations publiques de la Police nationale, a permis de mobiliser 2093 policiers, 83 véhicules et 20 motos. Lesquels ont permis aux limiers de couvrir les zones de Touba, Mbacké et Diourbel.
« L’opération a été axée principalement sur deux piliers. Il s’agissait d’une part, de lutter contre la délinquance par la création de postes avancés pour rapprocher la police des fidèles et la mise en place de systèmes de patrouilles permettant de mieux investir les zones criminogènes et d’autre part, de réguler la circulation en privilégiant la fluidité, en interdisant aux véhicules hippomobiles d’emprunter les voies goudronnées et en créant une zone piétonne tout autour de la grande mosquée. À cela s’ajoute une forte présence policière au niveau des ronds-points, intersections et carrefours pour faciliter la mobilité et la mise en place de services d’ordre au niveau des domiciles des autorités religieuses », lit-on dans le communiqué.
En effet, force est de constater que les policiers n’ont pas chômé durant tout le Magal. Pour cause, ils ont interpellé 558 personnes pour diverses infractions. Le Magal célébré dans un contexte particulier à cause de la maladie du coronavirus, les talibés ont été invités à respecter les mesures barrières surtout le port obligatoire du masque pour éviter ma propagation du virus. Mais certains ont foulé aux pieds cette mesure. D’autant que 45 personnes ont été interpellées pour non port de masque. Les individus qui ont été arrêtés pour vérification d’identité caracolent en tête. Ils sont au nombre de 157 là où 32 personnes ont été arrêtées pour les infractions de détention, usage, offre et cession de chanvre indien. À cela s’ajoute 39 personnes qui sont mis aux arrêts pour détention et usage de produits cellulosiques.
VOL, IVRESSE, FAUX BILLETS, VIOL... DIVERS DÉLITS ET CRIMES ENREGISTRÉS
En outre, 20 personnes ont été arrêtées pour vagabondage, 47 pour ivresse publique manifeste, 26 pour vol, flagrants délits de vol, 4 pour tentative de vol, 1 pour viol sur mineure, 1 pour délit de fuite, 1 pour détention de faux billet de banque, 16 pour jeu de hasard, 22 pour rixe sur la voie publique, 2 pour abus de confiance, 1 pour escroquerie au visa, 2 pour coups et blessures volontaires, 19 pour nécessité d’enquête, 2 pour violence à ascendant, 2 pour homicide involontaire par accident de la circulation routière, 13 pour détention d’objet de provenance douteuse, 4 pour rébellion et outrage à agent, (02) pour usurpation de fonction.
Par ailleurs, les opérations menées par la police ont permis de saisir 8,790 kilogrammes de chanvre indien. En sus, 419 pièces ont été saisies, 21 véhicules mis en fourrière et 109 motos immobilisées. Pour ce qui est des accidents de la circulation, la police en a dénombré 42 dont 11 corporels, 28 dégâts matériels et 3 mortels.
VIDEO
DE MALHEUREUX FEUILLETONS POUR LA JUSTICE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le bras de fer entre l'UMS et le ministre Malick Sall fait suite à une autre affaire encore plus grave opposant de hauts magistrats. La justice est-elle dévoyée ? Entretien avec Aliou Diouf, chroniqueur judiciaire à e-média
Accusations, contre-accusations sur fond de corruption avec parfois des relents politiques. Depuis quelques semaines, la justice sénégalaise est l'objet d'un spectacle assez déplorable et préjudiciable à l'honorabilité de ses acteurs.
Le chroniqueur judiciaire, Aliou Diouf, fait une analyse de la situation au micro de Boubacar Badji.
ALERTE SUR L’AMPLEUR DES MALADIES CARDIOVASCULAIRES
Les maladies cardiovasculaires entraînent chaque année la mort de deux Sénégalais sur 10, déclarent les médecins Ann Aerts et Babacar Guèye
Dakar, 8 oct (APS) – Les maladies cardiovasculaires entraînent chaque année la mort de deux Sénégalais sur 10, déclarent les médecins Ann Aerts et Babacar Guèye, dans une tribune parvenue à l’APS.
‘’Au Sénégal, les maladies cardiovasculaires représentent un problème majeur de santé publique où environ deux personnes sur 10 en meurent chaque année’’, écrivent-ils.
Ils ajoutent que ces maladies sont causées par des changements dans le mode de vie, des habitudes alimentaires tels que l’augmentation des apports caloriques, des aliments riches en lipides et en sel, le surpoids, l’obésité, la diminution des activités physiques quotidiennes ou une hausse de la sédentarité.
L’absence de ‘’directives nationales de prise en charge, un faible niveau des activités de prévention primaire, un défaut d’implication de la communauté et une irrégularité de la disponibilité des médicaments pour traiter les maladies cardiovasculaires’’ font également partie des causes, selon Mme Aerts, directrice de la Fondation Novartis, et M. Guèye, chef de mission et directeur pays (Sénégal) d’IntraHealth International, une organisation américaine dont le but est l’‘’amélioration de la qualité des soins de santé’’.
Par définition, les maladies cardiovasculaires regroupent l’ensemble des maladies du cœur et des vaisseaux sanguins. Elles sont dominées par l’hypertension artérielle, les accidents vasculaires cérébraux et les cardiopathies ischémiques.
En 2015, une enquête menée par le ministère sénégalais de la Santé et de l’Action sociale avait révélé que la prévalence de l’hypertension était de 29,8% chez les personnes de 18 à 65 ans, que seuls 46% étaient conscients de leur statut et 17% sous traitement.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde, causant un décès sur trois. ‘’On estime qu’elles causent près de 18 millions de décès par an dans le monde. Les pays à revenu faible ou intermédiaire représentent plus de 75% de ces décès’’, écrivent Mme Aerts et M. Guèye.
Ils rappellent que la Fondation Novartis a lancé Better Hearts Better Cities en 2017, une initiative multisectorielle mondiale, dont le but est de réduire le fardeau de l’hypertension artérielle et d’améliorer la santé cardiovasculaire au sein des populations urbaines à Dakar (Sénégal), à Oulan-Bator (Mongolie) et à São Paulo (Brésil).
A Dakar, la Fondation Novartis a collaboré avec le ministère de la Santé, IntraHealth, la Société sénégalaise de cardiologie et d’autres partenaires, pour améliorer la prise en charge de l’hypertension dans les structures de soins décentralisées du département de Dakar.
Better Hearts Better Cities a permis de mettre en place des algorithmes de prise en charge de l’hypertension artérielle. Cette initiative a également facilité le dépistage, par les acteurs communautaires de santé, de l’hypertension artérielle.
‘’Il est impératif d’améliorer la qualité des soins de santé’’
Pour atteindre les objectifs de l’OMS d’ici à 2025, ‘’de vastes efforts concertés sont nécessaires pour réduire de 25% les décès prématurés dus aux maladies cardiovasculaires, et il faut intégrer tous les secteurs dans cette lutte’’, soulignent Ann Aerts et Babacar Guèye.
‘’Sans équivoque, la réduction du risque de développer une maladie cardiovasculaire commence plus tôt que la plupart ne le pensent’’, précisent-ils.
Ils affirment que ‘’la pandémie de Covid-19, qui a entraîné des confinements affectant les déplacements des personnes dans de nombreux pays, pourrait exacerber l’inactivité physique, précipitant une augmentation des cas d’hypertension’’.
Ann Aerts et Babacar Guèye ajoutent que ‘’les pays ne peuvent plus se permettre d’ignorer les maladies cardiovasculaires, qui sont un facteur de risque primaire du Covid-19, un virus qui a entraîné plus d’un million de décès (…) dans le monde’’.
‘’Il est impératif d’améliorer la qualité des soins de santé en Afrique subsaharienne pour réduire le risque d’événements cardiovasculaires et d’innover dans la prestation des soins, pour prévenir en premier lieu les complications de ces maladies’’, recommandent les deux médecins.
Pour y arriver, assurent-ils, ‘’la Fondation Novartis et IntraHealth s’engagent à [faire face à] ce fardeau croissant en Afrique et à encourager les pays à mettre en œuvre les leçons apprises et les meilleures pratiques développées dans les initiatives de Better Hearts Better Cities’’.
TERME SUD DEVIENT LA PROPRIETE EXCLUSIVE DE L'ARMEE
Macky affecte l'intégralité des 15 hectares de Terme Sud à l'armée!
Désormais, tout le foncier de terme sud va revenir à l’armée. Une décision prise par le président de la République.
C’est le ministre des Forces armées qui en a fait l’annonce ce jeudi: "Le président de la république a donné toute l’assiette foncière de Terme Sud aux armées sénégalaises. Il l’a annoncé au Général Birame Diop pour que les 15 hectares de terme Sud puissent revenir à l’armée."
Me Sidiki Kaba faisait face à la presse ce jeudi. La Comico devra, alors, quitter les lieux pour laisser place à l’armée. Mais, le ministre n’a pas terminé son propos sans s’exprimer sur les circonstances de l’expulsions des 79 familles de terme sud.
«Dans le cadre de ce dossier, quoiqu’on en dise, l’armée sénégalaise a eu une posture légale, une posture républicaine respectueuse du droit et de la loi. Elle n’a pas fait justice pour elle-même, et par elle-même et ne s’est pas fait justice», dit-il.
Et d’ajouter: «L’exemple vient d’en haut. Si le président de la République a estimé, qu’il ne quitterait pas le palais de Roume après avoir fini ses fonctions à la tête de l’Etat, ses successeurs ne seraient jamais rentrés dedans. Cela veut dire qu’après avoir servi l’Etat, on laisse la place à d’autres pour qu’ils puissent faire le service dans les mêmes conditions que vous avez eues, à savoir bénéficier d’une maison, d’un lieu où vous pouvez exercer avec tranquillité.»
LA TENDANCE BAISSIÈRE SE POURSUIT, AVEC 16 NOUVELLES INFECTIONS
Les 16 nouvelles infections sont issues de 987 tests, soit un taux de positivité de 1,62 pour cent, a indiqué le porte-parole du ministère de la Santé, docteur El Hadj Mamadou Ndiaye.
Dakar, 8 oct (APS) - La tendance baissière des cas positifs de Covid-19 se poursuit, avec 16 nouvelles contaminations enregistrées au cours des dernières 24 heures.
Les 16 nouvelles infections sont issues de 987 tests, soit un taux de positivité de 1,62 pour cent, a indiqué le porte-parole du ministère de la Santé, docteur El Hadj Mamadou Ndiaye.
Elles comptent trois cas contacts suivis par les autorités sanitaires, deux cas importés à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) et 11 cas issus de la transmission communautaire, a relevé le Dr Ndiaye en présentant le bilan quotidien de la pandémie.
Il a signalé que 70 patients ont été testés négatifs, donc guéris, ainsi que trois cas graves pris en charge dans les services de réanimation.
Aucun décès n’a cependant été enregistré entre mercredi et jeudi, a précisé El Hadj Mamadou Ndiaye, également directeur de la prévention.
Depuis le 2 mars, le Sénégal a recensé 15.190 cas positifs de Covid-19, dont 13.068 guéris, 313 décès et 1.808 sous traitement.
Par Abdoul Aziz DIOP
LA TELEVISION SENEGALAISE BACLE LE DEBAT SUR LES INONDATIONS
La plus grande promesse jamais tenue depuis vingt ans est celle faite par la télévision à la démocratie sénégalaise. Inutile d’insister !
La plus grande promesse jamais tenue depuis vingt ans est celle faite par la télévision à la démocratie sénégalaise. Inutile d’insister ! Il ne peut en être autrement dès lors que le maniement de la télévision est confondu, depuis son avènement ou presque, avec celui (désinvolte) de l’image et du son au nom d’un droit constitutionnel à l’information sans la rigueur à laquelle sont assujettis, en démocratie bien sûr, celles et ceux qui la donnent.
Légitimés à parler de tout, les jeunes reporters, plutôt tentés par le vedettariat, les politiciens en vogue, bien connus pour leur impréparation technique, et les activistes, les seuls à ne jamais rendre compte de ce qu’ils prétendent faire pour le Peuple, s’en donnent à cœur joie, oubliant que les citoyens, tout aussi légitimés à se mêler de tout, ont besoin de la culture que confère l’information juste et vraie pour exercer convenablement, le moment venu, leur souveraineté. Il suffit, pour mieux saisir ce qui vient d’être dit, de confronter la gestion des épisodes pluvieux avec l’actuel bavardage filmé sur les inondations.
Depuis avril 2012, quatre discours de politique générale ont été prononcés à l’Assemblée nationale dont deux par Mahammed Boun Abdallah Dionne après ceux de ses devanciers (Abdoul Mbaye et Aminata Touré). A cela il faut ajouter 14 communiqués de conseils des ministres délocalisés (2012-2016) et le livre blanc (2012-2017) du « grand bon ». C’est qu’une chronologie documentée sur la thématique majeure des inondations passe inexorablement par l’examen des contenus déclarés des politiques publiques, des communiqués et documents officiels grâce auxquels le Plan décennal de lutte contre les inondations (2012-2022) ne peut être réduit à une affaire de gros sous et de questions sans réponses.
Dates, chiffres et lettres
Dès sa première adresse à la Nation, le 03 avril 2012, le président Macky Sall déclare qu’« il y a urgence dans nos villes et nos banlieues de lutter contre (...) les inondations (...) ». Sans tarder, le gouvernement lance le Plan décennal (2012- 2022) de lutte contre les inondations. Piloté, pour la période 2012-2019, par l’Agence de développement municipal (Adm), le Projet de gestion des eaux pluviales et d’adaptation au changement climatique (Progep) n’en est qu’une composante. D’après une note de l’Agence de décembre 2018, « son coût global de 121,3 millions de dollars US est mobilisé par l’Etat du Sénégal, avec le concours de la Banque Mondiale, du Fonds pour l’Environnement Mondial (Fem) et du Fonds Nordique de Développement (Fnd) ».
Toujours selon l’Agence, le budget de 2018, validé par le Comité technique du Progep, se chiffrait à un peu moins de 12,3 milliards de nos francs. Il passe en 2019 - date de clôture du projet - à un peu moins de 21,3 milliards, soit une hausse de 74 % par rapport à 2018. L’intervention du Progep comportait deux phases qui se présentaient ainsi qu’il suit (Livre blanc, 2012-2017) : Phase I d’urgence :
- Dalifort – Wakhinane ;
- Dalifort et Thiourour, Bagdad-Nietty Mbar
– Whakhinane - Médina Gounass.
Phase II de 3 tranches :
- Tranche 1 : Sous-bassin versant de Yembeul-Nord ;
- Tranche 2 : Bassins versants de Mbeubeuss et de Mbao (APS amont Mbao) ;
- Tranche 3 : Bassins versants de Yeumbeul et de Malika. Les ouvrages de drainage réalisés dans la Phase I ont permis, durant l’hivernage 2015 :
- de pallier les inondations récurrentes auxquelles étaient confrontés Dalifort, Cité Soleil, Quartier Cheikh Sy, Quartier Lecor, Ecole Madi Ndiaye, environs de Tally Dame Diop, Wakhinane, Zone du marché Bou Bess près du bassin de Bagdad ;
- le rabattement significatif de la nappe phréatique (1 à 2 m suivant les sites) ;
- la suppression du dispositif de pompage dans les zones concernées ;
- l’économie substantielle de carburant, d’électricité, de frais de personnel et de fonctionnement ;
- la « récupération » des maisons (...) abandonnées ;
- l’amélioration du cadre de vie ;
- l’amélioration de la mobilité.
« Au total, les travaux, objet de la Phase I, ont permis de protéger environ 100 000 habitants et une superficie de 420 ha. » Prenant la parole chez lui à Fatick à l’occasion du conseil des ministres délocalisé du 22 juillet 2015, le président Macky Sall demande au gouvernement : « - de mettre en place dans chaque région, département ou arrondissement, un dispositif d’intervention rapide pour soulager les populations en cas d’inondation ou de sinistre, notamment [les populations] de Kaffrine ; - d’assurer l’exécution, à date, des travaux engagés dans le cadre du [Plan] décennal de lutte contre les inondations ; - de renforcer les moyens de protection civile, en vue de prévenir les risques de catastrophes au niveau des sites, bâtiments et autres espaces publics, sans oublier d’engager la lutte anti-vectorielle au niveau des communes et des bassins de rétention. » Faisant écho à la communication du Chef de l’Etat, les perspectives pour les années suivantes (2015-2019) avaient été libellées par le PROGEP ainsi qu’il suit :
- le démarrage des travaux de la première tranche de la phase II [couvrant] 838 hectares [et concernant] 165 376 personnes réparties entre Yeumbeul, Malika, Mousdalifa, Amont Bagdad (Messéré), Amont Madialé (Yeumbeul Nord) et Médina Gounass ;
- la recherche de financement auprès de la BID pour près de 50 milliards de francs CFA pour tous les travaux des Phases II et III ; - la formulation de projets à Diamniadio et à Saint-Louis ; - la mise en œuvre du projet d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal (Pacasen).
C’est à travers « l’élaboration d’un schéma directeur d’aménagement et de développement territorial de la zone Dakar-Thiès-Mbour et la mise en place d’un observatoire cartographique numérique des inondations » que l’Agence nationale d’aménagement du territoire (Anat) contribue, pour sa part, à l’exécution du Plan décennal de lutte contre les inondations. « L’objectif global de l’Observatoire cartographique numérique des inondations est de contribuer à la maîtrise de l’information territoriale par la mise en place d’un système de base de données, axé sur les inondations, permettant son utilisation et sa diffusion notamment à travers le Web. »
En conférence de presse le 09 septembre 2020, Ousmane Sonko déclare néanmoins que « la question de l’assainissement a été abandonnée depuis 2014, tandis que les moyens ont été détournés ». à titre indicatif, la chronologie qui vient d’être faite montre qu’il n’y a pas d’abandon. S’agissant des montants réellement dépensés et des accusations gravissimes de détournement de l’argent public, le citoyen lambda n’a pas d’autre choix, entre autres, que d’éplucher les derniers rapports, 2015, 2016 et 2017, rendus publics par la Cour des comptes.
Dans les deux derniers rapports (2016 et 2017) de la Cour rien ne porte sur les inondations. Dans le rapport (2015), on peut noter (page 205 à 206) un « défaut d’affectation [de] contributions volontaires », la « non comptabilisation d’un chèque du Trésor » et une « mauvaise tenue du livre-journal » dans la gestion des plans ORSEC 2008 et 2009. Comme par le passé, le respect de la réglementation dans la gestion du plan ORSEC 2020, pour lequel une enveloppe de 10 milliards de nos francs est prévue, fera l’objet d’une vérification par les corps de contrôle habilités à le faire.
L’adepte du postiche politique, Ousmane Sonko, a donc encore abusé de la sous-information chronique des journalistes sur l’état réel des comptes de la Nation. Si le débat démocratique a vraiment vocation d’éloigner le spectre de la guerre civile de notre société politique, tout ce que les corps de contrôle ne divulguent pas ou qu’un journaliste d’investigation n’établit pas de manière irréfutable doit être considéré comme inexistant jusqu’à nouvel ordre. Bon nombre de magistrats sont vilipendés pour avoir fait de cette manière de voir un principe qui sous-tend leurs actes dans l’exercice de leur délicate et exaltante fonction de juge. C’est pourtant seulement ainsi que notre démocratie fera jouer aux vérificateurs consciencieux de la République, aux grands reporters, jeunes ou moins jeunes, et aux juges leur véritable rôle de défense et de promotion de nos droits et libertés.
Engagement communautaire
Le Projet de gestion des eaux pluviales et d’adaptation au changement climatique (Progep) avait été conçu comme un programme intégré de développement urbain combinant des « réponses infrastructurelles et non infrastructurelles » dont la plus importante à nos yeux est « l’engagement communautaire dans la réduction des risques d’inondations et l’adaptation au changement climatique ». Dans chacune des 9 communes de sa zone d’intervention, le PROGEP a ainsi contribué à la mise en place de Comités locaux d’initiative (Cli) « créés par arrêté municipal pour coordonner la mobilisation des acteurs communautaires et des collectivités locales (élus locaux, services municipaux et associations communautaires de quartier) afin de garantir la durabilité des ouvrages, la gestion des risques climatiques et la qualité de vie » des populations. à l’annonce des pertes en vies humaines, on ne mesure jamais assez la douleur des familles éplorées pour lesquelles nous avons une pensée pieuse et de tous les acteurs sur le terrain pris de court par les volumes d’eau considérables enregistrés, il y a un peu plus d’une semaine, sur toute l’étendue du territoire national. Ousmane Sonko a tort de penser que les populations, au chevet desquelles il avoue n’avoir pas assez de temps pour rester, n’ont jamais entendu parler de changement climatique. C’est parce qu’elles en ont bien conscience et savent ce que cela veut vraiment dire que le Président de la République en a parlé en annonçant, le 08 septembre dernier, les mesures d’urgence prises par son gouvernement. On s’aperçoit enfin que l’engagement communautaire est bien antérieur à la publication par plusieurs organisations des « prévisions saisonnières des caractéristiques agro-hydro-climatiques de la saison des pluies pour les zones soudanienne et sahélienne » et qu’il n’a pas été suffisamment couvert par la télévision sénégalaise, qui, nous le disions au début de ce texte, bâcle, depuis deux décennies maintenant, le débat démocratique sur les dossiers cruciaux de l’Etat et de la Nation.
Abdoul Aziz DIOP Environnementaliste Conseiller spécial à la Présidence de la République
SCANDALE FONCIER A YEMBEUL NORD
Le maire Daouda Ndiaye accusé d’avoir vendu les 23 ha octroyés à la population
Depuis un certain temps, maire rime avec prédateur foncier. Les édiles des communes sont au cœur de toutes les polémiques sur bradage ou la spoliation des terres de leurs collectivités. La commune de Yeumbeul Nord n’échappe malheureusement pas à la règle puisque des jeunes de la localité accusent le maire Daouda Ndiaye d’avoir distribué les 23 hectares de Gadaye réservées par les populations de Yeumbeul à des infrastructures.
La dilapidation des terres dans les communes est devenue l’affaire des maires avec la complicité des agents du Cadastre. Les maires sont cités dans toutes les opérations nébuleuses de bradage foncier. C’est le cas à Yeumbeul Nord où le premier magistrat, Daouda Ndiaye, est accusé d’avoir distribué des terres d’une superficie de 23 hectares appartenant à la population de sa commune. Les 23 hectares se trouvent à Gadaye sur un terrain vague faisant face au grand bleu dont il n’est séparé que par la route nationale. Sur ces 23 hectares, on voit des parcelles déjà morcelées.
Les jeunes de la commune soutiennent que ces terres leur appartiennent car devant abriter des infrastructures qui leur sont dédiées. Elles appartiennent également aux personnes impactées par les inondations afin de désengorger Yeumbeul qui est devenu trop exiguë à cause de l’accroissement de sa population. « L’Etat nous a remis ces 23 hectares pour la construction d’infrastructures et aussi permettre aux sinistrés de Ben Baraque d’avoir un toit. Notre commune manque d’infrastructures. Or, la démographie progresse fortement dans notre localité. Donc, nous n’allons pas laisser le maire faire ce qu’il veut de ces terres appartenant à la population », a soutenu Abdou Sèye, membre de la plateforme « Synergie des actions pour la défense de Yeumbeul Nord ».
A cet effet, M. Sèye qui est également délégué de quartier, est revenu sur l’acquisition de ces 23 hectares par la population de Yeumbeul Nord. « Les populations ont acquis ces terres sous l’ère de l’ancien conseil municipal qui était là avant celui de Daouda Ndiaye, qui avait écrit un rapport pour qu’on nous déclassifie ce lieu. Au début, nous nous rappelons que Me Wade avait refusé. Quand le président Macky Sall est arrivé au pouvoir, il a fait le décret sur la base du rapport en nous octroyant les 23 hectares », a-t-il rappelé. Mais à la grande surprise des jeunes de la commune, ils ont vu l’actuel maire Daouda Ndiaye et son équipe se partager les terres entre eux. « Nous sommes surpris de voir les gens morceler le terrain en parcelles et réserver une petite partie pour un stade. Tous les conseillers municipaux ont bénéficié de ces terrains.
En regardant le rapport, nous avons compris qu’il y a un détournement d’objectif. C’est ainsi que nous avons mis en place une plateforme dénommée « Synergie des actions pour la défense de Yeumbeul Nord ». Nous avons écrit plus de trois lettres au maire pour lui demander la cause. Il nous a snobés. Depuis plus de six mois, il refuse de nous parler. Alors qu’il a distribué les 23 hectares depuis 2018. Ce qui est grave, il l’a fait alors que le décret a été signé par le président de la République en septembre 2018.
Au moment où il faisait ce partage, le décret n’était même pas encore paru dans le Journal officiel et lui se permet de remettre des délibérations à ses proches. Les conseillers municipaux ont eu chacun leurs parcelles sans oublier les membres des zones de Yeumbeul 7 et 8 qui ont bénéficié quant à eux de cinq terrains chacun », soutient M. Sèye. Avant de prévenir : « Il n’a pas le droit d’octroyer des terrains alors que le décret n’est même pas encore dans le Journal officiel. Notre plateforme va bientôt déposer sa plainte contre lui. Individuellement, il y a des gens parmi nous qui ont déjà saisi l’Ofnac et d’autres institutions contre lui. La plateforme, quant à elle, est en train de regrouper les documents pour les déposer ».
En tout cas, M. Sèye réaffirme la détermination des populations à faire face à leur maire pour récupérer leurs 23 hectares. « Ces hectares n’appartiennent ni au maire Daouda Ndiaye ni aux conseillers municipaux. C’est pour les populations de Yeumbeul Nord. Notre commune est tellement densément peuplée que nos jeunes frères n’ont plus de lieu de loisirs pour s’épanouir. Or, dans ces 23 hectares, on pouvait même construire un stade digne de son nom qui répond aux normes internationales pour accueillir pourquoi pas l’équipe nationale.
Hélas, M. Daouda Ndiaye, en tant que jeune maire dont on pensait qu’il avait des idées assez rénovatrices, se permet de bazarder nos terres. Nous ne le laisserons pas faire. Il y a des impactés des inondations à Yeumbeul et ces derniers n’ont pas reçu de terrains. Dans ces 23 hectares, on peut avoir 600 parcelles et d’autres infrastructures. Ce lieu était une solution pour reloger ces gens et assainir Yeumbeul. Lemaire a fait ce qu’il veut avec ses conseillers municipaux sans consulter personne », soutient encore M. S7ye Le Témoin a essayé d’entrer en contact avec le maire Daouda Ndiaye. Mais en vain… Nos colonnes lui sont toutefois ouvertes.