Aliou Niane nommé SG de la Cour des Comptes
La sortie du magistrat Aliou Niane, qui a ramé à contre-courant de ses collègues en colère contre le ministre de la Justice, fait jaser. Une position qui en a surpris plus d’un sachant que le juge Niane a été président de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS). D’après les informations de senefil.com, Aliou Niane a été nommé secrétaire général de la Cour des Comptes par le chef de l’État. Le décret a été signé à la fin du mois d’août. Simple coïncidence ? En tout cas, senefil.com a aussi appris que le magistrat a envoyé sa contribution contre Téliko à ses collègues quelques heures avant la tenue du point de presse de l’UMS. D’aucuns y ont vu une tentative de casser la dynamique unitaire.
Centre de valorisation des déchets de Touba
Les annonces se multiplient en cette veille de Magal. A Touba pour constater le dispositif mis en place par son département pour un bon déroulement du Magal 2020, le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène Publique a annoncé l’inauguration prochaine du Centre intégré de valorisation des déchets de Touba. Abdou Karim Fofana a décidé, pour la première fois, dit-il, de mettre un dispositif assez avancé en la matière pour un bon déroulement du magal. A l’en croire, 50 bacs à ordures sont disposés à la Grande Mosquée et 50 autres installés sur le boulevard 28. Mais les points de regroupement normalisés (PRN) restent les grandes innovations de cette année. Il y en a cinq à Touba pour la première fois dans les zones où il n’y avait que des dépôts sauvages. Abdou Karim Fofana annonce l’inauguration du centre intégré de valorisation des déchets de Touba en 2021.
Taxawu Senegaal
La coalition dirigée par Khalifa Sall prend la défense du président de l’union des magistrats du Sénégal(Ums) qui sera traduit en commission de discipline pour avoir dit que les droits de l’ancien maire de Dakar étaient violés. Dans un communiqué parvenu à «L’As», Taxawu Sénégal estime que cette affaire montée au moyen de ficelles grossières et exécutée dans une fuite en avant écervelée par le pouvoir en place procède d’une violation inadmissible de la liberté d’expression combinée à une tentative d’intimidation, dans le but de déstabiliser l’UMS et de bâillonner ses membres. Khalifa Ababacar Sall et compagnie pensent, malgré cet acharnement sans précédent, que l’Exécutif ne peut effacer cette vérité qui restera une tache indélébile dans l’histoire peu glorieuse des juridictions qui ont conduit l’affaire de la caisse d’avance de la Ville de Dakar. Au lieu de s’acharner sur le président de l’UMS pour tenter de masquer les véritables problèmes de notre justice fragilisée par sa collusion avec le pouvoir exécutif et discréditée dans ses rapports avec les citoyens, Taxawu Senegaal exhorte le Gouvernement à engager, après des concertations avec tous les acteurs de la justice, des réformes hardies pour un Etat de droit qui concilie une bonne administration de la justice et l’indispensable garantie des droits humains. Taxawu Senegaal réaffirme son soutien à l’UMS.
Pénurie d’eau au Magal
Cette année encore, l’approvisionnement en eau lors du grand Magal de Touba connaît de nombreuses perturbations au grand dam des populations et des fidèles venus commémorer l’événement religieux. Depuis jeudi dernier, plusieurs sous-quartiers de la cité religieuse sont sevrés du liquide précieux. Une situation qui scandalise les fidèles après les engagements pris par les autorités étatiques garantissant un approvisionnement correct en eau durant le magal. Les zones les plus touchées par cette pénurie sont Keur Niang, Gouye Mbinde, Ndiouroul, Darou Karim et Ndamatou.
La solution à l’équation de l’eau à Touba
Le député Mamadou Lamine Diallo a une recette pour résoudre le problème d’approvisionnement en eau potable dans la capitale du Mouridisme. Selon le président du mouvement Tekki, une solution est à portée de main. Pour la résolution à long terme du problème, il suggère la construction d’un canal et propose que l’armée encadre la main d’œuvre locale et pourquoi pas les talibés, pour creuser la conduite d’eau. Et de manière intérimaire, il pense qu’une batterie de forages peut être envisagée à Sadio.
Faire du Magal de Touba une fête africaine
Restons avec le président du mouvement Tekki qui propose de faire du Magal une fête de libération du peuple de la domination coloniale, une fête africaine. Selon le parlementaire, des estimations ont été faites sur son impact économique, fondées sur une mesure de la consommation. M. Diallo pense que le Sénégal doit être en mesure de situer et d’encourager l’apport en devises du magal dans l’économie ; somme toute, le pèlerinage à la Mecque rapporte quelques milliards de dollars à l’Arabie Saoudite. C’est tout le sens de sa proposition de faire du Magal une fête africaine. Selon M.Diallo, l’Union Africaine doit pouvoir accepter une telle proposition que défendraient le Sénégal et le Gabon par exemple. Ainsi, les Africains pourraient venir fêter la Libération d’abord des esprits du complexe colonial pour lancer la libération socio-économique.
Une délégation de Wade chez les familles chassées de Terme Sud
Abdoulaye Wade veut s’enquérir de la situation des 79 familles délogées à Ouakam Terme Sud. A en croire un communiqué du PDS parvenu hier à «L’A», le pape du Sopi va envoyer une délégation du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) aujourd’hui sur les lieux. Elle va ainsi apporter sa solidarité aux familles qui sont dans une situation de détresse. Ce geste des libéraux fait suite à celui du maire de Mermoz-Sacré-Cœur, Barthélémy Dias qui, pour le moment, est allé plus loin en décidant de donner aux familles le centre socio-culturel de Sacré-Cœur 1 en attendant de trouver une solution définitive. Barth avait invité aussi le président de la République à faire preuve de générosité en donnant l’ordre à la Caisse de dépôt et de consignations de faire construire un toit pour chaque famille.
Front national de résistance
Les soutiens de la classe politique à l’Union des Magistrats du Sénégal(UMS) dans l’affaire Souleymane Teliko continuent de tomber. Le Front national de résistance manifeste son soutien à l’UMS et à son président, le juge Souleymane Teliko, dans son combat pour une justice indépendante qui rassure le peuple sénégalais au nom de qui elle est rendue. Dans un communiqué parvenu à «L’As», le coordonnateur du front, Mouhamadou Moctar Sourang, rappelle que l’obligation de réserve à laquelle sont soumis les magistrats ainsi que les fonctionnaires en général ne saurait constituer un prétexte pour porter atteinte aux libertés garanties par la Constitution. A l’en croire, la transparence dans la conduite des affaires publiques ainsi que le principe de bonne gouvernance auxquels le peuple sénégalais est solidement attaché obligent le ministre de la Justice à cesser les actes d’intimidation de toute nature contre les acteurs de la justice qui ne peuvent être réduits au silence.
Rewmi fait un don de 10 000 masques
Le parti Rewmi a répondu à l’appel du Khalife général des mourides qui souhaite que tous les pèlerins soient dotés de masques pour limiter la propagation du coronavirus. Idrissa Seck et ses camarades ont mis la main à la poche pour acheter 10 000 masques. Une délégation des «rewmistes» conduite par Pape Bassirou Diop, maire de Thiès Est et secrétaire national chargé de la Diaspora, a mis à la disposition du Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, un lot de maques pour soutenir son initiative. Les masques sont remis au porte-parole du Khalife général, Serigne Bass Abdou Khadre.
L’expulsion des familles de militaires
La Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh) trouve cruelle l’expulsion des familles de militaires à Terme Sud. Le secrétaire exécutif, Alassane Seck a suivi avec «stupéfaction» l’expulsion musclée des familles habitant la cité Comico qui ont vécu plus de trente ans dans ces maisons. Pour Alassane Seck, après la fin de la procédure judiciaire qui a conclu à une expulsion, la morale et surtout la raison auraient dicté de différer la mesure dans un contexte plus favorable que celui des inondations et de la pandémie du coronavirus. L’organisation déplore vivement la manière dont cette mesure a été exécutée car, dit-elle, la violence n’a eu d’égale que la cruauté des forces de l’ordre. La LSDH invite les autorités étatiques à prendre des mesures appropriées pour reloger ou trouver des sites de recasement adéquats à ces familles au nom de l’assistance aux personnes assimilées à des déplacés internes dont les pères vivants ou décédés ont servi avec loyauté et abnégation la nation.
Boune rappelle à Macky Sall sa promesse
Les populations de Boune poursuivent la lutte pour l’érection du village en commune avec la départementalisation de Keur Massar. Regroupés autour de la Fédération des acteurs pour le développement de Boune (Fadb), les habitants de ce village fondé en 1774 ont tenu un rassemblement samedi dernier pour formuler à nouveau cette demande. Une occasion saisie par les populations pour rappeler au Président Macky Sall sa promesse électorale de faire de Boune une commune, dès son accession au pouvoir, pour corriger le mauvais découpage administratif du régime de Me Wade qui a rattaché les 19 quartiers du village dans 05 communes. Il s’agit de Yeumbeul-Nord, Malika, Diamaguène Sicap Mbao, Yeumbeul-Sud et Keur Massar.
Des quartiers de Boune sous les eaux
Restons à Boune pour parler cette fois-ci des inondations dans plusieurs quartiers de ce village. Dans le désarroi, les populations réclament des canaux d’évacuation des eaux pluviales et un réseau d’assainissement dans le cadre du plan décennal de lutte contre les inondations. Par ailleurs, les populations demandent l’ouverture d’un poste de gendarmerie pour mettre fin à la terreur des agresseurs qui y dictent leur loi. La construction d’infrastructures éducatives et sanitaires et la dotation d’une ambulance au poste de santé figurent également parmi les doléances des populations. Boune ne dispose que d’un seul poste de santé et d’une seule école élémentaire publique.
Nécrologie
Le monde sportif est en deuil. L’ancien entraineur des lions, Aliou Kandji, a perdu hier sa mère à Thiès. La défunte, connue sous le nom de «mère Wade», était très serviable et affable. Elle est rappelée à Dieu à l’âge de 120 ans. «Mère Wade» repose désormais pour l’éternité à Thiès. La Rédaction de «L’As» présente ses sincères condoléances à Aliou Kandji
EXCLUSIF SENEPLUS - La future centrale électrique financée en majorité par le privé national amorce un changement de paradigme économique pour le pays. Le statut du chef de l'opposition objet de convoitise malsaine
Lamine Niang et Charles Faye |
Publication 05/10/2020
Dans ce numéro de Lu Bees, le journaliste Charles Faye aborde la signature le week-end dernier, du partenariat pour la réalisation d’une centrale électrique de 300 MW d’une valeur de 220 milliards supportée par les le secteur privé national.
De son côté, Lamine Niang se demande si la récente polémique sur le statut du chef de l’opposition ne cache pas une crise plus profonde concernant le rôle de l’opposition dans une démocratie. Il s’interroge également sur le mutisme d’une partie de l’opposition qui ressemblerait davantage à de la compromission.
Lu Bees est un talk hebdomadaire de SenePlus, réalisé et monté par Boubacar Badji.
LE PARC LAMBAYE EN FEU
Les sapeurs-pompiers s’affairaient dimanche matin autour de ce célèbre espace dédié à la brocante sur l’avenue Lamine Guèye, au cœur de Dakar, où un incendie s’était déclaré la veille vers 21 heures
Les sapeurs-pompiers s’affairaient dimanche matin autour du site de "Pack Lambaye", célèbre espace dédié à la brocante sur l’avenue Lamine Guèye, au cœur de Dakar, où un incendie s’était déclaré la veille vers 21 heures.
L’incendie dont l’origine demeure inconnue a presque ravagé tout sur son passage, les pertes se chiffrant à "plusieurs millions" de francs CFA, selon des médias.
Lits, fauteuils ou tables font partie des objets les plus vendus à "Parc Lambaye" où les usagers peuvent également trouver divers matériels électroménagers.
En raison de sa position stratégique, au centre-ville, il était envisagé de délocaliser le "Parc Lambaye", conformément aux opérations de désencombrement entreprises sous l’égide du ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique.
Le ministre Abdou Karim Fofana avait, dans ce cadre, instruit le préfet de Dakar d’adresser des sommations pour faire partir ’’le plus rapidement possible’’ toutes les personnes occupant illégalement la voie publique. Comme cela peut être le cas à "Parc Lambaye".
LA POLICE SE DÉPLOIE À TOUBA
La police nationale a déployé 2093 éléments dans la ville pour la sécurisation des personnes et des biens lors du grand magal prévu mardi
La police nationale a déployé 2093 éléments dans la ville de Touba pour la sécurisation des personnes et des biens lors du grand magal prévu mardi, a déclaré dimanche le commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle Modou Diagne, directeur de la sécurité publique.
"La police a mis en place un dispositif assez important de 2093 éléments qui sont répartis entre les éléments du GMI, de la direction de la sécurité publique et des autres directions de la police nationale", a-t-il dit lors d’une conférence de presse à Touba.
À travers ce dispositif, la police nationale compte accompagner les autorités religieuses de Touba et les fidèles pour qu’ils puissent commémorer le magal en toute sécurité.
"Il y a un dispositif pré-magal qui était là depuis le 7 septembre et qui a procédé à des opérations depuis, dans le cadre du plan dénommé +Magal akk Carangué+. Ce plan qui a été déroulé entre Touba, Mbacké et Diourbel, a permis d’interpeller 1192 individus", a indiqué le commissaire.
Sur ce total, 216 personnes ont été déférées au parquet pour diverses infractions notamment trafic de chanvre indien, association de malfaiteurs, fragrant délit de vol, entre autres délits.
"Le magal de cette année est un peu particulier, lié au fait qu’il y a la pandémie du Covid-19 mais aussi cela tombe avec l’hivernage", a indiqué Modou Diagne.
Selon lui, "la police a pris en compte tous ces paramètres pour mettre en place un dispositif" de nature à "assurer la sécurité des personnes et de leurs biens".
La police nationale contribue "depuis très longtemps" à stopper "la prolifération de cette maladie en interpellant toutes les personnes qui n’ont pas porté de masques dans les lieux où le port est obligatoire".
"Sur les 1192 personnes interpellées, il y a 403 qui ont été arrêtées pour non port de masque. Le travail de la police s’est ressentie sur la baisse de cas qu’on a constatée dans tout le Sénégal, et particulièrement à Touba", a relevé le directeur de la sécurité publique.
LE SÉNÉGAL VEUT FAIRE LABELLISER LE THIÉBOU DIEUNE
Le dossier complet du Sénégal pour l’inscription du plat national au patrimoine culturel immatériel mondial de l’UNESCO, a été déposé début septembre après un long processus ayant débuté en 2019
Le dossier complet du Sénégal pour l’inscription du "thiébou dieune", le plat national du Sénégal, au patrimoine culturel immatériel mondial de l’UNESCO a été déposé début septembre auprès de cette institution spécialisée des Nations unies, après un long processus ayant débuté en 2019, a-t-on appris du directeur du patrimoine culturel, Abdoul Aziz Guissé.
"En février tout était presque fini, nous avions même déposé le dossier d’inscription à l’UNESCO le 30 mars, mais il manquait plusieurs éléments qui devaient être complétés au mois d’avril notamment, un documentaire de dix minutes avec les communautés à Saint-Louis, d’autres informations liées à ce qu’en pensent les ONG, les associations de femmes, de jeunes", a expliqué M. Guissé.
La pandémie du coronavirus a stoppé le travail entamé et c’est le 25 août dernier qu’un comité régional de développement (CRD) a pu être organisé à Saint-Louis sur la question, en présence des autorités administratives, territoriales et municipales, ainsi que d’une quinzaine d’associations, d’ONG et autre instituts de recherche, a-t-il précisé à l’APS.
Selon la direction du patrimoine culturel, l’objectif de cette rencontre était d’avoir l’adhésion des collectivités locales et autres associations, pour que demain, s’il doit y avoir un plan de sauvegarde, elles puissent s’impliquer.
Abdoul Aziz Guissé note que le dossier a été ainsi bouclé et déposé début septembre à l’UNESCO avec "des argumentaires phares" dont celle basé sur le constat que le "thiébou dieune" est un art culinaire qui a fini de gagner tout le Sénégal, "du nord au sud, de l’est à l’ouest".
"On mange tous du riz au poisson qu’il soit blanc ou rouge avec différents condiments et des cuissons variables, mais ce sera toujours du thiébou dieune dans toutes les régions, les restaurants les plus huppés partout, tout le monde fait son thiébou dieune à sa façon", souligne-t-il.
Le Sénégal peut considérer avoir fait tout ce qui lui est demandé dans ce dossier, depuis que "le documentaire de dix minutes a été déposé, tout a été déposé", dit-il.
"L’organe d’évaluation de l’UNESCO a déjà reçu le dossier, on attend maintenant le prochain comité mondial de l’UNESCO pour l’immatériel pour dire oui ou non si le +thiébou dieune+ est classé sur la liste du patrimoine mondial immatériel", indique-t-il.
La date de la réunion du prochain comité n’est pas encore connue du fait de la pandémie du Covid-19. Initialement prévue à Kingston en Jamaïque, elle devrait finalement se tenir au siège de l’UNESCO à Paris (France).
M. Guissé, pour avoir travaillé à l’UNESCO "depuis quelques années" et avoir évalué "plusieurs dossiers", rassure sur le fait que celui du Sénégal "a de forte chance de passer comme la pizza italienne est passée en 2017 (...)’’.
De même que le couscous maghrébin devrait passer également, "le nôtre a toutes les chances de passer et d’être inscrit au patrimoine mondial de l’humanité", ajoute-t-il, en allusion au dossier du Sénégal sur le "thiébou dieune".
Quatre pays du Maghreb, à savoir le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Mauritanie ont déposé une candidature conjointe pour la labellisation du "couscous" par le patrimoine culturel immatériel mondial de l’UNESCO.
Avec la labellisation du "Jollof Rice", "Riz Jollof ou riz wolof", version du "thiébou dieune" au Nigéria, le retard dans l’inscription du plat national sénégalais au patrimoine culturel immatériel mondial de l’UNESCO a fait craindre à certains le risque de tout perdre.
Selon le directeur du patrimoine culturel, au début, les gens disaient que le Sénégal, pour avoir laissé les Nigérians classer le "Jollof Rice", "ne pouvait plus justifier" la labellisation du "thiébou dieune". Mais le travail de constitution du dossier Sénégal a été mené patiemment parce qu’on devait faire d’abord l’inventaire" de la question, fait savoir le directeur du patrimoine culturel.
Le Nigéria a certes labellisé le "Jollof Rice" car faisant partie des habitudes culinaires du pays, mais "ils (les Nigérians) ne l’ont pas proposé au classement pour le patrimoine culturel mondial" de l’UNESCO, a-t-il relevé.
Les Nigérians "se réjouissent déjà que le Sénégal fasse la proposition, car pour eux, si le +thiébou dieune+ est classé patrimoine mondial, le +Jollof Rice+ pourra bénéficier des retombées promotionnelles de cette inscription", a soutenu Abdoul Aziz Guissé.
"Les Nigérians nous disent : + si vous classer le thiébou dieune, ce sera une plus-value pour nous, notre Jollof Rice aura plus d’impact. Ils l’ont labélisé et le vendent très bien dans les vols nigérians, les grands restaurants, les cérémonies officielles, à l’UNESCO ils servent du Jollof Rice, c’est un label chez eux", poursuit M. Guissé.
Le "Jollof Rice", une spécialité du Nigéria et du Ghana inspirée du plat national sénégalais, est connu sous différentes appellations dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest, notamment en Côte d’Ivoire ("riz gras") et au Bénin ("Ceeb").
"Les Sénégalais voyagent beaucoup, que ce soit au Nigéria, au Ghana, au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, un peu partout, il y a des restaurants sénégalais qui servaient du thiébou dieune. Aujourd’hui, ils ont leur pendant qui a la même signification que notre thiébou dieune", fait valoir M. Guissé.
L’inscription du "thiébou dieune" au patrimoine culturel immatériel mondial de l’UNESCO peut avoir plusieurs avantages, selon Abdoul Aziz Guissé.
Cette perspective est de nature à booster la destination Sénégal, "car des gens vont venir à Saint-Louis pour manger du thiébou dieune comme certains vont allez à Nantes pour manger la galette bretonne", note-t-il, étant entendu que ce plat est historiquement considéré comme une invention saint-louisienne et une part de l’identité de la capitale nord du Sénégal.
"Cela va avoir un effet d’entrainement sur les autres recettes naturelles et aussi permettre de savoir que le Sénégal a un patrimoine immatériel riche sur le plan gastronomique, et cela va permettre de revisiter tous les plats nationaux. Cela va participer à la promotion du consommé local", estime Abdoul Aziz Guissé.
D’après le directeur du patrimoine culturel, d’un point de vue historique, le "thiébou dieune" est considéré comme "une réponse à la résilience, un exemple à prendre en compte dans ce contexte actuel où le monde est confronté à la pandémie du coronavirus".
"Ce n’est pas une recette coloniale comme le pensent certains, c’est nous qui avons inventé cette recette de thiébou dieune à partir d’un riz imposé", précise Abdoul Aziz Guissé.
"Le colon a voulu imposer le riz en l’important de ses autres colonies comme l’Indochine et nous imposer la culture de l’arachide comme culture de rente’’, afin "qu’on laisse tomber les cultures vivrières au profit du riz".
"Les gens ont travaillé dans la résilience à faire des recettes avec ce riz. On s’y est adapté et on a créé quelque chose avec ce riz qui va aller au patrimoine mondial, c’est important", poursuit M. Guissé.
Selon lui, le riz "Siam", pakistanais ou thaïlandais a été certes imposé dans le cadre colonial, mais "aujourd’hui on tend vers l’autosuffisance alimentaire en riz. "C’est une bonne chose parce que si on n’avait pas le thiébou dieune, on n’allait pas penser à avoir une autosuffisance en riz", souligne la direction du patrimoine culturel.
Le "thiébou dieune" est originaire de Nguet Ndar, un quartier traditionnel de Saint-Louis où une dame du nom de Penda Mbaye en avait inventé la recette dans une situation de résilience coloniale.
"A l’époque, la résilience était de survivre face à la colonisation, face aux cultures imposées, de trouver les ressources à la fois endogènes, locales et créatives pour pouvoir rester nous-mêmes malgré la colonisation", résume Abdoul Aziz Guissé.
par Jean-Baptiste Placca
LES MEILLEURS SAVENT PASSER LE RELAIS
Prendre un pays et dire qu’on ne le lâchera que lorsqu’on aura achevé de le développer est une vaine prétention, que même l’immense Nelson Mandela n’a pas eue. Parce que, mille ans après lui, il restera toujours beaucoup à faire
Partout où des chefs d’État cherchent à s’octroyer un troisième mandat ou la présidence à vie, ils développent toutes sortes d’argumentations, la meilleure étant généralement le parachèvement ou la consolidation de ce qu’ils considèrent comme leur œuvre. Sauf qu’aucune nation n’a jamais été entièrement bâtie par un seul homme.
En Guinée et en Côte d’Ivoire, les opposants affichent une détermination inquiétante à empêcher les présidents Alpha Condé et Alassane Ouattara de s’octroyer le troisième mandat que brigue chacun d’eux, en ce mois d’octobre. Comment expliquer que les deux chefs d’État demeurent si confiants, alors que leurs peuples et l’opinion, en Afrique, tremblent?
Vous connaissez, évidemment, la citation : « Les dieux rendent fous ceux qu’ils veulent perdre ». C’est à se demander si les dieux ne rendent pas d’abord sourds et aveugles les dirigeants politiques qu’ils veulent perdre. Car enfin, personne ne peut raisonnablement penser que cette chevauchée effrénée vers le troisième mandat se termine autrement que mal, en Guinée comme en Côte d’Ivoire. Le chaos et/ou la guerre ne surgiront pas nécessairement dès le lendemain de cette présidentielle, et encore ! Mais, même s’ils ont, dans l’immédiat, l’impression d’avoir gagné la partie, les conséquences, tôt ou tard, viendront, et elles seront probablement violentes, certainement dramatiques, non seulement parce que cette quête est politiquement contre nature, mais aussi parce qu’elle plonge ses racines dans bien trop d’injustices.
Mais les dirigeants politiques africains sont toujours confiants, jusqu’à ce que survienne le pire. Combien d’hommes politiques ont perdu, ou même péri, pour avoir inconsidérément cru que le seul fait de parvenir au pouvoir décuplait leur quotient intellectuel.
Pourquoi êtes-vous si certain que, même élus, ces deux dirigeants finiront par perdre cette bataille?
Parce qu’ils la perdront. C’est d’autant plus désolant qu’ils feront, du même coup, basculer l’Afrique de l’Ouest dans une tendance générale à ruser systématiquement avec les institutions. Changer la Constitution pour ne pas avoir à la respecter. Changer la Constitution pour son bénéfice personnel, et se croire, du coup, exempté des limites que vous imposait la précédente, ce n’est pas bien.
LE RÉCIT DE LA CHUTE DE TIDJANE THIAM, L'EX-PDG NOIR DE CRÉDIT SUISSE
Dans article titré « The Short Tenure and Abrupt Ouster of Banking’s Sole Black C.E.O. » (le court mandat et la chute brutale de l’unique PDG noir de la banque), le New York Times est revenu ce samedi sur l’éviction de l’ancien patron du Credit Suisse
l-frii |
Nathacio de Souza |
Publication 04/10/2020
En novembre dernier, Urs Rohner, le président du conseil d’administration du Credit Suisse, a organisé une fête dans un restaurant zurichois pour fêter ses 60 ans. Parmi les dizaines d’amis, de membres de la famille et d’associés d’affaires qui se sont réunis, disent les participants, il y avait un seul invité noir: Tidjane Thiam, le directeur général de la banque.
Les festivités avaient un thème Studio 54, avec des costumes des années 1970 et des artistes embauchés. M. Thiam a regardé un artiste noir entrer sur scène habillé en concierge et se mettre à danser sur de la musique tout en balayant le sol. M. Thiam s’est excusé et a quitté la pièce. Son partenaire et un autre couple à sa table, dont le directeur général de la société pharmaceutique britannique GSK, ont suivi.
Finalement, ils retournèrent à la fête, pour être à nouveau étonnés. Un groupe d’amis de M. Rohner est monté sur scène pour interpréter leur propre numéro musical, tous portant des perruques afro. (M. Rohner a refusé de commenter les événements, qui ont été décrits par trois invités.)
Pour M. Thiam, aujourd’hui âgé de 58 ans, la fête n’était que l’une d’une série d’incidents douloureux qui ont façonné ses cinq années au sommet du Credit Suisse, alors qu’il était le seul directeur général noir au plus haut niveau de la banque. Certains moments étaient choquants, d’autres dérangeants; la plupart avaient à voir avec les tensions autour du fait d’être noir dans une industrie à prédominance blanche et une ville à majorité blanche.
LE DÉBAT TRUMP-BIDEN ÉTAIT EMBARRASSANT POUR TOUTE L'AMÉRIQUE
L'analyste politique basé à Washington, René Lake, revient au micro de radio Oméga, sur le face-à-face du mardi dernier entre les deux candiats à la Maison Blanche et lève le voile sur la stratégie du président sortant contre son challengeur
« Ce débat politique entre Trump et Biden était embarrassant pour les républicains, pour les démocrates et même pour certains supporters de Donald Trump. Il s’est opposé à tout le monde. Joe Biden s’en est bien sorti en s’adressant aux américains, en regardant la caméra mais il s’est laissé distraire par les interruptions de Trump.
La stratégie de ce dernier, c’est de faire en sorte, comme en 2016, qu’il y ait moins de gens qui aillent voter, parce que ce n’est que dans une telle situation qu’il peut avoir une chance de gagner », estime René Lake, analyste politique basé à Washington, invité de radio Oméga à Ougadougou.
Lundi 28 septembre 2020. Nous tournons le dos à Kédougou. La route goudronnée s’arrête après le pont qui enjambe le fleuve Gambie. Au-delà, le sentier est en latérite. Il est en très bon état, sauf à quelques endroits où se forment des nids creusés par la pluie. Ces crevasses sont profondes et s’étendent sur plusieurs mètres. Les voitures qui passent ne sont pas nombreuses. Elles sont toutes vieilles et accueillent plus de passagers qu’elles ne peuvent en contenir. Même les toits des automobiles sont occupés. La route est bordée par une forêt exubérante, des deux côtés. Les herbes folles parrainent les larges espaces dédaignés par la nature sauvage. De nombreux champs de maïs sont fixés sur ces terres. Un parfum caressant se dissipe tout autour.
Plusieurs espèces d’arbres, bien connus au Sénégal, vivent dans cet écosystème. Baobab, manguier, kenkeliba, kel, xasum looro, ndanx, sinjéen, ndunx, soon, ngeer, ndimbb, lëng, silaan, xay, wëswasoor, baara, soto, wen, tabanaani, màdd, xay. Il semble que la nature forme un tout, indissociable. Plus on s’éloigne, plus le ciel et la montagne se rapprochent. Un rien les sépare. La montagne s’étire majestueusement. Sa forme symétrique est nuancée par quelques crêtes. Le route est trouée de brèches. En fait des filets d’eau la traversent, à plusieurs endroits, et continuent leur parcours. Des papillons de toutes les couleurs voltigent. Blancs, verts, marrons, gris. Vermeils. Le ciel n’héberge aucun nuage. Un bleu azur et vierge s’y épanouit. Le soleil tombe à pic sur les pentes de la montagne. Il sera impitoyable, aujourd’hui. Ses feux n’ont pas encore consumés la fraîcheur matinale. Mais le jour est encore tout neuf. Des petits chemins, secrets, se jettent à la forêt.
Plusieurs hommes, en vélo ou en motocyclette, avancent dans les deux sens de la route. Presque tous nous saluent. Quelques habitations émergent çà et là. Avec leurs toits en chaume. Des femmes portent de lourds fardeaux sur la tête. D’autres attendent avec des affaires sur le bord du chemin. Trente minutes après notre départ de Kédougou, les flancs ocres de la montagne surgissent. Nous sommes en pays pël et jalonke. La Guinée Conakry est juste à côté. Sur un étang, à moins de 25 mètres de la route, on aperçoit deux jeunes femmes. Peut-être qu’elles se baignent. Ou alors elles lavent leur linge. Je n’ai pas bien observé la situation. Elles sont torses nus et ne semblent pas y voir d’inconvénients. Nous, non plus, ni les motocyclistes qui passent devant elles. On rigole dans la voiture, en évoquant l’immense travail qu’il reste à accomplir pour l’ONG Jamra. Et le long parcours d’aliénation qui a été nôtre. Pour qu’au Sénégal, en 2020, le corps de la femme soit totalement sexualisé. Nous remarquons, néanmoins, que les seins qui s’offrent à notre vue sont magnifiques.
Quand j’étais petit, comme beaucoup de gamins du Sénégal, je croyais que c’était le bout de l’univers. On l’appelait « fin fond du Sénégal ». Une terre lointaine. Où vivent de nombreux animaux sauvages. Dans mon imagination, des lions, des éléphants, des hyènes, côtoyaient les hommes et les femmes. Mon père, très jeune instituteur avait été affecté, dans les années encore jeunes de notre pays, dans des zones très reculées du Sénégal. Il m’avait raconté que la nuit, dans le coin où il exerçait son métier, des hyènes rôdaient. Ce n’était pas loin d’ici. Cette histoire m’avait marqué. Et j’ai pensé, pendant longtemps, que cette histoire avait quelque chose à voir avec Fongolimbi.
À vrai dire, j’ai demandé à un habitant. Il m’a dit que les hyènes s’aventurent rarement, aujourd’hui. Mais il arrive de les rencontrer. Par contre, des bandes de singes viennent importuner les paysans. Ils sont aussi dans leur habitat naturel. Impossible pour eux de résister aux épis de maïs, délicieux, qui sont cultivés. Pour les chasser, les enfants du village se mettent à leurs trousses avec des lance-pierres. Souleymane fait partie des gamins du village, excités par ce jeu de course-poursuite contre les primates. C’est un garçon sympathique, qui m’a tenu compagnie plusieurs minutes.
Je l’ai rencontré par hasard. Je voulais savoir s’il y avait un endroit qui surplombe la plaine et les montagnes. Où l’on pourrait voir tout le relief et contempler la nature environnante. L’une des rares personnes qui s’expriment aisément et comprend parfaitement le wolof, m’a désigné du doigt un baobab, ombrageux et colossal. On pouvait le voir de loin. J’ai essayé d’y aller seul. Un seul sentier me semblait praticable. Dix minutes de piste, plus tard, je me suis rendu compte que je m’étais fourvoyé. J’avais suivi une voie débroussaillée, elle menait à une porte fermée avec de grosses lianes. J’ai voulu couper à travers champ. Échec encore. Je me suis retrouvé au milieu de hautes herbes. Je ne voyais même plus le baobab. Il fallait revenir sur mes pas. C’est là que j’ai rencontré Souleymane.
- Salut ! Tu t’appelles comment ?
- Souleymane Diallo.
- Je m’appelle Paap. On peut parler en wolof ?
- Oui.
- Ça te dit de me conduire jusqu’au baobab là-bas ?
- Oui.
Son crâne était tapissé de croûtes blanchâtres. Sur son long visage apparaissaient des traits de garçon taciturne et éveillé. Il me regardait droit dans les yeux, avec des expressions de pudeur, quand je lui parlais. Sa voix était étouffée par la timidité. Il esquivait un sourire amusé, en me voyant avec le lance-pierre, que j’ai acheté sur la route et que je faisais mine d’utiliser. Il n’était pas très à l’aise en wolof. Cela se percevait à ses réponses lapidaires et parfois sans aucune liaison avec ce que je lui demandais. Il décidait parfois de parler en français, avec un accent innocent. J'étais dérouté. Mais on se comprenait. Je lui posais un tas de questions sur son village, sur sa vie ici. Il est élève, en Ce1. En cinq minutes, j’étais arrivé à destination. Je me laissais absorber par la beauté souveraine de l’espace, en face de moi. La chaîne montagneuse. La forêt indomptable et inapprivoisée. Les terrasses agricoles qui se noyaient dans le dénivelé.
Souleymane était toujours aux alentours. Des compagnons l’avaient rejoint. Après plusieurs minutes de contemplation, j’engageais, de nouveau, la conversation. « Tu étudies bien à l’école, j’espère », lui lançais-je. « Oui », fit-il avec un soupçon d’espièglerie. « Et quand tu seras grand, quel métier voudras-tu exercer ? ». Il tenait des brindilles d’herbes au bout de ses doigts. Un rictus taquin remuait sur son visage de gamin qui a hâte de voir le monde. Il tardait à répondre. Je me penchais vers lui, avec un sourire bienveillant, pour lui dire qu’il pouvait se confier. À son âge, on ne pense pas à ces choses-là, me dis-je. Ce n’était pas cela. Souleymane manquait juste d’aisance face à moi. Et son rêve était plus grand que lui. Plus grand que son univers. Mais à la hauteur d'une vie. Je finis par le relancer. Et là, tout fier, il releva sa tête. Il me regarda droit dans les yeux. Les brindilles tombèrent de ses doigts. Je remarquais les lignes de ses mains. Elles étaient très foncées. Comme si son destin était déjà tracé d’avance. « Qui moi ? Je veux devenir président. » Dieu t’entende, mon grand !
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