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13 septembre 2025
LA CULTURE ÉTOUFFE SOUS LES CONTRAINTES ANTI-COVID
La Coalition des Acteurs de la Musique dit son désaccord par rapport à l'arrêté du 12 décembre qui ne s’inscrit pas dans une démarche cohérente de lutte contre cette pandémie. Un sit-in prévu le 17 décembre pour protester - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-desosus, le communiqué de la Coalition des acteurs de la musique, daté du 14 décembre 2020, protestant contre les dernières mesures anti-coronavirus annoncées par le préfet de Dakar.
"Depuis le mois de mars 2020, le secteur de la culture a été frappé de plein fouet par la pandémie de la COVID-19 et particulièrement par les mesures des autorités qui s’ensuivirent. Plus que tout autre secteur, celui de la culture a été touché et a connu une paralysie quasi complète.
Les différents pans de la culture ont dû subir l’interdiction de travailler en se contentant d’une aide insuffisante. En effet, dans des conditions fort déplorables des sommes dérisoires représentant l’aide à la COVID ont été distribuées aux travailleurs qui ont perdu leur dignité après sept mois d’interdiction de travail. Pour le bien-être de la majorité, pour l’intérêt de la communauté, les acteurs de la culture ont été privés de travail.
Il a fallu la mobilisation de la CAM et de tout le secteur de la culture pour que le 9 octobre 2020 un arrêté du gouverneur de Dakar autorise la reprise des activités musicales dans les hôtels, auberges, restaurants, salons de thé et cafés permis de reprendre nos activités dans le strict respect du protocole sanitaire validé par le ministère de la santé et de l’action sociale. Soit dit en passant, une mince partie du vaste secteur de la culture a été impactée par cette reprise.
Nous avons travaillé de façon très proactive en proposant un plan de relance du secteur qui reste jusqu’à présent ignoré quant à son application concrète malgré qu’il fût commandité par le Président de la République.
Aujourd’hui nous sommes de nouveau frappés par l’arrêté du 12 décembre 2020 portant sur la suspension des autorisations de faire de la musique, des chants et danses dans les débits de boissons.
Cet arrêté nous interpelle à plus d’un titre. Sur la forme : il sort un samedi (jour non ouvrable) et vise la musique, les chants et les danses en lieu et place des regroupements susceptibles de favoriser la propagation de la pandémie. Sur le fond : il stigmatise la culture comme cause première de cette pandémie.
Alors que l’ensemble des secteurs de la vie active (transports en commun, marchés, foires, écoles, universités, fonction publique, pèlerinages religieux, cérémonies familiales…) continue à travailler sous la contrainte du respect des mesures barrières, on refuse au secteur de la culture ce droit légitime.
Nous, la CAM (Coalition des Acteurs de la Musique), disons haut et fort notre désaccord par rapport à cet arrêté qui non seulement ne mesure pas les conséquences sur l’avenir de la culture au Sénégal mais aussi ne s’inscrit pas dans une démarche cohérente de lutte contre cette pandémie. Nous rappelons ici tout l’engagement passé, présent et futur du secteur de la culture pour la sensibilisation des populations dans cette lutte commune contre la COVID-19.
Aussi, nous appelons tous les acteurs de la culture au Sénégal, à un sit-in le Jeudi 17 Décembre à 15h à la Place de la nation ex Place de l’obélisque pour :
• la suppression de cet arrêté du 12 Décembre 2020 ;
• l’octroi d’une nouvelle aide immédiate pour tout le secteur de la culture dont le retard d’application du plan de relance ne fait qu’accentuer la paupérisation ;
• la mise en application immédiate de notre plan de relance.
Conscient et soucieux de la pandémie existante, nous avons opté pour un sit-in distancié et pas une marche pour pouvoir prendre la responsabilité des mesures barrières de distanciation, de masques et de gels désinfectants.
Le désarroi du secteur de la culture face à la situation qu’il traverse interpelle au plus haut point les autorités quant aux droits de ses membres et leurs familles à la nourriture, au logement, à l’éducation et à la dignité.
Nous voulons travailler dans un cadre clair qui nous permettra de vivre et de faire vivre nos familles.
Arrêtez vos divers arrêtés et laissez-nous travailler"
Ont signé pour la Coalition des acteurs de la Musique :
• ACE : Actrices Culturelles Ensemble
• AFRICA FETE
• AMAA : Association des Managers et Agents d’Artistes
• AMS : Association des Métiers de la musique du Sénégal
• ARTERIX
• ATSAS : Association des Techniciens du Spectacle et de l’Audiovisuel du Sénégal
• CA : Collectif des Acteurs culturels de la ville de Dakar et du Sénégal
• CIPEPS : Coalition Interprofessionnelle des Producteurs et Editeurs Phonographiques
• KANDANG : Tremplin des Musiques Actuelles
• OPTIMISTE PRODUKTIONS
• PRINCE ARTS
• SAMAINSTRUMENT
• UCC : Urban Culture Consulting
• Zhu Culture
VACCINS ANTI-COVID, EFFETS SECONDAIRES, PRÉOCCUPATION PREMIÈRE
Les premiers vaccins contre le Covid-19 arrivent, et avec eux surgissent dans le grand public des inquiétudes sur leurs possibles effets indésirables. Le point sur ce qu'on en sait pour l'instant
Les données détaillées de deux des vaccins les plus avancés ont été publiées cette semaine et tous deux sont considérés comme sûrs.
D'une part, les données du vaccin Pfizer/BioNTech, déjà autorisé dans plusieurs pays, sont parues dans la revue médicale NEJM, après avoir été dévoilées par l'Agence américaine des médicaments (FDA).
L'essai clinique réalisé sur quelque 40.000 volontaires montre que ce vaccin provoque des effets indésirables classiques, souvent pénibles mais sans danger: 80% des vaccinés ont eu mal autour du point d'injection, beaucoup ont ressenti fatigue, maux de tête ou courbatures et certains ont eu un gonflement temporaire des ganglions. Des effets plus fréquents et intenses chez les plus jeunes.
Les données d'un autre vaccin, celui d'AstraZeneca et de l'université britannique d'Oxford, sont parues dans une autre revue médicale prestigieuse, The Lancet. Elles montrent que ce vaccin, administré à 23.000 volontaires dans le cadre d'un essai clinique, "est sûr", selon The Lancet.
Ces vaccins sont basés sur deux techniques différentes. Celui de Pfizer/BioNTech utilise une technologie jusque-là inédite, dite de "l'ARN messager". Celui d'AstraZeneca/Oxford est un vaccin "à vecteur viral": il prend comme support un autre virus (un adénovirus de chimpanzé).
- Un niveau élevé?
En France, les déclarations d'un infectiologue, le Pr Eric Caumes, ont fait grand bruit. Il a assuré dans plusieurs médias qu'il était personnellement réticent à recevoir le vaccin Pfizer/BioNTech, notamment car il n'avait "jamais vu" une fréquence d'effets indésirables "aussi élevée".
Ses déclarations ont été froidement accueillies par nombre d'autres scientifiques.
Dire qu'on préfère tel vaccin à tel autre revient à dire qu'on "préfère la glace au chocolat plutôt que la glace à la fraise", a objecté la virologue et vaccinologiste Marie-Paule Kieny.
"On sait que ces vaccins sont assez réactogènes (induisent de fortes réactions, ndlr): leur niveau de sécurité est assez satisfaisant mais par contre, ils font mal au bras, entraînent un sentiment de fatigue. Il faut que ce soit clair pour les citoyens", a-t-elle dit vendredi lors d'une audition parlementaire.
Elle a comparé ces effets à ceux "des vaccins pédiatriques", qui peuvent fatiguer les enfants: "c'est désagréable, peut-être pendant une journée, mais ces réactions sont de courte durée et si elles sont associées à de forts niveaux de protection, je pense que ça doit être tolérable".
"Ça n'a rien à voir (...) avec des effets indésirables graves", a pour sa part souligné l'immunologiste Alain Fischer, chargé par le gouvernement français de guider sa stratégie de vaccination.
- Combien d'effets secondaires graves?
Pour le vaccin de Pfizer/BioNTech comme celui d'AstraZeneca/Oxford, ils sont extrêmement rares à ce stade.
Seul un patient à qui le vaccin d'AstraZeneca/Oxford a été administré a connu un "effet indésirable sérieux possiblement lié" à cette injection, selon les données publiées dans The Lancet.
Il s'agissait d'un cas de myélite transverse (une atteinte neurologique rare) qui avait motivé l'interruption temporaire de l'essai début septembre.
Deux autres cas d'effets indésirables sérieux ont été détectés, sans qu'ils soient attribuables au vaccin.
"Ces trois participants sont guéris ou en voie de l'être", selon les responsables de l'essai.
Dans le cas du vaccin Pfizer/BioNTech, le seul effet indésirable potentiellement inquiétant a été la survenue de quatre cas de paralysie de Bell, une paralysie faciale souvent temporaire.
Mais cette fréquence (4 cas parmi 18.000 personnes suivies pendant deux mois) n'est pas différente de celle qu'on observe généralement pour cette paralysie, et on ne sait donc pas si elle a été provoquée par le vaccin. Par précaution, la FDA a toutefois recommandé une surveillance accrue.
Enfin, il y a eu huit cas d'appendicites chez les vaccinés, contre quatre dans le groupe placebo, le groupe auquel on n'administre pas le vaccin mais un produit neutre pour pouvoir établir des comparaisons. Mais la FDA pense que ça n'est qu'un hasard statistique, sans lien avec le vaccin.
Comme pour tout médicament, on ne peut écarter l'hypothèse d'un effet indésirable grave pour ces vaccins. Mais en médecine, une substance est évaluée en examinant la balance entre ses bénéfices et ses risques.
"Mis en face des bénéfices et de l'efficacité pour les personnes qui sont à risque sévère de Covid, (...) il est tout à fait acceptable d'avoir un vaccin qui soit un peu plus réactogène, si ses effets indésirables ne sont pas sévères", a souligné vendredi Isabelle Parent, experte des vaccins à l'agence française du médicament (ANSM).
- Quid des allergies?
Au lendemain du début de la campagne de vaccination avec le vaccin Pfizer/BioNTech au Royaume-Uni mardi, les autorités britanniques ont annoncé que deux personnes avait mal réagi à l'injection. Elles étaient toutes deux sujettes à d'importantes allergies, au point de toujours garder de l'adrénaline sur elles.
Cela a conduit les autorités sanitaires à déconseiller ce vaccin-là aux gens qui ont eu dans le passé une "réaction allergique importante à des vaccins, des médicaments ou de la nourriture (comme des réactions anaphylactiques ou ceux à qui il a été conseillé de porter un injecteur d'adrénaline)".
Pour autant, "cela ne veut pas dire que la population générale doit être anxieuse à l'idée de recevoir ce vaccin", a estimé le Pr Stephen Evans, professeur de pharmacoépidémiologie à la London School of Hygiene & Tropical Medicine, cité par l'organisme britannique Science Media Centre (SMC).
D'ailleurs, les responsables de l'essai clinique qui a abouti à l'autorisation accordée à Pfizer/BioNTech dans plusieurs pays avaient anticipé ce risque: ils avaient exclu les volontaires avec un historique d'allergies sévères aux vaccins en général ou à l'un des composants du vaccin testé.
Cela ne semble toutefois pas concerner les millions de gens allergiques par exemple aux oeufs ou aux cacahuètes.
"C'est important de comprendre précisément quelles réactions" le vaccin a provoquées chez les deux Britanniques "et de connaître leur historique médical, pour mieux cerner les risques", a relevé un expert de l'université d'Oxford, le Pr Graham Ogg, cité par le SMC.
- Quelles questions en suspens?
La principale concerne l'hypothèse d'effets indésirables qui surviendraient plus tard, puisqu'on n'a encore que peu de recul sur ces nouveaux vaccins.
Même s'ils sont autorisés en urgence à cause de la pandémie, leurs données vont donc continuer à être scrutées par les autorités sanitaires mondiales au fur et à mesure des vaccinations, pour pouvoir réagir immédiatement si besoin.
Ce suivi est appelé pharmacovigilance quand il s'agit de médicaments et vaccinovigilance quand il s'agit de vaccins.
"Cette surveillance nous aidera à identifier tout signe potentiel d'effet indésirable", a commenté le Dr Charlie Weller, responsable des vaccins de la fondation caritative Wellcome, cité par le SMC.
En France par exemple, un rapport sur les effets indésirables signalés sera publié chaque semaine, a indiqué vendredi l'ANSM.
QUAND OUATTARA DISTRIBUE DES SURNOMS À SES PAIRS
Le président ivoirien, 78 ans, a plaisanté lundi lors de son discours d'investiture à Abidjan pour son troisième mandat, révélant les surnoms qu'il donnait aux treize chefs d'Etat présents pour la cérémonie
Après avoir indiqué qu'il surnommait "affectueusement" Patrice Talon du Bénin et Roch Marc Christian Kaboré du Burkina respectivement son "petit frère" et son "neveu", il a surpris les invités en assurant qu'il surnommait non moins "affectueusement" le président congolais Denis Sassou Nguesso, 77 ans, dont 36 ans au pouvoir, "l'empereur". Il a poursuivi avec le président ghanéen Nana Akufo-Addo, réélu pour un second mandat, qualifié de "Double Excellency" parce que "Nana" veut dire "Excellence" en ashanti. Le Nigérien Mahamadou Issoufou, qui termine son second mandat, est quant à lui surnommé "l'émir du Sahel" par Alassane Ouattara, et le Togolais Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, "notre jeune doyen". D'autres chefs d'Etat ont eu le droit aux surnoms de "frère" ou "fils". Treize chefs d'Etat africains (Bénin, Burkina Faso, Congo-Brazzaville, Ethiopie, Ghana, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Sierra Leone, Togo) étaient présents.
Parmi les invités de marque, l'ancien président français Nicolas Sarkozy, qui avait soutenu M. Ouattara lors de la crise post-électorale de 2010-2011, a été un des plus applaudis par les invités à l'investiture.
La France, ancienne puissance coloniale, était représentée par son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Cette investiture s'est déroulée sans les principaux représentants de l'opposition. Elu en 2010, réélu en 2015, M. Ouattara a été élu le 31 octobre pour un troisième mandat controversé dès le premier tour avec 94,27% des voix, au terme d'un scrutin boycotté par l'opposition et marquée par des violences qui ont fait 85 morts entre août et novembre.
POLÉMIQUE À LA CIGOGNE BLEUE
Après le décès de leur bébé de 9 mois, les parents ont porté plainte contre la responsable de la crèche sise à Sacré-Cœur3 pour «négligence»
La crèche «La Cigogne bleue» sise à Sacré-Cœur3 à Dakar est au cœur d’une grosse affaire de mort suspecte. Les parents d’un enfant de 9 mois considèrent qu’il y a beaucoup de zones d’ombre dans les explications qui leur ont été fournies. En effet, d’après le certificat de genre de mort délivré par le Dr Abdou Magib Gaye de l’hôpital Aristide Le Dantec, le bébé serait mort «à la suite d’une asphyxie secondaire» et qu’il y a «absence de signe traumatique et de trace de violence». En clair, c’est au moment où on lui donnait à manger que l’enfant s’est étouffé et les aliments seraient passés par les voies respiratoires. Et d’après le récit du père, M. Magor Dia, la baby-sitter a raconté qu’après avoir donné à manger à l’enfant, elle l’a posé au sol, et tout à coup, il aurait commencé à vomir. Ensuite, elle l’a porté pensant qu’il dormait, et à un moment donné, elle a constaté que le corps était inerte. Et le gardien de la crèche aurait également dit que c’est lui qui a fait les premiers secours, qui a fait la ventilation et que l’enfant ne répondait pas, et l’agent aurait pensé que l’enfant aurait fait un arrêt cardiaque. «Je sens une certaine légèreté dans le traitement de cette affaire et c’est dangereux. Si c’était dans d’autres pays, on allait fermer la crèche le temps de faire l’enquête et de situer les responsabilités, parce qu’il y a des enfants qui sont là-bas», déplore le père de famille.
«Mon fils n’avait aucun souci de santé»
C’est un papa qui a certes le cœur meurtri, mais qui a le courage d’en parler dans la presse pour que, dit-il, justice soit faite pour son bébé de 9 mois qui a rejoint son Seigneur. M. Magor Dia revient sur l’affaire. «Le lundi 30 novembre, je suis parti au travail et avant de partir, ma femme a amené notre garçon de 9 mois à la crèche «La Cigogne bleue» à Sacré-Cœur3. Quand elle l’amenait ce jour-là, l’enfant était bien portant, il n’avait aucun souci de santé. Depuis qu’il est né, son pédiatre ne que l’a reçu qu’une seule fois en consultation, c’était une consultation de routine et les autres fois c’étaient des vaccins qu’il lui faisait», commence-t-il. Pour ajouter que «ce jour-là vers 13 heures, j’ai reçu un coup de fil venant de la directrice de la crèche, Yacine Sène, qui me demandait de la rejoindre au Samu Municipal qui se trouve sur les deux voies de Liberté VI, vers la Foire. Je lui ai posé la question de savoir ce qui se passait, et elle m’a dit que l’enfant était un peu souffrant».
«L’enfant était décédé bien avant d’arriver à l’hôpital»
Effrayé par cette annonce surprenante, Magor Dia prend dare-dare un taxi pour rallier la structure sanitaire. Sur place, l’ambiance était morose, et l’inquiétude a commencé à l’envahir. «Je suis arrivé à 13 h 40mn au Samu Municipal. Elle m’a rapidement conduit chez le médecin. Ce dernier m’a reçu dans son bureau et m’a annoncé que l’enfant était décédé bien avant d’arriver à l’hôpital. L’enfant est arrivé à 12h 30 minutes, décédé avec des vomissements. Donc il est décédé soit à la crèche, soit en cours de route», se remémore le père le cœur plein de douleur. Le lendemain du drame, un médecin légiste de l’hôpital Le Dantec, a réalisé l’autopsie. Mais les parents attendent toujours le rapport du médecin qui leur demande de patienter 10 à 15 jours. Malgré l’absence de ce document médical, le bébé a été inhumé après la remise par le commissaire de Dieuppeul d’un permis d’inhumation non signé par le procureur. Autre chose qui a intrigué le papa de l’enfant. Il dit : «Ce qui est bizarre c’est que quand je suis venu, le médecin m’a dit que la directrice de la crèche est venue avant moi pour les résultats d’autopsie et a payé des frais qui s’élèvent à 15 mille francs Cfa.» En plus, poursuit-il, le jour des faits, les habits de l’enfant ont été changés avant qu’il soit conduit à l’hôpital. Aujourd’hui, les parents de l’enfant se posent les questions suivantes : pourquoi la police n’a-t-elle pas fait d’enquête sur les lieux ? Pourquoi le Procureur n’a pas signé le permis d’inhumer ? Qu’est-ce qu’on a fait manger à leur enfant ? En attendant des réponses à ces interrogations, la famille a commis l’avocate Me Borso Pouye pour suivre le dossier. La famille n’exclut pas non plus de porter l’affaire auprès des défenseurs des droits humains, ainsi qu’au niveau des associations de défense de la petite enfance.
PAPE DIOP ÉTALE SA FRUSTRATION
Le chef de file de Bokk Gis-Gis est déçu. Pape Diop fait part de sa grande désillusion provoquée par le dialogue national et le gouvernement élargi
Le chef de file de Bokk Gis-Gis est déçu. Pape Diop fait part de sa grande désillusion provoquée par le dialogue national et le gouvernement élargi. A l’en croire, il espérait que le dialogue serait le cadre idéal pour mettre à plat le contentieux post électoral, apporter les correctifs nécessaires à notre système démocratique, dégager de grandes orientations pour la marche du pays et bâtir de larges consensus sur des questions d’intérêt national.
Mais, constate-t-il pour le regretter : « la montagne a accouché d’une souris. Plus d’un an après son lancement, il n’y a rien qui permette d’espérer que ce dialogue national marque un tournant dans la marche du pays comme nous le souhaitions tous. Au contraire, les discussions se sont tellement enlisées qu’on est fondé à croire qu’elles n’étaient qu’un simple moyen de légitimer l’entente entre la coalition au pouvoir et les deux composantes politiques qui ont rejoint récemment la majorité sous le fallacieux prétexte d’une ouverture du Gouvernement à l’opposition ».
UNE CAUTION MORALE À DES NÉGOCIATIONS SOUTERRAINES
De l’avis de Pape Diop ce dialogue national s’apparente en effet à une sorte de caution morale à des négociations souterraines qui ont abouti à la formation du nouveau Gouvernement. « Sur les huit commissions mises en place dans le cadre de ces concertations, seule la Commission politique a rendu son rapport en août dernier sans qu’il y ait un accord sur des questions majeures dont la réforme permettrait à notre démocratie d’enregistrer des avancées notables », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter : « les points relatifs au bulletin unique, au cumul entre les fonctions de chef d’Etat et chef de parti, à l’organe chargé de l’organisation des élections, au parrainage et à la caution, n’ont pas été tranchés. Certaines de ces questions ont fait l’objet de désaccord tandis que d’autres sont soumises à l’arbitrage du président de la République qui est naturellement juge et parti ».
D’après le leader de Bokk Gis-Gis, le dialogue national n’est pas allé jusqu’à son terme pour accoucher de propositions fortes, innovantes et de nature à parfaire la gouvernance du pays et la marche de nos institutions. Ainsi, il invite le président de la République à prendre les dispositions utiles à la reprise du dialogue national. Car, il ne doit absolument pas être un leurre. « Les Sénégalais ne le méritent pas. Et le Sénégal ne peut se le permettre au moment où tous les pays de la planète, y compris les plus nantis, font face aux difficultés inhérentes à l’apparition de cette pandémie et appréhendent l’avenir avec anxiété. Évitons de rater à nouveau le coche à un moment aussi crucial dans la marche du monde », soutient-il.
Par Ndèye Khaïra THIAM
LE NOUVEAU CAUCHEMAR DES VIOLEURS ET DE LEURS AMI.E.S
Dans un souci pédagogique, il peut être intéressant de reprendre quelques éléments concernant la pénalisation du viol et de sa perception.
Suite à une pétition cosignée par différent.e.s féministes, cadres supérieur.e.s, chercheuses et chercheurs, juristes, psychologues, journalistes, activistes etc. contre la médiatisation d’un violeur notoire, nous assistons depuis quelques semaines à la sortie du bois de divers (vieux) loups apeurés.
C’est comme si cette pétition, visant un de leurs tout-puissants membres, avait eu pour effet de mobiliser les angoisses d’effondrement, de néantisation et de persécution de ces vieux croûtons devant la menace de la perte de leurs privilèges masculins et de leurs habitudes, manifestement bien établies, du viol des femmes, des jeunes filles et des garçons. Cela, dans un pays où les mêmes, en riches boubous en «damina bazin» (comme si l’habit faisait le moine), l’air très inspiré ou usant de leur notoriété politique, n’hésitent pas à brandir l’islam comme gage de respectabilité et comme référence. Personne n’y croit, vous pouvez arrêter ce cinéma !
Cependant, dans un souci pédagogique, il peut être intéressant de reprendre quelques éléments concernant la pénalisation du viol et de sa perception. Cela, au cas où pour certains quelques évidences auraient échappé à la sagacité perverse de leur analyse. Ces échanges, auxquels évidement j’ai déjà largement contribué interrogent tout de même. De quoi s’agit-il ? Que nous apprennent ces divers mouvements féminins/féministes contre ce qui leur apparaît comme une violence, de plus, contre toutes les victimes de viol au Sénégal et ailleurs ? Et que renferment véritablement les attaques dont ces mouvements ou leurs démarches font l’objet ? En somme, de quoi cette «guerre» médiatique est-elle le nom ?
Le viol est reconnu comme un crime de guerre et comme un crime contre l’humanité par la Cour pénale internationale depuis le Statut de Rome de 1998. Cependant, grâce notamment aux luttes féministes occidentales qui ont su démontrer que le viol est un acte de barbarie, il est reconnu, depuis les années 70 comme l’acmé du système de domination totalitaire des hommes sur les femmes par l’appropriation de leur corps sans leur consentement. Cela, en usant de violences, menaces ou surprise. Ces luttes féministes occidentales ont depuis profité à d’autres femmes dans le monde. La reprise par les institutions internationales et nationales de ces questions permet d’ouvrir le champ des connaissances spécifiques attachées au viol, à ses contextes d’apparition, à sa prise en charge multidimensionnelle, à son coût économique dans une société donnée, mais aussi et surtout à la tentative de neutralisation des causes repérées. Depuis le début de l’année 2020, le viol est enfin criminalisé au Sénégal.
En effet, sur instruction du chef de l’Etat, il a été fait obligation au ministre de la Justice, dans un délai court, de faire droit à toutes les victimes et à leurs défenseuses et défenseurs, en criminalisant le viol. Dans le même temps, il a été ordonné, à Madame la ministre de la Femme, de la famille, du genre et de la protection de l’enfant, de construire un plan de lutte contre les violences pour la période 2019-2024. Devant la gravité des actes eux-mêmes au regard des lois nationales et internationales, au regard de notre fonctionnement social ainsi que de la gravité des conséquences physiques et psychotraumatiques sur la vie entière ainsi que de l’incidence sociale parfois mortelle, le chef de l’Etat a entendu ce qui, depuis de nombreuses années, n’avait étonnamment pas été audible : le viol est un crime qui porte atteinte à la personne humaine au même titre qu’un meurtre ou des actes de torture. Et au-delà, il rompt le contrat social de confiance qui relie les membres de cette société à l’auteur d’un tel acte.
Ainsi contrevient-il à la sacralité de l’être humain consacrée jusque dans notre Constitution. C’est dans cette perspective que le chef de l’Etat a enfin rectifié l’extrême injustice que constituait la simple «délictualisation» d’une telle infraction et que nous avons maintenant la possibilité de condamner un auteur à 10 ans incompressibles au minimum et à perpétuité au maximum.
Dans sa volonté de mener la démarche à son terme, Le président de la République a aussi donné des instructions à ses services pour la création de dispositifs d’accueil holistiques des victimes, dont le projet est en cours d’élaboration et porté par le ministère de la Femme. Il serait temps qu’il se penche aussi sur la prise en charge des auteurs ainsi que sur le traitement de la récidive des délinquants sexuels avec des mesures socio-judiciaires à la sortie d’écrou telles que le fichage ou l’interdiction d’exercer un métier en relation avec le public ou avec des publics spécifiques.
A côté de ces démarches laïques et républicaines, l’islam, quant à lui, interdit tout acte qui porte préjudice à son prochain et, quoiqu’il réprouve la fornication, insiste dans la sourate Les femmes, sur la nécessité d’obtenir le consentement des femmes pour tout acte. Cela, avec de nombreuses recommandations quant au déroulé de l’acte sexuel lui-même. Le non-consentement, l’usage de la violence, le forçage à des rapports sexuels sont constitutifs d’un préjudice pour la femme. Un tel préjudice en islam vaut la mise à mort de l’auteur par lapidation. Pour la victime, la préservation de ses droits et libertés d’être humain l’autorise à porter à la connaissance des juges musulmans les faits de viol dont elle a été victime.
De surcroît, elle peut refuser de porter l’enfant de son violeur et se voir autoriser un avortement dans les trois mois. Ainsi, en toute logique, nous attendons, comme pour l’émigration clandestine, une fatwa de nos dignitaires religieux contre les faits de viol et de pédophilie et l’autorisation de l’avortement médicalisé en cas de viol et d’inceste.
La Bible aussi considère très clairement le viol comme un crime et une atteinte grave au corps humain créé par Dieu (Genèse 34 ; Deutéronome 22.25-27). La peine la plus courante pour un tel crime est la mise à l’amende assortie d’une responsabilité à vie, portée par l’auteur pour avoir détruit la vie de sa victime. Bien avant, dans la culture juive, le viol est déjà considéré comme une forme d’immoralité sexuelle et est sanctionné par l’obligation, faite à l’auteur, d’épouser sa victime. Sauf si le père de cette dernière s’y oppose et dans ce cas, l’auteur peut être contraint d’indemniser la victime. Quant au viol d’une femme mariée, il est puni de mort (Deutéronome 22 et suiv.) pour l’auteur comme pour sa victime, dans le but de faire disparaître ce mal d’Israël.
On voit dès lors que la criminalisation du viol et l’aggravation de la pénologie s’y afférant, au Sénégal, portée par les Organisations de la société civiles (Osc) et des féministes, sont bien clémentes devant la justice divine qui globalement propose la mort comme réponse pénale. Alors quoi ? Il est plus facile d’attaquer des Osc et de méchantes féministes que de s’en prendre à Dieu ? Il est certain que vous en prenant à des féministes, vous risquez moins d’être brûlés par la foudre divine que par la virulence de leurs mots. Alors souffrez, en silence s’il vous plaît, comme vous le réclamez aux victimes de viol, les réponses plus ou moins acerbes, que leurs défenseuses et défenseurs vous servent. Mais que penser alors de ceux qui défendent ces comportements, s’inquiètent des erreurs judiciaires alors que le délai d’instruction est rallongé du fait de la criminalisation et que le juge d’instruction a tous pouvoirs pour la manifestation de la vérité ?
Que penser de ces vieux messieurs et de ces jeunes paumés qui ergotent désespérément sur les réseaux sociaux, sur le viol de mineur, au mépris du droit, de l’éthique et du devoir de retenue qui sied à leurs rangs habituellement ? L’illégalité, l’amoralité, le manque d’éthique et l’horreur que provoquent le passage à l’acte et l’acte lui-même de ces violeurs favorisent la promptitude du commun à les déclarer malades, lorsque leurs gestes défraient la chronique. Qu’est-ce qui, au moment du passage à l’acte, rend si difficile de les prendre pour des individus comme les autres ? Pour le frère, l’ami, le collègue que plus tard vous êtes capable de retrouver et de défendre ? De quelle maladie souffriraient-ils ? S’ils étaient au moins malades, transitoirement, cela les rendrait-il moins coupables ? Plus humains ? Plus semblables ?
Plus dignes de rester parmi nous et de continuer à nous servir des analyses politiques sur des plateaux télé ? L’impensable, l’insoutenable, l’absence de limite que révèlent ces récits, étalages sordides des détails des viols et actes de pédophilie, dans les journaux, vient aussi violer la psyché des lecteurs, auditeurs et spectateurs. Le viol et la pédophilie sont des évènements traumatiques qui confrontent, les victimes secondaires et tertiaires que constitue l’audimat, à un débordement de la psyché par un envahissement brutal d’excitation mentale abjecte ; voire qui mettent à feu la mémoire traumatique de victimes jusque-là silencieuses.
La répétition de ces faits, quasi-quotidiens, qui se répercutent d’une psyché à l’autre jusqu’à la sidération font de leur banalisation un moyen de survie psychique quasi collectif. Pour survivre à l’horreur de l’évocation de ce crime, il faut trouver les moyens de la réduire à sa plus simple expression : un anecdotique fait divers qui, une fois jugé, doit se faire oublier. Or il n’y a rien de banal dans un viol, il n’y a pas d’oubli chez la victime, même après une excellente prise en charge psychotraumatique. Cela, encore moins commis par une personne qui nous abreuve régulièrement et de visu d’informations spécieuses sur le monde politique sénégalais.
D’ailleurs, comment un «malade» peut-il avoir sa place dans les médias et nous apporter des analyses politiques intelligibles et pertinentes ? N’y a-t-il pas là un paradoxe ? Et puis, comment la prison peut-elle soigner ce que l’hôpital aurait dû prendre en charge ? A moins qu’il existe un organe spécifique chez les violeurs des deux genres, non encore découvert, qui pourrait faire l’objet de recherches médicales…
En réalité, la raison est assez simple et le positionnement des sympathisants des violeurs l’est tout autant. 97% des violeurs ne souffrent d’aucune maladie mentale. Leur fonctionnement psychique ne souffre d’aucun trouble lié à une maladie. Ils sont constitutionnellement pervers ou psychopathes. La perversion et la psychopathie ne sont pas des maladies. Elles sont rangées dans les troubles de la personnalité. Dans cette expression «trouble de la personnalité», le trouble n’est pas lié à une pathologie, mais à un ensemble de traits spécifiques et suffisamment fixés qui induisent des comportements et des processus de pensée qui sont inadaptés à ce qu’une société est en capacité d’accepter d’un individu. Le viol est inacceptable, fantasmer violer un mineur lorsque l’on est adulte est impensable. Violer un mineur est suffocant d’horreur. Se retrouver mêlé encore et encore à des histoires de mœurs l’est encore davantage, soit-on capable de disserter doctement sur la politique sénégalaise. Cautionner cet état de fait et détourner le débat par des distorsions cognitives, des attaques quant aux compétences des personnes qui osent s’y opposer, se sentir autorisé à remettre en question leur honorabilité, c’est faire état de sa propre perversion ou de sa propre psychopathie, à moins que cela ne soit tout bonnement de la lâcheté et de l’inconséquence. La question qui demeure tout de même est la grande «décomplexion» avec laquelle ces attaques existent sur la scène sociale sénégalaise. A-t-on un problème d’appréhension du concept de «liberté d’expression» ou a-t-on un vrai problème social plus grave, qui autorise la défense sociale et publique des violeurs renommés ?
Après ce rapide exposé de la question du viol, il est quand même étonnant que nos sages délinquants, porte-parole de leur congénère, n’aient pas bien compris ce qui agite les organisations de femmes tout comme les féministes. Leur humanité et leur religiosité affichée doivent probablement souffrir quelques lacunes pour ne pas spontanément adhérer à l’évidence de la démarche pétitionnaire. A moins que cela soit lié à une maladie nouvelle à décrire rapidement dans les manuels de psychopathologie, pour faire avancer la science et faire rentrer le Sénégal dans la postérité. Il est, à mon avis, plus probable que le système politique et social patriarcal sénégalais ait atteint son apogée totalitariste.
En déshumanisant les victimes et les femmes en particulier, ce système autorise la valorisation (appelée improprement réhabilitation par les souteneurs) et la défense d’un criminel : un homme, amoral et sans limites comme les autres, capable d’un crime d’horreur et de récidive. Un homme, comme les autres, inaccessible à la culpabilité, car constitutionnellement incapable d’avoir conscience d’avoir touché l’humanité dans sa chair en commettant un crime de viol, qui plus est, sur une mineure. Un oubli fondamental à l’appartenance à une communauté humaine comme l’aurait dit Hannah Arendt dans son «Rapport sur la banalité du mal».
Les complices et souteneurs sont manifestement du même moule à moins d’être capables radicalement de se démettre du mal, de s’en désolidariser pour de bon. Alors de quoi vous plaignez-vous ? Que l’on veuille acter secondairement son acte d’exclusion de la communauté humaine, en demandant qu’on l’oublie en l’effaçant de notre vue dans les médias ?
Ndèye Khaïra THIAM
Psychologue clinicienne
Spécialisée en criminologie clinique et en pathologies psychiatriques
par Madiambal Diagne
ALLIANCE AVEC SONKO, KHALIFA PERDANT À TOUS LES COUPS
Quand on observe la trajectoire politique de l'ancien maire de Dakar, on ne peut manquer d’être frappé par une constance : les décisions concernant sa vie politique sont toujours prises par d’autres à sa place
On peut dire que c’est la saison des alliances, des unions politiques. Le Président Macky Sall a élargi sa majorité politique en s’alliant avec Idrissa Seck et ses proches. Cette nouvelle situation, fort surprenante, a induit une recomposition de la scène politique. En effet, ce qui reste de l’opposition cherche, tant bien que mal, à s’organiser, à unir ses forces pour pouvoir peser sur le cours de l’histoire. C’est dans cette dynamique qu’il faudrait voir l’esquisse d’une nouvelle alliance politique entre Ousmane Sonko, leader de Pastef, et l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall. La dynamique de la rencontre entre ces deux hommes politiques que tout opposait, après la réconciliation, devant les caméras entre Barthélemy Dias et Me Moussa Diop, et sous l’égide du même Ousmane Sonko, a quelque part «excusé» les retrouvailles entre Macky Sall et Idrissa Seck. De part et d’autre, il aura fallu un grand écart, beaucoup de reniements et sans doute une grave amnésie pour que ces personnes arrivent à se rabibocher et prétendre cheminer ensemble pour une même cause. Qu’à cela ne tienne ! Mais qui gagne quoi dans la perspective d’une alliance entre Khalifa Ababacar Sall et Ousmane Sonko, qui apparaît manifestement comme un jeu de dupes ?
Khalifa Sall va travailler pour les autres
En nouant une alliance politique avec Ousmane Sonko, Khalifa Sall renonce à toute ambition politique, on peut même dire qu’il va, de fait, enterrer sa carrière politique. Il se mettrait dans une posture de se ranger derrière le leader de Pastef pour la prochaine élection présidentielle de 2024. Khalifa Sall saborderait toute possibilité de retrouvailles avec la majorité parlementaire, dirigée par le camp de Benno bokk yaakaar (Bby), alors que seule une loi d’amnistie pourrait le faire revenir dans le jeu politique, après sa condamnation pénale pour des actes de prévarications de deniers publics commis à la mairie de Dakar. C’est un truisme que de dire qu’on ne voit pas le camp de Bby s’empresser d’adopter une loi d’amnistie qui remettrait dans le jeu politique un adversaire politique d’envergure. Au meilleur des cas, Khalifa Sall ne pourrait espérer être amnistié que par une nouvelle majorité parlementaire favorable à sa coalition. Le cas échéant, si d’aventure un Ousmane Sonko était élu président de la République en 2024, ne penserait-il pas s’assurer les conditions d’une réélection en 2029, plutôt que de se mettre dans une logique de refiler le pouvoir à un Khalifa Sall après seulement un mandat ? Ainsi, Khalifa Sall étant né en 1956, dépasserait l’âge limite de 75 ans pour être candidat à une élection présidentielle en 2034.
De toute façon, cette alliance ne permettra pas non plus à Khalifa Sall de pouvoir, aux prochaines élections locales et législatives (2021-2022), retrouver un mandat de maire et/ou de député, qu’il a perdu du fait de sa condamnation à cinq ans de prison ferme. Les mêmes causes qui l’empêchent encore de pouvoir être électeur et éligible, en dépit de la grâce présidentielle accordée par Macky Sall, demeureront. Khalifa Sall sera alors bien obligé de travailler pour les autres. C’est dans cette optique qu’il faudrait lire l’activisme de Barthélemy Dias pour nouer cette alliance avec Ousmane Sonko. Le maire de Mermoz-Sacré Cœur pourrait espérer être le porte flambeau du camp de Khalifa Sall à la mairie de Dakar et bénéficierait du soutien du camp de Ousmane Sonko. Seulement, un choix de Khalifa Sall en faveur de Barthélemy Dias ne serait pas très évident. En effet, Barthélemy Dias a toujours souffert du fait que Khalifa Sall avait préféré, depuis sa première élection comme maire de Dakar en 2009, confier des responsabilités à d’autres personnalités politiques. Khalifa Sall avait toujours préféré choisir Soham El Wardini, ou Bamba Fall ou Moussa Sy, entre autres, pour occuper des fonctions d’adjoint au maire de Dakar. Quand bien même que Soham El Wardini restait une militante (suspendue) de l’Alliance des forces de progrès (Afp), de Moustapha Niasse, le choix préférentiel de Khalifa Sall était sans équivoque en sa faveur, alors qu’elle et Barthélemy Dias ne se sont jamais faits de cadeau dans leur fief électoral commun.
Barthélemy Dias qui est à la manœuvre dans le rapprochement entre Khalifa Sall et Ousmane Sonko se positionne valablement comme pouvant être un candidat consensuel adoubé par Ousmane Sonko, qui ne semble pas faire de la mairie de Dakar un objectif pour sa formation politique. Seulement, Barthélemy Dias reste lui aussi sous la menace d’une éventuelle disqualification judiciaire, car l’affaire du meurtre du nervi Ndiaga Diouf, dans laquelle il avait été reconnu coupable et condamné à deux ans d’emprisonnement en première instance, n’est pas encore totalement vidée par les juridictions. Cette affaire a été renvoyée par la Cour d’appel de Dakar au 6 janvier 2021. Il reste aussi sous le coup d’une autre condamnation en 2018, à six mois ferme, pour outrage à magistrat.
Ousmane Sonko adopte le «système»
Le leader de Pastef avait pourfendu ce qu’il appelait le «système», constitué par des hommes politiques à la trajectoire sinueuse et sans foi ni loi. Il se posait en parangon de vertu et chevalier de la bonne gouvernance. Mieux, aux élections législatives de 2017, Ousmane Sonko avait refusé de faire partie de l’alliance électorale qui se proposait de faire de Khalifa Ababacar Sall, encore détenu, la tête de liste pour les élections législatives. Ousmane Sonko était intransigeant, n’acceptant aucune compromission avec des hommes politiques en délicatesse avec la gestion des ressources publiques. C’est ainsi qu’il avait préféré mettre en place sa propre liste aux élections législatives, tandis que Idrissa Seck et Malick Gakou jetaient leur dévolu sur Khalifa Ababacar Sall pour diriger leur coalition électorale. C’était tout à l’honneur de Ousmane Sonko. Mais il se montrera on ne pouvait plus incohérent, quand il chercha à tous prix à s’allier, à la Présidentielle de 2019, avec le Président Wade à qui il avait déjà promis le peloton d’exécution à l’instar des Présidents Abdou Diouf et Macky Sall. Ousmane Sonko accepterait maintenant de nouer un pacte avec Khalifa Sall ! On peut bien se demander si Khalifa Sall ne constituerait pas l’expression la plus affirmée du «système» ? Nous lisions, le 4 décembre 2020, un papier signé par Louis Henry, journaliste qui posait la question : «Ousmane Sonko était-il vraiment anti-système ?» Il disait : «A l’heure d’aujourd’hui, le visage de ‘’l’anti système’’ n’est plus qu’une pâle copie de ce qu’il fut autrefois. L’incarnation supposée de l’anti-système est devenue la continuité du système. Dans la vie, les vérités ne sont pas faites pour être maquillées en fonction des êtres concernés. Lorsque des actes font qu’une personne est jugée comme étant ‘’mauvaise’’, rien ne justifie qu’une autre soit épargnée, voire élevée au rang de messie alors qu’elle fait la même chose.»
Khalifa Sall laisse les autres décider pour lui…
Au demeurant, quand on observe la trajectoire politique de Khalifa Sall, on ne peut manquer d’être frappé par une constance, à savoir que les décisions concernant sa vie politique sont toujours prises par d’autres à sa place. A ses débuts, il avait pour mentor l’ancien maire de Dakar, Mamadou Diop, avec qui il finira par être lié par des relations familiales. Khalifa Ababacar Sall a été assez actif au sein du Mouvement des jeunesses socialistes et a eu une ascension politique fulgurante. Mais contre toute attente, il sera le maire de Dakar en 2009, désigné par le vote du collège municipal grâce à la coalition du Front siggil Sénégal (Fss). A ces élections locales de 2009, cette coalition, qui regroupait l’opposition en bloc contre le camp du Président Abdoulaye Wade, avait pour tête de liste le responsable socialiste Doudou Issa Niasse. Après la victoire surprise de l’opposition, le Parti socialiste qui dirigeait la coalition du Fss devait présenter un candidat «plus mairable» pour remplacer le maire libéral Pape Diop. Khalifa Sall qui avait pu bénéficier du soutien de l’Afp de Moustapha Niasse, grâce notamment à l’engagement de Malick Gakou, sera élu maire de Dakar. Le 18 janvier 2016, dans ces colonnes, nous nous demandions déjà qui pouvait «faire le bonheur de Khalifa Sall à sa place».
En effet, nous écrivions notamment qu’il «passait pour être un probable candidat à la candidature du Parti socialiste (Ps) à la dernière Présidentielle de 2012, mais Khalifa Ababacar Sall, maire de Dakar, n’avait pas estimé disputer à Ousmane Tanor Dieng (OTD) l’honneur de porter les couleurs du parti. Les militants et autres responsables du Ps qui souhaitaient sa candidature avaient été obligés de faire contre mauvaise fortune bon cœur. La Présidentielle passée avec la contre-performance réalisée par le secrétaire général du parti, d’aucuns trouvaient que l’heure était enfin arrivée pour Khalifa Sall de chercher à imposer son leadership. La belle opportunité pouvait être les opérations de renouvellement des instances du parti. Un duo constitué de Khalifa Sall et de Aïssata Tall Sall s’était alors formé, au début de 2014, pour aller à l’assaut de la forteresse de Ousmane Tanor Dieng. C’était un secret de polichinelle que les deux responsables socialistes étaient dans une logique de rupture de ban. Mieux, les rôles étaient bien partagés à la veille du Comité central du Ps en mai 2014. Aïssata Tall Sall et Khalifa Sall avaient défini ensemble leur stratégie pour abattre leurs cartes le jour du Comité central, et les orateurs étaient désignés avec chacun une partition à jouer. Grande avait été la surprise de Aïssata Tall Sall, tard la veille du Comité central, de recevoir un appel téléphonique de Khalifa Sall qui l’informait qu’il avait déjà embarqué dans un avion en partance pour Paris où il devait transiter sur la route des Seychelles, où il allait en mission pour le compte de l’Internationale socialiste. Aïssata Tall Sall ne pouvait que constater la défection de Khalifa Sall et le lendemain, les orateurs désignés par le maire de Dakar s’abstiendront de se mouiller en l’absence de leur mentor. Aïssata Tall Sall était obligée d’aller seule au combat, de jouer son baroud d’honneur. Ils étaient rares, les ‘’amis de Khalifa’’, comme Youssou Mbow, à dire publiquement leur scepticisme par rapport à la manière dont les opérations de renouvellement des instances du Ps étaient menées. On connaît la suite, Khalifa Sall lui-même, en sa qualité de secrétaire national chargé de la Vie politique et président du Comité national de pilotage et d’évaluation des opérations de renouvellement des instances du parti, ruinera les espoirs de Aïssata Tall Sall, sacrifiée au nom des ‘’intérêts supérieurs du parti’’. Après cette tragi-comédie, les proches de Khalifa Sall commenceront après le congrès du Parti socialiste de 2014, avec les tristes incidents que l’on sait, à ouvrir le feu contre Ousmane Tanor Dieng. Alioune Ndoye, Aïssatou Diallo, Idrissa Diallo, Youssou Mbow, Babacar Diop, Moussa Sy se dévouaient au rôle et parlaient pour Khalifa Sall. On assistera même à la naissance de mouvements baptisés ‘’Dolel Khalifa’’, ‘’Khalifa Président’’ et ‘’Taxawu Jotna’’ entre autres». Khalifa Sall laissait les autres parler en son nom et poser des actes politiques qui l’engageaient.
…même pour rester en prison !
Ce sera l’épisode de son emprisonnement pour détournement à la mairie de Dakar qui révélera combien Khalifa Sall se laisse mener par le bout du nez. Toutes les bonnes volontés qui se mobilisaient pour lui éviter la prison s’étaient heurtées aux injonctions que ses partisans donnaient à Khalifa Sall. Ainsi, Khalifa Sall continuait stoïquement de garder prison parce que ses partisans refusaient toute idée de cautionnement. Ils faisaient feu de tout bois. Quand les Moussa Sy, Banda Diop, Alioune Ndoye, Bamba Fall et autres finissaient par le lâcher, pour rejoindre ou se rapprocher de la mouvance politique de Macky Sall, Khalifa Sall continuait d’écouter les voix des Barthélemy Dias, Idrissa Diallo, Moussa Tine et autres. Un de ses amis l’interpella à l’occasion d’une visite à la prison de Rebeuss, lui demandant s’il avait vocation de rester en prison alors que les autres qui le poussent à refuser de sortir de prison dorment tous les soirs auprès de leur famille. Comment a-t-il pu être aussi naïf pour croire que les bravades de Moustapha Sy des Moustarchidines, allaient le sauver de la prison ?
De guerre lasse, Khalifa Sall se résigna, après une éternité en prison, à chercher à rassembler les sommes nécessaires pour payer la fameuse caution. Sa démarche n’aboutira pas et l’affaire sera jugée avec une lourde condamnation. Ses autres co-prévenus, en l’occurrence Mbaye Touré, Yaya Bodian et Fatou Traoré, refusèrent de faire appel, dans l’esprit de demander immédiatement une grâce présidentielle. Mais Khalifa Sall suivra ses militants qui huaient les juges. Il fera appel et continuera de garder prison avec ses co-prévenus. Khalifa Sall semblait être seul à croire pouvoir être blanchi dans cette affaire par les magistrats. La Cour d’appel statuera plusieurs mois plus tard pour confirmer la peine. Les co-prévenus voulaient stopper les dégâts, mais c’était sans compter avec la passivité de Khalifa Sall devant ses avocats et ses amis politiques. La Cour suprême sera saisie d’un recours qui s’avérera plus tard infructueux. Retour à la case départ. La grâce restait alors l’unique solution pour sortir Khalifa Sall de prison. Il en bénéficia en fin de compte.
L’HÔPITAL DE LA PAIX PLUS MALADE QUE JAMAIS
Une pédiatrie, une maternité et un laboratoire sont constamment envahis par des eaux nauséabondes et infectées. Un bloc opératoire qui manque presque de tout
L’hôpital de la Paix de Ziguinchor est gravement malade. Il est plus souffrant que les malades qu’il reçoit quotidiennement. Selon des sources qui se sont confiées à emedia.sn, cet hôpital, loin d’être un havre de paix pour les malades, est confronté à d’énormes difficultés et il ne parvient plus à donner des soins de qualité.
La pédiatrie, la maternité et le laboratoire sont constamment envahis par des eaux nauséabondes et infectées. Ce, parce que le système de drainage des eaux usées de l’hôpital est défectueux depuis des années. Une situation qui met les malades hospitalisés et le personnel en danger. Pis, le bloc opératoire manque presque de tout. Il est dépourvu de lampes opératoires, de respirateurs, de consommables, de matériel d’endoscopie. « Actuellement les interventions chirurgicales programmées sont suspendues. Seules les urgences sont prises en charge », a fait savoir notre source. Laquelle relève, dans le même sillage, la panne de la colonne d’endoscopie de gastro-entérologie.
Ainsi, les fibroscopies ne sont plus faites à l’hôpital depuis des mois. « Cet hôpital reçoit des malades de Ziguinchor, de Sédhiou, de Kolda et même de Vélingara. Il reçoit aussi des malades de la Guinée Bissau et de la Gambie. Les populations sont très fatiguées par les difficultés actuelles de l’hôpital », a expliqué toujours notre source, plaidant par la même occasion, la hausse de la subvention accordée à l’hôpital. Nos tentatives de joindre le directeur de l’hôpital ont été vaines.
DES JEUNES S’INITIENT AU TABAC AVANT L’ÂGE DE SEPT ANS
Certains enfants commencent à fumer au Sénégal avant l’âge de sept ans, révèle le docteur Oumar Ba, coordonnateur du Programme national de lutte contre le tabac
Dakar, 11 déc (APS) - Certains enfants commencent à fumer au Sénégal avant l’âge de sept ans, révèle le docteur Oumar Ba, coordonnateur du Programme national de lutte contre le tabac (PNLT), citant une enquête de surveillance épidémiologique.
‘’Nous venons de terminer une enquête nationale de tabagisme chez les enfants âgés de moins 15 ans. Nous avons remarqué que les enfants commencent à fumer avant l’âge de sept ans’’, déclare-t-il dans une interview avec l’APS.
M. Ba précise que ‘’14,5 % des enfants âgés de moins 15 ans au Sénégal’’ s’initient au tabac. Et, malgré la loi interdisant la vente de tabac aux mineurs, les commerçants ‘’continuent de leur en vendre dans les boutiques’’, a-t-il signalé.
‘’Dans tous les pays du monde, le tabac doit être vendu dans des boutiques dédiées’’, a-t-il rappelé, déplorant que cette règle ne soit pas appliquée au Sénégal.
Un décret sera publié pour réglementer la vente du tabac, de manière à ce qu’elle se fasse dans des boutiques dédiées.
Ce décret aura pour effet d’obliger toute personne voulant acheter du tabac à se rendre dans une boutique dédiée, selon le coordonnateur du PNLT. ‘’Cela va rendre le tabac moins accessible’’, espère-t-il, précisant que l’enquête dont il a déjà parlé n’a pas été rendue publique.
Mettre le tabac hors de portée des petites bourses
Revenant sur le décret tant attendu, Oumar Ba annonce qu’‘’il va mettre le tabac hors de portée des petites bourses, de sortir le tabac des sites où on vend des produits alimentaires et le mettre hors de portée des enfants’’.
‘’Si nous avons des boutiques dédiées, forcément il y aura la mention ‘Interdit aux mineurs’. C’est écrit sur les paquets de tabac, mais ce n’est pas mentionné dans les boutiques’’, fait-il remarquer.
‘’Si on rend le décret effectif, on mettra des kiosques dédiés. On pourra alors vérifier leur état civil et les enfants ne pourront pas acheter du tabac’’, a expliqué M. Ba.
Revenant sur la loi antitabac votée le 14 décembre 2014, le docteur Oumar Bâ rappelle que, selon son article 20, ‘’pour vendre du tabac, il faut avoir l’autorisation préalable [des autorités]’’. Le prochain décret va fixer ‘’les conditions, les formes et les normes de vente du tabac’’, selon lui. ‘’Tous ceux qui veulent vendre du tabac vont se soumettre aux dispositions du décret.’’
‘’Un combat continu’’
En ce qui concerne les avancées de la lutte contre le tabac au Sénégal, il a expliqué qu’‘’il n’y a plus de publicité de tabac dans la rue’’. ‘’Vous ne voyez plus de panneaux sur la cigarette (…) Les gens doivent s’approprier la loi’’, conseille Oumar Ba.
‘’C’est un changement de comportement. Il y a aussi l’interdiction de fumer dans les lieux publics. Nous avons une banque d’images pour changer l’étiquetage, chaque année. Les photos parlent même aux personnes qui ne savent pas lire. Beaucoup de choses restent à faire, c’est un combat continu’’, a souligné le médecin.
Il estime qu’‘’il faut encore des ressources’’ pour renforcer la lutte antitabac. ‘’Il nous faut des ressources endogènes et un financement innovant’’, insiste-t-il.
M. Ba estime que ‘’la lutte contre le tabac est transversale’’. ‘’Nous avons un plan stratégique très ambitieux. Si nous obtenons le financement de ce plan, on pourra faire beaucoup de choses. Le tabac est un tueur silencieux, ça appauvrit l’utilisateur (…) et l’Etat.’’
VIDEO
LU TAX SEEX ANTA FALUWUL NEKK NJIINTU REEW MI
Diggante Seex Anta Jóob, Sëriñ Fàllu Mbàkke ak Seŋoor
Alassane Joob revient dans cette vidéo revient sur le parcours politique du professeur Seex Anta. Il met surtout un doigt sur pourquoi Seex Anta n'a pas été élu président de la République du Sénégal.