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1 juillet 2025
PAR Thévoz Sylvain
PAUL BIYA, LE TRIBUNAL PLUTÔT QUE L'INTERCONTINENTAL
Nous devons donner un signal fort en demandant à ce que le président camerounais soit déclaré persona non grata à Genève, et avec lui tous ceux qui en marge de leur mandat politique viennent en villégiature dépenser l’argent soustrait à leur peuple
Depuis le 22 septembre, le peuple camerounais manifeste pacifiquement au Cameroun mais aussi dans les capitales occidentales et africaines pour appeler à la démission du dictateur Paul Biya, en poste depuis 38 ans! Le gouvernement de Biya entend réprimer violemment ces manifestations pacifiques, y compris dans le sang comme il l’a fait dans les régions anglaises du Cameroun (Ambazonie) depuis septembre 2017, avec plus de 3’000 morts à la clé.[1]
Le président de facto du Cameroun, le dictateur Paul Biya, 88 ans, est porté disparu depuis plusieurs mois maintenant, soit depuis le déclenchement de la pandémie de la Covid-19 au Cameroun. Ses quelques apparitions minutées à la télévision nationale, faisant mine de recevoir notamment quelques diplomates internationaux, n’ont pas convaincu l’opinion publique de sa capacité à continuer à gouverner l’État du Cameroun. Le peuple camerounais a aujourd’hui besoin du soutien et de la solidarité de la communauté internationale. Tous les gens de bonne volonté doivent condamner les dérives du régime de Biya, et accompagner le peuple camerounais dans sa libération de l’un des plus anciens dictateur du monde, de 1982 à ce jour! Ce serait aussi la meilleure manière de mettre fin au génocide en cours assumé par M. Biya Paul et son régime dans les régions anglophones du Cameroun depuis 2017.
A Genève, nous avons tenté de sensibiliser les député-e-s du Grand Conseil au tort fait de continuer à dérouler le tapis rouge pour l’un des plus vieux dictateur de la planète. Le sort réservé à la pétition[2] pour déclarer Paul Biya persona non grata sera tranché probablement en plénière du Grand Conseil ce vendredi 2 octobre. La droite majoritaire l’a tristement refusée en commission, menant une politique de l’autruche en refusant toute audition, notamment celle de l’association Trial, organisation non-gouvernementale qui lutte contre l’impunité des crimes internationaux et soutient les victimes dans leur quête de justice.[3]
Le sort de cette pétition risque d’être identique en plénière… à moins d’un sursaut citoyen et d’une mobilisation de dernière minute pour faire réfléchir les député-e-s concernant l’urgence d’arrêter de soutenir un tel dictateur. Si Genève veut incarner l’avenir, le multilatéralisme, le monde nouveau : elle ne devrait pas ouvrir grand ses bras pour l’accueil de celles et ceux qui incarnent l’ancien monde, celui du népotisme, et de la violence (témoin les violences à Genève lors du dernier passage de Biya).
Genève ne devrait pas couvrir les frasques d’un dictateur en fin de règne. Monsieur Biya planifie de nouveaux voyages pour se détendre à l’Intercontinental ou se retaper aux HUG, faire du shopping à la rue du Rhône. Nous ne pouvons que nous en inquiéter. Le risque que Genève, comme en juin 2019 ne devienne un champ de bataille entre pro et anti Biya est élevé. Par mesure de sécurité, Monsieur Biya ne devrait pas être le bienvenue à Genève.
Nous devons donc donner un signal fort en demandant à ce que Biya soit déclaré persona non grata à Genève, et avec lui toutes celles et ceux qui en marge de leur mandat politique viennent en villégiature dépenser l’argent soustrait à leur peuple. Pas de ça chez nous.
Le tribunal plutôt que l’Intercontinental pour les dictateurs.
Thévoz Sylvain, 44 ans, est député au Grand Conseil, Genève. Travailleur Social, écrivain. Membre des comités d’Appartenances (aide aux migrants), Aspasie (défense des personnes exerçant le travail du sexe), Boulevards (prévention hors murs, de rue et de nuit), ATE (Association transports et environnement), Art + Politique. http://commecacestdit.blog.tdg.chwww.sylvainthevoz.ch
UN LION EN LIBERTÉ À OUSSOUYE
Un animal dont la description correspond à un lion a été aperçu dans la ville d’Oussouye en train de rôder autour des habitations de cette commune de la région de Ziguinchor, semant la peur chez les populations
Un animal dont la description correspond à un lion a été aperçu dans la ville d’Oussouye en train de rôder autour des habitations de cette commune de la région de Ziguinchor (sud), semant la peur chez les populations, a révélé jeudi Bourama Mandiang, conservateur du Parc national de Basse-Casamance.
‘’Plusieurs personnes nous ont signalé la présence d’un lion autour de la ville. Hier et aujourd’hui, aux premières heures de la journée, je me suis rendu à l’endroit indiqué, nous avons vu ses traces parce qu’après la pluie, le lion a le réflexe de sortir pour prendre l’air’’, a expliqué le conservateur à des journalistes.
Il a indiqué que le fauve en question se cache dans un bois à quelques mètres de Kabissa FM, la radio communautaire de la ville d’Oussouye.
‘’Nous alertons vraiment les populations’’ pour qu’elles fassent preuve de prudence, ‘’parce que le lion a souvent des réactions imprévisibles’’, a prévenu M. Mandiang.
Mais il ‘’n’est pas aussi dangereux qu’on le pense, s’il n’est pas provoqué’’, a-t-il précisé.
Le conservateur du Parc national de Basse-Casamance dit ne pas encore trouver une stratégie capable mettre en cage le lion.
‘’C’est pourquoi nous demandons aux populations, surtout celles qui habitent près du bois où se trouverait le lion, d’éviter de sortir à certaines heures, notamment le soir entre 19 et 21 heures, et le matin entre 5 et 7 heures’’, a-t-il dit.
TRUMP PRINCIPAL FACTEUR DE DÉSINFORMATION SUR LE COVID, SELON UNE ÉTUDE
Plus de 522.400 articles véhiculant de fausses informations relatives au coronavirus ont été identifiés -- un phénomène qualifié "d'infodémie" par l'Organisation mondiale de la santé
Le président américain Donald Trump a très probablement été à lui seul le facteur ayant le plus engendré de désinformation sur le Covid-19 pendant la pandémie, selon une étude publiée jeudi de l'université Cornell.
Quelque 38 millions d'articles, publiés en anglais dans les médias traditionnels entre le 1er janvier et le 26 mai 2020, ont été analysés par une équipe de la Cornell Alliance for Science.
Cette base de données comprenait des articles publiés notamment pour les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Inde, l'Irlande, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, ainsi que pour certains autres pays d'Afrique et d'Asie.
Plus de 522.400 articles véhiculant de fausses informations relatives au coronavirus ont été identifiés -- un phénomène qualifié "d'infodémie" par l'Organisation mondiale de la santé.
Au total, onze catégories ont été identifiées, allant des théories conspirationnistes aux remèdes miracles.
Ce dernier sujet était de loin le plus populaire, apparaissant dans 295.351 articles, soit plus que les dix autres combinés.
Selon les auteurs de l'étude, les commentaires de Donald Trump ont été responsables d'un pic important dans cette catégorie, notamment ceux tenus lors d'une conférence de presse le 24 avril, lors de laquelle il avait évoqué la possibilité d'injection de désinfectant dans le corps pour traiter la maladie.
Des pics similaires ont été constatés lorsqu'il a promu l'usage d'hydroxychloroquine, un traitement dont l'efficacité n'a pas été prouvée.
"Nous avons donc conclu que le président des Etats-Unis a certainement été le plus grand facteur de désinformation" sur le Covid-19, ont écrit les chercheurs.
"Si les gens sont mal aiguillés par des affirmations non scientifiques et non corroborées sur la maladie, il se peut qu'ils suivent moins les recommandations officielles et propagent ainsi davantage la maladie", a déclaré Sarah Evanega, qui a dirigé l'étude.
"L'un des aspects les plus intéressants (...) a été de découvrir la masse impressionnante de fausses informations directement liées aux commentaires sur un petit nombre d'individus", a relevé son co-auteur Jordan Adams.
Après les remèdes miracles, les "infox" les plus propagées concernaient, dans l'ordre: l'idée d'un virus créé pour établir un nouvel ordre mondial, pour aider politiquement le parti démocrate américain, d'une arme biologique diffusée par un laboratoire chinois, d'une maladie liée au milliardaire américain Bill Gates, à la 5G, des théories antisémites, ou d'un virus créé pour réguler la population.
En fin de liste: des attaques visant l'éminent scientifique américain Anthony Fauci, des références à la vidéo "Plandemic" relayant notamment des théories anti-vaccins, et enfin à la responsabilité de la consommation de soupe de chauve-souris dans la pandémie.
Les chercheurs ont également calculé que les partages de ces articles sur les réseaux sociaux ont provoqué plus de 36 millions d'interactions, les trois-quart sur Facebook.
L'étude a été en partie financée par la fondation Bill et Melinda Gates.
PODOR, UNE VILLE COSMOPOLITE
Des habitations pittoresques témoins d’un envahissement colonial, une population issue de toutes les ethnies du Sénégal, des vestiges d’un passé millénaire. Cette localité située dans le Fuuta est, à elle-seule, une bibliographie
Elhadji Ibrahima Thiam et Oumar Ba, Pape Seydi |
Publication 01/10/2020
C’est un jour de canicule. Une de ces journées où le soleil refuse d’abdiquer. Il rayonne, irradie, impose sa loi. Il fait chaud. Cependant, la nature, verdoyante, a repris ses droits. La période sèche n’est plus qu’un vieux souvenir. Le ciel a suffisamment ouvert ses vannes, au grand bonheur des paysans occupés aux travaux champêtres. Partout pousse une herbe tendre dont profitent comme jamais des troupeaux de vaches et de moutons paissant en bordure des enfilades de points qui jalonnent le tracé vers Podor.
Après des heures de périples, le Dandé Mayo est à vue. Podor dévoile ses charmes. Une ville, tout ce qu’il y a de calme, de «coquette». Elle serait la première localité du Fuuta occupée par des colons. La ville conserve encore aujourd’hui le pittoresque et le charme des vestiges de l’architecture de ce passé. Certaines maisons, autrefois occupées par de riches et influents commerçants, font encore partie intégrante du décor. Elles sont bâties à partir de briques rouges jointes à la chaux naturelle. Les toitures sont couvertes de tuiles de terres cuites. Le principe architectural est conforme et homogène : rez-de-chaussée puis étage.
A côté de ces rares maisons reflétant le vestige d’un passé colonial, se dévoilent, en majorité, d’autres habitats, avec une architecture purement sénégalaise. Quelques très rares demeures sont en banco sur fond de briques de terre séchée. Des ruelles étroites s’entrelacent le long des quartiers. Sur le bord du fleuve, se dégage une bonne humidité. Des enfants nagent avec joie et bonheur. Des maisons aux noms évocateurs d’un passé colonial s’alignent du côté de la rive. Près du quai «Boubou Sall» est stationné un zodiac de la Police nationale des frontières et un autre des services de la Douane.
Sur les portails des demeures attenantes, des noms évocateurs se dévoilent : Prom, Maurel, Teisseire, Singer, entre autres. Ces habitations viennent témoigner de l’effervescence du commerce qui, autrefois, prévalait, dans cette localité. Certains de ces anciens comptoirs commerciaux ont été restaurés et servent aujourd’hui de maisons d’hôtes. «Le quai de Podor était naguère le centre des affaires du Sénégal. Pas moins de quatre grands bateaux accostaient quotidiennement ici. C’était le lieu de commerce et de transport des marchandises», souligne l’ancien conservateur du Fort de Podor, Abdourahmane Niang.
Comme le dit l’adage, la main d’œuvre va là où se trouve le travail. Voilà ce qui, en partie, explique le volet cosmopolite de la localité. «Chaque jour, de nombreux bateaux déchargeaient, dans des maisons alors prospères, des marchandises venues d’Europe, avant d’embarquer des produits locaux», affirme le patriarche. A la recherche de travail, tout ce que le Sénégal comptait de communautés se donnait rendez-vous à Podor. Certains sont restés et ont fondé des familles. Leurs descendants sont devenus «podorois».
Le fort, un des symboles du passage colonial
Le Fort de Podor fait incontestablement partie des monuments historiques de ce terroir niché au cœur de l’ancienne province du Tooro. La construction tient sur trois bâtisses totalement réfectionnées. Ce fort est un ensemble de fortifications disposé de manière cohérente. «Il a joué un rôle prépondérant dans l’établissement des Français sur le fleuve et même au-delà», souligne le patriarche Abdourahmane Niang. Le fort serait désuet, pillé ou même squatté, n’eut été la détermination de M. Niang et de son ami Ibrahima Sy, tous deux originaires du terroir. Soucieux de son maintien, au vu notamment de son poids symbolique dans l’histoire du Sénégal, ils ont volontairement pris l’initiative d’en être les dépositaires. Ils en assurèrent la surveillance et l’entretien. D’ailleurs, sur indication de M. Niang, nous avons trouvé Ibrahima Sy sur place. Ibrahima est un charmant vieux. Lunettes de soleil bien vissées, il est l’incarnation de la sociabilité. Très disponible, malgré le poids de l’âge, à peine avons-nous franchi le portail qu’on le voit debout et disposé à être utile. «Le fort a été abandonné par l’armée française à l’indépendance. Il a ensuite été occupé par l’armée sénégalaise jusqu’en 1984, puis par la gendarmerie jusqu’en 1997», indique-t-il. Aujourd’hui, le lieu est devenu un patrimoine historique classé, donc sous la tutelle des services du ministère de la Culture. Bien qu’inhabité, le fort a été totalement réfectionné. Il est aujourd’hui la symbiose des vestiges du passé sur fond de travaux modernes.
Dans la cour de l’école élémentaire Amath Ba, un groupe de «Podorois» sirotent le thé sous l’ombrage des arbres. Ils se chahutent et rient dans une ambiance bon enfant. Toutes les tranches d’âge sont représentées, les ethnies de la localité aussi. Cette rencontre synthétise, à elle seule, le volet purement cosmopolite de la ville de Podor. Ici, autour de la théière, se côtoient un Sarakholé, un Maure, un Wolof, un Bambara, un Sérère, un Peulh et un Toucouleur. «C’est le Podor en miniature que vous avez là», témoigne Balla Mamadou Fall, instituteur. «Du temps de l’épopée manding, l’empereur du Songhaï avait envoyé une mission dirigée par le Général Daouda Boubacar Sy, pour islamiser toute la côte ouest. Arrivé à Podor, Boubacar Sy crée un premier village nommé ‘’Souima’’. Il traverse le fleuve et crée un autre village ‘’Saré Thiofi’’», relate Abdourahmane Niang, pour expliquer la création de Podor. Selon le patriarche, les habitants de Saré Thiofi, constatant que l’endroit qu’ils avaient choisi n’était pas propice à l’habitation, sont partis consulter un Peulh du nom de Diao Dalié. Ils se sont scindés en deux groupes. Le premier groupe s’est installé à Souima et le deuxième est parti à Thioumbé. Le devin leur avait clairement prédit que ceux qui allaient habiter à Souima seront des érudits en Islam, des saints et de grands hommes. Les résidents à Thioffi seront des agriculteurs, des hommes riches en mil et en bétail. Sa prédiction s’est avérée exacte. Aujourd’hui, Souima et Saré Thiofi sont les deux plus vieux quartiers de Podor. Avec le temps, d’autres quartiers ont vu le jour, comme Biir Podor, Mbodiène, Lao Demba, Sinthian et Khar Yallah.
Des vestiges d’habitation sérère
Sur la route qui mène à Ngawlé, un site préhistorique a été mis à jour par des fouilles archéologiques en 1958, indique Ibrahima Sy. Il s’agit d’un ancien cimetière appelé «ndangao», du nom de la mare qui le borde. Les lieux renferment des restes de poteries appelés «hulwag» ainsi que des vestiges de sépultures orientés vers l’Est et des monticules dirigées vers le Sud. Cette configuration résume la mythologie grecque et égyptienne. Ces sépulcres sont attribués aux ancêtres sérères. «Pour nous Pulaar, le mot ‘’ndangao’’ n’a aucune signification. C’est un mot à consonance sérère. Au Fuuta, nous avons recensé, de Podor à Matam, 160 sites qui avaient été autrefois habités par des Sérères. Toutes les mares des alentours portent également des noms à consonance sérère : Boloug, Kathié, Ngaar, Bouéla, Kebou, Thiofaye», raconte Abdourahmane Niang. Selon lui, les Sérères sont arrivés avec le mouvement d’Egypte, à l’origine de la traversée du Sahara ; en allant vers l’Ouest, ils se sont arrêtés sur le Fleuve. La configuration de Podor viendrait conforter cette thèse. «Quand vous quittez Podor pour aller à Thilé Boubacar, Dimat, Thiangaye, Fanaye…, toutes ces appellations sont à consonance sérère. Les Sénégalais pensent que le cousinage entre Sérère et Pulaar est né au Sénégal. En réalité, c’est pendant leur pérégrination. Ils sont en fait venus ensemble d’Egypte. Au cours de cette traversée, la communauté sérère riait des maladresses des Pulaars et vice versa», note le notable Niang. Qu’est-ce qui explique le déplacement des Sérères du Fuuta vers l’intérieur du Sénégal ? D’après, les Sérères ont quitté le Fuuta à cause de l’islam. La religion islamique est entrée au Sénégal à travers cette zone vers 1040, soit quatre siècles après la disparition du prophète Mohammed (Psl). Elle est également restée confinée dans le Fuuta, quatre siècles durant, avant de se répandre dans les autres contrées du Sénégal, renseigne-t-il.
A la tombée de la nuit, cette cité aux mille facettes offre une quiétude des plus apaisantes. Pourtant, dans le temps, elle a traversé plusieurs séquences. Pour l’heure, Podor la ville aux mille et une histoires dort sous ses lauriers, en attendant, peut-être, d’ouvrir, dans quelques années, de nouvelles pages de son enrichissante histoire.
NOTRE RAPPORT À L'AFRIQUE DOIT DEVENIR UN PARI GAGNANT-GAGNANT
Une conférence internationale se tiendra en mai en France pour redéfinir "les règles du financement de l'économie africaine", a annoncé jeudi le président Macron qui souhaite un cadre de financement "plus assaini" et "équitable" avec le continent
M. Macron s'exprimait lors du forum annuel Bpifrance Inno Génération (BIG), organisé à Paris et présenté comme l'un des plus grands rassemblements européens dédiés aux entrepreneurs. Il est intervenu aux côtés du président kényan Uhuru Kenyatta, en visite en France et invité à ce forum.
"Pourquoi pendant des années, un pays comme le Kenya s'est tourné beaucoup vers la Chine ? Parce que la Chine apportait des financements clef en mains et des financements ultra compétitifs car ils (Les Chinois, NDLR) ne respectent pas les règles de l'OCDE, parce qu'ils étaient parfois même limite en faisant prendre des risques aux pays", a déclaré M. Macron."On se bat pour normaliser les financements internationaux (...) ; au printemps prochain, on organise - et j'ai invité le président Kenyatta - un sommet avec tous nos grands partenaires - la Chine, nos partenaires européens, américains ou autres, asiatiques au delà de la Chine - pour redéfinir ensemble les règles du financement de l'économie africaine", afin d'avoir "les mêmes règles du jeu, qui soient soutenables pour le continent africain", a-t-il poursuivi.
"Notre rapport à l'Afrique doit redevenir un pari gagnant gagnant: aider l'Afrique à lutter contre la corruption, à lutter contre les grands marchés dont les gens ne voient jamais les conséquences dans leur vie, donner des opportunités à sa jeunesse et permettre à nos entrepreneurs et nos entreprises dans un contrat beaucoup plus équilibré de s'y développer", a-t-il souhaité. "Cela suppose qu'on ait un cadre de financement assaini, beaucoup plus clair, beaucoup plus équitable", a-t-il estimé. "Si on arrive pas à aider l'Afrique à son développement, nous Européens nous en paieront les pots cassés et on continuera à ne parler de l'Afrique que par la migration subie d'une jeunesse à qui on n'a pas aider à offrir des opportunités sur son propre continent", estimant que l'Afrique "a des potentiels de développement extraordinaires".Selon la présidence française, cette conférence annoncée pour mai est le prolongement de l'initiative prise par la France consistant à rassembler plusieurs leaders africains et européens pour plaider pour un appui substantiel à l'Afrique pour l'aider à faire face à la crise du Covid-19.
"Il s'agit aujourd'hui de se projeter dans un horizon plus ambitieux et de poser les bases d'un nouveau cycle de croissance en Afrique sans répéter un cycle de réendettement", selon une source à l'Elysée.
AUDIO
TRISTE SPECTACLE POUR LA DÉMOCRATIE AMÉRICAINE
René Lake commente sur Iradio, le premier débat entre les deux candidats à la présidentielle de novembre aux Etats-Unis, marqué par un niveau violence et d'indécence verbale jamais égalé auparavant
Plus qu'un débat, c'est un combat qu'ont offert mardi dernier, Donald Trump et Joe Biden à leurs concitoyens. Ce qui devait être une tribune pour vendre son programme politique a très vite tourné en une foire d'empoignes entre les deux prétendants à la Maison Blanche, au point de laisser les millions de téléspectateurs très déçus.
L'analyste politique basé à Washington, René Lake, donne sa lecture de ce face-à-face chaotique, au micro d'Alssane Samba Diop d''I-Radio.
PLUS DE 1800 NOUVEAUX CAS ENREGISTRÉS
La tranche de ces malades qui ont été dépistés tourne entre 35 et 40 ans, selon le Dr Fatma Guenon. Elle renseigne, toutefois, que la maladie du coronavirus ne leur empêche pas de commencer la célébration d’octobre rose pour toutes les sénégalaises
Les chiffres font froid dans le dos. Au Sénégal, plus de 1800 nouveaux cas de cancer du sein avec 80% de décès ont été enregistrés. L’annonce est faite par la présidente de la Ligue sénégalaise contre le cancer (Lisca), Dr Fatma Guenon, joint au téléphone, ce jeudi, marquant le début du mois d’Octobre Rose.
Un mois pour sensibiliser au dépistage du cancer du sein. La tranche de ces malades qui ont été dépistés tourne entre 35 et 40 ans, selon le Dr Fatma Guenon. Cette dernière renseigne, toutefois, que la maladie du coronavirus ne leur empêche pas de commencer la célébration d’octobre rose pour toutes les sénégalaises. « Nous organisons des consultations quotidiennes, pour toutes les sénégalaises », informe-t-elle. Cependant, il faut, au préalable, prendre rendez-vous parce que les rassemblements ne sont pas autorisés. « Les femmes peuvent appeler pour prendre rendez-vous. Nous consultons pendant 10 jours au niveau du siège avant d’aller dans les zones très sensibles de la banlieue pour permettre aux femmes d’être dépistées. En plus, nous offrons aux femmes âgées de plus de 40 ans la possibilité de se faire dépister par une mammographie », a fait savoir Dr Guenon. Elle signale que 100 femmes seront consultées par jour dont 50 le matin et 50 le soir. C’est pourquoi, dit-elle, la prise de rendez-vous est nécessaire.
MUSÉE DES CIVILISATIONS NOIRES, UN PANAFRICANISME REVENDIQUÉ
Élu par le magazine Time comme l'un des 100 lieux phares à voir dans le monde, le Musée des civilisations noires mise sur un art transafricain contemporain pour mettre en lumière le pluralisme du continent. Un défi inédit devenu réalité en 2018
Élu par le magazine Time comme l'un des 100 lieux phares à voir dans le monde, le jeune Musée des civilisations noires de Dakar mise sur un art transafricain contemporain pour mettre en lumière le pluralisme du continent. Un défi inédit devenu réalité en 2018 grâce au soutien financier de la Chine.
Au cœur de la capitale sénégalaise, la structure du MCN évoque une petite case ronde très commune en Afrique, mais ici de 14 000 mètres carrés sur quatre étages. Le Musée des civilisations noires de Dakar - momentanément fermé en raison de la Covid-19 - se veut le symbole d'une volonté commune de différents pays du continent africain de s'unir afin de montrer la diversité de leurs traditions culturelles et de leurs artistes contemporains. Un projet global panafricain qui remonte aux années 60, finalement permis par l'aide financière de la Chine, et qui aboutit au moment même d'un débat sans précédent en France sur la restitution des biens culturels africains.
Une idée portée dès 1966 par Léopold Sédar Senghor
Suite aux indépendances successives des anciennes colonies du continent, plusieurs voix ont émergé avec la volonté de lancer un projet qui réunisse tous les pays d’Afrique. Il s'agissait de rassembler tous ces peuples autour d’un but commun pour qu’ils puissent s’affirmer sur la scène internationale, en excluant les restes de colonialisme européen.
L’idée d’un musée comme clé de voûte de cet objectif est évoquée en septembre 1956 au premier Congrès des écrivains et artistes noirs, à la Sorbonne. Elle est ensuite proposée en 1966 à Dakar lors du premier Festival mondial des arts nègres par Léopold Sédar Senghor, intellectuel et président du Sénégal de 1960 à 1980. Il souhaite mettre en œuvre ce projet culturel africain au Sénégal même, provoquant dès lors de vives critiques parmi les représentants du mouvement panafricain.
Historien, spécialiste de l’Afrique et du panafricanisme, Amzat Boukari-Yabara revient sur ce mouvement "qui s'inscrit dans une histoire, dans des résistances menées par des esclaves déportés dans les Amériques, donc à partir du XVIe, XVIIe siècle. À travers des résistances culturelles, militaires, politiques, sociales et qui s'est cristallisé au XIXe siècle au moment des abolitions". Cette conception politique qui encourage l'autonomie du continent africain et la solidarité entre ses citoyens sera par ailleurs revisitée à l'aube des indépendances africaines dans les années 50 et 60. Ce projet muséal panafricain souhaite ainsi s'inscrire dans ce mouvement en mettant en avant des objets forts d’affirmations culturelles.
Après un long silence des instances politiques, l’idée ressurgit dans les années 2000 par le biais de plusieurs intellectuels et du Président sénégalais Abdoulaye Wade. Cependant, pendant de nombreuses années les difficultés et les doutes s'accumulent. Malgré une volonté première de construire par leurs propres moyens un projet exclusif au continent, le musée ne pourra voir le jour que bien des années plus tard grâce au financement des infrastructures par la Chine. La première pierre de ce futur musée est posée en 2003 alors même qu’il n’a pas encore été décidé "ce que sera le musée" : sa place dans le paysage muséal, ses missions, les outils à mettre en place, les stratégies et mécanismes pour mener des activités, etc.
Fin juillet 2016 a alors lieu une Conférence Internationale de Préfiguration du Musée des civilisations noires. Plusieurs acteurs et historiens sénégalais se réunissent, dont l’actuel directeur général du lieu, le professeur Hamady Bocoum, afin de déterminer les missions et les visées de ce projet culturel.
Deux objectifs émergent alors :
Réaliser un musée non-ethnographique, c'est-à-dire non consacré uniquement aux arts premiers, et non-commémoratif du passé d’esclaves des populations du continent. L'idée est de mettre en lumière d’autres aspects méconnus de l’Afrique, pour que le musée devienne un "outil de développement scientifique, culturel, économique et social couplant technologie et respect des arts et cultures africaines".
Montrer la vitalité de l’ensemble du continent africain à travers "des cultures et civilisations des mondes noirs". Cette réappropriation de son histoire culturelle passe par la mise en place de logiques et politiques muséales propres au continent africain, tel un musée qui soit aussi un centre culturel avec des espaces d’échanges et de créations.
Le Musée des civilisations noires est finalement inauguré à Dakar le 6 décembre 2018 par le Président du Sénégal, Macky Sall, en présence de nombreux officiels et représentants des pays africains. Plus de 500 œuvres d’art sont ainsi présentées dans ce nouveau lieu de culture. Pour le dirigeant Macky Sall, alors en campagne pour un deuxième mandat à la tête du pays, ce projet culturel fait "resurgir en nous les précurseurs du panafricanisme et de l'identité africaine".
Un financement chinois déterminant
Cet événement pour l'Afrique de l'Ouest n'aurait pu aboutir sans la Chine. Elle a doté le musée d’un financement conséquent en investissant l'équivalent de 35 millions d’euros pour la totalité de sa construction et pour de nombreux équipements culturels. Un investissement croissant dans la sphère culturelle du Sénégal pour la République populaire de Chine qui avait auparavant financé le Grand Théâtre national en 2011 et construit le plus grand stade du Sénégal dans les années 80.
Le 10 janvier 2014, en amont d'une visite sur le chantier du Musée des civilisations noires de Dakar et dans le cadre d'une grande tournée africaine, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, avait affirmé que son pays "serait toujours un champion" des causes africaines. Lors de l’inauguration du musée en décembre 2018, c’est le ministre chinois de la Culture, Luo Shugang, qui vint spécialement de Pékin pour assister à l'événement. Il déclara que cette réalisation de grande envergure était le symbole "de l'amitié et de la solidarité des peuples chinois et sénégalais". Le MCN est par la suite devenu l’emblème du partenariat Sino-Sénégalais pour Dakar et Beijing qui revendiquent des relations politiques, commerciales ou sportives au beau fixe, bien que sa construction fit pourtant l'objet de dissonances entres les équipes des deux pays.
Touba, 1er oct (APS) – Le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, a promis jeudi à Touba un accroissement des capacités de production d’eau potable à l’occasion du Grand Magal, dont la célébration est prévue mardi prochain.
‘’Nous allons avoir une augmentation de la capacité de production et nous avons aussi mis un accent particulier sur les ouvrages de stockage par la réalisation de châteaux d’eau et la réhabilitation d’un autre d’une capacité de 1000 mètres cubes. Il avait cessé de fonctionner 10 ans durant’’, a indiqué Serigne Mbaye Thiam.
Il intervenait au terme d’une visite d’évaluation du programme d’assainisememnt et d’alimentation en eau dans la cité religieuse, hôte mardi prochain du Grand Magal qui draine chaque année de nombreux fidèles.
‘’En ce qui concerne le volet eau potable, l’année dernière, on était à 112 mille mètres cubes jour. Cette année, nous avons renforcé les capacités de production avec la réalisation de 3 forages et la réhabilitation d’un forage’’, a fait valoir M. Thiam.
A l’en croire, les forages seront mis en service pour un approvisionnement correct de la cité religieuse durant tout le magal.
La vétusté du réseau hydraulique de Touba ne facilite pas également l’approvisionnement et l’accès l’eau potable dans cette période de forte concentration humaine, a-t-il fait remarquer.
Pour cette édition, l’accent a été mis sur le réseau, a assuré le ministre de l’Eau et de l’Assainissement en faisant au passage savoir que "sur les 55 km de réseau, 32 km ont été posés, le reste le sera d’ici au Magal’’.
Il a ajouté que 97 fuites ont été détectées et réparées sur le réseau non sans signaler que cela ne permet pas de maximiser toutes les possibilités offertes par les capacités de production.
S’agissant du volet assainissement, il a soutenu que les dispositions habituelles ont été mises en œuvre, notamment la mise à disposition de camions de vidange, de toilettes mobiles, etc.
A cela s’ajoute ‘’la réhabilitation de stations de traitement de boue de vidange avec deux bassins supplémentaires de 3000 mètres cubes qui ont été préparés et aménagés pour pouvoir recevoir les boues de vidange qui sont collectées par les camions qui sont mis en place’’, a relevé le ministre.
Pour l’évacuation des eaux pluviales, le ministère de l’Eau et de l’Assainissement a mis depuis quelques jours des camions hydrocureurs qui pompent l’eau au niveau des quartiers où il n’y a pas d’exutoires naturels pour la déverser ailleurs, a indiqué Serigne Mbaye Thiam.
Il a insisté sur le fait que Touba faisait partie du projet d’assainissement des 10 villes, initié par le chef de l’Etat pour un coût global de 70 milliards de francs, celui de Touba étant évalué à 12 milliards de francs.
Ce programme, qui a démarré en fin 2018, est à un taux d’exécution de 70% et les travaux devraient s’achever au plus tard en juin 2021.
LE PORT DE DAKAR LANCE UN APPEL DE FONDS POUR FINANCER DE NOUVELLES INFRASTRUCTURES
Le PAD va recourir à partir de ce jeudi, au marché financier de l’Union économique monétaire ouest-africaine(UEMOA) pour lever ces fonds, a précisé M. Bèye sans avancer de chiffres.
Dakar, 1-er oct (APS)- Le Port autonome de Dakar va lever des fonds sur le marché régional de l’UEMOA pour financer la réalisation de nouvelles infrastructures, a annoncé son directeur général, Aboubacar Sadikh Bèye.
‘’Notre objectif est d’aller sur le marché régional sous forme d’Appel public à l’épargne(APE)et lever des fonds pour entamer le processus de rattrapage du gap du Port autonome de Dakar en infrastructures et amorcer la construction du nouveau port de Ndayane’’,a-t-il déclaré dans une interview parue au Soleil jeudi.
Le PAD va recourir à partir de ce jeudi, au marché financier de l’Union économique monétaire ouest-africaine(UEMOA) pour lever ces fonds, a précisé M. Bèye sans avancer de chiffres.
‘’ La levée des fonds permettra de construire, d’une part des routes et infrastructures communes(VRD) et, d’autre part, de rendre la Zone industrielle portuaire prête à recevoir les premiers investisseurs’’, a-t-il fait savoir.
Il a admis que le Port autonome de Dakar subissait un ‘’retard d’investissement à l’origine d’un certain blocage au détriment de l’économie sénégalaise.
‘’Il est indispensable pour le PAD d’entamer un processus de rattrapage de ses concurrents qui ambitionnent d’être des hubs sous régionaux et qui ont largement investi dans des infrastructures modernes’’, a fait remarquer Aboubacar Sadikh Bèye.