Le maire de Ross Béthio emporté par la Covid-19
La commune de Ross-Béthio s’est réveillée hier dans la tristesse. Les populations de cette commune de la région de SaintLouis pleurent leur édile, Amadou Bécaye Diop emporté hier, par une courte maladie à Dakar et prient pour le repos de son âme. Des conseillers de la commune de Ross Béthio confient que leur édile, par ailleurs Directeur des Equipements scolaires, a chopé la covid-19 à l’Assemblée nationale le 8 décembre dernier lors du passage en plénière de son ministre, Mamadou Talla. D’après nos informations, il avait échangé avec les conseillers municipaux à travers un Sms dans lequel il leur demandait de prier pour lui et de ne négliger aucun dossier. «Ces trois derniers jours, j’ai effectué des tests au coronavirus qui se sont révélés positifs. Je suis à l’hôpital Dalal Jaam et je suis bien traité. Je suis sous assistance respiratoire et on m’a interdit de parler pour le moment. Mais au vu de tous les appels, j’ai préféré faire ce message», a-t-il écrit à des conseillers municipaux. La levée du corps est prévue aujourd’hui dans la matinée et l’enterrement dans l’après midi à Ross-Béthio. «L’As» présente ses condoléances aux populations de Ross-Béthio.
Hommage de Mamadou Talla à son collaborateur
Le ministre Mamadou Talla a perdu un proche collaborateur. Le ministre de l’Education nationale rend hommage au Directeur des Equipements scolaires, par ailleurs maire de Ross Béthio, décédé hier des suites d’une maladie à Dakar. C’est avec beaucoup de regrets qu’il dit avoir appris le rappel à Dieu de Amadou Bécaye Diop. Selon Mamadou Talla, le défunt était connu pour sa courtoisie, son professionnalisme, son dynamisme, son engagement et sa générosité. Il présente ses condoléances et celles du Président Macky Sall aux acteurs de l’Education, aux partenaires de l’école, à l’association des maires du Sénégal, à la population de Ross Béthio et à la famille Diop.
L’audio pathétique d’Amadou Bécaye Diop
Malade depuis quelques jours, le maire de Rosso Béthio a été emporté par la covid-19. C’est lui-même qui a annoncé sa maladie à ses collègue maire dans un élément audio pathétique dans lequel il les informe tout en sollicitant leurs prières. Dans cet enregistrement sonore partagé dans le groupe des maires, il déclare qu’il est sous assistance respiratoire et que les médecins de Dalal Jamm où il était interné l’empêchaient de communiquer. Souffrant d’une maladie chronique, la Covid a renforcé la charge virale. Mais l’homme a eu droit un concert d’éloges. Tout le monde chante sa bonté, sa générosité, sa disponibilité. Amadou Bécaye Diop devrait être inhumé aujourd’hui dans sa ville de Ross Béthio, ville dont il est le maire. L’As présente ses condoléances à sa famille et à ses nombreux amis.
Bineta Seck de Fatick chope le virus
Clap de fin du marathon budgétaire. Une session qui s’est terminée timidement samedi dernier, dans un contexte où le coronavirus qui a infesté l’hémicycle est en train de faire des ravages . L’As a appris qu’en plus de Marie Sow, Fatou Sène , Lamine Diallo pour ne citer que ceux-là, l’honorable député Bineta Seck aussi a été testée positive. La rumeur fait état de plusieurs autres contaminés dans le lot du groupe où s’asseyait la défunte député «mère Loulou» de Grand Yoff. C’est dans cette zone que se trouvent les députés à l’image de Diop Sy, Woury Baïlo Diallo, Lamine Diallo, Adji Mbergane etc. Prompt établissement à tous les malades
Expropriation du village de recasement social Trypano
Les membres de la section Frapp de Kolda sont montés au créneau hier pour dénoncer ce qu’ils qualifient de banditisme foncier à Trypano. Après l’interdiction de leur marche à cause de la pandémie de covid-19, ils ont tenu un point de presse pour condamner «l’expropriation des habitants du village de recasement social Trypano (Ndlr, Lépreux)». Les activistes alertent que plusieurs familles vulnérables risquent de se retrouver dehors et sans toit à cause du partage du site. En fait, l’arrêté ministériel n° 1642 en date du 21 février 2011, autorise le lotissement de restructuration du site qui couvre une superficie de 02,06 hectares et qui comprend 77 parcelles numérotés de 1 à 77, d’une contenance de 260 à 350 mètres carrés chacune. Mais le constat, selon les activistes, c’est qu’au lieu de 77 parcelles, ils ont recensés 84 parcelles d’une contenance environ de 120 à 130 m2 par parcelle. Preuve, disent-ils, que l’arrêté a été violé. Aujourd’hui, informe Frapp, les nouveaux acquéreurs de parcelles viennent casser les anciennes toilettes du village. Une manifestation est prévue le 18 décembre prochain.
Baye Guèye, victime de l’incendie de Badalona
La liste des victimes de l’incendie à Badalona s’allonge. D’après Horizon Sans Frontières, notre compatriote Baye Guèye est décédé lors de l’incendie qui s’est déclenché mercredi passé à Badalona (Espagne). La victime est originaire de Diourbel et serait fils unique de sa mère. En attendant d’avoir la liste complète et officielle des victimes, le président de Horizon Sans Frontières, Boubacar Sèye, promet de saisir la Cour Européenne des droits de l’homme afin qu’une enquête très sérieuse soit menée pour situer les responsabilités de part et d’autre.
Abdoul Mbaye au chevet des victimes à Kahone
Le président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail(ACT) était au chevet des victimes de l’agrandissement de l’aérodrome de Kaolack. Selon Abdoul Mbaye qui s’est rendu sur les lieux, les destructions des maisons à Kahone ont concerné des édifices construits sur un titre foncier privé. A l’en croire, la commune et l’administration portent, cependant, la responsabilité de la vente des parcelles, parfois de l’établissement de baux et de la délivrance de permis de construire. Ainsi pour toutes ces raisons, indique l’ancien Premier ministre, ceux qui ont investi doivent être dédommagés. Il estime que ceux qui ont violé la loi et la règlementation doivent être poursuivis.
Abdoulaye Daouda Diallo rassure la Css
La lancinante question des Déclarations d’Importation de Produits Alimentaires (DIPA) était au cœur de la plénière à l’Assemblée nationale lors de l’examen du projet de budget du ministère des Finances et du Budget. Le ministre Abdoulaye Daouda Diallo a été interpellé par les députés sur l’octroi des Dipa qui a suscité la colère des travailleurs de la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) qui craignent une faillite à cause de la mévente de leur produit. Abdoulaye Daouda Diallo a soutenu devant les députés qu’entre juillet et septembre, l’administration a eu à liquider un montant de 22,5 milliards FCFA de droits de douane sur l’importation du sucre. Toutefois, il a rassuré les parlementaires de l’option du Gouvernement de protéger le tissu industriel. A l’en croire, le chef de l’Etat veille sur l’octroi des Dipa. Et il estime que des dispositions sont prises pour accompagner la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) à commercialiser sa production.
Macky harmonise les salaires des CESE à ceux des HCCT
Enfin, le gouvernement brise le silence sur les raisons de l’augmentation des indemnités des membres du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE). A l’Assemblée nationale hier, pour défendre le projet de budget du ministère des Finances et du Budget qui clôture les plénières, le ministre Abdoulaye Daouda Diallo justifie cette hausse par une volonté d’harmonisation du chef de l’Etat. Selon l’argentier de l’Etat, c’est le président de la République qui a décidé d’harmoniser les indemnités des membres du CESE à celles des Hauts Conseillers des Collectivités Territoriales. Ce qui s’est traduit dans le budget du CESE, à travers un montant de 607 940 284 FCFA, en termes d’impact, sur l’année 2021.
Un cadre de concertation sur l’exploitation du gaz
Des acteurs de développement, des élus locaux, des conseils de quartiers, des associations de pêcheurs, des mouvements de jeunes et de femmes de Saint-Louis ont décidé de mettre en place un cadre pour la prise en compte des intérêts des populations, dans l’exploitation des ressources gazières. Ce cadre de concertation a été mis en place lors d’un diner-débat tenu samedi dernier à l’initiative du Forum Civil et de la coalition «Publiez ce que vous Payez» dont le coordonnateur est Mame Latir Fall. C’est une manière, selon les responsables de ces organisations de la société civile, de pousser toutes les composantes de Saint-Louis à se retrouver autour d’un cadre pour échanger sur la problématique de la future exploitation du gaz à Saint-Louis. Avec ce cadre de concertation, SaintLouis disposera d’un bon outil pour suivre la mise en œuvre du plan de gestion environnemental et défendre les intérêts de tout le département. Pour sa part, le 2e adjoint au maire de Saint-Louis, Alioune Diop indique que cette rencontre jette les bases d’une réelle prise en charge des préoccupations des populations. A l’en croire, cette synergie va être bénéfique aux populations et les collectivités territoriales. Quant au Directeur général de l’Office des Lacs et Cours d’eau du Sénégal(Olac), il estime que le code gazier permet à la ville de Saint-Louis de bénéficier de l’exploitation des ressources.
Macky à l’investiture de Ouattara
Le Président Macky Sall s’envole aujourd’hui pour Abidjan. Le Président de la République va prendre part à la cérémonie d’investiture de son homologue ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, qui a été récemment réélu pour un troisième mandat. Le Président Sall rentre au Sénégal aussitôt après la cérémonie. Pour rappel, Alassane Dramane Ouattara, âgé de 78 ans, a été réélu avec un score de 94,27% des voix, avec un taux de participation de 53,90 %.
Retard de salaires à l’ISRA
Les secrétaires généraux du Saraa, Syntra, Syresta A tapent du poing sur la table. Ils dénoncent le retard récurrent des salaires à l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (Isra). Une injustice, à leurs yeux, qui doit être dénoncée. Ces responsables syndicaux, qui ne supportent plus cette situation, ont adressé une lettre ouverte au président de la République pour ce que cette situation cesse. Les travailleurs de l’Isra disent au Président Macky Sall qu’il reste le dernier recours au regard des enjeux et en prévision des conséquences sur l’agriculture et le développement de notre pays, pour réclamer la sécurisation de leurs salaires. Ils souhaitent également l’augmentation substantielle de la part de l’État dans le budget de l’Isra pour une meilleure prise en charge des besoins stratégiques et de veille dans toutes les productions agricoles au sens large. Ils estiment que le budget de l’Isra plafonné à 4,5 milliards Fcfa depuis plus d’une décennie doit être substantiellement revu à la hausse pour permettre à la structure de faire face à toutes ses missions dans la recherche agricole.
Indemnités du BFEM et du BAC
Les enseignants de la région de Dakar, affiliés au Cadre unitaire syndical des Enseignants du Moyen et du Secondaire (Cusems), poursuivent leur mouvement d’humeur. Ils continuent de réclamer le paiement intégral de toutes les indemnités liées aux examens du BFEM et du Bac. A cet effet, les sections Cusems de Guédiawaye, Pikine, Dakar et Rufisque observent un débrayage demain mardi à partir de10h et une grève totale le mercredi 16 décembre.
LA CHRONIQUE HEBDO DE PAAP SEEN
LE LAMENTO DES FEMMES
EXCLUSIF SENEPLUS - Les sorties outrées des mâles sénégalais après la pétition des féministes contre la réhabilitation médiatique de Cheikh Yérim Seck racontent l’angoisse de la dépossession. La peur qui habite l’oppresseur - NOTES DE TERRAIN
La récente pétition contre la réhabilitation médiatique de Cheikh Yérim Seck a soulevé des réquisitoires sévères contre les féministes. L’ancien journaliste de Jeune Afrique n’a même pas eu à s’expliquer. Il a pu compter sur des défenseurs zélés, de tous horizons. La plupart ont rappelé son droit à la dignité. « Il a payé sa dette, il faut maintenant lui lâcher la bride », réclament ses avocats. On peut bien entendre cet argument, qui n’est pas insensé. Qui est celle de l’autorité de la chose jugée. En effet, dans un État de droit, si la Justice a tranché en appliquant régulièrement les lois en vigueur, après un procès équitable, il faut s’incliner. C’est un principe qui protège contre l’arbitraire. Cheikh Yérim Seck a été condamné à trois ans de prison ferme, puis à deux ans en appel, par un tribunal impartial. Il a été déclaré coupable des faits de viol. Et a purgé sa peine.
Le respect de la dignité humaine doit demeurer une vigilance invincible, en République. Et nous pensons que Cheikh Yérim Seck, comme tous les autres citoyens, qui ont eu maille à partir avec la Justice, doivent pouvoir se réinsérer dans la société. Ils n’ont pas à être menacés par des mesures ad hoc de sûreté. Dès lors qu’ils ont effectivement purgé leurs peines. Il y a un devoir d’empathie à cultiver, envers tous nos concitoyens. Qui, d’une manière ou d’une autre, ont commis des infractions délictuelles ou criminelles. Nous, qui visitons les prisons du Sénégal, savons que des hommes ont commis de pires crimes mais restent humains, entièrement. Ils savent leurs fautes indélébiles. Dans le purgatoire de leurs consciences et dans les geôles lugubres où ils sont enfermés, s’élèvent des remords et beaucoup d’amour. Ils supportent leurs souffrances, car ils savent que rien ne peut réparer vraiment les crimes odieux qu’ils ont commis.
Comme tous les anciens détenus, Cheikh Yérim Seck a le droit de vivre, libre et de se reconstruire. Nous y souscrivons. Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Derrière un délit ou un crime, il y a toujours une victime. Qui mérite aussi de la compassion. Et là encore, il y a lieu de faire une hiérarchie entre les infractions. La consommation de drogue, le manquement à une obligation de prudence, le vol simple, ne sont pas de la même intensité que l’homicide volontaire et le viol. La dangerosité d’un homme ou d’une femme, qui tue ou qui viole, est très élevée. Dans le meurtre et dans le viol, il y a un besoin délibéré d’arracher la force vitale de sa victime. Dans le premier cas, en ôtant sa vie. Dans le second, en marquant d’une humiliation impérissable la personne violée. Celle-ci est condamnée à souffrir, éternellement. Le métier de violeur, comme celui d’assassin, est un enlèvement. Il arrache l’âme.
Cheikh Yérim Seck n’a pas commis un petit larcin. Et son geste criminel n'est pas celui des brigands romantiques qui, par les voies de la violence, arrachent aux riches pour donner aux pauvres. Auquel cas on aurait pu lui pardonner, et éprouver de l’admiration. Cheikh Yérim Seck est un violeur. Et il a une victime. Qui continue d’endurer l’affliction éternelle d’un corps souillé par un prédateur sexuel. C’est ce que rappelle la pétition contre sa réhabilitation médiatique. Il y a une forme de défiance, d’invincibilité du bourreau, d’immoralité, d’impudeur abject, de manque de vergogne, à chaque fois que Cheikh Yérim Seck apparaît à la télévision. Cheikh Yérim Seck a violé une jeune femme, faible et sans défense. Si la Justice a dit le droit et si Cheikh Yérim Seck a purgé sa peine, il n’en demeure pas moins qu’il importune sa victime. Ainsi que toutes les victimes de viols. Cheikh Yerim Seck insulte toutes les consciences justes, chaque fois qu'il se présente sur les écrans.
Bigoterie aiguë. Ce n’est que par amoralité, et parce que Cheikh Yérim Seck bénéficie d’un réseau politique, médiatique et économique solide qu’il peut se permettre de narguer sa victime sur les chaînes de télévision. C’est très simple. Qui voudrait voir le violeur de sa mère, de sa sœur, ou de sa femme, se pavaner, en toute indiscrétion, dans les médias ? La pétition contre Cheikh Yerim Seck rappelle le devoir d’empathie et de respect envers les victimes de viol. Mais, effet boomerang, les auteurs de la pétition ont mobilisé, contre eux, toute l’infrastructure du patriarcat. Il leur est reproché d’être intolérants, d’être les promoteurs de la « cancel culture ». De mener une fatwa. Et, comme les pétitionnaires sont des femmes, des féministes majoritairement, les insultes et les quolibets classiques sont revenus : « hystériques », « occidentalisées ». Florilèges. Il y a cet ancien ministre de la Culture, qui est allé jusqu’à faire des insinuations très graves sur sa page Facebook. « Comment qualifier l’acte d’une femme qui rejoint, librement, un homme dans une chambre d’hôtel ? Et ce qui s’en suit ! », demande-t-il. Terribles propos. Comme des crachats jetés à la figure des victimes de viol. Des internautes excédés par ces écrits catastrophiques ont protesté. M. Amadou Tidiane Wone a essayé d’évacuer le débat, en fouettant les passions vulgaires. Dans sa tentative de justification, M. Wone s’attaque aux « gourous autoproclamés », qui seraient promoteurs de la « théorie du genre ». Donc la stratégie, éculée, de l’ingérence occidentale…
Il y a ce journaliste du quotidien Le Soleil. Qui, dans un billet se voulant corrosif, mais sans esprit ni profondeur, s’attaque aux féministes et aux hommes qui défendent les droits des femmes. Qui pense-t-il offenser en traitant les hommes qui ont signé la pétition de « góoru mbootay » ? Un autre texte, paru dans Le Soleil, cherche, dans le même mouvement, à déconstruire les arguments des signataires de la pétition. L’auteur, plus fin, les accuse d’être des « adeptes de la religion du féminisme ». Pour lui, les féministes ne doivent pas jouer aux « gardiennes de la morale ». Ou à des « redresseurs de tort ». Car, estime-t-il, nous sommes tous des pécheurs. Il s’offusque de voir les pétitionnaires employer, plusieurs fois, le mot « mâle » pour désigner les hommes. Il pense aussi que la pétition est troublante, car elle arrive six ans après la sortie de prison de Cheikh Yérim Seck. Et ce dernier, depuis lors, apparaît régulièrement à la télévision, sans que personne n’y trouve à redire. Mais l’auteur oublie qu’il y a une charge symbolique dans la réhabilitation médiatique de Cheikh Yérim Seck.
En vérité, toutes ces réactions épidermiques, les insultes adressées aux féministes du Sénégal, disent une chose. Le désir d’invisibilisation des femmes, de leurs paroles, de leur exercice de l’indignation. De leurs saines colères. De leurs luttes nécessaires. Les hommes, au Sénégal, ne sont pas éduqués pour respecter les femmes. Ils sont sociabilisés dans la domination de la gent féminine. Et ce sont les élites intellectuelles qui perpétuent cette oppression. De la même manière qu’ils endurent la dictature des mâles blancs. Qui les ont colonisés et qui les soumettent depuis 500 ans. Les sorties outrées des mâles sénégalais, après la pétition des féministes, racontent l’angoisse de la dépossession. La peur qui habite continuellement l’oppresseur. Derrière les défenses zélées de Cheikh Yérim Seck, il y a le sursaut d’une virilité ébranlée par le colon, peu sûre d’elle-même, qui, pour exister s’attaque lâchement aux femmes. C’est le trauma du privilégié. Qui, se sentant blessé dans son orgueil, enclenche une réaction de déni. Pour espérer calmer son angoisse psychique. Les quolibets, les posts et les articles performatifs contre les femmes ne doivent pas dissuader l’avant-garde féministe. Il faut le comprendre comme des mécanismes de la névrose.
Yeewu yewwi. Il en faut encore, du courage et de la résilience, pour venir à bout des structures et des mentalités patriarcales. Mais le féminisme doit s’insinuer dans le sens commun, et triompher au Sénégal. Car, c’est le seul mouvement qui pourra définitivement mettre fin au double joug. De l’homme sénégalais, toujours sous domination néocoloniale, et castré dans ses possibilités de conquérir le vaste monde et d’y avoir pleinement son mot à dire. De la femme sénégalaise, qui doit subir et la misogynie, et les violences conjugales, et les agressions sexuelles, et toutes les injustices sociales. Pour tout cela, le féminisme est une promesse d’émancipation totale. C’est un mouvement révolutionnaire. Le combat des femmes englobe toutes les revendications sociales, politiques et économiques. La régénération des communautés africaines, nous l’avons déjà dit, passe par la reprise du pouvoir par les femmes. Les hommes doivent tendre l’oreille et écouter ces dernières. Car elles rappellent l’absurdité de leurs conditions et revendiquent leurs libertés. Car elles veulent abattre toutes les oppressions. Car elles posent le problème des droits humains, de la dignité du genre humain. Et j’ajoute ceci : se battre contre l’exploitation et les injustices que subissent les femmes est une marque de virilité et de noblesse d’esprit. Dans le féminisme décolonial, dans l’intersectionnalité, dans l'écoféminisme, nous pouvons trouver des ressources contre toutes formes de servitudes. Ainsi qu’une vraie quête spirituelle.
Retrouvez sur SenePlus, "Notes de terrain", la chronique de notre éditorialiste Paap Seen tous les dimanches.
Va-t-on vers la suppression de la ville de Dakar ? Oumar Guèye serait tenter de répondre par l’affirmatif. Le ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires, qui était l’invité du Jury Du Dimanche (JDD), sur Iradio (90.3) et iTv, note que ’’la ville de Dakar, tout comme les 4 autres villes (Pikine, Guédiawaye, Rufisque et Thiès) n’ont pas leur raison d’être’’. Selon le ministre, le Code général des collectivités territoriales ne reconnait pas de ville. La commune et le département sont les deux seules entités qui existent dans ce code. ’’ La situation de Dakar est hybride. Logiquement, si l’on s’en tient au Code général des collectivités territoriales, il y aura un département : Dakar et ses 19 communes. La ville n’a pas sa raison d’être. On ne peut être en même temps département et commune. Aujourd’hui, nous devons nous conformer au code. C’est à dire, l’existence de deux entités que sont le département et la commune », a-t-il signalé.
Interpelé sur la tenue des élections locales, le ministre Oumar Gueye estime que ce sont ces anomalies qui doivent être corrigées avant son organisation. Pour lui, le retard sur la tenue de ces joutes électorales est du à un certain nombre de points que les acteurs doivent finaliser. ’’ Depuis que le Sénégal existe, les élections locales ne se sont jamais tenues à bonne date. Je ne dis pas que c’est une bonne ou mauvaise chose. Mais, dans le contexte particulier que nous sommes, on doit finaliser un certain nombre de choses. Il y a le dialogue politique qui est en train de se dérouler », explique le ministre. Qui poursuit : ’’Nous sommes aussi dans un contexte d’Acte 3 de la décentralisation. Cette dernière a comme le postulat d’organiser le Sénégal en territoire viable, compétitif et porteur de développement durable. Nous devons évaluer cet acte 3 avant d’aller à sa seconde phase ».
0,7% DE TAUX DE CROISSANCE EN 2020
Le gouvernement projette pour 2021, un budget de 4589,2 milliards, un déficit ramené à 5% et un taux de croissance attendu de 5,2%, a dit Diallo
Dakar, 12 déc (APS) – Le Sénégal qui peut tabler au minimum sur une croissance de 0,7% de croissance en 2020 en dépit de la crise sanitaire qui a durement les économies du monde projette, pour 2021, une croissance de 5, 2%, a indiqué, samedi, le ministre des Finances et du Budget.
’’(…) alors que la quasi-totalité des pays du monde seront en récession en 2020, ce qui signifie que leur croissance sera négative, le Sénégal peut se targuer d’avoir réussi, passez-moi l’expression, à +limiter les dégâts+. Cette année, malgré la calamité de la Covid-19, nous ferons au minimum 0,7% de croissance’’, a notamment déclaré Abdoulaye Daouda Diallo.
Le gouvernement projette pour 2021, un budget de 4589,2 milliards, un déficit ramené à 5% et un taux de croissance attendu de 5,2%, a dit Diallo.
Il s’exprimait devant les députés à la fin du marathon budgétaire 2020, une séance au cours de laquelle le ministre a rendu hommage à la députée Marie Louise Diouf décédée mercredi des suites du Covid-19.
Parlant du taux de croissance attendu en 2020, M. Diallo a souligné que ’’c’est certes, loin des taux auxquels notre pays était habitué depuis l’élection du président Macky Sall, mais cela reste un exploit lorsqu’on se livre à des comparaisons internationales : l’économie mondiale sera en récession, à -4,4%, de même que l’économie subsaharienne à -3,2%’’.
Dans son discours dont l’APS a eu connaissance, il a ajouté que ’’ce résultat, et sans vouloir verser dans le triomphalisme, nous ne l’avons pas obtenu par hasard’’.
’’Le Sénégal a d’abord récolté les fruits de l’assainissement de ses comptes publics entre 2012 et 2013, ainsi que ceux de la dynamique vertueuse enclenchée depuis 2014 par le PSE’’, a-t-il soutenu.
Selon le ministre, ‘’tout ce que le président Macky Sall a fait dans le domaine économique et budgétaire pendant des années, nous a permis de mieux résister lorsque s’est abattue la tempête’’ sanitaire.
Il est revenu sur le Programme de Résilience Economique et Sociale (PRES), porté par le fonds FORCE COVID-19, ce ‘’traitement de choc’’ ayant permis d’’’éviter l’effondrement économique et social’’.
Abdoulaye Daouda Diallo a également rappelé les dix milliards injectés le Plan ORSEC pour venir en aide aux victimes des inondations.
Dans le secteur de l’éducation, le ministre a dit avoir relevé la ‘’’préoccupation’’ des députés relative au déficit en table-bancs, évalué à 302 000 unités, de même que leur ‘’souhait de voir renforcés les budgets de l’alphabétisation de base et des cantines scolaires’’.
Il a assuré que le gouvernement mettra ‘’tout en œuvre’’ pour leur ‘’donner satisfaction sur ces points’’.
‘’Car l’Education est aussi notre priorité, pour ne pas dire notre obsession, raison pour laquelle le Gouvernement met un soin scrupuleux à mettre les enseignants dans les meilleures conditions possibles’’, a-t-il souligné.
Il a rappelé que l’indemnité de logement est passée de 65 000 à 100 000 FCFA et que tous les engagements pris à l’égard de leurs syndicats ont été respectés.
’’Rien que cette année, la mise en œuvre des protocoles d’accord nous a coûté 80,512 milliards ; 248, 722 milliards depuis leur signature en 2018’’, a relevé le ministre.
Abdoulaye Daouda Diallo a pris l’engagement que les fonds de dotation au profit des collectivités territoriales soient mis à la disposition de ces dernières avant fin mars 2021, à l’instar de ce qui a été fait en 2020.
Il est également largement revenu sur les projets dans le domaine des transports.
’’Sans voies de transport adaptées, il ne sert à rien de produire. Si vous ne possédez pas des pistes et des routes de qualité, par exemple les récoltes du paysan vont pourrir sur place, faute de pouvoir être acheminées vers les marchés ou vers le Port ou l’Aéroport en vue de leur exportation’’, a-t-il dit.
Parlant de l’agriculture, il a souligné que le Sénégal en est aujourd’hui à 76 509 tonnes de semences d’arachide, dont 53 707 tonnes de semences certifiées et 22 801 tonnes de semences écrémées, 9 654 tonnes de semences certifiées mises à la disposition des riziculteurs du système pluvial par le Programme National d’Autosuffisance en Riz.
Il a rappelé qu’en 2012, le Sénégal ‘’ne disposait que de 6 000 tonnes de semences sélectionnées (…)’’’.
Concernant l’hydraulique, le pays a un taux d’accès à l’eau potable de 98,5% en milieu urbain et péri-urbain, ainsi que de 94,5% en milieu rural, a fait part le ministre.
Sur le plan de la santé, il a souligné que le gouvernement qui a ‘’déjà tiré de nombreuses leçons’’ de la pandémie est ‘’déjà dans l’après – Covid-19’’ même si cette crise n’est pas terminée.
Il est revenu sur l’ambition de l’Etat de faire du développement de la télémédecine ‘’l’un des axes forts de notre politique sanitaire pour les années à venir’’.
Les 14 000 kilomètres de fibre optique, dont 5 000 kilomètres linéaires détenus par l’ADIE, faciliteront grandement l’essor de la médecine digitale, selon Abdoulaye Daouda Diallo, relevant que le PSE ‘’a très tôt voulu faire du numérique l’un des atouts pour le développement du Sénégal’’.
Il a annoncé que la mise en place d’une industrie pharmaceutique nationale forte ‘’constituait l’une des objectifs prioritaires du Plan quinquennal d’investissement et de réforme pour un système de santé pérenne et résilient’’.