La Dic démantèle un réseau de trafiquants de drogue à Khar Yalla
Les éléments de la Division des Investigations Criminelles (DIC) ont démantelé un vaste réseau de trafic de drogue dans la capitale. Dans un communiqué parvenu à «L’As», la Police renseigne avoir mis fin aux agissements d’une bande de trafiquants de drogue à Khar Yalla. En effet, dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue sur l’étendue du territoire national, des éléments du Groupe de Recherches et d’Interpellation (GRI) de la Division des Investigations Criminelles (DIC) ont effectué une descente jeudi à Khar Yalla à la suite de l’exploitation d’une information. Sur les lieux, les éléments du GRI ont interpellé 07 individus. Des perquisitions faites à leurs domiciles ont permis de saisir 68 kilogrammes de chanvre indien. Les présumés trafiquants de drogue sont placés en garde à vue.
Trois Nigérians tombent avec de la cocaïne
Dans le cadre de la lutte contre le trafic de stupéfiants, le Commissariat d’arrondissement des Parcelles assainies a interpellé une bande de trois Nigérians pour détention et trafic de cocaïne. Il s’agit de Amos A.E âgé de 38 ans, Olivier K.O, 28 ans, Chibuiki F.A, 26 ans. Tous les trois de nationalité nigériane, croupissent en prison pour détention et trafic de cocaïne. Ils ont été alpagués par le Commissariat d’arrondissement des Parcelles Assainies.
Le film de leur interpellation
Tout serait parti d’une information reçue par les limiers des Parcelles Assainies faisant état d’un vaste état de trafic de drogue à Nord Foire. Sans tarder, les hommes du Commissaire Thierno Diop, plus précisément ceux de la Brigade de recherches (Br), entrent alors en action pour établir une planque non loin du domicile des dealers. Ce qui va porter ses fruits, puisque la descente inopinée à leur quartier général s’est révélée fructueuse. Les limiers de la Br découvrent 06 boulettes et 32 képas de cocaïne et 03 individus en train de couper la drogue, avec un autre sachet contenant une quantité d’environ 60 grammes d’une poudre blanche. Pris la main dans le sac, les trois quidams, qui n’avaient que leurs yeux pour pleurer, ont été conduits au Commissariat des Parcelles et placés en garde à vue pour les besoins de l’enquête. Au terme de leur garde à vue, Amos A.E, puis Olivier K.O et Chibuiki F.A ont été déférés au parquet pour détention et trafic de cocaine. La drogue saisie par devers eux, à savoir les 06 boulettes et 32 képas, ont été mis sous scellés.
Les handicapés portent plainte contre le député Mame Diarra Fam
La Fédération sénégalaise des associations des handicapés a décidé de porter plainte contre la députée Mame Diarra Fam qui a brandi une plainte contre Lamine Thiam, un des leurs. Selon leur président Yatma Fall, membre du Haut conseil des collectivités territoriales(Hcct), la députée libérale verse dans la manipulation. « C’est une voleuse qui crie au voleuse », ditil. Il précise que leurs avocats se sont constitués pour porter plainte contre la députée. Yatma Fall demande d’ailleurs la levée de l’immunité parlementaire de la députée libérale.
L’invite des Sages Républicains au secteur privé
Le Conseil National des Sages Républicains (CNSR) qui a salué la visite du Président Macky Sall dans les régions appelle le secteur privé à s’investir davantage dans l’agriculture et l’élevage. Aux producteurs, invite leur est faite de promouvoir l’organisation de coopératives. Les sages républicains espèrent des performances record pour la présente campagne. Ils pensent que si les fortes pluies ont causé des désagréments dans certaines localités, elles ont également ouvert de belles perspectives chez les acteurs ruraux. Abordant la question des inondations, le Conseil National des Sages Républicains appelle les acteurs politiques à éviter toute politisation de la gestion des inondations au regard de l’importance du volume d’investissement réalisé depuis 2012 dans ce domaine. Ils expriment leur satisfaction quant aux mesures prises par le chef de l’Etat dans le cadre du plan ORSEC.
Dr Mamadou Ndiaye nouveau Directeur du Cesti
Sa victoire n’est pas une grande surprise vu l’élan de solidarité en sa faveur sur les réseaux sociaux. Il avait une longueur d’avance sur son adversaire, la directrice sortante du Cesti Cousson Traoré Sall. L’enseignant en communication, Dr Mamadou Ndiaye, a été élu hier directeur général du CESTI avec 19 voix contre 18. Le nouveau patron de cette école de journalisme est décrit comme un enseignant proche des étudiants.
Sidiki Kaba au Cercle Mess des officiers
Le moins que l’on puisse dire est que le ministre des Forces armées est dynamique. Alors qu’il était à Ziguinchor puis à Louga, Sidiki Kaba a réceptionné hier un lot de matériels militaires en présence du chef d’état-major des forces armées, le Général Birame Diop. Le matériel est composé de 118 camionnettes neuves militarisées, 10 camionnettes neuves, 12 camions de transport de troupes, 57 camionnettes rénovées, 20 engins blindés de reconnaissance. Après la cérémonie, le ministre des Forces Armées, Me Sidiki Kaba, s’est rendu au Cercle Mess des officiers dont les travaux de rénovation viennent d’être achevés.
Sidiki Kaba (bis)
La maison des militaires porte désormais le nom de feu le Colonel Emmanuel Gomis. Ainsi, l’armée a immortalisé le Colonel Gomis, un pionnier, soldat émérite au parcours brillant, témoigne le ministre Sidiki Kaba. En effet, «les armées s’honorent», souligne le ministre qui rappelle les qualités et exploits de l’homme que fut le Colonel. Selon lui, Colonel Gomis n’a cessé d’étonner par son parcours atypique truffé d’exploits. Il a notamment été chef de section à la 6e compagnie et a servi dans les unités qui forment l’ossature de l’armée actuelle. Homme de distinction, l’officier supérieur a été un instructeur et commando de l’armée. Colonel Gomis a été attaché militaire naval du Sénégal en Allemagne. Bref, il incarne, dit-il, ce modèle d’intégrité, de désintéressement, ayant un sens du devoir, dont la nouvelle génération des armées s’inspire.
Renvoi du procès de Pape Abdoulaye Touré
Malgré le renvoi de son procès pour des raisons sanitaires, Pape Abdoulaye Touré reste toujours déterminé à aller au bout de son combat. Le membre du mouvement Sénégal Notre Priorité (SNP) continue toujours d’exiger et de réclamer l'orientation de tous les bacheliers qui ont décroché leur Bac depuis 2019 et qui n'ont pas été orientés, alors que nous sommes en septembre 2020. L’étudiant veut aussi l'attribution de machines et de clés de connexion à tous les étudiants de l'UVS déclarés non éligibles pour qu'ils puissent suivre correctement leurs cours en ligne. Il demande également du respect et de la considération à l'endroit de tous les étudiants orientés dans le privé par l'État du Sénégal en réglant, de manière définitive, la question de la dette qui a empêché beaucoup d'étudiants du privé de regagner les salles de classe, ainsi que de payer les bourses à temps pour ceux du privé. Arrêté ce lundi devant l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) par des éléments du Groupement d’intervention Mobile (GMI), l’étudiant Pape Abdoulaye Touré devait faire face hier au juge, mais son procès a été renvoyé au 30 septembre prochain.
Standing ovation pour Mandjibou Leye
L’émotion était vive hier, lors de la passation de service entre le nouveau commissaire de police centrale de Mbour Baïdy Sène et son prédécesseur Mandjibou Lèye. Ce dernier a reçu des témoignages plus qu’élogieux. A l’unanimité, les personnes qui ont pris tour à tour la parole ont déclaré que le désormais nouveau chef de la police de Guédiawaye a été une boussole pour ses hommes. Selon elles, sous son commandement, depuis trois ans, aucune bavure policière venant de ses hommes n’a été notée, car il demandait à ses éléments de prendre des vidéos lors de leurs interventions. Mais l'affaire qui a le plus marqué ceux qui témoignaient, c’est la manifestation des pêcheurs. Sur le terrain, il a sauvé un contingent du GMI dont la voiture s’était embourbée dans le sol sablonneux du quartier Teffess. Malgré l'affront qu'avait subi la police, il a su désamorcer la bombe en rencontrant les acteurs pour apaiser la tension. Le commissaire est également réputé être une véritable terreur pour certaines personnalités politiques, administratives et judiciaires. Son départ met ainsi la pression sur son successeur qui, sans doute, va vouloir faire plus que lui.
75% de taux réussite au Cfee et 82,3% au Bfem
L’Inspection de l’Education et de la Formation (Ief) de la commune de Saint-Louis a enregistré un taux de réussite de 75% à l’examen du Certificat de Fin d’Etudes élémentaires (Cfee) et 82,3% à celui du Brevet de Fin d’Etudes moyennes (Bfem). En d’autres termes, au Cfee, sur les 4 654 candidats présents, 3 520 ont été déclarés admis dont 1 931 filles et 1 589 garçons. S’agissant du Bfem, 3 078 candidats ont été inscrits dont 1 784 filles et 1 294 garçons, répartis dans 23 jurys. Réagissant sur l’organisation des examens, Cheikh YabaDiop, l’Inspecteur de l’Education et de la Formation de Saint-Louis, a déclaré que 462 enseignants ont été convoqués pour assurer la surveillance et le secrétariat du Cfee, 402 autres ont été mobilisés pour la surveillance du Bfem et 217 pour la correction. Il a précisé qu’avant la tenue de ces deux examens, et au regard de l’importance que le ministère de l’Education nationale accorde à leur bonne tenue, l’Ief de Saint-Louis avait pris toutes les dispositions utiles pour en assurer une parfaite organisation.
75% de taux réussite au Cfee et 82,3% au Bfem (bis)
Evoquant les bonnes performances réalisées par les élèves, Cheikh Yaba Diop s’en réjouit et affirme que c’est le fruit des nombreux sacrifices consentis par les acteurs du système éducatif, particulièrement les enseignants qui ont fait preuve de patriotisme en sacrifiant leurs vacances scolaires pour l’intérêt des enfants.Il n’a pas oublié d’annoncer que les résultats du concours d’entrée en classe de sixième seront proclamés dans les prochaines semaines en accord avec le ministère de l’Education. En attendant, Cheikh Yaba Diop demande à l'ensemble des acteurs de commencer dès maintenant à préparer l'année scolaire 2020-2021 dont la rentrée scolaire est prévue le 12 novembre prochain.
Nouveau livre
L’auteure sénégalaise Aïda Diop va présenter son premier roman intitulé «Expériences de vie : vers une aube nouvelle», samedi à 16 heures, au Radisson Blu, à Dakar. D’après l’Aps, ce roman de 210 pages, paru chez L’Harmattan-Sénégal, se lit comme un journal intime agrémenté de moments d’introspection et riche de réflexions rafraîchissantes sur des problématiques variées, dont l’éducation, la religion ou la place des femmes dans la société, à travers le mariage et la polygamie. L’auteure parle aussi du monde du mannequinat, des connaissances et du tissu relationnel, du cercle familial, de la problématique de l’amitié, entres autres questions. Aïda Diop est titulaire d’un diplôme de marketing et de communication. Elle est assistante de direction dans un cabinet d’avocats.
par Awa Mbengue & Florian Bobin
JOOLA, 18 ANS DÉJÀ
Le 26 septembre 2002 survenait l’une des pires catastrophes maritimes de l’Histoire. Le deuil est amer, mais nous avons le devoir de ne laisser aucune place à l’oubli. Conversation sur ce drame et ses enseignements
26 septembre 2002. Il y a 18 ans déjà, le Joola – bateau assurant la navette entre Ziguinchor et Dakar – chavirait au large des côtes gambiennes. L’une des pires catastrophes maritimes de l’Histoire. Le deuil est amer, mais nous avons le devoir de ne laisser aucune place à l’oubli. Une conversation entre Awa Mbengue et Florian Bobin à écouter ici.
Florian – Allô ? Awa, nakamu ? Tu sais, aujourd’hui on est le 26 septembre.
Awa – Oui… et demain, on sera le 27.
F. – Mais rappelle-toi… le 26 septembre 2002. Tu t’en souviens ?
A. – Si si, je me rappelle. Mais je ne veux pas m’en souvenir, c’est le passé.
F. – Tu sais, ce qui est passé n’est pas effacé. L’Histoire demeure, il est seulement question de savoir ce qu’on en fait.
A. – Et donc, on en fait quoi ?
F. – On décide de s’en souvenir, de ne laisser aucune place à l’oubli.
A. – Mmh. Je m’en souviens oui. Le 26 septembre 2002... C’était un jeudi.
F. – En fin de semaine… Les gens voulaient seulement se déplacer pour le week-end.
A. – Et en plus, ça faisait un an que le trajet Dakar-Ziguinchor par la mer était bloqué. Donc c’était un nouveau départ, pour éviter la route, trop longue, et les airs, trop couteux.
F. – Mmh, un nouveau départ… Ça a pressé tout le monde. Les commerçants avaient maintenant une nouvelle voie pour acheminer leurs produits.
A. – Le fret était fixé à 550 tonnes. Dès le début, on a commencé à laisser passer. Comme si on ne s’en rendrait pas compte.
F. – La rentrée scolaire était à quelques jours, aussi.
A. – Beaucoup de familles vivant à Dakar ont décidé de faire le chemin par le bateau.
F. – Et l’hivernage dans tout ça.
A. – Tu sais, la pluie quand elle tombe, c’est des torrents. Et les routes sont forcément affectées. En plus, le voyage en voiture était rendu dangereux, une attaque était survenue plus tôt dans la journée.
F. – Commerçants, familles, passagers fréquents, météo défavorable, insécurité ; ça fait beaucoup quand même. Forcément, tout le monde voulait prendre le bateau.
A. – Oui, mais ça ne veut pas dire que tu laisses tout le monde rentrer. Les gens parleront, mais au moins on ne leur enlèvera pas la capacité de se plaindre le lendemain.
F. – C’est difficile d’empêcher les gens d’entrer, aussi…
A. – Difficile, mais nécessaire. Pour quelques millions de Francs CFA de profit en plus, tu risques la vie des gens ?
F. – Mais le bateau pouvait accueillir combien de personnes ?
A. – La capacité était de 552 personnes.
F. – Et combien ont été acceptées ?
A. – Après le départ de Ziguinchor à 13h30 et l’escale à Karabane à 17h00, plus du triple si ce n’est le quadruple de la capacité du bateau.
F. – Sheuteuteu…
A. – Dès 18h00, la pluie s’est renforcée.
F. – Et quand tu es sur les eaux, tu ne peux pas juste faire marche-arrière. Surtout que le soleil commence à se coucher.
A. – Le navire tanguait déjà. A 22h45, la mer était houleuse et les passagers ont commencé à paniquer. Le mouvement de foule et des marchandises en soute a intensifié le déséquilibre du bateau.
F. – Et après…
A. – Le navire s’est renversé. En juste quelques minutes, le Joola est devenu une épave.
F. – Pendant des heures, les passagers toujours en vie étaient bloqués sous la carcasse.
A. – La Marine nationale sénégalaise est arrivée à 18h, presque 24h après le drame.
F. – On a compté 64 rescapés. 1863 morts. Enfin, c’est ce qu’on dit. Ça pourrait être bien plus.
A. – Des vies résumées à des chiffres.
F. – Awa, comment se défaire de ces images ?
A. – Des vies arrachées, pour rien.
F. – Le petit Jean-Pierre Manga n’avait même pas 1 an…
A. – Et quand tu penses aux familles en Casamance, qui ne pouvaient se douter qu’ils ne reverraient plus leurs proches. Les familles qui attendaient l’arrivée à Dakar. Les orphelins. Les veuves, les veufs. Les parents meurtris. Les villages endeuillés. Les rescapés qui ont perdu leurs proches, et qui ne pourront jamais effacer ce qu’ils ont vu et vécu.
F. – Tu vois, c’est pour eux, et tous les autres qui n’ont rien demandé, qu’on s’en souvient. Qu’on ne laisse pas place à l’oubli. Et tu sais, quand tu as dit que le lendemain du 26, c’était le 27, on y est encore. On est toujours le 27. Le deuil est incomplet, car il est amer. Il est rempli d’interrogations, d’incompréhensions.
A. – Le Joola est l’une des pires catastrophes maritimes de l’Histoire et c’est une réalité maintenant. On ne peut pas la changer, mais nous avons le devoir de ne jamais oublier. Et ce qu’on peut refuser, c’est un deuxième Joola.
F. – Malheureusement, il y en a des petits tous les jours. Les accidents maritimes, routiers ou aériens, les feux de marché, les inondations intempestives.
A. – En ce 26 septembre, et tout au long de nos vies, ne nous laissons pas déconsidérer l’humain. Ne laissons pas les victimes de ce drame, dont les corps ont été retrouvés ou sont encore sous les eaux, mourir une seconde fois.
F. – Que la Terre leur soit légère.
A. – Yalla na suuf sedd seen kaaw.
LA CADHP ORDONNE QUE GBAGBO PUISSE ÊTRE CANDIDAT
La Cour africaine de justice désavoue une nouvelle fois la Côte d'Ivoire en lui ordonnant ce vendredi 25 septembre de permettre à l'ex-président de participer à la présidentielle du 31 octobre prochain
Après Guillaume Soro, Laurent Gbagbo : pour la deuxième fois en dix jours, la Cour africaine de justice désavoue la Côte d'Ivoire, lui ordonnant vendredi de permettre à l'ex-président de participer à la présidentielle du 31 octobre.
Dans son jugement, la Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples (CADHP) ordonne à l'Etat ivoirien de "prendre toutes mesures nécessaires en vue de lever immédiatement tous les obstacles empêchant le requérant (M. Gbagbo) de s'enregistrer sur la liste électorale" afin de participer au scrutin.
L'ex-chef d'Etat (2000-2010) ne figure pas sur les listes électorales révisées cette année, il ne peut donc ni voter, ni être candidat. Le Conseil constitutionnel ivoirien a rejeté sa candidature à la présidentielle déposée par ses partisans. Lui-même ne s'est pas exprimé sur le sujet.
Selon les autorités ivoiriennes, cette décision fait suite à la condamnation de M. Gbagbo par la justice ivoirienne, à 20 ans de prison, dans l'affaire dite du "braquage de la BCEAO", la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest, lors de la crise post-électorale de 2010-2011.
Saisie par M. Gbagbo début septembre, la Cour africaine, qui siège à Arusha (Tanzanie), ordonne également à l'Etat ivoirien de "suspendre la mention de la condamnation pénale du casier judiciaire".
L'avocat de Laurent Gbagbo, Maître Claude Maintenon, s'est dit auprès de l'Agence France Presse "satisfait" de ce jugement, tout en notant que "l'application dépend du bon vouloir de l'Etat".
Acquitté en première instance de crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale de La Haye, M. Gbagbo, 75 ans, attend en Belgique un éventuel procès en appel. Il ne peut pas rentrer en Côte d'Ivoire, les autorités ivoiriennes refusant, selon ses avocats, de lui délivrer un passeport.
Le porte-parole du gouvernement ivoirien n'était pas joignable dans l'immédiat.
Mi-septembre, le Conseil constitutionnel ivoirien a refusé 40 des 44 candidatures à la présidentielle d'octobre dont celle de Laurent Gbagbo et celle de l'ex-chef rebelle et ex-Premier ministre Guillaume Soro. Elle a en revanche validé la candidature à un troisième mandat controversé du président sortant Alassane Ouattara.
Il y a dix jours, la CADHP a demandé à la Côte d'Ivoire de permettre la candidature de M. Soro, refusée par la Cour constitutionnelle ivoirienne après sa condamnation à 20 ans de prison pour "recel de détournement de deniers publics". Il est aussi accusé de "tentative d'insurrection". "Soro, comme Gbagbo, a été écarté car son casier judiciaire n'est pas vierge. Tous deux le savaient parfaitement: leurs candidatures relèvent de la provocation", a déclaré M. Ouattara dans un entretien publié jeudi par l'hebdomadaire français Paris Match.
La tension politique est forte en Côte d'Ivoire à un peu plus d'un mois du scrutin présidentiel. Dix ans plus tôt, la crise née de l'élection de 2010, après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara, avait fait 3.000 morts.
En août, une quinzaine de personnes ont été tuées dans des violences après l'annonce de la candidature à un troisième mandat de M. Ouattara, qualifiée de "forfaiture" par l'opposition.
La Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels, mais le Conseil constitutionnel a estimé que l'entrée en vigueur d'une nouvelle Constitution en 2016 a remis le compteur à zéro pour l'actuel chef de l'Etat. Une interprétation contestée par l'opposition.
Accusant la CADHP de porter "atteinte à la souveraineté de la Côte d'Ivoire", Abidjan a "retiré sa déclaration de compétence" en avril et de fait se désintéresse depuis des décisions de la Cour. Ce retrait était intervenu après que la Cour a ordonné de suspendre les procédures judiciaires à l'encontre de M. Soro, qui l'avait saisie.
Abidjan reste cependant juridiquement lié à ses décisions. La CADHP note en effet dans son jugement que le retrait de compétence ne devient effectif qu'à "l'expiration du délai d'un an", soit à partir d'avril 2021.
Ce retrait de compétence signifie seulement que l'Etat ivoirien ne permet plus à la Cour de "recevoir des requêtes d'individus et d'organisations non-gouvernementales".
Le gouvernement ivoirien avait d'ailleurs concédé dans un communiqué le 20 septembre, qu'il était "respectueux des instruments juridiques internationaux auxquels il a souscrit".
SIDIKI DIABATÉ, LE PRINCE DE LA KORA DÉCHU
Accusé de «violences physiques» sur son ex-petite amie, le célèbre artiste de l’Afropop fait la Une de la presse people au Mali et à l’international. L’affaire qui a pris racine sur les réseaux sociaux est désormais entre les mains de la justice malienne
Sputnik France |
Idelette Bissuu |
Publication 25/09/2020
Accusé de «violences physiques» sur son ex-petite amie, le célèbre artiste malien de l’Afropop Sidiki Diabaté fait la Une de la presse people au Mali et à l’international. L’affaire qui a pris racine sur les réseaux sociaux est désormais entre les mains de la justice malienne et impacte déjà la carrière du «Prince de la Kora».
Au Mali, le célèbre musicien Sidiki Diabaté, petit-fils du «roi de la Kora» (instrument à corde), a été placé sous mandat de dépôt le 24 septembre. Un rebondissement dans l’affaire qui l’oppose à une ancienne petite amie, Mariam Sow, une influenceuse de 23 ans. Les charges retenues contre la star africaine font cas de «coups et blessures volontaires, séquestration, attentat à la pudeur et la violence corporelle». Ébruité par les réseaux sociaux à travers des images montrant le corps tuméfié de la victime présumée, les publications sont en quelques jours devenus virales.
À 28 ans, Sidiki Diabaté, spécialisé dans le genre musical Afropop, est depuis 2010 l’un des artistes les plus populaires de sa génération en Afrique de l’Ouest. Dans cette partie du continent, il appartient à la 72e génération des musiciens et conteurs gardiens de cette tradition qui se transmet de père en fils.
Mais cette affaire commence à avoir des répercussions sur sa notoriété. «L’enfant béni», comme il l’a lui-même chanté, est désormais «boycotté sur la Toile» par des fans. L’internationalisation de cette affaire contribue davantage à «isoler» l’artiste désormais entre les mains de la justice.
Lorsque les images choquantes des parties corporelles de la supposée victime de «violences» perpétrées par l’artiste arrivent sur le Net, des hashtags naissent, comme #ShameonSidiki, #JeSuisMamasita ou #BoycottSidikiDiabaté, sans oublier des groupes créés en soutien à la jeune femme.
Des organisations de défense des violences basées sur le genre et des associations caritatives à l’instar de Solidaris 223 et One Stop Center se sont saisies de la situation de la jeune femme. La victime présumée a bénéficié de conseils, d’une orientation procédurale, d’un suivi psychologique et sanitaire desdites structures.
«Nous avons accompagné la victime à son audition pour le dépôt de la plainte. Nous l’avons orienté au One Stop Center, un centre spécialisé pour les cas de violences basées sur le genre pour la prise en charge psychologique», précise Balla Mariko de Solidaris 223 à Sputnik.
Selon Diawara Bintou Coulibaly, présidente national de l’Association pour le progrès de la défense des droits des femmes (APDF), la réglementation sur les violences physiques existe au Mali, mais le retard réside dans «l’application» de cette dernière. L’association accompagne et oriente les victimes dans les procédures administratives. Pour l’activiste Coumba Bah, des avancées considérables sont faites depuis quelques années «sur les violences basées sur le genre» car la débat est désormais posé sur la place publique.
Le président de la République, Macky Sall, est attendu, samedi prochain, à Touba. Il y va perpétuer la tradition qui consiste à aller faire son ziar au guide spirituel des mourides, avant le Magal dont la célébration est prévue le mardi 6 octobre. Le chef de l’Etat arrive dans la cité religieuse où des promesses n’ont jusqu’ici pas été tenues et plusieurs projets déjà entamés.
Le chef de l’Etat va fouler, sauf changement de dernière minute, le sol de la cité religieuse de Touba, samedi prochain, renseignent des sources bien informées et dignes de foi. Macky Sall, en compagnie de son épouse, va venir perpétuer une tradition qu’il a entamée, depuis son accession au pouvoir. Celle-ci voudrait qu’il vienne des jours avant le grand Magal pour faire son ‘’ziar’’ au khalife général des mourides. Leur dernière rencontre remonte au 29 novembre dernier. En partance pour Kael, pour les besoins de la célébration de la Journée nationale de l’élevage, le chef de l’Etat avait effectué une visite de courtoisie au khalife général des mourides qui était alors à Darou Salam.
Cette visite est très attendue par les populations de la cité religieuse. Et pour cause ! L’hôpital moderne de 300 lits dont les travaux devaient débuter en 2016 et s’achever 30 mois après, c'est-à-dire deux ans et 6 mois, est loin d’être terminé. D’ailleurs, lors de la revue annuelle conjointe de 2019 tenue récemment à la gouvernance de Diourbel, le médecin-chef de la région médicale a annoncé la livraison de cet établissement de santé, au plus tard en 2022.
Il n’y a pas que l’hôpital moderne de Touba. L’assainissement est aussi une promesse qui tarde à se réaliser. Le Programme d’assainissement des eaux usées et pluviales de la ville de Touba, conduit par l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas), devrait permettre de raccorder 2 850 ménages au réseau d’évacuation des eaux usées et pluviales.
Kader Konaté, le directeur des études de l’Onas, avait annoncé la construction d’une station d’épuration, un réseau de 24 km de canalisation et trois stations de pompage. Le projet, qui a démarré en octobre 2018, va coûter 10 milliards de francs CFA. Les travaux devraient se terminer dans huit à neuf mois. A ce jour, les populations attendent.
Il y a aussi le projet d’assainissement lancé par l’Etat et soutenu par la BOAD et des banques commerciales, avec comme objectif l’amélioration du cadre de vie et de santé des populations dans une cité assainie et modernisée.
C’est un gros paquet d’ouvrages, pour une enveloppe de 13 442 322 425 F CFA, qui devrait accompagner le développement socioéconomique de la cité religieuse de Touba. L’Etat du Sénégal, sur fonds propres, a construit une station de traitement des boues de vidange de 300 m3/j à Kadd Balodji ; 4 édicules publics, soit 48 blocs, 80 sièges pour les ablutions à Darou Khoudoss, Darou Minam, Pencc Serigne Saouahibou et Gouye Mbind.
Lors du dernier Magal, le président Macky Sall avait annoncé qu’un état des lieux des problèmes de la capitale du mouridisme sera fait, à l’issue de cette manifestation religieuse annuelle, relativement à l’approvisionnement en eau et à la fourniture d’électricité. ‘’Au sortir de ce Magal, je souhaite qu’un état des lieux soit fait relativement aux difficultés notées dans l’approvisionnement en eau de la ville de Touba, ainsi que dans le domaine de l’assainissement. Toutes les mesures seront prises pour régler la question de l’électricité également.
Nous sommes toujours conscients que la ville de Touba a un problème dans la distribution de l’eau potable, mais également un problème d’assainissement. Notre vœu, c’est de résoudre tous ces problèmes, au grand bonheur des habitants de la cité. C’est la raison pour laquelle, après le Magal de Touba, nous allons démarrer les travaux afin de résoudre tous ces problèmes. Ainsi, nous mettrons les populations dans les meilleures conditions’’, disait le chef de l’Etat, lors d’une rencontre avec le khalife général des mourides Serigne Mountakha Mbacké à la résidence Khadimou Rassoul.
Il préconisait qu’à terme, le réseau hydraulique de Touba, datant des années 1960, soit revu, parce qu’en dépit de ses 29 forages, la cité religieuse fait parfois face à des pénuries, notamment pendant le Magal.
A ce jour, les habitants de la cité religieuse s’interrogent sur les raisons du retard du démarrage de cet audit du réseau hydraulique.
par Kadialy GASSAMA
LE JOOLA AVAIT CHAVIRÉ UN MOIS DE SEPTEMBRE AU LARGE DES CÔTES GAMBIENNES
La thèse simpliste communément avancée de surcharge du navire avec près de deux mille personnes pour un navire qui peut en prendre neuf cents, ne tient pas la route
Les eaux maritimes, sur les côtes sénégalaises et gambiennes, sont périlleuses pendant le mois de septembre pour la navigation des navires à faible tirant d’eau officiant dans la zone. Pendant cette période de l’année, ces eaux sont le plus souvent très agitées, en raison des tempêtes et tornades qui y prévalent, particulièrement sur la frange maritime à l’approche des embouchures des fleuves Gambie et Casamance où se manifestent de dangereuses houles de fond. Souvenons-nous que le transbordeur le «Joola» avait sombré un mois de septembre au large des côtes gambiennes, alors qu’il y faisait une forte tornade avec des vents violents, rendant la mer impraticable pour des navires fluviomaritimes à faible tirant d’eau. Avant la disparition du «Joola», d’autres navires avaient sombré dans les mêmes périmètres maritimes jusqu’au large des îles du Saloum.
La spécificité des navires qui officient sur l’axe Dakar-Ziguinchor, en fonction de l’adaptabilité à la configuration géoéconomique, confère à ces types d’embarcation des caractéristiques de faible tirant d’eau, leur permettant, en même temps, d’affronter les mers le long des côtes et de pouvoir remonter profondément à l’intérieur des terres par le fleuve. Il est particulièrement interdit à ces types d’embarcation de naviguer en haute mer, au-delà de quatre vingt dix miles, en raison de leur instabilité due au faible tirant d’eau. En mer agitée, le long des côtes, ces navires circulent sur des parcours souvent très difficiles et souffrent beaucoup.
Le tirant d’eau est la distance verticale entre la ligne de flottaison et la partie la plus basse de la quille. Quand il est réduit, les qualités du navire pour la stabilité sont faibles et se dégradent avec le vent, le gîte et la houle. Un fort tirant d’eau, qui voit la distance immergée plus importante, rend le bateau plus sûr et plus rapide, par l’effet des principes d’Archimède. Plus la partie immergée est importante, plus le centre de gravité est bas, moins il y aura de volume d’eau dégagée et de résistance, plus le navre est stable et rapide. Or, le «Joola» entre dans la catégorie de ce type de navire à faible tirant d’eau (3,10 mètres), en plus du fait que les côtes gambiennes sont particulièrement agitées le mois de septembre. Même sans ennui technique, le «Joola» était particulièrement vulnérable en ces endroits, pendant cette période de l’année, à cause des intempéries.
Ce n’est donc pas un hasard si le navre le «Joola» a sombré dans les eaux au large des côtes gambiennes, le mois de septembre. Cette certitude se fonde sur le fait que le «Joola» n’officiait jamais le mois de septembre pendant plus d’une dizaine d’années de service, lorsque sa gestion relevait de la marine marchande. Pourquoi la marine de guerre avait-elle mis en service le «Joola» qui venait de réparation de fond à quai pendant cette période de l’année, de surcroit sans un certificat de navigabilité qui devrait être délivré par un bureau de contrôle indépendant (Veritas), dès lors qu’il s’agissait d’un transport civil ?
Le «Joola», en vertu justement des intempéries qui se manifestent dans la zone, était mis aux arrêts de rigueur chaque fois pendant cette période de l’année pour carénage. C’est dire qu’en fonction de l’agitation zonale de la mer pendant la période, comme si la météo interdisait aux navires d’appareiller pour cause de mauvais temps, que ce moment était choisi pour retirer le bateau de l’eau et le mettre à sec au dock flottant pour sa révision annuelle. Force est de constater que si la mesure administrative de reprise des rotations du «Joola» était calée après le mois de septembre, selon un temps plus clément qu’il ferait dans la zone pour ces types d’embarcation, la catastrophe aurait pu être évitée.
Au plan technique, le fait que le navire a chaviré en se couchant sur le flanc pour se renverser, prouvant qu’il n’a pas naufragé en prenant de l’eau par l’avant, auquel cas, les opérations de sauvetage pouvaient être organisées, nous renseigne à suffisance sur les causes matérielles de l’accident. Car, si les ballasts du navire étaient fonctionnels à cet instant précis où le gîte du navire s’accentuait, le commandant aurait pu avoir la possibilité de redresser son navire qui s’inclinait dangereusement sur un flanc, évitant ainsi le chavirement. Les ballasts sont des réservoirs d’eau de grande contenance équipant certains navires. Ils sont destinés à être remplis ou vidangés d’eau de mer afin d’optimiser la navigation selon les situations.
Le transbordeur le «Joola» était équipé justement de ballasts pour corriger les gîtes qui pouvaient apparaitre à cause des forts courants ou du mauvais temps. Le renflouement du navire ou des visites sur l’épave dans l’eau auraient permis de constater que les ballasts n’étaient pas ouverts au moment de l’accident, ce qui aurait permis de remplir les réservoirs sur un côté et de faire redresser le navire. Un défaut de fonctionnement du mécanisme de remplissage des ballasts, dû à une panne d’électricité, est un fort indice probant. Le cas échéant, nous nous posons bien la question de savoir s’il y avait à bord un générateur de secours qui aurait pu empêcher la rupture prolongée de l’électricité, comme le stipule le code de la marine marchande ?
La thèse simpliste communément avancée de surcharge du navire avec près de deux mille personnes pour un navire qui peut en prendre neuf cents, ne tient pas la route. Car, le navire était léger au moment du drame, du fait que la soute et le garage ne contenaient pas de beaucoup de marchandises. Au départ de Ziguinchor, le navire était toujours léger, quelque soit le nombre de passagers à bord qui n’était pas déterminant pour la charge d’emport (port en lourd = cinq cents tonnes). Cependant, au départ de Dakar, le navire était le plus souvent lourd au motif que la soute était toujours remplie de matériaux de construction (ciment, ardoises, fer) et de produits alimentaires (riz). C’est dire que ce n’est surtout pas le poids avec la surcharge des passagers qui a fait couler le navire, sinon, il aurait naufragé. Or, le «Joola» a chaviré, attestant sûrement qu’au moment de l’accident, le navire était léger, ce qui était toujours le cas au départ de Ziguinchor, en raison de l’absence de marchandises dans les cales du navire. Le «Joola» pouvait bien emporter plus de trois cents tonnes de marchandises dans la soute du navire en plus du poids des passagers.
En dépit de l’intervalle de temps assez long qui nous sépare de l’accident, de nombreuses questions non élucidées restent toujours d’actualité et empêchent à la mémoire collective de clore le dossier. Même si avec l’usure du temps, la corrosion ou d’autres effets annihilants ont pu effacer certaines données capitales sur l’épave dont l’analyse aurait pu contribuer à déceler des indices probants pour la manifestation de la vérité (vérifier, par exemple, si les cales étaient vides ou remplies de marchandises, si les ballasts étaient ouverts ou fermés, s’il y avait d’autres générateurs de secours à bord ou non). Le renflouement du navire demeure toujours nécessaire, ne serait-ce que par devoir de vérité et pour porter à l’opinion et aux familles des victimes certaines réponses à des énigmes afin qu’elles puissent faire enfin leur deuil.
CAROLINE FAYE, LA PREMIÈRE DÉPUTÉE DU SÉNÉGAL
Née à Foundiougne, elle a consacré sa vie à l’éducation et à la formation de ses concitoyens sur tout ce qui touche à la promotion sociale de la femme sénégalaise
Si depuis le tournant de l’an 2000, les différentes législatures comptent presque autant d’hommes que de femmes, parité oblige, l’histoire retient que Caroline Faye est la toute première femme à siéger à l’Assemblée nationale sénégalaise. C’était entre 1963 et 1968 lors de la deuxième législature. Née à Foundiougne, Caroline Faye a consacré sa vie à l’éducation et à la formation de ses concitoyens sur tout ce qui touche à la promotion sociale de la femme sénégalaise. Institutrice de formation, elle est sortie de l’Ecole normale des jeunes filles de Rufisque en 1945. Mais elle attendra dix ans pour obtenir son diplôme d’institutrice parce qu’elle avait refusé de se faire examiner par des «inspecteurs coloniaux arrogants». Son diplôme en poche, elle enseigne à Louga, Thiès, Mbour, avant de diriger l’Ecole des jeunes filles de cette localité jusqu’en 1962.
C’est en 1952 que Caroline Faye fait son entrée en politique. Son objectif, amener les femmes des campagnes à s’intéresser à la politique. Ainsi, dès 1951, Caroline Faye crée des associations féminines. Elle sillonne le pays en allant de village en village pour lancer un appel aux paysans analphabètes. Elle les incite à s’organiser et à s’employer activement en vue d’une amélioration de leurs conditions de vie. En 1963 donc, Caroline Faye est élue députée. Elle y occupera les fonctions de présidente de la Commission des affaires sociales, de la fonction publique et du travail. Fort de ses dix mandats, elle a été, en 1973, la seule femme à avoir siégé dans la Commission pour l’étude du projet de loi portant Code de la famille. Elle a été également la première femme ministre sous Senghor. Elle a été vice-présidente du Conseil national des femmes de l’Union progressiste sénégalaise (Ups) en 1964. Caroline Faye est la veuve de l’ancien maire de Mbour, Demba Diop, assassiné en 1973. En hommage à son parcours politique, son nom a été donné au grand stade de la ville de Mbour.
(Source : ‘’Cahiers de l’Alternance’’ du Cesti, édition 2011)
L'OMS CHERCHE À COMPRENDRE POURQUOI L'AFRIQUE EST MOINS TOUCHÉE PAR LA COVID
Plus de six mois après le premier cas sur le continent, les ravages attendus ne se sont pas produits et le nombre de cas diminue dans la plupart des pays
À ce jour, plus de 1,4 million de cas de Covid-19 ont été répertoriés sur le continent africain et près de 35 000 personnes sont mortes à cause du coronavirus, selon l'Africa CDC (Centre de prévention et de contrôle des maladies de l'Union africaine). C’est peu en comparaison des autres continents. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) organisait, ce jeudi 24 septembre, une conférence de presse pour détailler les premières pistes de recherche pour tenter d’expliquer cette situation.
Au départ, les perspectives étaient mauvaises. Les analystes envisageaient des millions de morts sur le continent, qui compte une majorité de pays pauvres aux systèmes de santé faibles. Mais plus de six mois après le premier cas en Afrique, les ravages attendus ne se sont pas produits et le nombre de cas diminue dans la plupart des pays.
Après avoir comparé le code génétique de plusieurs échantillons de SARS-CoV-2 en Afrique, il apparaît que le virus est semblable à celui qui circule en Europe. Les scientifiques écartent donc la possibilité d’une souche africaine moins dangereuse. Alors, comment expliquer que le continent échappe en grande partie à la pandémie ?
Les mesures de confinement strictes ont été adoptées très tôt dans la plupart des pays d’Afrique. Et cela a certainement aidé à garder le nombre de cas très bas. Comme le fait que les pays africains ont déjà l’expérience de nombreuses maladies infectieuses comme le paludisme ou Ebola, malgré des systèmes de santé défaillants. Mais il y a d’autres raisons pour expliquer la particularité africaine. Et même si les données cliniques et sociologiques sont encore parcellaires, les chercheurs estiment que la situation en Afrique s’explique par une combinaison de multiples facteurs.
QUELS RÔLES POUR LE SECTEUR AGRICOLE ET L’AGRO-INDUSTRIE DANS LA RELANCE POST-COVID ?
Il est impératif de développer davantage l’agriculture irriguée et la petite irrigation afin de permettre une production continue de produits alimentaires et de production fourragère au lieu de se baser uniquement sur les trois mois de pluviométrie
La pandémie de la Covid-19 a secoué le monde entier, réduisant ainsi les performances économiques des pays africains et bouleversant le mode de vie des populations. Les prévisions de croissance du Fonds Monétaire International (FMI), de la Banque Mondiale et de la Banque Africaine de Développement (BAD) ne sont pas reluisantes pour l’Afrique, ce qui a poussé les Etats à prendre des mesures courageuses pour éviter la récession économique. Dans le même temps, la pandémie permet de tirer beaucoup de leçons pour repenser le développement des pays Africains. C’est dans ce contexte que le gouvernement du Sénégal a élaboré une stratégie de relance économique pour définir de nouvelles orientations et approches qui permettront de bâtir une nouvelle politique de développement endogène post Covid-19.
Le Sénégal est un pays où entre 60 et 70 pourcent de la population dépendent du secteur agricole (agriculture, élevage, pêche et aquaculture, foresterie et agroforesterie, arboriculture fruitière). De ce fait, le secteur agricole, l’industrie et le commerce doivent jouer un rôle plus important dans le développement économique du pays. Pour ce faire, le secteur public, le secteur privé national et les communautés rurales doivent travailler main dans la main pour mettre en œuvre de grands projets agro industriels dans le secteur agricole. Cette collaboration est nécessaire surtout en cette période de pandémie de Covid-19 pour promouvoir la préférence nationale. En développant un partenariat public-privé-communautés (PPPC), l’intégration de la production et la transformation des produits du secteur Agricole permettra d’avoir un taux de croissance économique post Covid-19 supérieur aux projections faites par les institutions internationales, d’atteindre la sécurité et la souveraineté alimentaires, la promotion du ‘’produisons ce que nous consommons’’ et la valorisation des produits locaux. L’hivernage qui a bien démarré dans toute l’étendue du territoire national doit être une opportunité pour la relance économique post Covid-19. L’objectif de cette contribution est de donner des éléments de réponse à la question : ‘’comment faire pour que le secteur agricole devienne une locomotive plus puissante de la croissance économique du Sénégal ?’’
Promouvoir l’indépendance alimentaire et la consommation des produits locaux
Après soixante années d’indépendance, l’indépendance alimentaire (définie comme la sécurité et la souveraineté alimentaires plus les stocks stratégiques de sécurité, et le surplus éventuel qui pourrait être exporté) du Sénégal doit devenir une réalité en produisant ce que nous consommons et en consommant les produits locaux. L’indépendance alimentaire doit se baser principalement sur le riz et le blé produits localement, l’arachide, le mil, le sorgho, le maïs, le niébé, le fonio, le sésame. Toutes les productions vivrières comme le mil, le maïs, le sorgho, le niébé doivent au moins augmenter de 15 pourcent pour que l’objectif d’indépendance alimentaire puisse devenir une réalité. Ce taux inclue le taux de croissance démographique et l’urbanisation, le taux de croissance des stocks stratégiques de sécurité et le surplus éventuel à exporter principalement dans la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECA). La production nationale d’arachide quant à elle devrait augmenter au moins de 25 pourcent pour permettre l’approvisionnement national du pays en huile d’arachide et autres sous-produits de l’arachide, satisfaire les besoins des huileries autres que la SONACOS et les exportations éventuelles. Pour le riz et le blé, le Sénégal dépense des centaines de milliards de FCFA pour leurs importations, causant ainsi des sorties importantes de devises qui auraient pu contribuer au développement du pays. Dans la perspective de la stratégie de relance économique post Covid-19, les importations de ces deux produits stratégiques devraient être mieux contrôlées en fonction du niveau d’augmentation de la production nationale. C’est la raison pour laquelle le Sénégal doit utiliser des mesures de protection qui permettront de réduire les importations de riz et de blé en cas d’accroissement significatif de la production nationale. Ces mesures peuvent être des barrières tarifaires comme les droits de douane, en accord avec les règles de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), ou des barrières non tarifaires comme les quotas et les licences. Le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement Rural (MAER) et le ministère du Commerce et des Petites et Moyennes Entreprises doivent collaborer davantage pour mieux planifier les importations de produits alimentaires afin d’éviter les méventes que les producteurs connaissent souvent à cause d’une présence massive de produits alimentaires importés sur le marché.
Le Sénégal doit promouvoir une vraie politique de ‘’consommons ce que nous produisons.’’ En effet, la valorisation des produits locaux et leurs consommations doivent être encouragées à cause de l’apport de ces produits en vitamines et en minéraux et leur impact sur la santé des populations. Par exemple, le mil est plus riche en protéine, en matière grasse et en fer que le riz et le blé. Les instituts de recherches et de transformation tels que l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA), et l’Institut de Technologie Alimentaire (ITA) ont une très grande expérience dans la valorisation des produits locaux. Plusieurs fiches techniques ont déjà été élaborées pour promouvoir une consommation locale de masse. Il est très encourageant de constater que plusieurs produits locaux sont disponibles dans les supermarchés et dans d’autres boutiques spécialisées. Cependant, il faudra de plus en plus mettre l’accent sur la régularité dans l’approvisionnement pour le renouvellement des stocks afin d’éviter les pénuries qui peuvent freiner l’engouement des consommateurs déjà fidélisés.
Renforcer la sécurité nutritionnelle des populations
Le renforcement de la sécurité nutritionnelle des populations doit accompagner l’objectif d’indépendance alimentaire. Des études ont montré que pour chaque dollar USA investi pour améliorer la nutrition, un bénéfice au moins égal à 13 dollars USA pourrait être obtenu. C’est pourquoi il est nécessaire d’investir surtout dans la nutrition des enfants en privilégiant autant que faire se peut, l’allaitement maternel, les cantines scolaires, les sensibilisations sur la nutrition à travers les médias etc… L’Union Africaine a comme objectif d’éradiquer la malnutrition à l’horizon 2025. Il faut donc agir vite. Le dernier rapport conjoint publié par la FAO/IFAD/UNICEF/WFP/WHO[i] révèle qu’au Sénégal la malnutrition a diminué entre 2004-2006 et 2017-2019 mais le nombre de personnes affectées reste encore important. Par contre le nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire a augmenté entre 2014-2016 et 2017-2019. Cette situation est très préoccupante car le gouvernement du Sénégal a consacré des moyens financiers importants pour améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations.
Transformer les produits du secteur agricole pour accroitre la valeur ajoutée et les emplois
La transformation des produits du secteur Agricole dans les zones de production pour créer plus de valeur ajoutée et des emplois surtout pour les jeunes et les femmes facilitera la consommation des produits locaux. L’industrialisation du secteur agricole permettra non seulement d’octroyer des emplois salariés aux potentiels candidats à la migration rurale-urbaine pour les fixer dans les zones rurales, mais également de réduire la taille du secteur informel qui est constitué principalement de jeunes originaires du monde rural qui n’ont aucun autre choix que de migrer dans les centres urbains pour chercher à améliorer leurs conditions de vie. La transformation des produits du secteur Agricole en respectant les normes de qualité et d’hygiène doit être une exigence dans la stratégie de relance économique post Covid-19. La recherche Agricole (agriculture, élevage, pêche et aquaculture, horticulture, foresterie et agroforesterie) et la recherche sur les technologies modernes de transformation alimentaires doivent mobiliser plus de ressources financières pour promouvoir les innovations technologiques nécessaires, libérer davantage le génie Sénégalais et accroitre la compétitivité du secteur agro-alimentaire.
Développer une meilleure politique de maitrise des ressources en eau
Une meilleure politique de maitrise des ressources en eau pour une agriculture plus compétitive et durable se pose avec acuité. Il est impératif de développer davantage l’agriculture irriguée et la petite irrigation afin de permettre une production continue de produits alimentaires et de production fourragère au lieu de se baser uniquement sur les trois mois de pluviométrie. C’est pourquoi le système d’irrigation goutte-à-goutte doit être vulgarisé davantage, ainsi que le système d’irrigation solaire ; il faut également faire le dessalement de l’eau de mer pour irriguer plus de terres. En outre, si le Sénégal mettait l’accent sur l’utilisation des eaux souterraines tout en veillant à la recharge artificielle des nappes phréatiques pour augmenter la pérennité des sources, la production alimentaire pourrait s’accroitre de manière exponentielle. Dans chaque zone le peu de pluie qui existe devrait être collectée, décantée et filtrée avant d’être réinjectée vers les nappes d’eaux souterraines. Cela ferait durer plus longtemps la disponibilité de l’eau dans les nappes phréatiques. La revitalisation des vallées fossilisées et la réhabilitation du canal du Cayor et du Baol sont de grands espoirs pour le Sénégal car elles permettront d’accroitre la production agricole nationale de manière substantielle et transformer l’agriculture familiale en entrepreneuriats agricoles capables de produire et commercialiser douze mois sur douze.
Valoriser les produits forestiers, agroforestiers et l’arboriculture fruitière
Les produits forestiers, agroforestiers et l’arboriculture fruitière octroient des emplois verts et des revenus aux populations surtout aux femmes et aux jeunes. En outre, les arbres forestiers, agroforestiers et l’arboriculture fruitière doivent être utilisés pour le reboisement et la restauration des paysages au Sénégal afin d’anticiper sur les effets négatifs des changements climatiques, le déséquilibre écologique et la pollution de l’air qui sont des menaces réelles post Covid 19. Plusieurs bénéfices peuvent être tirés du reboisement et de la restauration des paysages :
Eau potable : Le reboisement et la restauration des paysages dans les bassins versants peuvent améliorer la qualité et la quantité d’eau nécessaire pour satisfaire les besoins des populations. En outre, les arbres augmentent la capacité des sols à stocker l’eau et à alimenter les nappes souterraines, ce qui veut dire que la capacité d’infiltration des sols est supérieure dans les endroits où poussent les arbres que dans les espaces déboisés.
Avantages économiques : Les forêts reboisées et restaurées produisent du bois d’œuvre et des produits forestiers non ligneux (PFNL). On peut citer les feuilles, les graines, les noix, le miel, les fruits, les champignons, les racines, les tiges, les écorces, les lianes, les sèves, les plantes médicinales. Le commerce de ces produits octroie des emplois verts et des revenus aux femmes et aux jeunes. Le reboisement et la restauration des paysages permettent également de développer l’écotourisme.
Fournitures d’aliments : Le reboisement et la restauration des paysages permettent d’améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations à travers l’exploitation et la consommation des produits forestiers non ligneux (PFNL) et l’accroissement de la productivité agricole grâce à l’augmentation de la densité des arbres et l’amélioration de la fertilité des sols. Plusieurs arbres améliorent la fertilité des sols. Par exemple, le Kadd (Acacia albida) perd ses feuilles pendant la saison des pluies. De ce fait, mélangées aux excréments des animaux, ces feuilles se transforment en humus très utile pour les cultures. L’anacarde ou noix de cajou (Anacardium occidental) protège les sols contre toutes les formes d’érosion ; il favorise également la régénération de la fertilité des terres agricoles. Le karité (Vitellaria paradoxa) fertilise le sol et protège contre l’érosion. Le nététou ou néré (Parkia biglobosa) enrichit le sol par fixation d’azote, tandis que le neem (Azadirachta indica) restaure les mauvais sols, sert d’ornement et de brise-vent.
Services environnementaux : L’accroissement du couvert forestier résultant du reboisement et la restauration des paysages permet d’augmenter la résilience des populations aux changements climatiques, la réduction des risques de désastre, la conservation de la biodiversité, la lutte contre la désertification, l’augmentation des peuplements de faune sauvage et la séquestration de carbone.
Développer un partenariat public privé communautés (PPPC) intégrant la production Agricole, l’agro-industrie et l’écotourisme
Le Sénégal possède de vastes superficies de terres qui doivent être valorisées. Cependant les communautés riveraines doivent être associées dans les discussions, afin de prendre en charge leurs intérêts, avant toute décision d’octroi de terres à un opérateur privé national qui veut investir dans l’intégration de la production Agricole, l’agro-industrie et/ou l’écotourisme. L’Etat pourra donner un bail à long terme à l’opérateur privé qui sera reconduit de manière tacite tant que ce dernier respectera le cahier de charges. Ce modèle de partenariat public-privé-communautés (PPPC) doit être la nouvelle approche pour promouvoir une collaboration gagnant-gagnant et un développement économique durable post Covid-19. Il peut revêtir plusieurs formes :
Partenariat-Public-Privé-Communautés (PPPC1) : Les pouvoirs publics octroient des terres à un opérateur privé national (incluant les Sénégalais de la diaspora) qui développera l’agrobusiness et travaillera avec les jeunes des villages riverains en les recrutant comme des employés salariés avec tous les avantages sociaux, ce qui réduira leur migration vers les villes. L’opérateur privé se chargera de renforcer les capacités des personnes recrutées. En outre, il s’engagera à électrifier les villages impactés, les approvisionner en eau potable et appuyer la construction d’infrastructures (mosquées, églises, écoles, cases de santé etc.). L’opérateur privé mettra en place une usine de transformation des produits pour intégrer la production et la transformation afin de créer une plus grande valeur ajoutée et des emplois supplémentaires. Des technologies modernes moins polluantes seront utilisées tout en adoptant une politique de valorisation des déchets qui seront produits. Cela permettra d’avoir des gains de productivité et des économies d’échelle.
b) Partenariat-Public-Privé-Communautés (PPPC2) : collaboration entre l’agriculture familiale et l’agrobusiness. C’est le même type d’arrangement que le PPPC1 sauf qu’ici l’opérateur privé aura non seulement des employés salariés qui travailleront à plein temps dans l’agrobusiness mais pourra également signer des contrats d’achat de production avec des villageois qui cultiveront sur leurs propres terres. Ces derniers seront organisés sous forme de coopératives, encadrés et recevront de l’opérateur privé des semences et des engrais sous forme de crédit de campagne (crédit ne dépassant pas six mois) qui seront remboursés à la récolte avec garantie d’achat (par l’opérateur) de toute la production que ces producteurs voudraient vendre et qui respecte les normes de qualité et d’hygiène. Cette approche permettra de renforcer la collaboration entre l’agriculture familiale et l’agrobusiness. L’opérateur privé pourra également intégrer la production et la transformation des produits en créant une usine in situ avec les mêmes exigences que dans le PPPC1.
c) Partenariat-Public-Privé-Communautés (PPPC3) : combinaison agriculture-agroforesterie et écotourisme. Dans cet arrangement, l’Etat octroie des hectares de terres à un opérateur privé qui travaillera avec les villages riverains en combinant la production agricole, maraichère, l’aquaculture, la foresterie, l’agroforesterie, l’arboriculture fruitière. L’écotourisme pourra être intégré avec la formation d’éco gardes privés qui seront choisis dans les villages riverains et formés par la direction des Eaux et Forêts du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD).
La relance économique post Covid-19 du Sénégal doit s’appuyer principalement sur le secteur agricole (agriculture, élevage, pêche et aquaculture, foresterie et agroforesterie, arboriculture fruitière) avec comme objectif une augmentation de la production bien au-delà du taux de croissance démographique et l’urbanisation pour constituer des stocks stratégiques de sécurité et des quantités éventuelles à exporter afin de mieux rééquilibrer la balance commerciale du pays. Le partenariat public-privé-communautés (PPPC), sans que les relations entre les parties ne soient heurtées, doit être la nouvelle approche à opérationnaliser pour s’appuyer davantage sur le secteur privé national et mobiliser l’épargne nationale et celle des Sénégalais de la diaspora afin de financer de grands projets agro industriels. L’intégration de la production et la transformation des produits sera une stratégie gagnant-gagnant qui permettra d’accroitre les revenus des populations, d’augmenter l’indépendance alimentaire nationale et les recettes de l’Etat, d’assurer la rentabilité du financement pour les investisseurs, de renforcer la sécurité nutritionnelle des populations, d’octroyer des emplois, de réduire l’exode rural et l’émigration clandestine des jeunes.
Ousseynou Ndoye, PhD est économiste agricole et forestier, ancien Fonctionnaire de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
[i] FAO, IFAD, UNICEF, WFP and WHO (2020). The State of food security and nutrition in the World 2020. Transforming food systems for affordable healthy diets, Rome, FAO.