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12 septembre 2025
MACKY SALL VEUT ETEINDRE LE FEU QUI COUVE AU SEIN DE L'APR
Le président n’a pas attendu la fin de la clameur pour engager des audiences tous azimuts avec certains de ses proches avec qui il s’était brouillé, pour recoller les morceaux
L’entrée dans le gouvernement d’irréductibles opposants au régime tels que Idrissa Seck, Oumar Sarr, avait fini de doucher l’ardeur de la plupart des responsables de l’Alliance Pour la République (Apr) dont le moral était au plus bas, surtout avec l’éviction des icônes du parti à l’image de Aly Nouille ndiaye, Amadou Bâ et de Mimi Touré etc. Fin tacticien, Macky Sall n’a pas attendu la fin de la clameur pour engager des audiences tous azimuts avec certains de ses proches avec qui il s’était brouillé, pour recoller les morceaux.
Macky Sall a reçu le week-end dernier Moustapha Cissé Lô à son domicile de Mermoz. Avec l’ancien président du Parlement Cedeao, le chef de l’Etat retrouve un vieil ami, un compagnon de galère perdu par l’insolence et l’arrogance que favorise le pouvoir. Avec ce geste, Macky Sall entame en réalité une nouvelle opération de charme à l’endroit des bannis de son entourage.
D’après des informations de «L’As», il a mis une dernière touche sur une short-list sur laquelle figure le nom de son ancien chef de cabinet Moustapha Diakhaté, celui du député-maire de Ribot Escale, Yaya Sow. A côté de ceux-là, il y a évidemment les noms des ministres défenestrés lors du dernier remaniement. L’audience entre Macky Sall et Moustapha Cissé Lo était conviviale et empreinte d’émotion. D’après nos sources, le député de Touba a exprimé ses regrets d’avoir tenu des propos déplacés à l’endroit de la Première dame que la décence ne permet pas de reproduire dans ces colonnes. Des propos qui lui avaient valu son exclusion de l’Apr le 6 juillet dernier. Même si «L’As» ne peut affirmer si Moustapha Diakhaté, devenu irréductible pourfendeur du gouvernement, (même s'il se défend d’être dans un front anti Macky) va répondre à l’invitation de son ancien patron, il est formel que l’ancien chef de Cabinet du Président fait partie des personnes ciblées.
Autres signes de dégel : le coup de fil du chef de l’Etat aux élus de Linguère venus donner des gages de fidélité à Macky Sall qui, cependant, leur a demandé de se ranger derrière Aly Ngouille Ndiaye. Nos informateurs renseignent qu’il entend rabibocher avec tous ceux qui ont quitté le navire à l’occasion du dernier gouvernement ayant consacré l’entrée de Me Aïssata Tall Sall, Idrissa Seck, Oumar Sarr dans la mouvance présidentielle et qui ont été auréolés de postes de responsabilités. Il s’en était ensuivi une grogne assourdissante au sein de la mouvance où les plus sceptiques prédisaient un tsunami silencieux, annonciateur d’une fin de règne imminente.
L’objectif en effet, au-delà de l’envie du troisième mandat présidentiel qui démange, est de pacifier l’espace public en endormant la classe politique pendant les trois prochaines années. En tout état de cause, Macky Sall est sur le point de dévoiler le véritable visage des acteurs politiques plus portés sur leurs intérêts vachement personnels que sur le devenir du pays.
LA TASK FORCE DE L'APR SE DÉPLOIE
Les 30 responsables du parti présidentiel, désignés pour défendre la vision du chef de l’Etat, Macky Sall, et lui servir de boucliers et éventuellement assurer sa relève, se sont retrouvés dimanche à Saly
Les trente responsables de l’Alliance pour la République (APR), désignés pour composer une équipe dans le but de défendre la vision du chef de l’Etat, Macky Sall, et lui servir de boucliers et éventuellement assurer sa relève, se sont retrouvés hier à Saly Portudal. La «troupe» a été baptisée «Task Force Républicaine (TFR)».
Comme l’annonçait «L’As», le Président Macky Sall a effectivement choisi une équipe de trente responsables de l’Alliance pour la République (APR) pour expliquer sa vision et lui servir de boucliers contre ses détracteurs. Composé de 7 ministres, 3 députés et 20 directeurs généraux, le groupe était en conclave hier à Saly pour mettre en place la plateforme de communication baptisée «Task Force Républicaine (TFR)». Les échanges se sont déroulés sous les yeux des émissaires du chef de l’Etat à savoir Mahmoud Saleh, Augustin Tine, SeydouGuèye, MorNgom, Mbaye Ndiaye, Abdoulatif Coulibaly, entre autres.
A l’issue de la rencontre, le coordonnateur de l’équipe Birame Faye et ses collaborateurs ont rédigé un communiqué pour s’expliquer. «Prenant conscience de leur responsabilité historique face aux immenses défis auxquels le Sénégal est confronté, des responsables de l’Alliance Pour la République (APR) engagés pour le triomphe de l’idéal républicain ont décidé, sur instruction de la Direction du parti, de mettre en place un cadre de réflexion, d’échange, d’animation politique et de formulation de propositions sur la conduite des affaires publiques et la vie du parti. La nouvelle plateforme, créée à cet effet, dénommée Task Force Républicaine (TFR), est le résultat d’un long processus d’échange et de réflexion entamé depuis plusieurs mois», expliquent Birame Faye et Cie.
Et les boucliers du chef de l’Etat de poursuivre : « la maturation de ce processus intervient dans un contexte économique et politique nouveau avec la récente mise en place d’un gouvernement qui se caractérise par l’ouverture à des forces politiques représentatives de l’opposition, fruit des larges concertations engagées par le président de la République à l’issue de la dernière élection présidentielle de février 2019. La TFR salue et soutient cette initiative d’ouverture et de large rassemblement initié par le chef de l’État et se réjouit de la réponse positive des forces politiques qui ont répondu à cet appel. Suite aux mesures prises par le chef de l’Etat (PRES et PAP 2A) pour endiguer les effets de la pandémie Covid 19, notre parti l’Apr se doit de renforcer son efficience organisationnelle et intensifier sa mobilisation ».
D’après le communiqué, la TFR inscrit son action dans une dynamique unitaire au service du développement économique et social de notre pays. « A l’attention de tous les militants et soutiens du président de la République, nous rappelons que les enjeux sont aujourd’hui économiques, sociaux, sanitaires, culturels et sécuritaires. Face aux immenses efforts de relance de notre économie frappée de plein fouet, à l’instar de tous les pays du monde, par la Covid-19, se dressent des forces politiques et sociales qui, sur des bases souvent populistes et nihilistes, font preuve de méthodes anarchistes de nature à vouloir imposer les termes d’un débat public qui vise à annihiler les efforts et la bonne trajectoire du Sénégal. En somme, il s’agira pour la TFR de rehausser le débat politique, de mettre en lumière les réalisations du quinquennat et de se projeter dans le temps utile, le temps de l’action», clament Birame Faye et Cie.
Pour satisfaire le désir et la volonté du locataire du Palais, la TFR s’est fixée des missions. En plus de servir de cadre proactif de défense du Sénégal, de leur parti et du président de la République, les apéristes veulent offrir un espace d’analyse politique, d’alerte, de veille. Ils désirent également contribuer à l’animation politique, participer au débat public et formuler des propositions à leur formation politique et à tous ses segments. «Les actions de la TFR auront pour finalités de : créer un espace de rencontre et de renforcement de la franche et solidaire camaraderie entre tous les membres du parti, contribuer au renforcement de la cohésion et de la discipline dans les rangs du parti, contribuer à une meilleure appropriation des politiques publiques par les citoyens, participer au renforcement de la qualité du débat public, et assurer un rôle de force de propositions sur les questions d’intérêt national», font savoir les partisans de Macky Sall. La TFR compte aussi être le «bouclier et le fer de lance du Sénégal Émergent».
En dehors du Directeur général de la Senelec Pape Demba Bitèye, absent parce qu’il était à l’Assemblée Nationale, Mame Boye Diao, Thierno Amadou Sy, Birame Faye, Samba Ndiobene Ka, Abdoulaye Saidou Sow, Néné Fatoumata Tall, Zahra Iyane Thiam, Moise Sarr, Abdou Karim Fofana, Mamadou Saliou Sow, Mamadou Kassé, Abdou Khafor Touré, Mamadou Ndione, Tamsir Faye, Pape Mahawa Diouf, Cheikh Bakhoum, Maissa Mahecor Diouf, Aissatou Ndiaffate, Thérèse Faye Diouf, Maguette Sène, Me Aliou Sow, Me Bassirou Ngom, Saliou Keita, Pape Malick Ndour, Tening Sène, Idrissa Diabira, Doudou Ka, Abdou Khadre Ndiaye, Idrissa Tall, Sira Ndiaye, Aminata Guèye et Moustapha Guèye ont tous participé à la rencontre.
LE SIEGE D'ISSA SALL EN JEU A L’ASSEMBLEE NATIONALE
L’ancien coordonnateur du parti de l’Unité et du rassemblement (PUR) a créé sa propre formation dénommée «Parti de la Paix, de l’Ethique et de l’Equité»
L’ancien coordonnateur du parti de l’Unité et du rassemblement (PUR) est passé à l’acte. Issa Sall a créé sa propre formation dénommée «Parti de la Paix, de l’Ethique et de l’Equité.» Cependant, le député et ancien candidat à la Présidentielle de 2019 risque de perdre son siège à l’hémicycle si l’on s’en tient aux dispositions des articles 60 de la Constitution et 7 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Issa Sall a franchi le Rubicon. Il a créé le Parti de la Paix, de l’Ethique et de l’Equité dont le récépissé a été obtenu le 17 septembre 2020 à la suite d’une assemblée générale constitutive qui s’est tenue le 26 octobre 2020 à l’Université du Sahel. Sur le site internet du parti, il est indiqué qu’une vingtaine de personnes ont été choisies comme membres fondateurs. Et qu’après une enquête qui a duré presque 6 mois, le dossier a finalement atterri au ministère de l’Intérieur qui, après les derniers réglages sur les statuts, leur a délivré le récépissé n° 19964. Le Parti a adopté comme couleur de son drapeau le Bleu et le Blanc. L’ensemble est représenté par une conception graphique composée par un fond bleu et son sigle, la lettre «P» en couleur blanche sur la face postérieure d’un contenant cubique.
Selon les statuts de la formation, le Parti de la Paix, de l’Éthique et de l’Équité affirme son adhésion à l’idéal du Panafricanisme et s’attellera à réaliser l’unité des États africains. «Le Parti est ouvert à tous les sénégalais dans le respect des convictions individuelles et aussi dans l’indépendance à l’égard des races, ethnies, religions, sectes ou un quelconque segment de la société sénégalaise. A cet égard, toute discussion religieuse ou syndicale est interdite au sein du parti», note-on dans les textes de la formation bleu et blanc. Non sans préciser qu’elle pourrait entretenir des liens de coopération avec tout parti politique, coalition de partis politiques, dont les buts et intérêts sont en harmonie avec ses options. Pour ce qui est de l’organisation et du fonctionnement, il prend en compte la décentralisation en cours dans le pays.
Ainsi, d’après toujours les statuts de la formation, il y a les structures centrales composées du Congrès, du Conseil National et du Bureau Politique. Et les structures de base composées de la Coordination départementale, de la Section communale et du Comité. En dehors des structures ordinaires, il existe aussi des organisations affiliées au parti, représentant les différentes couches sociales telles que les femmes, les jeunes, les anciens, les artisans etc.
ISSA SALL POURRAIT CEDER SON POSTE DE DEPUTE A CHEIKH AHMED TIDIANE NDIAYE
Par ailleurs, selon nos informations, Issa Sall a pu faire adhérer de nombreux membres du PUR à son nouveau projet politique et qu’il ne compte pas s’arrêter là dans son travail de massification avec une multiplication des actions de terrain. Toutefois, il se pose la question de son avenir à l’Assemblée nationale. En effet, les articles 60 de la Constitution et 7 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale régissent la question de la démission du député.
L’article 60 de la Constitution dit tout simplement que «« Tout député qui démissionne de son parti en cours de législature est automatiquement déchu de son mandat. Il est remplacé dans les conditions déterminées par une loi organique». Quant à l’article 7 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, il est plus détaillé. Il dispose que «tout député peut se démettre de ses fonctions. Tout député qui démissionne de son parti en cours de législature est automatiquement déchu de son mandat (article 60 de la Constitution). En dehors de la déchéance prévue par la Constitution et des démissions d’office prévues par le Code électoral, les démissions sont adressées au Président de l’Assemblée nationale qui en donne connaissance à la réunion plénière suivante. Hors session, le Bureau reçoit et/ou constate la démission d’un député, et installe son suppléant.
Les démissions acceptées par l’Assemblée sont immédiatement notifiées au président de la République». Cela étant, Issa Sall devrait naturellement quitter son siège à l’hémicycle. Et d’après notre informateur, si l’ancien candidat à la présidentielle de 2019 perd son poste de député, il serait fort probable qu’il soit remplacé par l’actuel responsable national chargé des relations publiques, Cheikh Ahmed Tidiane Ndiaye, son suppléant lors des élections législatives de 2017.
«BON NOMBRE D’ACTEURS N’ONT PAS LA CONSCIENCE MORALE DU BIEN COMMUN»
Invité à l’émission Objection de la radio Sud Fm Pape Sagna MBAYE s’est offusqué de l’égoïsme de bon nombre d’acteurs politiques qui refusent de sursoir à leurs intérêts personnels pour le bien du Sénégal
Membre du Bureau politique de l’Alliance des forces de progrès (Afp), Pape Sagna Mbaye a loué le «génie politique» du président Macky Sall et «le patriotisme» d’Idrissa Seck, relativement à l’ouverture et à l’entrisme dans le gouvernement d’autres forces politiques. Invité à l’émission Objection de la radio Sud Fm d’hier, dimanche 6 décembre, l’ancien maire de la ville de Pikine s’est offusqué de l’égoïsme de bon nombre d’acteurs politiques qui refusent de sursoir à leurs intérêts personnels pour le bien du Sénégal.
Le gouvernement d’ouverture et l’entrisme d’autres forces politiques, on en parle encore. Cette fois-ci, c’est un membre du Bureau politique de l’Alliance des forces de progrès (Afp) qui s’est prononcé sur les critiques portées par certains acteurs politiques, et même d’autres de la mouvance présidentielle, contre la mise à l’écart du gouvernement de membres de la coalition Benno Bokk Yakaar (Bby) au profit d’opposants.
Le député Pape Sagna Mbaye estime qu’il y a un problème à ce niveau dans la mesure où «bon nombre d’acteurs n’ont pas la conscience morale du bien commun». Faisant tant soit peu la morale aux détracteurs de la démarche d’ouverture du chef de l’Etat, il dira que «cette conscience morale du bien commun pousse l’individu à faire un don de soi, à remettre aux calendres grecs son propre agenda et sa propre trajectoire au profil de l’unique intérêt du Sénégal qui nous est si cher». Visiblement très remonté contre ces derniers, le poulain du président de l’Assemblée nationale, qui trouve par ailleurs que ces réactions sont «à fleur de peau», dit ne pas voir «un Sénégalais consciencieux et très conscient de la situation qui se passe au niveau international qui pourrait être, sauf s’il est le premier des patriotes, animé par une volonté de pouvoir faire échec à cet élan de retrouvaille rien que pour le bien du Sénégal».
Ainsi donc, parlant de ces retrouvailles Macky-Idy, l’ancien maire de la ville de Pikine n’a pas manqué de louer la prouesse politique du chef de l’Etat, tout comme l’amour pour son pays dont a fait preuve le président du parti Rewmi. Il a dira à cet effet que «nous apprécions le génie politique du président Macky Sall, mais aussi nous saluons le patriotisme du président Idrissa Seck». Pour cause, il pense que cela a permis de décrisper la situation politique «très tendue» qui a prévalu après la présidentielle de 2019, mais surtout, «ce qui augure de très bonnes choses par rapport à la stabilité du pays, par rapport à la signature du pays, par rapport aux bailleurs, mais aussi par rapport au déroulement du PSE qui demande une certaine crédibilité vis-à-vis de nos partenaires au niveau international».
PAPE SAGNA MBAYE SUR LA PRESIDENTIELLE EN 2024 : «Le président Macky Sall est encore bon pour un troisième mandat»
L’Alliance des forces de progrès (Afp) aura bel et bien un candidat à la présidentielle de 2024. Cette assertion est du député «progressiste», Pape Sagna Mbaye, invité de l’émission Objection de la radio Sud Fm du dimanche 6 décembre dernier. En effet, le poulain de Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale, reste ferme que leur parti aura son candidat. L’ancien maire de la ville de Pikine a toutefois précisé qu’un seul parti n’est à mesure de prendre à lui seul le pouvoir. Pour ce faire, il a indiqué que leur formation politique ira à cette élection en coalition, non sans manquer de préciser que l’Afp est ancrée dans Benno Bokk Yaakaar. Ainsi donc, il dira que leur candidat sera celui que la coalition choisira en 2024. Quid de ce candidat ? Le député Pape Samba Mbaye n’a même pas attendu que ladite question lui soit posée. Il dira au journaliste que «si vous me demandez moi, Pape Sagna Mbaye, est-ce que le président Sall est encore bon pour un troisième mandat, je vous dis oui, il est encore bon pour le Sénégal». Tenant à préciser au préalable que concernant la problématique du troisième mandat, institutionnellement, ce n’est pas à lui, ni au journaliste d’en décider.
par Jean Pierre Corréa
MULTIPLE PHOTOS
LE MUSÉE DES BABIOLES
La maison de Senghor a été transformée en dépotoir sans même que nous le sachions
La maison de Senghor a été transformée en dépotoir de babioles sans même que nous le sachions… Nous avions la vision désordonnée de marchands ambulants vendant citrons, oranges, ballons, kleenex, piscines gonflables et ballons sauteurs à des sénégalais indifférents à l’incongruité que représentait ce lieu de vente si singulier qu’est la façade d’un musée national consacré à la vie de Léopold Sédar Senghor. Une diffusion de ce désordre a ému l’opinion et « bougé » le maire Palla Samb qui a diligenté ses services municipaux et réglé, en tous cas provisoirement la situation, en positionnant ses hommes devant le musée depuis une semaine et en empêchant le retour des « envahisseurs » sur les trottoirs de la résidence du président-poète défunt.
Le souci est que ce n’était pas la première fois mais disons la énième fois que le maire de la commune de Fann-Amitié agissait sous les demandes réitérées de la conservatrice du musée, qui semblait impuissante face à cette situation surréaliste d’envahissement d’un espace que l’on aurait souhaité, par respect, épargné par la "soukisation" de notre espace public. Ce que nous ne savions pas c’est que, cette maison, musée Léopold Sédar Senghor, sous la garde et la responsabilité de la gendarmerie nationale, qui y affecte deux agents à demeure, servait de « réserve » aux marchands ambulants qui y entassaient leurs babioles et pouvaient ainsi rentrer chez eux les mains vides, l’esprit serein, puisque leurs marchandises étaient bien gardées par notre gendarmerie nationale elle-même !
Nous n’osons pas imaginer une seule seconde que ces gendarmes étaient « rémunérés » ou « gratifiés » par ces jeunes ambulants pour leur servir de « vestiaires » ou de « consignes »… Ils auront peut-être juste fait preuve de compassion pour ces jeunes qui « daan leur doolé » comme ils disent pour justifier l’invasion désordonnée de notre espace public, en évitant qu’après une journée passée sous un soleil de plomb à courser le client chargés de citrons, d’oranges et de ballons, ils soient en plus obligés de transporter toutes ces babioles sur leurs dos endoloris, dans des tata surchargés, jusqu’à leurs chambres de banlieue… Quelle bonté de la part de ces gendarmes ! Il faudrait presque les décorer pour soutien à une jeunesse désespérée prête à affronter les océans ! Vraiment on les comprend… Ils sont sympas ces gardiens de musée « déguisés en gendarmes ».
On comprend dès lors la lassitude du maire à continuer un combat perdu d’avance contre ce désordre, puisque cautionné par la force publique, faisant de ce cirque quotidien une « farce publique » à laquelle assistait impuissante la responsable de ce musée et par conséquent son département de tutelle, le ministère de la Culture, lequel au vu de ces images honteuses se doit normalement non pas seulement de réagir, mais de sévir, en exigeant du corps auquel il a confié la sécurité et la tranquillité de ce lieu, à savoir la gendarmerie nationale, des claires et audibles explications qui ne laissent aucune place à la suspicion d’une quelconque forme de corruption. Tous les responsables de ce souk nous doivent « une légende sous chaque photographie ». C’est le minimum que l’on peut attendre d’eux. Pour au moins comprendre.
LES VÉRITÉS DE LANDING SAVANÉ
Le parti And Jëf/Pads est formel : le nouveau gouvernement d’ouverture piloté par Macky Sall recoupe des desseins implicites d’affaiblissement de la classe politique, notamment des partis de la gauche
Le parti And Jëf/Pads de Landing Savané est formel : le nouveau gouvernement d’ouverture piloté par Macky Sall recoupe des desseins implicites d’affaiblissement de la classe politique, notamment des partis de la gauche. D’où le vibrant appel lancé, encore une fois, pour la recomposition de la gauche sénégalaise. Landing Savané qui se prononçait devant la presse, en marge du bureau politique d’Aj-Pads convoqué samedi dernier, a été également ferme sur la question polémique du troisième mandat.
Avec le nouveau gouvernement d’ouverture du président Macky Sall, Landing Savané dit constater des tentatives d’affaiblissement de la classe politique, notamment les partis de la gauche. « Ce que nous constatons avec le nouveau gouvernement, c’est que les partis de la gauche sont très affaiblis dans la scène politique sénégalaise. Où est-ce que cela va aboutir? On ne sait pas. Donc, ça mérite des réflexions profondes”, laisse entendre Landing Savané, le secrétaire général national du parti And Jëf/Pads qui était en réunion de bureau politique, samedi dernier.
Donnant dans la foulée son avis sur la nouvelle recomposition politique qui coïncide avec l’entrisme dans la majorité présidentielle d’Idrissa Seck de Rewmi et Oumar Sarr de Pld/And suqali, Landing Savané a appelé encore une fois les partis de gauche à se réunir. C’est la seule voie de salut pour ses camarades, selon lui. « Vraiment, je constate que la gauche ne tire pas les bénéfices de son poids et de son action dans ce pays. Et, c’est à la gauche de le constater et de prendre les mesures qui conviennent pour lui permettre de se relancer. Pour cela, il faudrait qu’elle puisse aussi s’unir. On constate que les partis libéraux sont en train de vouloir se réunir. Les partis de gauche ont encore plus de raison d’essayer de voir comment se retrouver et de se renforcer », a-t-il plaidé.
Quid des prochaines élections qui se profilent ? Là, landing Savané a tenu à exprimer ses inquiétudes sur la tenue exacte des joutes locales. « Ce qui est plus important aujourd’hui pour les partis politiques, c’est la tenue des élections locales prochaines. Et jusque-là, aucune décision claire n’a été prise. Je pense que ces élections préoccupent tous les partis politiques. Car chacun y trouve son compte en terme électoral. Et cela donnera les orientations des prochaines échéances électorales pour les partis politiques », a souligné le Sg national d’Aj qui recommande également l’application des conclusions issues du dialogue politique.
Donnant enfin sa position sur la question polémique du troisième mandat, Landing Savané s’est voulu ferme. « La question du troisième mandat, nous constatons que les opinions ne la partagent pas. Je pense deux mandats suffisent largement dans une démocratie. Mais il y a des présidents qui cherchent à tripatouiller la Constitution pour obtenir un troisième mandat ; ce qui est une chose compliquée et quiconque modifie la Constitution pour un troisième mandat, devra assumer sa responsabilité sur tout ce qui pourrait advenir », a précisé le secrétaire général national de And Jëf/Pads, par ailleurs membre de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar.
SAMBA NDIOBENE KA ESQUIVE LA QUESTION SUR LES 69 MILLIARDS
A l’Assemblée nationale, Samba Ndiobène Ka, a répondu aux préoccupations des députés relatives à l’iniquité notée dans l’exécution des programmes comme PUDC, PUMA, Promovilles… mais également la Cmu et les bourses de sécurité familiales
A l’hémicycle de la Pace Soweto, le samedi 5 décembre, pour l’adoption de son budget, le ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale, Samba Ndiobène Ka, a répondu aux différentes préoccupations des députés relatives à l’iniquité notée dans l’exécution des programmes de développement lancés par le gouvernement comme PUDC, PUMA, Promovilles… mais également la Couverture maladie universelle (CMU) et les bourses de sécurité familiales. Esquivant celle relative à l’audit des 69 milliards de «Force Covid-19» destinés à l’aide alimentaire, pilotés par son prédécesseur, Mansour Faye.
PLUS DE 106 MILLIARDS POUR SAMBA NDIOBENE KA
Apportant sa réponse aux préoccupations soulevées par les députés, le ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale, dont le budget 2021 adopté s’élève à la somme de 106.504.105.410 francs CFA en autorisations d’engagement et 101.504.105.410 francs CFA en crédits de paiement, a esquivé la doléance de certains députés qui sollicitent l’audit de la gestion des 69 milliards de francs CFA du plan de résilience économique et sociale, alloués à son département, pour l’achat de vivres destinés à 1 million de ménages (plus de 8 millions de personnes) vulnérables.
FINALISATION DES TRAVAUX DU PUDC, PUMA ET PROMOVILLES
S’agissant de l’exécution des programmes de développement durable (PUDC, PUMA, Promovilles), Samba Ndiobène Ka dira : «des mesures nécessaires sont déjà prises pour finaliser les travaux de ces trois programmes». Et le ministre de faire remarquer que ce programme est basé sur la privatisation suivant le degré de vulnérabilité tout en assurant la prise en compte des doléances en faisant intervenir les partenaires techniques et financiers. Selon lui, Ziguinchor fait partie du PUDC 2 et que des travaux d’électrification de 40 villages vont démarrer prochainement, tout comme les travaux hydrologiques pour la mise en œuvre de 4 forages. Mais il y a également la livraison de 50 équipements post-récolte. Sur le plan sanitaire, il a annoncé la construction de 10 postes de santé. Pour ce qui est de la zone des Niayes, le bassin arachidier et la Vallée du fleuve Sénégal, un linéaire de 1300 kilomètres de pistes sera construit. Ainsi que l’électrification de plus de 700 villages dans tout le territoire national. Pour ce qui est de Promovilles, il annonce la reprise des travaux qui, selon lui, ont été arrêtés par la défaillance d’une entreprise dont le contrat vient d’être résilié.
LA CMU DOTEE DE 15 MILLIARDS POUR EPONGER SES DETTES
En ce qui concerne la Couverture maladie universelle (CMU), le ministre Samba Ndiobène Ka annonce que l’agence de la CMU a reçu, dans le cadre du Programme de résilience économique et sociale du Fonds «Force Covid-19», une enveloppe de 15 milliards qui lui a permis d’éponger la dette des hôpitaux évaluées à 11 milliards 400 millions et plus de 2 milliards de dette due aux districts sanitaires. Une mission d’évaluation est en cours pour identifier les goulots d’étranglement par rapport à la mise en œuvre.
UNE RECTIFICATION DU REGISTRE NATIONAL UNIFIE EST PREVUE
Quant aux préoccupations liées aux doublons pour les bourses de sécurité familiales, Samba Ndiobène Ka déclare qu’une évaluation globale nationale du Programme national des bourses familiales est en cours. A l’en croire, une rectification du Registre national unifié (RNU) est prévue. D’ailleurs, le projet de décret est déjà introduit au niveau du circuit d’adoption.
INTERROGATIONS SUR PLUS DE 700 MILLIARDS INVESTITS EN 4 ANS POUR ACCÈS À L'ÉLECTRICITÉ POUR TOUS
L’accès universel et durable à l’électricité en qualité et en quantité en milieu urbain et rural est plus que préoccupant.
Le projet de budget 2021 du ministère du Pétrole et des Energies a été adopté hier, dimanche 6 décembre, par les députés. Il est arrêté à la somme de 210.361.658.201 F CFA. Les députés ont exprimé la forte demande des populations rurales pour l’accès universel et durable à l’électricité à travers la connexion au réseau de la Senelec, à l’électrification rurale et les énergies renouvelables.
L’accès universel et durable à l’électricité en qualité et en quantité en milieu urbain et rural est plus que préoccupant. Ce, en dépit des efforts consentis en investissements depuis 2018, ayant permis d’atteindre 53,9% d’électrification rurale en fin 2019 et une moyenne urbaine en deçà de 80%. Fort de tout cela, le député Serigne Bara Doly Mbacké a estimé que ce n’est pas normal que la Senelec continue à engloutir des sommes d’argent colossales pour faire du surplace. Ainsi dira-t-il : «de 2018 à ce jour, d’importantes sommes d’argent ont été allouées au ministère du Pétrole et des Energies notamment à la Senelec pour améliorer l’accès à l’électricité, en qualité, en quantité et au prix abordable. Mais, la Senelec peine à assurer la fourniture correcte en électricité». Selon lui, «la Senelec ne peut pas continuer à réclamer plus d’argent sans faire de résultats palpables», se désole-t-il. Pour s’en convaincre, il fait le point : «en 2021, plus de 210 milliards, 2020 plus 255 milliards, 2019 plus de 123 milliards et 116 milliards». Donc, poursuit-il, «pas moins de 700 milliards de francs CFA ont été injectés». Il poursuit : «dans bien des localités de l’intérieur du pays se pose un véritable problème de disponibilité d’électricité.
Des poteaux ont été déposés dans ces localités depuis 2014, jusqu’à ce jour les populations continuent à vivre dans le noir». Dans le document du projet de budget 2021 du ministère du Pétrole et des Energies, remis à la presse, le ministre des Finances et du Budget, abordant la question relative aux obligations impayées au profit de la Senelec, a rappelé que beaucoup d’efforts ont été faits dans ce sens. A ce titre, il a indiqué que «pour l’année 2019, 125 milliards de F CFA ont été transférés à la Senelec pour faire face aux impayés de 2017 et 2018. Pour l’année 2020, 73 milliards de F CFA ont été mobilisés au profit de la Senelec», a-t-il informé.
Clarté du contrat Senelec/Akilee réclamée
Les députés Mamadou Diop Decroix et Serigne Bara Doly Mbacké ont souhaité par ailleurs voir plus clair dans le contentieux opposant Senelec à Akilee. «Comment en est-on arrivé à cette situation ?», ont-ils dit en interpellant la ministre Sophie Gladima. Les commissaires ont sollicité des éclaircissements sur ledit contentieux. Ils ont également demandé au ministre du Pétrole et des Energies de prendre en compte les préoccupations des compagnies d’assurances, afin de développer la capacité du marché Sénégalais des assurances, et d’accroitre les opportunités offertes par le secteur des hydrocarbures.
La Société africaine de raffinage (Sar) en débat
Parlant de la Société africaine de raffinage (Sar), les députés se disent préoccupés par la situation tendue à la Sar qui, si rien n’est fait, pourrait porter préjudice à la bonne distribution des hydrocarbures. Ils ont invité la ministre de tutelle à trouver rapidement une réponse à cette situation. En réponse aux préoccupations des députés, la ministre Sophie Gladima a tenu à rassurer. «Nous y sommes. C’est un conflit que nous essayons de régler. Je rappelle que nous avons réussi à nommer un nouveau directeur général de la Sar et nous entendons y arriver de concert avec les parties en conflit».
L’électrification rurale fortement réclamée
Ils sont nombreux à réclamer l’électrification rurale dans bien des localités du Nord, du Centre et du Sud du pays. Ceci montre à suffisance la forte demande d’électrification des populations du milieu rural. Car, pour certaines localités, des poteaux ont été installés sans électricité depuis des années ; d’autres localités, traversées par des lignes de haute tension sans être branchées au réseau électrique, réclament fortement la connexion au réseau électrique. Ils ont souhaité bénéficier au Programme de 100.000 lampadaires solaires décidé récemment par le président de la République Macky Sall, sur demande des maires.
Energies renouvelables
En réponse à la demande fortement exprimée par les députés, la ministre du Pétrole et des Energies dira que la stratégie consiste à valoriser l’important potentiel du pays par la diversification des sources de production, avec l’intégration des énergies renouvelables pour un objectif d’au moins 30% de la puissance installée d’ici la fin de l’année, contre 23% actuellement. La ministre Sophie Gladima de souligner que la mise en œuvre de la première phase du Programme de généralisation de l’éclairage public par voie solaire, sur les 50.000 prévus, est en cours. Elle informera que le projet de Suivi et d’analyse de la facture d’électricité de l’Administration (Sardel), mis en œuvre depuis 2016, a permis de réaliser des économies financières globales de l’ordre de 3,5 milliards de F CFA, soit une moyenne de 886 millions de F CFA par an. Elle ajoute : «195.288 lampes à économie d’énergie ont permis de réduire les consommations d’énergie ; soit une baisse des dépenses d’électricité de 2,82 milliards de F CFA par an».
2020, année record en réalisations
S’agissant des réalisations, la ministre Sophie Gladima dira que des progrès notoires ont été enregistrés durant l’exercice 2020, dans le secteur du pétrole et des énergies, en vue d’améliorer les conditions de vie des populations et de soutenir la compétitivité des entreprises, malgré la pandémie de Covid-19. Pour ce qui concerne l’électricité, elle indiquera que pour la production, le pari de la disponibilité (MW) d’ici la fin de cette année contre 1249 MW en 2019 grâce notamment aux nouvelles réalisations essentiellement en énergies renouvelables. Elle ajoute que tous que ces projets porteront aussi l’offre d’énergie propre à 456 MW, d’ici la fin 2020, soit un taux propre de 34% incluant l’énergie hydroélectrique issue des barrages de Manantali et Félou, dans cadre de l’Omvs.
Vers une étude de l’état des lieux
Face à toutes ces doléances, la ministre du Pétrole et des Energies a laissé entendre que le travail de terrain va se faire pour permettre de mieux comprendre, aux fins d’apporter les réponses idoines aux préoccupations des populations. «Nous allons faire l’état des lieux pour apporter les réponses idoines aux préoccupations des députés», a-t-elle dit.
SERIGNE THIAM PREDIT UNE FIN TRAGIQUE POUR BBY
Ce spécialiste en sciences politiques prévient que si les alliés dans Bennoo Bokk Yaakaar n’adoptent pas une démarche rationnelle et ne prennent pas leurs responsabilités, ils vont, un moment ou un autre, en partir forcément
Alors que certains Sénégalais continuent à se poser des questions sur les raisons des retrouvailles Macky-Idrissa Seck scellées par le remaniement ministériel du 1er novembre dernier, Serigne Thiam, enseignant chercheur en sciences politiques à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Ucad inscrit cette alliance dans le registre du projet de réunification de la famille libérale.
Interpellé par ailleurs au sujet de l’avenir de la majorité, au pouvoir depuis 2012, après l’arrivée des deux anciens frères du président Sall dans le Parti démocratique sénégalais (Pds), en l’occurrence Idy et Oumar Sarr, ce spécialiste en sciences politiques prévient que si les alliés dans Bennoo Bokk Yaakaar n’adoptent pas une démarche rationnelle et ne prennent pas leurs responsabilités, ils vont, un moment ou un autre, en partir forcément.
Les retrouvailles entre le président de la République, Macky Sall et son principal opposant lors de la dernière élection présidentielle de février 2019, Idrissa Seck, scellées lors du remaniement ministériel du 1er novembre dernier, remettent à l’ordre du jour la question de l’avenir de la majorité au pouvoir depuis 2012. En effet, alors qu’il s’était inscrit dans une démarche de «gagner ensemble et gouverner ensemble» avec ses alliés au sein de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar, mise en place entre les deux tours de la présidentielle de 2012 et qui lui avait permis de gagner cette élection avec un score de 55% devant le président sortant, Me Abdoulaye Wade, le président Macky Sall semble se libérer de plus en plus de ce serment en accueillant à bras ouverts ses anciens camarades libéraux qu’il n’hésite pas d’ailleurs à promouvoir au détriment de ses alliés de 2012. Ceux-là même qui avaient additionné leur pourcentage électoral aux 26,58 % de voix qu’il avait obtenues au premier tour pour lui de siéger au strapontin présidentiel en 2012. Interpellé par la rédaction de Sud quotidien sur cette situation qu’une partie de l’opinion publique sénégalaise semble d’ailleurs avoir du mal à cautionner, Serigne Thiam, enseignant chercheur en sciences politiques à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Ucad souligne que ces ralliements obéissent à un «état de fait naturel» en politique qui est «faite de composition et de recomposition, selon les circonstances et les objectifs qui sont définis par des acteurs politiques».
Reconstruction de la majorité autour du projet de la conservation du pouvoir par les liberaux
Par ailleurs, à la question de savoir quel impact ces ralliements d’anciens frères libéraux dans le camp du pouvoir peuvent avoir sur la majorité en place depuis 2012, l’enseignant chercheur en sciences politiques à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Ucad souligne que cette alliance « répond à un objectif politique bien réfléchi, bien défini », et prévient qu’elle pourrait redessiner complètement la situation politique au sein de la majorité en place autour d’un objectif de conservation du pouvoir par les libéraux pendant 50 ans, comme l’avait théorisé l’ancien président libéral, Me Abdoulaye Wade. «Personnellement, je pense que si le président Macky Sall et Idrissa Seck, sans oublier Oumar Sarr, sont parvenus à cet accord, c’est parce qu’ils préparent quelque chose à l’horizon 2024 et même au-delà 2024 parce que dans leurs discours, on attend toujours l’horizon 2035», a indiqué Serigne Thiam. Tout en précisant que cette « situation, en réalité, s’inscrit dans le cadre du vœu exprimé par le Président Abdoulaye Wade au moment de quitter le pouvoir». « Le président avait émis le souhait qu’il avait exprimé sous forme de recommandations en disant qu’il aimerait que les Libéraux restent au pouvoir pendant 50 ans. Pour moi, c’est cela qui est en train de se dessiner avec cette nouvelle alliance qui renforce la présence des Libéraux dans le camp présidentiel. A mon avis, ils sont en train de travailler à la réalisation du vœu de l’ancien président, Me Abdoulaye Wade», assure encore l’enseignant chercheur en relevant que ces retrouvailles vont dans le sens du verrouillage du camp présidentiel pour que, lors des prochaines élections, aucun opposant ne puisse avoir la force de faire face au camp présidentiel. «Si vous prenez l’Apr, Rewmi, l’Afp, les membres du Pds, du Ps et ceux qui vont encore venir, je pense que si le président Sall parvient à maintenir cette coalition d’ici les prochaines élections locales et les élections législatives ou encore la présidentielle, qu’importe l’opposant qui va faire face au camp présidentiel mais il aura beaucoup de difficultés à le battre».
Une menace sur l’unité de la majorité en place
Même si les choses semblent pour le moment se passer à la faveur de l’actuel président de la République qui est en train de dérouler tranquillement sa stratégie de redistribution des cartes politiques au sein de son camp sans aucune opposition notoire, Serigne Thiam prévient tout de même que cette situation n’est pas sans danger pour lui. Et pour cause, souligne-t-il, ces nominations tous azimuts d’anciens opposants peuvent créer des frustrés au sein des alliés de la première heure du président de la République, notamment au sein de la coalition Macky 2012 et de Bennoo Bokk Yaakaar. « Ces gens ne peuvent pas en réalité accueillir ces nouveaux arrivant de gaieté de cœur pour la bonne et simple raison qu’en politique, quand on pose des actes positifs, quand on accompagne un leader, qu’on le dise ou pas, on attend, en retour, une sorte de récompense allant dans le sens de nomination dans les différents postes au niveau des directions, des Conseils d’administration et même dans le gouvernement etc…», a-t-il souligné. Citant entre autres Aly Ngouille Ndiaye, Mouhamadou Makhtar Cissé, Aminata Touré et Amadou Ba limogés de leur poste, lors du dernier remaniement ministériel, Serigne Thiam estime que même s’ils ne le montrent pas, ces responsables «ne peuvent rien faire d’autre qu’avoir certaines frustrations parce qu’ils constatent qu’ils ont été « sacrifiés au profit de ceux qui les combattaient, ceux qui faisaient tout pour que le Président ne soit pas réélu, et que ce sont eux qui sont aujourd’hui récompensés propulsés au-devant de la scène à leur place».
«Le PS et l’AFP, en position de grands perdants»
Interpellé sur l’attitude que doivent adopter certains alliés de la première heure du président Macky Sall, notamment les formations politiques de la gauche traditionnelle à l’image du Parti socialiste, l’Alliance des forces de progrès ou la Ligue démocratique face à cette campagne de réunification de la famille libérale autour de sa personne initiée par le chef de l’Etat, Serigne Thiam est resté formel. Pour ‘enseignant chercheur, les alliés du président dans Bennoo doivent avoir une démarche rationnelle et savoir que les actes qu’il (le président) pose depuis quelques temps confortent de plus en plus l’idée des retrouvailles libérales. Ainsi, selon lui, «la lecture à faire de ce nouveau gouvernement d’ouverture, c’est que les Libéraux veulent conserver le pouvoir le plus longtemps possible. « Que ça soit le Président qui va demander un 3ème mandat ou pas, que ça soit quelqu’un d’autre qu’il va préparer pour être candidat du camp présidentiel comme Idrissa Seck, le comportement politique que devraient avoir ses alliés surtout le Parti Socialiste qui n’est plus un parti digne de ce nom, vu les combats internes, c’est de se retrouver dare-dare autour non seulement d’une entité, mais autour d’une personne et faire taire les querelles internes et externes, et les chocs d’ambition», a-t-il prôné. Avant d’ajouter : «Il faut qu’ils essaient de se retrouver autour d’une personne, que ça soit Aminata Mbengue Ndiaye, Khalifa Sall ou Serigne Mbaye Thiam, et que les autres responsables comme Barthélémy Dias et Bamba Fall viennent en appoint pour avoir de la force à faire face. Maintenant, s’ils pensent devoir continuer à accompagner le Président jusqu’en 2024, je pense qu’en un moment ou un autre, ils vont en partir forcement. N’en parlons même pas de l’Afp qui n’existe que de nom parce que ce qui a amené à Malick Gakou à quitter cette formation, on le sait tous : c’est parce que la direction de ce parti a même défendu l’idée de ne plus avoir un candidat. Donc, ce serait vraiment contradictoire et absurde qu’il puisse présenter un candidat à l’horizon 2024».
LA HAUSSE DES CAS DE COVID-19 PRÉOCCUPE LES JOURNAUX
Dakar, 7 déc (APS) – Les inquiétudes liées à la remontée de la courbe de contamination du nouveau coronavirus et les missions de la ’’Task-force républicaine’’ de l’Alliance pour la République (APR, au pouvoir) sont les principaux sujets au menu des quotidiens reçus lundi à l’APS.
Lii quotidien s’alarme de la tendance haussière de la pandémie de Covid-19 et affiche à sa Une : ’’Les cas explosent, les autorités s’affolent’’.
’’La crainte d’une seconde vague de contaminations de Covid-19 hante le sommeil des autorités étatiques. Depuis l’annonce par le président Macky Sall en conseil des ministres du durcissement des mesures de lutte contre la Covid-19 avec le port obligatoire du masque (…), les forces de l’ordre sont sur le pied de guerre’’, note le journal.
’’Elles ont démarré depuis dimanche, le contrôle de tous les véhicules de transport en commun en procédant à des arrestations suivies de paiement d’une amende de 3000 francs Cfa’’, selon Lii quotidien.
Libération signale qu’entre samedi et dimanche, 180 nouveaux cas de Covid-19 et un décès lié à la maladie ont été enregistrés. Le journal rapporte que le ministre de la Santé et de l’Action sociale a encore sonné l’alerte : ‘’Nous ne sommes pas à l’abri d’une seconde vague’’.
L’Observateur rapporte que ‘’la hausse exceptionnelle des cas de patients atteints de Covid-19 commence à inquiéter sérieusement les centres de traitements des épidémies (CTE) du ministère de la Santé (…). Face à la nouvelle vague de contaminations, les deux structures d’accueil encore ouvertes-Dalal Jamm et Fann-sont submergés par l’affluence des malades’’.
En politique, L’As signale que Macky Sall multiplie les audiences pour recoller ‘’les lambeaux de l’Alliance pour la République ’’.
Selon le journal, Macky Sall a reçu le week-end son vieil ami Moustapha Cissé Lô. Moustapha Diakhaté et Yaya Sow sont sur ‘’la liste des cibles’’, croît savoir le journal.
Le journal fait aussi savoir qu’une trentaine de responsables du parti ont été désignés pour composer une équipe ‘’dans le but de défendre la vision du chef de l’Etat et de lui servir de boucliers et éventuellement assurer sa relève. Ils se sont retrouvés à Saly Portdual dimanche. La ‘’troupe’’ a été baptisée ‘’Task-force républicaine’’.
Cette ‘’task-force’’ est ‘’la nouvelle voix de l’APR’’, selon le quotidien Enquête qui explique que ‘’face à la crise qui couve dans le parti, Macky Sall arme ses jeunes loups pour +porter le combat politique’’.
‘’Le président a choisi 7 ministres, 3 députés et 20 directeurs généraux pour constituer sa Task-force républicaine’’, écrit Enquête.
Pour Source A, ‘’ce bataillon de responsables est chargé de prendre en charge la réflexion, de porter des initiatives politiques et de préparer à assurer la relève et la pérennisation du parti présidentiel’’.
’’Macky Sall aiguise ses seconds couteaux’’, selon Kritik qui écrit : ’’Les enjeux autour du mandat présidentiel, les options politiques du chef de l’Etat, le devoir de survie dans une période de recomposition politique mais aussi et surtout de redorer l’image de l’APR et la gouvernance de Macky Sall. Les missions assignées aux trente débatteurs du parti présidentiel augurent des joutes verbales acerbes avec l’opposition. Le ton a été donné, hier, à Saly, avec la bénédiction du Palais’’.
Sud Quotidien s’intéresse à l’impact des retrouvailles Macky Sall-Idrissa Seck et titre : ’’Bennoo en danger de mort !’’. Pour le journal, les retrouvailles entre le président de la République et son principal opposant lors de la dernière élection présidentielle (….) remettent à l’ordre du jour la question de l’avenir de la majorité au pouvoir depuis 2012’’, estime Sud.