LE SIEGE D'ISSA SALL EN JEU A L’ASSEMBLEE NATIONALE
L’ancien coordonnateur du parti de l’Unité et du rassemblement (PUR) a créé sa propre formation dénommée «Parti de la Paix, de l’Ethique et de l’Equité»

L’ancien coordonnateur du parti de l’Unité et du rassemblement (PUR) est passé à l’acte. Issa Sall a créé sa propre formation dénommée «Parti de la Paix, de l’Ethique et de l’Equité.» Cependant, le député et ancien candidat à la Présidentielle de 2019 risque de perdre son siège à l’hémicycle si l’on s’en tient aux dispositions des articles 60 de la Constitution et 7 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Issa Sall a franchi le Rubicon. Il a créé le Parti de la Paix, de l’Ethique et de l’Equité dont le récépissé a été obtenu le 17 septembre 2020 à la suite d’une assemblée générale constitutive qui s’est tenue le 26 octobre 2020 à l’Université du Sahel. Sur le site internet du parti, il est indiqué qu’une vingtaine de personnes ont été choisies comme membres fondateurs. Et qu’après une enquête qui a duré presque 6 mois, le dossier a finalement atterri au ministère de l’Intérieur qui, après les derniers réglages sur les statuts, leur a délivré le récépissé n° 19964. Le Parti a adopté comme couleur de son drapeau le Bleu et le Blanc. L’ensemble est représenté par une conception graphique composée par un fond bleu et son sigle, la lettre «P» en couleur blanche sur la face postérieure d’un contenant cubique.
Selon les statuts de la formation, le Parti de la Paix, de l’Éthique et de l’Équité affirme son adhésion à l’idéal du Panafricanisme et s’attellera à réaliser l’unité des États africains. «Le Parti est ouvert à tous les sénégalais dans le respect des convictions individuelles et aussi dans l’indépendance à l’égard des races, ethnies, religions, sectes ou un quelconque segment de la société sénégalaise. A cet égard, toute discussion religieuse ou syndicale est interdite au sein du parti», note-on dans les textes de la formation bleu et blanc. Non sans préciser qu’elle pourrait entretenir des liens de coopération avec tout parti politique, coalition de partis politiques, dont les buts et intérêts sont en harmonie avec ses options. Pour ce qui est de l’organisation et du fonctionnement, il prend en compte la décentralisation en cours dans le pays.
Ainsi, d’après toujours les statuts de la formation, il y a les structures centrales composées du Congrès, du Conseil National et du Bureau Politique. Et les structures de base composées de la Coordination départementale, de la Section communale et du Comité. En dehors des structures ordinaires, il existe aussi des organisations affiliées au parti, représentant les différentes couches sociales telles que les femmes, les jeunes, les anciens, les artisans etc.
ISSA SALL POURRAIT CEDER SON POSTE DE DEPUTE A CHEIKH AHMED TIDIANE NDIAYE
Par ailleurs, selon nos informations, Issa Sall a pu faire adhérer de nombreux membres du PUR à son nouveau projet politique et qu’il ne compte pas s’arrêter là dans son travail de massification avec une multiplication des actions de terrain. Toutefois, il se pose la question de son avenir à l’Assemblée nationale. En effet, les articles 60 de la Constitution et 7 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale régissent la question de la démission du député.
L’article 60 de la Constitution dit tout simplement que «« Tout député qui démissionne de son parti en cours de législature est automatiquement déchu de son mandat. Il est remplacé dans les conditions déterminées par une loi organique». Quant à l’article 7 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, il est plus détaillé. Il dispose que «tout député peut se démettre de ses fonctions. Tout député qui démissionne de son parti en cours de législature est automatiquement déchu de son mandat (article 60 de la Constitution). En dehors de la déchéance prévue par la Constitution et des démissions d’office prévues par le Code électoral, les démissions sont adressées au Président de l’Assemblée nationale qui en donne connaissance à la réunion plénière suivante. Hors session, le Bureau reçoit et/ou constate la démission d’un député, et installe son suppléant.
Les démissions acceptées par l’Assemblée sont immédiatement notifiées au président de la République». Cela étant, Issa Sall devrait naturellement quitter son siège à l’hémicycle. Et d’après notre informateur, si l’ancien candidat à la présidentielle de 2019 perd son poste de député, il serait fort probable qu’il soit remplacé par l’actuel responsable national chargé des relations publiques, Cheikh Ahmed Tidiane Ndiaye, son suppléant lors des élections législatives de 2017.