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3 juillet 2025
MARIAMA BÂ, UNE FEMME ATYPIQUE
Marraine de la Maison d’éducation de Gorée, elle était une romancière dont le mérite est d’avoir exhibé les maux profonds des femmes sénégalaises qui, enfermées dans les coutumes et les exigences socioreligieuses, ont souffert en silence
Un style d’écriture particulièrement fin, une technique de description ahurissante… Toutes les qualités d’une bonne romancière se retrouvent chez Mariama Bâ. Le politiquement correct contraint bien à l’utilisation de l’expression «bête de littérature», mais elle lui va bien. La sensibilité fait des femmes les meilleures descriptrices, dit-on, Mariama Bâ confirme cette considération loin d’être sexiste.
En 52 ans de vie, la lauréate du premier prix Noma (1980) a su marquer la littérature africaine et surtout celle sénégalaise. Elle est née en 1929 et s’est éteinte en 1981. Ses expériences conjugales n’ont pas été un long fleuve tranquille avec trois mariages soldés par des divorces. Ses écrits abordent certains sujets auxquels elle a été confrontée. «Une si longue lettre», publiée en 1979, reste l’œuvre phare de Mariama Ba. Les thématiques liées à la cause des femmes abordées dans ce roman pointent, avec une méticulosité aiguisée, les embarras des épouses dans les foyers sénégalais. Le livre a été traduit en plusieurs langues à travers le monde. De même, «Un chant écarlate» publié, quelques années plus tard, à titre posthume, confirme sa trajectoire prodigieuse.
En effet, la dénonciation de la polygamie et l’injustice subie par les femmes mariées évoquées dans ses romans font croire qu’elle était une féministe sans doute engagée à travers la littérature… En tout cas, elle s’était enrôlée dans bon nombre d’associations féminines en prônant l’éducation et les droits des femmes.
Diplômée en enseignement à l’Ecole normale des jeunes filles de Rufisque, la marraine du lycée de jeunes filles de Gorée a pratiqué le métier d’enseignant près d’une dizaine d’années avant d’être mutée à l’inspection générale d’enseignement.
Mère de neuf enfants, Mariama Ba était fille d’un fonctionnaire d’Etat devenu ministre dans le premier gouvernement sénégalais.
TOUBA AU SECOURS DE SES ÉMIGRÉS
La Covid-19 continue de charpenter son récit d’horreur et de tristesse. Les « modou-modou », figures de l’opulence il n’y a guère longtemps, en subissent les tourments au grand dam de leurs familles restées au Sénégal
La Covid-19 continue de charpenter son récit d’horreur et de tristesse. Les émigrés, figures de l’opulence il n’y a guère longtemps, en subissent les tourments au grand dam de leurs familles restées au Sénégal et obligées de venir à leur secours en leur envoyant de l’argent. Ceux originaires de Touba ne font pas exception.
La misère des émigrés de Touba ! Tel pourrait être le titre d’un feuilleton à la fois ubuesque et affligeant. Habitués à envoyer de l’argent aux proches restés au pays qui en ont fait la figure de la prodigalité et de l’espoir, les émigrés subissent durement les effets de la Covid-19. Les «flots» se sont subitement interrompus. Pendant longtemps confinés dans leurs pays d’accueil, principalement l’Espagne et l’Italie, ils peinent à retrouver un emploi stable, poussant ainsi leurs famille à leur venir en aide. C’est l’effet boomerang. Au moment où les familles trinquent, les gérants de cash transfert se frottent les mains. Fatou Ndiaye est gérante d’une boutique de transfert d’argent à Ndamatou qui se trouve à une encablure de l’hôpital. Ce coin prisé ne désemplit pas.
Daba, épouse d’un « modou-modou » (émigré), y est venue pour effectuer une opération qu’elle n’aurait jamais cru devoir faire un jour. En effet, la bonne dame envoie de l’argent à son époux qui, selon elle, ne travaille plus depuis le début de la crise sanitaire. Au comptoir, elle ouvre son sac et en ressort trois liasses de billets de 10.000 FCfa, soit 300.000 FCfa. « C’est normal, je ne fais que mon devoir. Il s’est beaucoup investi pour la famille depuis qu’il est en Italie », confie-t-elle, le regard perdu. C’est ici même qu’elle retirait les envois de son mari émigré. Et depuis le mois de juin, c’est plutôt elle qui lui envoie régulièrement de l’argent. À en croire Fatou Ndiaye, presque 80% des opérations des mois de mars et d’avril suivaient cette tendance à Touba. «Sur un montant d’un million de transfert, les 800.000 FCfa étaient destinés aux émigrés. Aujourd’hui, la tendance est à la baisse, mais le phénomène existe toujours», renseigne la gérante. Ibrahima Fall, un autre gérant sur l’avenue 28, ne dit pas le contraire. Les envois vers l’Europe sont moins fréquents. «Au mois d’avril, ils avoisinaient les trois millions de FCfa par jour. Parfois, une famille pouvait envoyer un million», dit-il.
« J’envoie 300.000 FCfa à mon mari tous les mois »
La famille Ndiaye habite dans une belle villa non loin de l’hôpital Ndamatou. Un vieil homme assis sur une chaise pliante égrène un chapelet. Deux de ses fils, pour qui il éprouve de l’empathie, vivent en Italie. Ici, la pandémie a bouleversé le train de vie de toute une famille. «À présent, c’est nous qui leur envoyons de quoi subvenir à leurs besoins. Ils ne travaillent plus depuis le mois de mars, mais on s’organise pour leur venir en aide. Et je trouve que c’est raisonnable », soutient-il, fataliste. Dieynaba, en couple depuis 7 ans avec le fils aîné du patriarche, n’en est pas plus abattue même si les certitudes ont été ébranlées. «Avec mes deux enfants, je vis dans la maison avec ma coépouse et ma belle-famille. J’éprouve toujours une grande peur quand il faut décrocher le téléphone ; peur d’entendre une mauvaise nouvelle. La situation en Italie est difficile et les émigrés ont des problèmes pour retrouver leur travail», s’épanche-t-elle, pressée de voir cette pandémie disparaître. «Depuis trois mois, ajoute-t-elle, j’envoie de l’argent à mon époux. Il a un compte ouvert en mon nom et c’est à partir de là que je lui envoie des sommes avoisinant 300.000 FCfa. Avant la pandémie, il m’envoyait de l’argent pour la construction de sa maison. C’est cette épargne que nous sommes en train d’utiliser pour qu’il puisse subvenir à ses besoins. Son frère avait le même projet et son épouse adopte la même approche à l’insu de la belle-famille.»
Renvoi d’ascenseur
Bachir Gaye réside à Khaira. Trois de ses frères sont en Italie. Sa famille est habituée à y envoyer de l’argent. L’un des trois frères n’a pas rencontré la fortune dans cet eldorado. Et la famille s’organisait pour lui apporter de l’aide. Mais «la survenue de la pandémie a tout chamboulé. Aucun des trois ne travaille plus et il leur faut régler certaines urgences. C’est ainsi que depuis la mi-mars, nous faisons des envois vers l’Italie. Nous avons réduit les dépenses familiales compte tenu de la situation», a fait savoir Bachir Gaye, qui dit agir par devoir de reconnaissance au-delà des liens de sang.
Malaw, un habitant du quartier de Darou Khoudoss, révèle également avoir envoyé son dernier mandat il y a deux jours. Pour lui, c’est une manière de renvoyer l’ascenseur à ses bienfaiteurs de l’autre côté du monde étreints par les effets du coronavirus. «Dans la famille, nous nous sommes concertés quand nos frères vivant en Italie nous ont interpellés. Chaque mois, nous parvenons à collecter entre 500.000 et un million de FCfa que nous leur envoyons parce qu’ils traversent des moments difficiles», confie-t-il, conscient que cette situation ne saurait perdurer. La Covid-19 a rendu les équilibres fragiles.
NOUS DEMANDONS L'ÉRECTION DE LA CASAMANCE EN ZONE ÉCONOMIQUE SPÉCIALE
Le Directeur général de l'Anrac estime que le développement économique de la région est un levier à actionner pour accélérer le processus qui mène au retour définitif de la paix dans la partie septentrionale du pays
Le Directeur général de l’Agence nationale pour la relance des activités économiques et commerciales en Casamance se réjouit de la reprise de la desserte maritime Dakar-Ziguinchor après six mois d’arrêt à cause de la crise sanitaire liée au coronavirus. Il estime, dans cet entretien, que le développement économique de la Casamance est un levier à actionner pour accélérer le processus qui mène au retour définitif de la paix dans la partie septentrionale du Sénégal. D’où son plaidoyer pour l’érection de la région en zone économique spéciale.
Quel est votre sentiment sur la reprise de la liaison maritime Dakar- Ziguinchor ?
Je salue la décision de la Cosama de reprendre les liaisons maritimes Dakar-Ziguinchor assurées par les navires Aline Sitoé Diatta et Aguène et Diambone. Durant les six mois de suspension de ces liaisons, les populations de la Casamance ont éprouvé d’énormes difficultés dans leurs déplacements. La suspension a eu aussi un impact significatif sur l’économie et les activités au port de Ziguinchor. Ainsi, les populations étaient obligées d’utiliser le contournement par la région de Tambacounda pour regagner Dakar ou les autres capitales régionales avec un coût du transport élevé. Il fallait débourser 11.000 FCfa pour les bus et 18.000 FCfa pour le mode de transport communément appelé 7 places. Cette situation a été rendue plus complexe par la fermeture des frontières terrestres gambiennes. C’est dire que la reprise vient à son heure et permettra de soulager les populations dans la mesure où le Chef de l’État, dans sa volonté de désenclaver la Casamance, avait pris une meure sociale importante consistant à mobiliser des bateaux et à faciliter le coût du transport. Il avait fixé le prix du billet du bateau à 5.000 FCfa pour les places communes. Toutefois, au-delà de cette reprise, j’invite les autorités en charge du transport à engager des négociations avec la Gambie pour la réouverture des frontières terrestres de ce pays sur la base notamment d’un protocole sanitaire bilatéral, en vue de permettre aux populations d’emprunter la voie terrestre.
Quelles sont les actions ou réalisations du Chef de l’État en Casamance ?
La Casamance sort d’un conflit armé qui a duré plus de 30 ans et qui a profondément déstructuré tous les pans de cette région. Le conflit a également occasionné le déplacement de milliers de populations et a causé près de 830 victimes de mines anti-personnelles. Toutefois, depuis l’avènement de Macky Sall à la tête de notre pays, on a noté une véritable politique de rupture dans la gestion du processus de paix ; ce qui a favorisé une accalmie avec des indicateurs de paix liés au retour de la paix, à la fin des braquages armés sur les routes et la levée des nombreux check-points le long des axes routiers. Le Président de la République a opté pour un changement de paradigme notoire dans la prise en charge du dossier de la Casamance dans la mesure où la logique du Désarmement, démobilisation, réinsertion, réintégration (Ddrr) a été remplacée par celle de la Réconciliation, reconstruction et développement durable de la Casamance. Autrement dit, il s’agissait de parvenir à la paix par le développement économique de la région.
À cet effet, un important programme de désenclavement terrestre (interne, externe), maritime, aérien de la région a été mis en œuvre. L’État du Sénégal a pu réaliser la construction du pont de Farafégny qui fut l’une des plus veilles doléances des populations du Sud. Des lignes aériennes assurent près de quatre rotations journalières entre Dakar et Ziguinchor, sans oublier la région de Kolda qui est aussi desservie. En vue d’impulser l’économie de la région, des mesures hardies ont été prises en faveur du tourisme avec l’adoption d’une loi faisant de la Casamance une zone touristique national d’intérêt spécial. Sur le même registre, on peut citer le dragage du fleuve Casamance avec son impact sur le transport de la noix d’anacarde à partir du port de Ziguinchor. Une batterie de mesures ont été prises pour permettre à la Casamance de relever le défi de son décollage économique et entamer une phase lui permettant de rattraper son retard sur le plan économique et de devenir l’un des principaux pôles de développement du Sénégal. L’Anrac envisage l’organisation d’un forum pour vulgariser toutes les actions réalisées par le Président de la République en Casamance et faire une analyse, avec l’ensemble des acteurs, de leur impact dans la relance des activités économiques.
Quels sont les enjeux pour assurer le décollage économique de la Casamance ?
Aujourd’hui, le règlement des défis liés à la paix et au désenclavement laisse apparaître d’importants enjeux pour le développement économique et social de la Casamance. Il s’agit de la reconstitution d’un tissu industriel dynamique dans la région. La région assure près de 90 % de la production nationale d’anacarde et elle est la première région exportatrice de mangue. Pendant longtemps, la Casamance disposait d’industries qui étaient des champions dans le domaine de la transformation des produits fruitiers et halieutiques. Il faudra encourager une nouvelle dynamique visant à impulser la mise en place d’unités de transformation pour la valorisation des nombreuses potentialités de la région. En le faisant, on apportera des réponses aux préoccupations d’emplois des jeunes et des femmes, mais aussi et surtout la possibilité de créer une plus grande valeur ajoutée aux produits de la Casamance et plus de richesses pour les populations. C’est dans ce cadre que je salue les efforts consentis par la Der dans le soutien à la filière anacarde avec la mobilisation d’une enveloppe de 12 milliards de FCfa pour accompagner les producteurs de la Casamance. Le projet de l’Agropole sud d’Adéane constituera aussi, sans nul doute, une réponse forte à l’industrialisation de la Casamance. Il s’agit d’un important projet que le Chef de l’Etat a décidé de réaliser dans le département de Ziguinchor et qui permettra l’installation d’unités de transformation pour la valorisation des filières mangue, anacarde et maïs. Ce projet permettra la création de près de 150 000 emplois et favoriser l’inclusion économique de toutes les villes de la Casamance. Dans cette dynamique, je fais un plaidoyer auprès du Chef de l’État pour l’érection de la Casamance en zone économique spéciale à l’image de Sandiara, Diass voire Diamniadio afin d’attirer plus d’investissements dans la région.
Qu’en est-il du sort des déplacés ?
C’est l’autre enjeu majeur en Casamance. Et il est lié au retour des déplacés dans leur localité d’origine. Nos statistiques font état de près de 20.000 déplacés identifiés dans les localités de niaguis et de Adéane ainsi que dans la zone de Djibanar, dans le département de Goudomp. Comme vous le savez, ces mouvements de retour ont été entamés dans le nord sindian depuis quelques années et pour cette année, le village de Bissine a donné le ton dans le département de Ziguinchor. Cela suppose un accompagnement que nous essayons d’apporter aux populations en vivres, en construction d’habitats sociaux…. C’est l’occasion pour moi de saluer l’engagement de l’Etat à travers le Gouverneur de la région et l’ensemble des projets et programmes qui interviennent dans la région sans oublier des partenaires tels que l’USAID, le GRPC, la plateforme des Femmes pour la Paix en Casamance, Dynamique de la paix en Casamance. Pour notre part, nous travaillons à mettre en place un cadre, composé de tous les acteurs, pour dégager des complémentarités et des synergies pour la prise en charge des besoins de ces populations, des besoins qu’on a fini d’identifier et qui portent, en plus de ceux que j’ai cités, sur des ouvrages hydrauliques, scolaires, sur l’éclairage et aussi sur la réinsertion économique. A cet effet, je voudrais faire le plaidoyer pour le relèvement et le renforcement de nos moyens d’actions pour la prise en charge de ces questions et inviter tous les partenaires et les acteurs à davantage se mobiliser pour accompagner les populations.
Certaines zones de Casamance restent dangereuses à cause des mines…
Enfin, il s’agira de travailler à la reprise des activités de déminage et pour cela il faudrait une synergie des acteurs pour renforcer le plaidoyer en vue de l’acception du déminage humanitaire afin de créer les conditions d’un retour sécurisé des populations. Le déminage est une condition préalable au retour des populations et il est aussi fondamental pour la reprise des activités maraichères, agricoles et champêtres et donc pour l’insertion et l’inclusion économique des populations. Nous saluons la volonté politique du Président de la République qui a donné les instructions pour la mobilisation du budget nécessaire au financement des opérations de déminage. Cela permettra de boucler les opérations de déminage pour ce qui concerne les 1.200.000 m2 de zones à déminer, représentant un peu plus de 144 localités issues du département de Ziguinchor et de Goudomp. Je voudrais rappeler que plus 1.500.000 m2 de zones ont été dépolluées à ce jour favorisant ainsi le retour des populations dans ces zones.
Par CALAME
LE MODELE DU BOA
les citoyens attendent désormais le moment favorable, le jour du scrutin, pour sanctionner positivement ou négativement, comme ils l’ont magistralement démontré à différentes élections présidentielles
En relevant dimanche dernier lors de l’émission Grand Jury diffusée sur les ondes de la radio RFM, que juridiquement le chef de l’Etat avait la possibilité de se présenter en 2024, Aymérou Gningue, président du groupe parlementaire de la majorité Benno Bokk Yaakaar (BBY), était bien loin de lancer un pavé dans la mare comme relevé par certains commentateurs et autres analystes. Il n’y avait là rien de nouveau sous le soleil dès lors que son propos s’inscrivait dans le sillage d’éminents spécialistes du droit qui l’avaient précédé dans cette lecture.
Le 8 octobre 2017, alors qu’il était l’invité de la même émission Grand jury, le Professeur Babacar Guèye, président du Collectif des organisations de la Société civile pour les élections et du Réseau sénégalais des observateurs citoyens, avait très tôt déjà pris le parti d’alerter sur certaines lacunes contenues dans la loi fondamentale.
Fort de son expérience, ce co-rédacteur de la Constitution de 2001 avait averti: «Si nous appliquons la Constitution à la lettre, on peut considérer que le mandat actuel ne fait pas partie du décompte. Ce qui fait que le président Macky Sall, en 2024, peut envisager de briguer un troisième mandat comme l’avait fait le président Wade». Gardant en mémoire les remous occasionnés durant cette période trouble, il relevait que lors de la rédaction de la Constitution révisée du 20 mars 2016, «on a dû oublier certainement de prévoir des dispositions transitoires». Et de poursuivre : «Il fallait ajouter des dispositions transitoires pour prévoir que le mandat en cours fait partie du décompte des deux mandats que l’actuel Président peut avoir».
Toutefois avait-il précisé, il était encore possible de rectifier, de colmater la brèche en procédant à une révision constitutionnelle. Histoire de verrouiller définitivement le débat. Apparemment ce n’est pas l’option choisie, vu que le flou demeure, faisant observer à Seydou Guèye, alors porte-parole du gouvernement, dans un entretien avec Apanews, le 12 mars 2019, que «les marges de manœuvres pour interpréter sont très minces, pratiquement inexistantes.», admettant du même coup leurs possibilités.
Pour rassurer il indiquait : "Le problème qu'on avait connu par le passé, le président Macky Sall y a apporté une réponse en limitant le nombre de mandats, en fixant la durée du mandat du président de la République et en verrouillant un peu la Constitution pour que ces dispositions relatives à l'élection du président de la République soient pratiquement intangibles". Point de vue partagé par son collègue d’alors, Ismaila Madior Fall, ministre de la justice, qui affirmait le 12 octobre 2017 que : «La Constitution du Sénégal est très claire sur la question du mandat du président de la République et ne laisse place à aucune interprétation sur la possibilité d’un troisième mandat ».
L’article 27 de la Constitution disait-il, dispose : ‘’Le chef de l’État est élu pour un mandat de 5 ans renouvelable une fois. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs». Mais voilà que près de deux ans plus tard, après l’élection présidentielle, quelque peu sibyllin, Ismaïla Madior Fall, lui-même affirme tout de go dans un entretien accordé au journal l’Enquête du 11 mars 2019 : «Moi je pense que la Constitution est claire.
En principe, c’est le deuxième et dernier mandat du chef de l’État.» Une nuance qui ne semble pas être du goût du Professeur Mounirou Sy qui assure, pour sa part que pour éviter la situation de 2011, le nouvel article 27 a mis l’accent sur la personne et non le mandat, car pense-t-il, le terme « nul » de l’alinéa 2 de l’article 27 permet d’inclure le mandat en cours.
Toutefois, si l’on choisit de faire fi du terrain strictement juridique, il serait bon de rappeler que le chef de l’Etat avait lui-même indiqué de manière extrêmement claire et précise, en français et wolof, que pour lui, la question était entendue parce que nul ne pouvait exercer plus de deux mandats successifs. Une position finalement réitérée sous un autre angle par le président du groupe parlementaire BBY en s’appuyant sur l’histoire propre de son parti.
Ainsi, a-t-il rappelé que sous Wade, au moment où il a été question d’un troisième mandat, Macky Sall et ses compagnons sont entrés en campagne, sillonnant jusqu’aux contrées les plus reculées du pays. Et au bout du compte, le candidat Wade a été battu. Ce qui lui fait dire que : « Au Sénégal, le problème du 3eme mandat ne se pose pas ».
En d’autres termes, le peuple souverain qui décide en dernière instance sait délimiter la ligne rouge à ne pas franchir. En tout état de cause, chacun étant désormais conscient qu’il y a des interstices juridiques dans lesquels quelques esprits malins pourraient s’engouffrer, on en revient à ces petits espaces d’interprétation qui permettent d’alimenter un débat dont l’échéance n’interviendra finalement qu’en 2024.. N’empêche, la seule constante qui demeure, c’est qu’une écrasante majorité est d’avis que les électeurs ne vont pas accepter un troisième mandat, laissant supposer qu’il faut être aveuglé par le pouvoir voire un tantinet suicidaire pour se risquer à affronter le rempart citoyen.
Ce dernier, pas dupe pour un sou, a depuis longtemps épousé ce que le Pr Ibrahima Thioub appelle le «modèle du boa». Tel ce serpent qui capture sa proie, l’avale et s’assoupit, le temps de la digérer avant d’expulser les restes, les citoyens attendent désormais le moment favorable, le jour du scrutin, pour sanctionner positivement ou négativement, comme ils l’ont magistralement démontré à différentes élections présidentielles.
FINALISATION DU BASCULEMENT DE L’ANALOGIE A LA TELEVISION NUMERIQUE TERRESTRE
La Tds-SA couvre 92% du territoire en signal numérique
Aujourd’hui, dans le cadre de la finalisation du basculement de l’analogie à la Télévision numérique terrestre (Tnt), lancée depuis 2014 au Sénégal, le nouvel opérateur de diffusion nationale au nom de l’Etat, la société Télédiffusion du Sénégal (Tds-SA), est parvenue à couvrir 19 sites actifs et l’ensemble des 14 régions du pays, soit 92% en valeur relative. C’est ce qui ressort de l’atelier de partage organisé hier, lundi 21 septembre, par la Tds-SA et le Fonds de développement du service universel des télécommunications (Fdsut). Télédiffusion du Sénégal (Tds-SA), est parvenue à couvrir 19 sites actifs et l’ensemble des 14 régions du pays, soit 92% en valeur relative. C’est ce qui ressort de l’atelier de partage organisé hier, lundi 21 s
Lancée en grande pompe par l’Etat du Sénégal en 2014 avec Excaf, le processus de transition de l’analogique au numérique semble avoir pris un nouvel essor. Ou du moins, le nouvel opérateur de diffusion nationale du Sénégal, à savoir la société Télédiffusion du Sénégal (Tds-SA), chargée exclusivement des activités de diffusion au nom de l’Etat, a fait des avancées significatives concernant la couverture du territoire national par le signal numérique.
En effet, au cours un atelier de partage autour du thème suivant : «Avec TDS-SA, une nouvelle ère pour la TNT au Sénégal : avancées à date et moyens déployés pour achever le processus depuis l’arrivée de TDS-SA», le Directeur Partenariat, Eugène Niox et Mariame Sira Bomboté Diop, Directrice de la Communication, ont fait l’état d’avancement de la reprise du processus de basculement. Ils indiquent que de 2014 à 2019, le signal numérique ne touchait que 6 sites actifs sur les 25 prévus, soit 6 régions sur les 14 que compte le pays.
Dès la reprise du processus, sur la demande du chef de l’Etat, Macky Sall, la Tds-SA dirigée par Amadou Abdoulaye Diop est parvenue, selon eux, à faire passer en 6 mois seulement, de mars à septembre 2020, la couverture sur l’ensemble des 14 régions du pays. Sur les 25 sites prévus, le nouvel acteur de la chaine de valeur audiovisuelle est parvenu à rendre actifs 19 sites. Ainsi donc, ils pensent pouvoir couvrir les petites poches de résistance qui existent encore dans certaines zones du pays, à savoir les 6 sites restants, avant la fin de l’année 2020. Quid du basculement intégral de l’analogique au numérique au Sénégal, quand on sait qu’il était prévu pour le mois de juin dernier ?
Sur ce point, M. Niox et Mme Diop se sont voulus prudents. En effet, ils ont fait comprendre que techniquement, il était possible de passer au basculement intégral, dans la mesure où les 14 régions sont couvertes parle signal. Mais, ont-ils vite fait de préciser, l’idée du basculement est de permettre à tous les Sénégalais d’avoir accès à la Tnt, dans un souci d’équité territoriale. Mieux, ils informent qu’avant la coupure définitive du signal analogique pour ne plus laisser place qu’au signal numérique, il faut prendre en compte certains facteurs qui ne sont pas de leur ressort. Il s’agit, selon eux, de la validation des nouvelles dispositions juridiques et réglementaires dans le secteur audiovisuel.
Par conséquent, ils n’ont pas voulu avancer de date, même s’ils envisagent de couvrir l’ensemble du territoire en signal numérique, avant fin 2020. D’ailleurs même, parlant de cet aspect d’équité territoriale, visant à une transition numérique intégrale universelle, la Tds-SA en collaboration avec le Fdsut, a initié une tournée nationale de distribution gratuite de 120.000 décodeurs numériques aux plus démunis.
La première phase de la tournée dénommée «Tnt Tour du Sénégal», s’est tenue du 10 au 13 septembre dernier, dans les villes de Fatick, Sédhiou et Ziguinchor. Pour rappel, la société Tds-SA est créée par la loi 2017-28 du 14 juillet 2017. Nouvel acteur de la chaine de valeur audiovisuelle, Tds-SA est responsable, à titre exclusif, de la diffusion des chaines sénégalaises privées et publiques, conformément aux dispositions du nouveau Code de la presse.
L’OPPOSITION SORT DE SA TORPEUR
La reprise de l’initiative politique et la réoccupation du terrain politique, plus de six mois après la survenue de la crise sanitaire qui avait gelé toutes les activités des partis au Sénégal, seraient-elles de mise ces temps-ci ?
Vraisemblablement groggy après sa défaite électorale de février 2019. Longtemps cloisonnée dans une passivité notoire, confinée par plus d’un semestre de Covid-19, l’opposition sénégalaise qui ne trouvait de miroir, ces derniers temps, qu’à travers Ousmane Sonko de Pastef/Les Patriotes et les membres du CRD (Abdoul Mbaye, Mamadou Lamine Diallo et TAS), semble au fur et à mesure reprendre du poil de la bête. En somme, le goût de l’initiative et de la réoccupation du terrain politique. Comme en témoignent la rentrée politique des Libéraux décrétée par Me Abdoulaye Wade; la dernière sortie en conférence de presse des cadres libéraux, la remobilisation des troupes décrétée par le «sursitaire » Khalifa Sall chez lui, tous les jeudis, et ses visites de courtoisie aux dignitaires religieux, sur fond de repositionnement politique.
La reprise de l’initiative politique et la réoccupation du terrain politique, plus de six mois après la survenue de la crise sanitaire qui avait gelé toutes les activités des partis au Sénégal, seraient-elles de mise ces temps-ci ?
L’on ne serait pas loin de penser par l’affirmative, au vu des frémissements notés çà et là chez des formations et mouvements politiques longtemps aux abonnés absents de la scène mais qui tendent aujourd’hui à se déconfiner de plus en plus.
A l’instar du Parti démocratique sénégalais (Pds), seule formation politique à détenir un groupe parlementaire en dehors de celui de la majorité. Dans un communiqué en date de vendredi dernier, le Pape du Sopi relève en effet : « J’ai décidé de procéder à une levée partielle de la suspension des activités du parti à partir du lundi 21 septembre 2020. J’annonce la reprise des opérations de placement et de renouvellement des Structures que j’avais suspendues antérieurement par un communiqué en date du 05 mars 2020 du secrétaire général national et des activités dans toutes les sections et fédérations du parti ».
Me Wade ne manque toutefois pas de noter : «(...) les motifs liés à l’épidémie du Coronavirus pour lesquels j’avais suspendu les activités politiques du parti restent de rigueur et, en conséquence, je demande aux militants, aux mouvements de soutien et aux sympathisants de respecter strictement, dans leurs activités, les mesures barrières recommandées par les autorités en charge de la santé ». Parallèlement, le Pds qui n’avait pas participé à la dernière présidentielle en raison de l’élimination par le Conseil constitutionnel de son candidat, Karim Wade, jugé non éligible suite à ses déboires avec Dame justice, voyait ses cadres en conférence de presse s’attaquer ouvertement à la gestion des inondations par le régime de Macky Sall. Non sans exiger le retour au Sénégal, sans condition, de leur ancien candidat.
Dans la foulée, les cadres libéraux réfutaient toute fixation de leur parti sur le…statut du chef de l’opposition qui fait aujourd’hui débat, avec une sorte de sournoise volonté de division entretenue par le pouvoir en place entre le parti libéral d’Abdoulaye Wade (maître de l’opposition parlementaire) et Idrissa Seck de Rewmi (arrivé deuxième à la présidentielle de février 2019). Une preuve, si besoin en est, d’arguer que le Pds sort petit à petit de son cloisonnement et réinvestit le terrain politique, même si ce n’est pas encore au pas de charge.
Par la même occasion, le parti libéral de Me Wade semble parti pour contrecarrer la mainmise d’Ousmane Sonko de Pastef/Les Patriotes et des membres du Congrès de la Renaissance Démocratique (Abdoul Mbaye, Mamadou Lamine Diallo et Thierno Alassane Sall), qui sont depuis la réélection de Macky Sall, en février 2019, les seuls acteurs à incarner une opposition radicale au régime en place au point de boycotterl’appel aux concertations politiques menées pendant des mois autour du processus électoral. Et cela, d’autant que les leaders de la coalition «Idy 2019», toutes tendances confondues, de Pape Diop à Malick Gakou, semblent avoir perdu leurs repères après la déroute de la présidentielle et la victoire au premier tour du président sortant, Macky Sall. Quant au patron de la coalition en question, en l’occurrence Idrissa Seck, arrivé deuxième en termes de suffrages valablement exprimés à la présidentielle, il préférait s’emmurer dans sa stratégie du « silence bavard», poussant les spécialistes de la communication politique à chercher des pendants dans l’histoire politique contemporaine. Et les contempteurs à présager un «deal» autour de la formation d’un futur gouvernement élargi.
QUAND LES INONDATIONS REVEILLENT L’OPPOSITION!
Résultat des courses: Macky Sall déroulait librement son agenda politique, aidé en cela par le nouveau coronavirus qui avait fini de créer un relatif consensus autour de sa personne. Un consensus toutefois émietté par les pseudo-scandales autour de l’attribution des marchés des vivres et de transport des denrées ayant accompagné le fonds «Force Covid-19 ».
Les inondations consécutives aux fortes précipitations du 05 septembre ont, elles, contribué à remettre en selle l’opposition qui ne manquait pas de tirer à boulets rouges sur le Programme décennal de lutte contre les inondations, fort de… 767 milliards, vraisemblablement perdus dans les égouts, selon certains esprits.
Quoi qu’il en soit, force est de reconnaître que l’opposition radicale au président Macky Sall semble en train de sortir de sa léthargie, suite au balisage du terrain par Ousmane Sonko et cie. Même si certains de ses leaders sentent encore l’épée de Damoclès brandi par la Justice au-dessus de leur tête. A l’image de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, libéré par grâce présidentielle et dont l’éligibilité électorale est en suspens, mais qui ne manque pas de remobiliser ses troupes, par intermittences, grâce à des audiences tenues tous les jeudis, ou selon par des visites de courtoisie à des chefs religieux, avec en toile de fond la reprise de l’initiative politique. Ce que ses militants exigent d’ailleurs avec force
LE CALVAIRE DES DEMANDEURS DE PERMIS DE CONDUIRE
Un peu plus de deux ans après le lancement officiel des permis de conduire biométriques numérisés, les demandeurs ne sont pas encore au bout de leur peine
Un peu plus de deux ans après le lancement officiel des permis de conduire biométriques numérisés par le chef de l’Etat Macky Sall, le 3 août 2018, avec une phase pilote au Camp Lat-Dior suivi de l’ouverture du site d’enrôlement de masse du Cices, le 3 septembre 2018, le demandeurs ne sont pas encore au bout de leur peine. Un tour au centre de dépôt de ce document de transport «Capp Karangë» du Cices permet de mesurer le calvaire enduré par les demandeurs de nouveau permis sur place.
Il est 13 heures 15 minutes au niveau du site «Capp Karangë» de dépôt des permis de conduire biométriques numérisés situé au Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices). Le site est presque vide ; c’est l’heure de la pause ! Les quelques demandeurs trouvés sur place attendent la fin de la pause pour pouvoir déposer leurs dossiers pour l’obtention du nouveau titre de transport. Dans tous leurs états, à cause des lenteurs dans la procédure pour le dépôt de dossiers pour l’obtention du permis biométrique numérisé, alors qu’il n’y a pas d’affluence mais aussi des erreurs répétitives sur les mêmes documents, ils racontent le calvaire enduré pour le dépôt de dossiers.
Approché, Mame Cheikh Ibrahima Niang, un des demandeurs de ce nouveau permis, se dit fatigué de faire des va-etvient pour le dépôt des dossiers et le retrait du permis. «Ils doivent revoir leur façon de travailler parce que même avec tous les dossiers en mains tu perds beaucoup de temps ici», affirme-t-il. «J’ai faits ici plus de deux (2) heures pour l’enrôlement, alors que je n’ai pas trouvé dix personnes sur place», renseigne-t-il. «J’ai déposé mon permis depuis le mois de décembre et jusqu’à présent je ne parviens pas à l’avoir», s’indigne M. Niang. D’après lui, c’est la quatrième fois qu’il vient pour rectifier le permis parce qu’ils ont commis une erreur sur le numéro. «Et, chaque fois, j’amène les mêmes papiers et je refais la même procédure, mais ils commettent toujours des erreurs», a-til déploré. Et de poursuivre : «depuis la reprise, il n’y a pas d’affluence ; donc ils ne devraient pas y avoir ces erreurs récurrentes dans mon permis. Ils doivent revoir leur manière de travailler parce qu’on ne peut pas faire une erreur sur un permis plus de deux fois et les demandeurs n’ont pas que ça à faire dans la vie».
Quant à O.B, un autre demandeur, il déplore le manque d’informations exhaustives sur le site de Capp Karangë. «Je suis venu ici ce matin muni d’un timbre électronique que j’ai acheté à dix mille (10.000) franc CFA au service des impôts et domaines. A ma grande surprise, on me dit qu’ils ne prennent que les anciens timbres. Je retourne au service des impôts et domaines pour l’échanger, le vendeur me dit que c’est déjà enregistré et qu’ils ne peuvent pas me rembourser. La seule chose qu’ils peuvent faire, c’est de leur donner un numéro pour qu’ils les appellent», fait savoir M.B. A son avis, l’information selon laquelle seule les anciens timbres sont utilisés ne se trouve pas site le site ; «car j’ai consulté le site pour savoir les pièces à fournir, avant d’acheter le timbre. Donc, je viens de dépenser vingt mille (20.000) franc CFA pour pouvoir renouveler mon permis», regrette-til.
Des fois, souligne des demandeurs, «quand vous venez aux nouvelles, après dépôt, on vous dit que votre permis de conduire en encore en cours de traitement et personne ne vous appelle et vous ne recevez aucun mail ou message là-dessus. Alors qu’il se trouve qu’il est déjà prêt, depuis des mois parfois». Autant d’impairs qui découragent plus d’un. Quant aux agents préposés au service des permis de conduire biométriques numérisés de Capp Karangë sur place, ils n’ont pas voulu donner suite à notre sollicitation par rapport aux griefs relevés par les demandeurs qui ont exposé leurs déboires. Ils nous renvoient à la Direction des transports. Pis, la sécurité s’est même permis d’outrepasser son rôle en voulant empêcher à ces demandeurs de ce titre de transport, fatigués des attentes et longues procédures, de parler à un média.
par Dame Babou
DONALD TRUMP A-T-IL TOUJOURS DES CHANCES DE GAGNER ?
Si on s’en tenait uniquement aux résultats des sondages effectués depuis plus de six mois, la question ne se serait pas posée
Si on s’en tenait uniquement aux résultats des sondages effectués depuis plus de six mois, la question ne se serait pas posée. Toutes les conclusions des enquêtes d’opinion donnent quasiment Joe Biden vainqueur, avec des taux variant entre 7 à 10% d’avance sur l’actuel président. Toutefois, vu que le système d’élection du président des Etats-Unis est plutôt censitaire, une avance dans les sondages au plan national ne garantit pas nécessairement une victoire au soir du 3 novembre 2020, jour du scrutin.
Rapporté à la position des candidats Donald Trump et Hillary Clinton, en 2016, à la mi-septembre, Biden est mieux positionné que ne l’était Hillary Clinton qui, en moyenne, devançait le candidat Trump de 4 à 6% sur l’ensemble du pays. Bien qu’elle avait clairement gagné le suffrage universel, elle avait pourtant perdu le scrutin des délégués électoraux. Or, c’est là que se loge la victoire, la mesure qui compte. Le système censitaire donne en effet à chacun des Etats de l’Union un nombre précis de délégués au collège électoral, au prorata de son poids démographique. Tout candidat qui obtient la majorité simple des votants dans un Etat rafle tous les délégués à ce collège. C’est cela qui explique que bien que l’ancienne Première Dame ait été largement en tête des votes nationaux ce soit Donald Trump qui a été élu avec une majorité confortable des délégués électoraux.
C’est la particularité de ce système qui amène les observateurs avertis à s’intéresser plus aux résultats Etat par Etat. Il est crucial au vu des résultats de faire des analyses pointues de ce qui se passe dans ces Etats appelés « Champs de batailles » (Battleground States). On en compte dix : L’Arizona, la Caroline du Nord, la Floride, le Maine, le Michigan, le Minnesota, le Nevada, le New Hampshire, la Pennsylvanie et le Wisconsin. Dans la majorité de ces « champs de batailles », Jo Biden, le candidat démocrate est fortement en pôle-position.
Dans au moins six d’entre-eux, il est en tête, voire largement devant. Dans les quatre autres, le Démocrate est soit en tête ou tout au moins au coude-à-coude avec l’actuel occupant de la Maison blanche, candidat à un deuxième mandat. Dans les autres Etats, en dehors des 10 indiqués plus haut, le vainqueur est connu avant même le début de la campagne. Ce qui explique que cette campagne électorale soit très peu visible dans les zones où les jeux sont déjà faits.
Partant de cette situation, les pronostiqueurs donnent Biden potentiellement élu. Nat Silver, le patron du site Internet www.fivethirtyeight.com, le plus crédible de ces spécialistes des projections électorales pour les trois dernières présidentielles, conclut qu’en l’état actuel de ses simulations, l’ancien vice-président de Barack Obama a 76 chances sur 100 de l’emporter, alors que son adversaire républicain traine derrière avec 24 chances sur 100 de rempiler.
Malgré cette position favorable de leur candidat, les Démocrates restent très concentrés. Ils ont tous en tête le souvenir amer de l’élection de 2016, quand presque tous les observateurs prédisaient, sans réserve, une victoire de Hillary Clinton devant Donald Trump. Grande a été leur surprise au soir du scrutin quand, tard dans la nuit, les télévisions ont annoncé la victoire du candidat républicain. Cependant, au-delà des sondages favorables à Joe Biden, les thèmes qui dominent les débats mettent sérieusement Trump surla défensive. Depuis l’apparition de la pandémie de la Covid 19, une opinion est largement partagée selon laquelle, la gestion de la pandémie par Trump est un échec total, sinon une catastrophe. Les partisans de Biden ont réussi à en faire le sujet principal qui pourrait faire basculer le résultat final de cette compétition.
C’est l’une des raisons majeures pour lesquelles les Républicains ont ardemment cherché à faire revenir les questions raciales et la Loi et L’ordre (Law & Order) que le chef de la Maison blanche utilise (en mots codés) pour mobiliser les membres de l’extrême droite qui lui sont fidèles. Ce discours lui sert également à inquiéter les classes moyennes. Depuis l’Administration Nixon dans les années 70, les Républicains ont toujours utilisé les sujets qui divisent. Manière de dire aux Blancs des zones rurales que « leur Amérique » est menacée par les Démocrates qui sont présentés comme les représentants de l’extrême gauche dangereuse.
Apparemment, le discours ne semble pas prendre, selon les résultats des enquêtes d’opinion. Donald Trump essaie aussi de faire de l’économie son cheval de bataille. Il est vrai que dans ce domaine les Américains avaient fini d’accepter que l’occupant du Bureau ovale était meilleur gestionnaire que le candidat démocrate. Et la pandémie est venue créer une crise économique sans précédent. Depuis le mois de mars, le taux de chômage varie entre 7 à 10% ? Il est à son niveau le plus élevé depuis 2008.
COUR SUPREME
C’est ce tableau qui constituait la trame de cette compétition électorale pour le scrutin du 3 novembre prochain. Il est subitement altéré depuis la mort d’une juge de la Cour Suprême fédérale Ruth Bader Ginsburg, survenue vendredi dernier. Le remplacement de cette juriste, adulée par la grande majorité des femmes américaines, est d’une grande importance pour les deux camps en compétition. Cette cour composée de neuf membres inamovibles et à vie, détermine l’avenir de toutes les questions cruciales de la vie aux Etats-Unis d’Amérique. Une décision de la majorité de ces neuf juges n’est susceptible d’aucun recours. C’est le président américain qui désigne les juges fédéraux et le Sénat valide les nominations.
La bataille est déclenchée avec une intensité presque violente. Si le candidat républicain qui est encore aux affaires arrive à faire passer un nouveau juge, la composition idéologique de cette institution sera profondément modifiée pour les 50 prochaines années. Le Sénat, comme la Maison Blanche, sont aux mains des Républicains. Donc techniquement, le leader des Républicains aura la possibilité de choisir et de faire valider son choix par le Sénat afin d’éviter que Biden soit le vainqueur de l’élection, qui décide du profil idéologique du nouveau juge. D’autant plus que Mitch McConnell, le patron des Républicains à la chambre haute, a déjà déclaré que si le Président lui envoie un candidat il ferrait voter cette chambre pour faire occuper cette position du neuvième juge de la cour. Mais ce qui rend la tâche difficile pour Trump et ses partisans est un précédent très récent.
En 2016, à 10 mois de l’élection qui opposait Donald Trump à Hillary Clinton, Mitch McConnell avait dénié le droit à Barack Obama de nommer un nouveau juge arguant que les Américains étaient sur le point d’élire un nouveau président. Obama devait donc laisser au futur élu la possibilité de nommer un nouveau juge. La position du chef du Sénat est encore plus compliquée par le fait que certains membres de son camp qui sont dans des compétions locales très difficiles déclarent qu’ils ne sont pas prêts à voter pour un nouveau juge, avant l’installation du vainqueur de l’élection à venir.
Ces Sénateurs qui résistent à l’appel de Mc Connell sont au moins au nombre de quatre et la majorité républicaine dans la chambre est simplement de 52 contre 48 Démocrates. Avec une défection de quatre membres de cette majorité, il sera impossible de réaliser les vœux de la droite de créer une majorité idéologiquement de tendance conservatrice.. L’autre étape critique qui pourrait chambouler les prévisions électorales est la série de trois débats qui opposeront Trump à Biden et dont le premierface à face est prévu le 29 septembre prochain.
MAKHTAR CISSE SUR LE PROGRAMME DES 50 000 LAMPADAIRES SOLAIRES
«Le programme contribue à l’allègement des factures de l’état et des collectivités territoriales»
Le ministre du Pétrole et des Energies, Mouhamadou Makhtar Cissé et son collègue des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des territoires, Oumar Guèye ont tenu hier une rencontre, dans le cadre du programme des 50 000 lampadaires dont l’objectif est d’améliorer l’éclairage public dans les quartiers. Pour Makhtar Cissé, ce programme contribuera à l’allègement des factures de l’Etat et des Collectivités territoriales.
Selon le ministre du Pétrole et des Energies, Mouhamadou Makhtar Cissé, les économies d’énergie qui découleront des programmes de maîtrise de l’énergie et des 50 000 lampadaires solaires du réseau d’éclairage public au Sénégal présentent des enjeux financiers importants. En effet, il estime que ces programmes contribuent à l’allègement des factures d’électricité de l’État et des Collectivités territoriales.
Le ministre s’exprimait ainsi hier, lors d’une rencontre avec son collègue des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des territoires, Oumar Guèye, consacrée à l’amélioration de l’éclairage public des quartiers et des places publiques, dans le cadre notamment du programme des 50 000 lampadaires solaires.
D’autant que, rappelle Mouhamadou Makhtar Cissé, l´énergie est un levier clé de la croissance économique et un facteur déterminant de développement et de compétitivité pour le pays, les entreprises ainsi que les industries. « C’est également un moyen de lutter contre la pauvreté et la précarité sociale, l’insécurité, mais aussi d’améliorer le cadre de vie de nos populations », ajoute le ministre du Pétrole et des Energies qui estime en effet que le renforcement de son accessibilité et de sa disponibilité au niveau national pourrait être, selon lui, accéléré avec le développement de l’efficacité énergétique, la promotion de l’utilisation rationnelle de l’énergie ainsi que la diversification énergétique avec les énergies renouvelables telles que le solaire.
Le ministre renseigne en outre qu’un programme d’envergure nationale est en cours de structuration sur le parc déjà existant d’éclairage public avec des technologies et solutions de maîtrise énergétique que l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (AEME) compte déployer.
Abondant dans le même sens, le ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des territoires se félicite de l’initiative. Il a invité en effet les maires et présidents de conseils départementaux à se lancer définitivement dans l’éclairage solaire en abandonnant l’éclairage conventionnel qui, pour lui, consomme énormément d’énergie. D’autant que, indique-t-il, le solaire est une piste à explorer compte tenu des gains économiques qu’il permet de réaliser.
Raison de plus, souligne le ministre des Collectivités territoriales, les élus locaux, qui ont en charge l’éclairage public, doivent davantage miser sur le solaire pour tous leurs projets d’éclairage public dans les quartiers et les places publiques. « L’éclairage public est une compétence qui revenait aux collectivités locales. Mais compte tenu des questions de sécurité des personnes et des biens qui en découlent, l’Etat se substitue à elles », laisse entendre le ministre Omar Guèye. Ce dernier rappelle en outre que les transferts de compétence constituent une responsabilisation accrue des élus locaux. Et à l’en croire, ils ont permis une territorialisation des politiques publiques. « C’est pourquoi les maires et présidents départementaux doivent se l’approprier », invite-t-il.
A noter que cette rencontre conjointe est organisée suite à une directive présidentielle, lors du conseil des ministres du 12 août 2020. Lors de cette rencontre, instruction avait été donnée aux deux ministères de travailler en synergie avec les élus locaux pour une amélioration de l’éclairage public sur toute l’étendue du territoire national.
LES IMMEUBLES DES LIONNES FONT PEUR AUX RIVERAINS
Des marteaux, des ouvriers au sommet des immeubles, c’est la triste scène qu’offre la démolition des immeubles des HLM Hann Mariste.
Des marteaux, des ouvriers au sommet des immeubles, c’est la triste scène qu’offre la démolition des immeubles des HLM Hann Mariste.
Communément appelés Immeubles des Lionnes, les immeubles des Hlm Hann Mariste sont en train d’être démolis. Si un accord a été trouvé entre la direction de la Sn HLM et les propriétaires des appartements, force est de reconnaître que la façon dont les travaux sont conduits laisse les résidents perplexes. En effet, alors qu’on attendait des machines dédiées à la démolition, en lieu et place, ce sont des ouvriers qui sont sur place. Le décor frise le ridicule. Avec de gros marteaux, ils se relaient sur le toit des immeubles. Des coups forts sont donnés au plafond sans respect des normes de sécurité. Une scène qui ne manque pas d’attirer l’attention des passants et riverains. «Ce n’est pas normal. Il devrait y avoir au moins une ceinture de sécurité puisque les morceaux de pierre viennent de partout », se désole un passant surpris par une motte de pierres.
BUSINESS PARALLELES
Du côté de l’immeuble G situé non loin du terrain de Basket, c’est un petit fil rouge qui délimite l’espace. Mais il est tellement mal installé que les voitures qui passent dans cet axe très fréquenté n’hésitent pas à l’emprunter. « J’ai failli me faire briser le pare-brise. Je ne savais pas que les gens étaient en train de démolir. C’est de justesse que j’ai échappé au pire », dit cette dame au volant d’une Hyundai. Sur place, même si des agents de sécurité sont préposés autour des immeubles, tout est anarchique. Pendant que des ouvriers s’affairent à démolir, des ramasseurs de ferraille défient les lois de la sécurité. Ils n’hésitent pas à pénétrer dans des zones où les démolisseurs sont en pleine action. « C’est un gros business qui est là. Les agents de sécurité sont au cœur d’un business qui ne pas son nom. En effet, les ferrailleurs ne sont pas tous autorisés à entrer dans les chantiers, mais avec la complicité de certains agents, ils peuvent entrer. En échange, ils leur donnent une certaine somme », révèle cet habitant du quartier. Mais le business ne se limite pas à la ferraille.
En effet, si certains ont pris la peine de démonter fenêtres, portes, climatiseurs..., d’autres ont amené juste l’essentiel, laissant sur place cadres de portes, étagères. Mais ici rien ne se perd. En effet, le décor en dit long devant la plupart des immeubles. « Je suis vendeur de carreaux au Parc de Lambaye. J’ai embauché deux jeunes qui sont chargés de décapiter les carreaux. Je les range par sac. La plupart d’entre eux sont restés entiers, ça se vend facilement », explique ce vieux, regard attentif sur ses employés du jour.
Selon lui, c’est en collaboration avec un des responsables de la sécurité qu’il a décroché ce marché qu’il dit très rentable, même s’il refuse d’avancer des chiffres. Non loin de là, des fenêtres, cadres de portes tout en aluminium sont superposés. Téléphone à l’oreille, cet homme de taille élancée attend l’arrivée d’une L200 pour transporter ses bagages. « Je suis en chantier à Thiès. J’avais prévu d’attendre quelque temps avant d’attaquer tout ce qui est porte et autres. Mais quand un ami m’a parlé de cette opportunité, je n’ai pas hésité. J’ai pu avoir trois portes en aluminium, avec leurs cadres, des fenêtres, le tout à moins de 250 000 francs cfa », révèle-t-il.
ET D’APRES LUI, ILS SONT NOMBREUX A AVOIR PROFITE DE CE MARCHE BON PRIX
Quoi qu’il en soit, cette approche que beaucoup trouvent très informelle a fini de semer le doute dans l’esprit des propriétaires des immeubles. « On nous avait parlé d’un dépolissement-reconstruction, mais ce qu’on a vu jusqu’ici ne nous rassure pas. S’ils sont incapables de mobiliser des matériels de haut niveau, pensez-vous qu’ils soient en mesure de faire des immeubles comme ils l’ont annoncé ?» s’interroge ce résident.