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12 septembre 2025
DETHIE FALL, UNE VOIX INSOUMISE
Malgré l’entrée de Rewmi dans le gouvernement le député critique vertement la politique agricole du régime de Macky Sall. A l’en croire, c’est une vision qui doit quitter Diamniadio pour aller dans le fleuve Sénégal
Ceux qui s’attendaient à ce que le député Dethié Fall change de tempo après le ralliement de son leader Idrissa Seck dans le camp présidentiel peuvent déchanter. Malgré l’entrée de Rewmi dans le gouvernement de Macky Sall, il a critiqué vertement hier la politique agricole du régime de Macky Sall. A l’en croire, c’est une vision qui doit quitter Diamniadio pour aller dans le fleuve Sénégal.
L’hémicycle a retenu son souffle hier à l’annonce du passage du député Dethié Fall. Muet depuis le coup de tonnerre provoqué par sa formation, Rewmi, dans le landerneau politique pour avoir rejoint la mouvance présidentielle, Déthié Fall est sorti de sa réserve hier lors du vote du budget du ministère de l’Agriculture. Alors que son leader Idrissa Seck assimiles ses relations avec le Président Macky Sall à du ‘’Mbourou Ak Sow ‘’(très huilées), le député rewmiste s’est montré caustique. Conservant sa verve, il est resté dans la ligne dure de l’opposition.
Analysant la politique agricole du gouvernement devant Pr Moussa Baldé venu défendre le vote du budget de son ministère, Déthié Fall a soutenu : «La vision de Macky Sall doit quitter désormais Diamniadio pour rejoindre la vallée du fleuve Sénégal, les terres de l’Anambé où il y a des hectares qui peuvent être utilisés». Dans ces parties du Sénégal au cours de ces dix dernières années, indique-t-il, les factures céréalières sont comprises entre 200 et 300 milliards Fcfa concernant les importations. «Si vous traduisez cela en chiffre d’affaires, on peut réserver les 30 à 40% comme masse salariale, ce qui équivaut à 90 milliards. Si on prend un jeune, on lui alloue 3 millions Fcfa de salaire annuel, l’équivalent de 250.000 FCFA mensuel, on aurait, aujourd’hui, sorti 30.000 Sénégalais du chômage», clame le député de la formation orange.
Très virulent à l’encontre du régime, il estime que des devises sont en train d’être sorties du pays. «Pourtant, on a la possibilité de les utiliser à l’intérieur du pays pour régler le problème du chômage et de la souveraineté alimentaire», affirme le parlementaire avant de se demander : «Comment peut-on comprendre, après 60 ans d’indépendance, que 60% de nos compatriotes restent encore au niveau 1 du classement des besoins de Maslow. Ils ont aujourd’hui des préoccupations de ventre. On est dans une courbe qui maintient la pauvreté. Et les données de la Banque Mondiale peuvent l’attester».
Pendant ce temps, se désole Dethié Fall, le régime de Macky Sall est encore là à gérer des intrants, des distributions de terres entre riches et gouvernants. «Les paysans qui sont au Sénégal ont besoin d’intrants, mais ne les voient pas», s’indigne le député rewmiste qui, manifestement, veut garder sa liberté de ton à l’Assemblée nationale. N’en déplaise aux deux «nouveaux amis».
LE NOMBRE D’INFECTIONS MONTE EN FLÈCHE
Le ministère de la Santé a annoncé samedi 46 nouveaux cas de Covid-19 provenant de 1.050 tests effectués au cours des dernières vingt-quatre heures, avec un taux de positivité de 4,38%.
Dakar, 28 nov (APS) – Le ministère de la Santé a annoncé samedi 46 nouveaux cas de Covid-19 provenant de 1.050 tests effectués au cours des dernières vingt-quatre heures, avec un taux de positivité de 4,38%.
Ce taux avait rarement été atteint depuis plusieurs semaines au Sénégal, où la pandémie de Covid-19 est montée en flèche durant ces derniers jours.
Il y a eu 31 cas causés par la transmission communautaire et 15 cas contacts suivis par les services sanitaires, selon le dernier bulletin quotidien du ministère de la Santé.
Presque toutes les nouvelles contaminations ont été recensées dans la région de Dakar. Trois cas ont été diagnostiqués dans la région de Fatick et un autre à Mbour (région de Thiès).
Aucun cas de Covid-19 importé n’a été signalé, aucun nouveau décès non plus, selon le dernier bulletin.
Treize patients hospitalisés ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, six autres se trouvant dans un état grave sont pris en charge dans les services de réanimation des hôpitaux.
Cent douze malades sont actuellement sous traitement.
Le bulletin fait état de 16.027 cas de Covid-19 recensés au Sénégal depuis le 2 mars, de 15.582 patients guéris et de 332 décès causés par la maladie à coronavirus.
LA CORDONNERIE LOCALE EN QUÊTE D’UN NOUVEAU SOUFFLE
Si le savoir-faire des artisans de Ngaay est connu de tous, il peine toujours à profiter aux acteurs. Entre un problème d’écoulement, des outils de travail encore archaïques, le mal est profond. A ces maux s’ajoute une concurrence chinoise et turque
Si le savoir-faire des artisans de Ngaay est connu de tous, il n’en demeure pas moins qu’il peine toujours à profiter aux acteurs. Entre un problème d’écoulement, des outils de travail encore archaïques, le mal est profond. A ces maux s’ajoute une concurrence chinoise et turque, avant que les impacts de la Covid ne viennent compliquer davantage une situation déjà complexe.
En cette matinée de mercredi, le soleil darde ses rayons sur Ngaay. De part et d’autre de la route, les cantines sont installées. Les artisans rivalisent de créativité. Entre babouches, sandales en cuir, ceinture, mocassins, l’offre est très diversifiée. Selon les chiffres officiels de la municipalité, Ngaay compte 250 fabriques qui, en moyenne, font chacune 10 paires de chaussures par jour pour une valeur de près de 2 milliards de francs CFA par an. Un chiffre qui devrait s’effriter de plus en plus malheureusement.
Selon Mady, de la cordonnerie Cawen, il y a non seulement un sérieux problème de disponibilité du cuir, mais les produits ne s’écoulent plus comme avant. «Le plus paradoxal, c’est que ceux qui vendent le cuir le prennent au Sénégal.Ils l’amènent chez eux, le transforment et reviennent nous le vendre plus cher. Aujourd’hui, en plus d’être cher, on le trouve difficilement. Ils exportent de plus en plus vers la Turquie ou le Portugal», dénonce-t-il. Non loin de là, la boutique de Sanor. Le décor de son atelier en dit long sur la situation. Allongé sur un canapé, il a les yeux rivés sur son téléphone. Les marchandises soigneusement rangées peinent à trouver preneur. «On peut rester une journée entière sans voir de clients. J’ai été obligé de libérer deux employés. Je ne pouvais plus tenir et je ne suis pas le seul», relève-t-il.
CONCURRENCE CHINOISE ET TURQUE
Si les accords commerciaux entre le Sénégal et la Chine ou la Turquie ont rendu les échanges faciles entre les pays, ils sont en train de porter un sacré coup à l’artisanat local. Pour Kassé, un des responsables des cordonniers de Ngaay, cela s’explique par le manque de volonté de l’Etat de protéger ses fils. «Allez à Dakar, Tilène, Sandaga, vous aurez une idée de ce qui entre dans ce pays comme produits que nous fabriquons déjà beaucoup mieux», regrette-t-il. «On a des événements religieux sur toute l’année, des abattoirs, avec un peu de volonté, on n’aura plus besoin d’importer pour régler nos problèmes. Aujourd’hui, on ne peut pas rivaliser avec ces produits importés. Chez eux, ils sont exonérés. Ici, ils cassent les prix, ce que nous ne pouvons pas faire, eu égard à l’inaccessibilité des matières premières», dénonce-t-il. Quoi qu’il en soit, Ngaay souffre dans ce créneau qui employait, jusqu’à un passé récent, un nombre important de travailleurs.
A LA MEDINA, LES CORDONNIERS COMMENCENT A DESERTER LES ATELIERS
Il est 11 heures passées en cette matinée de jeudi, mais les ateliers de fabriques de chaussures et autres sacs situés à la Médina, le long du stade Iba Mar Diop, sont pour la plupart vides d’occupants. «Les produits chinois ont inondé le marché sénégalais et aujourd’hui, les cordonniers payent les pots cassés. Les revendeurs venaient de beaucoup de pays de la sous-région pour se ravitailler chez nous. Mais les produits chinois ont changé la donne», explique Balla Ndiaye, cordonnier. Ici, seuls 2 postes sont occupés sur 5.Une situation qui se comprend facilement, si l’on sait que beaucoup restent plusieurs jours sans recevoir de commandes.
Las d’attendre, certains ont changé de métier, explique Malick Fall. Certains sont devenus tailleurs, d’autres se sont reconvertis dans le commerce. Selon des informations, beaucoup de jeunes cordonniers sont partis s’installer au Mali. D’après Malick Fall, certains exportateurs de chaussures ont recruté de jeunes cordonniers qu’ils ont amenés au Mali pour qu’ils fassent le travail sur place. «Ils gagnent beaucoup plus que ce qu’ils avaient ici. Parce que la cordonnerie n’est pas très développée etils sont en train de protéger leur artisanat», estime Fall. Pour la plupart des artisans rencontrés sur les différents sites, il n’y a pas mille solutions : il faut encourager le consommer local. Et d’après eux, «c’est à l’Etat de donner le ton».
MINISTERE DEDIE, L’ESPOIR RENAIT
C’est l’une des décisions fortes du dernier remaniement du gouvernement du Sénégal. Le pays dispose désormais d’un ministère à part entièrement dédié à l’artisanat.Un espoir pour les acteurs. « Depuis qu’on nous promet la relance du secteur, on attend. Aujourd’hui, les gens souffrent. Les quelques rares qui se débrouillaient pour exporter dans la sous-région ont pendant longtemps été freinés par la Covid. Les recettes ont baissé. Des gens ont tout simplement changé de métier. Aujourd’hui, si on nous donne un ministère plein, nous osons espérer que le secteur décolle à nouveau», déclare Assane, spécialisé dans la fabrique de ceintures. Quoi qu’il en soit, avant ce nouveau ministère, les acteurs s’étaient réunis il y a moins de deux mois à Saly pour décliner une feuille de route pour la relance.
A l’époque ministre de tutelle, Dame Diop donnait les grands axes de cette relance. «Le secteur souffre de sites aménagés où les acteurs peuvent travailler convenablement, mais également, d’un manque de financement ou encore, d’un manque de formation adéquate de mise à niveau des artisans ainsi que des équipements des ateliers artisanaux, entre autres. Nous voulons aujourd’hui, un nouveau type d’artisan qui comprend que l’artisanat est un secteur économique très fort, créateur de richesses mais aussi, créateur d’emplois», avait-il esquissé.
AMINATA TALL COACHE IDY
Une «Aminata» peut en remplacer une autre ! L’ancienne mairesse de Diourbel et ex-présidente du CESE est venue à la rescousse d’Idrissa Seck qui a failli rater son entrée dans l’institution
L’ancienne mairesse de Diourbel s’était fait remarquer lors de l’installation d’Idrissa Seck à la tête du Conseil économique social et environnemental (CESE). Une présence qui en dit long sur ses rapports avec le leader de Rewmi qui s’était apparemment empêtré dans les dossiers de l’Institution. Surtout que la passation de service avec Aminata Touré était mouvementée avec des échanges polémiques par presse interposée.
Une «Aminata» peut en remplacer une autre ! L’ancienne mairesse de Diourbel et ex-présidente du CESE est venue à la rescousse d’Idrissa Seck qui a failli rater son entrée dans l’institution. La présence d’Aminata Tall lors de la prise de fonction d’Idrissa Seck n’était pas gratuite. Selon certaines indiscrétions, l’ancien maire de Thiès a recruté son ancienne camarade au Parti Démocratique Sénégalais (Pds) pour guider ses pas dans cette institution qui lui est méconnue. La preuve, Aminata Tall a rehaussé de sa présence l’installation du leader de Rewmi au CESE. Ainsi, elle a tenté de camoufler l’absence de Mimi Touré qui a peu apprécié la manière dont Idrissa Seck s’en est pris lors de la transition, en interdisant avant sa prise de fonction l’accès des locaux du Cese au Directeur Administratif et Financier (Daf) et au Directeur des Ressources Humaines (Drh) qui devraient normalement lui faire le point.
A travers le Secrétaire général de l’institution, des actes de cessation de service leur ont été délivrés puis des notifications pour les démettre de leurs fonctions, renseigne une source. Se plaignant qu’il n’y ait pas eu de passation de service, Idrissa Seck a regretté qu’aucun document n’ait été signé et paraphé par son prédécesseur attestant ce qu’il a trouvé au Cese. Mais pour se défendre, Aminata Touré avait affirmé tout simplement que les procédures ont beaucoup évolué et sont désormais informatisées. Et pour accéder aux dossiers, il faudrait que ceux qui utilisaient ces ordinateurs soient là, qu’ils donnent le mot de passe, que l’on puisse savoir ce qui est dedans. Ces échanges montraient déjà l’impossibilité de collaboration entre Mimi et Idy. Et pour s’imprégner de la gestion du CESE, le leader de Rewmi s’est très vite rabattu sur Aminata Tall qui connaît cette institution comme le bout de ses ongles. Elle a eu à la diriger pendant six ans. D’ailleurs, le tapis rouge lui a été déroulé le 19 novembre dernier lors de l’installation du nouveau président du CESE. Normal puisque Mimi Touré n’aimerait plus voir l’ombre du leader de Rewmi en plus de la polémique née avant l’installation d’Idrissa Seck qui n’arrangeait plus rien.
En mettant en selle Aminata Tall, Idrissa Seck sait que celle-ci, qui fut la première présidente de l’Institution sous sa nouvelle appellation, pourrait lui être d’un grand apport. En plus, Aminata Tall connaît cette Institution mieux que Mimi Touré qui n’a passé que 16 mois à la tête du CESE.
MAL AIMEE A L’APR, ELLE TROUVE EN IDY UN ALLIE DE TAILLE
Par ailleurs, force est de constater qu’Aminata Tall trouve en Idrissa Seck un allié de taille au sein même de la mouvance présidentielle. En effet, elle a eu à dissoudre depuis 2011 son mouvement «Sellal» au sein de l’Alliance Pour la République (APR). Pour autant, elle ne s’épanouit guère dans le parti présidentiel. Puisque les apéristes de souche refusent toujours de lui céder la place. D’ailleurs, les femmes de BBY n’avaient pas caché leur volonté de la voir quitter le CESE, préférant ainsi que Marième Badiane lui succède à ce poste. Entre autres arguments, les femmes de Benno soutenaient qu’Aminata Tall n’avaient plus de base à Diourbel et qu’elle ne pouvait rien apporter au président de la République. Avec le ralliement d’Idrissa Seck à la mouvance présidentielle, elle retrouve un ancien compagnon libéral. A en croire nos sources, elle a eu à travailler par le passé pour rapprocher Macky et Idy. Qu’elle soit cette fois-ci ou non à la base de ces retrouvailles, il demeure évident que cette alliance ne devrait pas lui déplaire. Entre elle et Idy, c’est une histoire qui date de longtemps. Même s’ils ont eu de petites brouilles par moments, il faut relever qu’elle avait tenté sous Wade de réunir celui-ci et Idrissa Seck après leur divorce. Elle avait théorisé à l’époque le retour au bercail des «fils égarés» de Me Wade. Non sans proposer de démarcher l’ancien maire de Thiès pour le faire revenir au Pds.
Son appel était d’ailleurs mal perçu, certains l’accusant même d’être une taupe au service d’Idrissa Seck. Aminata Tall sera alors combattue, vouée aux gémonies et son idée torpillée. Finalement, elle a pris sa revanche sur l’histoire et sur les hommes. Puisque Me Wade avait appelé autour de lui tous les membres de la famille libérale, y compris Idrissa Seck, dans le cadre d’un grand parti présidentiel.
«NOTRE ECONOMIE N’EST PAS EXTRAVERTIE»
Le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération est formel: «Notre économie n’est pas extravertie comme on le décrit».
Le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération est formel: «Notre économie n’est pas extravertie comme on le décrit». Certes, poursuit-il «nous obtenons des financements bilatéraux à travers Exim Bank qui exigent que 40% soit exécuté par leurs entreprises».
Sous ce rapport, «nous n’avons le choix, si nous voulons leurs investissements. Et c’est ce qui se passe souvent, soit on laisse pour ne pas avoir Ila Touba, pas d’autoroute MbourKaolack, pas de route des Niayes… Mais, nous leur exigeons que nos entreprises locales participent en tant que cocontractant et quelque fois en qualité de sous-traitant à la hauteur des entreprises étrangères. C’est ça la réalité», a dit le ministre.
Selon lui: «Dans ce gouvernement on ne fait pas de pilotage à vue», tonne-t-il. Et de persister: «Au ministère de l’Economie, on ne fait pas de pilotage à vue, on fait de la planification. Au ministère des finances et du budget, on exécute pas comme le budget mais sur la base de la planification, sur le cadre macroéconomique».
Refusant d’être qualifié «d’hésitant», Amadou Hott invoque l’industrie pharmaceutique pour convaincre: «Sur l’industrie pharmaceutique, nous avons travaillé avec un cabinet international qui a fait du benchmarking. Et nous nous sommes dits qu’il faut une souveraineté pharmaceutique». Et pour ce faire, fait-t-il savoir: «Il faut investir sur les 18 molécules des médicaments qui sont les plus utilisés au Sénégal avec un objectif d’au moins de 35% de nos besoins exprimés en médicaments soit fabriqué ici au Sénégal d’ici 2030».
Mieux ajoutera-t-il «Nous voyons que l’industrie pharmaceutique est en train de porter ces fruits. Je suis heureux de partager avec vous que la société Parenterus qui a été développée par le Fonsis et des fonds privés exclusivement Sénégalais, implantée à Djindère fabrique 12 millions de flacons de solutés massifs qui a démarré il y a seulement, a déjà vendu 10 mille flacons sur le marché local…», s’est ainsi félicité.
FATOU BENSOUDA S’ATTAQUE AUX «CRIMES HABITUELLEMENT PASSES SOUS SILENCE» ET «IMPUNIS»
Dans une Déclaration à l’occasion de la Journée internationale de l’élimination des violences faites les femmes, célébrée le 25 novembre dernier, elle relève que même si des progrès ont été réalisés dans la lutte contre l’impunité des auteurs de ces crime
Au XXIe siècle, les violences à l’égard des femmes et des enfants entachent notre dignité humaine et nous devons les éradiquer pour de bon, note le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) de la Haye, Fatou Bensouda. Dans une Déclaration à l’occasion de la Journée internationale de l’élimination des violences faites les femmes, célébrée le 25 novembre dernier, elle relève que même si des progrès ont été réalisés dans la lutte contre l’impunité des auteurs de ces crimes, mais ils sont encore bien présents.
À l’occasion de la Journée du 25 novembre, consacrée à l’élimination de la violence à l’égard des femmes, «je m’associe aux appels lancés en faveur d’un monde où il n’y aurait plus de violences à l’égard des femmes et des enfants», a dit Fatou Bensouda, Procureur de la Cour pénale internationale de la Haye, dans une déclaration. Des femmes et des jeunes filles à travers le monde sont encore victimes de crimes innommables, allant des violences sexuelles et à caractère sexiste, du harcèlement et de la traite de leur personne, aux contraintes de se marier dès l’enfance ou de devenir enfants soldats, déplore la Procureur.
Mme Fatou Bensouda reconnait que même si, des progrès ont certes été réalisés dans la lutte contre l’impunité des auteurs de ces crimes, mais ils sont encore bien présents. «Il s’agit de crimes qui sont habituellement passés sous silence et qui restent impunis depuis trop longtemps. Leurs répercussions sur les femmes et les jeunes filles qui en sont victimes sont dévastatrices et entraînent parfois des séquelles irréversibles sur le plan physique et mental. Les souffrances qui en découlent touchent également leurs familles et leurs communautés». Selon la maîtresse des poursuites de la CPI, la commémoration annuelle de cette journée permet à l’ensemble de la communauté internationale de dresser le bilan des progrès accomplis, mais aussi des difficultés et des obstacles qu’il reste à surmonter.
A son avis, le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (la «CPI» ou la «Cour») «constitue un important instrument juridique dans la lutte contre l’impunité des auteurs d’atrocités. Car, à partir de Document de politique générale relatif aux crimes sexuels et à caractère sexistes de mon Bureau, enquêtes et des poursuites ont pu être mené systématiquement sur les crimes sexuels et à caractère sexiste et sur les crimes contre les enfants ou touchant ces derniers. Les accusations que nous avons présentées dans nos dossiers à charge et les succès que nous avons obtenus à l’audience en attestent».
Suffisant pour qu’elle garantisse que son «Bureau continuera à mettre tout en œuvre pour surmonter les obstacles et veiller à ce qu’une certaine forme de justice soit rendue aux victimes de ces crimes. Ensemble, avec l’appui des autorités compétentes à l’échelle nationale, nous pouvons et nous devons mettre fin à l’impunité des auteurs des violences commises contre les femmes et les enfants, chacun de nous dans le cadre de nos mandats respectifs et complémentaires».
Pour Mme Bensouda, «au XXIe siècle, les violences à l’égard des femmes et des enfants entachent encore notre dignité humaine et il faut les éradiquer pour de bon. Le Bureau du Procureur de la CPI mène des examens préliminaires, des enquêtes et des poursuites à propos du crime de génocide, des crimes contre l'humanité, des crimes de guerre et du crime d'agression, en toute impartialité et en toute indépendance», assure-t-elle.
DES ABUS RENFORCES PAR LA COVID-19
La pandémie de la Covid-19 a augmenté les violences à l’encontre des femmes, comme le révèle une étude la Fondation Heinrich Böll et l’Association des juristes sénégalaises (AJS).
La pandémie de la Covid-19 a augmenté les violences à l’encontre des femmes, comme le révèle une étude la Fondation Heinrich Böll et l’Association des juristes sénégalaises (AJS). Les difficultés économiques liées à la pandémie sont à l’origine de beaucoup d’agressions à l’égard de ces dernières. Dans le cadre de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, célébrée le mercredi 25 novembre et des 16 jours d’activisme (du 25 novembre au 10 décembre 2020) contre les violences faites aux femmes, retour, avec statistiques à l’appui, sur des formes et catégories de ces abus à l’égard des femmes pendant et avant la Covid-19 au Sénégal.
«Depuis l’apparition de la pandémie de la Covid-19, les données et les rapports provenant de ceux évoluant en première ligne montre que tous les types de violences contre les femmes et les filles et surtout les violences domestiques sont accrues», signale l’ONU, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, célébrée le mercredi 25 novembre sous le thème sous le thème : «Orangez le monde : Financez, intervenez, prévenez, collectez!». Le Sénégal est concerné par cette hausse. Une étude de la Fondation Heinrich Böll et l’Association des juristes sénégalaises (AJS), l’atteste. «Les femmes victimes des violences recensées au niveau des boutiques de Droit de l’AJS représentent 43,8% avant Covid-19 (janvier à février) contre 56,2% durant la période Covid-19 (avril à mai) passant de 67 à 86 ; soit une augmentation de 12,4%», peut-on lire sur le site de la fondation. Ces violences sont de tous genres : économiques, sexuelles, physiques, psychologiques, conjugales et droits de la famille, signale-t-elle. «En période de pandémie, la demande d’assistance pour motif de violence économique a augmenté. Comparées aux nombres de cas en période avant Covid, les femmes sont deux fois plus victimes de violence économique en période Covid ; soit 64,9 % des cas enregistrés durant ces deux périodes», indique le rapport.
COMMUNICATION, ETAT D’URGENCE ASSORTI DE COUVRE-FEU «FATALS» AU FEMMES DE L’INFORMEL
La majorité des cas de demande d’assistante reçus en cette période de pandémie se retrouvent dans le secteur informel et occupent en majorité des emplois peu payés. Ces femmes ont le plus souvent en charge toute la famille. Cette violence s’explique par les mesures restrictives prises aux premières heures de la pandémie. Le chef de l’Etat, avait pris la décision d’interdire tout rassemblement y compris dans les lieux de commerce, les aéroports fermés et le respect des mesures barrières, devenu une exigence, conformément à l’état d’urgence assorti de couvre-feu. Ces directives ont fortement impacté les femmes qui sont pour la plupart dans le secteur informel. Selon l’Enquête régionale intégrée sur l’emploi et le secteur informel de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) de 2017, les femmes dirigent plus de la moitié des unités de production informelle, soit 51,1%. Elles sont plus occupées dans les «activités d'hébergement et de restauration» (94,4%). Elles se retrouvent en grande partie avec un emploi informel dans les branches «Activités spéciales des ménages» (96,5%), «activités d'hébergement et de restauration» (86,5%) et «Commerce de détail» (71,0%). Aussi, la communication faite au début de la pandémie avait suscité la peur. Beaucoup de ménages avaient renvoyé leurs travailleuses domestiques, sous prétexte que ces dernières, vivant souvent des dans conditions précaires ou utilisant les transports publics, peuvent être porteuses/vecteurs du virus de la Covid-19.
RADIOSCOPIE DES VIOLENCES
Parmi les violences, signalées par le travail de l’AJS, il y’a le défaut d’entretien et 20,3% le refus de donner la dépense quotidienne ou la pension alimentaire. Il s’agit des manquements aux obligations des charges du ménage dus à la réduction des revenus du couple, surtout du chef de ménage. Les données révèlent également une recrudescence de violences physiques et psychologiques de la part de leurs partenaires masculins, comparés à la période avant la Covid-19. Ainsi, il est remarqué en période Covid-19 plus de femmes victimes de violences psychologiques (soit 57,10%) et physiques (soit 58,30%) que pendant la période avant Covid-19 où moins de 43% des femmes sont concernées par les violences psychologiques et 41,7% par des violences physiques. «L’analyse par groupe d’âge, selon le type de violence subie au cours des deux périodes, montre que la violence basée sur le genre touche toutes les catégories d’âge avec une catégorie moins représentative comme les 41 à 50 ans», rapporte le document. Si l’on se fie à cette étude, il est donc établi que la pandémie a augmenté les violences à l’encontre des femmes, certes, mais elle a toujours existé. Agressions, viols, meurtres sont notés fréquemment. D’ailleurs, en 2019, plusieurs cas d’abus contre des femmes ont poussé l’exécutif à proposer à l’Assemblée nationale une loi visant à criminaliser le viol. Elle a été votée pour renforcer la sanction infligée aux auteurs de cet acte.
DES FAITS ET DES CHIFFRES ALARMANTS
A l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, célébrée le mercredi 25 novembre sous le thème sous le thème : «Orangez le monde : Financez, intervenez, prévenez, collectez!» et marquant le coup d’envoi de 16 jours d’activisme contre les violences à l’égard des femmes, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a dévoilé des faits et chiffres alarmants sur les abus dont ces dernières sont victimes. Selon l’ONU, 1 femme sur 3 dans le monde a subi des violences physiques et/ou sexuelles à un moment donné dans sa vie, le plus souvent de la part d’un partenaire intime. Partout dans le monde, le confinement à domicile et l’isolement social résultant de la pandémie de Covid-19, combinés à une insécurité économique généralisée et à la perte des moyens de subsistance, ont engendré de nouveaux risques pour les femmes et les filles en ce qui concerne l’exposition à la violence. A en croire l’ONU, seulement 52% des femmes mariées ou en union prennent librement leurs propres décisions concernant les relations sexuelles, l'utilisation de contraceptifs et les soins de santé. Aussi, 71% de toutes les victimes de la traite des êtres humains dans le monde sont des femmes et des filles, trois quarts d'entre elles sont exploitées sexuellement.
LE GRAND RELACHEMENT
La psychose jadis liée à l’apparition du coronavirus a cédé la place à l’indifférence. Le constat saute à l’œil dans les endroits où nous nous sommes rendus hier, vendredi 27 novembre.
Alors que le Président de la République, Macky Sall redoute une seconde vague de coronavirus, les populations ne semblent plus faire de la pandémie de la Covid-19, une préoccupation. Au contraire ! On assiste à un relâchement total qui étonne plus d’un médecin. Dans les commerces, les restaurants, les transports publics, les espaces publics ou fermés, les usagers font fi des gestes barrières contre la maladie. Bref, la psychose jadis liée à l’apparition du coronavirus a cédé la place à l’indifférence. Le constat saute à l’œil dans les endroits où nous nous sommes rendus hier, vendredi 27 novembre.
Au marché Arafat de Grand-Yoff, c’est la même ambiance que d’habitude. Vendeurs et acheteurs se marchent littéralement dessus et ce, sans le moindre état d’âme quant au respect des gestes barrières contre le coronavirus. Ici, le port de masques est relégué aux calendes grecques. Quant au respect de la distanciation sociale, elle est devenue une vaine prescription, loin des craintes et inquiétudes qui hantent les autorités. «Je ne porte plus de masque. Il n’y a plus de coronavirus au Sénégal. La vie a repris son cours normal. Les mariages, les baptêmes, tout a repris et pourtant, les cas n’ont pas augmenté», martèle avec insouciance une vendeuse de poissons. Tout près d’elle, un vendeur de légumes défend la même idée. Lui aussi a laissé tombé son masque. «Moi, j’ai décrété la fin de la covid-19 depuis longtemps. D’ailleurs, je n’ai jamais vu une personne atteinte de cette maladie», laisse-t-il entendre.
Autre lieu, même constat. Au rond-point de Liberté-6, la promiscuité et la désinvolture en disent long sur le relâchement dans la lutte contre le coronavirus. Les personnes qui portent des masques se comptent sur les doigts d’une main. La distanciation sociale, n’en parlons même pas. Trouvé sur place en face d’un étal de chaussures, Ousmane Sow témoigne : «Je ne porte plus de masque comme avant parce que la tendance de la maladie est baissière maintenant mais quand même, je me lave les mains une fois à la maison et cela avant même l’épidémie». Mieux, il prône l’immunité collective même si cette idée est battue en brèche par le ministre de la Santé et de l’Action Sociale. «Nous, Sénégalais, sommes en contact direct avec la saleté. Je ne pense pas que le coronavirus puisse faire une hécatombe comme en Europe. Nos corps sont blindés. N’est-ce pas (Rires)», soutient le jeune homme. Il poursuit : «je viens de descendre d’un bus mais le port du masque n’est même pas exigé».
Rencontré à Scat Urbam, Sidy Sow ne fait pas partie de ceux qui ne se soucient plus de la maladie. Il constate une indifférence des populations. « Je me souviens, au début, avant d’entrer dans une boulangerie qui se situe dans notre quartier, on nous obligeait à porter un masque sinon tu n’entres pas et l’argent, tu le déposais sur une table. Celui qui le récupérait était différent de celui qui te vend le pain. Mais actuellement, on observe un relâchement inquiétant du respect des mesures barrières. Tout a changé», déplore-t-il, la quarantaine, un cache-nez sur le visage. Dans un restaurant sis dans le même quartier non loin de l’hôtel Soussoum, la vigilance n’est plus de mise. Aucun dispositif de lavage n’est visible sur place. Le port du masque n’est pas non plus exigé. Pis, même les serveurs n’en portent pas.
En effet, depuis l’assouplissement des restrictions dans le cadre de la lutte contre la covid19, le relâchement est devenu flagrant dans le respect des gestes barrières pourtant essentiels pour limiter les risques de propagation de l’épidémie. Les habitudes ont changé même si ce n’est pas valable pour tout le monde. Et pourtant, jusqu’à un passé récent à travers la campagne de communication du ministère de la Santé et du gouvernement sur la maladie, certains nettoyaient méticuleusement tout ce qui entrait chez eux au gel hydro alcoolique, d’autres encore avaient décidé de ne plus sortir sans masque ou de ne plus aller au restaurant ou au marché, de ne plus prendre les transports en commun pour ne pas risquer de s’exposer à la covid-19. Mais voilà, cette prévention a fait long feu. Pourtant, même si les populations sont rassurées par la baisse du nombre de contamination durant ces dernières semaines, cela ne veut aucunement dire que le risque de la survenue d’une seconde vague de l’épidémie est écarté pour baisser la garde. D’où, tout le sens de l’appel lancé par le Président de la République, Macky Sall.
«ENORMEMENT DE FAIBLESSES RELATIVES A L’EMISSION, AU CANAL ET AUX DESTINATAIRES FINAUX DE LA COMMUNICATION GOUVERNEMENTALE»
La décision du gouvernement de faire face à la presse tous les quinze jours, avec une première édition marquée par la présence de pas moins de 9 ministres, intrigue l’enseignant à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis, Fernand Nino Mendy
La décision du gouvernement de faire face à la presse tous les quinze jours, avec une première édition marquée par la présence de pas moins de 9 ministres, intrigue plus d’un. Un format de communication gouvernementale assez nouveau et particulier dont même les spécialistes en communication ne parviennent pas à comprendre les raisons. C’est du moins le cas de l’enseignant en communication à l’Université Gaston Berger (Ugb) de SaintLouis, Fernand Nino Mendy. Pour ce communicant, avec cette pléthore de ministres au cours d’une conférence de presse, on remarque énormément de problèmes à l’émission, au canal et aux destinataires finaux de la communication gouvernementale. Il croit fermement que c’est à la personne qui coordonne l’action gouvernementale, en l’occurrence le président de la République, en l’absence du Premier ministre, que doit revenir la charge de coordonner la communication gouvernementale, tout comme son agenda.
Comment appréhendez-vous la communication du gouvernement qui a proposé un format nouveau, notamment des communications par quinzaine de jours, avec beaucoup de ministres ?
La question que vous posez est très intéressante parce qu’elle est profonde. Parce qu’elle impose un rappel d’un certain nombre d’engagements et d’orientations gouvernementales, tel que stipulé par le concept de l’époque : le temps de l’action. Est-ce qu’aujourd’hui, c’est le temps de la parole, ou est-ce que c’est dans le temps de l’action qu’il y a le temps de la parole ? Je le dis, peut être en caricaturant, mais en termes de compréhension, la réalité semble être cette contradiction. Le premier élément d’analyse, c’est quelles sont les principes qui président à la communication de l’Etat ? Il faut dire d’abord qu’on parle d’Etat, donc on parle de sérieux. Parce que l’Etat a deux missions qui, à la limite même, président à la vie de ses citoyens. La richesse d’un pays dépend d’une large part de ce que l’Etat pose comme politique. L’autre aspect, c’est maintenant la communication d’un Etat. La communication est partie intégrante de l’action publique. Parce que nous ne sommes pas dans des royaumes, mais dans des Etats. Donc, la transparence, assurer l’équilibre, dégager des priorités, tout cela c’est pour amener la confiance des citoyens envers le gouvernement. Le grand problème aujourd’hui, quand vous dites aux gens que c’est le temps de l’action, est-ce que c’était un concept dû à un contexte ? En réalité, c’est un concept qui dégage la ligne de gouvernance d’un gouvernement.
Quelles peuvent être les raisons profondes qui ont amené le gouvernement à nous proposer ce format là ?
Dans le communiqué, on nous parle d’une stratégie de communication du gouvernement face à la presse. D’ailleurs, ça c’est un problème parce que le gouvernement ne parle pas à la presse, il parle aux citoyens. La presse n’est qu’un intermédiaire. Donc, il y a énormément de faiblesses relatives à l’émission, au canal et aux destinataires finaux de la communication gouvernementale. Nous doutons, parce que nous ignorons la vraie raison, et que malheureusement l’histoire a montré qu’il y a énormément de questions dans lesquelles le discours du gouvernement a été politique et quand la parole a été donnée aux scientifiques, il y a eu des contradictions. Un message se prépare, c’est quelque chose de délicat. Parce que, ce que nous craignons tous, c’est qu’il y ait un agenda caché sur ce format de communication qui nous a été proposé. Je pense que tous les citoyens intellectuels lucides de ce pays se posent des questions sur les véritables motifs de ce format de communication. Ce qui fait qu’aujourd’hui, est-ce que nous avons assez de confiance au discours de ce gouvernement ?
Quel pourrait être l’impact sur les populations de ce format de plusieurs ministres en une conférence de presse ?
C’est d’ailleurs l’une des erreurs, parce que ne peut pas parler de tout en même temps. Les statistiques au plan mondial montrent qu’un citoyen connecté reçoit plus de 3000 informations par jour. Quand on fait une conférence de presse, il est vrai qu’on parle en Français et en Wolof. Mais, c’est aux élites intellectuelles, économiques, politiques. Parce que ceux qui sont dans la communication pour apporter un changement de comportement, ils doivent sortir des villes et aller vers les campagnes. Pour qu’un message ait un impact, il faut énormément de temps. Ceux qui ne sont pas dans cette élite minoritaire sont considérés comme des citoyens empêchés. Parce que le code du discours, tout comme le canal et le support du discours sont des obstacles. On ne peut pas s’assurer que ce public qui ne fait pas partie de cette élite, perçoive le message et qu’il ait un impact.
Il est vrai qu’il y a eu beaucoup d’acteurs sur des sujets qui se recoupent parfois. Quel est le risque pour ce genre de format ?
En ce qui concerne les risques, c’est d’abord un manquement par rapport à la loi, par rapport au droit des citoyens. Parce que le citoyen, il a droit à l’information sur les politiques publiques. Mais le code, le support et le message qui lui sont transmis ne lui permettent de jouir de son statut de citoyen. Cela veut dire quand vous vous adressez à une partie des citoyens, en ignorant une autre qui est plus importante., c’est une rupture d’égalité des citoyens au niveau de ce format. Ça doit être corrigé. L’autre chose, c’est que nous sommes dans un espace public où en dehors des milliers de messages que les gens reçoivent par jour, il y a ce qu’on appelle le bruit. C’est-à-dire que nous avons des détours, comme les réseaux sociaux, comme la presse, qui ont d’autres priorités qui ne sont pas forcément celles du gouvernement. Ce qui veut dire qu’il y a un bruit qui empêche au message du gouvernement d’être très bien reçu. L’autre chose aussi, c’est pénible de suivre plusieurs personnes comme ça. Les intellectuels qui s’exercent à le faire, c’est une souffrance. L’attention humaine, techniquement, ne dépasse pas 15 minutes. Le reste, c’est des efforts dus à la culture de l’écoute.
Maintenant qu’il n’y a pas une Primature pour coordonner la communication gouvernementale, que faudrait-il pour corriger, afin que le message passe au niveau des cibles?
L’une des choses les plus importantes, c’est que la coordination de l’action gouvernementale doit être le mou de l’ossature d’un gouvernement. De telle sorte que c’est à ce niveau-là que l’agenda de la communication du gouvernement se décide. Il faut que ce soit ceux qui sont en charge de la coordination de l’action gouvernementale. Aujourd’hui, c’est le président de la République et que ce soit lui qui communique. Parce que c’est son format qu’il a choisi lui-même, par cohérence. De manière implicite, il est le Premier ministre en même temps président de la République. C’est à lui de coordonner la communication, de fixer un agenda thématique. L’agenda de la communication d’un gouvernement, ce ne sont même pas les personnes, mais ce sont les thèmes qu’il faut apporter. Il peut dire que cette semaine le ministre de l’Intérieur va parler de tel sujet, et qu’après ce sera le tour à celui de l’Eau, ainsi de suite. La communication gouvernementale ne répond pas de manière immédiate à l’action gouvernementale. Donc, il y a un temps de conception, celui de préparation du message, celui aussi d’opportunité médiatique qu’il faut choisir pour faire passer le message. Ça malheureusement, s’il n’y a pas de coordination, il y aura un problème pour bien comprendre
Dakar, 28 nov (APS) – Les sujets économiques et politiques dominent l’édition du week-end de la presse quotidienne.
‘’Les chiffres de la crise’’, écrivent EnQuête et Libération, comme s’ils s’étaient passés le mot. Les deux journaux se sont intéressés à un rapport que l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) a consacré à l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les emplois et l’industrie au Sénégal.
‘’Le fonctionnement de la quasi-totalité des entreprises industrielles (…) a été impacté par la pandémie de Covid-19 à 95%’’, rapporte le premier, indiquant que 70,3 des parts de marché ont été ‘’paralysées’’. EnQuête fait état d’une baisse des commandes et d’une tension de trésorerie dans les industries.
‘’Au deuxième trimestre de 2020, le nombre d’employés salariés recevant une rémunération de leur employeur, dans le secteur moderne hors administration, est estimé à 304.003, contre 341.347 à la même période de 2019, soit une baisse de 10,9%’’, écrit Libération.
Vox Populi annonce la création, dans le centre du pays, d’un mouvement social qui dénonce le tarif de 250 francs CFA fixé par l’Etat pour le kilogramme d’arachide.
Le but du mouvement est de ‘’faire en sorte que l’injustice soit combattue dans tous les secteurs d’activité où on sent que le plus fort pourra écraser le plus faible’’, lit-on dans le même journal, selon lequel des opérateurs économiques chinois proposent aux paysans 350 francs CFA pour le kilogramme d’arachide, soit 100 francs de plus sur le tarif fixé par l’Etat.
En matière de communication, le président de la République est en train de chercher ‘’la bonne formule’’, selon Sud Quotidien.
Un spécialiste interrogé par le journal estime que ‘’c’est à la personne qui coordonne l’action gouvernementale, en l’occurrence le président de la République, en l’absence du Premier ministre, que doit revenir la charge de coordonner la communication gouvernementale’’.
C’est l’avis de Fernand Nino Mendy, enseignant à l’Université Gaston-Berger de Saint-Louis (nord), à qui Sud Quotdien a demandé ce qu’il pense de la récente conférence de presse donnée conjointement par plusieurs ministres.
Le Quotidien évoque l’alliance scellée entre Macky Sall et Idrissa Seck. ‘’Il faudrait que la vision de Macky Sall quitte Diamniadio’’, déclare Déthié Fall, un député de Rewmi, le parti de M. Seck.
‘’Le président Macky Sall a une vision qui s’arrête à Diamniadio’’, a dit M. Fall, faisant allusion aux nombreuses infrastructures construites par l’Etat dans cette ville située à une trentaine de kilomètres de Dakar.
‘’Déthié Fall met du sable dans le couscous’’, commente Le Quotidien, une allusion au désaccord de l’élu de Rewmi avec la politique infrastructurelle de Macky Sall.
‘’Idy (Idrissa Seck) se fait coacher par Aminata Tall’’, écrit L’As, concernant le nouveau président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), et cette ancienne présidente de la même institution.
Non seulement elle aide M. Seck à piloter le CESE dont il est devenu président depuis novembre, mais aussi ‘’Aminata Tall trouve en Idrissa Seck un allié de taille au sein de la majorité présidentielle’’, où ‘’elle ne s’épanouit guère’’.
L’ex-présidente du CESE, Aminata Touré, ‘’s’éloigne’’ de Macky Sall et ‘’rompt avec les symboles de l’APR’’, le parti du président de la République, selon WalfQuotidien. ‘’Lentement, mais sûrement, Aminata Touré prend ses distances avec l’APR et le président de la République. Elle commence à se séparer des symboles qui le liaient au parti présidentiel’’, écrit le même journal.
Tribune se fait l’écho de ‘’confidences’’ faites par l’ancien ministre Karim Wade à certains de ses proches. ‘’Préparez le terrain’’, aurait dit M. Wade, qui vit en exil au Qatar depuis sa sortie de prison en 2016, à la suite d’une grâce accordée par le chef de l’Etat.
Source A se désole des ‘’chiffres de l’horreur’’, révélant l’existence de ‘’78 écoles privées non autorisées et de 16 établissements clandestins, rien que dans la circonscription des Almadies’’, à Dakar.
L’Observateur annonce le démantèlement d’une ‘’mafia de la cocaïne’’, à Dakar. ‘’Deux narcotrafiquants nigérians établis à Ouest-Foire ont été placés sous mandat de dépôt, vendredi, pour trafic international de cocaïne présumé. Ils convoyaient subtilement la drogue vers la Thaïlande…’’ explique le journal.
Le Soleil consacre un dossier à la cleptomanie, cette ‘’envie irrépressible de commettre un vol’’.
La cleptomanie ‘’expose bien des vies à l’humiliation et sème l’incompréhension dans les communautés qui en ont des lectures différentes’’, explique le journal.