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4 juillet 2025
RAPPEL DE L'AMBASSADEUR DE FRANCE EN CÔTE D'IVOIRE
Selon des informations révélées par Mediapart, Gilles Huberson est sous le coup d'une enquête interne au Quai d'Orsay. Le diplomate serait accusé de violences sexistes et sexuelles par au moins 5 femmes
L'ambassadeur de France à Abidjan a été rappelé à Paris. Gilles Huberson a quitté la Côte d'Ivoire la semaine dernière à quelques semaines de l'élection présidentielle, prévue le 31 octobre prochain. Ce rappel interroge, mais en France on assure qu'il ne s'agit pas d'une question politique, plutôt d’une affaire d’ordre privé.
Ambassadeur de France à Abidjan, Gilles Hubersona quitté la Côte d'Ivoire la semaine dernière, selon une information de la Lettre du Continent. Un départ qui intervient alors que la situation politique est tendue en Côte d'Ivoire à l'approche de la présidentielle du 31 octobre.
Un rappel d’ambassadeur est rarement un événement anodin entre deux pays, surtout lorsque l’on parle de l'ambassadeur français en Côte d'Ivoire. Le rappel peut être une manière de montrer un désaccord avec le pays où le diplomate est posté. Cela peut aussi être une sanction pour ce dernier... Dans le départ de Gilles Huberton, rappelé à Paris, ce n'est semble-t-il, ni l'un ni l'autre.
Ce départ n’est absolument pas lié à des raisons politiques, selon Paris. À l'Élysée on explique que le rappel de Gilles Huberson relève d'une « mesure administrative », selon les informations recueillies par RFI. Il s'agirait d'une question d'ordre privé et qui n'a aucun lien avec un éventuel malentendu entre les présidents Macron et Ouattara.
Selon des informations révélées par Mediapart, Gilles Huberson est sous le coup d'une enquête interne au Quai d'Orsay. Le diplomate serait accusé de violences sexistes et sexuelles par au moins 5 femmes. Au Mali déjà, alors qu'il était ambassadeur entre 2013 et 2016, et en Côte d'Ivoire, où il a été nommé en 2017, Gilles Huberson aurait à plusieurs reprises lancé des remarques sexistes et humiliantes à des collaboratrices allant même parfois jusqu'aux attouchements.
Depuis les émeutes de la faim en 2008, la question de la souveraineté alimentaire fait régulièrement surface, mais de nombreux défis restent à relever pour doper la filière rizicole
Le Monde Afrique |
Salma Niasse Ba |
Publication 19/09/2020
Chargé à bloc, le camion peine à se frayer un chemin. En cette saison des pluies au Sénégal, toute manœuvre est périlleuse et il faudra l’aide de plusieurs manutentionnaires pour franchir les passages les plus difficiles de la piste boueuse. L’embourbement évité de justesse, le camion accède à l’entreprise de transformation de riz Aïssatou Gaye, à Ross Béthio, à 50 km au nord-est de Saint-Louis. Très vite, le personnel est à pied d’œuvre pour décharger les sacs dans l’entrepôt déjà partiellement rempli par la première récolte de l’année, celle de la saion sèche chaude, achevée tardivement fin août.
Si cette livraison laisse croire que la production de riz local est enfin au rendez-vous, les chiffres, eux, traduisent une autre réalité. Malgré plus de 300 000 tonnes de riz paddy (non décortiqué) récoltées dans le nord du Sénégal durant cette première campagne, l’autosuffisance semble encore lointaine. Pour que chacun des 16 millions d’habitants puisse consommer ses 80 kg de riz annuels, le Sénégal n’a pour l’heure pas d’autre choix que d’importer massivement. Ainsi, « sur les 110 000 tonnes de riz redistribuées aux ménages les plus vulnérables au printemps, l’écrasante majorité provenait de l’extérieur », renseigne le directeur du commerce intérieur, Ousmane Mbaye, qui précise que les importations avoisinent les 100 000 tonnes chaque mois.
Cette année, le pays a craint la catastrophe... En effet, alors que les émeutes de la faim de 2008 suscitées par la hausse des cours mondiaux du riz sont encore dans toutes les têtes, un arrêt momentané des exportations asiatiques, au cœur de la crise sanitaire, a fait redouter un manque de cette nourriture de base sur les étals. Ce qui a illico relancé le débat sur la souveraineté alimentaire en ceeb (« riz » en wolof), un sujet présent dans les promesses électorales de Macky Sall en 2012, mais un peu oublié depuis.
Problèmes d’accès au crédit
Même si le ministre de l’agriculture, Moussa Baldé, rappelle au Monde Afrique que le secteur connaît « une croissance dynamique, puisque l’année dernière nous avons produit environ 1 million de tonnes de riz paddy », il reconnaît qu’un coup d’accélérateur a été mis ce printemps et qu’avec la pandémie, le chef de l’Etat lui a demandé « de mettre à jour le programme pour accéder à la souveraineté alimentaire dans les meilleurs délais ».
LANDING MANCADIANG, UN VAILLANT MILITAIRE DE CARRIÈRE PEU CONNU
Par devoir et par mémoire, l’armée sénégalaise post-indépendance a tenu à honorer la mémoire de ce vaillant soldat en faisant de lui le parrain d’un des illustres camps militaires du pays, le 25ème Bataillon de reconnaissance et d’appui de Bignona
L’Ecole élémentaire de la commune de Bignona et le camp militaire du 25ème Bataillon de reconnaissance et d’appui (Bra) de la même ville portent son nom. Pour autant, le lieutenant Landing Mancadiang, un héros pour certains, grâce à ses hauts faits d’arme dans le régiment des tirailleurs sénégalais, est peu connu de la jeune génération.
En levant un coin du voile sur la vie et l’œuvre du lieutenant Landing Mancadiang de Bignona, on peut s’étonner de voir que cet enfant de Kagnobon (Bignona), né vers 1891, est peu connu de la jeune génération. D’après les témoignages de son fils, Moustapha Mankadiang, c’est le 3 mars 1909, à l’âge de 18 ans, que Mancadiang fut incorporé dans l’armée coloniale française par le biais de la commission de recrutement de Bignona. Il intègre aussitôt, le 4ème régiment des tirailleurs sénégalais appartenant à la brigade indigène de Casamance. Par devoir et par mémoire, l’armée sénégalaise post-indépendance a tenu à honorer la mémoire de ce vaillant soldat en faisant de lui le parrain d’un des illustres camps militaires du pays, celui du 25ème Bataillon de reconnaissance et d’appui (Bra) de Bignona. Le lieutenant Landing Mancadiang a participé à la Première Guerre mondiale au sein de différents bataillons sénégalais et régiments d’infanterie coloniale. Son courage et sa bravoure lui valent une ascension rapide dans la hiérarchie et dans les rangs. D’abord caporal en 1913, il termine la guerre en 1918 avec le grade d’adjudant avec à son actif trois décorations dont une à l’ordre des forces françaises. Macadiang était aussi détenteur de la médaille d’Orient, un insigne de renom, pour sa bravoure et son opiniâtreté dans les rangs.
Promu adjudant-chef en 1922, sous-lieutenant en 1922, puis lieutenant en 1929, il a servi alternativement en France et en Algérie, après plusieurs séjours au Liban et en Syrie, renseigne son fils. Le lieutenant Mancadiang est décédé le 28 mai 1959 à Bignona. Selon les témoignages du colonel Alexis Manga, ancien conservateur au Musée des forces armées, le cas du lieutenant Mancadiang est unique, parce qu’il a gravi très rapidement les échelons, alors qu’il a été analphabète. D’après lui, la carrière de celui-ci doit servir d’exemple aux militaires sénégalais ainsi qu’aux populations de Bignona. «S’il a atteint ces hautes cibles, c’est qu’il le doit d’abord à une excellente éducation puisée dans la pure tradition de nos valeurs de dignité, d’honneur, de travail, ensuite à la foi inébranlable pétrie dans une âme de soldat au service de l’armée coloniale et de son pays, le Sénégal», a souligné son fils. Il était aussi un modèle de patriotisme, car après sa démobilisation en 1940, l’ancien soldat s’est engagé dans une autre bataille non moins prestigieuse, à savoir la scolarisation de ses concitoyens. Macadiang avait fait de l’éducation des enfants du Fogny -son territoire natal, particulièrement ceux de Bignona, la capitale-, une sur-priorité. Des témoignages recueillis auprès de certains enfants de Bignona, comme Malang Sané, relatent que Macadiang n’hésitait pas à aller tous les matins dans les écoles publiques de Bignona pour vérifier les présences et se rendre aussitôt chez les parents pour s’enquérir des raisons qui ont motivé l’absence de leurs enfants. «Il n’hésitait pas à réprimander vigoureusement les parents et corriger séance tenante l’enfant pour qu’il ne répète plus jamais sa bêtise», se souvient Malang. Pour lui, l’école était la seule source d’aboutissement pour l’homme. C’est cet engagement qui lui a valu d’être le parrain de l’Ecole Macadiang de la commune de Bignona.
Par Matar DIADIOU
L’AFRIQUE EN TENANT SON CHAPELET, L’A PERDU
De nos jours, beaucoup de gens se posent la question d’où vient le sous-développement de l’Afrique
De nos jours, beaucoup de gens se posent la question d’où vient le sous-développement de l’Afrique.
De même il est difficile de comprendre la thèse justifiant que la première civilisation est née en Afrique, plus précisément en Egypte antique, et que cette terre mère fut la première puissance mondiale. Cependant toutes ces suites illogiques constituent des questions qui nous taraudent l’esprit.
D’après moult investigations, il a été trouvé que les connaissances scientifiques et technologiques sont nées en Egypte antique. En effet ces connaissances ont été qualifiées de connaissances ésotériques, donnant à certains adeptes d’avoir l’opportunité d’accéder à ces connaissances. Ce qui signifie que ces connaissances n’ont pas été vulgarisées comme ça se fait actuellement.
Nul n’ignore que les premières écritures sont nées en Egypte, il s’agissait les hiéroglyphes, simplifiés jusqu’à donner l’alphabet français. Et que Thalès et Pythagore sont partis en Egypte pour se ressourcer de la science. Malheureusement après le déclin de l’Egypte, l’histoire a retenu que tous les documents ont été volés et casés au niveau du Vatican. La preuve en est que pour théoriser le champ magnétique, Nicolas Tesla est même parti au Vatican pour se ressourcer, après l’avoir découvert, il a donné l’unité du champ magnétique le Tesla.
En effet, cette découverte du champ magnétique fait partie de l’un des piliers qui a révolutionné la science et la technologie. C’est ainsi que Laplace use de ce champ magnétique afin de découvrir la force qui fait marcher tous les moteurs, appelée force de Laplace. En outre, cette découverte du champ magnétique a permis d’engendrer du courant électrique par simple variation du flux magnétique. Il est clair que tout ce système a permis d’enregistrer une importante avancée technologique et scientifique. De même, l’invention de l’ordinateur numérique prend ses racines en Afrique.
Ainsi le code Bamana, d’origine africaine, qui a été introduit en Espagne au Xll ème siècle, a fait son entrée chez les alchimistes sous le nom de la géomancie. Leibniz, le mathématicien allemand, s’inspire de cette géomancie afin de créer le code binaire 1 0. C’est à ce moment que George Boole a pris le code binaire de Leibniz et a créé l’algèbre de Boole qui a servi à Neumann de créer l’ordinateur numérique. Du coup, on peut dire sans ambages que l’électronique actuelle a commencé en Afrique.
Malgré tous ces acquis qu’avait l’Afrique, cette dernière est victime d’un appauvrissement graduel dû à une occupation prolongée des étrangers en Egypte antique, ce qui a valu aux noirs africains de quitter et de se disperser partout en Afrique. En plus, cet appauvrissement est dû du fait de ne pas vouloir divulguer les connaissances et ayant préféré les garder dans les temples du savoir. Par ailleurs on a l’habitude de dire, en Afrique, un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle car détenant toujours des connaissances non partagées. Contrairement aux Européens qui, une fois qu’ils aient largement puisé en Afrique, ont démocratisé le savoir, tout le monde en a eu l’accès. C’est ce qui justifie aujourd’hui une Europe organisée et ayant un niveau de développement beaucoup plus élevé que le nôtre.
Après avoir bien dépassé l’Afrique, elle s’intéresse à la traite négrière puis passe par la colonisation en finissant par l’impérialisme, toujours dans le but de vouloir tirer profit de cette pauvre Afrique. De ce fait on assiste aujourd’hui à une Afrique exploitée, pillée, dépendante qui finalement tire le diable par la queue. Définitivement on parle d’une Afrique sous-développée. Cependant il n’est jamais trop tard.
La renaissance africaine ?
Par Bocar Harouna DIALLO
GESTION DES INONDATIONS AU SENEGAL, INCOMPETENCE OU BUSINESS
Les inondations sont devenues un problème très récurrent qui plonge les Sénégalais dans un chaos total. Depuis 2005, certaines régions du Sénégal, en particulier Dakar, se retrouvent au fond des eaux pluviales associées à celles usées.
Les inondations sont devenues un problème très récurrent qui plonge les Sénégalais dans un chaos total. Depuis 2005, certaines régions du Sénégal, en particulier Dakar, se retrouvent au fond des eaux pluviales associées à celles usées.
Cette situation est devenue une habitude tout au long de l’hivernage et les habitants de la banlieue dakaroise en sont les principales victimes avec des pertes de vie et matérielles assez conséquentes. Et pourtant depuis 2005, plusieurs programmes et politiques de gestion voire de lutte contre les inondations sont entrepris avec des budgets inestimables. Mais pourquoi le problème n’est-il toujours pas résolu ? On dit qu’il y a un problème lorsqu’on constate qu’une situation est non satisfaisante, et qu’il existe un hiatus (écart) entre la réalité et ce qui est attendu. Ce problème restera difficile à éradiquer si la gestion des inondations n’obéit pas à certaines réalités.
La gestion des inondations semble être confiée à des pseudo-politiciens qui œuvrent pour l’intérêt crypto-personnel qui ne se soucient pas de la vie de leurs compatriotes. Le système de canalisation défectueux et sans norme et l’aménagement du territoire incohérent entrepris par des businessmen politiciens sont aujourd’hui des véritables facteurs de ces inondations. Les spécialistes de l’environnement sont-ils bien associés dans cette lutte ? Non, je pense qu’ils sont sous-estimés du fait de leur véracité et sans engagement politique populaire.
Le choix des opérateurs d’assainissement et entretien des infrastructures semble se baser sur des liens sociaux et/ou d’amitié où la crédibilité et l’expérience dans le domaine sont classées au second plan. L’urbanisation très mal planifiée peut aggraver la situation. S’y ajoutent la démographie galopante, les constructions anarchiques et la pauvreté. Il me semble que les budgets alloués à ce fléau sont loin d’être utilisés comme prévu.
Peut-être ils sont utilisés à d’autres fins sans lien avec les inondations. Ce qui justifie d’ailleurs la gestion nébuleuse et fumeuse de ces fonds et sans compte rendu fiable. Cet échec fatal résulte de l’incompétence et un manque notoire de vision future dans les stratégies de certains de nos gouvernants destinées juste à capter des mannes financières cruciales. On se rappelle qu’en 2012, la Bei a injecté un pactole de 440 milliards de F Cfa pour assainir la ville de Dakar.
Paradoxalement cette ville confond toujours hivernage et souffrance et se parfume d’une odeur nauséabonde des tas d’ordures. Récemment, Abdoul Mbaye a évoqué les 750 milliards destinés à la lutte contre ces inondations et qui, selon lui, n’ont jamais été dépensés convenablement.
Que faut-il faire pour régler le problème de ces inondations ? On peut se permettre de dire qu’un problème bien posé est à moitié résolu. Vouloir régler définitivement le cas des inondations nécessite une véritable rigueur et sérénité et patriotisme. Il nous faut des démarches minutieusement réfléchies. Il s’agit de procéder à :
1_Mise en place d’une équipe dynamique et compétente en la matière ;
2_Une cartographie de toutes les zones de rétention d’eau et les bassins versants ;
3_Un aménagement très cohérent du territoire ;
4_Un système de canalisation efficace et durable ;
5_Un curage des canaux d’évacuation des eaux usées permanent ;
6_Un contrôle permanent des fonds destinés à la gestion des inondations ;
7_Aménagement des bassins de rétention qui d’ailleurs pourront promouvoir le développement du maraîchage.
Tout problème a une solution, mais il faut voir le bon côté des choses et mettre des hommes qu’il faut avec une gestion vertueuse et efficace. On a pas besoin des discours répétitifs et des slogans (pouvoir et opposition) juste pour séduire la population, on a plutôt besoin des actes concrets sans grand bruit. On a besoin des hommes d’Etat avec des idéologies de développement typiquement sénégalaises et non de politiciens chefs de parti obnubilés par le pouvoir, qui se servent du pays au lieu de le servir. Le cosmos ne ment pas, il réagit juste en fonction des interventions anthropiques.
Bocar Harouna DIALLO
Géographe
Par Mohamed Ayib DAFFE
DES PROMESSES DE RÉFORMES AUX RÉFORMETTES
Au lieu de constater l’échec des politiques de décentralisation et de lutte contre les inondations, Macky opte pour un découpage politicien à la carte en décidant de l’érection de Keur Massar en département sans se préoccuper de la cohérence territoriale
«Une réforme qu’on promet depuis vingt ans, ce n’est plus une réforme, c’est un refrain.» Didier Van Cauwelaert
Dès son accession au pouvoir en 2012, le Président Macky Sall a lancé ou annoncé d’ambitieuses réformes pour concrétiser ses promesses de campagne regroupées dans le Programme Yoonu Yokkute. Cette volonté politique a été réaffirmée dans le Plan Sénégal émergent (Pse) en 2014. Mais 8 ans après un premier mandat et une réélection, force est de constater que les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs.
Les réformes si elles ne sont pas avortées ou victimes d’une fausse couche, connaissent un accouchement très lent et difficile (à part celles du sacrosaint Doing business accomplies avec un zèle remarquable). Et ce malgré les effets d’annonce, les innombrables réunions, les savants rapports d’experts, les avis de hauts conseils et commissions budgétivores (à ce sujet Clémenceau ironisait non sans lucidité «Si vous voulez enterrer un problème, créez une commission», les réformes s’enlisent, s’embourbent ou restent immergées comme des épaves dans un océan d’incertitudes.
Quand les structures consultatives produisent leurs rapports après des années d’effort, les conclusions sont soit ignorées ou travesties en réformettes qui trahissent les objectifs fixés au départ et les résultats des concertations. Qu’est-ce qui explique alors que le fast track se veut à la mode, l’immobilisme et la lenteur dans la conduite des réformes des politiques publiques, malgré le large consensus sur la nécessité de réformer ?
S’agit-il de mollesse dans la volonté politique, d’irrésolution dans le pilotage des politiques publiques, des faibles capacités institutionnelles ou d’une incapacité du système à se réformer ? Parmi ces nombreuses initiatives de réformes bâclées et brouillées, on peut citer la réforme foncière et la réforme de la décentralisation. Les imperfections de la législation sur le domaine national et le domaine de l’Etat ne sont toujours pas corrigées malgré l’annonce d’une réforme foncière et d’une politique foncière dans la loi d’orientation agrosylvopastorale de 2004.
La Commission nationale de réforme foncière (Cnrf), créée par décret le 06 décembre 2012 avait pour missions, d’une part, de mettre en place un cadre juridique et institutionnel attractif, offrant des garanties aux investisseurs et assurant la sécurité et la paix sociale, en vue d’une gestion rationnelle du domaine de l’Etat et du domaine national, et d’autre part, de proposer des solutions durables aux conflits fonciers résultant de l’occupation du domaine national et du domaine de l’Etat. Elle a été dissoute par le chef de l’Etat par décret du 16 mai 2017 sans avoir achevé sa mission.
La Cnrf, dirigée par feu Pr Moustapha Sourang, avait pourtant remis, le 20 avril 2017, lors d’une séance spéciale, un Document de politique foncière au chef de l’Etat, qui n’y a jamais donné suite. La décision d’enterrer le débat sur la réforme foncière a été prise dans un contexte de recrudescence et d’aggravation des scandales et conflits fonciers sur le domaine national et le domaine de l’Etat. Elle s’accompagne d’une politique des petits pas et d’un opportunisme réglementaire comme en atteste l’adoption lors du Conseil des ministres du 16 septembre 2020, d’un projet de décret modifiant le décret n°72-1288 du 27 octobre 1972 relatif aux conditions d’affectation des terres du domaine national comprises dans les communautés rurales.
En lieu et place d’une réforme foncière, on assiste à une série de réformettes quasi confidentielles visant l’accélération de la mise à disposition du foncier au profit des multinationales et de leurs relais nationaux, au détriment des exploitations familiales rurales et des Pme.
Les terres du domaine national étant déjà fortement menacées par le recours compulsif à l’immatriculation et le déclassement frénétique des portions toujours plus importantes du domaine forestier classé et du domaine public maritime.
Par ailleurs, le projet de loi sur le littoral, empêtré dans le circuit d’adoption depuis 2012, n’est pas non plus un exemple de diligence et de bonne gouvernance normative. Quant à la réforme «majeure» de l’acte 3 sur la décentralisation, lancée le 19 mars 2013, elle doit asseoir la territorialisation des politiques publiques et concrétiser la vision présidentielle d’organiser le Sénégal en territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable à l’horizon 2022. L’échéance est proche et la centralisation des politiques publiques autour de la personne du président de la République n’a jamais été aussi prononcée.
Le fusible primatorial ayant sauté depuis 2019. Plus de sept ans après son lancement, la réforme de la décentralisation peut être qualifiée de cosmétique, sémantique et de purement institutionnelle alors qu’on nous avait vendu des slogans rêveurs comme la cohérence et la compétitivité territoriales. On se contentera de l’adoption du Code général des collectivités territoriales de 2013 qui a rebaptisé les communautés rurales (sans réformer la loi sur le domaine national et ses textes d’application) et communes d’arrondissement en communes et a sabordé une régionalisation qui commençait à s’affirmer au profit d’une départementalisation démodée. Il faut relever aussi les textes sur la fonction publique locale, en attendant la mise en œuvre et le suivi qui constituent notre talon d’Achille.
Sept ans après, les collectivités locales renommées collectivités territoriales sont toujours aussi faibles, inefficaces et démunies pour assumer leurs compétences propres et transférées. Bref, à part le vocabulaire, très de peu de choses ont changé. On attend toujours les décrets d’application qui doivent accompagner la loi au moins en ce qui concerne la première phase de la réforme (comme ce fut le cas en 1996). Quant à la mise en œuvre des autres axes de la réforme, comme la cohérence territoriale et le pôle territoire, elle reste suspendue à l’agenda politique du président de la République-chef de parti.
Le mandat des élus territoriaux, qui devait expirer en 2019, ayant été prolongé de manière indéterminée avec les reports successifs des élections territoriales. Les inondations qui ont frappé la plupart des grandes villes durant cet hivernage, sont venues confirmer l’impuissance des collectivités territoriales et le manque d’anticipation de l’Etat dans sa politique d’urbanisme et d’aménagement du territoire (un nouveau plan d’aménagement du territoire vient juste d’être adopté en 2020, osons espérer qu’il ne sera pas rangé dans les tiroirs comme le précédent de 1997).
Par contre, le reproche fait par le chef de l’Etat aux maires de réaliser des lotissements dans des zones non aedificandi semble excessif et injuste, puisque qu’en vertu de l’article 42 du Code de l’Urbanisme de 2008, l’autorisation de lotir est délivrée par le ministre chargé de l’Urbanisme, après avis de la collectivité concernée au propriétaire du terrain ou à son mandataire. S’il s’agit de lotissements irréguliers, il suffit d’appliquer l’article 80 du Code de l’Urbanisme qui est on ne peut plus explicite : «La réalisation d’un lotissement sans autorisation préalable ou le non-respect des prescriptions édictées par l’autorisation de lotir sont passibles d’une amende de cinq millions à vingt millions de francs et d’un emprisonnement de six mois à deux ans ou de l’une de ces deux peines seulement.
Les géomètres, entrepreneurs ou toutes autres personnes ayant concouru à l’exécution et à la commercialisation dudit lotissement sont passibles des mêmes peines. L’action en nullité des ventes ou locations concerne les terrains compris dans ce lotissement et poursuivie devant le tribunal par l’autorité administrative, les acquéreurs ou les locataires sans préjudice de tous dommages et intérêts et restitutions». Quid de la responsabilité des services des domaines, du cadastre et des autorités déconcentrées. Les moyens juridiques sont disponibles, encore faut-il de la volonté politique. Comme le disait Napoléon Bonaparte «une mauvaise loi appliquée rend plus de services qu’une bonne loi interprétée».
Paradoxalement, au lieu de constater l’échec des politiques de décentralisation (dont la départementalisation gaspilleuse de ressources rares) d’urbanisme et de lutte contre les inondations, le président de la République opte pour un découpage politicien à la carte en décidant de l’érection de la commune de Keur Massar en un département sans se préoccuper outre mesure de la cohérence territoriale et de la viabilité de cette nouvelle entité.
En gelant les réformes ou en les dénaturant, Macky Sall lègue à ses successeurs et aux générations futures des «patates chaudes», il complique la résolution de problèmes qui empirent. Cette attitude brouille les perspectives des citoyens, décrédibilise l’Etat et compromet l’intérêt général.
LA ZONE DES NIAYES SUR UNE POUDRIÈRE
Dans l’arrondissement de Méouane, une centaine de dépôts d’hydrocarbures ont été installés de manière anarchique. Une situation explosive qui a déjà coûté la vie à 6 personnes
Au moment où le chef de l’Etat a donné des instructions au ministre de l’Intérieur de mettre en œuvre, en rapport avec son homologue de l’Environnement, un Plan national de recensement, d’audit et de sécurisation des dépôts de produits chimiques dangereux, dans l’arrondissement de Méouane, au cœur de la zone des Niayes, une centaine de dépôts d’hydrocarbures ont été installés de manière anarchique. Une situation explosive qui a déjà coûté la vie à 6 personnes le 23 février 2018 à Mboro. Le Quotidien est allé suivre les traces du carburant où la vente impliquant toute une chaîne de l’administration est comme une patate chaude entre les mains des autorités. Telle une balle de ping-pong, elles se renvoient la responsabilité et tirent chacune la couverture de son côté.
Mboro. Il est 10 heures. Nichée sur le littoral atlantique, au nord-ouest de la région de Thiès, la commune se morfond dans son enclavement à l’intérieur de la commune voisine de Darou Khoudoss qui la ceinture de partout. Seule commune urbaine de toute la zone des Niayes, la cité ne s’étend que sur une superficie de 310 ha pour une population d’à près 40 mille âmes, soit une densité de 1000 hbt/km2. Sur l’axe principal menant au centre ville, la circulation est déjà dense. Piétons et véhicules se partagent une chaussée assez étroite. Aux abords de la route, le muret érigé comme support pour installer deux cuves artisanales d’une capacité de 15 mille litres de diesel oil, implanté entre un magasin d’engrais et une maison R+1, est toujours debout. C’est l’ancien dépôt de carburant de l’opérateur économique, Fallou Mbaye. Il ne porte plus les stigmates de l’explosion dramatique qui coûtât la vie à 6 personnes. Les murs carbonisés ont été repeints et le dépôt déplacé. Ici, les habitants du quartier riverain des installations hors normes du dépôt de diesel oil, un carburant utilisé dans les périmètres maraîchers, les boulangeries et les pirogues, vivent encore dans le traumatisme du drame survenu un 23 février 2018. Le souvenir de ce jour-là reste vivace dans leur esprit. C’était aux environs de 10h quand le propriétaire du dépôt a requis les services de Pape Ndiaye, un apprenti soudeur métallique, la vingtaine environ, pour lui demander de souder les antivols au niveau de la base d’une des cuves juxtaposées. Lesquelles étaient un peu endommagées.
Aussi, inconscient du danger que pouvaient représenter les résidus du combustible restés dans la cuve, le jeune apprenti s’est penché dessus sans précaution pour exécuter des points de soudure. L’irréparable s’est produit quand les étincelles du chalumeau qu’il tenait entre les mains ont jailli pour aller enflammer l’entrepôt en question. Explosif ! Le bilan tient du délire : 6 personnes ont péri. Mame Bassine, en compagnie de son fils bébé Sémou, qui marchandait du poisson sur l’étal de Ndèye Mbaye sont les premières victimes. Moustapha, Guissé et Ibrahima, le gérant de la station, subiront le même sort. Plus chanceux, Pape Ndiaye, le soudeur métallique, sauvé sans doute par le bouclier qu’il portait au niveau de sa tête, est sorti indemne de cette explosion qui lui a, cependant, laissé des balafres, après plusieurs jours à l’hôpital. La puissance de l’explosion est passée par là.
«C’est un douloureux souvenir», confie Papa Mouhamed Diop, un jeune du quartier et témoin du drame. La trentaine, de petite corpulence, l’homme, qui tient son commerce à quelques mètres du lieu du drame, n’arrête pas de répéter : «Je l’ai échappé belle. Parce que j’ai acheté mon petit déjeuner à côté de l’entrepôt juste quelques minutes avant l’explosion. C’était une situation catastrophique. Inimaginable même. C’était la débandade totale. Les habitants étaient désemparés et affolés.» Pour dire le réveil brutal des populations de ce quartier qui n’en reviennent pas encore de la violence inouïe de l’explosion.
Bien sapé, le jeune titulaire d’un master en anglais et d’un master 2 en gestion des projets de s’indigner : «Deux ans avant l’explosion, j’ai alerté deux conseillers municipaux chargés des affaires environnementales de la commune de Mboro sur ce danger. Mais rien. Et le vendredi 23 février le réveil a été brutal pour toute la population de Mboro.» Et de fustiger la désinvolture du propriétaire qui, 6 mois après le drame, a voulu récidiver. «Il a voulu réinstaller une autre cuve sur le même site, mais les habitants de la cité ont dit niet. Cela veut dire qu’il ne s’est même pas soucié des morts.»
Installation anarchique de dépôts d’hydrocarbure
A Diogo, dans la commune de Darou Khoudoss, à 22 Km seulement de Mboro, la situation est presque identique. Les dépôts d’hydrocarbures essaiment de partout et sont même parfois concentrés sur une distance d’au moins 50 mètres, à côté des maisons, d’étals de commerces ou même au bord de la route entre autres lieux trop fréquentés.
A la seule différence de ce qui se passe à Mboro, les cuves de Diogo sont enfouies sous le sol. «C’était une exigence du ministère du pétrole et de l’énergie après l’explosion, sous peine de sanctions», explique Ibra Fall. Vêtu d’un boubou deux pièces, l’opérateur économique semble, depuis le début des opérations, favorable à la régularisation du secteur de la vente de carburant diesel. Indiquant le chemin, il marche tête baissée en proie à une sarabande d’idées confuses et de sentiments contradictoires.
A la question de savoir si les utilisateurs du carburant sont en train de se formaliser pour arrêter ce commerce clandestin, il sort de sa torpeur. «Oui, nous avons créé une association et un groupe WhatsApp, parce que la vente de ce type de carburant est très présente à Diogo. Nous sommes en train de discuter pour voir comment mieux organiser notre secteur», dit-il. Avec enthousiasme, il nous fait visiter trois dépôts de carburant. Des cuves d’une capacité variant entre 5 mille et 12 mille litres, enterrées dans des fosses cimentées pour éviter toute infiltration du produit dans le sous-sol. Et chaque cuve est raccordée à une pompe d’alimentation qui se trouve à l’extérieur. La pompe est directement connectée aux installations du dépôt composées entre autres d’un groupe électrogène et d’une pompe à eau. «Cela entre toujours dans le cadre de la réglementation, parce que les cuves étaient exposées à ciel ouvert, au vu et au su de tout le monde», indique M. Fall.
Visiblement pressé, il nous conduit à la boutique du Secrétaire général de l’Association des utilisateurs de diesel oil, Cheikh Mbaye, qui regroupe une trentaine de membres, avant de s’éclipser. Briefé sur le sujet, M. Mbaye organise vite une rencontre avec les membres du bureau de l’association. Et c’est le président de ladite association qui ouvre les débats. Alioune Mbaye explique : «Nous sommes des exploitants agricoles et cela fait plus de 20 ans que nous utilisons ce diesel. Nous n’avons pas encore de licence pour la vente de ce carburant. Nous sommes ravitaillés par des gérants de stations d’essence.» Des distributeurs de produits hydrocarbures. Lesquels, poursuit-il, «sont directement fournis par la Société africaine de raffinage, Sar».
Une voix rauque interrompe celle Alioune Mbaye. Il s’agit de celle de Cheikh Mbaye, son Sg. «Avant que ce carburant ne soit livré, il y a toute une procédure à suivre. Il faut d’abord présenter un quota au niveau de la Direction des hydrocarbures. Et pour ce faire, les utilisateurs doivent se regrouper en Gie pour pouvoir avoir le carburant moins cher. Ensuite, il faut qu’ils aillent chercher une autorisation au niveau de la Division régionale de l’environnement et des établissements classés (Drecc) de Thiès. Et à chaque fois, nous versons 50 mille francs Cfa au niveau du Trésor public pour bénéficier de l’autorisation. Elle sera ensuite déposée au ministère de l’Energies, afin que nous puissions bénéficier d’un quota», explique le Sg. C’est ce quota, poursuit-il, «qui définit le tonnage, le nombre de litres accordé par la tutelle à 5 ou 10 maraîchers. Le sésame ainsi obtenu est déposé au niveau d’un distributeur de produits hydrocarbures de notre choix. Et une fois le diesel livré par des gros porteurs au niveau de nos dépôts, le prix du litre varie entre 440 à 450 francs Cfa. C’est ce qui nous permet d’alimenter les 35 motopompes que nous utilisons au niveau des exploitations agricoles de notre association». Aussi et pour boucler la boucle, l’Association des distributeurs de diesel oil de soulever une doléance. Elle veut bénéficier d’une licence de distribution de diesel pour avoir accès directement à la Sar. Parce que, dit-elle, «nous ne voulons plus d’intermédiaire, nous voulons directement être des clients de la Sar. Surtout que, depuis que nous avons enterré les cuves, nous n’avons plus de problème de sécurité».
6 personnes tuées par une explosion à Mboro en 2018
Prenant le contre-pied de l’association des utilisateurs, le président de la Commission environnement de la commune de Darou Khoudoss, Arona Thioune, indique que la délivrance de ces licences doit répondre à des normes de sécurité. Pour lui, le seul fait d’enterrer les cuves n’est pas une garantie suffisante quant à la sécurité des populations et l’environnement. Surtout que rien ne garantit que les fosses cimentées qui accueillent les cuves sont suffisamment étanches pour contenir d’éventuelles fuites du liquide en cas de défaillance. «Cette vente se fait à l’air libre et de façon anarchique. Elle n’est pas normalisée. C’est dans le désordre total. Les gens viennent avec des bouteilles pour être servis et les risques d’explosion sont toujours réels», relève Arona Thioune, qui perd presque son latin quand il s’agit de s’épancher sur la manière dont les dépôts sont installés. «C’est extraordinaire. A Diogo, Fass Boye, Darou Fall, Darou Ndoye, Darou Ndiaye, Séguel, les dépôts sont installés sur la route, devant des maisons», se désole le conseiller municipal.
Le président de la Commission environnement de la commune de Darou Khoudoss préconise ainsi le déplacement des cuves dans des zones dédiées, en l’occurrence les exploitations agricoles. «Le diesel est destiné aux champs, pourquoi le mettre dans les villages ?», s’interroge l’élu qui demande de «retirer toutes les cuves installées dans des maisons pour les amener au niveau des champs puisque c’est la destination finale du diesel. Lequel carburant occupe une place très importante dans l’activité des populations puisque nous sommes dans une commune qui compte 75% de maraîchers. C’est la principale activité économique de la localité». Les acteurs utilisent ce système pour amoindrir la distance de ravitaillement des camions mais il est possible de le leur imposer par le choix de sites faciles d’accès pour les camions citernes de ravitaillement. Sa colère s’accentue à la question de savoir si la collectivité locale a un œil sur la vente de ce type de carburant. «Même si nous avons un œil la dessus, c’est quelque chose qui est extrêmement compliqué. Nous ne sommes pas informés sur le processus. On se lève un beau jour pour constater l’installation d’une nouvelle cuve. La preuve, je ne peux pas dire avec exactitude le nombre de stations informelles qu’il y a au niveau de la collectivité locale. Les quotas sont octroyés à l’insu de la collectivité locale, alors qu’on devait imposer aux acteurs de passer au niveau de la Commission environnement de la mairie au moins pour avoir un certificat de conformité», dit l’élu ; qui regrette : «Nous ne sommes consultés que quand il y a un problème comme ce qui s’est passé à Keur Serigne Touba, une grande mosquée à Darou Khoudoss, où une cuve de diesel était posée tout juste à côté d’un atelier de soudure. La citerne était enfermée dans une petite chambre en zinc au soleil derrière un atelier de soudure métallique. Il y a la chaleur dans la chambre. Il y a les soudeurs et des mécaniciens et la mosquée à côte. Le tout jouxtant des maisons. Nous avons alerté les autorités à savoir le sous-préfet de l’arrondissement, le commandant de la brigade de gendarmerie de Mboro et la Dreec pour une intervention. Cette dernière a demandé au propriétaire d’enterrer la cuve sous peine de voir son permis lui être retiré.» Pour simplement dire «le réel problème de ces cuves».
Il y a toujours des cuves à côté des ateliers de soudure. Un état de fait que dénonce Ndiagua Ndiaye de la plateforme Mboro Sos. Pour ce membre de la Société civile, la faute incombe en grande partie à l’Etat. «Quand vous donnez à des gens la possibilité d’avoir des dépôts de diesel pour une gestion de proximité, il faut au moins et en amont prendre toutes les dispositions sécuritaires requises en la matière», analyse-t-il. Avant d’inviter l’Etat à «corriger tout cela en s’assurant que les gens à qui il donne ces licences les utilisent en tenant compte d’un certain nombre de mesures de protection et de sécurité pour que des accidents de ce genre ne puissent plus se reproduire».
Les autorités se renvoient la balle
«Le diesel oil est un carburant issu du raffinage du pétrole brut. Il est utilisé comme carburant par les exploitations agricoles…Nous fournissons ce carburant aux distributeurs détenteurs de licence de distribution», explique le Directeur général de la Société africaine de raffinage (Sar). Serigne Mboup affirme que «la Sar ne maîtrise pas le circuit de revente des distributeurs à leurs clients», et aussi, elle n’a «pas d’œil sur les dispositions à prendre.
La responsabilité de la Sar s’arrête au point de livraison qui est le dépôt», a-t-il tranché. Toutefois tient-il à préciser, «tout détenteur de licence de distribution et de contrat de passage avec un dépôt peut être client de la Sar. Sinon ce n’est pas possible de s’approvisionner directement à la Sar». Alors qui accorde ces licences aux distributeurs de produits pétroliers, si ce n’est le ministère du Pétrole et des énergies ? «C’est le ministère du Pétrole et des énergies qui prend un arrêté pour octroyer la licence aux distributeurs de produits pétroliers mais c’est le Secrétariat permanent du Comité national des hydrocarbures (Sp-Cnh), qui instruit les dossiers et qui fait le suivi», rétorque Mme Ombotimbe Mama Ndiaye, Secrétaire permanent du Cnh. Lequel organe consultatif est composé de représentants de 6 ministères concernés par les activités du secteur des hydrocarbures. Il s’agit des ministères du Pétrole et des énergies, de l’Environ¬nement, de l’Intérieur, des Transports terrestres, du Commerce, des Finances. En plus de ces 6 ministères, ledit comité est composé également de la Direction générale du Port autonome de Dakar et celle de la Douane.
Mme Ombotimbe Mama Ndiaye souligne ainsi que «pour utiliser le diesel, l’exploitant agricole doit mettre en place une cuve agréée par la Division régionale de l’environnement pour recevoir toutes les livraisons de diesel qu’il aura commandées auprès des distributeurs». Pour dire que, si ces cuves ne sont pas convenablement installées, c’est «du ressort des services de l’environnement». Parce que, fera-t-elle remarquer, «le stockage d’hydrocarbures est une installation classée, donc c’est l’environnement qui doit s’assurer que l’installation qui a été faite respecte bien les normes environnementales et sécuritaires». Une affirmation corroborée par les distributeurs de produits pétroliers, qui invitent donc les structures techniques déconcentrées de l’Etat à procéder à un suivi rigoureux de toute installation régulièrement autorisée.
La Dreec de son côté, estime que «dans certains cas, les exploitants agricoles, après avoir bénéficié d’une autorisation de l’environnement pour un emplacement déterminé, déplacent les cuves dans des zones non autorisées». Et quelle est la part de vérité de la Douane, une structure qui occupe une place dans la chaîne d’approvisionnement ? «La procédure douanière de régularisation des enlèvements de diesel oil est une obligation à la charge des distributeurs et non des exploitants qui sont, en principe, les utilisateurs finaux. La solution donc à la problématique de l’installation des cuves ne respectant pas la réglementation doit être cherchée du côté des distributeurs, car étant des acteurs majeurs dans le processus», assène la Direction des douanes, qui pense que «le Sp-Cnh, doit recenser toutes les cuves installées dans cette zone et se fixer sur leur situation juridique».
L’ELECTION DU DIRECTEUR DU CESTI REPORTEE, LE SAES ACCUSE LE RECTEUR
Le recteur de l’Ucad a reporté la date de l’élection qui était initialement prévue hier. Une décision «incohérente» selon le Saes qui déplore un «vide institutionnel» au sein de l’école de journalisme.
C’est finalement le 25 septembre prochain que le Cesti va connaître son nouveau directeur. Le recteur de l’Ucad a reporté la date de l’élection qui était initialement prévue hier. Une décision «incohérente» selon le Saes qui déplore un «vide institutionnel» au sein de l’école de journalisme.
Le Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) va attendre pour connaître son nouveau directeur. L’élection, prévue hier, a été reportée sur décision du recteur qui l’a annoncé au moment où les acteurs du vote étaient déjà présents dans la prestigieuse école de journalisme. Par conséquent, il n’y a pas eu de duel entre Cousson Traoré Sall, directrice sortante et Mamadou Ndiaye, actuel directeur des Etudes, seuls candidats pour diriger le Cesti.
Un report qui est dénoncé par le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes). «La Coordination Saes campus de Dakar et la section Saes-Cesti ont eu la désagréable surprise d’apprendre ce matin le report de l’élection du directeur du Cesti. Il intervient ce vendredi 18 septembre 2020, jour même du scrutin, et au moment où les administrateurs du Conseil d’établissement du Cesti étaient déjà sur place, conformément à la convocation qu’ils ont reçue des services du Rectorat de l’Ucad», relatent les syndicalistes dans un communiqué.
Le Saes qualifie d’«incohérente» cette décision du Pr Ahmadou Aly Mbaye et «fustige avec vigueur ce management du fait accompli, qui consiste à informer oralement et au dernier moment les membres du Conseil d’établissement du Cesti». «La norme administrative veut qu’une notification officielle rectorale soit envoyée aux membres du collège électoral au moins 24 h avant le scrutin», recadre le Saes.
Le syndicat estime que le report de cette élection plonge le Cesti dans «un vide institutionnel alors que la reprise des enseignements est effective à l’Ucad depuis le 1er septembre 2020». Les syndicalistes réclament que la lumière soit faite sur «l’attitude cavalière» du recteur. Ils exigent la convocation dans les «meilleurs délais», du Conseil d’établissement du Cesti afin de procéder à l’élection du directeur.
Elue en 2017, Cousson Traoré Sall veut un second et dernier mandat de 3 ans tandis que Mamadou Ndiaye veut accéder au fauteuil pour la première fois. La gestion de la directrice sortante, membre du Sudes, est décriée par la section Saes de l’école qui a plusieurs fois paralysé l’école de journalisme. Présentement, les étudiants de l’école sont dans une inquiétude profonde et ne savent plus à quel saint se vouer.
6 MOIS APRES SA NOMINATION COMME PCA DU SOLEIL, LAYE BAMBA BLOQUE PAR LE COVID
Nommé à la tête du Conseil d’administration du quotidien national Le Soleil depuis le 8 avril dernier, il n’a pas été installé dans ses fonctions
Nommé à la tête du Conseil d’administration du quotidien national Le Soleil depuis le 8 avril dernier, Abdoulaye Bamba Diallo n’a pas été installé dans ses fonctions. Joint par téléphone, le Directeur général Yakham Mbaye invoque l’arrivée de la pandémie et le confinement d’une bonne partie du personnel du journal.
Abdoulaye Bamba Diallo a été nommé Président du Conseil d’administration (Pca) du quotidien national Le Soleil depuis le 8 avril 2020. La mesure, qui a été annoncée dans le communiqué du Conseil des ministres, tarde toutefois à se concrétiser. En effet, depuis cette date, Le Quotidien a appris que le nouveau Pca n’a pas encore été installé dans ses fonctions. Pourquoi un tel retard ?
Le Directeur général du quotidien national, Yakham Mbaye, dégage toute responsabilité dans ce retard. «Je ne suis absolument pas concerné par cette affaire, je n’y suis pour absolument rien et il n’y a aucun problème», assure-t-il. M. Mbaye explique qu’en effet, de tout temps, l’installation du Pca relève du ministre de tutelle. «Ce que j’ai fait après la nomination de M. Diallo, j’ai contacté un des administrateurs qui officie en général comme vice-président aux fins de l’installation.
Cet administrateur devait contacter les autres», explique le Dg du Soleil qui ajoute que cela a coïncidé avec l’éclatement de la pandémie. «Finalement, on est allés en confinement. Et à ce jour, 80% du personnel du Soleil sont en confinement. Moi-même, je suis quasiment en confinement», indique-t-il. Selon M. Mbaye, en l’absence du défunt Pca, il revenait souvent au Secrétaire général de la Lonase, société actionnaire de la Sspp Le Soleil, de présider les réunions du conseil.
Joint par téléphone, Mamadou Guèye nous a mis en relation avec son chargé de communication. Et selon ce dernier, M. Guèye n’est pas la personne habilitée à parler de cette question avant de nous renvoyer à la tutelle.
Au sein même de la maison, les avis divergent. Les différents interlocuteurs que nous avons pu joindre ne veulent pas avancer une réponse. Mais pour certains, la pandémie du Covid-19 est venu bousculer l’agenda de l’installation comme l’explique le Directeur général Yakham Mbaye. Pour d’autres encore, c’est la petite santé du nouveau Pca qui expliquerait ce retard.
Du côté de Abdoulaye Bamba Diallo, les téléphones sont restés muets. Après avoir eu en ligne l’assistante du Pca qui nous a demandé de rappeler, impossible de joindre le numéro indiqué par la suite.
Journaliste chevronné, Abdoulaye Bamba Diallo succède à ce poste au doyen Mamadou Amadou Wane, décédé au mois de février dernier. M. Diallo, qui a fait ses premiers pas au quotidien national, a par la suite fondé avec Pape Samba Kane le journal satirique Le Cafard Libéré. Plus tard, il mettra sur pied avec Issa Sall, le groupe de presse Panafricain system production (Psp), éditeur du maga¬zi-ne Nouvel Horizon et du mensuel Thiof magazine, pendant 20 ans.
68, 4 % DES ENTREPRISES FORMELLES COMPTENT REINVESTIR
Dans le cadre de la relance post Covid-19, l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (Ansd), a réalisé une enquête auprès des entreprises du secteur formel, afin de recueillir leurs intentions d’investissement
Dans le cadre de la relance post Covid-19, l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (Ansd), en appui au Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération, a réalisé une enquête auprès des entreprises du secteur formel, afin de recueillir leurs intentions d’investissement. Il ressort de cette étude que 68, 4 % des entreprises sénégalaises dites formelles ambitionnent de nouveau d’investir à la fin de la crise sanitaire née de la propagation du nouveau coronavirus.
Au total, 68, 4 % des entreprises sénégalaises dites formelles ambitionnent de nouveau d’investir à la fin de la crise sanitaire née de la propagation du nouveau coronavirus. C’est ce qui ressort d’une enquête menée par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) portant sur les intentions d’investissement Post-Covid-19 des entreprises formelles.
Selon l’Ansd, ce taux est supérieur à 65 % dans l’essentiel des secteurs d’activités sauf celui des services personnels où il est ressorti à 50,1%. Par rapport à la taille, il est de 71 % pour les grandes entreprises, 60,2% pour les moyennes et 69,1% pour les petites. L’étude démontre également que les prévisions d’investissement portent essentiellement sur l’acquisition de matériels informatiques ou de logiciels (41,8%), la machinerie, les équipements et les véhicules (36,5%), la formation des employés et le recrutement (35,9%), le développement de site web et le e-commerce (34,4%) et la construction et la rénovation (33,4%). De même, les grandes entreprises (45,5%) et les moyennes (58,9%) comptent investir davantage dans la machinerie, les équipements et les véhicules tandis que les petites unités (43 %) souhaitent le faire dans l’acquisition de matériels informatiques ou de logiciels, rapporte le document. L’enquête révèle que la valeur moyenne des intentions d’investissement est de 1,5 milliard pour les grandes entreprises, 216 millions pour les moyennes et 36millions pour les petites entreprises.
71,1% DES INVESTISSEMENTS MOTIVES PAR L’ATTEINTE DES OBJECTIFS DE CROISSANCE
Les investissements sont motivés, en grande partie, par l’atteinte des objectifs de croissante (71,1%), l’amélioration de la compétitivité (66,3%), l’augmentation de la productivité ou de l’efficacité (59,0%) et la modernisation de l’entreprise (53,8%). Toutefois, la source souligne que les intentions d’investissement des grandes entreprises étaient plus motivées par l’amélioration de la compétitivité alors que celles des PME étaient plus expliquées par l’atteinte des objectifs de croissance.
Par ailleurs, l’étude a fait savoir que les sources de financement ciblées par les entreprises ayant l’intention d’investir sont principalement le fonds Force Covid19 (72,1%), les banques (62,3%) et l’autofinancement (29,4%). « Si les grandes entreprises (70,0%) et les moyennes (75,9%) ciblent majoritairement les banques, les petites misent plutôt sur le fonds Covid-19 (74,3% », précise l’enquête. L’Ansd a fait remarquer que les entreprises ayant l’intention d’investir ont, pour la plupart, un business plan (63,4%). « Elles représentent 55,2% dans les grandes entreprises, 64,1% dans les petites entreprises et 60,5% dans entreprises.
Les principaux freins à l’investissement pourraient être, pour l’essentiel, le manque d’aide du gouvernement (66,1%), l’insuffisance de fonds générés par l’entreprise (62,2%) et l’incertitude sur l’horizon de la Covid-19 (40,1%) », Indique-t-elle. Pour les Pme, c’est le manque d’aide du Gouvernement qui est le principal frein tandis que pour les grandes entreprises, c’est l’insuffisance de fonds générés par l’entreprise.
27,4% DES ENTREPRISES FORMELLES ONT ARRETE MOMENTANNEMENT LEURS ACTIVITES
Les résultats de l’enquête ont montré que l’arrêt momentané d’activité a été constaté auprès de 27,4% des entreprises formelles et touche notamment les petites unités (30,9%).
Le phénomène est plus ressenti dans les secteurs des hôtels, bars et restaurants (50,2%), des services fournis aux entreprises (31,7%), des services personnels et divers (29,7%), du commerce (27,2%), des autres industries (25,5%) et des transports (24,3%). Il est motivé par la fermeture des frontières (36,6%), la fermeture des marchés, des écoles et des universités (33,0%), le problème de financement (32,0%), le problème d’approvisionnement en matières premières (28,0%) et les difficultés d’écoulement de la production (21,7%).