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4 juillet 2025
par Abdoulaye Wade
REPRISE PARTIELLE DES ACTIVITÉS DU PDS
J'annonce la reprise des opérations de placement et de renouvellement des structures que j'avais suspendues antérieurement par un communiqué en date du 5 mars 2020
J'ai décidé de procéder à une levée partielle de la suspension des activités du parti à partir du lundi 21 septembre 2020.
J'annonce la reprise des opérations de placement et de renouvellement des structures que j'avais suspendues antérieurement par un communiqué en date du 5 mars 2020 du secrétaire général national et des activités dans toutes les sections et fédérations du parti.
Toutefois, les motifs liés à l’épidémie du coronavirus pour lesquels j’avais suspendu les activités politiques du parti restent de rigueur et,
en conséquence, je demande aux militants, aux mouvements de soutien et aux sympathisants de respecter strictement, dans leurs activités, les mesures barrières recommandées par les autorités en charge de la santé.
Le parti mettra d’ailleurs à disposition du matériel nécessaire (masques, gants, solution hydroalcoolique...) pour assurer la sécurité et la santé de tous.
J'invite tous les militants, mouvements de soutien et sympathisants à la vigilance et à la responsabilité de chacun et de tous afin de circonscrire, de façon efficace, la propagation du virus dans notre pays.
271 FAMILLES SINISTRÉES RECASÉES À KEUR MASSAR
Le site se trouve près d’un marché de cette ville située dans la banlieue dakaroise. Les familles sinistrées y sont installées depuis près d’une semaine dans 25 tentes-dortoirs
Deux cent soixante et onze familles de plusieurs quartiers de Keur Massar (ouest), dont les maisons sont inondées, ont été recasées ‘’dans des conditions optimales’’, a indiqué Zeynoune Abédine Gaye, le directeur du site qui accueille ces sinistrés.
Le site se trouve près d’un marché de cette ville située dans la banlieue dakaroise. Les familles sinistrées y sont installées depuis près d’une semaine dans 25 tentes-dortoirs. On y trouve un centre médical et une cuisine.
‘’Nous avons 271 familles recasées ici, avec 179 enfants. Elles viennent toutes des quartiers inondés de Keur Massar’’, a expliqué Zeynoune Abédine Gaye.
‘’Les gens vivent ici dans des conditions optimales. Nous essayons de faire de notre mieux pour qu’ils se sentent comme chez eux en leur donnant à manger et en veillant sur leur santé’’, rassure M. Gaye.
Selon lui, beaucoup d’entre eux avaient pourtant refusé d’y être relogés. Il s’agit de familles vivant dans des maisons à étages, qui avaient choisi de vivre dans les parties supérieures de leurs habitations, hors des eaux.
Selon Zeynoune Abédine Gaye, qui se considère comme un chef de quartier, plusieurs commissions ont été créées pour le bon fonctionnement du site.
La plus importante, dit-il, c’est celle chargée de l’accueil. ‘’Cette commission a pour rôle d’accueillir les familles en difficulté. C’est pour bien les accueillir et les mettre dans de bonnes conditions’’, a-t-il précisé, indiquant qu’il existe également une commission santé, qui s’occupe notamment de l’entretien du site.
Selon lui, comme dans un quartier normal, il peut y avoir des problèmes, des ‘’disputes’’ par exemple.
C’est pour cette raison, a-t-il expliqué, qu’une réunion se tient tous les soirs, pour discuter du vécu des habitants du site d’une superficie de 1.000 mètres carrés.
‘’Nous voulons anticiper d’éventuels problèmes entre habitants du site, échanger avec les familles et voir ce qui doit être amélioré et corrigé’’, a-t-il dit.
Pour mieux gérer ce site, M. Gaye affirme vouloir s’inspirer des camps se trouvant en Europe et ailleurs dans le monde.
C’est de cette manière, a-t-il assuré, que ‘’beaucoup de choses qui se sont passées sur des sites de ce genre, par le passé, vont être évitées, les vols, les viols ou le banditisme’’.
DU FOLKLORE DÉGUISÉ EN TOURNÉE ÉCONOMIQUE
Alors que Dakar et sa banlieue sont sous les eaux, avec des centaines de sinistrés, choisir le Sine-Saloum pour s’imprégner des problèmes de la population est, pour certains, une erreur d’agenda
Le président Macky Sall renoue avec le monde rural. Il reprend ses tournées économiques, ce week-end, dans le Sine-Saloum. Initiés en 2018, ces déplacements sont souvent des occasions, pour le président, de lancer des travaux et d’inaugurer des infrastructures. Beaucoup de régions ont déjà été visitées. Mais, selon certains économistes, ces visites font plus de bruit qu’elles n’ont de retombées économiques.
Le président Macky Sall sera l’hôte du Sine-Saloum, le week-end prochain. Le chef de l’Etat commencera son séjour dans son Fatick natal, avant de continuer à Kaolack et à Kaffrine. Au programme de ces deux jours, une visite des cultures pour jauger leur état d’avancement et échanger avec les producteurs et prêter oreille attentive aux paysans, afin de leur apporter l’aide nécessaire.
Cependant, en cette période marquée par la pandémie de Covid-19 et les inondations, beaucoup s’interrogent sur la pertinence d’un tel déplacement. Outre l’opposition qui considère ces déplacements du président à l’intérieur du pays comme des tournées politiques, car se déroulant souvent à la veille de campagnes électorales, certains économistes aussi émettent des réserves quant à leur pertinence. Et pour l’édition 2020, beaucoup estiment que le contexte ne s’y prête pas.
Non seulement, la pandémie de la Covid-19 continue de sévir, mais aussi, la majeure partie du pays est actuellement sous les eaux. Et programmer des tournées économiques dans ce contexte, l’économiste Meïssa Babou ne comprend pas. Il considère que l’urgence est ailleurs. ‘’Le moment est très mal choisi, dit-il. Je croyais que le président allait se concentrer sur le problème des inondations, parce que le Sénégal entier est presque sous les eaux, à l’exception de quelques lieux. L’autre chose est la situation économique du pays décrite par la Banque mondiale, il y a une semaine, et qui nous plonge dans une récession sans précèdent, avec un taux de croissance extrêmement bas, un chômage et un déficit budgétaire énormes. Bref, c’est une crise économique qu’on n’a jamais vue. Et au lieu de se concentrer sur les problèmes de l’heure, on le voit aller encore faire de la politique, sachant que ces déplacements vont, d’une part, drainer du monde dans le contexte de Covid et, d’autre part, mobiliser plusieurs milliards, alors qu’on aurait pu utiliser cet argent pour au moins sortir nos concitoyens de l’eau pour les soulager’’, considère l’enseignant-chercheur à l’Ucad joint par ‘’EnQuête’’.
Outre le contexte, le choix des lieux aussi dérangent certains. En effet, alors que Dakar et sa banlieue sont sous les eaux, avec des centaines de sinistrés, choisir le Sine-Saloum pour s’imprégner des problèmes de la population est, pour certains, une vraie erreur d’agenda. ‘’Au lieu d’aller à Keur Massar, il préfère aller à Fatick. C’est peut-être parce que, là-bas, il a la garantie d’être bien reçu. La banlieue était mieux indiquée, de même que son Fouta natal qui vit actuellement la catastrophe pour recevoir la tournée’’, renchérit l’économiste. Pour M. Babou, le président Macky Sall se ‘’trompe d’époque, car l’heure n’est pas à la politique politicienne. Et pour cause ! L’économie sénégalaise est en détresse’’.
Il renchérit : ‘’Au moment où le pays retient son souffle et s’interroge sur comment sortir de ses difficultés. Au moment où beaucoup de nos concitoyens sont dans l’eau et où les nouvelles enquêtes de pauvreté indiquent que nous sommes à presque 55 % de pauvres, le président décide d’aller faire de la politique, parce qu’il a envie de bain de foule dans un contexte de Covid.’’
Son collègue, El Hadj Mansour Samb, est du même avis. Pour celui-ci, le moment est non seulement mal choisi pour des tournées, mais c’est aussi un mauvais exemple que le chef de l’Etat est en train de servir. La raison est qu’avec les évènements religieux qui se profilent, organiser des tournées économiques qui drainent du monde est une manière de dire aux citoyens : faites ce que vous voulez avec les mesures. Plus de sens d’interdire les rassemblements. ‘’En ce contexte de Covid-19, c’est de la responsabilité de l’Etat de faire respecter les mesures, surtout concernant les mouvements. Organiser une tournée économique avec tout ce que cela implique, ce n’est pas prudent, parce que les gestes barrières ne seront pas respectés. Je pense que, pour cette année, tous les mouvements de foule devraient être suspendus jusqu’à décembre. On tend vers le Magal de Touba et le Gamou et, aujourd’hui, tout le monde sait que si ces tournées économiques drainent du monde, personne ne pourra interdire aux citoyens de célébrer ces évènements comme à l’accoutumée’’, estime l’économiste.
‘’Le volet politique occupe plus de 60 % de ces tournées’’
Initiées en 2018, les tournées économiques du président Macky Sall témoignent, selon le pouvoir, la volonté du chef de l’Etat d’affirmer son attachement à la gouvernance de proximité. Alors que l’opposition les considère comme des rendez-vous politiques. Et après plus de deux ans d’existence et plusieurs régions visitées, certains économistes sont encore pessimistes quant à leur pertinence. L’économiste et écrivain El Hadj Mansour Samb fait partie de ces pessimistes.
Pour lui, la gouvernance locale a été faussée, dès le départ, avec la réforme de l’Acte 3 de la décentralisation. ‘’La politique économique locale est faussée, dès l’instant qu’ils ont mis en place des départements et des communes. Il fallait faire des régions des pôles de développement avec des gouverneurs qui organisent des CRD (comité régional de développement) et là, le président pourrait partir assister à ces CRD où les gouverneurs parlent des problèmes économiques des localités administrées. Dans ce sens, les tournées auront des retombées. Mais aujourd’hui, on est dans un monde rural vide où il n’y a rien et les ressources se concentrent à 80 % à Dakar’’, fait-il comprendre.
En outre, pour l’économiste, le fait que les tournées soient orientées plus vers la politique que l’économie influe sur leurs retombées qui sont encore très minimes. ‘’Le volet politique occupe plus de 60 % de ces tournées. Chaque visite est une occasion pour rencontrer des responsables politiques, essayer de voir des gens qu’on n’a pas vu pendant longtemps, régler des problèmes entre des politiques et assister à des manifestations politiques avec des bains de foule, avant d’aller dans la brousse pour visiter des champs et consorts. Je ne vois jamais des décisions économiques qui sont prises, lors de ces tournées, jamais des rencontres avec les gouverneurs pour parler des problèmes économiques’’, regrette-t-il.
Aussi, en cette période où le climat social est très tendu, souligne-t-il, ces tournées sont une sorte de refuge, pour le chef de l’Etat, pour s’éloigner un peu de la pression de la capitale, pour redorer son image, grâce au monde rural. ‘’Le président n’est pas actuellement à l’aise avec tous les problèmes qu’il y a dans la capitale. Les tournées sont donc pour lui un moyen de tâter le pouls des populations des régions, parce qu’à Dakar, tout est chaud. Ce qui fait que tout ce qu’on voit c’est une foule de populations qui accueille le président pour redorer sa communication dans les régions’’, déclare El Hadj Mansour Samb.
Faire le suivi-évaluation des tournées déjà faites
Les tournées économiques du président de la République sont souvent des occasions pour inaugurer ou lancer des nouvelles infrastructures ayant trait, pour la majorité, au PUDC ou à Promovilles. Autrement dit, les programmes d'urgence du Plan Sénégal émergent. Le président en profite également pour faire des promesses aux populations locales. Et, de l’avis de certains économistes, le folklore prend encore le dessus sur les retombées économiques escomptées. Le bilan reste dont très mitigé, sinon frôle le négatif.
‘’Au tout début des tournées, on pouvait comprendre que le président était allé s’approcher des réalités des différents terroirs pour poser un acte très fort à travers une stratégie de développement local, avec la participation des différents responsables sur le plan politique, comme celui socio-culturel. Une occasion pour s’imprégner des réalités, manquements et attentes de chaque localité. Mais on s’est rendu compte qu’après avoir fait le tour du Sénégal, il a fait trop de promesses. Entre 200 et 300 milliards partout et jusqu’à présent, il n’y a aucun suivi. C’est pourquoi on peut dire aujourd’hui que c’était tout simplement des tournées politiques pour tromper son monde, à l’approche des élections. On ne peut donc rien attendre de ces tournées’’, estime l’économiste Meïssa Babou.
Très critique du bilan de ces déplacements, il ajoute : ‘’Rien n’a été réalisé dans aucune des régions. Que des promesses de milliards sans changement de décor. Tous les investissements publics sont concentrés à Dakar. Puisque rien n’a été fait dans les régions, le président devait demander un suivi-évaluation des tournées pour voir où en sont les projets. Tout ce qu’on est en train de dépenser dans ces tournées pouvait servir à développer la vie de Fatick’’, considère-t-il.
par Siré Sy et Masse Lo
POUR LA REFONDATION DU MALI, POUR UNE SORTIE DE CRISE
Parmi les figures susceptibles d’accompagner le CNSP et la Transition au Mali, celle de Mme Aminata Traoré nous parle. Les femmes semblent plus efficaces et mieux outillées pour réussir les transitions politiques en Afrique
Lors des attaques des groupes islamiques dans le nord Mali en 2012, attaques qui avaient abouti à la destruction des mausolées et tout sur leur passage, nous avions organisé, sous l’égide d’Enda Tiers-monde et avec l’Association des ressortissants maliens au Sénégal, le samedi 28 Juillet 2012 à Dakar, un forum intitulé ‘’nous sommes tous Maliens’’. Ce forum avait comme panélistes, Mme Aminata Traoré ; Boubacar Boris Diop ; feu Amady Aly Dieng, et comme modérateur ; feu Hamidou Dia. Avaient participé à ce forum, entre autres, l’ex-ambassadeur du Mali au Sénégal, S.E.M Moulaye Al Kalilou Ascofara ; l'ex-ambassadeur du Burkina-Faso au Sénégal, S.E.M Hippolyte Ouédraogo ; feu Ousmane Tanor Dieng, ancien président du HCCT, l'ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères, Dr Cheikh Tidiane Gadio, le président de l’Association des Maliens au Sénégal Chérif Haidara, et des intellectuels africains venus de la sous-région.
Le forum avait été l’occasion de lancer un cri du cœur et de discuter sur des possibles solutions de sortie de crise au Mali. S’il y a eu un maître mot qui a fait l'unanimité auprès des panélistes, du modérateur, des participants, du public et de l’opinion, c’est l’idée de la refondation du Mali. Oui, refonder le Mali, en allant peut-être vers un Etat fédéral ou toute autre forme d'organisation et de gouvernance qui divorce d’avec les schémas du passé.
Dans tous les cas, cette transition actuelle, devrait conduire à des ruptures, au Mali et pour le Mali.
A ce titre et au vu de la situation de crise d'aujourd'hui, huit (8) ans après le forum ‘’Nous sommes tous Maliens’’, nous estimons que le Mali regorge de compétences, de patriotes et de grands intellectuels, susceptibles d’accompagner le Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) pour conduire la Transition au Mali.
Parmi ces intellectuels et patriotes maliens à même d’accompagner la transition et le CNSP, figurent entres autres, des respectés généraux à la retraite (comme Moussa Sinko Coulibaly, ancien candidat à la présidentielle de 2018, comme Mahamet Touré, etc.), des intellectuels tels que Mme Aminata Traoré ancienne ministre, monsieur Modibo Sidibé, ancien Premier ministre sous ATT, monsieur Cheick Modibo Diarra, ancien Premier ministre, etc. La liste est loin d'être exhaustive.
Parmi les figures susceptibles d’accompagner le CNSP et la Transition au Mali, celle de Mme Aminata Traoré nous parle. Elle nous parle parce qu'elle est une altermondialiste de renommée internationale, connue pour ses idées progressistes en matière de développement alternatif (Missirah). Elle faisait aussi partie du triumvirat qui a conduit le dialogue politique au Mali sous le président Ibrahim Boubakar Keita. Et puis, en tant que femme et femme de lettres, cela nous sortira des sentiers battus et les femmes semblent plus efficaces et mieux outillées pour réussir haut la main, les transitions politiques en Afrique, comme ce fut l’exemple avec Mme Catherine Samba Panza en Centrafrique.
C'est à ce titre que nous avons rédigé cette lettre ouverte à la haute attention du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) et à son leader le Colonel Assimi Goita, une Lettre ouverte aussi à la haute attention des Chefs d'Etat de la CEDEAO. Sans oublier, le Mouvement du 5 Juin - Rassemblement des Forces Patriotiques, nos sœurs Maliennes et à nos frères Maliens, aux organisations de la société civile africaine.
Montrons-nous solidaires pour que des solutions pacifiques et inclusives soient trouvées à la crise malienne. Parce que nous nous sommes tous redevables de quelque chose à Tombouctou, nous sommes tous …. Maliens.
EN AFRIQUE, LE CORONAVIRUS S'EST RETROUVÉ AU CONTACT D'UNE POPULATION DÉJÀ IMMUNISÉE
Et si beaucoup d'Africains étaient immunisés contre le Covid-19 grâce aux anticorps qu'ils développent depuis des années pour lutter contre d'autres coronavirus ? C'est la thèse du médecin Massamba Sassoum Diop, président de SOS Médecins Sénégal
Et si beaucoup d'Africains étaient immunisés contre le Covid-19 grâce aux anticorps qu'ils développent depuis des années pour lutter contre d'autres coronavirus ? C'est la thèse du médecin sénégalais Massamba Sassoum Diop, qui constate que, pour l'instant, l'Afrique est beaucoup moins impactée que d'autres continents et qui en cherche la cause. Ce médecin, qui exerce à la fois à Dakar et à Paris, préside SOS Médecins Sénégal et la Société sénégalaise d'anesthésie, de réanimation et de médecine d'urgence.
RFI: Est-ce que vous confirmez que l’Afrique subsaharienne est beaucoup moins touchée par le Covid que d’autres continents?
Massamba Sassoum Diop : Oui. Et justement particulièrement l’Afrique subsaharienne qui a, lorsqu’on prend les chiffres ramenés à la population, on a l’impression qu’on a quasiment un facteur 100 en termes d’amoindrissement, en fait surtout de la mortalité.
Qu’est-ce que vous appelez un « facteur 100 » ?
C’est-à-dire que lorsque l’on prend, par exemple, la population du Sénégal, 16 millions d’habitants, et qu’on se met sur le modèle de Wuhan en Chine, si nous nous projetons de cette façon-là, et on l’a retrouvé un petit peu partout, on aurait dû avoir 1,6 million comme personnes touchées, on aurait dû avoir près de 80 000 personnes en réanimation et 40 000 décès. Cela veut dire qu’on aurait dû être sur des chiffres de plusieurs dizaines de milliers de morts alors qu’aujourd’hui, nous arrivons tout juste à 300 décès.
Ce qui veut dire que, dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne comme le Sénégal, il y a 100 fois moins de morts que dans les pays européens ou en Chine, c’est cela?
Exactement, ramenés à la population. Et il faut comprendre qu’en plus, nous n’avons pas confiné alors qu’en Europe il y a eu un confinement.
Alors qu’il y a eu dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne de grands rassemblements populaires à l’occasion par exemple de la fête de la Tabaski…
À la fête de la Tabaski qui a eu lieu début août, tout le monde craignait qu’il y ait une très forte augmentation. Or, on a eu une augmentation effectivement, dans les 15 jours qui ont suivi, du nombre de cas graves et du nombre de décès, une répartition sur l’ensemble du territoire, mais qui n’a pas été si importante que cela. Et surtout, le nombre de cas graves et le nombre de décès, depuis un peu plus d’un mois, descendent extrêmement rapidement. Et c’est probablement lié au fait que le virus s’est retrouvé au contact d’une population qui est déjà immunisée contre le Covid-19 en nombre assez important, ce qui est effectivement très en faveur d’une forme en tout cas d’immunité collective. Peut-être que l’Afrique va démontrer cette immunité collective. Par ailleurs il y a aussi probablement une immunité préexistante, car on constate dans nos statistiques au niveau de SOS qu’il y a trois épidémies de grippe, dont deux, celle de mai-juin et celle de septembre, liées à l’utilisation des climatiseurs. Et ensuite, on a cet effet un peu chaud-froid, rhinites et éventuellement allergiques, qui fait rentrer dans le rhinopharynx un virus, et entre autre, quand vous discutez avec l’institut Pasteur, plus de 70% de ces virus sont des coronavirus. Cela veut dire que finalement, nous avons deux grandes périodes de l’année où circule du coronavirus en Afrique aujourd’hui, et entre autres, par exemple au Sénégal. C’est le fait d’habiter en Afrique qui semble protéger l’ensemble des communautés qui y habitent.
L’IMPACT DU COVID SUR LES EXPORTATIONS SÉNÉGALAISES
Les exportations sénégalaises ont enregistré "un recul dès les premiers mois’’ de l’épidémie de coronavirus, se portant à 207 milliards de francs CFA en mars 2020 avant de chuter à 193 milliards de francs
Dakar, 18 sept (APS) - Les exportations sénégalaises ont enregistré "un recul dès les premiers mois’’ de l’épidémie de coronavirus, se portant à 207 milliards de francs CFA en mars 2020 avant de chuter à 193 milliards de francs CFA en août par exemple, pour un cumul de 1463 milliards de francs CFA, le pays continuant à exporter plus qu’il n’importe des autres pays africains, a indiqué le directeur adjoint du Commerce extérieur, Fallou Mbow Fall.
"Depuis le mois de mars 2020, le Sénégal, à l’instar de plusieurs pays, est touché par le coronavirus. Le confinement observé par tous les pays du monde et les mesures de restrictions commerciales prises en général, ont contribué à la contraction de la demande mondiale", a-t-il fait observer dans un entretien accordé à l’APS.
"Face à cette situation de contraction de la demande internationale, les exportations du Sénégal ont enregistré un recul dès les premiers mois de la pandémie", a souligné le directeur adjoint du Commerce extérieur du Sénégal.
Selon lui, de mars à août 2020, les exportations sont ressorties au cumul, à hauteur de 1463 milliards de FCFA, passant de 207 milliards de FCFA en mars à 193 milliards de FCFA en août 2020, soit une baisse de 6,7% en valeur relative.
"Pendant la même période, les importations du Sénégal sont évaluées au cumul, à hauteur de 2 697 milliards de FCFA. Elles sont passées de 515 milliards de FCFA en mars 2020 à 383 milliards de FCFA en août 2020, soit une baisse de 25%", a relevé M. Fall.
Il a fait observer que s’agissant de l’approvisionnement du marché sénégalais en denrées de première nécessité (riz, huiles végétales, sucre, lait en poudre, etc.), "le niveau des stocks et les transactions déjà engagées ont facilité la couverture de la demande nationale sur plusieurs mois pour ces produits".
Les secteurs les plus impactés par la pandémie du Covid-19 sont les secteurs de l’hébergement et de la restauration, celui du commerce, des transports aérien et terrestre et de l’enseignement, a-t-il souligné.
Se basant sur le document portant Programme de résilience économique et social, il évalue les pertes de chiffre d’affaires pour les secteurs susvisés, de 56 milliards de FCFA pour la restauration à 1,3 milliard de francs CFA pour l’enseignement.
Les pertes de recettes des hôtels s’élevant à 40 milliards de FCFA, contre 34, 3 milliards pour le transport aérien, 24,3 milliards de FCFA pour le transport terrestre et 50 milliards CFA pour le commerce, selon Fallou Mbow Fall.
"D’autres secteurs tels que la Pêche, l’Elevage et les BTP sont aussi affectés par la pandémie de la Covid-19’’, note-t-il, ajoutant que "les envois de fonds, représentants plus de 10% du PIB du Sénégal, soit 1 300 milliards de FCFA, connaîtraient un repli de près de 30% à la suite de la baisse de l’activité économique dans l’Union européenne".
Il reste toutefois que le Sénégal exporte plus qu’il n’importe des autres pays du continent africain.
"En Afrique, en 2019, le Sénégal exporte plus qu’il en importe. En effet, les ventes du Sénégal vers l’Afrique se sont hissées, en 2019, à hauteur de 638,1 milliards de FCFA contre 603,8 milliards de FCFA l’année précédente, soit un relèvement de 5,7%", a fait savoir le directeur adjoint du Commerce extérieur.
Selon M. Fall, cette évolution est imputable à la hausse des exportations de poissons frais de mer (+24,8%) essentiellement dirigées vers la Côte d’Ivoire et de bouillons (+8,0%).
"Toutefois, les expéditions de produits pétroliers ont chuté de 3,1%", a indiqué M. Fall selon qui les importations du Sénégal provenant des pays d’Afrique, sont évaluées à 595,3 milliards de FCFA contre 705,9 milliards de FCFA l’année précédente, soit une chute de 15,7%.
"Cette baisse a principalement été portée par le repli des importations de riz (-94,7%), des huiles brutes de pétrole (-37,8%), des produits pétroliers finis (-10,6%) et des matériels de transport et pièces détachées (-7,2%)", a précisé le directeur adjoint du Commerce extérieur.
"Toutefois, a-t-il poursuivi, la hausse des importations des machines et appareils (+21,2%) a réduit l’impact de cette régression".
Il a rappelé que les principaux fournisseurs du Sénégal en 2019 ont été le Nigéria (244,8 milliards de FCFA), pour la totalité du pétrole brut, l’Afrique du Sud (124,8 milliards de FCFA), le Maroc (70 milliards de FCFA), la Côte d’Ivoire (54,9 milliards de FCFA), le Ghana (43,6 milliards de FCFA) et la Tunisie (27,1 milliards de FCFA).
"Pour les importations de services, le Sénégal se situe à la 20ième place pendant la période passée sous revue, derrière quatre pays de l’Afrique de l’Ouest notamment, le Nigéria, le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Mali", a expliqué Fallou Mbow Fall.
S’agissant des exportations de services, entre 2015 et 2019, il a indiqué que le Sénégal se situe au niveau du top 15 (15ième place) derrière l’Afrique du Sud, les pays arabes, l’ile Maurice, mais 3ième derrière le Ghana et le Nigéria au niveau ouest africain.
ROYAUME DU NIANI, SYMBOLE DU REFUS DE LA CONVERGENCE ETHNIQUE
Une simple évocation de son nom suffit pour plonger plus d’un dans les annales de l’histoire du Sénégal. Cette localité, connue pour être une zone de refus, fut également un point de convergence d’une foultitude d’ethnies venues de plusieurs régions
Royaume du Niani ! Une simple évocation de ce nom suffit pour plonger plus d’un dans les annales de l’histoire du Sénégal. Cette localité, connue pour être une zone de refus, fut également un point de convergence d’une foultitude d’ethnies venues de plusieurs régions du Sénégal et de pays limitrophes.
Chantée par des musiciens traditionnalistes sénégalais de renom avant d’être reprise par la jeune génération, l’histoire de Niani continue de défier le temps plus de deux siècles après. Niani «Royaume insoumis», Niani «Terre d’accueil». Ces attributs renseignent à suffisance sur le caractère historique de cette localité qui fait partie des rares endroits n’ayant pas connu de domination coloniale. Derrière cette victoire, se cache une autre histoire qui reste une marque de fabrique pour le Niani. Il s’agit de la convergence ethnique notée dans cette localité où beaucoup de communautés se sont implantées progressivement au fil du temps.
André Sarr est historien et géographe de formation. Il assure les fonctions de proviseur du Lycée Bouna Sémou Niang de Koumpentoum. Président de la commission scientifique du Festival Pencum Niani, M. Sarr fait partie des auteurs qui ont retracé l’histoire de Niani dans les volumes publiés dans le cadre du projet de réécriture de l’Histoire générale du Sénégal (Hgs). D’après lui, le peuplement de Niani est très ancien. En illustre l’existence de vestiges comme les mégalithes de Thiékène ou de Douba qui datent de la protohistoire.
Dans l’article qu’il a rédigé avec Abdoulaye Camara, ancien directeur général de l’Ecole nationale d’administration (Ena), André Sarr soutient que les Mandingues du Niani viennent de l’empire Mandé. En effet, les deux auteurs expliquent qu’au XIIIe siècle, le Mandé était secoué par des crises, suite à la révolution menée par Soundiata Keita qui vainquit le roi de Sosso Soumangrou Kanté, à la bataille de Kirina, en 1235. Ces crises avaient été à l’origine de vastes mouvements migratoires. Toutefois, deux sources différentes renseignent sur l’itinéraire des Mandingues du Niani. La première, explique-t-il, avance que les Mandingues seraient passés par Tambacounda, puis par Koumpentoum où il y avait eu d’autres vagues migratoires. Certaines étaient parties à Kaataba et à Kouokoto (vers le fleuve Gambie), tandis que d’autres s’établissaient à Koungheul (…).
Des Mandingues originaires de Mandé
Une deuxième source enseigne que les Mandinguess du Niani, en majorité les Camara, seraient venus de l’empire Mandé, plus précisément du village de Niani qui se situe en République de Guinée, près de la frontière avec le Mali. Leur émigration était intervenue suite à un mouvement de désobéissance. Au XIVe siècle, ils quittèrent le Mandé et s’installèrent au Gaabu. Ensuite, ils traversèrent le fleuve Gambie, s’établirent successivement à Kouo, Koumbidian et Koungheul, avant que les deux frères, Kansia et Mansaly, les ancêtres des Camara du Niani, ne se séparèrent à Koungheul. L’un des frères, Kansia, fut le fondateur de Koumpentoum. S’agissant du nom, André Sarr indique que le choix n’était pas fortuit parce que les Mandingues auraient conservé le nom de leur localité d’origine.
Outre les Mandingues, d’autres communautés ont élu domicile à Niani qui a fini par devenir un véritable lieu d’attraction. Il a enregistré l’arrivée des Peuls en provenance du Boundou. «Il y a une relation historique entre ces deux communautés, qui ont cohabité de manière fraternelle. Même si certaines sources soutiennent qu’elles sont venues ensemble. Quoi qu’il en soit, Niani était devenu un terroir d’accueil», souligne l’historien. Il relève également la présence de Peuls dans le Niani, qui sont venus du Macina. Il s’agit, précise-t-il, des compagnons de Koli Tenguéla Ba qui instaura la dynastie animiste des Dénianké au Fouta (XVIe–XVIIe siècle). A ces deux ethnies, s’ajoutèrent d’autres venues du Ndoucoumane (les familles Ndao, Kobor…de Kouthia Gaidy), du Fouta (les familles Sall, Ndome de Malème Niani) et du Jolof qui s’établissent dans le Niani Kalounkadougou. Les chercheurs du «Pencum Niani» notent aussi la présence, certes récente, des Koniaguis, des Bassaris et des Sérères dans le Niani. Les activités du train qui ont commencé dans les années 1920 ont aussi contribué au peuplement avec l’arrivée des Bambaras. Au fil du temps, Niani est devenu un creuset culturel. Aujourd’hui, on dénombre une douzaine d’ethnies : Mandingues, Peuls, Wolofs, Sérères, Bambaras, Laobés, Konianguis, Dialonkés, Peuls Fouta, Maures et Diakhankés.
VIDEO
SENGHOR RACONTÉ DANS WENDELU
C'est une plongée profonde et riche en enseignements que les animateurs et invités de l'émission Wendelu ont effectué dans la vie du président poète.
C'est une plongée profonde que les animateurs et invités de l'émission Wendelu ont effectué dans la vie du président poète.
VOYAGE AU BOUT DE LA DERNIÈRE COMMUNE DE SAINT-LOUIS
Mbolo Birane, dans le département de Podor, est une localité chargée d’histoires. Plus de 300 kilomètres séparent la commune de Saint-Louis de cette bourgade, dernière collectivité territoriale de la région
Se rendre à Mbolo Birane, une commune de Saint-Louis, n’est pas de tout repos. Panne à Médina Ndiathbé, route cahoteuse et poussière à foison, en sus de la chaleur d’étuve… Trop d’ingrédients pour rendre le voyage difficile ! Mais comparé à notre dernière visite, l’on a l’impression que les choses bougent depuis quelque temps car l’état de la route s’est beaucoup amélioré. Le voyageur se complait à admirer toutes ces contrées qui s’étalent le long de la Nationale 2. Il y a toujours quelque chose d’enivrant avec la nature, surtout en cette période d’hivernage. Sur les routes plates qui mènent à Mbolo Birane, le voyageur ne se lasse jamais. Un beau mélange pour l’ouïe et l’odorat ! Le temps est à la fois bon et doux durant tout le périple, notamment avec cette fine pluie qui a davantage rendu le voyage amusant dans cette contrée du Fouta caractérisée par des températures, le plus souvent, loin d’être clémentes. De part et d’autre de la route, dans les champs, les braves dames, ces véritables travailleuses de la terre, sont bien visibles. La réussite est ici dans les prairies. À l’horizon, le ciel dialogue aisément avec le tapis herbacé, offrant un gracieux spectacle.
Mbolo Birane, une contrée chargée d’histoires
De Taredji, croisement qui mène à Podor, le voyageur traverse une partie des 22 collectivités territoriales qui composent le département. On continue à en prendre plein les yeux. Pêle-mêle on dépasse les communes de Ndioum, de Dodel, de Madina Ndiathbé et son pont célèbre hérité du régime libéral. Puis Mery pointe le bout de son nez, ensuite Boké Dialloubé et finalement Mbolo Birane, dernière localité de la région de Saint-Louis. Un parcours sans grande difficulté alors qu’il y a peu cette route était difficile avec les travaux menés par l’État pour le désenclavement du département de Podor.
Arrivé à Mbolo Birane, on explore les belles étendues d’eau rappelant la proximité du fleuve Sénégal, avec des aménagements faits ici et là pour l’agriculture et le maraîchage, « les deux mamelles de notre économie avec l’élevage », signale Abdoulaye Agne, une habitant de la zone.
Du point de vue historique, souligne le parolier de Mbolo et guide religieux Amadou Louty Kane, le village a été fondé par Birane Aly Hammet Djiouldo Kane. En quittant Dimath dans la zone sénégalo-mauritanienne, poursuit-il, les fondateurs de Mbolo étaient 14, mais d’autres parlent de 13 dont des frères. L’objectif de ces précurseurs était de faire la promotion de l’islam car, « pour des questions raciales, ils étaient combattus en Mauritanie », souligne Amadou Louty Kane. Ainsi, après un séjour de six ans en terre mauritanienne, dans des zones comme Bababé ou Haymédad pour convertir des populations à l’islam, en 1519, ils enjambèrent le fleuve Sénégal du côté de « Mayo Mbagne », frontière entre le Sénégal et la Mauritanie située au Nord-est du village.
Dans leur voyage, poursuit Amadou Louty Kane, de Diaba actuel village et frontière entre la région de Saint-Louis et Matam, ils se dirigèrent vers l’Ouest pour enfin arriver à Mbolo Birane. Une fois sur place, ils y trouvèrent Wolofs et Sérères aux pratiques païennes. « Comme beaucoup de sociétés, Mbolo Birane se subdivisait en six quartiers occupés par différentes composantes de la population », fait savoir Alpha Ousmane Kane, Chef du village. D’après lui, « cette commune a fait partie des sept premiers villages qui ont construit des mosquées au Fouta ». Depuis 2005, lit-on dans la presse, une « ziarra » permet les retrouvailles de tous les descendants d’Aly Hammet Djiouldo Kane disséminés un peu partout. De Tivaouane à Kaolack, beaucoup d’érudits y sont passés ou ont des attaches à Mbolo Birane, selon le chef de village.
Dans les champs, les femmes aux manettes
Dans les périmètres aménagés, les femmes, dans une « belle galère », essayent de dompter la terre. Tout y passe. Engagement, dextérité et respect envers cette terre qui leur donne aubergine, navet et autres cultures maraîchères. Absa Thiam a les mains rêches et s’échine à débarrasser les plants des mauvaises herbes. Le travail est certes pénible, « mais j’y trouve mon compte », avoue-t-elle. C’est pourquoi, fait savoir Nafy Kane, adjointe au maire de Mbolo Birane, l’objectif est d’accompagner les femmes de la commune et de les organiser afin qu’elles s’épanouissent dans ces activités qu’elles aiment et aient des ressources. C’est dans ce sens que des projets ont été mis en place dont la création de fédérations de femmes « afin de leur faire bénéficier des formations professionnelles pour une meilleure gestion de leurs activités et ressources qui en découlent », assure l’adjointe au maire. Ce qui permettra, selon elle, de diminuer le taux de chômage des jeunes.
Une autre lueur d’espoir des femmes reste la rénovation par la Fondation sud-coréenne Saemaul de 104 hectares de périmètres rizicoles inondés en période de pluie et la construction d’un centre polyvalent. Le coût global de ces réalisations estimé à 300 millions de FCfa va certainement permettre un bon épanouissement des femmes dans les champs.
Percée des filles à l’école
À côté des activités économiques, les filles font de plus en plus une belle percée dans le milieu de l’éducation. En effet, pour l’examen du Cfee de cette année, à l’Inspection de l’éducation et de la formation (Ief) de Pété dont dépend la localité, sur 935 filles inscrites, les 914 étaient présentes, soit seulement 21 absences. Ce qui correspond à un taux de présence de 97,75%.
Dans les classes de Troisième et de Terminale, on note une présence soutenue des jeunes filles. Ainsi, informe Nafy Kane, cette assiduité des jeunes filles du Fouta à l’école explique les raisons pour lesquelles elles dament le pion aux hommes lors des examens.
Aussi, à l’Ief de Pété, un réseau apolitique des femmes enseignantes a été mis en place pour contrôler les conditions d’étude des filles, informe Nafy Kane. Mais, tout n’est pas rose, souligne-t-elle, « car nous luttons chaque jour contre les mariages précoces qui amoindrissent le taux d’achèvement des filles ».
Les figures emblématiques
Mbolo Birane compte en son sein beaucoup de figures emblématiques parmi lesquelles le grand marabout Thierno Daouda Sy, né en 1897 dans cette localité. Assoiffé de sciences religieuses, il s’initie à la charia et aujourd’hui compte des adeptes à Rebeuss Dakar et son « ziarra » annuel se déroule à Keur Yakham à Khombole. Aussi, Oumar Demba Ba, ancien conseiller diplomatique du chef de l’État Macky Sall et actuel Secrétaire général adjoint de la présidence de la République avec siège au Conseil des ministres, est ressortissant de Mbolo Birane. Parmi ces fils célèbres, on note la présence du journaliste, présentateur d’émissions littéraires Sada Kane.
LE PLAFOND DE VERRE DES DIASPORAS AFRICAINES EN FRANCE
Bien qu’ils soient en général bien acceptés, les politiciens d’origine africaine n’échappent pas toujours au racisme: deux affaires récentes ont relancé la polémique
Sputnik France |
Christine H. Gueye |
Publication 18/09/2020
Bien qu’ils soient en général bien acceptés, les politiciens d’origine africaine n’échappent pas toujours au racisme: deux affaires récentes ont relancé la polémique. Interrogé par Sputnik, Olivier Segbo, porte-parole des Élus français d’Origine béninoise, a accepté de témoigner du «plafond de verre» qui pèse sur eux en politique.
«Une certaine France réagit violemment à l’émergence de Français-Africains dans les arcanes du pouvoir. J’ai été dix ans élu municipal et j’ai vu l’étonnement quand je suis arrivé comme vice-président pour représenter notre agglomération sur les sujets des mobilités. Parce que dans l’inconscient français, les Français-Africains ne sont pas encore tout à fait Français», a témoigné au micro de Sputnik France Olivier Segbo, un ancien élu centriste de l’Essonne (91), membre de l’Union des démocrates et indépendants (UDI).
Réintégré à sa demande dans sa nationalité française –puisqu’il n’était pas majeur quand son pays de naissance, le Bénin, est devenu indépendant le 1er août 1960–, Olivier Segbo est arrivé en France en 1986. Cet ancien professeur de mathématiques a mené, après des études en électronique à l’Université Paris VI, une carrière d’expert en systèmes informatiques. Un parcours professionnel sans accroc, qui ne lui a pourtant pas permis d’échapper au racisme anti noir, dont il ne minimise ni n’exagère la portée:
«Le fait d’avoir des diplômes supérieurs, c’est vrai, facilite considérablement l’intégration. Mais il est de plus en plus difficile dans le contexte actuel de convaincre vos interlocuteurs que les Français-Africains ne sont pas que des dealers en échec scolaire», ironise-t-il.
Élu sur la liste de Nathalie Kosciusko-Morizet lorsque celle-ci a «arraché la mairie de Longjumeau à la gauche, en 2008, après avoir été élue députée de l’Essonne entre 2002 et 2017», il continue d’être «très fier du travail accompli» dans sa ville. Même si, là encore, ses origines africaines l’auraient «stoppé» dans ses ambitions politiques, regrette-t-il.