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11 septembre 2025
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
IDY/MACKY, TRAGIQUE POKER MENTEUR
EXCLUSIF SENEPLUS - On s’enlace d’une main tout en maintenant le couteau tueur enserré dans l’autre. Et à la moindre occasion rêvée, Brutus entre en action. Leur alliance est impossible puisque tout les oppose
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 25/11/2020
Depuis qu’il a rejoint le gouvernement, Idrissa Seck et les siens ne cessent de hâbler sur ses retrouvailles avec son bienfaiteur. Aujourd’hui, il n’a aucune vergogne et aucune gêne pour adorer celui qu’il abhorrait dans un passé récent. Pour justifier son reniement, il se contorsionne laborieusement dans des équivocités discursives sans convaincre une seule fois son auditoire. Dans plusieurs sorties médiatiques, il avait déclaré qu’il ne serait plus conditionné par un décret mais par les suffrages. Ce qui veut dire qu’aucun président de la République ne l’assujettirait plus en le nommant par voie décrétale. Mais voilà le nouveau président caméléonesque du CESE qui se lance dans des explications tortueuses pour nuancer ses propos en ouvrant un interstice qui laisse place à la volonté divine dans toute prise de décision. Mais puisque nous vivons à l’ère de la VAR, tout propos peut être passé à la loupe du fact-checking. Malheureusement pour lui, ses propos ne souffrent d’aucune ambiguïté. Il a déclaré sans circonlocutions dans une de ses sorties que pour ce qui reste de sa vie politique, un décret ne conditionnera plus son destin. Pour donner des gages d’amitié sincère lors de son installation à son nouveau mentor, Idy, avec ses pantalonnades fadasses et bouffonneries malséantes, plonge son assistance dans l’hilarité générale en soutenant que lui et Macky sont la fusion du pain et du lait. On est en pleine tragi-comédie.
Si Idy sent le besoin de pondre au forceps tout ce tintamarre explicatif, c’est parce que ses discours et postures passés invalident sa présente imposture. « Au secours Djibo Ka ! Le virus de la tortuosité dont vous accusait un certain Idrissa Seck l’a mortellement infecté à son tour. » La pandémie de la Pochevide-20, pardon de la Covid-19 est devenue son prétexte de prédilection pour s’adonner à tous les reniements et ignominies. Aujourd’hui, les invectives furibondes, les vannes insultantes et les lazzis incisifs sous-tendus par son rictus sardonique ont fait place aux embrassades chaleureuses, aux bisounours tendres. On s’enlace d’une main tout en maintenant le couteau tueur enserré dans l’autre. Et à la moindre occasion rêvée, Brutus entre en action.
Par conséquent, il est évident que ces épousailles morganatiques dont les accordailles démarchées depuis plus de 15 mois dans l’ombre et célébrées publiquement sont celles de la carpe et du lapin. Leur alliance est impossible puisque tout les oppose. Macky Sall, en attente d’interview dans les locaux de Walf le 12 décembre 2011, a laissé échapper en off que «le jaloux président de Rewmi ne connaitra jamais le bonheur d’être président du pays».
Il est de notoriété publique que jamais Idy n’a supporté que cet ancien président de la Cellule initiatives et stratégies (CIS) et dont il était le patron en tant que numéro 2 du PDS après Abdoulaye Wade devienne président du Sénégal alors que lui, président de Rewmi, est né pour être président du Sénégal. Aux premières heures de l’alternance, l’alors directeur du président Wade reprochait avec morgue à un certain Macky Sall de manquer d’ambition quand ce dernier s’était pointé à son bureau sur recommandation du président Wade pour lui demander un poste, fût-il celui de directeur adjoint. Ce Macky Sall qui a gravi les échelons du gouvernement jusqu’à la Primature au moment où Idy en était défenestrée a été le maitre d’œuvre de sa mise en accusation à propos du scandale des chantiers de Thiès. Idrissa Seck en a toujours voulu à son successeur à la Primature qu’il a accusé d’avoir voulu prononcer son oraison funèbre en exposant sa mise en accusation devant toutes les représentations diplomatiques le 26 juillet 2004, soit trois jours après son embastillement.
Ce réquisitoire livré par-devers les ambassadeurs accrédités au Sénégal est un moyen pour décrédibiliser à jamais celui qui dans ses rêves les plus fous a voulu prématurément être calife à la place du calife. A cet instant empreint de gravité, il fallait que Macky Sall présentât aux yeux du monde entier ce nain politique trop ambitieux comme un vulgaire détourneur de milliards avant de l’expédier à Rebeuss. Et pour sortir de cet enfer de Rebeuss, Idy a montré encore une facette hideuse de sa personne. Il est de notoriété publique que le fameux protocole de Rebeuss paraphé nuitamment a élargi Ndamal Kadior.
Il est avéré que l’actuel président du CESE entretient des rapports troubles avec l’argent public. Après les 44 milliards non encore élucidés des chantiers de Thiès à cause d’un non-lieu politique qui a mis un terme à l’action judiciaire, Idy n’a pas hésité à déclarer le 29 octobre 2006 à l’émission Grand Jury de la RFM qu’il a fait profit avec les fonds politiques. «Je ne me suis pas enrichi à la faveur du pouvoir. Les seules ressources que mon passage au pouvoir a mises à ma disposition et qui renforcent mes moyens d’intervention politique et sociale, ce sont les fonds politiques que le président de la République lui-même m’a alloués de façon discrétionnaire », a-t-il soutenu au micro de Mamadou Ibra Kane. Terrible aveu d’enrichissement sans cause avec nos deniers nationaux sous le pseudo-prétexte qu’il s’agit de fonds dont l’utilisation n’est assujettie à aucun contrôle.
Dans ce poker menteur où les agendas politiques diffèrent radicalement, chacun cherche à duper son alter ego. Mais le principal perdant dans ce jeu de dupes, c’est le nouveau président du CESE. Son image fluctuante qui se déforme sous le miroir de ses intérêts a fini par répugner les Sénégalais qui ne parviennent pas à le situer. S’il a rejoint les prairies fertiles de la mouvance présidentielle pour bénéficier d’un salaire consistant et de fonds politiques (encore les fonds politiques) d’une institution superfétatoire qui ne sert qu’à caser des retraités désargentés ou des va-nu-pieds qui végètent dans une impécuniosité ambiante, s’il a renié ses convictions d’antan pour disposer de ministères qui serviront de vache laitière à un Rewmi exsangue, le retour de bâton risque d’être mortel. De son parti politique, il n’existe plus qu’une carcasse désincarnée dont les os qui le tiennent encore brinquebalent avant de se désagréger.
Macky Sall a réussi son projet politique : montrer aux Sénégalais que celui qui a été deuxième à la présidentielle de 2019 n’est pas un homme chevillé au respect de la parole donnée. En contraignant son nouveau rallié à venir à Canossa pour passer sous les fourches caudines d’une kyrielle de rétractations verbales et de reniements de principes, il offre un enterrement politique de première classe à Idy qui se glorifie de rester toujours en vie nonobstant les pelletées de sable qui veulent l’ensevelir. Mais cette fois-ci, c’est une odyssée sans retour.
La légende du football argentin et du sport mondial, est décédée ce mercredi à l’âge de 60 ans, victime d'une crise cardiaque. Plus qu'une idole, l'emblématique numéro 10, champion du monde en 1986, était un mythe
Diego Maradona, génie du ballon rond décédé mercredi, a payé cher sa gloire en sombrant dans la drogue et l'alcool, mais cette icône du football, l'égal d'un dieu en Argentine, avait toujours su rebondir.
En dépit de ses excès en tous genres, Diego Armando Maradona, né à Buenos Aires et qui venait de fêter ses 60 ans, restera à jamais le "diez", le numéro dix, capable de marquer les plus beaux buts de l'histoire, à l'instar du roi Pelé, finalement son seul rival.
Ange ou démon? La polémique n'a jamais cessé. "Rebelle. Héros. Arnaqueur. Dieu": dans son documentaire "Diego Maradona", présenté hors compétition au festival de Cannes en mai 2019, le Britannique Asif Kapadia raconte les années tumultueuses de l'Argentin à Naples, qui lui ont apporté ses plus grandes joies et ont fini par le broyer.
Issu des quartiers pauvres de Buenos Aires, le "Pibe de oro" ("gamin en or") est tombé dans le chaudron de la Bombonera, le stade du club Boca Juniors, quand il était petit.
Dribbleur hors pair capable de mystifier les défenses, Maradona restera le symbole et capitaine incontesté de l'Argentine. Sous les couleurs de l'équipe nationale pendant 17 ans (1977-1994), le légendaire numéro 10 a marqué 50 buts en 115 matches et offert à son pays la deuxième Coupe du monde de son histoire en 1986.
- "La main de Dieu" -
Parmi les milliers de photos accompagnant la gloire puis la déchéance de Maradona, deux images résument sa vie. La première remonte justement à 1986, un soir de finale de Coupe du Monde, dans le mythique stade Aztèque de Mexico, où le joueur de 1,65 m n'est qu'un immense sourire brandissant le trophée mondial. Il est au sommet de son art.
Son but inscrit de la main contre les Anglais en quarts de finale a fait hurler de joie tout un peuple qui a accepté l'explication improvisée et géniale de Maradona: "la main de Dieu".
Mais les fans de football retiendront surtout son deuxième but contre ces mêmes Anglais, lui qui a passé en revue toute la défense avant de tromper le gardien, un chef-d'oeuvre d'intuition et de talent pur.
Beaucoup moins glorieux, le second cliché date du 26 avril 1991. Hirsute, bouffi, mal rasé, l'oeil éteint, Maradona sort de son domicile de Buenos Aires entouré de deux policiers venus l'arrêter pour détention et consommation de cocaïne.
C'est le début de la déchéance, des déclarations tapageuses, des outrances de tous ordres, des retours au premier plan soigneusement orchestrés par un entourage de requins. Les cures de désintoxication vont désormais alterner avec les rechutes.
Après avoir goûté à la drogue dans le barrio Chino de Barcelone, où il a joué deux saisons (1982-1984), son accoutumance n'a pas faibli pendant ses années de gloire à Naples (1984-1991), club où il est adulé pour lui avoir fait gagner les deux seuls titres de champion d'Italie de son histoire, en 1987 et 1990.
Mais Maradona a payé cher cette célébrité qu'il n'a jamais su gérer. Sali par les scandales, sous le coup d'une suspension de deux ans pour un nouveau contrôle positif en 1994, il quitte officiellement le monde du football, à 37 ans, le jour de son anniversaire.
- Crises à répétition -
Loin des stades, la déchéance va s'accélérer. En 2000, il est hospitalisé à Punta del Este, célèbre station balnéaire d'Uruguay, pour une crise cardiaque liée à la drogue.
Il s'en sort et part à Cuba en cure de désintoxication. Quatre ans d'allers et retours entre l'Argentine et sa seconde patrie ne réussiront pas à le guérir durablement de sa dépendance à la cocaïne. En 2004, il frôle la mort après un accident cardiovasculaire à l'issue duquel il repart à La Havane.
L'année suivante, il subit à Bogota une opération chirurgicale destinée à réduire la capacité d'absorption de son estomac pour lutter contre l'obésité, ce qui lui permet de perdre près de 50 kilos.
L'Argentine veut à nouveau y croire. Fin 2005, charmeur et en forme, il bat des records d'audience avec son émission télévisée "La nuit du 10" où il invite notamment son grand rival Pelé. Pourtant, Diego se met à boire, grossit, fume et rechute dans une crise hépathique qui le ramène à l'hôpital en 2007.
Une fois encore, il s'en sort et reprend du service. Nommé sélectionneur de l'équipe d'Argentine en 2008, il est écarté deux ans plus tard pour mauvais résultats. Par la suite, il entraînera deux clubs émiratis avant de s'engager en tant que président du club bélarusse du Dinamo Brest (D1) en 2018.
La même année, il devient entraîneur des Dorados de Sinaloa (D2 mexicaine) avant d'en claquer la porte avec fracas huit mois plus tard à cause d'un pénalty non sifflé pour son club. Maradona dans toute sa splendeur...
THIAROYE, LA POUDRIÈRE
Les habitants sont pris au piège par des pollutions de l’air, du sol, des eaux de mer. À cela s’ajoutent les fuites d’hydrocarbures des pipelines de la Société africaine de raffinage (Sar), une véritable bombe écologique
Les habitants de Thiaroye sont pris au piège par des pollutions de l’air, du sol, des eaux de mer. Ces pollutions résultent des activités industrielles, des rejets des produits toxiques qui échappent des trains. À cela s’ajoutent les fuites d’hydrocarbures des pipelines de la Société africaine de raffinage (Sar). Dans ce reportage, les habitants ont reconnu qu’ils sont assis sur une bombe écologique.
Le tragique destin des quartiers en bordure de mer
Il devait faire bon vivre dans les quartiers de Thiaroye qui sont sous l’emprise de la brise marine. Tel n’est, cependant, pas le cas. Ces quartiers, situés au bord de la mer, sont le siège de toutes sortes de pollutions, sources de maladies, lesquelles ont poussé certains à vendre leur villa pour aller habiter ailleurs.
Les abords de l’imposant bâtiment de Royal céramique ne grouille pas. Les boutiques, les ateliers de réparation des réfrigérateurs et des cantines ont baissé leur rideau. Le coin ne s’est pas encore réveillé, ce dimanche 22 novembre 2020, à 9 heures, à part les charretiers couchés sur des sacs à moins de 10 mètres des rails, dans le quartier usine de Thiaroye Sur Mer. Ici, tous les jours, les charretiers côtoient la mort. « À la veille de la Tabaski, le train a sectionné les jambes et les bras d’un charretier du nom de Kara », rapporte Adama Thioune qui vit à Thiaroye Usine, depuis une trentaine d’années. L’échange réveille en lui des flots d’incidents qui auraient viré à la catastrophe, dans cette zone habitée amis coincée entre les usines, les rails et la mer. Lui, comme d’autres habitants de Thiaroye, est habitué à voir des images des sapeurs-pompiers qui débarquent sans crier gare et qui délimitent un périmètre de sécurité pour une décontamination. « Il n’y a pas longtemps, cette voie a été fermée à la circulation pour une opération de décontamination aux abords des rails. Un train avait déraillé et déversé des produits toxiques », raconte Abdoulaye Guèye. Le bout de cette grande artère est un cul de sac formé par des usines de fabrication de boisson, de la verrerie, des dépôts, entrepôts, les Câbleries du Sénégal, des unités de transformation de poisson. Dans ce coin, on s’accommode de la dégradation du cadre de vie. Peu de personnes n’élèvent la voix contre la concentration des usines. « Nous demandons aux usines de faire encore plus d’efforts dans la dépollution, dans la décontamination du sol. Il y a un travail qui se fait », nous souffle le chef de quartier de Thiaroye Usine, Abdoulaye Guèye.
En contrebas des rails, derrière la maison du chef de quartier, des carcasses de véhicule, des moteurs, des cadrans forment des monts de ferraille sur un sol couvert d’huile noire. Entre des épaves, sous un hangar, deux teinturiers étalent les pagnes, les eaux violettes qui coulent sur une petite rigole se jettent dans une zone basse envahie par des plantes aquatiques. « La chance de Thiaroye, c’est la mer. Pourtant, durant l’hivernage, il est impossible de circuler, les routes étant entrecoupées », s’indigne un fonctionnaire à la retraite sous le couvert de l’anonymat.
Les belles cités de Thiaroye sur Mer, Thiaroye Azur ont perdu leur lustre au fil des décennies. Le sol est devenu le lit de toutes les pollutions. Le mal est plus profond et a atteint le Maastrichtien c’est-à-dire, la nappe riche en eau. « La Sones a cessé de faire des prélèvements sur la nappe de Thiaroye à cause des pollutions », rapporte le Professeur Seydou Niang, du laboratoire des eaux usées de l’Ifan.
Au Sud de Thiayoye, au bord de la route nationale, se trouve l’usine Senchim. Elle est isolée comme des bâtiments en construction. À partir de l’extérieur, on aperçoit les toitures rouillées des hangars. Les unités ne tournent plus du moins pas en plein régime. Cet arrêt n’efface pas les séquelles. À l’entrée du quartier Famara Ibrahima Sagna, un chef de famille, revenu du sport, prend de l’air, sur son perron. Il est témoin de plusieurs activités de mobilisation des populations contre les usines. Il pointe sa main sur une belle villa. « La maison là-bas appartenait à l’ancien Directeur des ressources humaines de la Poste. Il l’a vendue pour aller habiter ailleurs afin d’épargner sa famille du drame silencieux », avance Serigne Dieng. Au fur et à mesure que nous parcourons les ruelles sinueuses et sableuses du quartier Famara Ibrahima Sagna, plus nous croisons des victimes de la pollution comme El Hadj Coumba Ngom, reconverti dans la vente de foin. Sa maison jouxte le mur de Senchim. « Mon médecin traitant a été clair avec moi. Il m’a dit qu’il ne me donnera que des calmants. Chaque 15 jours, je suis obligé d’acheter des médicaments. Je suis convaincu que beaucoup de personnes décédées dans ce quartier, ont contracté la maladie à cause de la pollution », confesse le vieux El Hadji Coumba Ngom, le cœur lourd.
Habillé d’un polo bleu, la chevelure rase, le jeune Matar Nguer qui nous a rejoints confirme les complaintes du vieux Ngom. Lui et des jeunes du quartier ont été sur le front pour la délocalisation de cette usine depuis des décennies. Le site a changé plusieurs fois de nom sans qu’il ne cesse d’émettre des particules nuisibles à la santé humaine et à l’environnement. « Ma maman a les tiroirs de sa coiffeuse remplis de médicaments. Tout le monde souffre de maladies pulmonaires, à Thiaroye. Plus vous prenez de l’âge, plus ces pathologies se révèlent », constate Matar Nguer.
Des maisons sur les pipelines de la Sar
La maison de Assane Diop est à la frontière entre la cité Famara Ibrahima Sagna bien aménagée et le village de traditionnel de Thiaroye. Les deux zones d’habitations sont séparées par les rails. Cette zone est parcourue par des pipelines de la Société africaine de raffinage (Sar). Les déraillements des trains sont réguliers dans cette zone où sont enfouies les conduites d’hydrocarbures. « Il y a quelques semaines, de l’acide a été déversée sur les rails. Tous ceux qui vivaient à proximité étaient délogés. Des produits chimiques échappent des wagons du train et polluent la zone. À cela, nous pouvons ajouter des maisons construites sur les conduites de la Sar. Il y a des habitants qui perforent les conduites pour chiffonner du carburant. Le jour où ça va exploser, il y aura une catastrophe. On dit que Thiaroye est assis sur une bombe, ce n’est pas exagéré », semble se résigner Assane Diop qui a servi dans le domaine maritime pendant des années avant de prendre sa retraite. Aujourd’hui, il regrette d’être contraint de passer sa vie en sursis dans cette cité polluée. « Lorsque j’achetais cette parcelle, on m’avait dit que les rails seront délocalisés », raconte-t-il. Plus de trente ans après, les trains continuent de passer laissant sur son itinéraire des produits dangereux. Mais dans ce quartier, le temps de la résignation est révolu. La lutte pour la survie a donné naissance à une floraison d’associations et un collectif qui se battent pour sauver ce qui peut l’être avant qu’une catastrophe ne se produise.
Par Hamath KANE
AU NOM DU SYSTEME
En «l’absence» de Khalifa Sall qui traîne les pieds, c’est le duel Macky-Sonko qui anime la chronique politique. Mais dans ce sketch Barth’-Moussa Diop, c’est surtout le metteur en scène Sonko qui est en jeu
Nous sommes à l’ère des poignées de mains. L’année dernière, c’était celle de Macky-Wade à l’inauguration de la Grande mosquée Massalikoul Jinan, puis au Palais. Idy Macky à la Maison du Parti socialiste pour rendre hommage à Ousmane Tanor Dieng. Et lundi, chez Ousmane Sonko, Barthélemy Dias et Me Moussa Diop nous ont offert non pas des coups de coude très pacifiques imposés par le Covid-19, mais bien une franche poignée de mains. Donc sans barrière aucune. Et là, ce sont deux «ennemis» qui en étaient arrivés jusqu’aux arguments au bas de la ceinture qui se voient, échangent des sourires et des numéros de téléphone.
Le lendemain, ils disent au juge : «Nous nous sommes réconciliés, alors oubliez la plainte !» Or les accusations du maire de Mermoz-Sacré Cœur sur l’affaire du terrain de Dakar dem dikk, vendu à l’Apr pour son siège, sont très graves. Hallu cinantes !
Rien que pour cela, l’on aurait bien voulu en savoir davantage. Mais au nom de la politique-spectacle, cette paix - des braves peut-être - nous enseigne une chose au moins : Pour Barth’, tout cela était dans le registre de la politique politicienne. Pour Me Moussa Diop, il fallait juste répondre à quelqu’un qui voulait mettre du sable dans le couscous de l’Apr qu’il ne mange plus depuis un mois. C’est du cinéma ! La mise en scène politique, nous l’avons très souvent vue chez nos politiciens professionnels. Mais cette séquence a été projetée chez Ousmane Sonko qui en a été témoin.
En publiant lui-même les photos et son texte sur sa page Facebook, le leader de Pastef n’en attend pas moins un gain politique. Mais ce message lancé dans un contexte de démantèlement de l’opposition est aussi une réponse à Macky Sall. Depuis le départ de Idrissa Seck, Sonko se pose et s’oppose en chef de l’opposition de fait. La bataille de la com’ fait rage. Elle se joue non pas pour maintenant, mais pour demain : 2024.
En «l’absence» de Khalifa Sall qui traîne les pieds, c’est le duel Macky-Sonko qui anime la chronique politique. Mais dans ce sketch Barth’-Moussa Diop, c’est surtout le metteur en scène Sonko qui est en jeu. Et, peut-être, l’enjeu. Dias-fils, qui partage avec lui la même fougue politique, lui voue une admiration telle qu’il ne pouvait trouver meilleur objet de communication. Il fait le buzz comme on dit trivialement. Me Moussa Diop, lui, joue à l’enfant excommunié par le «père» et qui se cherche un nouveau tuteur.
Le leader de Pastef, qui est conscient de cet opportunisme politique, en profite aussi. Surtout dans un contexte où il cherche une nouvelle coalition après l’éclatement de Jotna. L’opposant radical ne peut donc cracher sur une telle opération, même si le résultat qu’il en attend ne peut être évident. Il faut désormais faire comme les autres, utiliser les moyens du bord, quitte à froisser ses inconditionnels. Personne ne peut le lui reprocher, parce que c’est cela la politique. Si on ne peut s’accommoder de ces stratagèmes, on n’est plus loin de la religion. Or la politique n’en est pas une.
L’antisystème se met donc aux codes du système. C’est de bonne guerre ! Mais demain, quand l’ancien directeur général de Dakar dem dikk roulera encore dans le sens inverse, il ne faudrait pas s’en émouvoir. Quand Barth’ se remettra à son «Dias», que personne ne crie au scandale. Ainsi va le système : qui s’y frotte s’y pique. Il est plus fort que les hommes. Même si Sonko fait du «système, moi non plus !» Qui disait que ce système arrange tout le monde !
Par Papa Salif SOW
DE L’URGENTE NECESSITE POUR LA MISE EN PLACE D’UN PLAN NATIONAL DE VACCINATION COVID-19
Agissons vite et maintenant pour être opérationnels et ne pas perdre de temps quand le vaccin sera disponible pour tous !
Les laboratoires pharmaceutiques Pfizer, Moderna et AstraZeneca ont annoncé ces derniers jours la mise au point d’un vaccin Covid-19 avec une efficacité de plus de 90%. L’espoir est donc permis pour contrôler la pandémie, reprendre une vie sociale normale et relancer nos économies.
Disons le tout de suite, ces vaccins dans un premier temps ne seront pas disponibles en grande quantité pour chaque pays et pour tout le monde. En effet, il faudra du temps à ces firmes pour augmenter progressivement la production des doses vaccinales et satisfaire la demande internationale.
Dans le cas de ce virus, l’objectif est de vacciner les populations de tous les pays sans distinction du niveau socioéconomique (pays développés et pays en développement). C’est dans ce cadre qu’une alliance internationale (Covax) a été mise en place pour financer les vaccins des pays à ressources limitées dans un souci de solidarité internationale, d’équité et d’égalité.
Selon les projections faites par le Covax, chaque pays recevra dans un premier temps un nombre de doses pour vacciner 20% de sa population. Progressivement la couverture nationale se fera au fur et à mesure que les vaccins seront produits et disponibles au cours de 2021-2022. Il est alors nécessaire et urgent dès maintenant pour nos pays de se préparer et d’anticiper sur comment gérer la vaccination Covid-19 en mettant en place un plan national d’accès à la vaccination. Ce plan devra décrire de façon holistique tout le processus de gestion sur toute l’étendue du territoire national. Les points ci-dessous doivent en constituer les différents éléments à développer :
1. Les populations prioritaires à vacciner dans un premier temps : les identifier et dénombrer. Il s’agit en particulier du personnel de santé et des populations vulnérables (sujets âgés, patients avec une co-morbidité). Après cette première phase, le plan devra décrire comment se fera la vaccination pour le restant de la population.
2. La logistique nécessaire : définir la stratégie de distribution des vaccins au niveau national, la chaîne de froid requise, l’informatisation du fichier des bénéficiaires au niveau régional, départemental, jusqu’au village.
3. Ressources humaines, matérielles, financières : le budget nécessaire pour couvrir toutes ces activités, la formation du personnel devant assurer la vaccination, le système de documentation et de suivi pour l’administration de la deuxième dose vaccinale.
4. Identification des sites potentiels de vaccination Covid19 : En plus des services sanitaires classiques, il faudra identifier également des sites pouvant accueillir un grand nombre de populations. L’objectif étant d’être le plus près des communautés pour faciliter l’accès à la vaccination.
5. Stratégie de communication pour l’éducation et la sensibilisation des populations sur l’importance et la nécessité de se faire vaccine avec une traduction dans toutes les langues nationales. C’est une étape capitale dans la mise en place de ce plan. En effet, il faudra expliquer aux populations l’importance de la vaccination Covid-19 dans un langage accessible et compréhensible par tous. Impliquer dans la stratégie de communication les leaders religieux et communautaires (hommes, femmes et jeunes), qui devront collaborer de façon étroite avec le personnel de santé à tous les niveaux. Le message devra être clair et basé sur la science. Il faudra aussi corriger très rapidement toutes les mauvaises et fausses informations sur le vaccin Covid-19, non fondées sur la science et classiquement dénommées «fake news». Rassurer les populations et établir une relation de confiance.
6. Impliquer autour du Ministère de la Santé tous les autres secteurs d’appui : médecine d’entreprise, scolaire, universitaire, le service de santé des Armées, la médecine en charge des retraites (Ipres), la médecine privée. Une bonne organisation et une bonne méthode sont requises pour un succès de la vaccination Covid-19 dans une approche globale de transparence et d’équité à tous les niveaux.
Agissons vite et maintenant pour être opérationnels et ne pas perdre de temps quand le vaccin sera disponible pour tous !
Professeur Papa Salif SOW
Spécialiste en Maladies Infectieuses et Tropicales
Expert Global Health Diplomacy
Membre de l’Académie Nationale des Sciences et Techniques du Sénégal
LE SENEGAL PERD 4 MILLIARDS PAR AN
L’achat des produits difficiles à recycler, produits à l’étranger, fait perdre au pays beaucoup d’argent, surtout en termes de fiscalité.
Par Ndèye Fatou NIANG - Correspondante |
Publication 25/11/2020
L’achat des produits difficiles à recycler, produits à l’étranger, fait perdre au pays beaucoup d’argent, surtout en termes de fiscalité.
«Le Sénégal perd près de 4 milliards de francs Cfa d’écotaxes par an à travers l’importation d’équipements électroniques.» L’estimation est du ministre de l’Environnement et du développement durable.
Abdou Karim Sall procédait à Tivaouane au lancement officiel de la campagne de communication pour le changement de comportements dans le cadre du Projet de gestion des déchets plastiques, des eaux usées et des déchets d’équipements électriques et électroniques, qui concerne les villes de Tivaouane, Dakar et Touba, financé pour 2 milliards de francs Cfa par le Grand-Duché de Luxembourg et mis en œuvre par l’Institut mondial pour la croissance verte (Gggi).
Il a expliqué : «Chaque équipement fabriqué et commercialisé fait l’objet de paiement d’une écotaxe, dont le rôle est de participer au vieillissement ou au recyclage de ce produit. Mais malheureusement, nous achetons nos appareils électriques et électroniques à l’étranger. Et ces écotaxes sont collectées dans les pays d’origine et ne sont jamais rapatriées dans nos pays. Or nous les pays en développement, nous n’avons pas les moyens suffisants de prendre en charge le vieillissement de ces appareils dangereux.»
Il s’est réjoui du projet qu’il vient de lancer et qui va financer des centres de traitement de ces déchets électriques et électroniques dangereux pour l’environnement, tout en assurant des formations permettant de «rapatrier tous les montants collectés en termes d’écotaxes dans tous les pays de provenance de ces équipements».
A ce propos, le gouvernement entend «rendre efficace et effectif le traitement de ces déchets».
par Yoro Dia
EMPLOIS, LES ERREURS DE L'ÉTAT
Concomitamment à la mort du textile, l’Etat a organisé la mort de la pêche. Comme si cette double peine ne suffisait pas, nos champs ne laissent plus pousser que des maisons, à cause de la spéculation foncière
Quand j’étais plus jeune, mon village lébou de Thiaroye-sur-Mer était une sorte de Monsieur Jourdain du Plein Emploi. On y avait même le choix de l’emploi entre les industries textiles de la Sotiba Simpafric, Icotaf, Sosefil, aller en mer (métier le plus noble pour nous les Lébous) ou cultiver la terre, en particulier les choux. Thiaroye-sur-Mer produisait tellement de choux qu’on était les premiers dans le pays et qu’on appelait le choux, «la viande de Thiaroye». On avait tellement le choix que la Sotiba venait courtiser les villageois pour les convaincre de venir travailler à l’usine.
Aujourd’hui, le village de Thiaroye-sur-Mer, jadis Monsieur Jourdain du Plein Emploi, est devenu un village martyr de l’émigration clandestine. Quand on est Lébou de Thiaroye, on comprend facilement que ceux qui prennent les pirogues sont plus des victimes que des coupables. Victimes des passeurs certes, mais aussi du manque de vision de leur Etat. L’Etat a laissé la fraude sur le textile tuer la Sotiba, Sosefil et Icotaf à petit feu. L’industrie du textile a été condamnée à une mort lente, sans que l’Etat ne lève le plus petit doigt. C’est peut-être ce que la Compagnie sucrière sénégalaise a compris en faisant du charivari tellement fort à Richard Toll, pour que Sa Majesté ait l’impression que c’est sous ses fenêtres. Concomitamment à la mort lente du textile, l’Etat a organisé la mort en fast track de la pêche, avec les accords de pêche. Comme si cette double peine ne suffisait pas, nos champs qui produisaient des choux et d’autres légumes ne laissent plus pousser que des maisons, à cause de la spéculation foncière. Sur le plan du maraîchage, le présent de Thiaroye est l’avenir de tous les Niayes, où le béton va remplacer l’horticulture.
Quand un village comme Thiaroye-sur-Mer est victime de cette triple peine, les jeunes n’ont plus rien à perdre et il est impossible de raisonner quelqu’un qui pense qu’il n’a plus rien à perdre. Un candidat à l’émigration clandestine est aussi déterminé qu’un jihadiste. Une seule différence. Le jihadiste cherche la mort alors que les migrants la trouvent en fuyant la mort sociale. L’espoir fait vivre. Dans les années 80, émigrer était plus facile, mais rares sont les jeunes Lébous tentés par cette aventure, car la mer nourrissait son homme. D’ailleurs, beaucoup de nos jeunes camarades de classe renonçaient à l’école pour aller en mer et pouvaient ainsi se payer des fringues d’ado comme les jeans Levis Strauss et autres chaussures Stan Smith.
Le cancer de la fraude (fraude sur le textile, sur les licences de pêche, et sur le foncier) a rongé l’économie, l’avenir et même l’espoir du village. Pour faire renaître l’espoir de l’emploi chez les jeunes, l’Etat du Sénégal aura tout essayé, sauf l’essentiel : l’industrie et le secteur privé. Au contraire, le gouvernement persévère dans l’erreur depuis des décennies, avec le Fnpj (Fonds national de promotion de la jeunesse) l’Ofejban (Office national pour l’emploi des jeunes de la banlieue), Anej (Agence nationale pour l’emploi des jeunes), et récemment l’Anpej et le Prodac. L’Etat persévère dans l’erreur, car les milliards investis dans ces agences vont plus au fonctionnement qu’à la mission. Même si ces milliards allaient à la mission, ce serait contre-productif, car ce ne serait que des emplois assistés.
La vocation de l’Etat n’est pas de créer des emplois, mais les conditions propices pour la création de richesses et donc d’emplois par le privé. Ces milliards engloutis dans ces agences confirment Adam Smith qui disait : «Tout le bien que l’Etat peut faire, il le fait mal. Tout le mal que l’Etat peut faire, il le fait bien.» Peut-être que Adam Smith est excessif, mais sur l’Emploi au Sénégal, il a parfaitement raison. Les milliards engloutis dans les agences pour l’Emploi des jeunes auraient pu créer un autre cadre favorable pour l’émergence d’une autre Css dans la vallée. Mais dans le secteur du riz ou de l’huile dans le Baol, on a l’impression que le gouvernement a pris l’option de transformer le pays en souk ou en bazar, c’est-à-dire enrichir les industries d’autres pays en passant par quelques commerçants de Dakar. La croissance à deux chiffres passe par une bonne politique industrielle, qui n’existe plus depuis Famara Ibrahima Sagna.
LE TRIBUNAL DE DAKAR PRONONCE L’EXTINCTION DE L’ACTION PUBLIQUE DANS LE DIFFEREND BARTH-MOUSSA DIOP
Réconciliées lundi dernier par Ousmane Sonko, les deux parties, Barthélémy Dias et Me Moussa Diop ont confirmé hier, devant la barre du Tribunal Correctionnel de Dakar, qu’elles ont définitivement enterré la hache de guerre.
Le procès opposant Barthélémy Dias à Me Moussa Diop a été retenu hier par le Tribunal correctionnel de Dakar. L’ancien directeur général de Dakar Dem Dikk, qui poursuivait le maire de Mermoz-liberté-Sacré-Cœur pour diffamation et injures publiques, s’est désisté de sa plainte. Par conséquent, le juge a déclaré l’extinction de l’action publique.
Réconciliées lundi dernier par Ousmane Sonko, les deux parties, Barthélémy Dias et Me Moussa Diop ont confirmé hier, devant la barre du Tribunal Correctionnel de Dakar, qu’elles ont définitivement enterré la hache de guerre. Face au juge Amath Sy, le plaignant Me Moussa Diop s’est désisté. Son avocat, Me Bamba Cissé, a indiqué que l’action publique doit être éteinte. «En matière de citation directe, la partie civile a plus de pouvoir que le parquet», explique Me Cissé avant d’ajouter : «L’accord porte extinction de l’action publique, selon les Articles 620 et 619 du code pénal». Les conseils de la défense, Mes Demba Ciré Bathily et Khoureychi Ba ont embouché la même trompette en demandant l’annulation de procédure.
Faisant partie des avocats de la défense, Me Ousseynou Fall va plus loin en précisant que cette affaire oppose deux hommes politiques. «Il s’agit d’un dossier dans lequel mon client a été traîné dans la boue. Ce désistement de la partie civile ne signifie pas pour nous une bouffée d’oxygène. Dans cette affaire de diffamation, il faut que l’opinion sache que mon client n’allait pas être jugé. Car une plainte contre Moussa Diop a été déposée pour escroquerie et détournement de deniers publics. Il faut que l’opinion sache que nous ne sommes pas à l’origine de cette poignée de mains», clame Me Fall. Mais ses propos ont provoqué l’ire de Me Bamba Cissé. D’où un échange houleux entre les deux plaideurs. Ce qui a poussé le Tribunal à suspendre l’audience pendant 20 minutes au cours desquelles Me Ousseynou Fall a été sévèrement sermonné par ses confrères.
Ainsi à la reprise, Me Fall est revenu à de meilleurs sentiments en magnifiant la réconciliation entre son client Barthelemy Dias et Me Moussa Diop. Pour sa part, le substitut du procureur a constaté l’extinction en vertu de l’article 619 du code pénal. A l’instar du parquet, le Tribunal a prononcé l’extinction de l’action publique. Autrement dit, la procédure est annulée.
ME MOUSSA DIOP : «C’EST ARCHI FAUX LA RUMEUR SELON LAQUELLE J’INTEGRE LE PASTEF ; IL N’Y A AUCUNE ALLIANCE POLITIQUE»
A sa sortie d’audience, Me Moussa Diop est revenu sur la rencontre qu’il a eue avec Barthelemy Dias à l’initiative d’Ousmane Sonko. «Ce qui s’est passé lundi dernier n’est qu’une médiation d’Ousmane Sonko. Cela a permis aux deux parties de se rapprocher et de mettre fin à leur différend. En dehors de cela, il n’y a aucune alliance politique. A chaque fois que la nation aura besoin de ses fils, nous serons là. Mais c’est archi faux la rumeur selon laquelle j’intègre le Pastef», précise-t-il. Et l’ancien Dg de Dakar Dem Dikk d’ajouter : «Lorsque deux braves citoyens se chamaillent sur des questions d’ordre juridique, il est normal que des personnalités se rapprochent des deux parties pour mettre fin à ces querelles. Pardonner fait partie de notre culture. J’ai accepté de mettre fin à ce conflit dans l’intérêt supérieur de la nation et des populations», affirme Me Moussa Diop.
BARTHELEMY DIAS : «MOUSSA DIOP ET MOI NE SOMMES NI DANS LA MEME FORMATION POLITIQUE, NI DANS LA MEME COALITION»
A son tour, le maire de Mermoz Sacré cœur-liberté y est allé de ses explications pour justifier l’opportunité de cette rencontre. «J’invite les uns et les autres à la raison et à arrêter de vouloir faire des comparaisons. Moussa Diop et moi n’appartenons pas à la même formation politique, ni à la même coalition», tonne le socialiste. Il estime que ceux qui vivent de sensations et d’émotions fortes doivent se ressaisir. «Personnellement, je ne fais pas partie des gens qu’on intimide. Je fais des choses selon ma conscience et ma morale. Je voudrais rappeler ici que Bougane Guèye Dany qui est un responsable politique dans ce pays et moi avons eu des divergences. Pourtant quand on s’est réconcilié pour aller à l’assaut du vote populaire, aucun sénégalais n’a eu à s’en indigner», rappelle-il. Barthelemy Dias : «Au moins, je ne suis pas allé à une audience avec Macky Sall pour comploter sur le dos des sénégalais» Poursuivant, Barthélemy Diaz indique qu’il ne ciblait pas directement Me Moussa Diop dans l’affaire qui lui a valu la plainte. «Je parlais de la gestion du foncier et du littoral. Et en tant que maire de la commune de Mermoz-Sacré-Cœur, je continue à dire que le siège de l’Apr a été construit sans permis de construire.
Dans ce débat, la personne qui m’intéressait, c’était Macky Sall qui a construit son siège la nuit avec des gendarmes. Je le répète, ce dernier est couvert par une immunité. Je porte toujours mon combat, que cela soit Dakar Dem Dikk ou une autre société, j’interpelle le vrai et le seul responsable de cela, c’est le chef de l’Etat», tonne-t-il. Sur ce, il a tenu à préciser que Me Moussa Diop et lui ne sont pas des ennemis, mais des adversaires politiques. «Me Moussa Diop est triplement mon administré. Il habite doublement dans ma commune de par ses épouses et sa famille. Les sénégalais doivent faire preuve d’objectivité. Je n’ai pas scellé une alliance quelconque avec lui. On va peut-être porter des combats. Je salue sa position sur la question du troisième mandat. Les gens ne doivent pas s’indigner de la réconciliation car, au moins, je ne suis pas allé à une audience avec Macky Sall pour comploter sur le dos des sénégalais», tranche-t-il.
ANTOINE FELIX DIOME CONTOURNE LE DEBAT SUR LES LOCALES
Techniquement, le gouvernement est convaincu que les éléctions ne se tiendront pas à date échue. Mais il préfère entretenir le flou
Le gouvernement refuse toujours d’éclairer la lanterne des sénégalais concernant un nouveau report des élections locales. Celles-ci devraient normalement se tenir au plus tard le 28 mars 2021. Le ministre de l’Intérieur a préféré esquivé hier la question, se réfugiant derrière l’Assemblée nationale qui, selon lui, devrait se prononcer sur la question. Or, c’est une évidence que le scrutin ne pourrait se tenir à date échue.
Techniquement, le gouvernement est convaincu que les Locales ne se tiendront pas à date échue. Mais il préfère entretenir le flou.
Interpellé sur un nouveau report des élections municipales, le ministre de l’Intérieur a fait dans la langue de bois en refusant d’admettre clairement l’impossibilité d’organiser ces élections, dans la situation actuelle, au mois de mars 2021. Pour se tirer d’affaire, Antoine Félix Diome a soutenu que lorsqu’il a fallu reporter ces élections, une loi a été votée à l’Assemblée nationale et qui a prévu ce report, suite à un consensus noté dans le cadre de la commission politique du dialogue national. «Les différents acteurs impliqués ont réclamé l’évaluation du processus depuis les élections de 2016, l’audit du fichier électoral, avant de s’accorder sur une proposition de date qui devra être actée par décret. Voilà les préalables sans lesquels il ne sera pas possible tout de suite de se prononcer sur une date fixe», a-t-il laissé entendre.
Poursuivant, Monsieur Diome a soutenu qu’en tout état de cause, le processus est en cours et que les experts qui doivent auditer le fichier sont en train d’être sélectionnés. A la fin des travaux des experts, il y aura un rapport final qui va déboucher sur une conclusion propre à retenir une date certaine, confie Antoine Félix Diome. Une manière détournée de dire que le scrutin sera, ipso facto, reporté. Réponses de Félix Antoine Diome sur la présence de la Guardia Civile espagnole sur les côtes sénégalaises
Par ailleurs, hier, toujours dans le cadre de l’évènement «Le gouvernement face à la presse », et répondant à une question sur l’émigration clandestine, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique a indiqué qu’à partir du moment où on parle de clandestinité, il serait difficile d’avoir suffisamment d’éléments pour se prononcer sur le nombre de morts. Surtout que, dit-il, l’objectif du gouvernement n’est pas de dénombrer des morts, mais de trouver des solutions aux problèmes qui se pose aux sénégalais et des solutions à l’emploi des jeunes, et veiller à ce qu’ils ne prennent plus le chemin des océans qui, de toute façon, n’apporte de solution à aucun des problèmes posés.
Dans la foulée, interpellé sur la présence de la Guardia Civile espagnole sur les côtes sénégalaises, il indique que ce n’est pas quelque chose de nouveau. «Le Sénégal a signé un accord avec le Royaume d’Espagne à travers l’agence européenne dite Frontex. Cet accord prévoit une patrouille conjointe tout au long de la frontière maritime tout comme d’autres actions. Et cela a été renouvelé à plusieurs reprises. Et c’est bien dans ce cadre bien déterminé que toutes les actions sont entreprises pour mener à bout ce fléau qui d’ailleurs n’est pas spécifiquement lié au problème d’emploi», a-t-il expliqué.
Pour finir, Antoine Félix Diome est revenu sur la recrudescence des incendies dans les marchés faisant état d’environ 70 incendies dénombrés dans les cinq dernières années sur le territoire national. «Ce nombre est symptomatique du problème d’organisation qui affecte les marchés. Pour cette raison, le gouvernement a réfléchi est en train de mettre en œuvre un vaste programme de modernisation des marchés incluant la réalisation ou la réhabilitation de certaines infrastructures, mais aussi de certains ouvrages», déclare Antoine Félix Diome.
Selon lui, il faudra aussi veiller au respect strict du cadre règlementaire qui existe dans le secteur depuis un certain nombre d’années. « Il faudra faire intervenir la protection civile et la brigade des sapeurs-pompiers pour assurer les règles de sécurité et la surveillance des périmètres des marchés et tout ce qui est de nature à faire intervenir un incendie dans les marchés existants. Il faudra aussi veiller strictement à ce qu’il y ait des plans cadastraux et des plans d’aménagement», a-t-il conclu.
LA SOCIETE ARZOUMI COMPLETEMENT CALCINEE
Un incendie grave s’est déclaré au Môle 10 du Port Autonome de Dakar. Même s’il n’y a pas eu de pertes en vies humaines, le bilan matériel reste lourd.
Hier, un incendie grave s’est déclaré au Môle 10 du Port Autonome de Dakar. Même s’il n’y a pas eu de pertes en vies humaines, le bilan matériel reste lourd. La société Arzoumi, spécialisée dans la fabrication de matériel d’étanchéité et de quincaillerie, d’où sont parties les flammes, a été complètement calcinée. Deux autres entreprises ont été touchées.
En cette fin d’après-midi, c’est la fumée qui accueille les personnes au niveau du môle 10 du Port Autonome de Dakar. Un incendie qui s’est déclaré sur les lieux vers 11 heures y a laissé ses traces. Au quai de pêche, à la place de l’odeur des poissons pour certains fraîchement débarqués, l’odeur était ocre. Au milieu de ce capharnaüm, les dockers font d’interminables va-et-vient entre la grande porte et le débarcadère. Malgré l’épaisse fumée qui se dégageait du sinistre et les soupçons chimiques de l’origine de l’incendie, certains d’entre eux ne portaient même pas de masque. Après quelques pas à l’intérieur du périmètre du môle 10, il y avait un groupe de personnes devant nous. Un peu perdus dans ce grand désordre qui prévaut au sein de cet espace portuaire, nous nous référons à l’un des groupes de gens pour trouver une issue menant vers le point de départ de l’incendie.
Après nous avoir guidés, notre interlocuteur nous fait savoir que le personnel de Scasa, une entreprise de conservation de produits halieutiques, a été évacué des lieux à cause des flammes. Soudain, des travailleurs de cette dite entreprise s’emploient, dans l’urgence, à sauver un de leurs dépôts qui a été touché. Réfugiés derrière leurs masques, ils sont entrain de dégager des pots de thon complètement consumés par le feu et de les mettre dans un camion garé à quelques encablures du périmètre.
Dans l’anonymat, notre interlocuteur, la soixantaine, nous explique que la société Scasa a été plus ou moins sinistrée. « L’incendie est parti de l’entreprise Arzoumi qui détient des produits chimiques et il s’est propagé jusqu’aux sociétés Condak et Scasa », nous signale notre interlocuteur qui ajoute que mise à part Arzoumi, c’est la Société Condak qui a payé un lourd tribut. « C’est tout un magasin qui est parti en fumée. Là, nous sommes en train de tout faire pour éviter le pire », nous dit-il. « L’As », voulant en savoir plus sur l’estimation réelle du dégât matériel que lesdites entreprises ont perdu, a fait le tour des Directions générales des dites sociétés qui se situent juste en face du quai de pêche où s’entassent dans l’eau près d’une vingtaine de carcasses de bateaux transformées en dortoirs. Malheureusement, il n’y avait que les vigiles. «Pas de commentaires ! Sortez de nos lieux ! C’est un domaine privé et non public ! » entonne un des responsables de l’Arzoumi. Il convient de noter que pour pénétrer dans les lieux, les sapeurs-pompiers ont percé le mur du local. D’ailleurs, ils ont regretté l’absence d’une bouche d’incendie qui a retardé l’intervention.
Toutefois, il faut signaler qu’il y avait encore du feu sur les lieux vers les coups de 18 heures. Même si les soldats du feu semblent qualifier cet incident de minime, ils n’ont pas aussitôt quitté les lieux. D’ailleurs, un d’entre eux a alerté ses camarades sur le reste du feu. Il est à souligner que l’origine de l’incendie reste toujours à déterminer.