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4 juillet 2025
LES CELIBATAIRES A L’EPREUVE DE LA PRESSION SOCIALE !
Le mariage est une union contractuelle et/ou rituelle à durée illimitée, reconnue et encadrée par une institution juridique ou religieuse qui en détermine les modalités.
Le mariage est une union contractuelle et/ou rituelle à durée illimitée, reconnue et encadrée par une institution juridique ou religieuse qui en détermine les modalités. Cependant au Sénégal, les célibataires (filles pour le plus souvent) sont pour la plupart sujettes à diverses remarques. «Qu’attends-tu pour te marier ?» «Pourquoi tu refuses les avances de tes prétendants ?» «Tu prends de l’âge tu sais, tu devrais songer au mariage !» Des remarques qui, parfois, peuvent ne rien signifier pour ceux qui les émettent. Mais à la longue, elles peuvent devenir vexantes envers leurs destinataires. Ce qui pourrait constituer une terrible pression, mais également un facteur bloquant pour ces personnes en âge de fonder une famille.
«Le mariage n’est pas une question de choix, mais de chance», disaient Coumba Gawlo Seck et Souleymane Faye dans un de leurs célèbres duos. Mais de nos jours, beaucoup n’appréhendent pas la portée d’un tel message. La pression que subissent les célibataires qui tardent à trouver «chaussures à leurs pieds» est de plus en plus terrible. Intimidation ou harcèlement? Des personnes qui vivent cette situation nous plongent dans leur quotidien. « Je ne repousse pas les prétendants, j’attends juste le bon » A 24 ans, A.D est une fille bien gâtée par dame nature. Malgré ses atouts, cette étudiante est encore célibataire. «On me fait tout le temps cette remarque mais je me dis que toute chose en son temps. On gère et on essaye de vivre avec, en attendant notre âme sœur», soupire-t-elle. Cette pression du mariage, elle en a l’habitude. «On me demande souvent ce que j’attends pour me marier. C’est comme si je suis censée me marier à moi-même ou qu’un mari est une marchandise qu’on trouve facilement au marché. Ce n’est pas évident, mais les gens n’ont pas conscience que cela peut blesser la personne», déplore-t-elle. Malgré son désir de fonder une famille, notre interlocutrice ne veut pas y aller les yeux fermés. «Nous prions pour que cela se réalise. Mais, c’est la société qui nous bouscule en quelque sorte. Cela peut pousser la personne à faire dans la précipitation. Beaucoup se marient à la hâte. Le plus souvent, ce sont des mariages qui ne durent pas longtemps. C’est pourquoi le taux de divorce est en hausse dans notre pays. Nous ne refusons pas les avances de nos prétendants, seulement nous ne pouvons pas nous permettre de nous engager avec le premier venu», explique l’étudiante. Au moment où certaines, acculées par les critiques, foncent tête baissée, d’autres prennent le temps de faire le casting. «Nous devons faire une sélection et nous engager avec celui qui nous paraît bon. Si on n’est compatible, le mariage ne dure pas. Il faut prendre le temps nécessaire pour vous connaître. Ce qui n’est pas souvent le cas», ajoute la jeune étudiante.
«UN MARABOUT M’A DIT QUE J’AVAIS UN ‘’FARU RAB’’»
Même son de cloche chez cette trentenaire qui, depuis longtemps, subit également cette pression. A l’en croire, toutes ses sœurs se sont mariées très tôt. Malgré son âge, elle a du mal à trouver un copain. «Toutes mes petites sœurs se sont mariées très tôt. Ma mère ne cesse de me pousser au mariage, comme si c’est moi qui ne voulais pas d’un homme dans ma vie.Un jour, elle m’a même amenée chez un marabout qui m’a dit que j’avais un ‘’fàru ràb’’ (djinn) qui m’éloigne des hommes. Mais moi, je reste convaincue que c’est la volonté divine. Et cela viendra un jour, s’il plaît à Dieu», témoigne notre interlocutrice qui a préféré garder l’anonymat.
«LE MARIAGE N’EST POUR MOI PAS UNE PRIORITE»
Si certaines peinent à se caser, d’autres par contre n’en font pas du tout une priorité. C’est notamment le cas de K.F.G. «Au Sénégal, quand tu ne te maries pas avant 30 ans, tu es foutue. Moi par contre, je ne me laisse pas emportée par cette pression. C’est ma vie et je la gère comme je veux. Par contre, j’ai eu à voir des amies qui se sont mariées très récemment. Et elles me demandent toujours pourquoi je tarde à me marier. Je ne dirais pas qu’il y a un âge approprié pour le mariage. C’est juste du ressort du Tout-Puissant », fulmine cette belle liane de 25 ans. Fonder une famille est une chose, mais avoir la capacité de la prendre en charge en est une autre. C’est du moins le raisonnement de K.F.G. « Ce n’est pas que je refuse les avances des prétendants. J’ai un choix de vie. Je ne veux pas être menée par un homme qui me gère et règle mes problèmes. Je veux avoir mon propre boulot, subvenir à mes besoins, ceux de mes enfants. Il faut qu’on se dise la vérité aussi. Les hommes d’aujourd’hui ne s’occupent pas assez des femmes. Aujourd’hui, avant de faire un quelconque choix, je pense qu’il faudrait au préalable y réfléchir. Ce n’est pas parce que mes amies se marient que je dois aussi forcément me marier. Le mariage, c’est à vie. Ce n’est ni pour un jour encore moins deux jours. Donc, avant de s’y lancer, il faudrait prendre la bonne décision, choisir la bonne personne », ajoute-t-elle.
«MES AMIS M’ONT POUSSE AU MARIAGE»
Dans cette situation de hantise et de pression, même les hommes ne sont pas épargnés. Tailleur de profession, F.S a connu la même mésaventure. Son divorce, il en garde encore des séquelles. « Je m’étais marié il y a de cela 5 ans, avant de divorcer. Depuis lors, je suis célibataire », nous raconte-t-il. Son malheur : avoir écouté des amis qui ne cessaient de le pousser dans les bras d’une fille qu’ils trouvaient «extraordinaire». «Mes amis m’avaient poussé à épouser une femme qui, selon eux, était faite pour moi. Après 6 mois ensemble, je l’ai prise comme épouse. Avec le temps, j’ai remarqué que nous n’étions vraiment pas compatibles. Nous nous disputions très souvent. Lassés de cette situation, nous avons pris la décision de nous séparer, jugeant que c’était la meilleure décision à prendre», détaille-t-il.
Fort de cette expérience malheureuse, F.S a décidé de faire table rase, mais aussi de prendre son temps pour se caser à nouveau. A la nouvelle génération, il ne manque pas de conseils. « Je suis moi-même un exemple concret de cette pression de la société. Je conseille aux jeunes, surtout aux hommes, de bien choisir leur partenaire avant de se lancer dans un mariage », préconise-t-il.
En somme, les moqueries, la pression et les multiples messages à peine codés de l’entourage pèsent lourdement sur les épaules des célibataires qui finissent souvent par se retrouver dans des situations inconfortables.
OUSMANE SONKO/LANSANA GAGNY SAKHO, CONTROVERSE AUTOUR D’UNE RENCONTRE AVORTÉE
La séance d'explication entre Sonko et le DG de l'Onas sur la gestion des inondations, n'aura finalement pas lieu ce vendredi au motif d'un agenda trop chargé de Lansana Sakho. Un prétexte pour éviter des questions embarrassantes ?
La séance de travail entre le leader des « Patriotes » Ousmane Sonko et le directeur de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas), Lansana Gagny Sakho, n’aura finalement pas lieu ce vendredi matin comme initialement prévu. Interpellé par « Le Témoin » sur cette rencontre avortée, l’ancien parlementaire, Moustapha Diakhaté, reproche à Ousmane Sonko de vouloir violer sciemment la loi organique de l’Assemblée nationale à ce niveau. L’analyste politique et ancien journaliste à Sud Quotidien, Bacary Domingo Mané, a, quant à lui, indiqué que c’était suicidaire pour le patron de l’Onas de faire face à Ousmane Sonko d’autant plus que le gouvernement lui-même a fait part de manquements dans la gestion des inondations.
Finalement, le face-à-face entre Ousmane Sonko et Lansana Gagny Sakho, prévu ce vendredi, n’aura pas lieu. Une séance de travail annoncée depuis deux jours et au cours de laquelle le Dg de l’Onas, M. Sakho devait montrer, documents à l’appui, tout ce que la société qu’il dirige a réalisé comme travaux d’assainissement. Et, donc, pour lutter contre les inondations. Après avoir donné son accord pour recevoir le député de l’opposition, le directeur de l’Onas a été « contraint » d’annuler la rencontre pour des raisons de calendrier chargé. Cependant, tout en saluant l’esprit du Dg de l’Onas, le leader de Pastef s’est dot pas convaincu par le motif évoqué pour annuler la rencontre. Beaucoup de Sénégalais également croient qu’il y a eu une forte pression sur Lansana Gagny Sakho pour qu’il annule la rencontre convenue avec M. Ousmane Sonko. Pour rappel, c’est pourtant le Dg de l’Onas qui, au cours d’une émission dans une radio de la place, avait lancé un défi au leader de Pastef, se disant prêt à le recevoir « dès lundi matin » — l’émission a été diffusée le dimanche — pour lui montrer, documents à l’appui, que le Gouvernement avait bien investi les milliards avancés dans la lutte contre les inondations… Finalement, on l’a vu, M. Sakho a rétropédalé. Sur cette rencontre avortée, l’ancien président du groupe parlementaire de Benno bok Yakaar (BBY), Moustapha Diakhaté, a apporté des précisions de taille. Selon lui, elle ne pouvait pas avoir lieu car le député Ousmane Sonko n’avait pas le droit d’avoir une séance de travail avec le directeur général d’une société.
« Lansana s’est peut-être trompé de bonne foi, mais Sonko, en tant que député, ne pouvait pas ignorer la loi organique de l’Assemblée nationale qui interdit qu’un député agisse de la sorte »
« Lansana Gagny Sakho s’est peut-être trompé de bonne foi. Un directeur ne peut pas rencontrer un parlementaire. Parce que le député ne peut s’adresser qu’à un ministre. Et pour s’adresser à un ministre, il faut nécessairement qu’il passe par le président de l’Assemblée nationale. On peut dire que Lansana, lui, s’est trompé de bonne foi, mais Sonko, lui, ne peut pas ignorer qu’en tant que député, il ne peut prendre dans une direction des documents sans passer par le biais de la présidence de l’Assemblée nationale (…).
Pour s’adresser au ministre, le député est obligé de passer par le président de l’Assemblée nationale qui transmet la demande au ministre chargé de ces informations. C’est pourquoi je dis que Lansana s’est peut-être trompé de bonne foi , mais Sonko, en tant que député ne doit pas agir de la sorte. Ceci n’est pas un point de vue politique, mais technique. Parce que, ce que je dis là, c’est le règlement intérieur de l’Assemblée nationale et que le député doit respecter tout comme le directeur de l’Onas », a expliqué l’ancien parlementaire Moustapha Diakhaté. Selon lui, on ne doit même pas évoquer de pressions subies par le directeur général de l’Onas. Parce que la rencontre qui était prévue va à l’encontre de la loi organique de l’Assemblée nationale. « On ne peut même pas parler, dans ce cas de figure, de pressions ou autres que le directeur de l’Onas aurait subies. C’est une loi de la République. Si M. Sakho le faisait, il aurait violé une loi de la République. Je ne sais pas les raisons pour lesquelles la rencontre a été reportée, mais je sais que la rencontre ne devait pas avoir lieu. Car, elle est en porte-àfaux avec le règlement de l’Assemblée nationale qui est une loi organique de la République », assène l’ancien patron des députés de la majorité présidentielle.
« Connaissant la pertinence de Sonko, à une telle occasion, il ne raterait pas le gouvernement »
Nullement convaincu par cet argumentaire « technique », l’analyste politique bacary Domingo Mané prend le contre-pied de l’ancien député M. Diakhaté. Selon le journaliste, le rôle du député c’est également d’informer son peuple. « Je pense que le report peut bel et bien se comprendre dans un contexte où l’opposition est très critique envers les tenants du pouvoir. On a déjà entendu le Pastef faire une sortie sur le Plan décennal (de lutte contre les inondations, Ndlr) avec des chiffres à l’appui pour montrer que les autorités politiques qui dirigent ce pays ont échoué sur toute la ligne. Parce que, selon lui, sur un budget de plus de 167 milliards, il semble qu’il n’y a que 26 % de ce montant qui a été dépensé. Nous avons également entendu les représentants de Pastef sur les plateaux de télévision et les studios de radio qui n’ont pas été tendres avec le régime en place. Si, dans ce contexte-là, le directeur de l’Onas, a cru bien faire en donnant des informations qu’il trouve, lui, fiables, à Ousmane Sonko, on peut comprendre que ses supérieurs lui demandent de surseoir à cette idée. Mais dans un pays normal, le député a la mission de défendre les intérêts des populations, il est dans l’obligation d’aller à la recherche des informations », estime M. Mané.
L’ancien dirpub de « Sud Quotidien » indique que le leader de Pastef était dans son droit de parler au Dg de l’Onas qui s’occupe de cette question de l’actualité brûlante. « Le fait de demander à M. Sakho une audience dans le but d’avoir des éclairages sur la gestion des inondations est un exercice qui entre en droite ligne dans les prérogatives d’un parlementaire », soutient-il. Quant à des pressions qu’aurait subies le directeur général de l’Onas afin d’annuler la rencontre prévue aujourd’hui, notre interlocuteur estime que rien ne le prouve.
A en croire bacary Domingo Mané, il serait suicidaire pour Sakho de rencontrer Sonko qui aurait utilisé d’éventuelles failles dans son exposé pour expliquer aux populations l’échec du régime dans ce domaine. « Je ne saurais dire de façon péremptoire que Lansana Gagny Sakho a subi une pression du pouvoir en place. Mais les éléments de contexte auxquels j’ai fait allusion plutôt peuvent nous amener à penser que, quelque part, il a subi cette pression. Parce que je vous ai dit que nous sommes dans un contexte d’inondations où il y a eu beaucoup de dégâts ont été causés et même mort d’homme. Donc, cela veut dire que quand on se réfère aux humeurs du peuple, on se rendra compte que les victimes de ces inondations ne sont pas du tout contentes. Nous avons vu le leader de Pastef aller dans les zones inondées où il a apporté son soutien moral aux populations. bien avant cela, nous l’avons entendu, lui, Ousmane Sonko, dire que le gouvernement a échoué dans la gestion des inondations en faisant référence au Plan décennal qui aurait coûté aux alentours de 167 milliards de FCFA. Il se trouve que, selon Pastef, le gouvernement n’a même pas dépensé 50 % de cet argent et en serait aux environs de 26% de cette enveloppe. Les « Patriotes » en concluent que le gouvernement a failli à sa mission et a échoué lamentablement sur la question des inondations », explique le confrère.
Avant de poursuivre : « Dans ce contexte, si le gouvernement acceptait, à travers le choix M. Sakho, de recevoir le député Ousmane Sonko, celui-ci n’hésiterait pas à poser les bonnes questions et je ne suis pas sûr que Gagny Sakho ait toutes les réponses aux questions soulevées par l’ancien inspecteur des impôts. Ousmane Sonko aurait pu exploiter la rencontre avec le Dg de l’Onas pour, encore une fois, démontrer à suffisance que le gouvernement a échoué dans la gestion des inondations. Sonko pourrait également, après son face à face avec le Dg de l’Onas, interpréter les hésitations de M. Sakho, souligner les contradictions supposées dans son discours, exploiter les failles éventuelles. Tout cela pour démontrer qu’en réalité, les gens du pouvoir ne maitrisent pas ou ne sont pas compétentes pour gérer les inondations. Si on reste dans la politique politicienne, on peut supposer que les tenants du pouvoir ont eu ce flair d’arrêter cette machine. Connaissant la pertinence de Sonko, si une telle occasion lui était donnée, il ne raterait pas le gouvernement », conclut Bakary Domingo Mané.
MAMADOU DIAKHATE, L’ENSEIGNANT QUI DONNE UNE SECONDE VIE AUX ECOLES
Cet enseignant qui, à la tête d’une équipe de volontaires, remet tout à neuf avec l’aide de la communauté qui finance son ambitieux projet. Mamadou Diakhaté alias « Niinchté » s’est fait un nom au niveau international à travers la toile
Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années. A 33 ans, il est à la fois instituteur et s’attelle à donner une seconde vie aux écoles qui menacent ruine. Mamadou Diakhaté, surnommé « Niinchté », avec son équipe TL 221, « ne quitte jamais » l’école. Que cela soit pour des cours à donner ou un coup de main pour un environnement plus favorable à l’éducation des enfants. Un projet financé par la communauté qui est en passe de faire le tour du monde à travers des stratégies de collectes de fonds sur la toile pour la rénovation des établissements scolaires en piteux état.
On peut, si vous le permettez, le surnommer, « l’Etat » … des écoles en piteux état. Cet enseignant qui, à la tête d’une équipe de volontaires, remet tout à neuf avec l’aide de la communauté qui finance son ambitieux projet. Mamadou Diakhaté alias « Niinchté » s’est fait un nom au niveau international à travers la toile.
A demi courbé, il tient une planche à la main gauche et cherche à colmater de l’autre main, une fissure sur un mur. Pantalon rouge sang un peu relevé en bas sur un tee-shirt jaune, il est dans ses œuvres. Tout son corps est en mouvement. Ça va, et ça revient. Il s’arrête un instant pour éponger la sueur qui perle sur son front moite. Une lueur combattive s’allume dans ses yeux. Il regarde en même temps autour de lui. Ici, chaque détail compte et se grave vite dans son esprit. Rien n’échappe à son champ visuel largement ouvert devant tant de dégradation. C’est un chantier presque à ciel ouvert. Il n’y a presque pas de fenêtre, les portes laissent entrer librement tout visiteur, y compris les animaux ainsi que des lézards qui ont fini de de se loger dans tous les coins et recoins de cette salle de classe presque en ruine. Le toit laisse scintiller tranquillement les rayons du soleil sur quelques tables-bancs cassés.
Par une enjambée, il se retrouve au robinet de l’école en manipulant la poignée. Pas d’eau. Tout est sec. Tel est le tableau noir de cet établissement scolaire. On est au lycée de Yoff où Mamadou Diakhaté a décidé de rénover six classes qui menacent ruine. Lui et son équipe veulent remettre tout en état. Avec d’autres bénévoles, Mamadou ne compte pas ses heures malgré la lourdeur de la tâche pour quelqu’un qui ne jure que pour la… craie. Pourtant il ne connait pas grand-chose à la peinture. D’où la participation de bénévoles qui connaissent le métier de maçonnerie pour des bâtisses plus adaptées. Son éducation artistique s’est faite à l’école.
Enseignant de formation, M. Diakhaté tient une classe de Ce2 à l’école Franco-Arabe de Keur Madiabel où il a obtenu son Certificat d’aptitude pédagogique (Cap). Ce, après avoir quitté son premier poste à Sinthiou Dagua, un village situé à la frontière avec la Gambie comme instituteur adjoint. Cet amoureux du métier a commencé à caresser l’enseignement bien avant son admission au concours de recrutement des élèves-maitres. Ce, après neuf mois de formation. En effet, et alors qu’il était encore en classe de seconde au lycée, il encadrait déjà des élèves. Un engagement pas fortuit ! « Je le faisais juste pour payer le transport et mes besoins d’écolier », s’est-il justifié. Pourtant, il n’était qu’à son premier coup d’essai.
Après le baccalauréat qu’il a obtenu en 2009, il fut un répétiteur et encadrait des enfants dans quelques foyers. « Et en même temps, je préparais le concours de Fastef et le Crem », dit-il. Un courage louable pour un « boy Dakar » qui a grandi dans le quartier populeux de Grand Dakar où il avait un choix à faire. « C’était le droit ou le mauvais chemin », dit-il. Il opte pour le bon, et a dû même mettre ses études en « veille » pour le bien-être de sa mère. « A cette époque, je travaillais déjà comme agent commercial, répétiteur à domicile, ouvrier ou manœuvre du dimanche, vendeur de glace et de puces téléphoniques, boucher et vendeur de moutons, pour payer ma location et entretenir ma mère », explique-t-il.
Une débrouillardise qui l’a empêché d’être un bon étudiant. N’empêche, il s’est débrouillé jusqu’en Licence 3, option Egyptologie au département d’Histoire de la Faculté des Lettres et des Sciences humaines (Flsh) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) après le lycée Lamine Guèye pour le moyen et secondaire, et à l’école élémentaire Issa Kane pour son premier cycle scolaire. Sur son 1 mètre 92 pour 72 kilos, « Niinchté » semble trouver cette rigueur « militaire » dans sa propre famille. Il est le fils d’un militaire. Ce corps d’athlète cache une sensibilité extraordinairement développée avec une imagination toujours en éveil. D’où ce caractère vif chez l’homme qui ne sait pas dire non quand on le sollicite. C’est d’ailleurs ce qui l’a mené jusque dans des écoles en piteux état. « Nous avons entrepris la réfection des écoles suite à un constat. Lorsque l’Etat a voulu rouvrir les écoles au mois de juin, après trois mois de vacances forcées à cause de la Covid-19, nous avions décidé de nettoyer les écoles de mon quartier afin que les élèves retrouvent un environnement propice. En faisant le tour des écoles, nous nous sommes rendu compte que beaucoup d’établissements avaient des soucis liés aux toilettes, des salles en piteux état.
Avec mes amis, Moustapha Guèye et Pape Samba Dièye, nous avons décidé d’agir en mettant d’abord en place des stratégies en faisant réagir la communauté » dit-il. Des stratégies bien pensées et réussies puisqu’ils sont parvenus à la réfection des toilettes de l’école élémentaire Issa Kane. Un travail qui n’est pas allé à son terme puisque le maire de Grand Dakar s’y est opposé, soupçonnant ces jeunes d’être à la solde de politiciens. Ils s’attaquent au Cem blaise Diagne au niveau des toilettes pour filles à hauteur d’un million sept cent mille francs. « L’argent et le matériel ont été récoltés à partir de mes tweets sur Twitter ». Ce défi relevé, ils remettent à neuf les deux blocs de toilettes des garçons. C’est en plein travaux qu’ils ont reçu une demande pour le lycée de Yoff pour la réfection de six salles de classe. Lesquelles salles devraient accueillir des candidats aux bfem. Pour ce cas spécifique, l’heure était comptée pour eux. Ils n’avaient juste que trois semaines, et avec la somme de plus de deux millions francs pour… livrer le chantier à bon état. Il demande la participation de « sa » communauté. Au nombre de 15 000, chacun devait s’engager pour la modique somme de 100 francs. Un pari presque gagné en une journée où ils ont pu collecter le tiers de la somme. Aujourd’hui, Il est à sa sixième école déjà rénovée. Cependant « Junior » n’est pas encore au bout de ses peines.
L’urgence s’est signalée dans beaucoup d’autres établissements où presque tout est à refaire. Des écoles à « retoucher » dare-dare avant la rentrée prévue dans deux mois, en principe, au début du mois prochain (novembre).
Très actif dans les réseaux sociaux, il ne chôme jamais. Ce touche-à-tout, marié et père d’une fille de deux ans, n’a pas une vie de famille. Son engagement communautaire fait qu’il a, aujourd’hui, à 33 ans, endossé tous les rôles. Il est en dehors de l’école… tout en restant dans l’école. Il abhorre la dégradation de l’environnement.
D’où le « Clean Up Challenge ». « Un concept aujourd’hui copié par l’Etat du Sénégal pour en faire un programme dénommé le Cleaning Day national. C’est une copie conforme et le ministre en charge ne me démentira pas », dit-il le ton modeste. Et comme pour dire, « voilà, vous m’avez volé mon projet » ! Ce qui ne le dissuade guère. Au contraire ! Il invite même les jeunes à l’engagement communautaire. La seule et unique voie, selon lui, pour changer la communauté.
AU CŒUR DU METIER DE «NETTOYEUR DE POISSONS»
Elles sont en majorité des femmes. Au marché de Soumbédioune , leur tâche consiste à rendre le poisson propre et prêt pour la cuisine. A la découverte d’un métier pas comme les autres.
Elles sont en majorité des femmes. Au marché de Soumbédioune , leur tâche consiste à rendre le poisson propre et prêt pour la cuisine. A la découverte d’un métier pas comme les autres.
Ce mercredi 16 septembre, il est 19 heures et quinze minutes. Munie d’un couteau, d’une brosse et d’une éponge, Adjara Mbaye a comme tâche de nettoyer le poisson en lui enlevant tout ce qui n’est pas consommable. Elle s’attaque à un tas de poissons qui vient d’être versé sur son comptoir.
Le prix du nettoyage est négocié avec le client. 500 F. Cfa pour le poisson d’une valeur de 6.000 F. Cfa : « C’est le premier client, depuis près de quatre heures d’attente » nous confie-t-elle. « Il n’y a pas beaucoup de poissons aujourd’hui, c’est sûrement la raison pour laquelle, il n’y a pas beaucoup de travail pour nous », fait-elle savoir.
Accompagnée de sa fille qui l’assiste dans sa tâche, elle écaille tout d’abord tous les poissons à l’aide d’une brosse. Une fois cette étape terminée, elle les éventre pour les vider de leurs viscères, et ensuite, les couper en morceaux pour les plus gros, avant de les essuyer à l’aide d’une éponge. Le travail terminé, Adjara reçoit alors sa paie. Elle espère avoir d’autres clients pour rentrer à la maison avec 2000 F Cfa, 3000 ou même 5000F dans le meilleur des cas. Celle qui semble faire de meilleures affaires ce jour, c’est Michelle Touré.
Sur sa table de travail, des tas de poissons attendent d’être nettoyés pendant que des clients patientent pour être servis. Plus de dix ans qu’elle exerce ce métier, qu’elle a commencé en assistant sa mère aujourd’hui à la retraite. Une expérience qui lui permet de fidéliser ses clients. Ce, à l’image de Nathalie SECK qui ne sollicite qu’elle pour ce service : « Je ne fais nettoyer mon poisson que chez Michelle. Et ce depuis des années déjà. Elle fait bien son travail », dit sa cliente attitrée.
Si elle y met toute son énergie pour satisfaire ses clients, Michelle Touré reconnaît néanmoins que ce métier regorge de difficultés. Les blessures avec le matériel de travail sont légion : « Il arrive des fois qu’on se coupe le doigt avec le couteau. De ce fait, on est obligé de rester à la maison quelques jours pour se soigner, parce que ce qu’on gagne ne nous permet pas d’aller à l’hôpital » nous explique-t-elle. Elle doit aussi compter sur la concurrence avec de nombreuses personnes qui s’investissent dans ce métier. Ces personnes qui s’activent dans le secteur rendent un grand service aux clients. « Ça me facilite la tâche.
Étant étudiant, je n’ai pas beaucoup de temps. Donc j’achète et je fais nettoyer ici », renseigne Rachid MOUZAMIL. Ce que soutient également la dame Nathalie Seck : « Arrivée à la maison, je ne fais que bien rincer, mettre dans les sachets et ensuite les placer au congélateur. C’est beaucoup plus simple. » Cependant, nombreux sont ceux qui sont encore réticents à l’idée de solliciter les services des nettoyeurs de poissons.
C’est le cas d’Ophélie ANDZALA, étudiante, qui préfère effectuer cette tâche elle-même : « Je trouve que c’est mieux fait quand c’est moi qui nettoie le poisson, parce que je prends du temps pour le faire ». C’est aux environs de 16 heures que les nettoyeurs, tout comme les vendeurs de poissons réunis sur cette berge, débutent leurs activités au retour des pêcheurs. Vers 22 heures, les nettoyeurs de poissons rejoignent leur domicile avec des ambitions différentes.
Certaines, comme Adjara MbAYE, espèrent trouver un meilleur travail. Quant à Michelle Touré, elles s’y voient encore pour de longues années. Mais pour cette dernière, il est hors de question que ses trois enfants suivent le même chemin qu’elle. Raison pour laquelle elle ne les amène jamais sur son lieu de service. Pour ses jumelles et son garçon, elle espère de longues études et surtout un meilleur travail.
Patricia KOUAKAP collaboration particulière
Par Ndeye Astou NDIAYE
LES 765 MILLIARDS SONT-ILS CARDINAUX DANS CETTE IRRESPONSABILITE FEDERATIVE ?
Comment pouvons-nous voir sous nos yeux, s’ériger des bâtiments dans des zones inondables sans qu’aucune mesure sérieuse ne soit prise en amont par l’administration compétente ?
Depuis plus d’une semaine, le Sénégal compte des sinistrés, délogés ou non, une partie de sa population ne dort plus et est loin d’être dans la quiétude. Les inondations sont passées par-là. D’aucuns l’assimilent à une catastrophe naturelle, des dérèglements climatiques émanant du tout Puissant et sévissant dans tout le Sahel voire ailleurs. Certains accusent le gouvernement et pointent du doigt les fausses promesses d’un Chef d’État qui disait avoir résolu le Mal, celui-là que ne pouvait résorber le précédent régime. Pendant quelques jours encore, tout le monde sera à l’assaut d’une quête d’un coupable. Une chose est sûre, au moment où nous sommes, nul ne peut empêcher au Seul détenteur du pouvoir de faire tomber ou non de grosses ou de fines gouttelettes d’eau, de gérer son calendrier pluvial, sans toutefois nous empêcher de faire des prévisions ou divinations quelconque. Prévoir. Était devrait donc être le maître-mot. Mais qui doit prévoir ? L’État et ses démembrements ? Les populations ? L’ANACIM ? Où peut-être les « Saltigués » ?
Prévoir fait-il partie de nos us ? Il est hors de question de débiter un « non » catégorique ?
En réalité, parmi tous les non imposables de notre pays les aruspices, les voyants et les féticheurs sont les plus adulés, les plus craints et les plus riches. Ces derniers sont sollicités et font de la consultance du premier au dernier jour de l’année, Grégorienne ou Musulmane.
Pour guérir, être célèbre, réussir, être nommé, élu et même nuire, les Sénégalais se tournent essentiellement vers cette frange de la population. C’est une seconde nature. Alors quelqu’un peut-il nous dire pourquoi, leur parole n’a plus de crédit lorsqu’ils prédisent un hivernage plus que pluvieux, des crues de fleuves ? Nous n’aurons pas de réponse.
Pas besoin d’insister ! Lorsqu’il s’agit de la béatitude de tous ou de prendre des dispositions, les Sénégalais se désintéressent de plus en plus pour se concentrer individuellement au succès et au bien-être de soi. Les accusations et autres explications ou défilements fusent de partout mais savons-nous ou acceptons-nous que la responsabilité soit collective ? Telle est la question. Notre société est malade. Malade du mensonge. Malade de la promesse non tenue. Malade de négligence. Malade d’incivisme. Malade d’indiscipline. Malade d’un sous-développement mental. Nos gouvernants, n’étant pas de la planète Mars, sont aussi atteints par tous ces déplaisirs de la vie.
Le problème n’est pas aujourd’hui de savoir que les 750 milliards prévus pendant dix années, à la résolution du problème des inondations n’ont pas été utilisés à cet effet. D’abord, nous sommes à huit ans au lieu de la décennie mais, ce n’est surtout pas la première fois que des vies humaines sont sacrifiées, menacées, négligées à coups de milliards dans ce pays. Nous en parlons, certaines têtes « tombent » et représentent les agneaux du sacrifice ou pas du tout.
Qu’en pensent la société en réalité ? La majorité d’entre-elle a hâte de se retrouver un jour, à la place du frère, du beau-père, de la fille, du fils ou d’un proche du chef pour spéculer sur « li ñëp bokk », les deniers publics.
Pardonnez notre cynisme, mais tant que nous ne déciderons pas de rompre avec le misérabilisme, les inondations seront un moindre mal par rapport à ce qui risque de nous arriver. Nous savons tous que certaines institutions sont budgétivores sans pour autant servir au peuple, une partie de l’administration est corrompue jusqu’aux os, quitte à jurer sur tous les Saints.
Comment pouvons-nous voir sous nos yeux, s’ériger des bâtiments dans des zones inondables sans qu’aucune mesure sérieuse ne soit prise en amont par l’administration compétente ?
Comment expliquons-nous toutes ces légèretés que nous éprouvons presque tous à l’égard de la situation générale de l’environnement et de la moindre de ses composantes : la collecte, le traitement, l’évacuation des déchets liquides, des déchets solides ou encore de l’économie bleue ou du vivre-ensemble de manière durable ?
Pourquoi n’exigeons pas de l’ONAS (Office National de l’Assainissement du Sénégal) un travail de récurage fait dans les délais ? Pourquoi les nouvelles données démographiques sont autant négligées dans l’assainissement ?
Pourquoi accepter que son directeur à l’image de l’ignorance de Macron, nous décrive un Sénégal démesurément fécond ?
Pourquoi sommes-nous devenus aussi insoucieux de l’état de nos espaces communs ?
Pourquoi toutes les préoccupations tournent autour de l’argent, déclarés nerf de la guerre ?
L’obstacle est sociétal encore une fois. Nous avons cultivé en nous la médiocrité, le mensonge et la modicité au point de ne rien exiger de nous-mêmes et des autres, jusqu’à ce qu’un malheur arrive. Souvenirs funestes, le bateau Diola. Point nécessaire de faire un rappel, les images sont encore fraiches et pesantes dans la tête de chacun d’entre nous. Après, cette calamité, nous avons toujours eu l’espoir qu’une introspection collective se fasse. Mais il n’en est rien.
Le « ndogalu Yallah » demeure notre credo malgré les paroles profondes de l’artiste Cheikh Lô. Nous sommes dans des contradictions de « je-m’en-foutistes ». Nous nous ruons vers les « maameun » pour le moindre souci, même après avoir commis un délit. Leurs paroles deviennent prophétiques, lorsqu’elles nous profitent. Pourtant, après une séance de divinations des « Saltigués » pendant laquelle, ils prédisent des catastrophes, il est préférable de ne point leur accorder du crédit, « nopp bu bonn bi lañuy joxé ». La science n’est pas non plus notre tasse de tas, apparemment. Puisque depuis le mois de mai, l’ANACIM avait prévu une saison pluvieuse, des perturbations. Avec un peu de confiance en ces génies de la météorologie, nous aurions pu penser à trouver des logements temporaires aux probables sinistrés, puisqu’ils l’étaient avec un hivernage calme, presque inexistant depuis quelques années. Ce fait devient routinier.
Cette intrigue ne relève pas seulement d’un régime, de l’impertinence de nos gouvernants en général mais de la responsabilité et de l’exigence citoyenne de toutes et de tous. Si nous pensons qu’un sac de riz, de l’huile végétale (alors que nous avons eu à occuper une place privilégiée dans la production mondiale d’arachide), de miséreuses denrées alimentaires peuvent résoudre toutes les afflictions, alors là, ce n’est vraiment pas une insulte que nous recevons de nos politiques mais un camouflet du sort, pour nous rappeler que « bukki su yabé waxabandé, sa doxine wala ».
Les politiques publiques posent un réel désœuvrement au Sénégal durant tout leur processus jusqu’à l’évaluation, malgré l’effet de mode suscité. Seulement, interrogeons-nous sur le rôle de l’Assemblée nationale, laquelle est supposée voter les lois, contrôler l’action du gouvernement et évaluer les politiques publiques. Jusqu’ici, nous n’avons pas eu le privilège d’avoir sous les yeux un rapport d’évaluation de cette noble institution censée représentée le Peuple. Et pourtant, pour toutes les politiques publiques en projet, en cours ou arrivées à leur terme, (la terminaison d’une politique publique étant relative), une évaluation doit être revendiquée et exigée.
A partir de là, nous pourrions réclamer quatre cents mille francs (400.000 frs) ou sept cent cinquante milliards de francs (750. 000. 000. 000 frs) ou davantage. Mais en attendant, nous devons, nous peuple sénégalais, cesser de nous abrutir, de nous contenter de peu, de faire appel à Dieu perfidement en croyant qu’il lui arrive de somnoler.
Pour citer encore Ndigël Lô, « SET » est bien l’exigence première « ci jikko, ci yorin liñu la denk, ci dekkin, ci xöl, ci xalaat, etc. » pour rappeler à tout un chacun que « alalu mbolo ken dukko fowé bo moyul mu sank la, fi ak fañu jëm). « Estime de soi et des autres, une imploration ! »
NAN Africainement vôtre !
Ndeye Astou Ndiaye est maitresse de Conférences FSJP/UCAD
Sacré Macky ! On l’attend sur le terrain de l’action, il sert aux malheureux sinistrés une réponse politique. Ok, de commune, Keur Massar sera érigée en département. Peut-être que sa population vivra mieux qu’avant. De la volonté du Chef d’en faire un département, les initiés savent que ce n’est pas nouveau. Et c’est surtout efficace quand il s’agit de régler des comptes politiques. Attendons de voir… Pour les inondations — ce pourquoi il avait quitté son palais pour Keur Massar —, les malheureux n’ont qu’à prier. Lui, il ne peut arrêter le ciel. Et puis, il faut qu’ils soient raisonnables. Mais comment pourraient-ils l’être, ces malheureux, dans ces circonstances et alors qu’ils ont tout perdu ? Singulière manière de réconforter de la part de quelqu’un qui était parti pour panser des blessures. Et sécher des larmes. Hélas, notre président n’a pas daigné prendre les embarcations de fortune qui font partie, depuis deux semaines, du quotidien de ces malheureux. Il est venu, il a vu, il a promis et a laissé une population dans la détresse. Cette population attend qu’on la sorte des eaux. Malheureusement, lui, le Chef, ne peut arrêter le ciel. Et il n’est pas non plus Moïse qui marchait sur les eaux ! Lui, c’est Macky et il tient à garder les pieds sur terre, bien au sec. Il aurait pu arrêter le ciel qu’on souhaiterait qu’il reste de longues années encore à la tête du pays. Mais ce qu’on lui demande, et qu’il doit faire, c’est de faire preuve de vision et d’anticipation. D’empathie aussi. Même s’il nous a habitués à clamer son impuissance. Vous vous souvenez de sa malheureuse sortie face à la détresse des étudiants de Wuhan ? C’est de cette impuissance qu’il doit se départir. Les 58, 27 % de Sénégalais qui ont porté leur choix sur lui, attendent de lui du volontarisme, pas du fatalisme.
Kaccoor Bi
POLITIQUE MACKY SALL REUNIT SON SEN JUSQU’A TARD CE JEUDI
Jusqu’au moment de notre bouclage, le président de l’Alliance pour la République (APR) Macky Sall réunissait en visio-conférence les membres du Secrétariat exécutif national (SEN) de son parti. Nos tentatives de joindre des responsables n’ont pas réussi certainement à cause de l’heure tardive pour avoir une idée du contenu du discours de Macky Sall à ses partisans. Toujours est-il que récemment le président de la République avait réuni les pontes de benno bokk Yakaar pour évoquer des dossiers sensibles. Des fuites dans la presse parlaient d’un remaniement envisagé pour intégrer des forces politiques nouvelles qui ont décidé de venir renforcer la coalition présidentielle. En outre, il a été aussi évoqué la possibilité du retour du poste de Premier ministre. On attend de voir…
FRAUDE AU BAC LES 13 TRICHEURS ET LES 2 ETUDIANTS CONNAITRONT LEUR SORT LE 30 SEPTEMBRE
C’est le 30 septembre que treize candidats à l’examen du baccalauréat et deux étudiants, tous poursuivis pour association de malfaiteurs et fraude à un examen, vont connaître leur sort. Ce groupe a comparu jeudi devant le tribunal de grande instance de Tambacounda. Les 13 candidats, qui ont composé au jury 1.203 du centre d’examen du lycée de Goudiry, dans la région de Tambacounda, ont été arrêtés pour fraude durant le déroulement des épreuves de mathématiques, qui ont eu lieu début septembre. Au terme de l’audience tenue hier, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour le 30 septembre prochain.
IMPOTS ET DOMAINES LE DRAME DU DR ALASSANE BA
Les bonnes notes obtenues par le Directeur bassirou Samba Niass dans la pacification de la Direction générale des Impôts et des Domaines ne plaisent pas du tout à certaines personnes tapies dans l’ombre au niveau de la boite. La presse avait largement relayé les livres de télécommunications du Docteur Alassane ba: « Comprendre les futurs systèmes d’information: trafic et gigue dans le réseau de base IMS et sa version anglaise : Next generation Nextworks: traffic and jitter un a core IMS ». Le DG avait organisé une cérémonie de dédicaces à l’interne et avait donné instruction de mettre les affiches annonçant la cérémonie dans les locaux du service. Hélas, certains jaloux font disparaître les affiches. A chaque fois que de nouvelles affiches sont apposées, elles sont enlevées les jours suivants si ce quelques heures après. Le pauvre Alassane ba, confiné au statut d’agent de bureau après 12 ans à la DGID, continue encore de subir des avanies. Et ceux qui parlaient la semaine dernière d’une administration de mérite et de prestige ? bon comme Bassirou Samba Niasse est crédité d’un « fouleu », on va voir s’il va accepter de se voir mettre des bâtons dans les roues. Parce qu’au niveau de la DGID, certains veulent véritablement saper tous les efforts du DG visant à instaurer un climat apaisé de travail entre des collègues qui étaient séparés par un mur de berlin alors que le vrai a disparu depuis longtemps. Hélas, à la DGID, certains veulent encore continuer à maintenir un mur de berlin entre inspecteurs et contrôleurs des Impôts et Domaines, d’une part, les autres catégories de travailleurs qui sont dans la case « complément d’effectifs », de l’autre. Preuve, parmi d’autres, de ce climat délétère, au moment où les affiches du Dr en télécommunications Alassane ba sont déchirées systématiquement, d’autres annonçant des ouvrages écrits par des inspecteurs des impôts et domaines ne sont jamais détruites. Il est vrai que, avoir un collègue Docteur…en télécoms, ça vous fout des complexes ! Avoir une telle expertise et ne pas en profiter, c’est de la bêtise assurément.
«LICI REW MI»
L’émission « Lici Rew Mi » de la radio Top Fm reçoit, ce samedi 19 septembre, l’ancien ministre libéral Farba Senghor, président du Parti « Les libéraux républicains, Mbollo Askanwi ». Vous pouvez suivre l’émission sur la bande 97.8. Vous pouvez également participer en composant directement le 88 628 81 81 ou Facebook top Fm Dakar97.8 L’émission, animée par Seydina Alioune GUEYE, est également disponible sur www.topfmdakar.com. A ne pas rater
Le Sénégal atteint la barre des 300 décès
Alors que l’Afrique est à 24 350 décès liés à la pandémie de covid-19, le Sénégal atteint la barre des 300 décès, soit un taux 0,81%. Le ministère de la Santé a enregistré hier un décès, ce qui a porté à 300 les victimes de la pandémie. Le continent noir compte à ce jour 1 124 940 cas dont 3 884 nouveaux cas confirmés durant les 24h, 937 176 guéris et 163 413 sous traitement. Au Sénégal, le ministère de la Santé et de l'Action sociale a révélé que sur 1 312 tests réalisés, 50 cas sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 3,81%. Les autorités sanitaires ont recensé 23 cas issus de la transmission communautaire répartis entre :Guédiawaye (2), Mbao (2), Parcelles Assainie 02 cas, Diamniadio 01 cas, HLM Grand-Yoff 01 cas, Keur Massar 01 cas, Liberté 5 01 cas, Liberté 6 Extension 01 cas, Mbour 01 cas, Médina 01 cas, Mékhé 01 cas, Mermoz 01 cas, Niary Tally 01 cas, Nord Foire 01 cas, Ouakam 01cas, Sangalkam 01cas, Scat-Urbam 01cas, Sicap-Baobab 01 cas, Tambacounda 01 cas et Ziguinchor 01 cas. Les cas contacts sont au nombre de 27 cas. Le ministre de la Santé a déclaré 167 patients guéris. Les cas graves pris en charge dans les services de réanimation sont au nombre de 31 patients. Le Sénégal compte 14 618 cas déclarés positifs dont 10 923 guéris et donc 3 394 sous traitement.
Contrôles aux frontières
En session ordinaire depuis mardi dernier, le Conseil Economique, Social et Environnemental (Cese) poursuit les auditions des acteurs impliqués dans la lutte contre la pandémie de covid-19. Hier, c’était le tour du Directeur du Service National de l'Hygiène Publique, le Colonel Malick Diop. Ce dernier a plaidé pour le renforcement des contrôles aux frontières terrestres aériennes par des brigades d'hygiène pour prévenir tout risque de nouvelles contaminations massives. L’officier supérieur, faisant le point des interventions des agents du service d’hygiène pendant la période de pandémie, indique que ses hommes ont effectué 69 451 visites à domicile et désinfecté 248 dépouilles de victimes de la Covid-19. Aussi, les brigades d'hygiène ont désinfecté 13611 domiciles exposés et effectué 2826 descentes dans les daaras et les marchés.
Le nouveau Dci marque son terroir
A peine est-il installé le patron de la Direction du Commerce Intérieur Oumar Diallo a entamé depuis hier une vaste opération contre la distribution anarchique du pain à Dakar. L’opération prend fin aujourd’hui. Toutes les boulangeries qui ne respectent pas les normes sanitaires sont fermées. Les charriots «pousse pousse », les tricycles sont retirés du circuit de distribution. Les boutiquiers ne sont pas en reste dans ces mesures. Il est prévu une sanction contre les boutiquiers qui vendent du pain. Et les kiosques irréguliers sont fermés. Mamadou Makhtar Fall, contrôleur à la direction du Commerce Intérieur de Dakar, avertit que désormais tout boulanger est astreint à une déclaration obligatoire.
Me Malick Sall réplique à l’UMS
Le ministre de la Justice, Me Malick Sall, a été laconique hier sur la convocation du président de l’union des magistrats du Sénégal (UMS), Souleymane Téliko, devant l'Inspection générale de l'administration de la justice (Igaj). Interpellé sur la question en marge de la rencontre entre son département et le Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du Fonds de Riposte et de Solidarité contre les Effets de la Covid-19 (Force Covid-19), le Garde des Sceaux a déclaré : «D’aucuns peuvent dire ce qu’ils veulent mais ce qui est certain, c’est que je ne vais pas me prononcer dans cette affaire. C’est une affaire des juges et le Garde des Sceaux n’a rien à voir là-dessus.»Une déclaration qui va sans doute susciter une réaction de la part de l'Union des magistrats sénégalais (UMS) qui avait sorti un communiqué dans lequel elle affirmait que l’Igaj a été saisie par le ministre de la Justice pour des propos que Téliko aurait tenus lors d'une interview parue dans la presse.
Me Malick Sall sur l’affaire Lamine Diack
Restons toujours avec le successeur du Pr Ismaïla Madior Fall au département de la Justice, qui a été interpellé également sur la condamnation de Lamine Diack en France. Il n’a pas été bavard. «Ce que je puis vous dire sur cette affaire, c’est ce que vous savez. Lamine Diack a été jugé en France et son fils n’a pas comparu mais il a été jugé. La justice française a rendu sa décision. Les avocats de Lamine Diack ont décidé de faire appel. C’est un constat que je peux faire et les choses se passent comme ça », explique-t-il, avant de poursuivre : « l’Etat du Sénégal, dans ce cadre, ne peut intervenir que comme soutien au niveau de notre consulat et lui trouver un avocat en cas de besoin, s’il ne l’a pas. Il se trouve comme vous le savez que M. Diack a ses avocats qui l’ont défendu et l’Etat du Sénégal a, par le biais de son consulat à Paris, été à ses côtés du début jusqu’à la fin.
Un véhicule percute une moto Jakarta à Keur Cheikh
Un accident de la circulation s'est produit à hauteur de Keur Cheikh (commune de Malicounda-Mbour), hier vers 20h. Une voiture de type «7 places» a fauché un conducteur de moto Jakarta qui était en partance vers Joal. Le conducteur de la voiture qui évitait des nids de poule qui constituent un véritable calvaire pour les automobilistes a heurté le conducteur de la moto. Ce dernier, projeté par la violence du choc, est tombé sur le côté droit de la chaussée. Les villageois qui ont entendu le bruit du choc sont venus secourir le blessé. Ainsi, les éléments de la gendarmerie de Nianing qui étaient à un check point pas très loin du lieu de l’accident ont fait le constat. Et en moins d'une demi-heure, les sapeurs-pompiers ont récupéré le blessé qu'ils ont transporté au centre hospitalier de Mbour. Selon un agent, la victime n'est pas en danger.
Aliou Sall/Bougane Dany
Le maire de Guédiawaye Aliou Sall a traîné en justice le patron de Dmédias, Bougane Guèye Dany et Ahmed Aïdara pour diffamation à propos de la vente d’une parcelle à Auchan par la mairie de Guédiawaye. L’affaire n’a pas été débattue au fond. Le juge a renvoyé le dossier au 15 octobre pour plaidoirie suite à la demande de l’avocat des prévenus. A l’entame du procès, le président du Tribunal Correctionnel, Ngary Diop a exigé la présence des mis en cause. Ce qui a fait réagir l’avocat de l’édile de Guédiawaye. La robe noire estime que Bougane Guèye Dany et Ahmed Aïdara ont délibérément choisi de ne pas se présenter à l’audience. Mieux, dénonce-t-il, les prévenus ont refusé de prendre leur citation directe. Ces dires sont confortés par l’huissier qui l’avait mentionné. L’avocat de la partie civile a demandé que l’affaire soit retenue. Prenant la parole, le juge s’est indigné de l’attitude des prévenus. Le magistrat dit ne pas concevoir que des gens qui aspirent à diriger un pays se permettent de ne pas respecter une institution telle que la justice, en s’abstenant de répondre aux citations. C’est ainsi que Bougane et Ameth Aïdara ont débarqué rapidement au tribunal. Les avocats des prévenus ont demandé le rabat du délibéré. Le juge a accédé à cette requête en fixant pour le 15 octobre prochain le procès pour plaidoirie.
Bougane Guèye Dany promet des révélations
Restons au procès du patron de Dmédias et de son employé Ameth Aidara pour dire que Bougane Guèye Dany promet de divulguer, à l’occasion d’une conférence de presse, les preuves qu’effectivement Aliou Sall a vendu le foncier de la mairie à la société Senas SA, propriétaire des enseignes Auchan au Sénégal. Le patron de D-Média ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il va exhiber les documents qui attestent cette transaction. C’est dire que le procès sera pétillant.
Le maire de Keur Massar chassé
Les habitants de l'Unité 3 des Parcelles Assainies de Keur Massar n'ont pas eu la possibilité de parler au Président Macky Sall à cause de l'impressionnant dispositif sécuritaire qui l'accompagnait. Toutefois, elles ont déversé leur bile sur le maire de Keur Massar. Pris d'assaut par une foule en colère, Moustapha Mbengue a été évacué par ses gardes du corps. Les populations de cette zone, très touchées par les inondations, lui reprochent son manque d'empathie et son indifférence à leur égard.
Plusieurs sinistrés atteints d'Avc
Ne quittons pas Keur Massar qui a accueilli hier le président de la République venu s’enquérir de la situation des inondations. Faisant le point des opérations de pompage menées par les sapeurs-pompiers, le colonel Ange Diatta a fait savoir que 750 familles ont été évacuées depuis le 6 septembre. L’officier supérieur des sapeurs-pompiers qui dirige les opérations à Keur Massar a signalé que parmi celles-ci, il y a eu plusieurs personnes atteintes d'accident vasculaire-cérébral (Avc) et des femmes enceintes.
La visite de Macky ne semble pas enthousiasmer les Fatickois
Après une longue absence, le Président Macky Sall va effectuer une tournée économique dans le Sine qui le mènera dans la commune de Niakhar pour voir les réalisations de «Jam Bougoum», une association sportive et culturelle donnée en exemple dans plus de cinquante pays du monde grâce à son modèle agricole. L’association a créé aujourd'hui près de 200 emplois. Après l'étape de Niakhar, le chef de l'Etat se rendra à Sibassor dans la région de Kaolack avant de revenir dans l'après-midi dans la région de Fatick, précisément à Toubacouta. Là-bas, il visitera le champ d'arachide d'une superficie de 10 hectares du député-maire de Toubacouta, Pape Saïdou Dianké. Contrairement à ses précédentes visites, la venue du Président Sall dans son fief politique ne semble pas enthousiasmer les populations. Pour l'instant, rien ne semble indiquer dans les rues de Fatick et environs que le Sine attend son Président.
Le boucher achète une moto à 35 000 Fcfa et écope 1 an
Poursuivi pour recel d’objets volés, Mamadou Ndiaye, boucher de son état, est condamné à un an de prison ferme par la chambre correctionnelle du tribunal de Pikine. En effet en plus d’être boucher, Mamadou Ndiaye s’adonne également à la livraison à l’instar de beaucoup de jeunes communément appelés «Thak Thiak. C’est dans le cadre de ce travail qu’il a acheté une moto à …35 000 Fcfa. Se disant propriétaire de deux motos acquises légalement, il argue avoir acheté ce troisième engin dans le seul but d’élargir son business. S’il a acheté la moto à 35 000F, indique-t-il, c’est parce qu’elle était en mauvais état. D’ailleurs, c’est à la suite de ce constat qu’il a chargé un de ses amis de revendre la moto moyennant une commission de 5 000 Fcfa. Malheureusement, sa thèse est démontée par le procureur qui a brandi une preuve attestant que la moto a été acquise par son propriétaire en janvier 2020 et que celle-ci ne pouvait pas être usée huit mois plus tard seulement. Confondu par la déclaration du représentant du ministère public, le prévenu est resté muet. Il a été condamné à un an de prison ferme.
Plus de 70 migrants clandestins interceptés à Djiffer
Plus de 70 migrants clandestins sénégalais et gambiens dont 7 femmes en partance pour l’Europe ont été interceptés à Djiffer, village de pêcheurs situé dans la commune de Palmarin. «Au total, 73 migrants clandestins dont un Gambien et des Sénégalais et 4 membres d’équipage sont actuellement dans les locaux de la brigade de Fimela pour les besoins de l’enquête en vue d’identifier les cerveaux de l’opération», a indiqué à l’ «Aps» une source sécuritaire. Ces migrants clandestins parmi lesquels il y a 7 femmes dont la plus âgée avait un enfant de 2 ans, sont originaires de plusieurs localités du pays dont Cayar, Saint-Louis, Dakar pour l’essentiel.
Deux soldats sénégalais de l'ECOMIG arrêtés en Gambie
La police gambienne qui effectue des patrouilles nocturnes pour le respect du couvre feu décrété par le Président Adama Barrow a gâché la fête d’un anniversaire autour d’une piscine au quartier Bijilo de Serrekunda. Les policiers ont interpellé 22 fêtards qui ont violé le couvre-feu. Seulement, parmi eux figurent deux soldats sénégalais du contingent de l'ECOMIG, d’après fatunetwork.net. D’ailleurs le porte-parole de la police, Lamin Njie a confirmé leur arrestation. Le dossier est entre les mains des autorités policières de Gambie
NDIAROGNE, LE VILLAGE D'ANCIENS RÉFRACTAIRES À L'ISLAMISATION
Même si 170 ans après sa fondation par Samba Codou Niane, vers les années 1850, le village est peuplé maintenant à 100% de sérères musulmans. Ndiarogne a été créé suite à un refus de se soumettre à l’Islam
Le village de Ndiarogne, situé dans la contrée du Mbanj Fadjal, commune de Nguéniène, symbolise le refus que le peuple sérère opposait à toute idée d’islamisation forcée. Ce village a été fondé par Samba Codou Niane, vers les années 1850, suite à la mort de son père dans une guerre opposant le Bour Saloum à Maaba Diakhou Bâ. Ce dernier, sorti victorieux, voulait leur imposer l’Islam. Ces sérères ont quitté Saloum pour venir s’installer entre Joal et Fadjal.
Les Sérères étaient un peuple profondément animiste. Ils font partie des dernières ethnies à accepter l’islamisation. Avec l’arrivée de l’Islam au Sénégal par la vallée du Tekrur, beaucoup de royaumes ont été forcés à la pratique de cette religion avec la guerre sainte menée, par exemple, par El Hadji Oumar Tall et Maaba Diakhou Bâ. Ce dernier qui menait son djihad dans le centre du pays s’est, à plusieurs fois, confronté aux Sérères qui ne voulaient pas se convertir. Le village de Ndiarogne Wolof ,dans le Mbanj Fadjal, est l’un des symboles de la résistance armée du peuple sérère contre l’islamisation. Même si 170 ans après sa fondation par Samba Codou Niane, vers les années 1850, le village est peuplé maintenant à 100% de sérères musulmans. Ndiarogne a été créé suite à un refus de se soumettre à l’Islam.
Le village est situé à côté du baobab sacré de Fadjal sur la route entre Joal et Mbissel. Ndiarogne se trouve dans la commune de Nguéniène, département de Mbour. D’ailleurs, son chef du village, Ibrahima Ndiaye, indique que ce baobab est plus proche de Ndiarogne même si on l’attribue à Fadjal. Non loin de la route principale, c’est une piste sablonneuse qui mène à ce village cerné par une forêt de rôniers. La demeure du chef du village, Ibrahima Ndiaye, se trouve à l’autre bout du village. Sa concession est entourée de palissades réalisées avec des tiges de mil. Averti de notre visite par sa femme, le chef du village sort de son bâtiment en dur. Nous recevant avec la chaleur qu’on ne retrouve que dans ces villages, il nous invite à le suivre chez son oncle, Mamadou Niane, petit-fils du fondateur du village. Il admet que même en étant le chef du village, ce dernier a plus d’informations sur l’histoire de la localité et de son peuplement. Du haut de ses 50 ans, Ibrahima Ndiaye se dit relativement jeune pour évoquer ces sujets sans aviser son oncle. Il nous fait traverser la place publique où les jeunes, regroupés sous une hutte, conversent, assis sur de vieux troncs de rôniers.
Le chef du village nous installe sous un grand acacia, devant la maison de son oncle qui constitue la première habitation du village. Les premiers habitants de Ndiarogne sont des Sérères venus du Saloum qui ne voulaient pas être convertis de force par Maaba Diakhou Bâ. «Il y a eu une guerre entre Maaba Diakhou et le Bour Saloum. Cette bataille a été remportée par Maaba qui voulait obliger tous les habitants à se convertir à l’Islam. Nos ancêtres étaient des résistants Ceddos (guerriers animistes). Mon grand-père Samba Codou Niane a perdu son père, Ndiack Niane dans une bataille avec Maaba Diakhou Bâ. Ses fils ne voulaient pas se convertir à l’Islam et se sont exilés vers le Sine et ont marché jusqu’à Joal», explique M. Ndiaye qui a noté l’histoire de son village dans un vieux cahier. Arrivés à Joal, «et ne voulant dépendre de personne au risque de devoir quelque chose à autrui dans le futur», Samba Codou Niane et sa famille ont séjourné au bord de la plage refusant d’être hébergés par qui que ce soit. Selon le chef du village, après avoir passé plusieurs nuits à la plage, ils ont repéré le site de Ndiarogne, situé entre Fadjal et Fadiouth.
Arrivé avec une dizaine de ses frères, Samba Codou Niane a regroupé toute sa descendance à Ndiarogne. Il a su aussi protéger sa famille tout en poursuivant son mode de vie de Ceddo Sérère qu’il ne pouvait plus mener dans le Saloum, du fait de l’islamisation. «Notre village fait partie des plus anciens de la zone, mais nos ancêtres ont décidé de le protéger mystiquement. C’est pourquoi les nouveaux villages qui se sont installés au tour sont plus grands et plus ouverts à la modernité. On ne subissait aucune influence d’autorités étrangères. Même pour les projets d’infrastructures, les ancêtres proposaient qu’on les réalise à Fadjal, ce, rien que pour protéger la famille», confie le chef du village, Ibrahima Ndiaye.
Son oncle, actuel patriarche du village, Mamadou Niane, égrenant son chapelet acquiesce de la tête. Ce dernier confirme que c’est pour cela que jusqu’à une époque récente, le village n’était habité que par la descendance de Samba Codou Niane. Même les mariages externes à la communauté n’étaient pas permis. Selon les habitants qui vivent d’agriculture et d’élevage, c’est cette protection qui fait que le village de Ndiarogne exploite l’essentiel des terres de la zone.
Adhésion volontaire à l’Islam
Même si le fondateur du village fuyait l’islamisation, son fils Saliou Niane a décidé volontairement de se convertir à la religion musulmane avant sa mort. « Le premier chef du village, Saliou Niane, avait un ami qui faisait du commerce à Ngoyé Seko et a fini par s’installer là-bas. Il a été converti à l’Islam par un marabout de Thiamène de Tattaguine». Compte tenu des relations particulières qui liaient Saliou Niane à son ami, le fondateur du village a compris qu’il pouvait se convertir aussi car son ami était un homme juste qui ne s’engagerait pas dans cette voie s’il n’y voyait pas d’humanisme. «Il a demandé qu’on amène à Ndiarogne le marabout pour se convertir à l’Islam. En tant que responsable du village, il a invité tous ses frères et les membres de sa famille qui étaient sous sa responsabilité à se convertir à l’Islam. C’est ainsi que le village a accepté l’Islam à 100%», rappelle, avec une certaine fierté, le chef du village Ibrahima Niane. Il y voit un signe divin. Selon Ibrahima Ndiaye, le débit rapide, leur ancêtre Ndiack Niane est mort refusant de se convertir à l’Islam, son fils Samba Codou Niane s’est exilé au Sine pour ne pas se faire imposer cette religion, mais Dieu a voulu que Saliou Niane se soit converti volontairement. «Nos parents ceddos refusaient qu’on leur impose quoi que ce soit quitte à donner leur vie. Mais par la méthode douce, l’Islam a été accepté par eux et dans tout le Sine, le Saloum et le Baol», constate-t-il.
Malheureusement entre temps, Maaba Diakhou Bâ ne verra pas l’expansion de l’Islam dans le Sine parce qu’il a été tué par Bour Sine Coumba Ndofféne Famack Diouf, lors de la bataille de Somb en 1867. Du fait de cette islamisation, Ndiarogne, habités essentiellement de sérères, a commencé à adopter les mêmes pratiques que les musulmans. Avec ce nouveau mode de vie, l’appellation du village a évolué pour devenir Ndiarogne Wolof.
par Tierno Monénembo
QUE FAIRE DE NOS ANCIENS PRÉSIDENTS ?
On ne perdrait rien à traiter convenablement ceux qui ont eu l'élégance de partir à temps. Ne les harcelons pas, offrons-leur la prime du départ ! C'est la meilleure manière d'encourager les autres à sauter le pas
Le Point Afrique |
Tierno Monénembo |
Publication 18/09/2020
Cela n'a rien de nouveau, disent les mauvaises langues, l'Afrique traîne depuis toujours un boulet sinon mortel du moins terriblement dommageable à son évolution : la difficile alternance au pouvoir. Cette tare quasi génétique n'a épargné aucun de ses royaumes, aucune de ses ethnies. Qu'elle revienne aujourd'hui sous les lambris de ses républiques, quoi de plus normal ? Ses guides savent bien avant Ahmadou Kourouma que « le pouvoir est une femme qui ne se partage pas ».
Même fonctionnement chez les civils et les militaires
Impossible de le nier, les guerres fratricides, les exils, et les partitions se succèdent en même temps que nos chefs. Ces fléaux, plus que tout autre facteur, ont conduit au déclin de nos empires et à la longue, favorisé, la colonisation. Pour notre plus grand malheur, nos chefs rechignent toujours à passer le témoin alors que nous avons changé de siècle ou plutôt de millénaire. « À cause de leur médiocre niveau scolaire, se disait-on du temps de Sékou Touré et de Mobutu, ce sera mieux, quand les autodidactes et les soudards se seront éclipsés ! » Erreur ! Nos dirigeants d'aujourd'hui sont bardés de diplômes. Ils sortent des meilleures universités soviétiques, françaises ou américaines quand ils sont civils ; de Frounze, de West-Point ou de Saint-Cyr quand ils sont militaires. Le plat qu'ils nous servent est néanmoins aussi insipide que celui que nous goûtions au temps du parti unique. Inutile de rameuter les psychanalystes pour en comprendre la raison. L'obsession du pouvoir ne vient ni de notre climat ni de notre couleur de peau. Le pouvoir est une drogue. Qui y goûte en devient accro. Comme l'air, le leader quel qu'il soit, tend à occuper tout l'espace qui se présente. C'est pour cela qu'il faut lui fixer des limites.
Pour faire pousser l'arbre de la démocratie, nous devons l'arroser de l'eau qui a fait des miracles ailleurs : celle qui favorise le développement d'institutions solides, c'est-à-dire indépendantes aux circonstances et aux hommes. Pour contenir les tentations despotiques, un seul et unique garde-fou, celui du contre-pouvoir.
En attendant, que faire de nos anciens chefs d'État ? J'avoue que c'est le traitement humiliant que subit en ce moment l'ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz qui me pousse à poser cette question. J'ai l'impression que le Congo n'aurait pas connu les crises qu'il a connues si le président Lissouba avait tourné la page et aidé son terrible prédécesseur à se faire oublier. Le chemin qui mène à la démocratie n'est jamais aisé. Et chez nous, il est encore plus glissant qu'une patinoire olympique.