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4 juillet 2025
VOYAGE AU BOUT DE LA DERNIÈRE COMMUNE DE SAINT-LOUIS
Mbolo Birane, dans le département de Podor, est une localité chargée d’histoires. Plus de 300 kilomètres séparent la commune de Saint-Louis de cette bourgade, dernière collectivité territoriale de la région
Se rendre à Mbolo Birane, une commune de Saint-Louis, n’est pas de tout repos. Panne à Médina Ndiathbé, route cahoteuse et poussière à foison, en sus de la chaleur d’étuve… Trop d’ingrédients pour rendre le voyage difficile ! Mais comparé à notre dernière visite, l’on a l’impression que les choses bougent depuis quelque temps car l’état de la route s’est beaucoup amélioré. Le voyageur se complait à admirer toutes ces contrées qui s’étalent le long de la Nationale 2. Il y a toujours quelque chose d’enivrant avec la nature, surtout en cette période d’hivernage. Sur les routes plates qui mènent à Mbolo Birane, le voyageur ne se lasse jamais. Un beau mélange pour l’ouïe et l’odorat ! Le temps est à la fois bon et doux durant tout le périple, notamment avec cette fine pluie qui a davantage rendu le voyage amusant dans cette contrée du Fouta caractérisée par des températures, le plus souvent, loin d’être clémentes. De part et d’autre de la route, dans les champs, les braves dames, ces véritables travailleuses de la terre, sont bien visibles. La réussite est ici dans les prairies. À l’horizon, le ciel dialogue aisément avec le tapis herbacé, offrant un gracieux spectacle.
Mbolo Birane, une contrée chargée d’histoires
De Taredji, croisement qui mène à Podor, le voyageur traverse une partie des 22 collectivités territoriales qui composent le département. On continue à en prendre plein les yeux. Pêle-mêle on dépasse les communes de Ndioum, de Dodel, de Madina Ndiathbé et son pont célèbre hérité du régime libéral. Puis Mery pointe le bout de son nez, ensuite Boké Dialloubé et finalement Mbolo Birane, dernière localité de la région de Saint-Louis. Un parcours sans grande difficulté alors qu’il y a peu cette route était difficile avec les travaux menés par l’État pour le désenclavement du département de Podor.
Arrivé à Mbolo Birane, on explore les belles étendues d’eau rappelant la proximité du fleuve Sénégal, avec des aménagements faits ici et là pour l’agriculture et le maraîchage, « les deux mamelles de notre économie avec l’élevage », signale Abdoulaye Agne, une habitant de la zone.
Du point de vue historique, souligne le parolier de Mbolo et guide religieux Amadou Louty Kane, le village a été fondé par Birane Aly Hammet Djiouldo Kane. En quittant Dimath dans la zone sénégalo-mauritanienne, poursuit-il, les fondateurs de Mbolo étaient 14, mais d’autres parlent de 13 dont des frères. L’objectif de ces précurseurs était de faire la promotion de l’islam car, « pour des questions raciales, ils étaient combattus en Mauritanie », souligne Amadou Louty Kane. Ainsi, après un séjour de six ans en terre mauritanienne, dans des zones comme Bababé ou Haymédad pour convertir des populations à l’islam, en 1519, ils enjambèrent le fleuve Sénégal du côté de « Mayo Mbagne », frontière entre le Sénégal et la Mauritanie située au Nord-est du village.
Dans leur voyage, poursuit Amadou Louty Kane, de Diaba actuel village et frontière entre la région de Saint-Louis et Matam, ils se dirigèrent vers l’Ouest pour enfin arriver à Mbolo Birane. Une fois sur place, ils y trouvèrent Wolofs et Sérères aux pratiques païennes. « Comme beaucoup de sociétés, Mbolo Birane se subdivisait en six quartiers occupés par différentes composantes de la population », fait savoir Alpha Ousmane Kane, Chef du village. D’après lui, « cette commune a fait partie des sept premiers villages qui ont construit des mosquées au Fouta ». Depuis 2005, lit-on dans la presse, une « ziarra » permet les retrouvailles de tous les descendants d’Aly Hammet Djiouldo Kane disséminés un peu partout. De Tivaouane à Kaolack, beaucoup d’érudits y sont passés ou ont des attaches à Mbolo Birane, selon le chef de village.
Dans les champs, les femmes aux manettes
Dans les périmètres aménagés, les femmes, dans une « belle galère », essayent de dompter la terre. Tout y passe. Engagement, dextérité et respect envers cette terre qui leur donne aubergine, navet et autres cultures maraîchères. Absa Thiam a les mains rêches et s’échine à débarrasser les plants des mauvaises herbes. Le travail est certes pénible, « mais j’y trouve mon compte », avoue-t-elle. C’est pourquoi, fait savoir Nafy Kane, adjointe au maire de Mbolo Birane, l’objectif est d’accompagner les femmes de la commune et de les organiser afin qu’elles s’épanouissent dans ces activités qu’elles aiment et aient des ressources. C’est dans ce sens que des projets ont été mis en place dont la création de fédérations de femmes « afin de leur faire bénéficier des formations professionnelles pour une meilleure gestion de leurs activités et ressources qui en découlent », assure l’adjointe au maire. Ce qui permettra, selon elle, de diminuer le taux de chômage des jeunes.
Une autre lueur d’espoir des femmes reste la rénovation par la Fondation sud-coréenne Saemaul de 104 hectares de périmètres rizicoles inondés en période de pluie et la construction d’un centre polyvalent. Le coût global de ces réalisations estimé à 300 millions de FCfa va certainement permettre un bon épanouissement des femmes dans les champs.
Percée des filles à l’école
À côté des activités économiques, les filles font de plus en plus une belle percée dans le milieu de l’éducation. En effet, pour l’examen du Cfee de cette année, à l’Inspection de l’éducation et de la formation (Ief) de Pété dont dépend la localité, sur 935 filles inscrites, les 914 étaient présentes, soit seulement 21 absences. Ce qui correspond à un taux de présence de 97,75%.
Dans les classes de Troisième et de Terminale, on note une présence soutenue des jeunes filles. Ainsi, informe Nafy Kane, cette assiduité des jeunes filles du Fouta à l’école explique les raisons pour lesquelles elles dament le pion aux hommes lors des examens.
Aussi, à l’Ief de Pété, un réseau apolitique des femmes enseignantes a été mis en place pour contrôler les conditions d’étude des filles, informe Nafy Kane. Mais, tout n’est pas rose, souligne-t-elle, « car nous luttons chaque jour contre les mariages précoces qui amoindrissent le taux d’achèvement des filles ».
Les figures emblématiques
Mbolo Birane compte en son sein beaucoup de figures emblématiques parmi lesquelles le grand marabout Thierno Daouda Sy, né en 1897 dans cette localité. Assoiffé de sciences religieuses, il s’initie à la charia et aujourd’hui compte des adeptes à Rebeuss Dakar et son « ziarra » annuel se déroule à Keur Yakham à Khombole. Aussi, Oumar Demba Ba, ancien conseiller diplomatique du chef de l’État Macky Sall et actuel Secrétaire général adjoint de la présidence de la République avec siège au Conseil des ministres, est ressortissant de Mbolo Birane. Parmi ces fils célèbres, on note la présence du journaliste, présentateur d’émissions littéraires Sada Kane.
LE PLAFOND DE VERRE DES DIASPORAS AFRICAINES EN FRANCE
Bien qu’ils soient en général bien acceptés, les politiciens d’origine africaine n’échappent pas toujours au racisme: deux affaires récentes ont relancé la polémique
Sputnik France |
Christine H. Gueye |
Publication 18/09/2020
Bien qu’ils soient en général bien acceptés, les politiciens d’origine africaine n’échappent pas toujours au racisme: deux affaires récentes ont relancé la polémique. Interrogé par Sputnik, Olivier Segbo, porte-parole des Élus français d’Origine béninoise, a accepté de témoigner du «plafond de verre» qui pèse sur eux en politique.
«Une certaine France réagit violemment à l’émergence de Français-Africains dans les arcanes du pouvoir. J’ai été dix ans élu municipal et j’ai vu l’étonnement quand je suis arrivé comme vice-président pour représenter notre agglomération sur les sujets des mobilités. Parce que dans l’inconscient français, les Français-Africains ne sont pas encore tout à fait Français», a témoigné au micro de Sputnik France Olivier Segbo, un ancien élu centriste de l’Essonne (91), membre de l’Union des démocrates et indépendants (UDI).
Réintégré à sa demande dans sa nationalité française –puisqu’il n’était pas majeur quand son pays de naissance, le Bénin, est devenu indépendant le 1er août 1960–, Olivier Segbo est arrivé en France en 1986. Cet ancien professeur de mathématiques a mené, après des études en électronique à l’Université Paris VI, une carrière d’expert en systèmes informatiques. Un parcours professionnel sans accroc, qui ne lui a pourtant pas permis d’échapper au racisme anti noir, dont il ne minimise ni n’exagère la portée:
«Le fait d’avoir des diplômes supérieurs, c’est vrai, facilite considérablement l’intégration. Mais il est de plus en plus difficile dans le contexte actuel de convaincre vos interlocuteurs que les Français-Africains ne sont pas que des dealers en échec scolaire», ironise-t-il.
Élu sur la liste de Nathalie Kosciusko-Morizet lorsque celle-ci a «arraché la mairie de Longjumeau à la gauche, en 2008, après avoir été élue députée de l’Essonne entre 2002 et 2017», il continue d’être «très fier du travail accompli» dans sa ville. Même si, là encore, ses origines africaines l’auraient «stoppé» dans ses ambitions politiques, regrette-t-il.
L’heure est plutôt à la remobilisation pour vaincre pour de bon le stras Cov 2. Telle est la recommandation formulée hier par le professeur Souleymane Mboup, directeur de l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef), en marge d’une séance de tests au Covid-19 à l’intention des nouveaux bacheliers bénéficiaires de bourses à l’étranger.
Le Sénégal vit a priori la phase décroissante de la pandémie du Covid-19, au constat du faible taux de positivité noté ces derniers jours. Pour autant, l’heure n’est pas à l’autoglorification mais plutôt à la remobilisation pour vaincre pour de bon le stras Cov 2. C’est la recommandation faite jeudi par le professeur Souleymane Mboup, directeur de l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef). Il s’est exprimé en marge d’une séance de tests au Covid-19 à l’intention des nouveaux bacheliers bénéficiaires de bourses à l’étranger. «On avait dit qu’il y aura une phase de latence où on verra moins de cas et ensuite une phase exponentielle, où le nombre de cas va se multiplier. Il y aura un plateau et puis une phase de décroissance jusqu’à la phase de stabilisation de l’épidémie (…) On avait aussi dit que certainement le pic serait entre le mois de septembre et d’octobre, je crois qu’on n’est pas très loin et on est vraiment en phase de décroissance», a-t-il expliqué, en fondant son argument sur «des chiffres préliminaires» allant dans ce sens et qui, selon lui encore, semblent montrer un taux de circulation du virus relativement faible dans la population.
«C’est ce qu’on observe actuellement sur cette pandémie de par les chiffres mais également par le taux de létalité qui baisse mais aussi par le taux des cas graves», a-t-il déduit, précisant que la modélisation faite par l’Iressef recoupe «à peu près» à l’évolution constatée de la pandémie dans le pays.
Comme raison de cette tendance baissière, Pr Mboup a mis en avant un certain nombre d’hypothèses parmi lesquelles des taux d’anticorps assez élevés chez les populations ainsi que la riposte précoce déclenchée par l’Etat face à la pandémie. Cela dit, le directeur de l’Iressef, au constat des résultats enregistrés, a appelé à accentuer les bons gestes pour éviter toute rechute. «Il ne faut pas dormir sur nos lauriers. Il faut qu’on soit extrêmement prudents et qu’on continue toutes les mesures qui ont été mises en place. Je crois qu’on doit rester modestes et ne surtout pas se relâcher», a-t-il exhorté à l’appréciation des résultats préliminaires attendant confirmation.
«Il faut une surveillance beaucoup plus rapprochée de certains facteurs comme la mortalité et d’autres facteurs qui vont confirmer cette thèse», a-t-il fait valoir.
ERECTION ANNONCEE DE KEUR MASSAR EN DEPARTEMENT, LES ENJEUX D’UNE DECISION
Quelles localités pour former le nouveau département ? Va-t-il grignoter sur le périmètre de Rufisque ? Sera-t-il doté d’un conseil départemental ? La décision de Macky pose moult questions susceptibles de chambouler l'architecture territoriale de Dakar
Quelles sont les communes qui vont former le département de Keur Massar ? Va-t-il grignoter sur le périmètre territorial de Rufisque ? Sera-t-il doté d’un Conseil départemental comme Rufisque ? Voilà entre autres, les questions que pose l’annonce du président Macky Sall d’ériger Keur Massar en département.
Une décision, mille interrogations… Le président de la République a annoncé hier l’érection prochaine de la commune de Keur Massar en département pour régler le problème des inondations. A l’ère de l’Acte 3 de la décentralisation, cette décision va chambouler l’architecture territoriale de la région de Dakar. Au-delà d’avoir les services déconcentrés et décentralisés de l’Etat, Keur Massar comme département pose un certain nombre de questions. Premièrement, quelles sont les communes qui vont composer ce département ? Une vraie interrogation à laquelle l’acte de création du département devra répondre.
Va-t-il grignoter sur le périmètre du département de Rufisque avec des conséquences sur l’existence du Conseil départemental. «Si on touche sur le périmètre de Rufisque, la conséquence immédiate est la dissolution du Conseil départemental de Rufisque qui sera mise sous Délégation spéciale. C’est une disposition du Code général des collectivités territoriales. D’ailleurs, le Président a demandé au ministre de voir ça avec les autorités de Pikine et de Rufisque», a expliqué Amadou Sène Niang, spécialiste en décentralisation joint par téléphone hier.
Grenier électoral
Dakar compte déjà 4 départements mais un seul compte un Conseil départemental, à savoir Rufisque. Keur Massar va-t-il avoir un Conseil départemental ? «Au regard de l’Acte 3 de la décentralisation, le département comme collectivité locale n’existera pas. Si Keur Massar a une homogénéité territoriale, on va créer la Ville parce que l’acte qui créé le département va nous dire quelle est sa dénomination. Est-ce que cela va s’appeler département de Keur Massar, de Mbao ou des Niayes ?», s’est interrogé M. Niang, par ailleurs porte-parole de la mairie de Rufisque. Il ajoutera : «Les départements de Pikine, Dakar et Guédiawaye n’ont pas de Conseil départemental parce que leur ressort territorial correspond à celui de leurs villes respectives. C’est pourquoi à Dakar, on a le maire de la Ville mais on n’a pas de Conseil départemental. Idem pour Pikine et Guédiawaye.»
L’expert en décentralisation s’interroge également sur l’harmonisation de cette décision avec la politique de décentralisation et d’aménagement territorial. «Nous avons noté des incohérences dans le découpage administratif. Je ne vois pas sa cohérence avec l’ensemble des décisions prises en matière de décentralisation», considère M. Niang convaincu que cette décision «n’est pas une réponse aux inondations» vécues par des populations à Keur Massar. Par ailleurs, cette décision semble cacher des enjeux politiques ou électoraux, plus précisément. Macky Sall ne lésinera pas sur les moyens pour contrôler d’abord la Ville mais aussi les communes qui la composent. En direction des Locales, Keur Massar, plus peuplée que beaucoup de départements du pays, concentre un grenier électoral non négligeable.
MACKY À L'OPPOSÉ DE WADE
Il y a 10 ans, le régime de Wade avait accepté que deux ministres fassent le déplacement devant la représentation nationale dans le cadre d’une séance d’explications sur la gestion des inondations
La majorité parlementaire est allée à l’encontre du souhait de l’opposition relatif à une convocation des ministres concernés par la gestion des inondations. Il y a 10 ans, le régime de Wade avait accepté, pour les mêmes causes que deux ministres fassent le déplacement devant la représentation nationale dans le cadre d’une séance d’explications.
A l’épreuve de la rupture chantée urbi et orbi, les actes trahissent. L’Assemblée nationale a rejeté la question orale introduite par le Groupe parlementaire Liberté et démocratie (opposition), demandant la convocation des ministres concernés par la gestion des inondations. A la place, le Bureau de l’Hémicycle a décidé de mettre en place une mission d’information composée d’une quinzaine de députés pour s’imprégner de la question. Bien sûr, la 11ème Législature a porté ce projet funeste du ticket présidentiel qui permettait à un candidat de gagner une élection présidentielle avec plus de 25%. Mais l’Assemblée nationale sous le régime de Wade a attrait plusieurs fois des membres du gouvernement pour s’expliquer devant la représentation nationale.
Juillet 2010, les députés sont en vacances alors que la banlieue dakaroise patauge dans les eaux. L’Assemblée nationale décide de convoquer une session extraordinaire. Plus de 10 ans après, dans les mêmes circonstances, la majorité rechigne à accorder une suite favorable à cet exercice démocratique de transparence. A l’époque, Oumar Sarr, ministre d’Etat ministre de l’Urbanisme, de l’habitat, de l’hydraulique et de l’assainissement et Bécaye Diop, ministre d’Etat et ministre de l’Intérieur ont été sommés de s’expliquer. Doudou Wade et ses collègues de la majorité ne se sont pas opposés à la question orale introduite par Me El Hadji Diouf, président de la Commission de l’urbanisme, de l’habitat, des infrastructures et des transports.
Oumar Sarr est convoqué à l’Assemblée au 3ème jour du décès de sa mère
«Mettre une Mission d’information, ce n’est pas bon. Les ministres concernés devaient venir devant la Représentation nationale pour s’expliquer. Ce sont eux qui détiennent les informations. Ce sont eux qui exécutent les projets, connaissent les sommes dépensées, etc. Il y a des députés qui sont issus de localités où sévissent les inondations. Ils seront capables d’apporter la contradiction aux ministres si ces derniers ne disent pas la vérité», a estimé Me El Hadji Diouf, député des 11ème et 12ème Législatures au téléphone. Ce vendredi 23 juillet 2010, Oumar Sarr est au 3ème jour après le décès de sa mère mais a calmé son chagrin pour se présenter devant l’Assemblée nationale avec son collègue Bécaye Diop. A l’époque, malgré la demande de l’imam Mbaye Niang, les travaux n’ont même pas été interrompus pour la prière du vendredi.
Poussés dans leurs derniers retranchements par les députés de l’opposition comme Me Ndèye Fatou Touré ou Cheikh Bamba Dièye, les ministres avaient apporté des explications sur la gestion du Plan Orsec et du Plan Jaxaay. «Le Plan Orsec n’est pas le solution définitive pour la fin des inondations dans certains quartiers de Dakar. Pour y arriver, il faut que les populations quittent les réservoirs naturels afin de permettre le drainage des eaux», avait répondu entre autres, Bécaye Diop, ministre de l’Intérieur. Oumar Sarr s’était surtout occupé de la mise en œuvre du recasement des sinistrés. L’actuelle législature, à l’image de la précédente, s’est montrée peu favorable à fouiller la gestion du gouvernement alors que l’Assemblée nationale a pour mission fondamentale de contrôler l’action du gouvernement. La députée Aïda Mbodj n’avait-elle demandé à l’Assemblée nationale d’auditionner le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, et le ministre du Développement communautaire, Mansour Faye, sur la gestion du Covid-19 ? A la place, elle aura reçu des menaces de mort !
A son crédit, la majorité parlementaire Benno bokk yaakaar avait instauré la session mensuelle des questions d’actualité. Mais l’exercice était faussé dans le format où les ministres reçoivent d’abord les questions avant de faire le déplacement à l’Assemblée nationale. D’ailleurs, cette séance n’a plus été organisée depuis mars 2018 (explication de la réforme sur le parrainage)! En outre, depuis 2012, seule une commission d’enquête parlementaire a vu le jour. Elle concernait l’affaire des 94 milliards opposant le député Ousmane Sonko à Mamour Diallo, ex-directeur des Domaines, finalement blanchi. Pourtant, les sujets à polémique sont légion depuis 8 ans. Les 200 milliards supposés recouvrés dans la traque des biens mal acquis, le dossier sur le pétrole et le gaz, l’affaire Necotrans, l’affaire Arcelor Mittal, le Plan décennal de gestion des inondations, la gestion du Prodac, du Coud, de la Poste…
CONVENTION DE PARTENARIAT CNOSS, AFD ET INSEP
Un financement d’1,2 million d’euros pour la réhabilitation d’infrastructures sportives dakaroises, le déploiement d’un plan d’éducation par le sport à destination des établissements scolaires, entre autres
L'Agence française de développement, l'Institut national du sport de Paris de l'expertise et de la performance (INSEP) se sont associés pour appuyer le CNOSS dans sa mission de structuration du mouvement sportif sénégalais, en vue de l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse à Dakar. Ce sera à travers la signature d’une convention de financement d’1,2 million d’euros qui s’inscrit dans le prolongement d’une première convention de collaboration signée en 2019 entre l’AFD et le CNOSS permettant la réhabilitation d’infrastructures sportives. Cet accord a été signé, mercredi 17 septembre, entre le président Mamadou Diagna Ndiaye, président du Comité d’organisation des JO (COJOJ) et les représentants des deux organisations françaises.
Le report des JOJ de 2022 à 2026 n’a pas entaché la dynamique enclenchée par Mamadou Diagna Ndiaye et son équipe. Au contraire ! Pour la formation des athlètes mais aussi dans sa mission de structuration du mouvement sportif sénégalais, par exemple, le Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS) va bénéficier de l’appui combiné de l’Agence française de développement (AFD) et l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (INSEP). Ce sera à travers une convention de financement d’1,2 million d’euros qui a été signé mercredi 18 septembre à Paris entre Mamadou Diagna Ndiaye, prsident du comité d’organisation des JO (Cojoj) et les deux organisations françaises.
Cette convention de partenariat s’inscrit dans le prolongement d’une première convention de collaboration signée entre l’AFD et le CNOSS en 2019. Selon le communiqué issu de cette rencontre, l’accord permet la réhabilitation d’infrastructures sportives dakaroises (Stade Iba Mar Diop et la piscine olympique du Tour de l’œuf, Caserne nationale Samba Diery Diallo).
Outre les aspects de structuration du mouvement sportif sénégalais, il s’agit du déploiement d’un plan d’éducation par le sport à destination des établissements scolaires, clubs et associations sportifs de Grand Dakar identifiés par le CNOSS. Sur ce, des sportifs olympiques seront mobilisés pour sensibiliser des écoliers à la pratique des disciplines olympiques au Sénégal. Et dans cet objectif, le même communiqué, souligne que le report des Jeux de 2022 à 2026 des JOJ a été salué comme une opportunité par les partenaires de ce nouveau accord car, il permettra de rendre cet événement "populaire d’autant plus exemplaire et emblématique, notamment sur les aspects environnemen-taux et sociaux durables qu’apporteront ces jeux au bénéfice des populations les plus vulnérables".
"Placer le sport au coeur des logiques de développement et de transformation de la société"
Le patron du comité d'organisation des Jeux de 2026 et président du CNOSS, Mamadou Diagna Ndiaye, a indiqué que cet partenariat constitue une belle opportunité pour le mouvement olympique national de mettre en œuvre, dès à présent, une politique d'héritage et de diffusion de la pratique sportive au bénéfice de tous les Sénégalais.«La signature de ce jour renforce le partenariat déjà très solide noué entre le CNOSS et l'AFD en septembre 2019 à Dakar pour placer le sport au cœur des logiques de développement et de transformation de la société, dans le contexte des JOJ de Dakar», a-t-il, déclaré.
Le président du mouvement olympique sénégalais n’a pas manqué de saluer la constance dans le partenariat entre l’Agence Française de Développement et le Comité NationalOlympique et Sportif Sénégalais. «L’acte que nous posons aujourd’hui se situe dans la conti-nuité de ce moment fondateur, parce qu’il donne un contenu à l’engagement que nous avions pris ensemble, de mettre en œuvre très rapidement les premières actions concrètes», souligne-t-il, tout en se réjouissant de la présence de TidjaneThiam, membre du CIO et ancien Directeur général du Crédit Suisse mais aussi de personnalités notamment El Hadji Maguette Sèye, ambassadeur du Sénégal en France, M. Ibrahima Wade vice-président du CNOSS et coordonnateur général du COJOJ Dakar 2026, Baidy Agne, président du Conseil National du Patronat Sénégalais et vice-président du CNOSS et Babacar Sadikh Bèye, directeur général du Port Autonome de Dakar.
Au nom de l’AFD, Remy Rioux a annoncé que l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) à Dakar en 2026 est un "rendez-vous qui s’annonce exceptionnel», tant sur le plan sportif qu’en termes d’opportunités économiques et sociales pour les jeunes africains". "Un rendez-vous pour l'avenir du Sénégal et du continent. Je me réjouis que l’AFD soit associée à cette formidable aventure humaine et sportive, conformément au souhait du président de la République française de faire du sport un levier de développement durable. En soutenant, avec l’INSEP, le CNOSS dans la perspective de ces JOJ organisés pour la première fois en Afrique, l’AFD s’engage non seulement aux côtés du mouvement sportif sénégalais, mais aussi au service des Objectifs de développement durable», soutient–il.
Ghani Yalouz de l’INSEP, a pour sa part dit sa fierté d’accompagner le CNOSS à travers ce partenariat avec l’AFD. « L’INSEP mobilisera son expertise afin d’assurer pleinement la réussite de ce projet au bénéfice à la fois des athlètes de haut niveau, des jeunes sportifs d’élite en formation, et plus généralement de la jeunesse sénégalaise dans son ensemble», indique-t-il.
MACKY SALL ENCORE A LA MANŒUVRE
Gouvernement élargi, gouvernement d’ouverture ou gouvernement de majorité présidentielle et/ou d’union nationale : le moins que l’on puisse dire, c’est que l’idée agite fortement le landerneau politique
Gouvernement élargi, gouvernement d’ouverture ou gouvernement de majorité présidentielle et/ou d’union nationale : le moins que l’on puisse dire, c’est que l’idée agite fortement le landerneau politique depuis que le Président Macky Sall a fait part à ses alliés de la possibilité d’un «partage de responsabilités dans la gestion de l’État», lors de la dernière rencontre des leaders de la coalition présidentielle. Avéré ou non, ce schéma d’attelage gouvernemental non motivé par une quelconque situation de chienlit et qui s’ouvrirait à une certaine opposition proche du pouvoir traduit la volonté manifeste d’un maître du jeu toujours à la manœuvre dans le déroulement de son agenda politique.
La dernière rencontre de la coalition présidentielle Bby qui a porté la candidature de Macky Sall à la présidentielle de 2019, effectuée par visioconférence du fait des restrictions imposées par le nouveau coronavirus, a remis au goût du jour l’idée d’un gouvernement qui ouvrirait ses portes à certains alliés du Président Macky Sall ayant facilité sa réélection à la magistrature suprême, voire à une partie de l’opposition dont les relations avec le maître du jeu seraient cordiales. Selon une bonne partie de la presse, le Président Macky Sall aurait ainsi, face à ses alliés de sa coalition Bby, évoqué la possibilité d’un partage de responsabilités dans la gestion de l’État. Ce qui de facto devrait entraîner un élargissement des forces dans la gestion du pouvoir. Quoique les sources renseignent que le chef de l’Etat n’ait pas expressément donné de noms ni parlé de gouvernement, lors de la conférence des leaders de Bennoo Bokk Yaakaar, certains acteurs du milieu politique et autres n’ont mis longtemps pour pointer du doigt un éventuel remaniement de l’attelage gouvernemental.
Pour eux, le Président Macky Sall qui a salué, lors de cette rencontre de Bby, l’apport des nouveaux alliés, en insistant particulièrement sur le ralliement de partis politiques et de personnalités de grande envergure à sa cause, facilitant ainsi, sa victoire sans bavure dès le premier tour de la présidentielle de 2019, ne serait pas insensible à un remodelage de son équipe gouvernementale. Voire même à un retour de la Primature dans l’armature institutionnelle, grâce au dépôt d’un package de lois devant l’Assemblée nationale après lecture du rapport spécial de la Commission politique du Dialogue national en octobre prochain, lors de l’ouverture de la session unique du Parlement. La politique-fiction faisant son bonhomme de chemin, surfond de surenchère politique, les supputations ne cessent de prospérer dans le champ politique, surtout du côté des alliés du Président, relativement à la mise en place prochaine d’un nouveau gouvernement qui serait de majorité présidentielle ou d’union nationale, élargie et d’ouverture. Certains esprits iront même jusqu’à envisager un pacte secret entre le président de la République et l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck, arrivé deuxième lors de la dernière présidentielle, pour la participation de Rewmi à ce supposé attelage gouvernemental.
STRATEGIE ET CALCUL POLITICIEN
Quoiqu’il en soit, force est de reconnaître que la situation politique, économique et sociale du Sénégal, même si la pression Covid-19 est toujours forte, n’est pas encore arrivée à ce niveau de distorsion et/ou de chienlit qui nécessiterait la jonction de toutes les forces politiques autour du maître du jeu. Pour rappel, l’institution d’un gouvernement de majorité présidentielle pour la première fois au Sénégal, d’avril 1991 à octobre 1992, avec l’entrée du Pds et d’autres partis de l’opposition, était la conséquente d’une situation politique explosive qu’il fallait contrecarrer. Raison pour laquelle le président Abdou Diouf avait forcé la main au Parti socialiste pour ouvrir son gouvernement à Me Wade et cie, des opposants irréductibles qui lui mettaient des bâtons dans les roues.
La situation est loin d’être le cas aujourd’hui. Quoiqu’on assiste au retour à l’ancien schéma de confrontation feutrée entre forces politiques de l’opposition et celles du pouvoir, après la relative accalmie notée dans l’arène politique au Sénégal, suite à l’irruption du nouveau coronavirus, le Président Macky Sall dispose toujours du poids électoral et politique nécessaire pour gouverner, en toute tranquillité. Même si la question des dernières inondations, à titre d’exemple, a revigoré pour ainsi dire la critique des opposants qui ne manquent de brocarder le régime en place, ces temps-ci. Ousmane Sonko de Pastef, le Pds de Me Abdoulaye Wade qui exige l’audition de tous les ministres impliqués dans la gestion des inondations, l’Act d’Abdoul Mbaye qui a «dénudé», dans un entretien avec Sud quotidien, le Plan Orsec dont il avait lui-même piloté les premiers pas en tant que Premier ministre, sont là pour rappeler qu’en face d’un pouvoir qui gouverne, il y a une certaine opposition qui s’oppose. De là à imaginer que le Président Macky Sall est encore à la manœuvre politique dans cette supposée affaire de gouvernement élargi, il n’y a qu’un pas que certains franchissent aisément.
Englué une année après sa réélection dans une dynamique globale de matérialisation de la phase 2 de son Pse (Plan Sénégal émergent), en route vers des élections locales dont l’issue pourrait fortement impacter sa politique de territorialisation, Macky Sall semblerait à la recherche d’un large front autour de son régime et de sa vision pour dérouler son quinquennat. Pour un président dont la posture à un troisième mandat prête encore à confusion, qui plus est maître en stratégie manœuvrière, tous les moyens semblent les bienvenus pour faciliter le déroulement de l’agenda politique. Quitte à restructurer un gouvernement pour phagocyter tous les alliés de la dernière heure et fragiliser davantage son opposition en piochant dans ses bases arrières.
MOUSTAPHA NIASSE DENONCE LA DEMARCHE «MONSTRUEUSE» DE CERTAINS POLITIQUES
La reddition des comptes reste un principe républicain auquel l’Alliance des forces de progrès (Afp) adhère pleinement mais refuse tout amalgame et contre-vérité, concernant la gestion des fonds du Plan décennal de lutte contre les inondations.
La reddition des comptes reste sans équivoque un principe républicain auquel l’Alliance des forces de progrès (Afp) adhère pleinement mais refuse tout amalgame et contre-vérité, concernant la gestion des fonds du Plan décennal de lutte contre les inondations. C’est du moins la conviction de Moustapha Niasse et ses camarades du Secrétariat politique exécutif (Spe) de l’Afp qui, dans un communiqué sanctionnant leur rencontre d’hier, jeudi 17 septembre, ont déploré la démarche «monstrueuse» de certains acteurs politiques.
A leur avis, «cette catastrophe naturelle aurait été pire sans la réponse infrastructurelle donnée par l’État dans les quartiers qui, dans un passé récent, étaient inondés en pareilles circonstances», expliquant au passage qu’«un millimètre d’eau correspond à un volume d’un litre par m2». Répondant ainsi aux détracteurs du régime qui réclament à tue tête la lumière sur la gestion des fonds du Pdli, allant même jusqu’à parler de nébuleuse autour de cette question, ils ont fait part de leur position de principe. «Oui, la reddition des comptes est un principe républicain, mais pas d’amalgame et de diffusion de contre-vérités !», ont ils fait comprendre.
Mieux, le Spe de l’Afp s’en est pris à certains hommes politiques, semblant répondre à Ousmane Sonko leader de Pastef. En effet, ladite structure des «Progressistes» a déploré pour le dénoncer «les démarches monstrueuses de certains hommes politiques pressés, qui souhaitent des catastrophes, terreau, pensent-ils, d’une belle carrière politique». Mieux, elle croit fermement qu’«il est donc évident que seule une mauvaise foi notoire peut ignorer le caractère exceptionnel de ces pluies de septembre 2020».
Tout compte fait, Moustapha Niasse et ses camarades de parti ont félicité et encouragé le chef de l’Etat «pour les efforts consentis, depuis 2012, à travers le Plan décennal de Lutte contre les Inondations (Pdli)». Cela, non sans estimer que «les efforts entrepris doivent être accentués, pour réduire dans un premier temps et éradiquer, par la suite, les effets pervers des inondations».
SÉRIE TÉLÉVISÉE, DU TOP AU FLOP DES SAISONS
En un temps, elles ont conquis les écrans à la place des télénovelas. Plébiscitées par le public, les séries sénégalaises battent des records d’audience. Leur secret ? Des intrigues typiquement locales qui nous ressemblent
Les séries sénégalaises ont fini par battre un record d’audience dans le paysage audiovisuel. D’ici et d’ailleurs ! Toutefois, l’absence d’un objectif précis, l’arrivée des partenaires, le changement de réalisateurs, d’acteurs ou encore de scénaristes, entre autres, font basculer le jeu. Résultats : les scénaristes finissent par perdre leur fil conducteur
En un temps, elles ont conquis les écrans à la place des télénovelas. Plébiscitées par le public, les séries sénégalaises battent des records d’audience. Leur secret ? Des intrigues typiquement locales qui nous ressemblent. On y parle d’amour, de problèmes de caste, de trahison, de violences conjugales etc. Leur décor ? Dakar et ses environs. On y retrouve nos cadres de vie. Du coup, l’effervescence est devenue réelle dans la création audiovisuelle avec des téléfilms à n’en plus finir. Sauf que parfois, le scénario perd son fil conducteur. Des premières saisons qui séduisent le public avec des intrigues inédites, on passe à des dernières saisons avec des histoires qui nous brouillent les cartes. «Déjà pour faire une série, il faut une bible qui permet de déterminer les saisons, préparer tous les dossiers nécessaires à savoir les saisons 1, 2 etc. ; mais assez souvent, le travail préalable ne se fait pas alors que c’est le fondement», explique le réalisateur Pape Bolé Thiaw. Selon lui, tout doit être clair dans la tête des producteurs ou réalisateurs dès le début. Sur ce, l’expert audiovisuel et spécialiste des industries culturelles embouche la même trompette. Dans les séries sénégalaises, les créateurs prennent beaucoup plus de temps pour sortir la saison une et souvent les séries ne sont écrites que pour une seule saison», soutient Thierno Diagne Ba. «Quand il y’a eu succès par exemple de la première saison avec le public qui s’accroche et l’arrivée des partenaires qui permettent d’avoir de l’argent et qui cherchent de la visibilité, on peut se dire je ne dois pas rater ce business et là, on commence à travailler sur le scénario. On continue et cela montre qu’on n’avait pas la bible», regrette Pape Bolé Thiaw qui a travaillé dans beaucoup de séries.
LES PARTENAIRES BASCULENT LE JEU
Poursuivant son propos, celui que l’on surnomme le « Baye Fall du cinéma sénégalais » pour son film sur le mouvement « Baye Fall » ajoute : « si on commence à étayer le scénario, ça pose problème parce que l’idée n’est plus mûrie et souvent aussi à la fin de la saison, le temps nécessaire n’est pas pris pour reconstruire la saison suivante alors que le niveau doit augmenter malheureusement, il y’a toujours le côté business qui, finalement, impacte sur la qualité de la production dans l’ensemble». De là, les partenaires qui viennent peuvent parfois «dénaturer la série alors qu’ils doivent adhérer sur ton fil conducteur». Conséquence : le producteur n’est plus indépendant dans son travail. «Quand tu étais indépendant, tu avais mûri ta réflexion mais quand il y’a d’autres regards qui s’ajoutent dans ton scénario, il n’y a plus d’indépendance alors que l’artiste doit avoir la liberté de s’exprimer», dira Pape Bolé Thiaw. Là aussi, les avis sont les mêmes. «La série se renouvelle sans un vrai projet artistique puisque l’audience et le commercial marchent», souligne Thierno Diagne Ba.
«C’EST LE NOM DE LA SERIE QUI RESTE MAIS LE CONTENU VA CHANGER»
Le fait d’étayer les séries n’est pas, en effet, sans impact sur la qualité de la production. On aura noté un « relâchement » ou bien encore un « épuisement des thèmes». «Il y’aura ainsi une contraste entre les saisons alors que ça doit être une continuité et si tu ne fais pas attention, c’est le nom de la série qui reste mais le contenu va changer et à cet instant, tu ne vas plus être dans une série mais un feuilleton», estime Pape Bolé Thiaw.
Pour Thierno Diagne Ba, le basculement dans les séries peut aussi être causé par le «changement» de réalisateur, de scénaristes ou de quelques acteurs. «Et cela peut impacter sur la qualité d’une saison à l’autre. Il faut aussi noter que le marketing et la communication sont plus denses au niveau de la première saison», dira l’expert audiovisuel et spécialiste des industries culturelles. Pour Pape Bolé Thiaw, le manque d’indépendance dans la production peut être comblé par l’augmentation des subventions. «Si on avait assez de subventions pour que qu’on soit indépendant dans la partie production, on pourra maitriser ce que tu fais», laisse entendre le réalisateur
OUAKAM, YOFF, NORD FOIRE, DÉSALTÉRÉS PAR L’USINE DE DESSALEMENT
Face aux problèmes récurrents d’approvisionnement de Dakar en eau potable, Serigne Mbaye Thiam a indiqué que le projet de dessalement d’eau de mer est une alternative crédible.
Fruit de la coopération entre le Sénégal et le Japon et financée à hauteur de 137 milliards Fcfa par le gouvernement nippon, l’usine de dessalement d’eau de mer des Mamelles va réduire les problèmes d’approvisionnement de Dakar en eau potable. Hier, lors du lancement des travaux du lot 2 du projet, le ministre de l’Eau et de l’Assainissement Serigne Mbaye Thiam a annoncé la pose d’une conduite principale de distribution qui va non seulement renforcer celle existante, mais aussi améliorer l’alimentation en eau des quartiers jadis hors du réseau du système d’adduction.
Face aux problèmes récurrents d’approvisionnement de Dakar en eau potable, Serigne Mbaye Thiam a indiqué que le projet de dessalement d’eau de mer est une alternative crédible. Afin de trouver des solutions durables à cette problématique, l’Etat du Sénégal et le Japon ont décidé de procéder au dessalement de l’eau de mer. C’est ainsi que le ministre Serigne Mbaye Thiam et l’ambassadeur du Japon à Dakar ont procédé hier au lancement des travaux du lot 2 du projet consistant à la pose d’une nouvelle conduite principale de distribution.
De diamètre nominal de 700 mm et d’une longueur de 10,4 kilomètres, cette conduite va participer au renforcement de la conduite de distribution existante de diamètre nominal de 400 mm vétuste et saturé. En outre, elle participera à améliorer l’alimentation en eau potable des zones jadis en bout de réseaux du système d’adduction. Il s’agit des Parcelles Assainies, d’une partie de Ouakam, des Almadies, de Ngor, des parties Est de Yoff et Nord des Sicap. «Le projet est un choix technologique inédit et une solution du futur. C’est un choix qui permet de réduire la dépendance de notre pays visà-vis du Lac de Guiers. C’est aussi un choix qui permet de réduire la vulnérabilité de l’alimentation en eau de Dakar», déclare le ministre de l’Eau et de l’Assainissement.
Abondant dans le même sens, l’Ambassadeur du Japon au Sénégal a indiqué que ce projet constitue un grand défi au regard de la modernisation de la Ville de Dakar et de son extension vers le nouveau Pôle Urbain de Diamniadio. Au-delà des financements, renseigne Tatsuo Arai, l’un des objectifs globaux de son pays est de contribuer au renforcement des ressources humaines et à l’appropriation des technologies. En outre, à en croire l’ancien ministre de l’Education Nationale, la durée de réalisation du projet s’étend sur 15 mois.
A cet effet, il a souligné que l’aboutissement de la phase d’instruction des dossiers dépend de la Sones et du partenaire japonais. Toutefois, Serigne Mbaye Thiam a invité les parties sénégalaises et japonaises à travailler ensemble pour un démarrage rapide des travaux. Se réjouissant du travail effectué pour l’acceptation sociale du projet, il a, à cet effet, exhorté la Sones à continuer sa communication auprès des autorités administratives territoriales coutumiers, associer des jeunes et des femmes en vue du respect des engagements pris. Enfin, il est à noter que le lancement du lot 2 du projet de dessalement d’eau de mer intervient à seulement quelques mois du Forum Mondial de l’Eau prévu à Dakar en mars 2021.