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4 juillet 2025
LA CHRONIQUE HEBDO DE PAAP SEEN
LE QUAI DE NDAR
EXCLUSIF SENEPLUS - Saint-Louis, ville de mille fantasmes. Où tout semble vieux, et où le temps est neuf. Où les mondes s’entrelacent. Où la brise de la mer et celle du fleuve s’embrassent. Ville éternelle - NOTES DE TERRAIN
Vendredi 18 septembre 2020. 15h. Le ciel est malicieux. Il est jalonné par des nuages, petits et ronds. Le soleil ne parvient pas à déployer ses lames et à transpercer la voûte céleste. Pourtant, le climat est lourd, très humide. Je transpire abondamment. Le repas copieux que je viens de prendre assomme mon ventre. Pour ne pas me laisser engourdir, je décide de me promener, en attendant notre rendez-vous. En sortant du restaurant, j’hésite. Vers où vais-je me diriger ? Je me souviens à ce moment d’une librairie, que je visite, presque chaque fois que je viens ici. Allez ! Je n’ai pas perdu mes repères. Je me guide tranquillement jusqu’à l’établissement. Mais devant la porte, j’ai nettement l’impression que le décor a changé. Une fois dedans, cette perception est validée.
L’aménagement, à l’intérieur de la boutique, a été modifié. J’ai presque une pointe de déception. La déco est impeccable. Des objets d’art sont placés de part et d’autres de la boutique et résonnent avec l’ambiance du lieu. Mais, sur le court chemin, pour venir jusqu’ici, mon esprit s’était imbibé d’odeur poussiéreuse de livres. Comme un enfant capricieux qui attendait un cadeau précis, mais finalement devra se contenter d’un autre, je soupirais intérieurement, et, sans me lamenter, me contentais de ce qui était devant mes yeux. Je suis resté moins longtemps que d’habitude. Fouinant entre les rangées de la grande bibliothèque.
Il n’y avait pas d’indications, ni d’ordre alphabétique pour les auteurs. Il fallait regarder à gauche et à droite, en haut et en bas. Puis de la droite vers la gauche, du bas vers le haut. Au pif, et un peu à la musicalité du titre, je choisissais un livre. Et le passais rapidement en revue. Que disait la quatrième de couverture ? Si c’était intéressant, je feuilletais. Une phrase qui résonne. Des mots sensibles, frissonnants. La franchise d’un dialogue. Et c’est bon. Les livres nous attendent, c’est la seule superstition à laquelle je crois. Il y en a un, je ne voulais pas le prendre. Je l’ai pris, cependant. Car en le feuilletant, j’ai trouvé un ticket de cinéma. Mon esprit a vagabondé. J’ai songé à un jeune homme, bohémien, tenant la main de sa dulcinée dans une salle de ciné. Lui chuchotant durant la séance des mots tendres. Parfois, entre deux regards échangés, leurs lèvres qui se rencontrent. Les autres livres ? Des romans historiques. Sept au total. Je ne les lirai pas avant novembre. Une pile de romans et d’essais patientent. Au bureau et à la maison.
Cela fait un moment que je n’étais pas venu à Saint-Louis. Mais je suis chez moi. Je le sais instinctivement. En sortant de la librairie, j’ai eu une envie de divaguer. Je suis retourné au resto. Les gars dissertaient sur le fameux ceebu Ndar. Le verdict était sans appel. Le repas était délicieux mais ce n’était pas un grand ceeb. En tout cas, pas ce que la légende raconte à propos du riz au poisson de Saint-Louis. Je veux encore bouger, flâner un peu et parcourir les rues de l’île. Cheikh est partant. Nous avons encore un peu de temps. Nous longeons la berge. Un vieux, parapluie à la main gauche, téléphone portable collé à l’oreille droite, vient vers nous. Il a l’air de quelqu’un qui ne porte aucun lourd fardeau. Chaque pas qu’il claque est mesuré, aurait-on dit. Il est enveloppé dans un grand boubou jaune, dont les manches sont repliées sur les épaules. Ses babouches blanches foulent le trottoir, patiemment. Il se tient droit, tout droit, et marche avec beaucoup d’assurance. En passant devant nous, j’entends des mots : « Barak Allah fik ».
Je contemple l’autre côté de la berge, le pont en ondulation et au loin la verdure. Un jeune garçon court. Il porte le maillot du Brésil. Numéro 10. Neymar. De jeunes gens sont assis tout le long du parcours et psalmodient des versets du coran. Ils sont presque tous accroupis de la même manière. Assis, une jambe pliée, l’autre dépliée jusqu’au genou. Le torse en mouvement, faisant des va-et-vient incessants. Comme si le contenu qu’ils voulaient mémoriser devait s’éparpiller dans leurs têtes mais aussi dans leur échine dorsale. Ces récitations, chansonnantes et pieuses, et l’air neuf qui s’échappe maintenant de l’atmosphère, m’emplissent de douceur.
Rêve fané
L’odeur de l’herbe, que broute plusieurs moutons sur la berge, est une bénédiction. Le parfum de l’hivernage. La poésie de la pluie et de l’enfance. Des petits oiseaux volettent entre le fleuve et la berge. Nous continuons. Jusqu’à la fameuse grue qui se trouve à la fin du quai. Elle me semble rouillée et bien dangereuse, pour les garçons qui viennent s’y balancer et qui plongent dans le fleuve. Est-elle bien entretenue ? Je ne m’attarde pas sur ces questions. J’ai juste envie de m’asseoir et de contempler ce cadre paisible. Le fleuve, couleur boue, est tout calme. Pour quelle raison ? Peut-être parce qu'il charrie les éléments drainés par l’eau de pluie ? Le soleil était toujours dissimulé par le manteau de nuages. Mais une lumière, ni trop éclatante, ni trop faible fusillait la surface de l’eau. Les reflets étaient d’or.
La maison en face est coquette. Une flore abondante vit à l’intérieur. Ses murs courts sont peints en beige caramel. Le pépiement des oiseaux rend l’ambiance complètement nonchalante. Je dis à Cheikh : « Si j’étais Saint-Louisien, je viendrai tous les jours avec ma belle, ici. » Il pensait la même chose. Nous reprenons notre chemin, après quelques minutes de contemplation. Au loin j’aperçois des barques. Il me semble que c’est Get-Ndar. Je veux y aller. Je pense instinctivement à Caaka Njaay. Je n’aurai pas le temps. En face du CEM Abdoulaye Mar Diop, un bûcheron taille le tronc d’un arbre. Des femmes lavent le linge. Très peu de personnes déambulent dans les rues. De vieux bâtiments menacent de s'écrouler. Comme à Rufisque.
18h. Le tàkkusaanu Ndar est aussi une légende ? Le débat est lancé. Où sont les charmantes femmes de cette cité. Qui, quand le soleil calme ses ardeurs, se drapent de leurs habits bien amidonnés, marchent avec la finesse et l’élégance des princesses du Walo, les mouchoirs de tête élégamment enroulés, et se baladent dans les rues de la ville, avant que ne tombe la nuit, sans ostentation, mais séduisantes et adorables comme l’envoûtement qui annonce le crépuscule, pour faire tourner la tête aux hommes ? Je la voyais comme ça, la fin de l’après-midi dans cette ville. Mais les légendes sont comme les vieux songes. Elles ne distinguent ni le passé, ni le présent. Ni la réalité, ni l’illusion. C’est un peu à l’image de Saint-Louis. Ville de mille fantasmes. Où tout semble vieux, et où le temps est neuf. Où les mondes s’entrelacent. Où la brise de la mer et celle du fleuve s’embrassent. Ville, je le sens, éternelle.
Retrouvez sur SenePlus, "Notes de terrain", la chronique de notre éditorialiste Paap Seen tous les dimanches.
L'HISTOIRE DE L'AFRIQUE A ÉTÉ ÉCRITE SUR LA BASE DE PRÉJUGÉS
Pendant très longtemps, l’Afrique a été considérée comme un continent sans histoire, rappelle le philosophe Souleymane Bachir Diagne. Pourtant, le cours du monde ne peut se penser sans le rôle que l’Afrique y a joué et y joue encore
Pendant très longtemps, l’Afrique a été considérée comme un continent sans histoire, rappelle le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, professeur de français à l’Institut d’études africaines de l’université Columbia. Pourtant, le cours du monde ne peut se penser sans le rôle que l’Afrique y a joué et y joue encore. Entretien extrait de L'Atlas des Afriques, un hors-série de La Vie et du Monde, disponible en kiosque ou à commander en ligne.
L’Afrique habite nos imaginaires mais son histoire reste méconnue. Ce récit passionnant court de l’aube de l’humanité au XXIe siècle et fait revivre les pharaons noirs, les richissimes royaumes médiévaux, les temps tragiques de l’esclavage et de la colonisation, l’enthousiasme des indépendances... jusqu’à s’arrêter sur les grands enjeux d’une Afrique émergente qui retrouve peu à peu sa place dans le monde. Servi par une cartographie inédite, cet atlas met enfin en lumière, par-delà les clichés, ce continent devenu incontournable. 12,00€, en vente en kiosque ou à commander sur notre boutique.
Au regard de l’histoire ancienne, diriez-vous qu’il existe une ou plusieurs Afriques ?
Une telle durée de plusieurs millénaires signifie une extrême diversité dans les temporalités comme dans les espaces et conduit à penser qu’il y a effectivement plusieurs Afriques. Mais il ne faut pas perdre de vue la dimension continentale de cette longue chronologie. L’histoire de l’Afrique a trop souvent été fragmentée et écrite sur la base de nombreux préjugés, européens principalement. La civilisation égyptienne, par exemple, était jugée trop brillante pour appartenir au continent africain. Elle en a donc été détachée. Cette vivisection de l’histoire africaine a aussi coupé le continent en deux : l’Afrique subsaharienne et l’Afrique du Nord ou, en termes raciaux, « l’Afrique noire » et « l’Afrique blanche ».
La tradition principalement orale des sociétés africaines participe-t-elle de la moins bonne connaissance de leur histoire ancienne ?
Chaque type de source en histoire pose ses propres problèmes et défis. Pour le continent africain, la tradition orale est essentielle. Elle est la mémoire humaine, celle des récits et des témoignages. Reconstituer les principes sur lesquels reposait l’empire du Mali dans l’Ouest africain demande, par exemple, de confronter plusieurs récits de griots. Dans cette approche du « calcul des témoignages », on évalue, soupèse et recoupe les propos recueillis, puis, comme mesure de leur crédibilité, on les croise avec des sources archéologiques et d’anthropologie linguistique. Car chaque langue est une archive, chaque langue est porteuse d’une histoire. Grâce à ces différentes sources, les historiens africains et les africanistes accèdent à une vision de plus en plus précise de l’histoire du continent.
Le caractère périssable de certaines architectures a-t-il contribué à la « dissolution » des traces ?
Par définition, les matériaux périssables constituent des traces plus difficiles à retrouver que des constructions en pierre, comme les ruines de Grand Zimbabwe, par exemple. La plupart des sociétés africaines ont utilisé des matériaux comme le banco (terre crue) qui correspondaient à leur cosmologie et à leur philosophie de la vie. Comme s’il ne s’agissait pas de construire un édifice qui défie le temps mais de bâtir, avec du vivant, une œuvre sur laquelle il est alors nécessaire de toujours revenir. Avec l’islamisation de l’Afrique de l’Ouest, à partir du XIe siècle, les mosquées en matériaux périssables se sont multipliées. La grande mosquée de Djenné au Mali a ainsi connu des altérations et a été reconstruite à plusieurs reprises. Les poutres visibles sur ses façades maintiennent dans le bâtiment lui-même des moyens de l’escalader et d’effectuer des replâtrages périodiques.
La période des grands empires africains a été tardivement étudiée. Comment expliquez-vous ce retard ?
L’histoire écrite de l’Afrique est une discipline jeune pour des raisons évidentes de temporalité. Celle racontée par les griots, dans les chroniques du monde arabe ou encore aux XVe et XVIe siècles, est évidemment ancienne, mais les premiers livres sur l’histoire de ces régions sont marqués par la colonisation. Ils en étaient la justification même : l’Europe apportait à l’Afrique « la » et « sa » civilisation. Or, pour apporter une civilisation à une région, mieux vaut déclarer qu’elle n’en a pas. Pendant très longtemps, l’Afrique a été considérée comme un continent sans histoire. L’étude en était laissée aux seuls ethnologues spécialistes des peuples primitifs. C’est pourquoi l’écriture moderne de l’histoire de l’Afrique (connaissances, fouilles archéologiques, etc.) a pris du retard.
On ignore souvent qu’au Moyen Âge l’Afrique a été l’un des moteurs du commerce intercontinental, pour l’or notamment...
Oui, le continent a très longtemps joué un rôle primordial dans les échanges commerciaux. S’agissant de l’or, par exemple, l’un des événements les plus considérables de l’histoire africaine est le pèlerinage à La Mecque de Mansa Moussa, souverain de l’empire du Mali (dont la richesse est fondée sur l’or), en 1324. Il avait emmené avec lui une telle quantité d’or que le cours du métal s’effondra en Égypte ! Lire la suite en cliquant ici
MACKY SALL MISE SUR LE RIZ DE PLATEAU
‘’Avec le riz de plateau, nous allons atteindre plus rapidement nos objectifs d’autosuffisance en riz’’, a ajouté le président de la République.
Keur Socé (Kaolack), 19 sept (APS) - Le chef de l’Etat a estimé samedi que la culture du riz de plateau peut permettre au Sénégal d’atteindre rapidement l’autosuffisance, concernant cette denrée alimentaire.
Il a évoqué l’espoir que suscite cette pratique culturale lorsqu’il est arrivé à Keur Socé, dans le département de Kaolack, dans le cadre d’une ‘’tournée économique’’ de trois jours (19-21 septembre) qu’il effectue dans les régions du centre du pays.
‘’Avec le riz de plateau, nous allons atteindre plus rapidement nos objectifs d’autosuffisance en riz’’, a ajouté le président de la République.
Le riz de plateau est cultivé dans des terres non inondables, sans la pratique du repiquage. Il peut s’agir de plaines, de plateaux ou de collines.
La tendance est en train de s’inverser en faveur du riz pluvial, qui occupe actuellement 60% de la production de riz, contre 40% pour le riz irrigué, a souligné M. Sall.
Macky Sall a salué aussi la diversification des cultures, telle qu’elles pratiquée par les membres de la Coopérative des professionnels de l’agriculture pour la réforme (COPAR).
En évoquant les réalisations de la COPAR, il affirme que ‘’les coopératives vont aider à mieux organiser les producteurs’’ et leur faire bénéficier de subventions pouvant aller jusqu’à 70% des tarifs du matériel agricole.
Il a plaidé aussi pour la ‘’contractualisation’’, qui, selon lui, permet aux producteurs d’accéder aux intrants agricoles et de s’assurer de la commercialisation de leur production.
‘’Dans un mois, nous allons avoir des récoltes très abondantes, dans toutes les régions du pays’’, s’est-il réjoui après avoir visité des champs à Niakhar (région de Fatick), Sibassor et Keur Socé (Kaolack).
PAS DE DÉCÈS ET TOUJOURS PLUS DE GUÉRISONS
A ce jour, 14714 cas ont été déclarés positifs depuis le 2 mars au Sénégal, 11260 guéris, 302 décédés. Donc, 3151 patients sous traitement contre 3232 hier.
Aucun décès n’a été enregistré hier samedi, au Sénégal. Par ailleurs, au nombre de 102 hier, 107 patients contrôlés négatifs, sont déclarés guéris, dans le bulletin du jour, lu par Dr El Hadji Mamadou Ndiaye, directeur de la Prévention, ce dimanche, 20 septembre.
Lequel communiqué fait état de 26 nouvelles contaminations, soit 2,12% de taux de positivité, contre 43 cas signalés hier. Ces cas revenus positifs sur 1224 tests réalisés, sont ainsi répartis : 10 cas contacts contre 15 hier, 4 cas importés contre 2 hier enregistrés à l’AIBD de Ndiass.
Et de 26 hier, 12 cas issus de la transmission communautaire sont répertoriés dans le bulletin du jour dont 2 à Rufisque, 1 à Bounkilling, à Guédiawaye, à Kolda, aux Maristes, à Ngor, à Pété, à Richard Toll, à Salémata, à Thiès, et à Tivaouane.
Comme hier, 27 cas graves sont en réanimation.
A ce jour, 14714 cas ont été déclarés positifs depuis le 2 mars au Sénégal, 11260 guéris, 302 décédés. Donc, 3151 patients sous traitement contre 3232 hier.
1.903 MÉNAGES SINISTRÉS DANS LA RÉGION DE KAFFRINE
Selon le gouverneur de Kaffrine, 105 millions de francs CFA ont été décaissés par le ministère du Développement communautaire, pour les sinistrés.
Kaffrine, 19 sept (APS) – Les inondations touchent 1.903 ménages dans la région de Kaffrine (centre), qui bénéficieront du plan ORSEC (organisation des secours) mis en œuvre par l’Etat, a déclaré samedi le gouverneur William Manel.
‘’À la suite des fortes pluies, nous avons recensé 1.903 ménages sinistrés. Et ils vont bénéficier du plan ORSEC’’, a dit M. Manel en recevant le premier lot de matériels destinés aux sinistrés de la région.
Les familles victimes des inondations vont bénéficier du programme ‘’Cash Transfert’’ lancé récemment par le ministère du Développement communautaire pour octroyer à chacun des ménages sinistrés une assistance financière dont le montant varie entre 100.000 et 200.000 francs CFA.
Selon le gouverneur de Kaffrine, 105 millions de francs CFA ont été décaissés par le ministère du Développement communautaire, pour les sinistrés de la région de Kaffrine.
Le matériel réceptionné par William Manel comprend des produits détergents, des matelas, des nattes, 10 tonnes de ciment, etc.
‘’Dans la région de Kaffrine, il y a eu beaucoup d’effondrements de cases. Le département de Malem Hodar a été la zone la plus touchée par ces fortes pluies’’, a souligné M. Manel.
Selon lui, 1.139 des ménages sinistrés vivent dans le département de Malem Hodar, dans la commune de Sagna notamment, qui concentre à elle seule 676 ménages victimes des inondations.
Les fortes pluies ont fait deux morts dans la région, a indiqué le gouverneur, faisant état de plusieurs personnes blessées, victimes de l’effondrement de leur habitation ou de la foudre.
MACKY SALL INVITE LE SECTEUR PRIVÉ À INVESTIR DANS LA FILIÈRE LAIT
Le président de la République a invité samedi le secteur privé à investir dans la filière lait pour réduire les importations et assurer l’autosuffisance du pays pour ladite denrée alimentaire.
Sarou Dia (Toubacouta), 19 sept (APS) - Le président de la République a invité samedi le secteur privé à investir dans la filière lait pour réduire les importations et assurer l’autosuffisance du pays pour ladite denrée alimentaire.
‘’Le Sénégal importe énormément de lait pour 60 milliards de francs CFA par an. Nous devons encourager les hommes d’affaires, le secteur privé, à investir dans les fermes laitières’’, a affirmé Macky Sall lors de la visite de son champ à Sarou Dia, un village situé dans la commune de Toubacouta, dans la région de Fatick (centre).
Il souhaite que le secteur privé investisse dans les fermes laitières, l’agriculture, l’élevage intensif et l’agrobusiness. ‘’Nous allons continuer à faire de l’élevage traditionnel, mais pour (…) être autosuffisants en lait, il faut une nouvelle méthode de travail’’, a souligné le chef de l’Etat en présence des autorités administratives et de plusieurs agriculteurs locaux.
‘’Nous avons lancé la mécanisation de l’agriculture pour augmenter les capacités de production (…) Je vais renforcer les moyens du ministère de l’Agriculture, pour que les coopératives agricoles et d’élevage puissent se moderniser’’, a ajouté M. Sall.
La visite de son champ à Sarou Dia a été l’avant-dernière étape de la première journée d’une ‘’tournée économique’’ qu’il effectue dans les régions du centre.
A Sokone, une commune située dans la même région, il a rendu visite au khalife Cheikh Oumar Dème, auquel il a présenté ses condoléances à la suite du décès d’Omar Ngalla Dème, son prédécesseur à la tête d’une importante famille maraboutique de la zone.
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LA CEDEAO SE TROMPE DE SOLUTION
L'ancienne ministre, Aminata Traoré, estime que la gestion de la crise malienne par l'institution sous-régionale, répond à l'agenda de la France
L'ancienne ministre, Aminata Traoré, estime que la gestion de la crise malienne par l'institution sous-régionale répond à l'agenda de la France. Elle pourfend le libéralisme et les logiques de l'économie de marché qui lèsent l'Afrique.
LE MALI SOUFFRE D'UNE CRISE DE MORALITÉ
Enseignant à l’Université de Ségou, Lamine Savané voudrait que la transition soit l’occasion de finir avec les vieilles pratiques mêlant corruption et clientélisme. Mais il s’alarme de voir persister, malgré l’acuité du mal malien, les calculs personnels
Un mois après le coup d’Etat militaire qui a déposé le président Ibrahim Boubacar Keïta, dit « IBK », le Mali se cherche un avenir, avec l’espoir d’un nouveau départ et la crainte de répéter les erreurs qui l’enfoncent depuis des années dans la crise.
Enseignant à l’Université de Ségou (centre) et chercheur post-doctorant en sciences politiques, Lamine Savané voudrait que la transition qui se dessine avant le retour promis des civils au pouvoir soit l’occasion de rompre avec les vieilles pratiques mêlant corruption, clientélisme et intérêts particuliers. Mais il s’alarme de voir persister, malgré l’acuité des maux maliens, les calculs personnels à courte vue caractérisant selon lui une « crise de moralité » politique.
Q: Le discrédit politique est au coeur des frustrations qui ont mené à un coup d’Etat en 2012 et le 18 août. Comment y remédier ?
R: La question du renouvellement des hommes et de l’opposition entre les aînés et la jeunesse est moins importante que celle du renouvellement des mentalités. Ce qui est réellement en cause dans les critiques populaires réside plus dans les pratiques du champ politique que dans l’âge des hommes.
Aujourd’hui, la seule préoccupation de tous ces acteurs politiques, jeunes comme aînés, est l’appât du poste, pour l’utiliser dans un but privé et lucratif.
Chaque acteur politique a un agenda particulier, propre, et pas forcément patriotique. Il suffit de regarder le M5-RFP (Mouvement du 5-Juin/ Rassemblement des forces patriotiques, qui a mené pendant des mois la contestation dans la rue contre l’ancien président, NDLR), qui se tire des balles dans le pied car les uns voient les positionnements des autres pour être nommés plus tard.
Le désordre politique est institutionnalisé car il arrange ceux qui sont au pouvoir.
Malheureusement, on a l’impression que l’on est en train de refaire les mêmes erreurs. Toute la classe politique sait que le sort du prochain président élu se joue maintenant. Et chacun sait que le ou les partis qui auront une influence durant la transition seront assurés de sortir gagnants aux prochaines élections.
C’est comme si on avait oublié que 75% du territoire était occupé. C’est d’une tristesse inouïe de voir les gens à Bamako batailler pour les 25% du territoire qui reste alors qu’il y a tant à faire sur les 75 autres (les trois quarts du Mali passent pour être sous le contrôle de forces locales, de jihadistes ou de trafiquants, NDLR).
Q: Justement, pour éviter de répéter les erreurs commises après le coup d’Etat de 2012, qui a débouché sur sept ans d’une présidence Keïta très décriée, à quoi faut-il s’attaquer prioritairement ?
R: Le vrai problème est la question de l’impunité et de l’injustice.
Par exemple, concernant les deux personnes parmi les plus décriées du régime IBK, Moussa Diawara (chef des renseignements) et Karim Keïta (fils de l’ex-président): on ne sait pas où est le premier, et le second est à l’étranger.
Ces gens-là ne sont pas inquiétés. Cela pose la question de savoir si ceux qui ont pris le pouvoir veulent vraiment changer les choses. En 2012, (le militaire putschiste Amadou) Sanogo disait qu’il avait pris le pouvoir pour répondre aux problèmes du nord du pays. Mais il a fait pire et s’est enrichi.
Q: Ce cycle peut-il être enrayé ?
R: Il faut que les critères de recrutement soient égaux pour tout le monde, et ne dépendent plus de votre relation à untel ou de votre famille.
Le Mali ne pourra pas décoller tant que tout le monde continuera de transformer la petite parcelle dont il doit s’occuper en un patrimoine privé. Du policier au politique.
Je pense que l’impulsion doit venir d’en haut, du leadership qui sera mis en place durant la transition et ensuite. Pour que la masse soit exemplaire, il faut qu’elle sache que le sommet est exemplaire.
Il y a une crise de la moralité au Mali, cela prendra du temps à changer cela, mais il faut le changer ».
LA POLÉMIQUE ENFLE AUTOUR DU FILM "MIGNONNES"
Le long-métrage de la franco-sénégalaise Maïmouna Doucouré qui dénonce l’hypersexualisation des petites filles est au centre d’une violente controverse. Ses détracteurs, qui se radicalisent, l’accusent de « pornographie » et d’« islamophobie »
Jeune Afrique |
Léo Pajon |
Publication 19/09/2020
Sur change.org, une plateforme permettant de lancer des pétitions en ligne, plus de 733 000 personnes ont déjà signé. Leur objectif : retirer le film Mignonnes de Netflix, et poursuivre en justice la réalisatrice, l’équipe du film, les parents des actrices, ainsi que le géant du site de streaming pour avoir diffusé du contenu « inapproprié » impliquant des mineurs.
« Film pédo-pornographique », « dégueulasse », « encourageant la pédophilie »… les commentaires accompagnant la pétition sont particulièrement violents. Des comptes Facebook d’homonymes de la réalisatrice fleurissent d’insultes en anglais : « Prostituée ! (…) Tu vas allez en enfer ! » Plus grave encore, selon nos sources, la réalisatrice et ses jeunes actrices auraient subi des menaces personnelles depuis plusieurs semaines.
Hypersexualisation
En Turquie, le film jugé « islamophobe et pédophile » a été purement et simplement interdit de diffusion. En cause, des images et un sujet jugés tendancieux. L’histoire de Mignonnes est celle d’une fillette de 11 ans qui se lance dans le twerk pour intégrer un groupe de danse dans son collège.
Maïmouna Doucouré expliquait lors de l’avant-première de son long métrage, mi-août, vouloir « dénoncer à travers (son) œuvre l’hypersexualisation des petites filles. » Des spectateurs s’étaient déjà sentis gênés, car le film montre ce qu’il dénonce : des gamines dans des poses lascives. Mais aucun ne remettait en cause les intentions de la cinéaste, ou ne percevait une dimension érotique dans le film qui a reçu en janvier le prix de la meilleure réalisation au Festival de Sundance.
Alors qu’en France la sortie de Mignonnes n’a pas vraiment fait de vagues, une communication particulièrement maladroite de Netflix a mis le feu aux poudres sur les réseaux sociaux fin août. Pour présenter le film rebaptisé Cuties, la plateforme avait utilisé une image racoleuse et écrit un résumé évoquant une petite fille qui « décide d’explorer sa féminité en défiant les traditions familiales. »
Pro-Trump et afroféministes
La polémique est aujourd’hui récupérée politiquement Outre-Atlantique par les ultraconservateurs proches de Donald Trump… La manipulation est d’autant plus profitable que Netflix, qui diffuse les documentaires du couple Obama, est perçu comme pro-Démocrates.
Le président de la République a fait part, samedi, à Niakhar (centre), de sa volonté de doter davantage le monde rural d’équipements agricoles.
‘’Il faut qu’on renforce la présence des tracteurs dans le monde rural. Il va falloir augmenter, amplifier ce que nous avons jusque là en matière d’équipements dans le monde rural’’, a dit Macky Sall.
Par la commune de Niakhar, située dans la région de Fatick, il a entamé une ‘’tournée économique’’ de trois jours (19-21 septembre) durant lesquels il se rendra aussi dans les régions de Kaffrine et de Kaolack (centre).
Il a visité les champs de mil de l’association sportive et culturelle (ASC) Jamm Bugum, fondée en 1989 à Niakhar.
‘’Nous avions distribué plus de 2.000 tracteurs, c’est ce qui explique l’augmentation des emblavures. Avec l’aide de Dieu, avec une pluviométrie abondante, on (…) peut espérer de très bonnes récoltes dans presque l’ensemble du territoire’’ national, a-t-il souligné en présence des responsables de l’ASC Jamm Bugum.
‘’C’est extraordinaire ce que je vois ici. Plus de 520 hectares de mil emblavés par des jeunes de l’ASC Jamm Bugum, sur des bases culturales très modernes, avec des semences de mil sélectionnées’’, a ajouté le chef de l’Etat.
Il s’est réjoui du comportement des cultures de mil dans les champs visités et a salué les efforts qui ont permis aux membres de l’ASC de doubler les rendements à l’hectare (1,2, voire 1,5 tonne à l’hectare).
‘’Ces rendements justifient notre politique agricole, parce que pour faire autant d’emblavures il faut des machines’’, a ajouté M. Sall.