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7 juillet 2025
EDK OIL SERVIE EN EXEMPLE AUX CANDIDATS
Face à la concurrence française dans les secteurs des produits pétroliers et de l’alimentation, le groupe Edk Oil a été cité en exemple aux candidats du Bac G.
Face à la concurrence française dans les secteurs des produits pétroliers et de l’alimentation, le groupe Edk Oil a été cité en exemple aux candidats du Bac G. C’était hier dans le cadre de l’épreuve de Mangement des organisations.
La préférence nationale était le menu des candidats au Bac de la série Sciences techniques économiques et de gestion (Steg).
Dans l’épreuve Management des organisations, le groupe Edk Oil (Entreprise Demba Ka) a été cité en exemple face à la concurrence des sociétés françaises sur le marché sénégalais. «Dakar, la capitale sénégalaise, est la région la plus peuplée et plus de 70% du volume du secteur des hydrocarbures.
Cependant, les stations Edk Oil ne sont pas nombreuses dans cette région et cette situation n’est d’ailleurs pas près de changer car, le gouvernement a gelé jusqu’à nouvel ordre les implantations de stations-services dans la capitale. Celte situation est même décriée par l’Association sénégalaise des pétroliers qui estime que le groupe Total est privilégié à leur détriment.
En effet, les stations-services comme Total et Shell sont implantées un peu partout au Sénégal surtout à Dakar où elles sont présentes sur les routes les plus empruntées par les automobilistes», lit-on dans l’épreuve. Sur le marché de l’alimentation, le groupe dirigé par Demba Ka subit aussi la concurrence d’Auchan, Casino super marché ou Utile. «Malheureusement, les Low price de Edk, malgré leur délocalisation, ne sont pas nombreuses dans la capitale», regrettent les rédacteurs de l’épreuve.
Fondée en 2009, Edk Oil Sa, dirigée par l’homme d’affaires Demba Ka, est actuellement l’un des plus importants acteurs du marché sénégalais du carburant. L’entreprise opère au niveau du marketing et de la logistique de produits pétroliers.
Dans le cadre du développement des services supplémentaires à son réseau, Edk dispose de points de transfert d’argent dans les stations-services et dans toutes les boutiques de proximité Low price. «Les produits de pétrolier de Edk sont conçus, fabriqués et conditionnés en Italie et certifiés avec l’utilisation de matières premières de haute qualité. Ils sont formulés avec soin afin de satisfaire les exigences requises par le fonctionnement de plus en plus sévère des machines et équipements d’aujourd’hui. Ils sont longuement testés afin de répondre aux cahiers des charges des principaux constructeurs mondiaux», note-ton dans l’épreuve soumises aux candidats au Bac de la série Steg
Par Alpha Waly DIALLO
DES TENTATIVES DE MANIPULATIONS CONSTITUTIONNELLES EN AFRIQUE FRANCOPHONE
L’idée de manipulation induit en elle-même l’usage néfaste fait de la norme constitutionnelle. « Jouer avec les mains » le contrat social d’un Etat, est pourtant une chose assez commune dans tous les régimes constitutionnels
L’idée de manipulation induit en elle-même l’usage néfaste fait de la norme constitutionnelle. « Jouer avec les mains » le contrat social d’un Etat, est pourtant une chose assez commune dans tous les régimes constitutionnels. Après tout, il n’a jamais été prétendu qu’une constitution devait être immuable.
Son adaptation est nécessaire à l’évolution de la société qu’elle est censée régir. Mais l’idée de manipulation sous-tend une utilisation orientée de la Constitution au profit des intérêts de certains. La chose constitutionnelle est devenue affaire de spécialistes. Ceci est d’autant plus vrai depuis la victoire idéologique (temporaire) des normativistes chez les juristes.
La Constitution, utilisée dans un sens générique, est devenue une somme de normes, de techniques. Cet état de fait est renforcé par l’émergence, et la généralisation de la notion d’Etat de droit. Comme l’écrivait si justement J. Chevallier « Tout Etat qui se respecte est désormais tenu de se présenter sous l’aspect avenant, de se parer des couleurs chatoyantes de l’Etat de droit, qui apparaît comme un label nécessaire sur le plan international ».
La Constitution se trouvant au sommet de la hiérarchie des normes, sa complexité, sa précision ou au contraire ses flous vont permettre au juriste, constitutionnaliste, de s’épanouir… Or, en tant que somme de techniques juridiques, elle peut aisément faire l’objet de manipulation, nous préférerions parler de « cogipulations », c’est-à-dire, littéralement conduire avec l’esprit.
Le juriste constitutionnaliste (mais il n’est pas le seul) peut, dès lors, tout à fait « s’amuser » avec la Constitution en fonction des désidératas du commanditaire. « Dis-moi ce que tu veux, je te dirai comment y parvenir ! ». Cette perversion du droit constitutionnel n’est pas spécifiquement africaine, mais elle est largement utilisée en Afrique et plus particulièrement en Afrique francophone. Le coup d’Etat constitutionnel recouvre quant à lui une réalité assez récente. Il ne doit pas être, selon nous, confondu avec les changements anticonstitutionnels de pouvoir.
En effet, il ne constitue qu’une des modalités, que l’on pourrait qualifier de « raffinée », de ces derniers. Le coup d’Etat classique est celui mené afin de renverser l’ordre constitutionnel existant, le coup d’Etat constitutionnel est celui mené par un des organes de l’ordre constitutionnel existant (l’exécutif) afin de modifier ce dernier. Cela étant, dans les ordres juridiques d’Afrique Francophone, ce coup d’Etat constitutionnel ne peut avoir lieu qu’avec la complicité d’autres organes de l’ordre constitutionnel existant, et le plus souvent les cours constitutionnelles. Quelque soit le nom donné à ces dernières, les ordres constitutionnels internes leur ont donné les voies et moyens juridiques de pouvoir accepter ou non les modifications constitutionnelles souhaitées par l’exécutif. Or rares sont celles ayant exercé ce pouvoir de refus.
Dès lors face à cette réalité, plusieurs réactions sont possibles : soit tenter par la précision, par l’anticipation, de se prémunir des coups d’Etat constitutionnels en tentant de « verrouiller » un maximum les Constitutions afin d’éviter que l’exécutif (car c’est de lui qu’il s’agit) ne manipule la Constitution ; soit s’interroger sur la norme constitutionnelle elle-même qui permet ce genre de manipulation
Alpha Waly DIALLO, spécialiste des relations internationales
LES DISCUSSIONS ENGAGEES POUR LE PROLONGEMENT DU MORATOIRE AU-DELA DE 2021
Face au choc économique relatif à la pandémie de la covid-19, un rééchelonnement du fardeau de la dette étendu dans le temps s’annonce selon la présidente du club de Paris, très optimiste quant à cette issue.
Face au choc économique relatif à la pandémie de la covid-19 qui avait conduit à un allégement de la dette des pays les plus pauvres du monde, un rééchelonnement du fardeau de la dette étendu dans le temps s’annonce selon la présidente du club de Paris, très optimiste quant à cette issue.
Ces paroles ont été prononcées par la présidente du Club de Paris, Odile Renaud Basso. « Des discussions sont en cours pour prolonger le moratoire en 2021», assure-t-elle. Les échanges pour une extension en 2021 devraient être tranchées lors des assemblées d’automne du FMI et de la Banque mondiale, renseigne-t-elle.
La durée de l’extension du délai de paiement reste à déterminer. De combien de mois s’allongeront les délais ? Six ou douze ? La présidente l’ignore à ce stade des négociations entamées. Les examens auxquels sont soumis les pays, se feront, au cas par cas avec un regard sur le critère clé de la soutenabilité de la dette de chacun, confie-t-elle.
Rien n’est pour le moment exclu, que cela soit des allégements plus substantiels, y compris des annulations. La présidente du club de Paris conditionne ces différentes options aux plans d’assistance du FMI et à la volonté de l’ensemble des créanciers, y compris privés, d’y participer. Odile Renaud-Basso pose également pour aboutir à un consensus sur l’allégement du fardeau de la dette : « le besoin de temps pour avoir une meilleure visibilité de l’impact sur le long terme, car il y a encore beaucoup d’incertitudes sur le virus », pour étendre ou non le paiement de la dette.
RAPPEL
Pour rappel, des leviers financiers avaient été activées pour aider les pays pauvres à mieux faire face à la pandémie de la covid-19 et ses effets économiques induits. Il y a eu les aides d’urgences débloquées par le FMI et la Banque Mondiale et l’allégement du fardeau de la dette des créanciers publics. Un accord dans le courant du mois d’avril suspendant le paiement des intérêts de la dette dus en 2020 a été conclu entre les membres du Club de Paris, en plus de la Russie, du Brésil, de la Russie et du G20. Le remboursement est prévu à partir de 2022 et sur trois ans.
Pourtant au départ, plusieurs pays qui bénéficiaient de financements sur les marchés craignaient un impact négatif sur la notation souveraine par les agences notamment, le renchérissement de coût du crédit, et encore de participer à rendre l’accès aux marchés plus difficile. Mais ils ont été rassurés par les agences. D’où l’accélération des demandes d’aide. En effet sur 73 pays éligibles, 42 ont déposé un dossier, dont 39 au Club de Paris, 28 ont reçu un accord formel. Une économie de 2,1 milliards de dollars en conséquence pour les pays débiteurs au titre du Club de Paris est réalisée en 2020 avec la suspension des paiements.
Pour le G20, il faut le préciser les données n’ont pas été actualisées depuis le 18 juillet, le montant atteignait à cette date 5,3 milliards de dollars, selon le Figaro. En ce qui concerne, la répartition de la dette entre pays, elle n’est pas publique, notamment la part revenant à la Chine, très gros financier de nombreux pays africains.
Mamadou DIALLO (avec le Figaro)
LES INONDATIONS À DAKAR, LA PREEMINENCE DU FACTEUR HUMAIN
A l’instar des autres pays du Sahel, il est observé au Sénégal une situation déficitaire de la pluviométrie depuis la fin des années 1960. La pluviométrie moyenne annuelle de la région de Dakar était de 458 mm de 1947 à 1972
Le réchauffement climatique est constamment associé à des changements dans les systèmes hydrologiques tels que l’intensité et les pluies extrêmes, l’accroissement de la vapeur d’eau atmosphérique, l’augmentation de l’évaporation et les modifications dans l’humidité du sol et le ruissellement. Il est donc admis, avec un climat qui se réchauffe du fait de l’augmentation des gaz à effet de serre, qu’une grande augmentation des pluies extrêmes est attendue, comparée à la moyenne. Les inondations formées à la suite de ces pluies pourraient donc s’avérer extrêmes. A l’instar des autres pays du Sahel, il est observé au Sénégal une situation déficitaire de la pluviométrie depuis la fin des années 1960. La pluviométrie moyenne annuelle de la région de Dakar était de 458 mm de 1947 à 1972. On constate une baisse globale de la pluviométrie de 35 %, de la durée de la période pluvieuse et de la fréquence des jours de pluie entre la période 1950- 1965 et celle de 1970-1995.
LES INONDATIONS À DAKAR NE SONT PAS LE FRUIT DE PLUVIOMÉTRIES EXCEPTIONNELLES
Ces dernières années (notamment depuis 2005), les précipitations sont plus abondantes et semblent indiquer un retour à la normale (Gouvernement de la République du Sénégal, 2010). Les années 2005, 2009 et 2012 qui ont marqué les inondations à Dakar se retrouvent avec une moyenne pluviométrique de 625,4 mm. Cependant, ces dernières ne figurent nullement parmi les précipitations maximales enregistrées à Dakar. Durant les années 1951, 1958 et 1967, les précipitations moyennes annuelles ont dépassé 800 mm par an à Dakar.
A voir le défaut d’aménagement, il n’est pas exagéré de soutenir que nous avons envahi les eaux. L’occupation de la banlieue de Dakar s’est effectuée durant les périodes de sécheresse qui ont forcé les populations rurales agricoles affectées à émigrer vers les villes. Ainsi, avec le rétrécissement du lit des cours d’eau, lacs, mares et marigots qui foisonnaient dans la région de Dakar, l’espace libéré a été soumis à une urbanisation accélérée non planifiée. En effet, la plupart de ces zones occupées étaient inconstructibles selon les documents d’urbanisme, même si ces derniers étaient souvent obsolètes et rarement mis à jour.
Ainsi, la banlieue de Dakar, les villes de Pikine et Guédiawaye, en particulier, sont soumises aux inondations récurrentes depuis deux décennies. Le défaut de planification préalable est aussi un obstacle à l’équipement en infrastructures de gestion des eaux pluviales notamment. Non loti, le quartier ne peut disposer d’emprises pour accueillir des infrastructures. Pire, le défaut de lotissement équivaut à l’absence de terrassement avant occupation, le premier acte physique de drainage des eaux pluviales.
Notre approche d’aménagement orientée imperméabilisation pose aussi problème. La faiblesse des superficies de forêts urbaines, parcs, jardins et autres espaces verts laisse peu de place à l’infiltration qui alimente les nappes et réduit le ruissellement propice aux inondations. Même les quartiers supposés lotis sont en manque de parcs et jardins. Les plans qui accompagnent l’approbation du projet de lotissement prévoient souvent la présence de ces espaces. Mais dans la mise en œuvre, ces espaces sont «mangés» par l’habitation. Les espaces boisés quand ils existent sont régulièrement confrontés à une amputation progressive jusqu’à une disparition certaine. Enfin, notre répulsion à l’entretien est aussi à incriminer dans la récurrence des inondations. Nous savons construire mais pas entretenir. Certains événements d’inondations rapportés par la presse sont simplement le fait de défaut d’entretien. Les inondations sont donc dues à une combinaison de facteurs naturels et anthropiques.
À côté du retour des pluies après une période déficitaire, de la nature des sols et de la remontée de la nappe phréatique, des facteurs humains tels que l’installation de quartiers spontanés dans les dépressions, le déficit de planification urbaine et l’absence d’assainissement qui l’accompagne sans oublier le défaut d’entretien des ouvrages revêtent une grande importance (Wade et al. 2009). Quelle qu'en soit la causalité, les conséquences des inondations sont terribles. Au Sénégal, ce sont particulièrement les zones périurbaines de Dakar qui ont été les plus touchées par les inondations récurrentes.
Ainsi, en 2009, environ 360 000 personnes ont été directement affectées par les inondations à Pikine et 22 000 personnes à Guédiawaye ; soit respectivement 44 % et 7,2 % de la population dans ces deux villes. Au total, dans la région de Dakar, 30 000 maisons et 130 écoles ont été touchées par les inondations. Ces dernières ont coûté environ 41 milliards de francs CFA, dont 21 milliards de dommages (valeur monétaire des biens partiellement ou totalement détruits) et 20 milliards de pertes, toujours en 2009 (Gouvernement de la république du Sénégal, 2010).
LA SOLUTION NE PEUT ÊTRE QUE PLURIELLE MAIS FONDÉE SUR L’AMÉNAGEMENT ÉCOLOGIQUE DE L’ESPACE
Le Programme Décennal de Lutte contre les Inondations 2012-2022 estimé à 767 milliards de francs CFA est mis en place par l’État du Sénégal avec des volets sur l’aménagement du territoire, la restructuration urbaine, le relogement et la gestion des eaux pluviales. À travers le PROGEP, qui est une composante de ce programme mis en œuvre par l’ADM avec l’appui de la Banque mondiale, plusieurs quartiers de la banlieue ont été sortis des eaux par un impressionnant réseau de canaux, stations de pompage et bassins de rétention. Cependant, je doute que le programme décennal ait fait l’objet d’une évaluation à mi-parcours inclusive et que sa mise en œuvre soit adossée à un système de suivi-évaluation robuste et participatif. Ces dispositions auraient permis des ajustements continus par rapport aux orientations, aux objectifs et aux actions/projets sur la base des résultats enregistrés par l’intervention, de l’évolution et de l’ampleur du phénomène des inondations dans le pays. Il est trop tard et inutile d’attendre le terme du programme décennal pour se contenter d’une évaluation de son impact, tant son ampleur est sans précédent. Aussi, convient-il de ne pas occulter le fait que les Niayes ne se limitent pas à Dakar et continuent jusqu’à Saint-Louis. Aussi, chaque année la population de la région de Dakar augmente-t-elle d’environ 100 000 personnes dont les besoins en logements s’établissent à quelques 14 300 unités.
Les risques d’un envahissement des Niayes par l’extension urbaine demeurent. Pour y pallier, un accent plus grand de l’intervention de la DSCOS doit consister à prévenir l’occupation des zones à risque, dont les Niayes. Les pouvoirs publics devront aussi produire en masse des terrains d’habitation aménagés, équipés et accessibles pour les populations à faibles revenus, notamment du secteur informel. De façon générale, les solutions apportées aux inondations demeurent encore essentiellement techniques et hydrauliques et elles devront davantage prendre en compte la bonne santé des zones humides.
Ces dernières présentent des fonctions écologiques importantes dont la régulation du régime des eaux et le maintien des réservoirs de diversité biologique. Ces lacs, mares, marigots, marécages, marais qui essaiment dans la région de Dakar sont comblés progressivement par la poussée urbaine et colonisés par l’habitat. Il n’est pas rare d’entendre les populations de Mbao et environs se plaindre des assauts de l’habitat sur le marigot de Keur Mbaye Fall et demander avec insistance aux autorités le dragage de ce plan d’eau pour prévenir les inondations. Aussi, la sauvegarde et la promotion des aménagements paysagers devront-elles être de rigueur pour contrer la bétonisation galopante de l’espace urbain, facteur d’imperméabilisation et donc d’inondation. Nous devons aussi repenser notre façon d’intervenir sur la ville à travers notamment la construction d’infrastructures linéaires telles que les routes et les voies ferrées. Nous devons tous nous approprier la devise «penser globalement, agir localement» ; ce n’est pas une exclusivité des écologistes/environnementalistes. Comment comprendre que la construction de routes puisse entraîner une coupure dans l’écoulement, donc le piégeage des eaux de pluies et les inondations.
Sinon que notre seule préoccupation fut la protection de notre ouvrage, la route. Nous oublions souvent que les routes, en plus de leur apport dans la mobilité et les déplacements, peuvent servir de «canaux» dans certains contextes et ainsi aider à l’évacuation des eaux de pluies. On parle souvent de chaussées drainantes pour ces routes aux fonctions multiples. Le cloisonnement et l’approche sectorielle qui prévalent dans l’intervention urbaine expliqueraient en partie cette situation injustifiable.
Toute intervention, en milieu urbain notamment, de quelque acteur que ce soit doit se faire en évaluant au préalable toutes les répercutions possibles, négatives comme positives, sur toutes les fonctions urbaines. L’étude d’impact environnemental est censée prendre en charge cette préoccupation mais son format et le profil de ses auteurs posent problème. Même si des efforts de curage régulier des ouvrages de gestion des eaux pluviales sont effectués par l’ONAS, notre cadre de vie souffre d’un défaut d’entretien qui impacte le réseau de drainage. Les infrastructures de gestion des eaux pluviales sont souvent caractérisées par une extrême vétusté, conséquence de leur âge et d’un entretien défaillant.
A Rufisque, certains canaux majeurs ont vécu plus de 100 ans. Il importe ainsi d’assurer un désensablement permanent des rues, un conditionnement approprié des ordures, un balayage fréquent et une collecte régulière des déchets pour éviter le colmatage des ouvrages de gestion des eaux pluviales et donc les inondations. Les communes peuvent et doivent assurer ces services ainsi que le nettoyage des grilles-avaloirs et l’entretien des espaces verts et lieux publics pour empêcher que des débris, rebuts et déchets de toutes sortes obstruent les canalisations.
Pour terminer, il convient de surveiller, en sus des points chauds d’inondation traditionnelle dans la région de Dakar dont certains ont connu un traitement heureux, les communes de Keur Massar et de Bambilor. Keur Massar, la commune la plus peuplée de la région de Dakar sera encore exposée aux risques d’inondations, même dans ses «parcelles assainies» dont l’aménagement a peu tenu compte de la nature des sols en général, de la présence du marécage des Niayes en particulier. Quant à Bambilor, l’une des communes les plus étendues de la région, elle fait face à une forte poussée de l’habitat qui menace la vocation agro-industrielle de la zone. Ces deux communes devront faire l’objet d’un contrôle strict de l’occupation des sols, des zones à risque et de l’urbanisation.
Dr Oumar CISSÉ,
Ingénieur en génie civil, urbaniste & environnementaliste
Directeur exécutif, Institut Africain de Gestion Urbaine (IAGU)
Auteur du livre "Les inondations à Dakar : Gestion des risques et adaptations locales", Karthala, décembre 2018
SUR LES RUINES DU FORT PINET LAPRADE
Aujourd’hui, sous le poids de l’âge, le « colosse » est presque à terre. Murs lézardés, toit menaçant de s’effondrer, Sédhiou veut réhabiliter et vendre sa culture à travers ce patrimoine, qui constitue l’une des plus grandes pages de son histoire
Oumar Fedior et Demba Dieng, Mbacké Ba |
Publication 03/09/2020
« Fort Pinet Laprade ». L’enseigne bleue, avec de minuscules cadres aux couleurs nationales, rayonne de loin, malgré la fine pluie qui s’abat sur Sédhiou en cette matinée du mercredi 19 août 2020. Elle présente un imposant bâtiment à deux étages. L’une des premières pièces en vue de ce vestige abrite un Centre de lecture et d’animation culturelle (Clac). De petites tables sont aménagées pour accueillir les Sedhiois soif de connaissances et de récits historiques. Ils sont bien servis avec des milliers de livres sur les rayons. Le vieil édifice, qui accueille aussi des femmes transformatrices de produits locaux, a perdu de sa superbe. Même si l’architecture qu’il partage avec ceux de Gorée, Rufisque et Saint-Louis réveille encore les souvenirs de l’ère coloniale, le Fort n’attire plus comme avant. Pour des raisons esthétiques et sécuritaires. Les murs sont défraîchis et lézardés, les toitures en ruines. Les tuiles se détachent une à une. Les plus résistantes souffrent de la poussée des herbes. L’étage, quant à lui, est définitivement fermé pour éviter une catastrophe. Classé patrimoine mondial de l’Unesco, le symbole est toujours fort. C’est l’un des plus grands atouts historiques de Sédhiou. Il doit son nom à l’ancien gouverneur français Emile Pinet Laprade, né en 1822 à Saint-Louis et décédé du Choléra en 1869. Ce fort, au cœur de Sédhiou, a été érigé à la suite de plusieurs expéditions contre les Mandingues et les Balantes. Les Français ont décidé de le construire en 1836. C’est le capitaine Pavent d’Angsbourg, à l’époque, directeur du génie militaire, qui a conçu le projet. Les travaux se sont déroulés entre mars 1838 et l’année 1844. Le fort a servi de tête de pont à l’expansion française en Haute Casamance. En outre, la bâtisse servait de lieu de stockage et de transport des marchandises durant la période coloniale. Mais aussi de lieux de refuge pour les populations durant les guerres tribales entre les chefs de la localité. « Le fort de Sédhiou avait une double vocation militaire et commerciale. Il demeure l’un des bâtiments les plus illustratifs d’un passé colonial très riche mais qui ne tient plus debout car sombrant à petit feu sous le poids de l’âge », explique Bouly Mané, professeur d’Histoire Géographie, membre de la plateforme « Sédhiou aide Sédhiou ».
Un espace culturel et intellectuel qui n’attire plus
Au-delà de la vocation culturelle et historique, le Fort était un espace de rencontre culturelle et intellectuelle. À un moment donné, c’était le carrefour d’éminentes personnalités casamançaises, du temps où elle était une école de formation pour instituteurs. De grands hommes à l’instar d’Emile Badiane, Assane Seck y ont fourbi leurs armes. « Cette école, en son temps, a formé la plupart des cadres de la Casamance surtout ceux qui étaient au Parti socialiste (Ps), anciennement Union progressiste sénégalaise (Ups). Je peux citer le Professeur Assane Seck, ministre de la Culture, puis ministre de l’Éducation nationale du Sénégal entre 1966 et 1978, actuel parrain de l’université de Ziguinchor, Emile Badiane qui fut le premier maire de la commune de Bignona, ancien responsable régional de l’Ups de Casamance et ancien ministre de l’Enseignement technique et de la Formation des cadres, puis ministre de la Coopération, a fait son passage ici », a rappelé M. Mané. Il cite, entre autres, l’ancien Directeur d’école, ancien ministre de la Santé et ancien député maire de Sédhiou, Dembo Coly.
Avec le temps, le Fort Pinet Laprade de Sédhiou a accueilli un Centre culturel et d’animation culturelle, implanté au rez-de-chaussée depuis 1987. « Au départ, Sédhiou ne devait pas en bénéficier. Mais c’est une des responsables, Lucie Alexandre, après avoir constaté qu’il n’y avait pas de bibliothèque à Sédhiou, qui a fait les démarches nécessaires. C’est ainsi que le Fort a abrité le Clac », témoigne un des dignitaires de la région. Cette même année, il a enregistré un record d’abonnés avec près de 2000 lecteurs. « C’était la crème, à l’époque, les gens lisaient », dit, d’une petite voix, le bibliothécaire et animateur culturel, Sékou Sonko. Riche aujourd’hui de 3000 ouvrages, le Centre de lecture et d’animation culturelle du Fort Pinet Laprade n’attire plus. On est loin de l’affluence des années 80 et 90. C’est même difficile de compter plus de dix lecteurs par jour, selon Sékou Sonko. « Lecture sur place ou prêt à domicile. Les deux options sont possibles. Le problème est que les jeunes d’aujourd’hui préfèrent les réseaux sociaux aux livres », regrette-t-il. Le fort est en train de perdre ses atouts culturels et historiques.
Appel citoyen pour la transformation du Fort en musée
« Il est vrai que, par moment, de petits entretiens ont été apportés à la bâtisse, mais, à mon avis, cela n’a jamais été fait à hauteur de la vraie valeur du bâtiment. Ces maquillages ne sauraient jamais guérir le « colosse » qui est en ruines », constate le président du mouvement « Sédhiou aide Sédhiou », Bouly Mané. À l’en croire, le Fort Pinet Laprade est un patrimoine à revaloriser. « Nous devons refuser de le laisser tomber en déliquescence, c’est une urgence capitale. Nous devons agir pour la réhabilitation, la revitalisation et la valorisation du Fort », ajoute-t-il. Selon lui, une transformation du Fort Pinet Laprade en musée pourrait permettre de capitaliser toute l’histoire de la Haute Casamance, voire celle de toute la région naturelle. « Ce musée pourrait même contenir une salle de spectacle pour les artistes de la région. Il pourrait, par exemple, être un lieu de mémoire de l’expansion coloniale française en Casamance, des secrets du règne du vaillant Fodé Kaba Doumbouya, des merveilles de l’histoire de l’empire du Gabou avec les irréductibles Nianthio, des secrets mystiques du Pakao, de l’histoire des royaumes d’Oussouye, du Cassa et du Blouff », propose Bouly Mané. Sans oublier, dit-il, le maintien en surbrillance du patrimoine culturel immatériel à savoir le Kankourang « qui a été élevé au rang de patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco en 2005, le Koumpo, le Jambadong, le Bougheur, le lendieng, le kindong ».
La mairie de Sédhiou pour une meilleure exploitation
Le Fort Pinet Laprade est l’un des atouts culturels de Sédhiou. Ainsi, la mairie pense-t-elle à rentabiliser l’édifice, selon le secrétaire municipal, Boubacar Biaye. L’équipe municipale veut construire, à côté, une esplanade qui pourra accueillir les activités culturelles et les conférences. Avec des besoins financiers estimés à plus de 100 millions de FCfa, la mairie y prévoit également l’aménagement d’un jardin public et d’un restaurant. « Nous sommes en train de travailler pour avoir un jardin et un restaurant derrière, au bord du fleuve. Ce qui pourrait contribuer au développement de la culture et du tourisme », indique M. Biaye. La mairie de Sédhiou veut aussi redonner au Fort sa vocation d’institution de formation. À en croire Boubacar Biaye, l’équipe en place pense à la capacitation des jeunes sur les métiers liés au numérique. « Il faut qu’on forme les jeunes sur les technologies. Nous avons des personnes ressources chevronnées capables de les accompagner», estime le secrétaire municipal.
Par Ahmadou FALL
LES IMPERTINENCES DE L’AFFAIRE CHARLIE HEBDO
La récupération politique de cette affaire risque d’annihiler cette macabre opportunité de soulever les bonnes questions par rapport à l’état actuel du monde et de la France en particulier
« Nous avons tué Charlie Hebdo ! … On a vengé le Prophète Mohamed !» scandait l’un des l’extrémistes, le bout de sa Kalachnikov encore fumant, devant le numéro 10 de la rue Nicolas Appert dans 11eme arrondissement de PARIS, siège du journal…
Mais en faisant tomber presque toute la rédaction de Charlie Hebdo, ils avaient aussi, dans leur folie meurtrière, fait tomber deux « Mohamed » : Mustapha Ourrad, correcteur du journal, et Ahmed Merabet, le policier blessé et achevé de sang froid sur le trottoir par l’un des frères Kouachi.
L’onde de choc a vite dépassé le cadre d’attaque terroriste et de crime crapuleux, perpétré par deux extrémistes égarés, et qui n’ont rien compris de la cause qu’ils prétendent défendre, contre d’autres extrémistes de la liberté d’expression (Charlie Hebdo se proclame « Journal Irresponsable »).
J’aimerais pouvoir observer la même volonté, la même hargne, face aux exactions continues de Boko Haram en Afrique ! Les frères Kouachi (Saïd et Chérif) et Amedy Coulibaly ont fait 17 victimes en 3 jours pendant que Boko Haram et compagnie (on ne sait plus qui est qui et qui fait quoi dans cette jungle de prétendus « Jihadistes » !) montent en puissance dans l’horreur, tuent et enlèvent par centaines, sans compter les 219 jeunes lycéennes qui ne semblent plus émouvoir personne ! « Boko Haram met à feu et à sang le nord du Nigéria » titrait le journal Le Monde dans son édition en ligne du 11 janvier 2015. J’aurais aimé voir les dirigeants africains qui se sont mobilisés le 11 janvier en marche dans les rues de PARIS afficher la même détermination pour les victimes des extrémistes en Afrique.
Respecter la démocratie, être soldat de la liberté commence par le respect de ceux qui vous ont élu et confié leurs destinées. Il faut peut-être se demander pourquoi les Etats-Unis se sont limités à déléguer leur ambassadrice à Paris ?
Jugeant les caricatures trop offensantes envers l’islam, aucun journal américain n’a repris les dessins de Charlie Hebdo. La presse américaine ne voulant pas heurter la conscience de ses lecteurs était plus réservée dans son appréciation de cette « affaire » ; ce qui n’a pas échappé à leurs autorités La plus grande démocratie du monde ; dans ce pays où on peut se permettre d’insulter publiquement le président, on a préféré conserver le caractère « Tabou » de l’espace religieux. L’éditorialiste David BROOKS, dans sa dernière tribune du New York Times intitulée « Je ne suis pas Charlie Hebdo » déclarait qu’un pareil journal, avec son « humour d’adolescent et délibérément insultant…ne durerait pas plus de 30 minutes sur un campus américain ! »
Pendant que Amedy Coulibaly, français d’origine malienne s’en prenait à de paisibles citoyens dans un Supermarché Cacher vers la porte de Vincennes à PARIS, un autre malien musulman, résident en France et employé de ce même magasin faisait tout pour en sauver le maximum. (Clin d’œil ou pied de nez à la politique française de l’intégration ?) La marche de dimanche dernier a malheureusement compté beaucoup trop de fausses notes, dont la présence de chefs d’Etats et de gouvernements étrangers, de personnalités françaises qui n’ont rien de « Charlie » !
La récupération politique de cette affaire risque d’annihiler cette macabre opportunité de soulever les bonnes questions par rapport à l’état actuel du monde et de la France en particulier. L’injustice, l’intolérance, l’ignorance et l’obscurantisme restent encore les terreaux fertiles des extrémismes aussi bien religieux que politiques !
Qui est « Charlie » ? La République est-elle « Charlie » ? La Liberté d’expression est-elle « Charlie » ? Le Respect de l’autre est-il Charlie ? Enfin, la laïcité confère-t-elle le droit d’insulter et de stigmatiser ? Il aurait peut-être été préférable de soulever davantage ces interrogations plutôt que de suivre une marche en moutons de Panurge…
Comment une République peut-elle rester debout, droit dans ses bottes qui piétinent, ostracisent et stigmatisent une bonne partie de ses enfants ?
BAISSE DE LA SEVERITE DU CORONAVIRUS AU SENEGAL, SELON MOUBARACK LO
L’indice de mesure et de suivi de la sévérité de la covid-19 fait apparaître une forte diminution de la sévérité du virus car le score est passé de 0,83 le 23 août à 0,91 le 30 août
Le Bureau de Prospective Economique du Sénégal (BPE) à travers l’indice de mesure et de suivi de la sévérité hebdomadaire de la Covid-19, montre une baisse de la sévérité du coronavirus dans le monde et au Sénégal dans son rapport du 30 août 2020.
Au Sénégal, l’indice de mesure et de suivi de la sévérité de la covid-19 fait apparaître une forte diminution de la sévérité du virus car le score est passé de 0,83 le 23 août à 0,91 le 30 août. Ces données traduisent une sévérité très faible en fin août. Le Sénégal se situe au 59e rang mondial avec un gain de 34 places dans le classement mondial en une semaine. Il occupe aussi, le 23e rang africain sur un total de 51 pays. Cet indice est produit par le Bureau de Prospective Economique du Sénégal (BPE) de l’économiste Moubarack Lô et qui analyse l’évolution de la sévérité de la Covid-19 au niveau mondial. Les études ont pour fondement dans leurs travaux la définition de la sévérité d’une pandémie virale retenue par l’OMS.
Les critères sont la transmissibilité du virus, la sévérité de la maladie et son impact autour de la mesure des infections, des guérisons et des décès. Le cumul des infections rapporté à la taille de la population, la progression des nouvelles infections dans la période récente, le rapport du nombre de guéris sur le nombre d’infectés à la période précédente, la progression des guérisons sur une période rapportée à la somme des nouvelles infections sur une période, le flux de nouveaux décès sur une période rapporté au nombre d’infectés à la période précédente et le rapport du nombre de décès sur le nombre d’infectés sont les paramètres d’étude nécessaires à la réalisation du classement des pays . La valeur de référence de cet indice est que plus on s’en approche plus la sévérité d’un pays par rapport au coronavirus est jugée moindre.
A contrario, plus on s’en écarte plus la sévérité est considérée comme plus ou moins grande. Au niveau mondial, le rapport du BPE fait remarquer qu’en une semaine, la sévérité de la Covid-19 a légèrement baissé. Au niveau continental, pour l’Afrique, les scores sont compris entre 1 (Soudan du sud) et 0,44 (Libye). La moyenne du continent est de 0,86 le 30 août, contre 0,85 le 23 août. L’Angola, le Mali et le Mozambique enregistrent les plus fortes progressions de leur score dans l’indice équivalant aux plus fortes baisses de la sévérité. Par contre la Namibie, le Tchad et le Rwanda signent les plus fortes baisses de leur score dans l’indice en une semaine soit les plus fortes hausses de la sévérité. Sur la même période d’étude, l’Europe affiche un indice de 0,79 contre 0,78 une semaine auparavant. La Biélorussie avec 0,99 et la Belgique avec 0,47 d’indice occupent respectivement la première et la dernière place au classement sur le vieux continent.
En Amérique, les scores varient entre un minimum de 0,42 pour Belize, pays le plus gravement atteint dans ce continent et un maximum de 1 pour Grenade. La moyenne continentale est de 0,79 au dernier bilan hebdomadaire, contre 0,78 le 23 août. L’Asie enregistre une moyenne stable de 0,86 le 30 août, la même moyenne qu’elle a obtenue le 23 août.
Les plus faibles sévérités sont obtenues par la Mongolie (1), le Cambodge (0,99) et de Sri Lanka (0,99). En Océanie, les scores varient entre un minimum de 1,0 (Nouvelle-Calédonie) et 0,68 (Polynésie française), avec une moyenne de 0,89 le 30 août contre 0,88 le 23 août pour le continent. Le rapport a été rédigé par Moubarack Lo, Directeur du BPE et Amaye Sy Expert Sénior au BPE.
Par Ibrahima SENE
A PROPOS DU RAPPORT SPECIAL DE LA COMMISSION POLITIQUE DU DIALOGUE NATIONAL
Ce rapport montre à quel point, les partis politiques, du pouvoir et de l'opposition, et la Société civile, sont restés aveugles aux leçons à tirer de la crise sociopolitique et sécuritaire du Mali
Ce rapport montre à quel point, les partis politiques, du pouvoir et de l'opposition, et la Société civile, sont restés aveugles aux leçons à tirer de la crise sociopolitique et sécuritaire du Mali.
En effet, ils se crêpent les chignons sur la " séparation des fonctions de Chef de Parti et de Président de la République" dans le cadre d'un régime présidentiel, sans se soucier que c'est le régime présidentiel qui justifie la prééminence du Parti du Président de la République sur l'Etat, même s'il délègue la gestion du Parti à un homme de son choix, comme l'on a vu sous les Socialistes en France comme au Sénégal sous Diouf, et au sein de la Droite sous Chirac, Sarkozy ou Macron aujourd'hui.
Or, c'est ce régime présidentiel que la crise au Mali a montré tous les dangers de déstabilisation, de violence et d'insécurité qu'il constitue en Afrique. Donc, au lieu de s'accorder à y mettre fin, nos forces politiques et de la société civile s'en détournent pour discuter de la séparation factice des fonctions de Chef de Parti et de Président de la République, pour faire croire que ce serait la fin du " Parti -Etat"!
C'est comme si le Sénégal ne vivait plus sous un régime de Parti-Etat, de 1996 à 2000, lorsque Diouf avait cédé la gestion de son Parti à feu Ousmane Tanor Dieng! Un Président de la République qui cumule les fonctions de Chef de l'Exécutif, ne peut pas perdre le contrôle sur son Parti, même s'il délègue sa gestion à un de ses compagnons. Cette délégation de fonction est un pur simulacre, mais qui peut convenir à tous ceux qui veulent préserver la concentration des pouvoirs entre les mains d'un seul homme, comme Président de la République et Chef de l'Exécutif! C'est à croire que tous ces gens là qui parlent de " rupture avec le système" se payent la tête des Sénégalais qui aspirent réellement à cette rupture!
En outre, ils s'accordent sur " le financement public des Partis, et l'institution d'un statut de Chef de l'opposition" dans un régime présidentiel, sans se rendre compte, que c'est cette financiarisation de la vie politique et citoyenne, chère à l'Union Européenne dans nos pays, qui a détruit, aux yeux de l'opinion publique du Mali, toute sa crédibilité!
Mais le comble, ils se sont accordés sur" l'élection du Maire et du Président du Conseil Départemental au suffrage universel direct" , sans tenir compte des menaces que cela fait peser sur l'intégrité territoriale de nos Etats, que les forces vives du Mali ont perçu dans les " Accords d'Alger" qui préconisent l'élection des Président de Région au suffrage universel direct! Si ce " consensus" passe, le Sénégal serait dans un processus de dislocation pire que connait le Mali avec les "Accords d'Alger"!
Ne laissons donc pas ces "pouvoiristes politiques" et ces " affairistes de la Société civile", hypothéquer, par consensus, le devenir de notre pays, l'indépendance et la sécurité de notre peuple.
ALLEGEMENT DES IMPOTS SUR LES REVENUS EXCEPTIONNELS DES AGENTS DE L’ETAT
Jusque-là remboursable sur 12 mois, l’impôt sur le rappel sera désormais étalé sur quatre ans
Une rencontre de partage sur la « surimposition » s’est tenue mardi entre le ministère des Finances et du Budget et le G7 (groupe des sept syndicats d’enseignants les plus représentatifs) pour restituer les conclusions des travaux du Comité technique mis en place pour proposer des stratégies d’allègement des impôts payés par les agents de la Fonction publique. Principale conclusion : désormais, l’impôt sur les revenus exceptionnels, qui était prélevé sur une seule année, sera étalé sur quatre ans avec la création d’une nouvelle rubrique Code 625 « Impôt sur le rappel de salaire ».
Code 625 : « Impôt sur le rappel de salaire » ! C’est la nouvelle colonne qui va être ajoutée sur le bulletin de salaire des agents de l’Etat bénéficiaires de revenus exceptionnels sur salaires (ou rappels). Aussi, le paiement de l’impôt sur les revenus de ces employés de la Fonction publique va connaitre une modification.
D’habitude, dès que le bénéficiaire de ce type de revenu exceptionnels touchait le « gros lot », on lui imposait un montant remboursable pendant un an. Une somme jugée « excessive » par des syndicalistes de l’enseignement qui parlent d’une « surimposition à outrance », voire d’« un vol organisé par l’Etat ». Désormais, l’impôt sur le rappel sera ventilé sur les quatre années antérieures. C’est ce qui est ressorti de la rencontre de partage tenue mardi entre les services du ministère des Finances et du Budget et le G7 (groupe des sept syndicats les plus représentatifs de l’Education). Au cours de cette rencontre, le comité technique mis en place, dans le cadre de la recherche de stratégies pour l’allègement des impôts, a en effet proposé l’application du principe de l’étalement prévu par le Code général des impôts.
D’après le directeur du Budget, « l’étalement qui n’était jusque-là applicable qu’aux « personnes morales » sera élargi aux « personnes physiques » grâce à une modification de la Loi par l’Assemblée nationale. Ce procédé consiste à ne plus appliquer l’impôt sur les revenus de l’agent au cours d’une seule année, mais à le ventiler sur les « quatre années antérieures ». Il s’agira ainsi de changer la façon dont on calculait pour chaque année l’impôt. Désormais, « on va faire le calcul de l’assiette imposable annuelle des quatre dernières années précédentes en la majorant de la quote-part du rappel réparti et de l’impôt annuel corrigé des quatre dernières années concernées, de faire la différence entre l’impôt corrigé suite à l’étalement du rappel sur les quatre dernières années et l’impôt déjà payé pendant ces dernières années ».
A en croire toujours le directeur du Budget, cette différence est considérée comme l’impôt à prélever sur le montant du rappel à payer pendant le mois en cours. Cette proposition, dit-il, va permettre à l’agent de maintenir, pour le reste de l’année, le niveau de rémunération du mois précédant le paiement du rappel. Ce qui élimine de facto l’impôt du rappel et fait supporter à l’agent l’impôt sur le salaire normal. Aussi, et en plus du code 623 « impôt sur le salaire mensuel », une nouvelle rubrique Code 625 « Impôt sur le rappel de salaire » sera créée sur le bulletin de salaire de l’agent représentant le montant de la différence entre l’impôt corrigé, suite à l’étalement du rappel sur les quatre dernières années et l’impôt déjà payé pour ces années. Il s’y ajoute la nécessité de paramétrer à nouveau le logiciel de la Direction de la Solde pour réadapter son algorithme à la nouvelle donne.
Toutefois, il explique que si l’agent bénéficie d’un alignement après le mois de mise en œuvre de l’étalement, naturellement, il observera une augmentation de son revenu, donc de l’impôt. « Il a annoncé que sur l’autorisation du ministre, ils ont appliqué l’étalement aux bénéficiaires de rappels pour le mois d’août, occasionnant ainsi une baisse de 590 millions sur les recettes fiscales de l’Etat. Il a également rappelé que, dans les sommes retenues, il existe également la régularisation du Fnr qui est à l’avantage de l’agent. Il s’y ajoute le Fnr complémentaire de 2,4 % pour l’agent et de 3,6 % pour l’Etat pour un relèvement considérable de la pension après la retraite.
Cette demande a été faite par les Enseignants du supérieur et l’Etat, en l’appliquant, a décidé de l’élargir à tous les agents de la Fonction publique », a fait savoir le représentant du Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal à la rencontre avec le ministre du Budget, Malick Youm. Toujours selon ce membre du Saemss, le directeur de la Solde, en rappelant les principes de base de l’impôt, a déclaré que « lorsque l’agent reçoit un rappel, considéré comme un revenu exceptionnel, cela impacte sur le montant global de l’impôt à payer durant la même année. Un principe applicable à tous les agents de l’Etat.
Le montant des impôts est d’autant plus ressenti par les agents bénéficiaires d’un alignement qui les fait quitter la tranche inférieure pour la catégorie supérieure ». Félicitations des syndicalistes sur la diligence Au sortir de la rencontre de ce mardi, les syndicalistes se félicitent de la diligence apportée sur la problématique de la surimposition. Toutefois, ils dénoncent la persistance des lenteurs administratives, sources de tous les dysfonctionnements notés, la non implication de la partie syndicale dans le comité technique pour plus de transparence par rapport au traitement de ces questions purement techniques, l’écart abyssal noté entre les derniers rappels d’intégration payés et les mises en soldes, qui révèle que les futures générations souffriront davantage de ces surimpositions…
Ils ont également fait état de la nécessité de prendre en compte le caractère rétroactif de la mesure pour rétablir tous les enseignants victimes de surimposition dans leurs droits à l’instar de ceux de 2006, de l’envoi du document consignant les conclusions des travaux du comité technique de l’Administration à la partie syndicale pour examen et amendements. Les syndicalistes posent également la question de l’interprétation contradictoire du principe de l’étalement, qui semble tout à fait applicable aux contribuables sans modification de la Loi, selon certains experts fiscalistes consultés par la partie syndicale.
Aussi, le G7 demande-t-il la tenue d’une rencontre exclusive sur la question des finances et qui sera sanctionnée par un document final à transmettre au chef de l’Etat. Ils ont également dénoncé le non-respect des engagements relatifs au paiement des prêts au logement, des check-off et la délivrance des CCP aux agents qui partent à la retraite. Le directeur général du Budget qui annonce la tenue périodique de rencontres similaires pour un partage sur toutes les questions relatives au secteur de l’Education, compte également interpeler la DMC (Direction de la Monnaie et du Crédit) sur les doléances listées par les enseignants-syndicalistes.
Par Babacar Simon FAYE
UN DIALOGUE TOUT EN RYTHMES ET SONS
Selon Omar Thiam grand tambour major sérère «avant chacun de leurs combats, Manga 2, de même que Robert Diouf, lançait toujours un appel aux Sérères en disant : « Que chacun joue sa partition ! ».
Restons avec Omar Thiam pour un autre éclairage. Pour ce coupci, le « grand maître du tam tam » évoque la complicité existant entre le lutteur et son batteur et dont le premier nommé peut tirer profit chaque fois qu’il se trouve en mauvaise posture face à un adversaire. Voilà qui révèle une autre fonction du tamtam dans la lutte traditionnelle sérère, hormis celle de créer l’ambiance sous les envolées lyriques des cantatrices promptes à enflammer le public et les lutteurs.
Rien n’est de trop pour triompher, qui plus est, si dans le feu de l’action l’on commet une erreur permettant à l’adversaire de vous mettre dans une situation qui vous ne laisse plus aucune chance de vous tirer d’affaire. Il ne vous reste plus dès lors qu’à implorer les dieux pour échapper à la défaite. Il existe une autre porte de sortie pour l’infortuné lutteur, selon Omar Thiam grand tambour major sérère «Avant chacun de leurs combats, Manga 2, de même que Robert Diouf, lançait toujours un appel aux Sérères en disant : « Que chacun joue sa partition ! ».
Un message bien décodé par les initiés. A chaque fois que Manga 2 était en mauvaise posture, on battait le « khaagne » qui permet d’invoquer les esprits pour venir en aide au lutteur. Mais cela dépend des rythmes, car ces incantations ne vont pas de pair avec des rythmes galvaudés inconnus de nos « pangols ». C’est, entre autres, une des explications de cette sécheresse, cette rareté du poisson que l’on interprète comme un fléau mondial. Il y a également l’abandon total de nos us et coutumes, de notre patrimoine rythmique et notre patrimoine en général. Je confirme donc que le lutteur en mauvaise posture peut être secouru par le batteur à travers ses rapsodies.
Bien évidemment, cela dépend des rythmes qu’il bat pour la circonstance. Ce n’est pas un apprentissage, c’est une connaissance. C’est un langage codé, une science typiquement sérère. Hélas on ne l’entend plus. C’est cela qui faisait le charme des Sérères. Tout ce qui distinguait le lutteur sérère des autres est maintenant laissé en rade, notamment les « mbap » (« nguimb » en wolof) traditionnels qui étaient vraiment de l’art. Ce manquement a été relevé par un ami Européen qui, un jour, m’a dit : « Mais Omar, vous avez changé votre culture. J’ai filmé des séances de lutte en 1986 à Mbassis (un village du département de Foundiougne) ; mais actuellement, je constate que les accoutrements ont changé de même que les rythmes. Mais qu’est-ce qui explique cela ? » Je lui répondis que c’est un déphasage complet du patrimoine. La métamorphose est trop manifeste, voire flagrante. Il l’a relevée pour s’en étonner.
C’est un patrimoine culturel que l’on doit sauvegarder et garder jalousement et qui, malheureusement, change du jour au lendemain, pour faire plaisir à d’autres. C’est vraiment regrettable », conclut-il avec une note de désolation perceptible au son de sa voix. C’est là un autre grand chantier pour les intellectuels sérères dans ce qu’il est convenu d’appeler le «retour aux sources ».