Une rencontre de partage sur la « surimposition » s’est tenue mardi entre le ministère des Finances et du Budget et le G7 (groupe des sept syndicats d’enseignants les plus représentatifs) pour restituer les conclusions des travaux du Comité technique mis en place pour proposer des stratégies d’allègement des impôts payés par les agents de la Fonction publique. Principale conclusion : désormais, l’impôt sur les revenus exceptionnels, qui était prélevé sur une seule année, sera étalé sur quatre ans avec la création d’une nouvelle rubrique Code 625 « Impôt sur le rappel de salaire ».
Code 625 : « Impôt sur le rappel de salaire » ! C’est la nouvelle colonne qui va être ajoutée sur le bulletin de salaire des agents de l’Etat bénéficiaires de revenus exceptionnels sur salaires (ou rappels). Aussi, le paiement de l’impôt sur les revenus de ces employés de la Fonction publique va connaitre une modification.
D’habitude, dès que le bénéficiaire de ce type de revenu exceptionnels touchait le « gros lot », on lui imposait un montant remboursable pendant un an. Une somme jugée « excessive » par des syndicalistes de l’enseignement qui parlent d’une « surimposition à outrance », voire d’« un vol organisé par l’Etat ». Désormais, l’impôt sur le rappel sera ventilé sur les quatre années antérieures. C’est ce qui est ressorti de la rencontre de partage tenue mardi entre les services du ministère des Finances et du Budget et le G7 (groupe des sept syndicats les plus représentatifs de l’Education). Au cours de cette rencontre, le comité technique mis en place, dans le cadre de la recherche de stratégies pour l’allègement des impôts, a en effet proposé l’application du principe de l’étalement prévu par le Code général des impôts.
D’après le directeur du Budget, « l’étalement qui n’était jusque-là applicable qu’aux « personnes morales » sera élargi aux « personnes physiques » grâce à une modification de la Loi par l’Assemblée nationale. Ce procédé consiste à ne plus appliquer l’impôt sur les revenus de l’agent au cours d’une seule année, mais à le ventiler sur les « quatre années antérieures ». Il s’agira ainsi de changer la façon dont on calculait pour chaque année l’impôt. Désormais, « on va faire le calcul de l’assiette imposable annuelle des quatre dernières années précédentes en la majorant de la quote-part du rappel réparti et de l’impôt annuel corrigé des quatre dernières années concernées, de faire la différence entre l’impôt corrigé suite à l’étalement du rappel sur les quatre dernières années et l’impôt déjà payé pendant ces dernières années ».
A en croire toujours le directeur du Budget, cette différence est considérée comme l’impôt à prélever sur le montant du rappel à payer pendant le mois en cours. Cette proposition, dit-il, va permettre à l’agent de maintenir, pour le reste de l’année, le niveau de rémunération du mois précédant le paiement du rappel. Ce qui élimine de facto l’impôt du rappel et fait supporter à l’agent l’impôt sur le salaire normal. Aussi, et en plus du code 623 « impôt sur le salaire mensuel », une nouvelle rubrique Code 625 « Impôt sur le rappel de salaire » sera créée sur le bulletin de salaire de l’agent représentant le montant de la différence entre l’impôt corrigé, suite à l’étalement du rappel sur les quatre dernières années et l’impôt déjà payé pour ces années. Il s’y ajoute la nécessité de paramétrer à nouveau le logiciel de la Direction de la Solde pour réadapter son algorithme à la nouvelle donne.
Toutefois, il explique que si l’agent bénéficie d’un alignement après le mois de mise en œuvre de l’étalement, naturellement, il observera une augmentation de son revenu, donc de l’impôt. « Il a annoncé que sur l’autorisation du ministre, ils ont appliqué l’étalement aux bénéficiaires de rappels pour le mois d’août, occasionnant ainsi une baisse de 590 millions sur les recettes fiscales de l’Etat. Il a également rappelé que, dans les sommes retenues, il existe également la régularisation du Fnr qui est à l’avantage de l’agent. Il s’y ajoute le Fnr complémentaire de 2,4 % pour l’agent et de 3,6 % pour l’Etat pour un relèvement considérable de la pension après la retraite.
Cette demande a été faite par les Enseignants du supérieur et l’Etat, en l’appliquant, a décidé de l’élargir à tous les agents de la Fonction publique », a fait savoir le représentant du Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal à la rencontre avec le ministre du Budget, Malick Youm. Toujours selon ce membre du Saemss, le directeur de la Solde, en rappelant les principes de base de l’impôt, a déclaré que « lorsque l’agent reçoit un rappel, considéré comme un revenu exceptionnel, cela impacte sur le montant global de l’impôt à payer durant la même année. Un principe applicable à tous les agents de l’Etat.
Le montant des impôts est d’autant plus ressenti par les agents bénéficiaires d’un alignement qui les fait quitter la tranche inférieure pour la catégorie supérieure ». Félicitations des syndicalistes sur la diligence Au sortir de la rencontre de ce mardi, les syndicalistes se félicitent de la diligence apportée sur la problématique de la surimposition. Toutefois, ils dénoncent la persistance des lenteurs administratives, sources de tous les dysfonctionnements notés, la non implication de la partie syndicale dans le comité technique pour plus de transparence par rapport au traitement de ces questions purement techniques, l’écart abyssal noté entre les derniers rappels d’intégration payés et les mises en soldes, qui révèle que les futures générations souffriront davantage de ces surimpositions…
Ils ont également fait état de la nécessité de prendre en compte le caractère rétroactif de la mesure pour rétablir tous les enseignants victimes de surimposition dans leurs droits à l’instar de ceux de 2006, de l’envoi du document consignant les conclusions des travaux du comité technique de l’Administration à la partie syndicale pour examen et amendements. Les syndicalistes posent également la question de l’interprétation contradictoire du principe de l’étalement, qui semble tout à fait applicable aux contribuables sans modification de la Loi, selon certains experts fiscalistes consultés par la partie syndicale.
Aussi, le G7 demande-t-il la tenue d’une rencontre exclusive sur la question des finances et qui sera sanctionnée par un document final à transmettre au chef de l’Etat. Ils ont également dénoncé le non-respect des engagements relatifs au paiement des prêts au logement, des check-off et la délivrance des CCP aux agents qui partent à la retraite. Le directeur général du Budget qui annonce la tenue périodique de rencontres similaires pour un partage sur toutes les questions relatives au secteur de l’Education, compte également interpeler la DMC (Direction de la Monnaie et du Crédit) sur les doléances listées par les enseignants-syndicalistes.
Par Babacar Simon FAYE
UN DIALOGUE TOUT EN RYTHMES ET SONS
Selon Omar Thiam grand tambour major sérère «avant chacun de leurs combats, Manga 2, de même que Robert Diouf, lançait toujours un appel aux Sérères en disant : « Que chacun joue sa partition ! ».
Restons avec Omar Thiam pour un autre éclairage. Pour ce coupci, le « grand maître du tam tam » évoque la complicité existant entre le lutteur et son batteur et dont le premier nommé peut tirer profit chaque fois qu’il se trouve en mauvaise posture face à un adversaire. Voilà qui révèle une autre fonction du tamtam dans la lutte traditionnelle sérère, hormis celle de créer l’ambiance sous les envolées lyriques des cantatrices promptes à enflammer le public et les lutteurs.
Rien n’est de trop pour triompher, qui plus est, si dans le feu de l’action l’on commet une erreur permettant à l’adversaire de vous mettre dans une situation qui vous ne laisse plus aucune chance de vous tirer d’affaire. Il ne vous reste plus dès lors qu’à implorer les dieux pour échapper à la défaite. Il existe une autre porte de sortie pour l’infortuné lutteur, selon Omar Thiam grand tambour major sérère «Avant chacun de leurs combats, Manga 2, de même que Robert Diouf, lançait toujours un appel aux Sérères en disant : « Que chacun joue sa partition ! ».
Un message bien décodé par les initiés. A chaque fois que Manga 2 était en mauvaise posture, on battait le « khaagne » qui permet d’invoquer les esprits pour venir en aide au lutteur. Mais cela dépend des rythmes, car ces incantations ne vont pas de pair avec des rythmes galvaudés inconnus de nos « pangols ». C’est, entre autres, une des explications de cette sécheresse, cette rareté du poisson que l’on interprète comme un fléau mondial. Il y a également l’abandon total de nos us et coutumes, de notre patrimoine rythmique et notre patrimoine en général. Je confirme donc que le lutteur en mauvaise posture peut être secouru par le batteur à travers ses rapsodies.
Bien évidemment, cela dépend des rythmes qu’il bat pour la circonstance. Ce n’est pas un apprentissage, c’est une connaissance. C’est un langage codé, une science typiquement sérère. Hélas on ne l’entend plus. C’est cela qui faisait le charme des Sérères. Tout ce qui distinguait le lutteur sérère des autres est maintenant laissé en rade, notamment les « mbap » (« nguimb » en wolof) traditionnels qui étaient vraiment de l’art. Ce manquement a été relevé par un ami Européen qui, un jour, m’a dit : « Mais Omar, vous avez changé votre culture. J’ai filmé des séances de lutte en 1986 à Mbassis (un village du département de Foundiougne) ; mais actuellement, je constate que les accoutrements ont changé de même que les rythmes. Mais qu’est-ce qui explique cela ? » Je lui répondis que c’est un déphasage complet du patrimoine. La métamorphose est trop manifeste, voire flagrante. Il l’a relevée pour s’en étonner.
C’est un patrimoine culturel que l’on doit sauvegarder et garder jalousement et qui, malheureusement, change du jour au lendemain, pour faire plaisir à d’autres. C’est vraiment regrettable », conclut-il avec une note de désolation perceptible au son de sa voix. C’est là un autre grand chantier pour les intellectuels sérères dans ce qu’il est convenu d’appeler le «retour aux sources ».
Par Babacar Simon FAYE
LE LEGS DU BERGER
Les origines de la lutte en pays sérère remontent à la rencontre entre un nain « kuss » (personnage mystique) et un jeune garçon, berger de son état appelé «kaynaak » en sérère, que l’on peut traduire littéralement par «gardien des vaches»
Les origines de la lutte en pays sérère remontent à la rencontre entre un nain « kuss » (personnage mystique) et un jeune garçon, berger de son état appelé «kaynaak » en sérère, que l’on peut traduire littéralement par «gardien des vaches». Autrefois, seuls les « kuus » pratiquaient la lutte avant qu’elle ne soit vulgarisée grâce à ce concours de circonstances.
Un jeune berger qui faisait paître ses bêtes dans la brousse a été hélé par des pygmées sur le chemin du retour vers l’enclos. Cette rencontre a eu lieu dans les rizières qui embellissent le décor autour des villages en pays sérère. L’invite à lutter, formulée par le nain, intrigua le berger qui crut un instant que son interlocuteur voulait la bagarre. Joignant l’acte à la parole, ce dernier l’empoigna, le souleva et l’envoya violemment au sol. Une première, puis une seconde fois. Aux troisième et quatrième tentatives, le berger réussit à faire mordre la poussière à son adversaire. Cette victoire parut suspecte compte tenu des pouvoirs mystiques du nain. Le kuss avait-il senti le besoin de vulgariser la lutte par ce moyen assez particulier ? Tout le laisse croire ! Car après le triomphe du berger, il lui prédit un avenir radieux dans la lutte.
Auparavant, il lui avait ceint les reins avec un morceau de cotonnade. De retour au village le soir, après avoir attaché ses bêtes à l’enclos, le berger initia ses amis à la lutte. Il devint un champion de légende puis légua le don à toute sa descendance qui le transmit de génération en génération. La transition entre les jeunes bergers pratiquant la lutte et les adultes s’est faite avec la complicité des pasteurs, premiers spectateurs des joutes. Les compétitions se déroulaient le soir sous les yeux de ces dernies qui leur manifestaient un vif intérêt. Au fil des séances, la lutte gagna en popularité au point que les bergers organisèrent des tournois de lutte le soir. Ces combats opposèrent des bergers de deux villages voisins. Les enclos abritaient les compétitions dont les échos parvinrent au Roi du Sine. Très vite, le souverain manifesta le désir de s’impliquer. Son désir d’en transférer l’organisation sous son autorité fut accueilli comme une injonction.
Séances de pugilat et batailles rangées
A cette période, deux formes de lutte (lutte simple et lutte avec frappe) faisaient fureur dans le Sine. La seconde forme de lutte (avec frappe) avait droit de cité dans le Saloum D’ailleurs, elle intéressait beaucoup plus le Sine. Ces séances se terminaient souvent en queue de poisson avec des batailles rangées entre lutteurs ou spectateurs où tous les coups étaient permis. La présence du Roi était suffisamment dissuasive pour refréner l’ardeur belliqueuse des uns et des autres. La lutte simple et la lutte avec frappe étaient donc pratiquées dans le Sine-Saloum de façon identique. Rien ne distinguait les lutteurs des deux contrées, dans leur comportement. Dès leur entrée dans l’enceinte, les combattants sacrifiaient à une tradition à fort relent mystique. Certains frappaient par terre une branche d’arbre, d’autres enterraient du coton à l’entrée ou jetaient des poignées de mil à l’intérieur du cercle. Le mil avait valeur de composante dans la confection d’un talisman nommé daak (safadje en sérère) qui assurait à son porteur célébrité et popularité. Ce préalable évacué, place à la phase offensive.
Défis musclés et risque de mort d’homme
Le lutteur retirait au batteur le tambour principal qu’il déposait au milieu de l’enceinte. Ce rituel était un défi lancé aux autres combattants. Tout compétiteur qui renversait le tambour exprimait, de facto, son désir d’en découdre avec lui. En lutte avec frappe, cette « audace » lui valait un coup de poing avant que les hostilités ne commencent. Dès lors, l’enceinte devenait un champ de bataille où les coups partaient dans tous les sens, entraînant parfois mort d’homme. Ce n’est que lorsque le roi s’est personnellement impliqué dans l’organisation des séances de lutte que ces dérapages et dérives se sont estompés. Les contrevenants encouraient des châtiments corporels à la hauteur du délit commis. La lutte avait acquis une telle popularité au point que le roi s’était résolu à en confier l’organisation au Jaraaf. C’est ainsi que la lutte prit son envol et s’étendit au-delà des frontières de Diakhao ou de Kahone.
Une solidarité à toute épreuve et un sens inné de l’hospitalité
L’organisation des séances de lutte relevait exclusivement de la compétence du roi. L’arrivée de spectateurs étrangers en provenance d’autres villages nécessitait des prélèvements de vivres dans toutes les concessions Des bêtes étaient immolées. Les gigots du côté arrière droit revenaient au Roi. A l’époque, il n’y avait aucune discrimination. Les séances de lutte étaient ouvertes à tout le monde. Point de rôle spécifique dévolu aux jeunes filles et aux femmes d’âge mûr, comme on le constate, de nos jours, dans les chants de lutte. Chacun avait la latitude de soutenir son lutteur et de le pousser à l’exploit à sa façon. Dans le Sine ancien, les femmes n’avaient pas la fonction d’animer les séances de lutte. De nos jours, elles le font en imitant leurs sœurs de la Côte, notamment les « niominka » (pêcheurs) habitant les Iles du Saloum. Les femmes sine-sine ont appris à animer les séances de lutte au contact de celles de la Côte grâce à l’exode rural qui les conduisait dans toutes les contrées du pays. De retour au village, elles récitaient les leçons (de chant) apprises durant leurs pérégrinations.
L’accoutrement, signe distinctif du lutteur
Jadis, les lutteurs entraient dans l’arène au pas de course, trempés de sueur. Ils étaient torse nu, un pagne noué autour des reins. Au plan de l’accoutrement, les lutteurs de la Côte damaient le pion à ceux du Sine grâce à un faisceau de couleurs chatoyantes. A l’entrée de l’arène, il dessinait une étoile sur la terre, prélevait sur chaque branche une pincée de sable mélangée avec du mil éparpillé ensuite dans l’arène. Puis, il faisait quelques tours de l’enceinte avant de s’immobiliser devant le tambour major auquel il soufflait son “back” ou devise tambourine. Le batteur l’exécutait avant que le lutteur n’esquisse des pas de danse. Pendant ses funérailles, la même danse était exécutée. De nos jours, les lutteurs tiennent à la main une corne et des sonnailles qu’ils agitent de droite à gauche, de l’avant à l’arrière dès leur arrivée dans l’arène. Ces différentes péripéties et mutations ayant marqué l’évolution, l’organisation et la vulgarisation de cette pratique sportive pour laquelle on se battait plus pour l’honneur, ont participé au développement fulgurant de la lutte. Un regret toutefois : ce décor féérique fait de déguisements traditionnels et autres objets de parade qui conféraient aux séances de lutte traditionnelle authenticité et originalité manque aux nostalgiques qui peinent à distinguer nos lutteurs des stars des championnats de football européen ou de la NBA (basket américain) les jours de combat. Le Comité national chargé de la Gestion de la Lutte a gagné le combat de la redynamisation et de l’humanisation de la lutte. Il lui reste à faire tomber ce bastion imprenable qui fait toujours de la résistance.
BARTHELEMY DIAS TIRE A BOULETS ROUGES SUR MACKY SALL
L'édile de Mermoz Sacré-Cœur, ne peut guère pardonner au président de la République d’avoir fait emprisonner son mentor, l’ex-maire de la ville de Dakar, Khalifa Ababacar Sall
Barthélemy Dias, le maire de la commune de Mermoz Sacré-Cœur, ne peut guère pardonner au président de la République Macky Sall d’avoir fait emprisonner son mentor, l’ex-maire de la ville de Dakar, Khalifa Ababacar Sall. Ceci, explique le bouillant maire, afin de satisfaire son désir personnel. Cette pilule est très amère à avaler pour Barthélémy Dias.
Cette fois ci, le jeune et fougueux maire est allé plus loin. En effet, il considère qu’il faut être un monstre pour faire ce que le président de la République a fait à Khalifa Sall. Barthélémy Dias, droit dans ses bottes, décortique ce qu’il appelle la nouvelle stratégie de la troisième candidature de Macky Sall. Il se dit convaincu en effet que l’actuel président veut rester au pouvoir jusqu’en 2027. D’après lui, c’est la raison pour laquelle les élections locales seront repoussées. Un report qui, inéluctablement, se répercutera sur les élections législatives et, par conséquent, la présidentielle de 2024 qui seront repoussées.
« Il faut être un monstre pour faire ce que le président de la République, Macky Sall, a fait ». Les propos sont du maire de la commune de Mermoz Sacré-Cœur qui était l’invité de l’émission « Déclic » sur la TFM. Selon Barthélemy Dias, le président de la République, Macky Sall, est allé très loin dans l’affaire dite de la caisse d’avance de la ville de Dakar en emprisonnant le maire Khalifa Sall « pour satisfaire un désir personnel ».
Sur un autre point relatif au respect du calendrier républicain, M. Dias soutient que la démarche du régime en place n’est pas républicaine. Ce, dans la mesure où le calendrier républicain n’est pas respecté. Car, soutient-il, le fait de repousser les élections locales relève d’une stratégie très subtile. « La présence de la pandémie est un faux sous-prétexte », tonne Dias qui soutient que les gens sont dans les bus de transport urbain, les uns partagent le thé, les lieux publics sont bondés de monde. Et au plan international, la France qui compte plus de cas que le Sénégal a organisé ses élections.
Pour le troisième mandat, le maire de Mermoz-Sacré Cœur décortique ce qu’il estimeêtre la stratégie du président de la République qui consiste à repousser les locales et les législatives. « De ce fait, de fil en aiguille, la présidentielle de 2024 sera logiquement repoussée jusqu’en 2027 » soutient-il. A en croire M. Dias, le Président Sall sait très bien le danger qui le guette, s’il soulève la question de son éligibilité en faisant référence à la Constitution.
Barthélémy Dias reste dans sa logique sur la question du statut du chef de l’opposition. Pour le socialiste, cette question n’a pas sa raison d’être car c’est un sujet de divertissement. Il pense que les priorités sont ailleurs. Il a aussi précisé qu’il y a une partie de l’opposition qui est de mèche avec le régime en place.
Selon Dias, les leaders de l’opposition ne s’opposent plus. Dans ce lot, il met Idrissa Seck et son mentor Khalifa Sall qui ne sont pas présents sur le terrain. Sur le Dialogue politique, l’ancien patron des jeunesses socialistes estime que c’est une immense farce et une perte de temps.
A l’en croire, la coalition au pouvoir n’est pas prête à trouver des consensus autour du bulletin unique et la question du cumul des fonctions de chef de parti et chef de l’Etat. Le jeune maire de Mermoz pense que tous les points qui n’arrangent pas le régime en place sont sources de conflit. Sur le fichier électoral, il juge inadmissible qu’un pays qui a plus d’un quart de siècle d’existence politique ne puisse auditer son fichier électoral.
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L'AVENIR DU MALI EN QUESTIONS
La junte qui a pris le contrôle du pays, va t-elle céder rapidement le pouvoir aux civils? Sur quoi vont déboucher les discussions en cours ? Que penser de la position de la CEDEAO ?
La junte qui a pris le contrôle du pays, va t-elle céder rapidement le pouvoir aux civils? Sur quoi vont déboucher les discussions en cours ? Que penser de la position de la CEDEAO? Qu’est ce qui doit être fait durant la transition politique? Quel message le Mali a t-il envoyer à l’Afrique et au monde ? Avec Professeur Moumouni Soumano, Directeur exécutif du Centre Malien pour le dialogue Interpartis et la démocratie, Sidy Yattara, membre de la jeunesse du M5-RFP au Mali, et Ibrahima Tamega, Porte-Parole de la jeunesse de la CFR.
MON DEFI, REPOSITIONNER LA CHAMBRE DE COMMERCE DE DAKAR
Au niveau de la Chambre de commerce de Dakar, on veut vite tourner la page Serigne Mboup
Au niveau de la Chambre de commerce de Dakar, on veut vite tourner la page Serigne Mboup. Le défi énorme de la nouvelle équipe autour du président Abdoulaye Sow en place depuis novembre 2019, c’est de repositionner la CCIAD. Une nouvelle dynamique est en cours avec un dialogue constant avec les partenaires de l’institution consulaire surtout avec les membres du secteur privé, les autres chambres consulaires. Hier lors de la rencontre avec la presse, le président Abdoulaye Sow a esquissé les contours de programme de montée en puissance de l’institution consulaire.
« Nous avons un projet de créer une Ecole de commerce qui sera érigé sur la Rue Jules Ferry. Il s’agit d’un bâtiment de 8 à 9 niveaux. Le terrain nous appartient et nous avons parlé avec des structures financières pour financer le projet. Mais notre objectif premier est de réaliser et de construire notre propre siège. La Chambre de commerce de Dakar va se doter d’un nouveau siège qui sera érigé près de la Station Total derrière l’embarcadère. Pour Le site qui bâti sur une superficie de 7800 m2 nous a été offert par le président de la République, Macky Sall. Il s’agit d’un immeuble à deux tours avec un coût global de 37 milliards FCFA. Il y a 4 composantes.
L’immeuble n°1 va abriter la Chambre et les organisations patronales. En bas, il aura des centres pour abriter par exemple une banque etc. L’autre immeuble sera composé d’un hôtel de 18 niveaux et entre les deux tours il y aura une clinique. Nous envisageons d’ériger un parking de 1.000 places. Nous sommes en discussion avec des partenaires pour ce projet. Mais il faut noter que nous avons le feu vert du président pour ce projet fédérateur » indique le président Abdoulaye Sow. D’autres initiatives comme la création de Centres de gestion agréés pour les impôts, un Bureau de mise à niveau pour davantage appuyer les entreprises.
SERIGNE MBOUP DÉLESTÉ DE L’UNION DES CHAMBRES DE COMMERCE
Toute son ambition, c’est de diriger la chambre de Commerce de Dakar. C’est pourquoi, cette chambre consulaire, la plus importante de notre pays, n’écarte pas la possibilité d’une saisine de la justice pour diffamation et citations abusives
Si Serigne Mboup, président de la Chambre de Commerce de Kaolack, se prévaut de son titre de président de l’Union nationale des chambres de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture du Sénégal (UNCCIAS) pour attaquer la légalité du bureau de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar et la légitimité de son président, Abdoulaye Sow, c’est qu’il fait fausse route. L’UNCCIAS n’existant plus dans l’arsenal juridique du Sénégal depuis le 27 janvier 2017, date de création de la « Chambre nationale de Commerce, d’Industrie et des Services du Sénégal (CCI-SN) », Serigne Mboup ne ferait que dans l’invective et dans le chantage. Toute son ambition, c’est de diriger la chambre de Commerce de Dakar. C’est pourquoi, cette chambre consulaire, la plus importante de notre pays, n’écarte pas la possibilité d’une saisine de la justice pour diffamation et citations abusives.
Jusqu’ici, le président de la Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Agriculture de Dakar (CCIAD), Abdoulaye Sow, n’a jamais voulu répondre aux invectives multiples de Serigne Mboup, président de la Chambre de Commerce de Kaolack. Il en était dissuadé par les membres du bureau de la CCIAD, des amis, des parents. Mais ce temps-là est révolu. Les nombreuses invectives et les citations abusives — il y a eu environ 8 à 9 plaintes du patron du CCBM (Comptoir commercial Bara Mboup) contre Abdoulaye Sow — ont fini par convaincre les élus de la chambre consulaire de la nécessité d’une riposte contre Serigne Mboup. C’est pourquoi, ce mercredi, c’est la quasi-totalité du bureau de la CCIAD qui s’est mobilisée autour de son président pour décider d’en découdre avec Serigne Mboup. Le patron de CCBM en a véritablement pris pour son grade, hier.
Selon le trésorier général adjoint, Bruno D’Erneville, les attaques de Serigne Mboup pour contester la légitimité du bureau ont commencé le 18 février 2020 quelques semaines après l’élection du président Abdoulaye Sow et son équipe le 27 novembre 2019. « Sur instruction de Mme Assome Aminata DIATTA, ministre du Commerce, le gouverneur de la région de Dakar a convoqué l’Assemblée générale de la CCIAD en vue de l’élection d’un nouveau président. Le gouverneur de la région de Dakar et les services du ministère du Commerce ont organisé les élections. Les membres élus de l’Assemblée de la CCIAD ont voté dans la sérénité et, au sortir des résultats, Abdoulaye Sow a été déclaré vainqueur et son challenger du jour, en l’occurrence Ibrahima Lô l’a félicité et aujourd’hui, il est le premier Vice-président de l’Institution consulaire de Dakar. C’est ainsi que Abdoulaye Sow a été élu en toute transparence.
Autre illustration de la bonne marche de notre institution, le budget de la CCIAD a été voté le 09 juillet dernier par l’écrasante majorité. Sur les 60 titulaires, 58 élus l’ont approuvé » souligne Bruno D’Erneville. Et le trésorier d’ajouter que « bien avant cette session budgétaire, un groupe de quatre personnes, dont deux suppléants, à l’origine d’un soi-disant collectif dénommé pompeusement « Na Lerr », a été instrumentalisé à dessein afin de diffuser des accusations fallacieuses à l’encontre de notre institution, ses organes délibérants et son Président dans le seul but de les discréditer et d’empêcher le vote du budget. Mais leur tentative a été vaine ».
Le président Abdoulaye Sow, prenant la balle au rebond, a martelé afin que nul n’en ignore, ce qui suit. « Nous ne saurions tolérer ces manœuvres. Elles traduisent, en effet, une immixtion dans le fonctionnement de l’institution consulaire. Un acte d’autant plus grave qu’il a été inspiré par Serigne Mboup, président de la Chambre de Commerce de Kaolack, censé être au fait des textes qui régissent les chambres de commerce, mais qui a choisi de braver la loi et le règlement pour assouvir ses désirs personnels, et chercher à instaurer le flou et l’amalgame. Autant de raisons qui ont poussé la CCIAD à suspendre ses activités au sein de l’Union depuis le 03 juillet 2020, et ceci jusqu’à nouvel ordre » indique le président Abdoulaye Sow.
Profitant de l’occasion, il a fait la genèse de l’acharnement de Serigne Mboup contre sa personne. « Le Président de la Chambre de Commerce de Kaolack a battu campagne pour mon élection à la tête de la CCIAD. Par la suite, il m’a exigé un certain nombre de faveurs que je ne saurai lui accorder. D’abord, il a exigé que le poste de secrétaire général de la CCIAD revienne à un de ses amis, ensuite il voulait que la CCIAD accueille les bureaux de l’Union nationale des chambres de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture. Serigne Mboup voulait aussi que lui soient transmis les copies des courriers du président de la Chambre de Commerce de Dakar et enfin il a demandé à choisir les membres du Conseil d’administration du Port autonome de Dakar ainsi que celui du Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec) affectés à la CCIAD » a expliqué le président Abdoulaye Sow dans une salle médusée.
La réforme des CCIAS qui « tue » Serigne Mboup
Bref, si l’on a bien compris le président Abdoulaye Sow, Serigne Mboup voulait être un président-bis de la CCIAD en s’adossant à son fauteuil de président de l’Union nationale des Chambres de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture du Sénégal (UNCCIAS). Mais ce qui est constant, c’est qu’aujourd’hui Serigne Mboup n’a plus de bases légales pour parler au nom de l’UNCCIAS qui n’existe plus depuis le vote de la loi du 27 janvier 2017. Cette loi stipule qu’ « il est créé une institution consulaire dénommée « Chambre nationale de Commerce, d’industrie et des Services du Sénégal (CCI-SN) ». Cette dernière est représentée dans chaque région par une Chambre régionale de Commerce, d’Industrie et de Services. « Si on se réfère à cette loi, l’Union nationale des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture du Sénégal (UNCCIAS) n’existe plus dans l’arsenal juridique du Sénégal. En outre l’article 8 de la loi de 2017 indique qu’ « à titre transitoire, les Chambres consulaires existantes continuent de fonctionner jusqu’à la mise en place des nouvelles assemblées consulaires résultant de l’application de la présente loi et de ses décrets d’application ». A cet égard, il faut souligner que toutes les 14 chambres consulaires du Sénégal sont dans une phase transitoire en attendant les décrets d’application de la loi de 2017 » souligne le bureau de la CCIAD. « Cependant, il est impératif de relever que l’UNCCIAS n’est pas une Chambre consulaire au sens de la loi, par conséquent cette entité n’a plus d’existence juridique dans cette transition vers la Chambre nationale » ajoute le bureau.
Saisine annoncée des tribunaux contre Serigne Mboup
Au niveau du bureau de la CCIAD, on estime que l’attitude de Serigne Mboup procède simplement d’une volonté de détruire l’image du président et de l’institution. « Tout ce que Serigne Mboup dit est faux. Dans ce pays, il y a des dirigeants qui ne vivent que de la délation. Tout ce qui est dit sur la Chambre de Commerce n’est que de la manipulation, des mensonges organisés, une pression sur le gouvernement. Cela suffit et cela doit cesser ! Birane Yaya Wane ne peut pas porter le combat de Serigne Mboup parce qu’il n’est ni délégué, ni titulaire, ni suppléant au niveau de la Chambre de Commerce. Nous n’allons pas accepter la pression d’où qu’elle puisse venir » tonne le Grand Serigne de Dakar, Ibrahima Diagne, par ailleurs membre du bureau de la Chambre de Commerce. Il est appuyé par Bruno D’Erneville. « Les agitations de Serigne Mboup ne sont dictées que par sa volonté de diriger la Chambre de Commerce de Dakar. Or, il est présentement le président de la Chambre de Commerce de Kaolack. Il est libre d’avoir des prétentions, mais qu’il démissionne auparavant de son poste de président de la Chambre de Commerce de Kaolack.
Toute la zizanie qu’il installe, c’est qu’il se sent petit dans son fauteuil de président d’une chambre régionale. Il a raté ses ambitions démesurées qui lui font faire beaucoup d’erreurs. Serigne Mboup n’est pas élégant dans sa démarche » indique M. D’Erneville. Au niveau du bureau de la CCIAD, il est envisagé la saisine de la justice pour citations abusives et diffamation. Serigne Mboup a porté plainte entre 8 à 9 fois contre le président et certains membres du bureau. Une autre bataille judiciaire est donc en perspective. Ibrahima Lo, vice-président de la Cciad, a lui aussi pesté contre les pourfendeurs du bureau de la chambre consulaire. ‘’Nous sommes 11 membres du bureau et avons le même langage. Nous n’avons pas de temps à perdre. Nous préférons passer le peu de temps dont nous disposons à travailler au service de la chambre ou à nous consacrer à nos activités personnelles’’. Abdel Kader Ndiaye, vice-président de la Chambre, a lui aussi annoncé des poursuites contre tous ceux qui ont voulu traîner dans la boue le nom de l’institution et des membres de son bureau. ‘’Nous allons faire prévaloir nos droits devant les juridictions’’, a-t-il menacé.
MOUSSA DIOP OU L'ÉVICTION D'UN PASSIONNÉ DE LA DEFIANCE
Avec le départ du patron de Dakar Dem Dikk, le chef de l’Etat se sépare d’un directeur pas comme les autres, adepte des provocations et polémiste à souhait
Sa liberté de ton a fini par l’emporter. Même si ce n’est pas la raison officiellement évoquée, tout porte à croire que le fait de contester à Macky Sall la possibilité de faire un 3e mandat est l’unique raison du limogeage du Directeur général de Dakar Dem Dikk (DDD). Avec le départ de Me Moussa Diop, le chef de l’Etat se sépare d’un directeur pas comme les autres, adepte des provocations et polémiste à souhait.
Il est avocat, mais il a osé se transformer en juge pour trancher le débat sur un éventuel troisième mandat du Président Macky Sall. Connu pour sa liberté de ton, Me Moussa Diop a assimilé un troisième mandat présidentiel à un coup d’Etat constitutionnel. Membre pourtant de la mouvance présidentielle, il a fait fi des menaces du locataire du Palais pour clamer urbi et orbi que Macky Sall en est actuellement à son deuxième mandat. Cette déclaration aux allures de crime de lèse-majesté n’a manifestement pas plus au N°1 des apéristes qui l’a fait virer hier de son poste de directeur général de DDD, certainement pour «insubordination». Un limogeage qui rappelle celui de Sory Kaba de son poste de directeur des Sénégalais de l’Extérieur.
Seulement, à travers ce limogeage intervenu suite à une position tranchée, courageuse et somme toute légitime sur le troisième mandat, le Président Macky Sall offre presque une sortie honorable à cet avocat iconoclaste et adepte des coups de gueule et du franc-parler. Impertinent et direct dans ses propos, Me Moussa Diop n’a pu se départir de sa réputation d’éternel provocateur. L’on se souvient en effet qu’au lendemain de la Présidentielle de 2019, mécontent de la raclée électorale essuyée par le Président Macky Sall à Touba, ce juriste de 52 ans avait tiré à boulets rouges sur les populations de la capitale du Mouridisme. «Quand j’ai entendu les résultats de Touba, je n’ai eu qu’une seule idée en tête, c‘est de prendre un bulldozer et d’aller raser Ila Touba et en faire Ila Fouta», martelait le désormais ex-Dg de DDD avant de sonner une nouvelle charge : « Macky doit arrêter d’investir à Touba». Des propos incendiaires et communautaristes assimilés à un affront, une provocation et un «blasphème» par Touba. C’est ainsi que de nombreux dignitaires mourides avaient exigé sa démission. Malgré cela, il avait survécu à cette tempête.
Bien que beaucoup d’observateurs vantent sa gestion de Dakar Dem Dikk à laquelle il a redonné ses lettres de noblesse, Me Moussa Diop n’avait pas hésité à s’en prendre au ministre des Finances Abdoulaye Daouda Diallo lorsque les employés de l’entreprise se sont plaints des retards de salaires. «Ce n’est pas la faute à Dakar Dem Dikk parce que si je m’étais tu, on aurait pensé que DDD ne peut pas payer ses salaires …Personne ne pourrait comprendre que j’échoue sur la base de peaux de bananes qu’on m’aurait glissées», affirmait-il en indiquant en substance que le ministre Abdoulaye Daouda Diallo avait fait disparaître l’argent qui devait servir à payer les salaires de ses employés.
Jubilant dans l’adversité comme d’habitude, Me Moussa Diop a occupé les medias ces dernières semaines, notamment à travers ses passes d’armes avec le maire de Sacré-Cœur-Mermoz. Ce dernier remettant en cause son statut d’avocat, le natif de Podor s’était enflammé sur un plateau de télé en faisant étalage de ses diplômes. Des diplômes qui malheureusement n’ont pas intercédé à sa faveur après avoir provoqué l’ire du président Macky Sall sur le débat sur un éventuel troisième mandat qui n’a pas encore livré tous ses secrets.
UNE CERTAINE CLASSE POLITIQUE A DECIDE DE BLOQUER TOUS LES PROJETS DE MONT-ROLLAND
La commune a ficelé un projet d’installation d’un centre de gestion des ordures, mais elle est confrontée à l’opposition des populations du village de Twintangor où se trouve le site ciblé
La commune de Mont-Rolland a ficelé un projet d’installation d’un centre de gestion des ordures, mais elle est confrontée à l’opposition des populations du village de Twintangor où se trouve le site ciblé. Finalement, il a annoncé la délocalisation du projet, ce qui est loin de tempérer l’ardeur des protestataires. Suffisant pour qu’il pointe un doigt accusateur sur certains hommes politiques qui, selon lui, ont décidé de bloquer tous les projets de Mont-Rolland.
Un centre de gestion des ordures flambant neuf, cofinancé par la commune et la coopération allemande, tel est le projet ficelé par la commune de Mont Rolland. Le site choisi se trouve au village de Twintangor, mais les populations ont refusé l’implantation de l’infrastructure dans leur village. Et la décision de délocalisation du projet est loin de tempérer les populations.
Pour Yves Lamine Ciss, Maire de Mont-Rolland, derrière cette posture hostile affichée par certains, il y a une certaine classe politique qui a décidé, surtout à l’approche des élections, de bloquer tous les projets initiés par la commune de Mont-Rolland. Il annonce qu’une correspondance a été envoyée au chef de village de Twintangor, pour lui signifier que, puisqu’il y a autant de bruit autour de ce projet, il est finalement délocalisé et des négociations sont engagées avec d’autres villages qui sont prêts à l’abriter. Il a fait cette annonce hier, en marge de la distribution des denrées d’une valeur de 23 millions de Fcfa pour les 1 076 ménages de la commune qui n’ont pas bénéficié de l’aide de l’Etat. Sur le projet en question, le Maire Yves Lamine Ciss souligne qu’il y a, à Mont-Rolland, de réelles difficultés de gestion des ordures et il suffit de faire un tour dans le village pour se rendre compte que les déchets sont versés partout et n’importe comment. Même les puits asséchés, dit-il, servent de dépotoirs d’ordures. Les ravins sont également utilisés à ces fins et avec l’eau de pluie, les ordres vont remblayer les marigots, ce qui cause des problèmes environnementaux grandeur nature. C’est pourquoi, ajoute-t-il, la réflexion a été engagée avec nos partenaires pour avoir un centre de gestion des ordures de la commune de Mont-Rolland.
Les premiers actes dans ce sens ont été posés avec l’Unité de Coordination et de Gestion des déchets (UCG) qui avait présenté au Conseil municipal un projet de gestion des ordures. Lequel projet avait été voté à l’unanimité par le Conseil, en présence des chefs de village, les présidents des femmes et des associations sportives et culturelles (ASC). Mais l’UCG n’a pas trouvé les moyens de la réalisation. C’est ainsi que chemin faisant, souligne-t-il, « nous avons rencontré la coopération allemande et cette fois-ci, le projet est sur la bonne voie ». Il poursuit : « Nous avons envie de gérer nos ordures de façon professionnelle et il y a une nécessité urgente de mettre un terme définitif à la prolifération des dépôts sauvages. Il s’y ajoute que Mont-Rolland est en train de grandir, ce qui va à coup sûr augmenter les déchets. »
Sur le refus des populations de Twintangor, il répond : « En tant que Président de la Communauté Rurale, j’ai combattu le centre d’enfouissement technique car il ne respectait pas les normes environnementales. Mais ce que l’Unité de Coordination et de Gestion des déchets (UCG) et la coopération allemande nous ont proposé respecte entièrement ces normes. Il n’y a aucun problème à ce niveau, d’autant plus qu’il s’agit d’un centre de tri et non de dépôt d’ordures, normé et bien sécurisée, avec une clôture fermée ». D’ailleurs dès leur arrivée sur la plateforme de déchargement, les ordures sont triées suivant leur catégorie, le carton, le plastique, les métaux, etc. et elles sont mises dans des caissons distincts. Les déchets triés considérés comme des matières premières sont ensuite orientés vers le centre de regroupement et de commercialisation.
D’autres déchets sont convoyés vers le centre intégré de valorisation des déchets et le reste est utilisé pour la fabrication de compost destiné aux agriculteurs et maraîchers. Pour Mathialy Faye, coordonnateur national de gestion des déchets, pour le compte de la coopération allemande, dans le cadre du programme « Réussir au Sénégal », le projet d’un coût global d’environ 70 millions de Fcfa est pourvoyeur d’emplois verts.
VICTOR IGNACE GUEYE PORTE-PAROLE DES POPULATIONS «IL NE S’AGIT PAS SEULEMENT DE DELOCALISER, MAIS DE FAIRE TOUTES LES ETUDES APPROPRIEES»
Réagissant sur la décision annoncée par le Maire Yves Lamine Ciss de délocaliser finalement le centre dans un autre village, Victor Ignace Guèye, porte-parole du collectif pour la défense des intérêts de Mont-Rolland, souligne qu’il ne s’agit pas seulement de délocaliser, mais de faire toutes les études appropriées et de mener de larges concertations avec les populations.
Selon lui, le choix du site de Tiwintangor n’a pas respecté toutes les procédures conformément au code des collectivités. Il révèle que c’est la commission domaniale de la mairie qui est entrée dans le village pour cibler le lieu devant abriter ledit centre, sans aviser le chef de village. Le Conseil municipal s’est ensuite empressé de délibérer un hectare pour construire le centre sur le site situé à moins de 100 mètres des habitations et du sanctuaire Marial Diocésain de Thiès, qui accueille chaque année des milliers de pèlerins, qui transitent pour aller vers Mont-Rolland, pour les besoins du pèlerinage. Il y a là, à ses yeux, un manque notoire de respect au chef de village de Twintangor, qui a été tardivement informé.
A l’en croire, il n’y a pas eu de rencontre de partage et d’information avec la population sur le projet. Il ajoute : « A notre grande surprise, un groupement d’intérêt économique (GIE) a été monté qui doit piloter le projet dont l’adresse à Twintangor à l’insu des habitants de la localité. Ce n’est que le vendredi dernier que la commune a organisée une rencontre avec une délégation du village de Twintangor qui, à cette occasion, a fait part de toutes ses récriminations, avant d’exprimer son désaccord total par rapport au site choisi ».
Selon lui, le village a réclamé tous les documents de base du projet, comportant les études sur l’environnement, la santé des populations, mais malheureusement, seuls la convention qui lie le partenaire aux GIE et le plan du centre ont été envoyés, avec des constructions à ciel ouvert. Pour lui, il est hors de question d’exposer les populations à des risques sanitaires. C’est fort de cela, dit-il, que toute la population de Twintangor s’est réunie pour exprimer son opposition totale à l’implantation du centre dans le périmètre de son village.
LE PRESIDENT DE LA COMMISSION DOMANIALE ET SES SEPT PRESUMES COMPLICES ARRETES
Voilà une affaire qui certainement va faire parler. Il s’agit d’un imbroglio foncier dans la commune de Ngabou.
Voilà une affaire qui certainement va faire parler. Il s’agit d’un imbroglio foncier dans la commune de Ngabou. Accusé d’avoir bradé au moins 100 hectares pour une cinquantaine de millions Fcfa, le président de la commission domaniale Mamour Sylla a été arrêté hier. Dans la foulée, sept autres personnes présumées complices dans cette affaire ont été placées en garde à vue.
Mamour Sylla est dans de sales draps. En effet, le président de la commission domaniale de Ngabou (dans le département de Mbacké, région de Diourbel) a été arrêté hier mercredi 2 septembre 2020 sur instruction de Seydina Diallo, délégué du Procureur près le tribunal d’instance de Mbacké. Tout est parti de plusieurs plaintes des populations qui sont parvenues au parquet.
Les plaignants, soupçonnant des tiers de brader leurs terres, ont été ahuris de l’attitude du président de la commission domaniale faisant du dilatoire. Seulement, ils étaient loin de se douter que Mamour Sylla lui-même était au cœur de cette nébuleuse. Lorsqu’il s’est saisi de ce vieux dossier, le délégué du procurer de Mbacké, Seydina Diallo, s’est immédiatement rendu compte de la supercherie.
Aussitôt, il a donné instruction au commandant Fall de la brigade de gendarmerie de se charger de l’affaire. Au terme de leurs investigations, les pandores ont réuni suffisamment d’éléments à charge contre le sieur Sylla et sept autres individus ayant trempé dans l’affaire. Ces derniers qui jouaient les rôles de courtiers avaient pour mission de trouver des acquéreurs pour le président de la commission domaniale. Et lorsque les opérations s’avéraient concluantes, Mamour Sylla leur renvoyait l’ascenseur.
Aussi, l’enquête menée par le Commandant Fall et ses éléments ont démontré que plus de cent hectares de terres de la commune de Ngabou avaient été vendus pendant cette période, et de fausses délibérations faites aux acheteurs eux aussi roulés dans la farine. Le préjudice est pour le moment estimé à au moins cinquante millions de francs Cfa. Mamour Sylla et compagnie qui sont toujours en garde à vue à la brigade de gendarmerie de Mbacké devraient être placés sous mandat de dépôt dans les prochaines heures à la prison de Diourbel, en attendant leur procès.