SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
11 septembre 2025
par Jean-Baptiste Placca
SPECTACLES DE PERPÉTUELLE DESTRUCTION
Au lieu de servir à bâtir le futur des nations, les alliances entre personnalités politiques, en Afrique, se nouent pour détruire des adversaires qui, hier, étaient des alliés, et le redeviendront, demain, pour servir à détruire d'autres adversaires
Pourquoi donc, au lieu de servir à bâtir le futur des nations, les alliances entre partis et personnalités politiques, dans notre Afrique, se nouent-elles si souvent pour détruire des adversaires qui, hier, étaient des alliés, et le redeviendront, demain, pour servir à détruire d'autres adversaires, eux-mêmes d'anciens amis ?
«En Côte d’Ivoire, tous les politiciens sont des plaisantins !…» Ainsi s’exprimait, en début de semaine au micro des envoyés spéciaux de RFI, un Ivoirien plutôt en colère. Que peut donc revêtir un jugement aussi définitif ? Et quelles raisons pousse un citoyen à une telle sévérité, englobant toute la classe politique ?
Ce peut n'être là qu’un cri du cœur. Que pourraient, du reste, aisément reprendre à leur compte, nombre de citoyens d’autres Etats, notamment dans cette Afrique francophone qui concentre tant d’excès déconcertants, propres, justement, à déclencher de telles réactions. Au sens premier du terme, il faisait sans doute allusion à un manque de sérieux des politiciens qu’il indexe. On le sent désabusé, face à la propension des dirigeants politiques à violer leurs engagements, une fois au pouvoir, et à ajuster les règles du jeu démocratique à leurs humeurs, pour n'être jamais contrariés. A sans cesse tout ramener à leurs intérêts du moment, les politiciens peuvent, en effet, agacer à un tel point.
A un moment ou à un autre de l’histoire plutôt turbulente de la Côte d’Ivoire, tous ceux qui, d’Abidjan à Bruxelles, s’opposent ou s’allient aujourd’hui, se sont retrouvés dans des coalitions, les uns contre les autres, les uns avec les autres… Et que de camps, que de clans se sont constitués ou affrontés, ces trente dernières années pour, finalement, ruiner le destin de cette terre d’espérance, que Félix Houphouët-Boigny aimait présenter comme la vitrine de ce que la coopération avec France pouvait offrir de mieux en Afrique !
L'analyste politique, René Lake, rappelle avec émotion sur Sud FM, la trajectoire de Joe Biden et se projette sur sa présidence après quatre années difficiles de l'administration Trump pour les institutions, les minorités, les femmes, les musulmans...
L'analyste politique basé à Washington, René Lake, rappelle sur Sud FM, la trajectoire du nouveau locataire de la Maison Blanche et se projette sur sa présidence après quatre années difficiles de l'administration Trump pour les minorités, les femmes, entre autres. L'invité de Baye Omar Guèye revient à ce propos sur les assauts répétés du milliardaire contre l'ensemble du corpus institutionnel américain et la résistance de celui-ci grâce à ses garde-fous.
René Lake est en compagnie de Dame Babou et d'Ousmane Sène.
par Siré Sy
MACKY, LE TROTSKISTE (8/10)
EXCLUSIF SENEPLUS - En huit ans, Macky Sall a fini par réduire l’opposition à sa plus simple expression. Il a obtenu d’Idy, la reddition. Ce dernier a capitulé et s’est rendu, armes et bagages auprès du chef de l'Etat qui l'a eu à l'usure
Entendons-nous bien ! Pour ceux qui n'ont pas une culture idéologique et politique de la Gauche soviétique, entendre dire de quelqu'un qu'il est un Trotskiste peut les heurter. Par contre, pour toutes et tous qui ont eu à flirter avec le marxisme-léninisme et le communisme - disons-nous avec les mouvements révolutionnaires dans la Gauche-, dire de quelqu'un qu'il est un Trotskiste, est en soi, la reconnaissance de son talent, de son génie et de son art consommé en politique. En calcul politique et en manœuvre politique, dans ses écrits, dans son action et dans sa pensée. Eh oui, n’est pas quiconque, un Trotskiste.
Les Trotskistes sont dans le marxisme-léninisme, ce que furent les seigneurs et chevaliers à l'ancien régime. Dans le domaine de la pensée idéologique et de l’action politique, les Trotskistes sont chez les marxistes-léninistes, ce qui furent la noblesse (les rois) et l'aristocratie (les chevaliers) au Moyen-âge. Les Trotskistes sont dans les milieux de la pensée de la Gauche, ceux que furent les bourgeois durant la période dite de la renaissance. En un mot comme en mille, un Trotskiste est un virtuose de l’action politique et de la pensée stratégique. Un prince du calcul politique et un redoutable manœuvrier. N’est-ce pas monsieur le président, Son Excellence, Macky Sall ?
C'est d'autant plus vrai que le grand Lénine disait à propos des Trotskistes, ceci : avec un Trotskiste, vous avez un fractionniste. Avec deux Trotskistes, vous avez un courant de pensée et avec trois Trotskistes, vous avez un parti politique. Car, les Trotskistes, n’ont pas besoin d'être dix ou cent pour créer un parti et déclencher une révolution.
D'ailleurs, pour la petite histoire dans la grande, à la mort de Lénine, les Trotskistes se distinguaient surtout par leur opposition à la vision stalinienne du communisme, en contestant le règne de la bureaucratie (nom donné par Trotski à la nomenklatura) et en prônant la démocratie, l'ouverture et la liberté de débat au sein du Parti communiste. Et voilà, le mot est lâché. Ouverture.
Macky Sall est une dimension du Trotskisme, de par sa capacité, son talent, sa patience et son endurance en manœuvre politique et dans son art de gérer la cité. Le président est une dimension du Trotskisme au sens de son génie à rendre possible, l'impossible, et à prévoir même l’imprévisibilité. Il est une certaine idée du Trotskisme au sens de sa structure de pensée, de par son pratique et action politiques et de par son approche et culture idéologiques. Même si du point de vue organique et formel, il est (se dit) libéral. Le président Macky Sall est alors, un… libéral-Trotskiste. Chez lui, on est dans la haute politique. On est à la fois dans la politique au sens ‘’de l'art de bien gérer la cité’’ et dans la politique au sens de "la politique, ce sont des idées et des intérêts’’.
En huit ans, Macky Sall a fini par réduire l’opposition à sa plus simple expression. Il a poussé Karim Wade à l'exil avant de capturer (comme à la guerre) Omar Sarr et compagnons. Il a disqualifié à la régulière et dans la légalité, Khalifa Sall. Il a obtenu d’Idrissa Seck, la reddition. Ce dernier a capitulé et s’est livré/rendu, armes et bagages auprès du président qui l'a eu à l'usure. D'une certaine manière, ainsi, la guerre est terminée, faute de combattants.
Au PDS, Macky Sall a réussi à transformer un jadis havre de paix, en un champ de bataille interne, entre généraux, fantassins et hommes de troupes ‘’wadiens’’.
A Taxawu Senegal, le président Macky Sall a placé une épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes. Au point qu'ils ne peuvent plus lever/relever la tête, au sens de Siggi Taxaw.
A Rewmi, le chef de l’Etat a pris le soin de sélectionner le plus précieux des armes de poing- le révolver, arme de choix des cow-boys dans les western - de bien le charger en balles de 9 millimètres, avant de le donner à Idrissa Seck qui se le tire dans la tête. Tout en gardant le sourire, et en boule zéro, comme on dit dans les rangs.
C'est beau la politique, parce que c'est une affaire de gentlemen. Elle est subliminale, la politique. Parce que c'est une affaire de ‘’goor fit’’, une affaire de ‘’goor yalla’’.
Quand au PLD/And Suqali, avant même que l’oiseau - la colombe blanche - ne prenne son envol, le président Macky Sall plombe ses ailes, d’un lourd plomb, qui lui empêche de battre ses ailes de géant, pour parler comme Baudelaire dans l’Albatros.
Du Mouvement ‘’Osez l’Avenir’’ de la très raffinée Me Aissata Tall Sall, elle a osé et Macky a dosé ensuite…..Car, il n y a pas de fatalité pour celle qui veut bien oser.
‘’C’est le meilleur. C'est le meilleur’’, criait l'excellent journaliste-reporter de la lutte sénégalaise, Bécaye Mbaye, à propos du champion Balla Gaye 2. Le président Macky Sall est le meilleur dans l'arène politique comme Balla Gaye l'est dans l'arène nationale.
Chapeau bas monsieur le président de la République et cher camarade, Macky Sall. Avec mon immense respect et ma profonde considération.
Siré Sy est fondateur du Think Tank Africa WorldWide Group.
MOUSSA DIOP SE REBELLE
"si je savais que Macky Sall allait donner tout le fruit du travail que nous avons fait à Idrissa Seck et autres, je ne l'aurais pas soutenu ...'' a déclaré le leader de Ag Jotna
Le siège de Ag Jotna a refusé du monde ce samedi lors d'une cérémonie que les militants de Me Moussa Diop ont organisée pour remercier leur leader qui selon eux, a assuré durant les 6 années qu'il a occupé le poste de direction de la société Dakar Dem Dikk (DDD).
"La société qui faisait face à de nombreuses difficultés s'est vue inoculer du sang neuf au grand bonheur des Sénégalais", dira 0. B., militant venu des villages environnants. Car ils sont venus de partout dans le département de Podor avec un seul cri de ralliement: "Moussa jerejeuf". Me Moussa Diop, très en verve, a salué la forte mobilisation avant d'annoncer : "si je savais que Macky Sall allait donner tout le fruit du travail que nous avons fait à Idrissa Seck et autres, je ne l'aurais pas soutenu ... A partir d'aujourd'hui, je lance la longue marche et je sillonnerai tous les départements du pays", lance Moussa Diop devant une foule totalement acquise à sa cause.
Maitre Diop reste dans sa logique de conquête démocratique du pouvoir car n'ayant jamais exclu sa candidature à l'élection présidentielle. Auparavant, Moussa Diop a annoncé sa candidature à la mairie de Podor, non sans baigner dans la provocation. "J'ai fait entrer Macky Sall en 2012 pendant que certains ne voulaient pas de lui, certains savent de quoi je parle, conclut-il. Je suis pour le développement de la localité, du pays, voilà ce qui fonde mon engagement et depuis que j'ai commencé à travailler avec Macky, je n'ai reçu aucun sou".
Me Diop condamne fermement la volonté d'humiliation dont fait montre le Président de la république face à ses compagnons de la première heure, suite au remaniement.
Entre Moussa et Macky Sall, la page est elle tournée ? Wait and see !
FIN DE SERIE POUR EDOUARD MENDY
Avec cette large victoire 4-1, Chelsea se replace à la troisième position. Cette victoire marque aussi le premier but encaissé par le portier sénégalais
Ce samedi, dans le cadre de la huitième journée de Premier League, Chelsea a confirmé sa bonne forme actuelle en s'imposant facilement (4-1) à domicile face à Sheffield United. Edouard Mendy a encaissé son premier but en championnat.
Après un début de saison en demi-teinte, Chelsea s'est peu à peu replacé depuis quelques semaines et semble trouver de bonnes dispositions en 4-3-3. Face à Sheffield United, les Blues pouvaient se placer sur le podium en cas de succès. Mais tout démarrait mal avec la réalisation précoce de David McGoldrick bien trouvé par le Norvégien Sander Berge (1-0, 9e).
Premier but encaissé par Édouard Mendy en Premier League
C'était le premier but encaissé avec Chelsea par le portier sénégalais Édouard Mendy. Chelsea réagissait cependant assez vite. Tammy Abraham profitait d'une belle remise en retrait de Mateo Kovacic sur la droite de la surface pour ajuster le gardien (1-1, 23e). Chelsea prenait même les devants quand Ben Chilwell surgissait au poteau gauche pour propulser un centre d'Hakim Ziyech au fond des filets (2-1, 34e).
En seconde période, Chelsea se donnait un peu plus d'air. Tout d'abord par l'intermédiaire de Thiago Silva, bien servi par Hakim Ziyech sur un coup franc excentré côté droit (3-1, 77e), puis par l'intermédiaire de Timo Werner, lancé dans la profondeur sur un ballon détourné par N'Golo Kanté (4-1, 80e). Avec cette large victoire 4-1, Chelsea se replace à la troisième position en Premier League à un point de Southampton et Liverpool, les leaders. De son côté, Sheffield United est plus que jamais lanterne rouge du championnat avec un seul point.
LE MESSAGE DE FÉLICITATION DE MACKY SALL À BIDEN ET HARRIS
Après Justin Trudeau et Emmanuel Macron, le Chef de l’Etat du Sénégal, Macky Sall, s’est joint à la liste des autorités qui n’ont pas tardé à adresser des messages de félicitations au nouveau président élu des Etats-Unis, Joe Biden.
Après Justin Trudeau et Emmanuel Macron, le Chef de l’Etat du Sénégal, Macky Sall, s’est joint à la liste des autorités qui n’ont pas tardé à adresser des messages de félicitations au nouveau président élu des Etats-Unis, Joe Biden.
Dans un tweet en français signé MS puis publié également en anglais, Macky Sall s’est réjoui de l’élection du tout nouveau président des États-unis et de Kamala Harris, devenue la première femme noire vice-présidente de la première puissance mondiale.
KAMALA HARRIS ENTRE DANS L'HISTOIRE
Forte d'un parcours brillant, elle rêvait de devenir la première femme présidente noire des Etats-Unis. Elle a finalement brigué la vice-présidence mais avec, sans doute, un oeil sur 2024 et l'espoir de briser, alors, l'ultime plafond de verre
C'est la consécration d'une carrière hors normes : Kamala Harris, ancienne procureure et fille d'immigrés, entre dans l'Histoire comme la première femme à accéder à la vice-présidence des Etats-Unis.
A 56 ans, la dynamique et pugnace sénatrice de Californie a permis à Joe Biden, 77 ans, d'engranger les voix d'un électorat plus divers qui avait soif de se voir mieux représenté au sommet du pouvoir. A tel point que certains électeurs disaient voter non pas pour M. Biden mais pour elle, la fille d'un père jamaïcain et d'une mère indienne.
Pendant la campagne, celle qui sera aussi la première personne noire à devenir vice-présidente du pays, a appelé sans relâche à une mobilisation historique des femmes et des minorités, en dénonçant les tentatives d'entraver le scrutin dans des Etats républicains.
"Pourquoi croyez-vous que tant de gens puissants (...) essayent de vous empêcher de voter", a-t-elle demandé en Géorgie, l'un des Etats-clés de l'élection. "Ils connaissent votre pouvoir", a-t-elle répondu. "Ne laissez personne vous mettre hors-jeu."
Arborant toujours un masque contre le coronavirus et respectant les distances de précaution comme Joe Biden, elle a mené une campagne plus active que le septuagénaire, dansant au rythme des fanfares ou s'entretenant avec les clients de cafés... en extérieur, pandémie oblige.
Elle a aussi rencontré à Milwaukee la famille de Jacob Blake, un homme noir grièvement blessé par la police, en pleine vague de colère historique contre le racisme aux Etats-Unis.
Pionnière
Forte d'un parcours brillant, digne du meilleur rêve américain malgré des chapitres controversés, elle rêvait de devenir la première femme présidente noire des Etats-Unis.
Elle a finalement brigué la vice-présidence mais avec, sans doute, un oeil sur la présidentielle de 2024 et l'espoir de briser, alors, l'ultime plafond de verre.
Kamala Harris accumule déjà les titres de pionnières.
Elle a grandi à Oakland, où ses parents - un père professeur d'économie et une mère, aujourd'hui décédée, chercheuse spécialiste du cancer du sein - militaient pour les droits civiques.
Diplômée de l'université Howard, fondée à Washington pour accueillir les étudiants afro-américains en pleine ségrégation, elle rappelle régulièrement son appartenance à l'association d'étudiantes noires "Alpha Kappa Alpha".
Après deux mandats de procureure à San Francisco (2004-2011), elle avait été élue, deux fois, procureure générale de Californie (2011-2017), devenant alors la première femme, mais aussi la première personne noire, à diriger les services judiciaires de l'Etat le plus peuplé du pays.
Puis en janvier 2017, elle avait prêté serment au Sénat à Washington, s'inscrivant comme la première femme originaire d'Asie du Sud et seulement la deuxième sénatrice noire dans l'histoire.
Ses interrogatoires serrés de candidats présidentiels à des postes que le Sénat doit confirmer l'ont depuis fait connaître, comme face aux juges nommés à la Cour suprême Brett Kavanaugh et Amy Coney Barrett.
Pendant la primaire démocrate, elle avait d'ailleurs promis de "mener le réquisitoire" contre Trump.
"Monstre"
Mais lors d'un des débats, c'est contre Joe Biden qu'elle avait fait des étincelles, en l'attaquant sur ses positions passées concernant les politiques de déségrégation raciale dans les années 1970.
En racontant comment, petite fille, elle était dans l'un des bus amenant les écoliers noirs dans les quartiers blancs, elle avait ému, et bondi brièvement dans les sondages.
Peinant à définir clairement sa candidature, elle avait toutefois jeté l'éponge.
Ses expériences dans les branches législative, judiciaire et exécutive du pouvoir, et sa proximité avec Beau Biden, fils de Joe et ancien procureur du Delaware décédé d'un cancer en 2015, ont malgré tout convaincu son ex-rival de la choisir comme colistière.
Il compte aussi sur son image moderne de femme se présentant en "Momala", fière de sa famille mixte et recomposée. Son époux, l'avocat blanc Douglas Emhoff, a lui aussi participé activement à la campagne présidentielle.
Mais son passé de procureure pèse aussi contre elle. Des électeurs noirs et progressistes déplorent sa réputation de dureté, notamment en punissant strictement de petits délits qui ont, selon ses détracteurs, affecté surtout les minorités.
Face à Mike Pence, dans le seul débat des vice-présidents, elle avait attaqué à de multiples reprises la gestion par l'exécutif de la crise du coronavirus, qu'elle a qualifiée de "plus gros échec de toute administration présidentielle dans l'histoire" du pays.
Le lendemain, Donald Trump l'avait traitée de "monstre" qui ne dit que "des mensonges". Il n'a de cesse de mettre en garde contre ses opinions, qui feront, selon lui, plonger l'Amérique dans un "socialisme" honni.
BIDEN, LA MAISON BLANCHE EN POINT D'ORGUE D'UNE VIE D'ÉPREUVES
Couronnement d'une vie passée en politique et jalonnée d'épreuves, le démocrate, 77 ans, entrera dans les livres d'histoire comme l'homme qui a fait tomber Donald Trump
Couronnement d'une vie passée en politique et jalonnée d'épreuves, Joe Biden, 77 ans, entrera dans les livres d'histoire comme l'homme qui a fait tomber Donald Trump.
Après les tragédies familiales, deux premières tentatives présidentielles ratées et une campagne bouleversée par la pandémie, le vétéran de la politique va accomplir son rêve: pousser à nouveau les portes de la Maison Blanche, cette fois dans les habits de président.
"Restaurer l'âme de l'Amérique": se présentant en rassembleur face à un Donald Trump qu'il accuse d'avoir "déchiré" le pays, l'ancien vice-président sera resté fidèle à cette promesse de campagne depuis les premiers instants de sa candidature, en avril 2019, jusqu'à la victoire.
Celui qui deviendra, en janvier, le plus vieux président des Etats-Unis a juré de tendre la main aux électeurs du tempétueux milliardaire républicain.
"Nous ne sommes pas des ennemis", a-t-il lancé dans les dernières heures d'une élection marquée par une agressivité sans précédent.
C'est dans un brusque passage du triomphe à la douleur qu'il avait démarré, à seulement 29 ans, sa carrière nationale.
Jeune sénateur-élu de son Etat du Delaware, il fête, fringant et entouré de sa famille radieuse, la victoire en novembre 1972. Un mois plus tard, son épouse et sa fille d'un an étaient tuées dans un accident de voiture, ses deux fils blessés.
Ce drame, puis la perte de son fils aîné en 2015, nourrissent l'empathie qu'il offre aux Américains. La compassion, Joe Biden en a fait l'un de ses plus célèbres traits de caractère politique.
En 2020, le port altier de ses débuts est toujours là et les grandes envolées passionnées aussi.
Mais le vieux lion de la politique ne remplit plus ses costumes bien taillés comme à ses grandes heures de vice-président de Barack Obama. Debout, ses jambes semblent désormais fragiles. Et sa fine chevelure blanche cache mal son crâne.
Certains, même parmi ses soutiens, craignaient que Joe Biden, enclin aux gaffes et dérapages, ne trébuche, voire s'effondre, lors de sa longue bataille contre Donald Trump, tribun de 74 ans au style plus agressif.
La pandémie de Covid-19, qui a brusquement paralysé la campagne en mars, l'a privé de l'un de ses atouts: le contact direct avec les électeurs.
S'il a repris fin août un rythme plus soutenu de voyages, son respect strict des consignes sanitaires a largement bridé sa présence sur le terrain. Et, selon ses détracteurs, lui a permis de mener campagne loin des électeurs, en évitant souvent la presse.
Donald Trump, qui le surnomme "Joe l'Endormi", raille les questions "faites pour un enfant" que les journalistes lui posent, et ne manque pas de l'attaquer sur sa forme.
Les bredouillements et égarements de Joe Biden, bègue dans son enfance, tournent en boucle sur les comptes Twitter "trumpistes".
Et l'entourage du milliardaire décrit carrément le démocrate comme un vieillard sénile.
Vote-face historique
L'ex-bras droit de Barack Obama avait signé un revirement historique en politique américaine lorsqu'il avait décroché, au printemps, une victoire triomphante à la primaire démocrate.
Jugé par certains trop vieux, trop centriste, Joe Biden avait encaissé trois premiers échecs cuisants, avant de remporter une large majorité en Caroline du Sud grâce aux suffrages des électeurs afro-américains, pierre angulaire pour tout démocrate briguant la Maison Blanche.
Fort de cette victoire, le candidat avait rallié rapidement les soutiens des autres modérés, puis battu son grand rival Bernie Sanders.
Contrairement à l'âpre et longue bataille de 2016 entre ce dernier, socialiste autoproclamé, et Hillary Clinton, Joe Biden avait réussi à vite rassembler l'aile gauche du parti, animée par un même objectif: battre Donald Trump.
Reste à voir si le "rassembleur" modéré parviendra à tenir ses troupes une fois installé à la Maison Blanche.
Même si Joe Biden se présente, selon les mots de Barack Obama, avec le "programme le plus progressiste" de l'histoire des présidentielles américaines, certains à gauche le trouvent encore trop tiède. Et grincent quand il parle de reprendre le dialogue avec les républicains.
"Pas rancunier"
La troisième tentative fut donc la bonne pour cette figure de l'establishment, après l'échec aux primaires démocrates de 1988 et 2008.
Lors de son premier essai, il avait dû rapidement jeter l'éponge après avoir grandement plagié un discours du travailliste britannique Neil Kinnock.
Sénateur pendant plus de 35 ans (1973-2009) puis vice-président de 2009 à 2017, le septuagénaire a arpenté pendant des décennies les couloirs du pouvoir à Washington.
Une longue vie politique jalonnée d'épisodes controversés, mais aussi de réussites qu'il brandit aujourd'hui.
Dans les années 1970, en pleine déségrégation, il s'oppose à la politique dite du "busing", visant à transporter en car des enfants noirs dans des écoles à majorité blanche pour favoriser la mixité.
Cette position satisfait alors des électeurs blancs du Delaware mais reviendra le hanter des décennies plus tard, lorsque la sénatrice noire Kamala Harris, alors sa rivale pour la primaire démocrate, la lui reproche en plein débat télévisé.
Affichant qu'il n'est "pas rancunier", Joe Biden la choisit malgré tout comme colistière. Première candidate noire et d'origine indienne à briguer ce poste, elle deviendra en janvier la première femme vice-présidente des Etats-Unis.
Populaire chez les Afro-Américains, Joe Biden avait aussi, à ses débuts comme élu local à Wilmington, prôné le développement des logements sociaux, au grand dam des habitants blancs. Et il raconte souvent comment son expérience de maître-nageur dans un quartier majoritairement noir a fondé son engagement politique.
D'autres épisodes sont revenus plomber sa campagne pour la Maison Blanche: son vote pour la guerre en Irak de 2003 ou l'audition houleuse au Sénat en 1991, sous sa houlette, d'Anita Hill qui accusait le candidat à la Cour suprême Clarence Thomas de harcèlement sexuel.
Et son soutien appuyé à une "loi sur la criminalité" de 1994, jugée responsable de l'explosion du nombre de détenus, dont une grande proportion d'Afro-Américains.
"Une erreur", reconnaît aujourd'hui Joe Biden, qui insiste lui sur un autre pan de cette vaste réforme: une loi contre les violences faites aux femmes, dont il se dit "le plus fier".
En 2017, il s'allie avec sa "grande amie" Lady Gaga pour lutter contre le harcèlement sexuel. Et lundi soir, la star américaine a chanté pour "Joe" lors de son dernier grand meeting de campagne.
Dès son arrivée à la Maison Blanche auprès de Barack Obama, en pleine crise financière, l'ex-sénateur oeuvre à l'adoption par le Congrès d'un immense plan de relance de 800 milliards de dollars.
Un bilan qu'il souligne à l'envi pour affirmer pouvoir à nouveau relancer l'économie, plombée cette fois par la pandémie.
Le "fils de" Scranton
"Il est en politique depuis 47 ans. Il n'a jamais rien fait sauf en 1994, quand il a fait tellement de mal à la communauté noire": Donald Trump cherche à le présenter en créature de ce "marigot" politicien qu'il dénonce sans cesse.
Joe Biden rétorque que cette élection marquait un choix entre les classes ouvrière et moyenne, qu'il défend, et "Park Avenue", la clinquante rue new-yorkaise symbole du riche héritier.
Et souligne fièrement ses origines modestes.
Joseph Robinette Biden Jr. est né le 20 novembre 1942 à Scranton, en Pennsylvanie.
Dans les années 1950, la ville, minière et industrielle, traverse une passe difficile. Son père cherche du travail dans l'Etat voisin du Delaware puis, après des allers-retours, installe toute la famille à Wilmington. Joe Biden a dix ans. Il en fera son fief.
"Mon père disait toujours: +Champion, on prend la mesure d'un homme non pas selon le nombre de fois qu'il est mis à terre, mais d'après le temps qu'il met à se relever+", rappelle-t-il sans relâche.
Petit garçon, il souffre des moqueries des autres pour son bégaiement. Mais dit avoir appris seul, face au miroir, à surmonter son handicap. Avec l'aide de sa mère qui lui répète alors: "Joey, ne laisse pas ça te définir (...). Tu peux y arriver".
"Je vis dans le Delaware mais je suis un fils de la Pennsylvanie, né à Scranton", a martelé Joe Biden dans les dernières heures de la campagne, sillonnant son Etat natal où les sondages étaient serrés.
Affront ultime au démocrate, Donald Trump l'accuse d'avoir "abandonné" la Pennsylvanie et de menacer son secteur de fracturation hydraulique.
"Fier de moi ?"
Les manières très tactiles de Joe Biden ont été dénoncées par des femmes qui trouvaient ces gestes déplacés. Promettant de faire désormais attention à "l'espace personnel" des autres, le démocrate s'était excusé en avril 2019.
Lui-même accusé d'agression sexuelle ou harcèlement par plus d'une dizaine de femmes, Donald Trump n'a que peu commenté les graves accusations d'une femme, Tara Reade, qui affirme que Joe Biden l'a agressée dans les années 1990. Ce qu'il rejette catégoriquement.
Faisant campagne pour lui aux quatre coins du pays, son épouse Jill Biden, 69 ans, est restée discrète face à cette accusation.
Enseignante dynamique, elle est l'un de ses meilleurs atouts de campagne. Le couple s'est marié en 1977 et a une fille, Ashley.
Encore petits, ses deux fils survivants, Beau et Hunter, lui avaient eux-mêmes suggéré d'épouser Jill, a raconté Joe Biden dans des mémoires, où il affirmait: "Elle m'a redonné la vie".
"Cela ne disparaît jamais": très proche de sa famille, il évoque souvent la douleur qui l'habite encore depuis le décès en 2015 de son aîné, Beau Biden, d'un cancer du cerveau. Une perte qui l'avait retenu de se lancer dans la présidentielle de 2016.
Veuf après l'accident de voiture tragique, Joe Biden avait pris, en janvier 1973, ses fonctions de sénateur au chevet du lit d'hôpital de ses fils blessés.
Encore aujourd'hui, il s'arrête souvent saluer des pompiers en rappelant que ce sont eux qui ont "sauvé la vie" de ses garçons. Et la sienne.
En 1988, les pompiers l'avaient transporté en urgence à l'hôpital après une rupture d'anévrisme. Son état avait été jugé si grave qu'un prêtre avait été appelé pour lui donner les derniers sacrements.
Catholique fier de ses origines irlandaises, Joe Biden se rend tous les dimanches, ou presque, à la petite église St. Joseph on the Brandywine dans son quartier cossu de Wilmington.
C'est là, dans le cimetière, que reposent ses parents, sa première épouse Neilia et sa fillette Naomi ainsi que, plus loin sous une pierre tombale décorée de petits drapeaux américains, Beau.
En janvier, Joe Biden avait confié à propos de son fils: "Tous les matins je me lève et (...) me demande: +Est-il fier de moi ?+".
LA FIN DU CAUCHEMAR TRUMP
C'est désormais officiel, Joe Biden a remporté l'élection présidentielle américaine - Kamala Harris devient la première femme dans l'histoire à entrer à la Maison Blanche, et bien sûr la première noire - Toute la planète jubile
C'est désormais officiel. Joe Biden a remporté l'élection présidentielle américaine ce samedi après un duel serré face à Donald Trump. Le démocrate a remporté la Pennsylvanie et ses 20 grands électeurs, selon l'agence de presse américaine Associated Press et plusieurs médias américains. Cela lui permet de passer la barre des 270 grands électeurs nécessaires pour être élu président des Etats-Unis.
En effet, Joe Biden dispose désormais de 284 grands électeurs, contre 214 pour Donald Trump. Le suspense a donc duré après l'"Election Day" de ce mardi 3 novembre, avec le long dépouillement dans les différents Etats américains, dont les Etats-clés, en raison du niveau record du vote par correspondance.
Dans la nuit de vendredi à samedi, Joe Biden s'était exprimé depuis Wilmington, son fief dans le Delaware. "Nous allons gagner cette élection avec une majorité claire" avait alors assuré le candidat démocrate, appelant la nation à "se rassembler". Joe Biden avait esquissé les priorités de son début de futur mandat : la lutte contre la pandémie de Covid-19, et les "défis sanitaires, économiques, climatiques, sociétaux".
Pour Donald Trump, "l'élection n'est pas terminée"
Dans un communiqué, Donald Trump a accusé Joe Biden de se "précipiter pour se présenter faussement" en vainqueur. Il n'a donc pas l'intention de concéder sa défaite pour le moment. Quelques minutes avant l'annonce de l'élection de Joe Biden, dans un nouveau tweet, il avait même déclaré : "J'ai gagné cette élection, et de beaucoup !". Le tweet du républicain a été signalé par Twitter, comme la plupart de ses messages postés ce jour.
Donald Trump s'est rendu ce samedi à son club de golf à Sterling, en Virginie, sa première sortie depuis le jour de l'élection présidentielle.
Forte participation
L'élection a suscité la plus forte participation depuis que les femmes ont le droit de vote : 160 millions d'Américains ont voté, soit une participation estimée à 66,9%, contre 59,2% en 2016, selon le US Elections Project.
CORONA SOLUTIONS POUR VALORISER LES INNOVATIONS ANTI-COVID
Show alliant humour et sensibilisation par les jeunes dans le cadre de la lutte contre la pandémie. L'émission animée par l'influenceur Dudu met en avant des projets innovants
Une nouvelle émission 100% jeunes s’invite dans les écrans sénégalaises : Corona Solutions. C’est un show alliant humour et sensibilisation par les jeunes et pour les jeunes pour faire briller les initiatives et les talents dans la lutte contre la Covid-19. Dans l’émission, 24 initiatives de jeunes ont été sélectionnées, allant de la sensibilisation à l’innovation technologique.
Animée par Dudu de @dudufaitdesvideos, influenceur et artiste, l’émission est composée de 9 épisodes avec 3 chroniques sur des thèmes diversifiés et de 3 initiatives innovantes et pertinentes développées par les jeunes. A l’issue de cette émission, les 24 initiatives de jeunes sénégalais sélectionnées vont bénéficier d’un accompagnement technique et d’un encouragement financier de 500.000 FCFA.
Les chroniques sont animées par des influenceurs connus des réseaux sociaux et des journalistes comme : Pape Djibril Fall, Elimane Ndao, Abdou Touré, Ziggy, Ninou, Dior Birima, Lena Mbaye, Anta Seck, Speedy, Siga Ndiaye et Zalle.
Cette émission est diffusée tous les dimanches sur la TFM après le JT de 20h.
Un petit extrait de l’épisode 4 qui passera ce dimanche.