SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
12 septembre 2025
ABIDJAN SE VIDE DE SES HABITANTS
"Je ne veux pas revivre ce qu'on a vécu en 2010" : Véronique Yao, commerçante, a décidé de fuir la capitale ivoirienne avec son jeune fils, redoutant des violences meurtrières à l'occasion de l'élection présidentielle samedi
Comme d'autres habitants de la capitale, elle a fait sa valise et pris un bus pour rejoindre sa ville natale, à trois heures de route, avec en mémoire la crise de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts.
La décision du président Alassane Ouattara de se représenter à un troisième mandat controversé a entraîné des violences entre partisans des camps rivaux, faisant déjà une trentaine de morts, surtout dans le sud-est du pays.
"Si tout se passe bien, on reviendra.Tout dépend de ce qui va se passer", dit cette commerçante à l'AFP avant de monter dans un bus pour Tiebissou (centre).
Depuis la semaine dernière, le nombre de passagers a augmenté à la gare routière d'Adjamé (commune populaire de la capitale économique).Jeudi, des dizaines de passagers, chargés de valises, sacs et baluchons s'engouffraient dans des bus à destination de la province.
"Je voyage aujourd'hui par rapport à ce qui s'est passé la dernière fois (la crise de 2010-2011, ndlr).C'est la même menace.Je suis très inquiète.C'est mieux d'être en famille", confie Sandrine Dia Amoin, en partance pour Yamoussoukro.
Les troubles ont commencé en août, lorsque le président Ouattara a annoncé sa candidature.La Constitution ivoirienne n'autorise que deux mandats présidentiels, mais, selon M. Ouattara, l'adoption d'une nouvelle Constitution en 2016 a remis le compteur à zéro.Ce que conteste farouchement l'opposition qui a appelé à la "désobéissance civile".
L'opposition, incarnée par l'ex-président Henri Konan Bédié, 86 ans, et un ancien Premier ministre, Pascal Affi N'Guessan, 67 ans, n'a pas fait campagne.Les deux hommes ne se sont toutefois pas formellement retirés du scrutin.
- "pas rester à Abidjan" -
Le prédécesseur de M. Ouattara, Laurent Gbagbo, qui ne s'était pas exprimé publiquement depuis son arrestation en 2011 à l'issue de la crise post-électorale, est sorti de sa réserve jeudi, tenant des propos guère de nature à rassurer les Ivoiriens.
"Ce qui nous attend, c'est la catastrophe.C'est pour ça que je parle.Pour qu'on sache que je ne suis pas d'accord pour aller pieds et poings liés à la catastrophe.Il faut discuter", a déclaré M. Gbagbo sur TV5 Monde, depuis la Belgique où il attend un éventuel procès en appel devant la Cour pénale internationale (CPI), après son acquittement en première instance de crimes contre l'humanité.
Les réseaux sociaux, largement consultés par les Ivoiriens, ne contribuent pas apaiser les esprits avant la présidentielle, bien au contraire, avec une abondance de fausses déclarations, d'images détournées, de vidéos sorties de leur contexte...ils sont devenus un véritable terrain de désinformation.
"Ma grand-mère m'a dit, il faut pas rester à Abidjan.Au village tu seras en sécurité.J'ai acheté du lait en poudre et des choses" avant de prendre le bus, témoigne une jeune serveuse de 23 ans, qui préfère rester anonyme.
Dans cette ambiance, ceux qui ne partent pas se préparent à se barricader chez eux et font des provisions de nourriture.
"En 2010, on a failli me tuer", raconte Kouamé, agent d'entretien."Là j'ai acheté du riz, de la nourriture.Je travaille vendredi et après je reste chez moi, je ne sors plus".
IDENTITÉS SÉNÉGALAISES, UN VASE EN MOSAÏQUE
Dans un monde globalisé, la nature de l’identité sénégalaise est questionnée. Mamadou Diouf et Mohamed Mbodj, deux historiens, apportent, dans des entretiens « croisés », des éclairages sur les origines et les fondements de ce que c’est qu'être sénégalais
« Toute la nation rassemblée » Que ce soit dans les moments d’allégresse sportive ou dans un deuil national, comme lors du naufrage du bateau « Le Joola », c’est une métaphore souvent brandie comme étendard. Dans un monde globalisé, la nature de l’identité sénégalaise, au singulier ou au pluriel, est questionnée. Mamadou Diouf et Mohamed Mbodj, deux historiens, apportent, dans des entretiens « croisés », des éclairages sur les origines et les fondements de ce qu’est être sénégalais.
Le Sénégal ne fait pas exception. Dans l’espace de la Sénégambie, le processus est à peu près le même. La constitution des États s’est faite en plusieurs étapes. Entre le passage des royaumes traditionnels à l’État sénégalais, il y a eu la formation de la colonie du Sénégal puis la fédération de l’Afrique occidentale française en 1895, dissoute en 1958 ; celle-ci est remplacée d’abord par l’Union française (1946-1958) et ensuite par la Communauté française (1958) ; elle est constituée par des territoires devenus des Républiques autonomes, sauf la Guinée qui devient indépendante en 1958.
Dès 1960, les pères de l’indépendance, comme le président Léopold Sédar Senghor, avaient l’ambition de construire un « État-Nation » : il s’agit d’une ambition politique et historique de juxtaposer un État, en tant qu’organisation politique, à une Nation, c’est-à-dire des individus qui se considèrent comme liés et appartenant à un même groupe. Là également, le Sénégal n’est pas un cas isolé. « Les États africains qui revendiquent un statut d’État-Nation sont les héritiers directs des colonies autant en termes d’espace que de populations. Une territorialisation validée par le principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation adoptée par la Conférence des Chefs d’États et de Gouvernements de l’Organisation de l’unité africaine (Oua) réunie au Caire, le 21 juillet 1964 », explique Mamadou Diouf, Professeur d’Histoire à l’université de Columbia, aux États-Unis.
Du projet « État-Nation » au « Sénégal des profondeurs »
Pour l’historien sénégalais, à l’accession à l’indépendance, deux projets de clôture des empires coloniaux et de construction de nouvelles souverainetés convergent dans la mise en place d’État-nations inspirés des trois modèles, français, britanniques et de certains éléments soviétiques. «Ce modèle de la République, une et indivisible, centralisée, dotée d’une langue et d’un père fondateur, s’est imposé contre la longue histoire précoloniale et coloniale d’une gouvernance plurielle ; il a élevé la lutte sans merci contre « le tribalisme » et des traditions inventés et manipulés pour établir une communauté nationale fictive. La construction de celle-ci a convoqué exclusivement les paramètres de l’histoire des nationalités et du nationalisme européen, celle d’une unité qui assimile et rassemble les fragments d’une histoire commune, d’une communauté imaginée, pour reprendre Benedict Anderson, et non une unité qui est construite sur la différence et un projet discuté communément adopté. Certains politiciens sénégalais, Senghor mais surtout Mamadou Dia notamment dans son livre « Nations africaines et solidarité mondiale » paru en 1960, se sont mobilisés contre la balkanisation pour signaler que le modèle national européen était inadapté à l’Afrique et aux nations à venir », développe le professeur Diouf. « L’État-Nation n’est ni moderne, ni désirable. Des communautés humaines, larges, inclusives et diversifiées, constituent la vague de l’avenir ; les institutions politiques devaient refléter ce fait », écrivait Mamadou Dia, dans le journal de son parti, « La Condition humaine », le 29 août 1955. L’animation rurale, la régionalisation et la production d’une sociologie contre le savoir ethnologique coloniale illustraient la volonté du Président du Conseil, Mamadou Dia, à imaginer une autre trajectoire, de nouvelles institutions et des savoirs qui respectent la dynamique plurielle des sociétés africaines.
Géographie coloniale
Le territoire qui porte aujourd’hui le nom de Sénégal renverrait donc d’abord à une géographie coloniale. « Il se limitait à la seule île de Saint-Louis, de la fondation du comptoir en 1659 à la conquête du Waloo (1855), à l’intégration du Gandiole dans l’espace colonial – Gorée et le pays « lebu » relevaient de Gorée et Dépendances, au 19ème siècle – et finalement à la création de la fédération des colonies ouest-africaines de l’empire français », rappelle le Professeur Diouf. Ce processus a eu des conséquences sur le rapport établi par les Sénégalais contemporains avec leur État et ses représentants.
Mais quid de la revendication d’une existence historique et des traditions précoloniales ? « Le Sénégal est une invention coloniale, insiste Mamadou Diouf. Ce n’est pas le cas de la Sénégambie : un espace historique qui déborde la République du Sénégal, empiète au Nord sur la Mauritanie, à l’Est sur le Mali, au Sud sur le Fouta Jallon et les rivières du Sud ». L’historien Boubacar Barry explique que cet émiettement politique et social est consécutif aux conquêtes coloniales (portugaise, française et anglaise). Elles façonnent fortement l’histoire du Sénégal. Ce processus consacre une forte dispersion des mémoires et identités des communautés « sénégalaises ». Plus de soixante ans après les indépendances, le projet d’État-Nation a laissé la place à une territorialisation voire une provincialisation du pays. Cette configuration a une histoire plus ancienne.
Perte du pouvoir coercitif
« Les terroirs souvent autonomes mais regroupés dans les États précoloniaux ont été obligés de se dissoudre dans une territorialisation centralisée à Dakar et ses points relais (capitales régionales). Ce fonctionnement a créé une distance entre administration physique et administration psychologique », explique Mohamed Mbodj, Directeur du département d’histoire et Chaire d’études africaines et afro-américaines à l’Université de Manhattanville (États-Unis). De projet d’État-Nation, le Sénégal est donc passé à « une résurgence de terroirs et de leur culture ». C’est ce qu’on a appelé « le Sénégal des profondeurs ». « La centralisation était appuyée par une coercition conduite par l’État central jusqu’à la fin des années 1960-début 1970 », éclaire le Professeur Mbodj. En effet, il s’agit d’une césure historique car cette période est marquée par des prises de position des chefs de confréries qui commencèrent comme lors de l’épisode des campagnes de recouvrement forcé des dettes agricoles. Le cas le plus célèbre est celui de Serigne Fallou Mbacké au début des années 1970. Alors que la sécheresse avait rudement malmené leurs récoltes au point de ne pouvoir payer les impôts ou rembourser les dettes agricoles à l’État, des paysans du Baol ont eu l’appui du Khalife général des Mourides afin d’éviter certaines formes de brimades et de vexations comme le fait d’être obligés de passer toute une journée au soleil. À ces épisodes, il faut ajouter les débordements politiques et estudiantins dans les villes entre 1968 et 1971 : les évènements de mai 68 et ses secousses politiques. Ces différents éléments ont achevé de réduire la capacité de l’État centralisé. Depuis lors, l’État a perdu cette capacité coercitive et d’initiative incontestée qui faisait sa force avant. L’ambition de l’État-Nation avait pour but de faire passer le Sénégal du multiple à l’un. Dans l’entendement occidental, elle n’a pas abouti. Ce n’est pas faute d’avoir essayé de mettre en place un récit commun comme celui du modèle français.
Récit national
En Europe, présentée par certains comme le « vieux continent », la constitution de certaines « Nations » s’est faite au courant du 19ème siècle. C’est cas de l’Italie avec le « resorgimento ». La France revendique une Nation beaucoup plus ancienne. Elle remonterait aux croisements des affluents provenant des Gaulois, des Visigoths, des Francs… Cette histoire diverse a été théorisée en unité par des historiens comme Michelet à travers le concept de roman nation puis celui de récit national, plus proche des considérations scientifiques. Au Sénégal, cette tendance a existé au début pour le Professeur Mohamed Mbodj. « Jusqu’aux années 1990, l’idée de faire de Lat Dior le héros national si chère à Senghor a été brandie. Elle avait braqué à la fois les non-Wolofs, mais aussi une bonne partie des Wolof (les Walo-Walo) », avance M. Mbodj. C’est une manière d’écrire une histoire commune. Pour Mamadou Diouf, la mise en place d’un récit national est difficile. « La crise sénégalo-mauritanienne et le conflit casamançais sont des signaux de l’existence de récits historiques communautaires d’une très grande diversité, rectifie-t-il. Ils sont ethniques, religieux ou régionaux. Ils animent des sensibilités identitaires différentes qui ne sont pas nécessairement irrédentistes ou nationalistes ». Dans le désordre, les cas soulevés sont Nasr Al Din, Abdul Bocar, El Hajj Oumar, Lat Dior, Alboury, Aline Sitoé, Mamadou Lamine Dramé, Ndaté Yalla, Maba Diakhou, Coumba Ndoffène, Kagn Cissé, El Hajj Malick Sy, Ahmadou Bamba Mbacké, El Hajj Abdoulaye Niass… Ils portent des récits de terroir, d’ethnies ou de confréries. « La nation sénégalaise n’existait pas. Existe-t-elle soixante années après les indépendantes ? A-t-elle été capable de produire, doit-elle nécessairement produire un récit national unique ? Ne faudrait-il pas en produire plusieurs, dans une polyphonie qui reflète la mosaïque ethnique et religieuse de la communauté nationale sénégalaise ? », fait mine de s’interroger Mamadou Diouf.
Religion : de vernis à structure
Les Professeurs Diouf et Mbodj font le même constat : « L’apport de la religion dans la constitution des identités sénégalaises est très fort, prédominant même ». Selon une étude des fondations Pew et Templeton en 2010, avec 98% de croyants, le Sénégal est le pays le plus religieux au monde. « Donc la religion définit et informe une très grande partie de nos attitudes, Musulmans comme Chrétiens ou autres. Beaucoup d’auteurs des 19e et 20e siècles ont insisté sur le caractère « superficiel » de l’Islam au Sénégalais (qu’ils baptisent alors « Islam Noir »). Mais de vernis, l’islam est devenu une structure de l’identité sénégalaise, et cela s’est répercuté sur la composante chrétienne de la population », édifie Mohamed Mbodj. La référence à Dieu, au prophète et aux « grands-pères (saints hommes, fondateurs de confréries, etc.) est devenue une norme, et son absence dérange. Le port vestimentaire (l’apparence extérieure), surtout chez les musulmans, est aussi une déclaration d’identité manifeste. « La réception de l’islam par les communautés sénégalaises souligne la pluralité de ses expressions culturelles, sociales et politiques.
L’apport des confréries
Elle inscrit l’islam dans une géographie et une anthropologie propres à chaque communauté et en signalent les singularités et aspérités. En attestent le timbre « arabe » (Tijane), la rugosité Wolof (Mouride) ou chantonnée (Halpulaar) de la récitation du Coran », précise Mamadou Diouf. Avec l’avènement des confréries, l’islam et les marabouts ont proposé une idéologie et des formules communautaires, économiques et politiques pour soit protéger les communautés paysannes, soit offrir des alternatives politiques contre les aristocraties traditionnelles et ensuite contre les colonnes expéditionnaires coloniales. Ils recouraient à la violence ou au retrait stratégique.
Dans un contexte marqué par la consolidation de l’occupation administrative, de la configuration de l’espace colonial et du produit qui lui est associé, l’arachide, l’établissement des confréries constitue un second moment dans la stratégie des marabouts sénégambiens. En effet, il y a eu une conjoncture qui clôt la séquence des djihads et ouvre une nouvelle séquence. Elle est caractérisée, selon Mamadou Diouf, par l’établissement de communautés spirituelles, culturelles, sociales et économiques, qui, tout en transigeant économiquement et administrativement avec le pouvoir colonial, préservent jalousement une forte autonomie. « Les confréries édifient des barrières qui associent spiritualité et sauvegarde d’une architecture administrative propre. Et les marabouts en ont la charge. Une fois encore, toutes ces manifestations qui se revendiquent de l’Islam sont les indices du degré de reconditionnement vernaculaire entre un Islam doctrinal et un Islam des images et des miracles ; le premier prescriptif et réfractaire à toute transaction ; le second, ouvert aux langues et formules spirituelles vernaculaires », poursuit le Professeur Diouf.
Christianisme
Le christianisme a aussi participé différemment à la configuration des identités de certaines communautés sénégalaises. Les multiples raisons et les conséquences de la conversation au christianisme des différentes communautés Joola, Sereer (Cangin du Nord-Ouest er SiinSiin), des originaires des 4 Communes ont dessiné des appropriations et des formules transactionnelles différentes de la doctrine et des images/représentations du Christianisme « occidental ». « A Saint Louis par exemple, l’abbé David Boilat qui fait partie de la première cohorte de prêtres sénégalais (Jean-Pierre Moussa et Arsène Fridoil), ordonnée au début des années 1840, n’a cessé de se pester contre la très forte participation des catholiques dans la culture émérite largement musulmane des doomi-ndar dont l’index est, l’habillement, les amulettes, les cérémonies sociales ». Mamadou Diouf soulève un autre aspect de la participation du Christianisme dans la construction des identités sénégalaises : « A la différence de Boilat, qui affirmait avec force que la langue Wolof ne pouvait porter le message du Christ, Moussa considérait que le recours cantiques traduit dans cette langue, était la meilleure stratégie de recrutement d’ouailles pour l’Église catholique. Le double mouvement de l’indigénisation des enseignements et pratiques de l’Église et de la christianisation des coutumes, ont entretenu une tension forte qui continue d’alimenter les singulières identités catholiques sénégalaises. Les prélats (Monseigneur Thiandoum) et les abbés Pierre Sock et Alfred-Amédée Dodds) et les intellectuels catholiques sénégalais (Alioune Diop en particulier, qui était un confident des papes, Jean XXIII et Paul VI), ont fortement contribué à façonner cette Chrétienté plongée dans les cultures africaines, découplée de la culture occidentale et radicalement universelle », rappelle M. Diouf.
Pour Mohamed Mbodj les chrétiens du Sénégal sont devenus un peu le miroir réfléchissant la stabilité idéale de l’image de l’autre. Ils deviennent ainsi arbitres d’un jeu ou certains pensent (faussement) qu’ils n’ont pas d’enjeu à perdre. Ainsi, on fait appel à l’image du chrétien dans la modération, sinon le désengagement politique, on fait appel à leur image de « minorité exemplaire » pour donner le bon exemple, leur nationalisme sans fracas pour un pays qu’ils ne dirigent pas est mis en exergue, leur apparente moindre implication dans les scandales politico-financiers est érigée en exemple à a suivre, etc. »
LES SÉRIES SÉNÉGALAISES À L'ASSAUT DE LA PLANÈTE POUR FAIRE DE DAKAR UN PETIT HOLLYWOOD
« Maîtresse d’un homme marié », « Golden », « Infidèles »… Ces feuilletons font un carton en Afrique et dans la diaspora, contribuant à l’émergence d’une industrie audiovisuelle locale
Le Monde Afrique |
Coumba Kane et Théa Ollivier |
Publication 30/10/2020
Gare du Nord, à Paris, la campagne de publicité a fait son effet. Quelques jours durant en octobre, des affiches à l’effigie de Marème Dial, Djalika et Jams, personnages phares des séries Maîtresse d’un homme marié et Golden, ont tapissé les couloirs et attiré les regards. Cet affichage dans la plus grandegare d’Europe et 500 autres stations franciliennes est une belle preuve du succès fulgurant des fictions sénégalaises bien au-delà de leur terre d’origine. La conquête est à l’œuvre, avec l’espoir de transformer Dakar en hub de la production continentale, voire – qui sait ? – de détrôner le Nigeria. Tous les espoirs sont permis…
La déferlante des feuilletons « made in Senegal » a débuté en janvier 2019 avec la diffusion de Maîtresse d’un homme marié. Les deux premières saisons de cette série écrite par Kalista Sy et produite par la société Marodi, diffusées d’abord sur la chaîne privée sénégalaise 2STV, ont été massivement suivies sur YouTube, chaque épisode cumulant entre 2 et 5 millions de vues. Selon Serigne Massamba Ndour, fondateur de Marodi, 65 % de ces audiences viennent du Sénégal, le reste de la diaspora. D’ailleurs, un quart de ces vues passent par les versions sous-titrées en français, son public ne parlant pas le wolof, la langue dans laquelle est tournée la série.
Le succès auprès des diasporas tient bien sûr aux tribulations du couple maudit de Cheikh et Marème, mais aussi au portrait de femmes conquérantes évoluant dans le Dakar huppé. Maîtresse d’un homme marié vend du rêve aux afrodescendants, qui en redemandent… « Ces séries me donnent envie de découvrir le Sénégal, car elles cassent le cliché de la ville africaine insalubre », s’extasie Henriette, 39 ans, banquière d’origine congolaise installée à Paris. Son amie Kany n’a, elle, d’yeux que pour les tenues et les coupes sophistiquées des actrices : « On n’a pas l’habitude en France de voir des femmes africaines aussi élégantes dans des séries. Là, je m’identifie à elles même si elles vivent au Sénégal. »
Amour, polygamie et sexualité
A Dakar, où elles sont diffusées en prime time sur les principales chaînes de télévision, les séries cartonnent et « les Sénégalais les aiment car elles parlent de leur réalité sociale et de leur vécu », observe Pape Assane Seck, chargé de production chez SenTV. Cette chaîne privée diffuse Infidèles, dont le fil conducteur est l’infidélité dans le couple, dans la famille ou envers la religion. La série fait concurrence à Maîtresse d’un homme marié, qui aborde les violences conjugales, la polygamie, la dépression et, plus globalement, l’amour et la sexualité – autant de sujets qu’on croyait tabous dans la société sénégalaise. Pas étonnant, donc, que ces feuilletons subissent régulièrement les attaques de l’association islamique Jamra, qui les juge « indécents et obscènes », et même « susceptibles de nuire à la préservation des valeurs, sensibilités et identités culturelles et religieuses » du Sénégal.
Cela n’empêche pas les télévisions de diffuser, ni le public de se passionner… « Les séries suscitent de plus grandes audiences que nos autres programmes et attirent donc les annonceurs », admet Pape Assane Seck, qui reconnaît que les espaces publicitaires sont plus chers ces soirs-là. A ces revenus augmentés s’ajoutent les placements de produits intégrés au scénario. Désormais, plus personne ne s’étonne d’entendre une actrice vanter les mérites d’une marque de thé ou de voitures. Et si des internautes s’en agacent, Serigne Massamba Ndour, de Marodi, leur rétorque que c’est sa « manière d’être libre et indépendant pour produire du contenu cher à fabriquer ».
L'ancien chef d'État ivoirien,qui ne s'était pas exprimé publiquement depuis son arrestation en avril 2011, a affirmé, à l'avant-veille de la présidentielle en Côte d'Ivoire, que son pays allait vers "la catastrophe",
L'ancien chef d'État ivoirien Laurent Gbagbo, qui ne s'était pas exprimé publiquement depuis son arrestation en avril 2011, a affirmé, à l'avant-veille de la présidentielle en Côte d'Ivoire, que son pays allait vers "la catastrophe", lors d'une interview à TV5 Monde. Il a également appelé au dialogue.
Depuis la Belgique où il attend un éventuel procès en appel devant la Cour pénale internationale (CPI), après son acquittement de crimes contre l'humanité, Laurent Gbagbo est sorti de sa réserve pour appeler au dialogue, alors que de nombreux Ivoiriens redoutent de nouvelles violences autour de la présidentielle du 31 octobre.
"Ce qui nous attend, c'est la catastrophe. C'est pour ça que je parle. Pour qu'on sache que je ne suis pas d'accord pour aller pieds et poings liés à la catastrophe. Il faut discuter", a-t-il déclaré. "Discutez ! Négociez ! Parlez ensemble ! Il est toujours temps de le faire (...). Je suis résolument du côté de l'opposition. Je dis, vu mon expérience, qu'il faut négocier ! ", a insisté l'ancien président.
La candidature de Laurent Gbagbo invalidée
La prise de parole de M. Gbagbo était attendue depuis des mois par ses partisans, qui espèrent son retour en Côte d'Ivoire. Il ne s'était pas exprimé lorsque ses proches ont déposé sa candidature à cette présidentielle, ou quand cette candidature a été invalidée par le Conseil constitutionnel ivoirien.
"Depuis mon arrestation le 11 avril 2011, je n'ai pas parlé, sauf lors de l'interrogatoire devant la CPI (...). J'attendais d'être en Côte d'Ivoire avant de parler (...), mais aujourd'hui je vois que les querelles nous amènent dans un gouffre (...). Si je me tais, ce ne serait pas responsable, donc j'ai décidé de m'exprimer" ajoute-t-il
VIDEO
QUATRE VISAGES DE L'INDEPENDANCE
Entre le 1er janvier et le 31 décembre 1960, 17 pays, dont 14 sous administration française, acquièrent leur indépendance.
Il y a soixante ans, la plupart des colonies françaises d’Afrique subsaharienne accédaient à la souveraineté internationale. Entre le 1er janvier et le 31 décembre 1960, 17 pays, dont 14 sous administration française, acquièrent leur indépendance. Léopold Sédar Senghor désigne 1960 comme "l'année magique" et d’autres saluent une décolonisation pacifique.
Pourtant, les tractations sont âpres en coulisses : pour la France, en pleine guerre d'Algérie, il n'est pas question de perdre ses prérogatives, ni ses intérêts en Afrique. Et dans le contexte de la guerre froide, chaque pays doit choisir son camp ou son orientation politique.
En suivant le parcours de quatre leaders charismatiques, le Sénégalais Léopold Sédar Senghor, l'Ivoirien Félix Houphouët-Boigny, le Guinéen Ahmed Sékou Touré et le Centrafricain Barthélemy Boganda, la journaliste Florence Gaillard propose de revenir sur l'histoire mouvementée de ces indépendances.
L’AFFAIRE DES CARICATURES DU PROPHÈTE MOHAMED CONCERNE TOUT LE MONDE
La déclaration de Serigne Ababacar Sy Mansour fait suite à la vague d’indignations soulevée à travers le monde musulman par des propos du président français Emanuel Macron
Thiès, 29 oct (APS) - Le sujet lié aux caricatures du Prophète Mohamed (PSL), après avoir été porté à l’échelle d’un Etat, est devenu l’affaire de tout le monde, a déclaré jeudi à Tivaouane, le khalife des tidjanes Serigne Ababacar Sy Mansour.
Le khalife des tidjanes a exprimé cette position dans une déclaration retransmise en direct sur Internet à l’occasion du Maouloud ou Gamou commémorant la naissance du Prophète Mohamed (PSL), en présence du ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye et d’autorités administratives et territoriales.
Le khalife général des tidjanes avait annoncé le 13 octobre dernier l’annulation de l’édition 2020 du Gamou, en raison de la Covid-19, invitant ainsi les fidèles à le célébrer "dans l’intimité".
Le maouloud est une manifestation annuelle qui draine habituellement à Tivaouane des milliers de disciples venus de différentes parties du pays.
La déclaration de Serigne Ababacar Sy Mansour fait suite à la vague d’indignations soulevée à travers le monde musulman par des propos du président français Emanuel Macron assurant que son pays ne renoncera pas aux caricatures du Prophète Mohamed (PSL), après qu’un enseignant a été assassiné, pour dit-on, avoir montré lesdites caricatures à ses élèves.
’’Cette affaire concerne tout le monde, je veux que ce soit clair", à partir du moment où la question à été portée à l’échelle d’un Etat, a dit le khalife des tidjanes.
"Salman Rushdie qui avait auparavant fait une offense similaire à l’endroit du Prophète, a été évacué et les gens pensaient que c’en était fini, alors que ce n’est pas le cas", a rappelé le guide religieux.
"Allah les a suivis, jusqu’à ce que quelqu’un d’autre commette un autre acte similaire. Ce qui leur (les musulmans) avait échappé avec Rushdie, Allah l’a (rattrapé) sur celui-ci", a-t-il poursuivi.
Pour le leader religieux, "les choses (qui) pouvaient se limiter aux relations entre populations, les ont dépassées, pour atteindre le niveau de l’Etat. Un Etat a offensé tous les pays musulmans".
"Dans un pays, le président représente tout le pays et est responsable du bien et du mal qui s’y fait, à plus forte raison quand il se prononce lui-même", a encore noté Serigne Ababacar Sy Mansour.
"On ne sait pas où cette affaire va finir, car s’attaquer à ma personne est moins grave que s’attaquer au Prophète Mohamed", a-t-il dit, ajoutant que quiconque le fait en subira les conséquences.
"Que personne n’en déduise que j’ai appelé à combatte les Occidentaux", a-t-il précisé, avant d’ajouter : "Je ne combats pas et ne demande à personne de combattre".
Il en a profité pour évoquer l’affaire du voile de l’institut Jeanne d’Arc de Dakar, où des filles portant le voile ont été interdites d’accès à cet établissement scolaire. Pour lui, l’Etat devait traiter cette affaire relative à un établissement d’enseignement ayant voulu enfreindre les lois d’un pays.
"Ils l’ont laissée (cette question) en dormance, mais elle ne dort pas, elle a juste fermé les yeux. Elle sera déterrée, car toutes les forces antireligieuses s’infiltrent progressivement dans le pays", a-t-il averti.
Il a appelé les chefs religieux à "se prononcer pour être entendus de tous", et à "suivre jusqu’au bout" cette affaire, "pour que le pays soit sauvé". "Il y a trop d’attentisme", a-t-il déploré.
Serigne Babacar Sy Mansour avait auparavant interpellé le ministre Aly Ngouille Ndiaye sur la vente d’alcool en sachets jusqu’aux abords des écoles, ainsi que sur la prolifération de l’homosexualité et des lieux de débauche.
12 NOUVELLES INFECTIONS AU COVID-19, PAS DE CAS IMPORTÉ NI DE DÉCÈS
Sur un total de 805 tests virologiques réalisés au cours de cette période, 12 se sont révélés positifs, à savoir 4 cas contacts suivis par les services sanitaires et 8 cas relevant de la transmission dite communautaire, a annoncé El Hadj Mamadou Ndiaye.
Dakar, 30 oct (APS) - Le Sénégal a enregistré 12 nouvelles infections au coronavirus au cours des dernières 24 heures, lesquelles ne comprennent aucun cas importé, a indiqué vendredi le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Sur un total de 805 tests virologiques réalisés au cours de cette période, 12 se sont révélés positifs, à savoir 4 cas contacts suivis par les services sanitaires et 8 cas relevant de la transmission dite communautaire, a annoncé le directeur de la Prévention, le docteur El Hadj Mamadou Ndiaye.
M. Ndiaye, s’exprimant lors du point quotidien sur la maladie à coronavirus, a précisé que le pays n’a par contre enregistré aucun cas importé au niveau de ses différentes portes d’entrée aériennes et terrestres. Il a signalé qu’aucun décès n’avait été enregistré.
Les cas dits communautaires ont été enregistrés à Dakar-Plateau (2), Fass Delorme (1), Kaolack (1), Liberté 6 (1), Mamelles (1), Mbour (1) et Ngor (1), a détaillé le docteur Ndiaye.
Il a ajouté que 72 patients ont été déclarés guéris pour un total de 14732 patients COVID ayant recouvré la santé, sur les 15605 cas positifs jusque-là enregistrés par le Sénégal.
Il en résulte que 549 patients demeurent sous traitement contre 323 décès enregistrés, selon le directeur de la prévention. Il a signalé que 6 cas graves sont pris en charge par les services sanitaires.
LES PAYS DE LA ZONE FRANC SEMBLENT MIEUX RÉSISTER AU CHOC ÉCONOMIQUE
Les Etats qui ont le franc CFA comme devise ont une récession moins forte que le reste de l’Afrique subsaharienne
Les pays africains dont les monnaies sont arrimées à l’euro résistent mieux au choc économique provoqué par la pandémie de Covid-19 que le reste de l’Afrique subsaharienne, selon un rapport de la Banque de France publié mercredi 28 octobre.
Ces pays « devraient faire face en 2020 à une récession de 0,4 %, nettement moins marquée toutefois que celle de l’Afrique subsaharienne dans son ensemble » (-3,0 %), selon la banque centrale française.
En 2019, la croissance était en moyenne de 4,5 % dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et de l’Union des Comores, soit davantage que les 3,2 % enregistrés par l’ensemble de l’Afrique subsaharienne.
Cette année, la croissance devrait rester positive dans l’UEMOA (1,3 %) et aux Comores (0,9 %), d’après la Banque de France, ce qui représente toutefois un recul du produit intérieur brut (PIB) par habitant, étant donné la croissance démographique élevée de ces pays. Une récession de 3,1 % est en revanche attendue pour la CEMAC, dont les pays sont fortement dépendants des exportations de pétrole.
Par ailleurs, à 0,3 % en 2019, le niveau d’inflation est dans l’ensemble de la zone franc beaucoup plus bas que dans l’ensemble de l’Afrique subsaharienne (8,4 %), ce qui rend la croissance plus inclusive car les plus pauvres sont en général davantage touchés par la hausse des prix.
NGOZI OKONJO-IWEALA, LA NIGÉRIANE QUE WASHINGTON NE VEUT PAS VOIR À LA TÊTE DE L'OMC
Elle avait obtenu un large soutien pour devenir la première femme et première représentante du continent africain au poste de directrice de l’Organisation mondiale du commerce. Mais les États-Unis ont bloqué, mercredi, cette petite révolution
La Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala avait obtenu un large soutien pour devenir la première femme et première représentante du continent africain au poste de directrice de l’Organisation mondiale du commerce. Mais les États-Unis ont bloqué, mercredi, cette petite révolution pour la prestigieuse institution.
Elle était bien partie pour devenir la première femme africaine à diriger l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Mais il a fallu que les États-Unis s’en mêlent. Washington s’est opposé, mercredi 28 octobre, à la nomination de Ngozi Okonjo-Iweala, l’ancienne ministre des Finances du Nigeria, à la tête de la prestigieuse institution chargée de s’assurer du bon fonctionnement du commerce international.
Cette femme de 66 ans avait beau avoir le soutien des 26 autres délégations pour succéder au diplomate brésilien Roberto Azevêdo, c'était insuffisant car il faut l’unanimité des membres pour désigner le directeur de l’OMC. Pourtant, Ngozi Okonjo-Iwealo semble cocher toutes les bonnes cases.
CV impressionnant
Elle a d’abord l’avantage d’être africaine. Depuis sa création il y a vingt-cinq ans, l’OMC a été dirigée par trois Européens, un Thaïlandais, un Néo-Zélandais et un Brésilien. Tous étaient, par ailleurs, des hommes. Le fait d’opter pour une représentante du continent africain permettrait d’envoyer un signal fort. Surtout que l’organisation “n’a pas facilité l’entrée de l’Afrique dans le commerce mondial”, rappelait, fin septembre, l’économiste bissau-guinéen Carlos Lopes au Monde. Il soulignait, notamment, l’importance accordée par cette institution aux activités protégées par des droits de propriété intellectuelle, ce qui donne l’avantage aux pays occidentaux au détriment des États “qui détiennent des matières premières, même stratégiques comme en Afrique”.
Ngozi Okonjo-Iweala dispose aussi d’un CV impressionnant. Elle a étudié dans les plus prestigieuses universités américaines, à Harvard puis au Massachusetts Institute of Technology (MIT), puis a travaillé plus de 20 ans à la Banque mondiale. Elle y était en charge des prêts pour les pays pauvres, mission centrale de l’organisation.
Elle a aussi fait ses preuves en finances. En tant que ministre au Nigeria, cette économiste a réussi, entre 2003 et 2006, à négocier l’effacement de près des trois quarts d’une ardoise de 30 milliards de dollars, laissant à son pays l’un des ratios dette/PIB le plus faible du continent africain.
Elle dispose d’un autre atout dans sa manche : elle est la présidente du conseil d’administration du Gavi, l’alliance internationale pour le développement des vaccins. Un titre qui, en cette période de pandémie de Covid-19, confère à sa candidature une aura qui dépasse le simple cadre du commerce international.
Seule ombre à son tableau : la lutte contre la corruption au Nigeria. En tant que "ministre, elle a peut-être adopté quelques réformes sur la transparence, mais près d’un milliard de dollars disparaissaient chaque mois des caisses de l’État quand elle dirigeait les finances", affirmait au Monde Sarah Chayes, auteure de “Thieves of State”, un livre sur la corruption internationale. Pour cette spécialiste, “c’est une honte qu’elle puisse même être retenue pour ce rôle [de directrice de l’OMC, NDLR]”.
L’étrange opposition de Washington
Mais ce n’est pas sur ce tableau que les États-Unis ont attaqué la candidature de Ngozi Okonjo-Iweala. Officiellement, Washington a pointé du doigt le manque d’expérience de la Nigériane en matière de commerce international. L’administration Trump préfère la ministre sud-coréenne du Commerce Yoo Myung-hee, l’autre finaliste de la sélection pour devenir directrice de l’OMC.
L’Organisation mondiale du commerce “a grand besoin de réformes en profondeur qui doivent être menées par quelqu’un qui a une vraie expérience en la matière”, ont expliqué les Américains.
Mais ce veto de dernière minute étonne. Cela fait, en effet, plusieurs mois que la Nigériane fait figure de favorite dans cette course.
D’autres raisons ont été avancées pour expliquer l'opposition américaine. Pour les uns, Washington pousserait la candidature de Yoo Myung-hee à cause du conflit commercial qui l’oppose à Pékin, note le Financial Times. La Corée du Sud, grande alliée des États-Unis en Asie et qui a ses propres différends avec son voisin chinois, serait plus disposée à soutenir la cause américaine.
Mais certains estiment qu’il s’agit juste d’une énième tentative de Donald Trump pour déstabiliser une organisation qu’il a maintes fois critiquée, souligne le Wall Street Journal. En décembre 2019, Washington avait ainsi bloqué la nomination de plusieurs juges à la chambre de règlement des litiges. C’est ainsi que, depuis près d’un an, cet organe essentiel pour trancher les différends entre les États membres n’a pas le quorum suffisant pour siéger…
Nommer un nouveau directeur est, cependant, autrement plus urgent. Et l’organisation a déjà prévu de se réunir à nouveau pour surmonter l’obstacle américain le 9 novembre. Soit après l’élection présidentielle aux États-Unis. Encore une organisation qui doit espérer que Donald Trump ne soit pas réélu.
par Siré Sy
POUR UN RÉFORMATEUR POUR PORTER LE PAP2
A l’éventualité d'un retour du poste de Premier ministre, de par ce que tous les ministres depuis 2012 ont démontré sur le terrain, Mary Teuw Niane est le plus à même pour traduire en actes concrets, la vision, la politique et la stratégie du président
Le Think Tank Africa WorldWide Group salue le courage politique du président Macky Sall et se félicite de sa agilité managériale, pour avoir compris que dans la mise en œuvre d'une stratégie (PSE), le terrain (les attentes des populations, les contraintes socio-économiques et la propre capacité d'actions d'un gouvernement) peut vous imposer des ajustements et changements de tactique tout en maintenant le cap (la stratégie), suite à la survenance d'un risque majeur, la Covid-19. Une pandémie qui a fini de se muter aussi en un risque budgétaire majeur dans le cadrage macro-économique, au point de désorganiser et de désarticuler la planification économique et budgétaire 2020 et 2021.
Dès lors, des réformes s'imposaient et le président Macky Sall les a prises, à travers le PAP2 (réajusté et réévalué). Il reste maintenant, le plus difficile sur la chaîne de décision, le choix des hommes et des femmes, pour le portage des réformes. Donc les membres du prochain gouvernement.
A l’éventualité d'un retour du poste de Premier ministre, le Think Tank Africa WorldWide Group, estime, de par ce que tous les ministres sénégalais depuis 2012, ont démontré sur le terrain, que la personne du mathématicien et universitaire Mary Teuw Niane, ancien ministre de l'enseignement supérieur, est le plus à même pour diriger un gouvernement de combat, pour donner l'impulsion dans la cohérence d'ensemble et pour traduire en actes concrets, la vision, la politique et la stratégie du chef de l'Etat. En l'espèce, le PAP 2, réajusté et réévalué.
Parce que point de réformes sans un/des réformateur(s).
Parce que des réformes nécessitent des ruptures douloureuses et profondes. Profondes parce-que douloureuses. Douloureuses parce-que profondes.
Parce qu'il faut de beaucoup de courage pour porter une réforme mais aussi et surtout de l'innovation, de la compétence, de l'expérience et de la pédagogie et surtout. Le tout dans une logique d'intransigeance sur les principes et de souplesse dans les broderies.
Parce que Mary Teuw Niane est un technocrate, un politique et un expert et rouge.
Parce que Mary Teuw Niane a fait ses preuves à l'Enseignement supérieur et en tant que réformateur et innovateur, intransigeant et pédagogue, qu'à l'heure actuelle et pour la situation actuelle, il est celui dont les passionnés du Sénégal et ceux et celles qui portent le Sénégal au cœur, pensent, pour relever les défis qui se dressent face nous.
La situation actuelle et des trois prochaines années (2021 à 2023), risque d'être si complexe sur tous les plans, qu'il nous faudra selon la belle formule de l'hymne national du Sénégal, ''épaule contre épaule"" pour relever les défis du présent et du futur. Et oser les réformes qui s'imposent. Tant au niveau des hommes. Tant au niveau des structures. Tant au niveau des méthodes.
Siré Sy est fondateur du ThinkTank Africaworldwide