Jeudi, le ministre de l’Education nationale Mamadou Talla se réjouissait du bon déroulement des examens du Cfee. Mais il faut croire que la tutelle n’avait pas prévu les conséquences de l’hivernage sur certaine écoles, notamment à Guédiawaye, à l’école Pikine 20 B. En effet, une pluie s’est abattue dans cette partie de la banlieue dakaroise vers 3h du matin. Au grand dam des élèves qui ont dû composer les pieds dans l’eau ce matin.
ABUS DE POUVOIR ET MAGOUILLES
Le Juge Ousmane Kane rejette les accusations de son collègue Yaya Amadou Dia
Le premier président de la Cour d’appel de Kaolack, le Juge Ousmane Kane, a fait face à la presse ce matin pour apporter des réponses suites aux accusations de magouille, et de trafic sur des décisions de justice avec la Libération illégale d’un criminel condamné à perpétuité pour assassinat et actes de barbarie. Il a totalement rejeté les allégations de son collègue Yaya Amadou Dia. Il a également soutenu que ces graves accusations portées par le juge Dia vont au delà de sa personne et porte atteinte à l’ensemble du système judiciaire sénégalais.
« C’est la crédibilité de l’ensemble du système judiciaire, du ressort de la Cour d’appel de Kaolack, qui a été mise en doute par un de nos collègues… C’est la premiére fois que je vois un magistrat évoquéer des dossier qu’il n’a jamais lus de sa vie. Il n’a jamais lus les décisions qui ont été rendues dans ces dossiers. », a-t-il confié à la presse.
par le chroniqueur de SenePlus, Hamadoun Touré
LA RUE, CE TABLEAU CLINIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - C’est l’un des premiers visages qu’aperçoit le visiteur, arrivant pour la première fois. Elle est notre ADN. Les soins mis à sa qualité pérenne traduisent le sérieux de la gestion d’un pays
Hamadoun Touré de SenePlus |
Publication 21/08/2020
« On néglige communément ce que l’on possède en commun » (Proverbe latin)
Espace de liberté, lieu de convivialité, de rencontre et de partage, la rue est pour nous une alliée fidèle. Elle est aussi un miroir grossissant, envahissant l’actualité, accueillant nos liesses populaires ainsi que nos protestations indignées. Confidente discrète et sûre, parce que muette, elle véhicule nos angoisses, subit nos trahisons, cèle nos mensonges ainsi que nos arrière-pensées.
Reflet de nos attentes déçues, de nos ambitions inassouvies ainsi que de nos désirs contrariés tout comme du temps de notre splendeur, la rue nous regarde, avancer masqués en spectatrice silencieuse de nos espérances ajournées et de nos réussites inattendues. Elle porte nos actes de grandeur tout autant qu’elle trahit nos complots et nos pièges.
La rue nous observe empêtrés dans les embarras de la circulation, créés par nous-mêmes. Elle nous voit tenter de trouver la chaussée la moins défoncée, la crevasse la moins profonde et les flaques les moins apparentes à éviter. Elle est le terrain de nos disputes de la priorité même aux ambulances, aux corbillards aux pompiers ainsi que de nos marques de courtoisie et de nos incivilités. Il suffit d’observer comment nous y conduisons nos engins motorisés comme nous nous conduisons dans la vie courante.
Laboratoire ouvert
La rue accueille ses enfants, ceux que l’insécurité familiale, les conflits et la pauvreté ont chassés des foyers. Ils y côtoient en premiers la pluie, le froid, la faim et la misère. Ils sont les plaies de notre société marquée par un espace urbain qui se ruralise inexorablement. Nos faiblesses apparaissent devant le drame d’enfants de la rue plus secourus par les cœurs venus d’Occident que par notre propre compassion.
La rue n’est pas que malheurs et galère. Elle est aussi une école pour ces déracinés, premières victimes de l’exil intérieur. Son école enseigne l’endurance, la résilience, l’obstination à rester debout après une chute, la volonté de se reconstituer, la détermination de combler les absences.
L’école de la rue est un laboratoire ouvert où le quotidien est un combat dans lequel on mesure ses forces et prend conscience de ses limites face au réel. Un condensé de la vie sociale, une confrontation permanente entre ce qui est voulu et ce qui est offert. Un théâtre d’ombres où se jouent la tragédie de la grandeur et la décadence dans la fulgurance des destins.
La rue est aussi ce lieu de communion et de liberté sans frontière ni délimitation entre maisons et voisins ainsi qu’entre citoyens apprennant à accepter les obligations de la vie en société, s’obligent mutuellement entre le permis et l’interdit.
La rue n’est pas seulement habitée par le présent. Elle est notre histoire qui rythme la succession des générations. Elle accueille nos héros, parfois leurs bourreaux. Ce compagnonnage mal assorti est très souvent décrié et contesté depuis les siècles d’oppression et s’est même drapé d’un lustre particulier depuis l’assassinat de George Floyd à Minneapolis, le 25 mai dernier, journée de l’Afrique.
Depuis cette barbarie de neuf interminables minutes, des statues sont déboulonnées de par le monde en même temps que fleurit au fronton de maints édifices de par le monde la sentence immuable “les hommes naissent libres et égaux, indépendamment de la couleur de leur peau ou de la texture de leurs cheveux”, comme le proclamait Martin Luther King.
Générations perdues
La rue est une alliée que nous traitons sans ménagement sauf quand la peur du gendarme nous en dissuade. Nous lui infligeons des blessures que nous ne prenons pas la peine de soigner en bons citadins pressés et dépourvus d’altruisme. Appartenant à tous, nul n’a le temps de soigner cet héritage, s’abandonnant à la vérité du proverbe latin, « On néglige communément ce que l’on possède en commun ».
La rue n’est pas que le plancher des vaches pour nos pas et nos engins motorisés. Loin d’être un macadam statique, elle est une âme qui vit au fil du temps. Une part de nous-mêmes.
La rue, telle qu’en elle-même, est le tableau clinique de l’état de nos Etats modernes. L’image d’Epinal est connue : mendiants déguenillés, marchands à la sauvette, voleurs à la tire, bandits guettant un petit coup, tous pourchassés par des forces de l’ordre essoufflées. La voie publique nargue le pouvoir public, avouant, à grands traits, son impuissance pathétique.
La rue est à l’image de l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes, l’ambition que nous nourrissons pour notre destin, le legs à transmettre aux générations futures. C’est l’un des premiers visages qu’aperçoit le visiteur, touriste ou investisseur, arrivant dans notre pays pour la première fois. La rue est notre ADN. Dis-moi comment est ta rue, je te dirai qui tu es.
La rue est surtout la place accordée au citoyen par les pouvoirs publics, un déterminant dans les projets de société, vocables serinés par tous les régimes avant leur installation. Les soins mis à sa qualité pérenne traduisent le sérieux de la gestion d’un pays. Protégeons la rue. Soignons-la. Eclairons-la. Aimons-la. Ce défi est à notre portée il reste une des clés de la bonne gouvernance.
"Il n'y a plus ni formation, ni soutien aux forces armées du pays. Nous avons tout arrêté jusqu'à ce que nous puissions clarifier la situation", a expliqué à des journalistes l'émissaire américain pour le Sahel, Peter Pham
Les Etats-Unis ont suspendu tout soutien militaire au Mali après le coup d'Etat mené par un groupe d'officiers dans ce pays d'Afrique et l'arrestation de son président, a indiqué vendredi un haut responsable américain. "Il n'y a plus ni formation, ni soutien aux forces armées du Mali. Nous avons tout arrêté jusqu'à ce que nous puissions clarifier la situation", a expliqué à des journalistes l'émissaire américain pour le Sahel, Peter Pham. "On ne sait pas clairement quelles sont les forces impliquées dans la mutinerie, qui est spécifiquement impliqué, ni vers où vont les loyautés", a expliqué le diplomate.Accusé de corruption et d'incurie, le président malien Ibrahim Boubacar Keita ("IBK") a démissionné après avoir été arrêté mardi par l'armée, au terme de plusieurs semaines de contestation populaire.
La junte au pouvoir dit vouloir mettre en place "un conseil de transition", avec un président qui sera "un militaire ou un civil".Le gouvernement américain "est en contact" avec le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), le groupe d'officiers ayant pris le pouvoir, a précisé M. Pham. "Ces contacts sont opérationnels, ils ne signifient pas une reconnaissance (de la junte), mais l'admission que ces gens ont à un certain degré le contrôle sur certaines choses", a-t-il dit.Cette mutinerie "ne va certainement pas aider" les forces multinationales qui luttent contre les groupes jihadistes au Sahel, a-t-il ajouté, tout en soulignant que les Etats-Unis allaient poursuivre leur soutien et leur partenariat avec les différentes opérations.
Washington fournit notamment des capacités de renseignement et de surveillance, ainsi que du transport logistique à la France, qui mène depuis 2014 l'opération Barkhane. La Minusma, engagée depuis 2013, est l'une des missions les plus importantes de l'ONU. La Mauritanie, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad ont lancé en 2017 la force G5 Sahel."Nous allons travailler avec nos partenaires dans la région, le G5 Sahel, la Cédéao, l'Union africaine, pour minimiser tout impact négatif (sur la lutte antijihadiste) mais clairement, quand une mutinerie implique une armée qui participe à cet effort, cela ne peut qu'avoir un impact", a expliqué le responsable américain, qui évite d"utiliser le terme de "coup d'Etat".Il a répété la demande américaine de "retour à l'ordre constitutionnel" et la libération des personnes arrêtées, notamment le président Keita, "qui n'est plus tout jeune et dont la santé est fragile".
ALIOUNE TINE APPELLE LES PUTSCHISTES À RÉTABLIR L’ÉTAT DE DROIT
L’Expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme au Mali, a condamné l’arrestation et la détention du Président Keïta lors d’un coup d’État militaire le 18 août
L’Expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme au Mali, Alioune Tine, a condamné l’arrestation et la détention du Président Keïta lors d’un coup d’État militaire le 18 août. Il a appelé les putschistes à libérer le chef d’Etat malien ainsi que les membres de son gouvernement et à protéger leur intégrité physique ainsi que celle des membres de leur famille.
Le soir de son arrestation, M. Keïta a annoncé à la télévision sa démission de la Présidence du Mali. Le 19 août à l’aube, un porte-parole des militaires mutins a déclaré qu’un Comité national pour le salut du peuple (CNSP) a pris la direction du Mali.
« J’appelle les membres du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) à mettre immédiatement fin à cette détention illégale », a déclaré M. Tine dans un communiqué de presse. Une libération qu’ont également demandée le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, le Conseil de sécurité des Nations Unies, l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
L’expert onusien a également appelé « toutes les autorités maliennes à respecter scrupuleusement les droits de l’homme et les libertés fondamentales, à transférer le pouvoir aux civils dès que possible, à rétablir l’État de droit et à assurer la protection des biens et des personnes ».
M. Tine s’est dit très préoccupé par les informations selon lesquelles quatre personnes ont été tuées et 15 autres blessées par la Garde nationale dans la soirée du 18 août. « Tous les responsables de ces violations des droits de l’homme devraient répondre de leurs actes devant les autorités judiciaires maliennes compétentes », a-t-il déclaré.
Renforcer les structures de l’Etat
L’expert indépendant a relevé le fait « significatif » que ce coup d’État au Mali - le second en huit ans - a commencé dans la garnison de Kati, près de la capitale Bamako. C’est dans ce même camp, qu’avait débuté le coup d’État de mars 2012 qui avait renversé le Président malien de l’époque, Amadou Toumani Touré, déclenchant une crise dans ce pays d’Afrique de l’Ouest qui dure jusqu’à aujourd’hui.
« Cela devrait inciter tous les acteurs nationaux et internationaux à réfléchir à la manière de renforcer les structures de l’État afin de ne pas répéter ces crises, qui ont pour conséquence des violations systématiques et continues des droits de l’homme sur fond de conflits tant au sein des communautés qu’entre elles », a déclaré M. Tine.
Il a salué les efforts de la CEDEAO et du reste de la communauté internationale, y compris le Conseil de sécurité des Nations Unies, pour trouver des solutions politiques pacifiques à la crise au Mali.
Après s’être réuni en urgence mercredi sur la situation au Mali, le Conseil de sécurité a appelé toutes les parties prenantes de ce pays de la région du Sahel « à faire preuve de retenue et à donner la priorité au dialogue pour résoudre la crise dans leur pays ». L’expert estime toutefois que les mécanismes doivent être renforcés pour prévenir, gérer et résoudre des crises comme celle du Mali en Afrique de l’Ouest.
« J’appelle tout le monde au Mali - les dirigeants politiques, militaires et de la société civile - à faire preuve de retenue et à s’engager dans un dialogue profond afin de rétablir une paix durable, la stabilité et le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales au Mali », a dit M. Tine.
NOTE
Les Experts indépendants font partie de ce qu’on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Le terme « procédures spéciales », qui désigne le plus grand corps d’experts indépendants au sein du système onusien des droits de l’homme, est généralement attribué aux mécanismes indépendants d’enquête et de supervision mis en place par le Conseil des droits de l’homme afin de traiter de la situation spécifique d’un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde.
Les experts des procédures spéciales travaillent à titre bénévole. Ils n’appartiennent pas au personnel de l’ONU et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou de toute organisation et exercent leurs fonctions à titre individuel.
130 CONTAMINATIONS ET UN DÉCÈS OFFICIALISÉS VENDREDI
Les nouvelles infections ont été détectées à partir de tests virologiques réalisés sur des échantillons de 1421 individus, faisant ressortir un taux de positivité de 9, 15 %, a expliqué le docteur El Hadji Mamadou Ndiaye
Dakar, 21 août (APS) – Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a recensé 130 contaminations supplémentaires de Covid-19 et un nouveau décès au cours des dernières 24 heures, ce qui porte à 12.689 le nombre de personnes infectées par le virus et à 262 les patients ayant succombé à la maladie depuis son apparition dans le pays, le 2 mars.
Les nouvelles infections ont été détectées à partir de tests virologiques réalisés sur des échantillons de 1421 individus, faisant ressortir un taux de positivité de 9, 15 %, a expliqué le docteur El Hadji Mamadou Ndiaye lors du point quotidien sur l’épidémie.
Parmi ces nouvelles contaminations, 55 sont des cas contacts suivis par les services sanitaires, les 73 sont issus de la transmission communautaire localisés à Dakar et à différents endroits du pays.
Il y a eu deux cas importés, selon le Directeur de la prévention.
L’officiel du ministère de la Santé a fait savoir que l’un de ces cas a été localisé à Djioffior, une localité de la région de Fatick, dans le centre du pays, tandis que l’autre a été identifié à l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD).
Il a également assuré que 115 patients avaient été contrôlés négatifs et déclarés guéris au cours des dernières 24 heures. Un chiffre qui porte à 8165 le nombre officialisé de guérisons dans le pays depuis le début de l’épidémie.
Près de six mois après l’apparition de la maladie au Sénégal, 4261 patients dont 38 dans un état graves sont encore sous traitement dans les différents de prise en charge de la maladie à travers le pays, selon le ministère de la Santé.
Par Yaya Amadou DiA
MONSIEUR LE PREMIER PRÉSIDENT
Le patron de la Cour d'appel de Kaolack, Ousmane Kane fortement accusé : "Nous contestons l’ensemble des termes de votre missive parce qu’ils relèvent d’une monstrueuse contrevérité"
Nous accusons réception, ce mardi 14 avril 2020 à 10 heures 25 minutes, de votre lettre numéro 0000003 PP / CA - KLK en date du 12 mars 2020 dont l’objet est "Demande d’explication".
Dans cette lettre, vous affirmez ce qui suit : « Vous avez enfermé dans votre bureau les dossiers en délibéré de la Chambre civile, de la Chambre sociale et de l’audience solennelle du 18 mars 2020 et vous êtes retourné à Dakar depuis la dernière audience du 04 mars 2020. Vous avez en sus refusé de remettre les clés à un collègue qui revenait de Kaolack, ce jour malgré la suggestion qui vous en a été faite par le Secrétaire général. Je vous demande de m’expliquer, dès réception de la présente, les raisons de votre absence au service et de votre refus de mettre les dossiers à la disposition du Premier Président.»
Nous contestons l’ensemble des termes de votre missive parce qu’ils relèvent d’une monstrueuse contrevérité. La vérité que vous essayez de noyer dans cette pseudo – demande d’explication est qu’ au matin du jeudi 12 mars 2020, pendant que j’étais à Dakar, vous avez sans raison, défoncé la porte de mon bureau pour vous emparez des dossiers dont vous n’aviez même pas le droit de toucher.
Les dossiers que vous avez dérobés ce jour-là, sont « mes » dossiers. Les uns, des dossiers de la Chambre Solennelle que vous m’aviez vous-même attribués pour rapport pour le délibéré du 17 mars en vue de l’audience solennelle du 18 mars ; les autres dossiers, des délibérés de notre propre Chambre et enfin une affaire civile mise en délibérée lors d’une audience spéciale que nous avions présidée. Même techniquement limité, vous savez très bien que lorsque des dossiers mis en délibérés pour une date à venir sont attribués à un magistrat pour rapport, aucun autre personne fut elle Premier Président d’une Cour d’Appel n’a le droit de les toucher ni même de les approcher avant la date programmée des délibérés. Pour masquer vos permanents abus et violations de la loi, vous inventez alors ce subterfuge. Lorsque vous dites que nous nous sommes absenté du service, nous sommes vraiment tenté de vous dire prouvez – le. Mais vous n’y arriverez jamais.
La vérité toute simple est que nous ne nous sommes jamais absenté à quelque audience ou service de quelque nature que ce soit. Et puis pourquoi devrions-nous remettre les clés de notre propre bureau à une tierce personne afin de permettre à n’importe qui d’y accéder à notre absence ? Pour comprendre la haine que vous me vouez si soudainement un bref rappel des faits s’impose avec la précision que tous les évènements qui vont suivre se déroulent dans un espace de temps compris entre deux et trois mois.
Le nœud du problème, c’est l’affaire Oumar Gaye. Une affaire qui ne me concerne ni de près ni de loin. Une affaire que vous, en revanche, connaissez très bien. Il se trouve que Oumar Gaye a été condamné par arrêt n ° 39 / 13 en date du 29 novembre 2013 de la Cour d’Assise de Kaolack à une peine d’emprisonnement à perpétuité pour meurtre et actes de barbarie. En cette année 2013, ni vous, ni moi, n’étions membre de cette juridiction. Il y’ a simplement lieu de rappeler, qu’en ce moment les Chambres Criminelles d’Appel n’existaient pas encore. La seule façon de contester la décision rendue par la juridiction d’Assise était de former un appel devant la Cour Suprême. Oumar GAYE et ses co-accusés ont interjeté appel contre cette sentence par acte d’appel n° 28 / 2013 en date du 10 décembre 2013.
Par la suite, sont intervenues, la loi abrogeant les Cours d’Assise et instituant des Chambres Criminelles au niveau des Tribunaux de Grande Instance et des Chambres Criminelles d’Appel au niveau des Cour d’Appel ainsi que votre nomination comme Premier Président de la Cour d’Appel de Kaolack.
Au lieu de transférer à la Cour Suprême, le dossier par lequel Oumar GAYE a été condamné à perpétuité afin que la Haute Juridiction puisse désigner la Chambre Criminelle de renvoi, le dossier a été délibérément soustrait à la connaissance de la Juridiction Suprême. C’est ici que la responsabilité du Parquet Général de Kaolack se trouve engagée. Pourquoi le ministère public n’a jamais transmis le dossier au Parquet Général de la Cour Suprême aux fins de la désignation par La Chambre Criminelle de cette juridiction, de la juridiction criminelle de renvoi ? Mystère et boule de gomme.
En acceptant l’enrôlement du dossier dans des conditions aussi nébuleuses - à moins que vous n’en soyez derrière - vous saviez pertinemment ce que vous cherchiez et ce que vous visiez. Ce n’est un secret pour personne, ici à la Cour, que votre projet était de libérer à tout prix un coupable condamné à une peine d’emprisonnement à perpétuité. C’est la raison pour laquelle, alors que la plupart des magistrats de la Cour étaient en congés, vous avez choisi, en catimini, d’organiser durant les vacances judiciaires et en dehors des sessions légales de la Chambre Criminelle, une audience spéciale présidée par vous- même est dont l’unique objet était de statuer sur la demande de mise en liberté provisoire de Oumar Gaye. Une question encore s’impose : pourquoi le parquet général a-til accepté d’enrôler le dossier dans ses conditions et en hors des sessions de la Chambre Criminelle ?
Seule une audition des concernés permettra de l’établir. Guidé uniquement par vos propres intérêts, ceux du criminel et passant pour pertes et profits les droits de la personne qui gît au fond de sa tombe, vous avez alors accordé la liberté provisoire à un accusé condamné à perpétuité pour meurtre et actes de barbarie. Une fois votre forfait accompli, vous avez alors levé votre audience et laissé examiner l’affaire ultérieurement sur le fond. Vous saviez sûrement que si vous n’aviez pas procéder de la sorte, Oumar GAYE allait finir le restant de ses jours derrière les barreaux. Mais le sommet du scandale est l’audience du 09 août 2018 par laquelle, la Chambre criminelle composée de : Souleymane SY, Ousmane GUEYE et Idrissa NDIAYE a pris une décision donnant acte de leur désistement d’appel à Amath, Ousmane, Momath et Seth DRAME co-accusés de Oumar Gaye, alors que la Chambre n’avait jamais été en possession du dossier.
Les recherches que nous avons effectuées révèlent de façon certaine que le dossier ne se trouve dans aucun registre ou cahier de transmission du parquet, aussi bien de départ que d’arrivée, de 2016 au mois de juillet 2019. Nous pouvons aussi affirmer avec le même degré de certitude que l’actuel Procureur Général n’a jamais vu le dossier de novembre 2013 au mois d’avril 2019. Nous avons appris par la suite que le dossier a été réceptionné à la Cour d’Appel de Kaolack par courrier extérieur en provenance de Dakar au mois de juillet 2019. Sur quoi donc la Chambre Criminelle d’alors s’est-elle fondée pour prendre sa décision ? Quel est le rôle et la responsabilité du parquet dans cette affaire ? Sur quelle base légale les accusés ont-ils été extraits de leur cellule, présentés pour jugement devant une Chambre Criminelle et bénéficié d’une décision en leur faveur sans qu’aucun dossier ne soit enrôlé ? Comment expliquez le fait que le parquet n’a jamais formé le moindre pourvoi contre aucune de vos décisions scandaleuses ?
D’après les informations dont nous disposons, la Chambre Criminelle d’alors, aurait agi de la sorte, sous votre responsabilité, dans l’unique but d’aider les coaccusés de votre protégé Oumar Gaye à bénéficier d’une grâce présidentielle. Lorsque l’on examine toutes ces décisions concernant l’affaire Oumar Gaye que ce soit la décision donnant acte du désistement d’appel, la décision de mise en liberté provisoire ou la décision au fond par laquelle vous l’avez libéré, deux noms apparaissent avec une constance métronomique : Souleymane SY et Ousmane GUEYE. Le premier vous obéit du doigt à l’œil, alors que le second est connu par tous comme étant votre homme de main.
Pour le cas de Ousmane GUEYE, comment avez-vous pu, en violation de toutes les normes légales, le faire siéger pour connaître de l’appel d’une décision dont il est aussi auteur ? Toutes ces violations délibérées de la loi ne prouvent qu’une seule chose que vous étiez prêt à tout pour accorder la liberté à votre Oumar GAYE.
Après votre décision accordant la liberté provisoire à Oumar GAYE en audience spéciale, la Chambre criminelle a tenu son audience, cette fois-ci en session normale avec la composition suivante : Président Souleymane Sy ; Assesseurs : Al Hamdou Diop et Idrissa Ndiaye. Cette Chambre criminelle d’Appel a instruit entièrement l’affaire : le ministère public a pris ses réquisitions, les avocats ont plaidé, les intérêts de la partie civile réservée (a-t-elle-même été citée ?) et l’affaire a été mise en délibéré.
La Chambre criminelle d’Appel a délibéré et une opinion majoritaire s’est dégagée. Il se trouve tout simplement que le Président de cette Chambre Criminelle d’Appel à savoir Souleymane SY a bloqué le prononcé de la sentence pour le motif totalement inacceptable : « Le Premier Président n’est pas d’accord ». C’est un secret de polichinelle pour tous les membres de la Cour que de dire que la seule décision qui aurait trouvé grâce aux yeux du Premier Président est celle ordonnant la libération de son protégé. C’est encore l’occasion de vous rappeler que lorsque vous aviez accordé la liberté provisoire à GAYE condamné à une peine d’emprisonnement à perpétuité, alors que cette mesure ne s’applique qu’aux personnes en attente de jugement, vous êtes allé dans le bureau d’un substitut général pour le supplier à genoux de ne pas former un pourvoi contre votre décision inqualifiable. Vous avez-vous-même reconnu ce fait à l’Assemblée Générale pour avoir affirmé que vous étiez allé dans le bureau du substitut et que vous avez discuté avec lui pendant des heures sur ce dossier. Depuis quand un magistrat du siège délibère-t-il avec un magistrat du parquet ? Quel besoin avezvous, vous le Premier Président de la Cour d’Appel - de vous déplacer pour aller trouver un substitut dans son bureau pour discuter avec lui d’un dossier déjà enrôlé, alors que son Supérieur Hiérarchique, le Procureur Général, votre alter ego, était sur place ? A ce niveau, la question évidente par elle-même, c’est pourquoi, le Parquet Général a t il été aussi docile, en acceptant que l’audience soit reprise, sans soulever la moindre objection, alors qu’il savait exactement la décision que vous allez prendre, parce que évidente pour tous mais surtout, le ministère public avait déjà publiquement pris ses réquisitions sur le fond et l’affaire mise en délibéré pour une date à venir ?
Sauf à se satisfaire de votre jugement ou d’avoir requis dans son sens, nous osons espérer que le ministère public, avocat de la société, par conséquent avocat de la personne qui gît au fond de sa tombe, a formé un pourvoi contre votre décision, moralement et juridiquement, inacceptable Il est vrai que dans ce domaine, vous n’êtes pas à votre premier coup d’essai. N’avez-vous pas, en violation flagrante de la loi accordé la liberté provisoire à Khalifa THIANDOUM, poursuivi pour détournement de deniers public et fuyant vos responsabilités, demandé au Président de la Chambre d’Accusation d’alors de signer à votre place ?
Lequel, bien entendu, vous a opposé un refus catégorique. Vous avez alors installé une guéguerre avec lui allant jusqu’à le faire quitter la juridiction. La chose la plus curieuse est que THIANDOUM est devenu depuis lors votre fournisseur attitré à la Cour d’Appel de Kaolack. Et l’affaire Lamine SENE, poursuivi pour enlèvement et séquestration que vous avez libéré par une autre audience spéciale pour le sauver des griffes de la Chambre Criminelle. Ce qui gêne dans cette affaire, c’est qu’immédiatement après votre forfait, vous été reçu par la maire de Kahone, en présence de ce même Lamine SENE, commerçant de son état et Chef de Cabinet du maire. Bien entendu, un terrain vous a même été gratifié. Comment faut – il qualifier cette contrepartie ?
Corruption, motivation pour parler comme les policiers d’un pays voisin ou bien rémunération pour services rendus. Je passe sous silence les pressions exercées sur les magistrats et les greffiers afin de leur faire changer le dispositif des arrêts après jugement. Je passe également sous silence votre différend avec l’ancien Président du Tribunal de Grande Instance et avec tous les magistrats que vous avez fait quitter parce que tout simplement, ils refusaient de s’impliquer dans vos magouilles.
Revenons à ce refus du Président de la Chambre Criminelle de vider le délibéré, au motif inadmissible que vous n’êtes pas d’accord parce c’est à ce niveau que nous intervenons. Alors que nous nous apprêtions à aller en audience solennelle, vous vous êtes rapproché de moi, disant : « Yaya, nous avons ensuite une audience criminelle ».
Encore une audience spéciale, une audience dont nous n’étions pas, au préalable, informée de la programmation et qui ne faisait même pas partie du calendrier de la session criminelle d’appel. Nous vous avons alors répondu : « Mr le Premier Président, je vous demande courtoisement et respectueusement de me dispenser de cette audience ». C’est alors que vous nous avez répondu sèchement : « Je ne vous dispense pas ». Nous avons répliqué de façon tout aussi ferme en vous disant : « Si vous ne me dispensez de cette audience, alors je ne monterai pas parce que j’ai des informations concernant cette affaire. Mes principes, ma conscience ma foi et mon serment ne permettent pas de monter dans cette affaire ». C’est alors que vous avez convoqué une Assemblée Générale, racontant toutes les contrevérités du monde et allant même jusqu’à accuser la Cour Suprême d’avoir refusé de prendre connaissance de ce dossier. Au cours de cette assemblée générale, un membre de la juridiction criminelle d’appel vous a directement et ouvertement accusé d’être l’unique facteur de blocage du prononcé de leur décision pour la seule et unique raison que la décision de l’opinion majoritaire n’a pas reçu votre onction. Vous avez depuis lors, mis ce magistrat en quarantaine allant même jusqu’à convoquer une pseudo assemblée générale dite spéciale et dont l’objet inavoué était de vous débarrasser de lui à la Chambre Civile. Vous avez aussi profité de cette AG – la dernière - pour créer en toute illégalité – parce que n’étant prévue ni par le CPC ni par le CPC- une Chambre dite spéciale pour connaître de soi-disant dossiers polémiques des autres Chambres. Mais tout le monde avait compris votre stratagème. Il s’agissait tout simplement pour vous de contourner l’opinion majoritaire dans le dossier Oumar GAYE afin de faire passer la seule décision qui compte pour vous : faire libérer un criminel. Voilà l’unique raison pour laquelle nous avions refusé de siéger à l’audience avec vous.
Comme votre projet funeste était évident aux yeux de tout le monde, vous nous avez alors accusé de remettre en cause l’intégrité et la probité de certains magistrats. Nous vous avons alors répondu en disant : « je ne suis pas dans les juridictions pour jouer le rôle du gardien de l’orthodoxie, celui du gardien du temple et encore moins du censeur mais, je n’accepterai jamais qu’on m’implique dans des actions ou des affaires que ma conscience réprouve ». Nous vous avions aussi dit à l’AG, vous regardant dans le blanc de l’œil que « la décision prise de faire rejuger l’affaire par une autre Chambre présidée par vous – même, au motif que le Premier Président n’est pas d’accord est totalement inacceptable. À partir du moment où une opinion majoritaire s’est dégagée, vous êtes tenu de la respecter quelle que soit sa nature. Il est loisible alors à la partie qui n’est pas d’accord de former un pourvoi. Vous devrez plutôt demandé au collègue qui a été mis en minorité de se soumettre au lieu de faire rejuger cette affaire ».
Former un pourvoi, avonsnous écrit ? Mais c’est exactement ce que vous ne vouliez pas parce que vous saviez sûrement que la Cour Suprême allait découvrir toutes les magouilles entourant cette affaire. Nous vous avons également répondu que : « ma présence dans cette Chambre que vous veniez d’instituer était totalement inutile étant donné qu’une majorité de circonstance s’est déjà dégagée entre vous et Souleymane SY ».
Avant même l’audience tout le monde savait la décision qui allait être prise, alors que la justice et l’équité auraient voulu que l’un de vous ne siège pas. C’est alors que je vous ai dit que : « je n’ai aucune intention, par ma présence, de cautionner cette injustice en lui donnant un cachet légal ». Vous êtes alors monté à votre audience, sans tenir comptes des droits de la personne qui gît au fond de sa tombe, vous avez alors libéré votre criminel. Voilà l’origine de notre différend et voilà la raison pour laquelle depuis quelques semaines, vous me vouez une haine féroce. Mais vous perdez votre temps.
Mais la goutte d’eau qui a fait débordé votre vase est intervenue lors d’un délibéré sur une affaire civile de liquidation d’astreinte dont nous étions le rapporteur. Le montant de l’astreinte sur 436 jours devait être liquidé à la somme de 21 800 000 F CFA. Vous avez trouvez que le montant était élevé et qu’il fallait le fixer de façon forfaitaire à 1000 000 F CFA. Nous avions alors attiré votre attention que liquider l’astreinte de cette manière reviendrai à méconnaître les dispositions de l’article 198 du COCC . Vous nous avez alors répondu de façon vraiment surprenante qu’il ne faut pas toujours se fier à la loi. Nous vous avions alors répondu que si un juge ne se réfère pas à la loi pour prendre sa décision sur quoi va t’ il le faire. C’est alors que vous avez daigné ouvrir votre code et faire des recherches jurisprudentielles sur votre portable. Mais malheureusement pour vous, votre lecture du code et vos recherches jurisprudentielles vous ont donné totalement tort. Mais comme vous êtes intellectuellement malhonnête, vous n’avez pas voulu l’admettre allant même jusqu’à nier avoir proposé le montant en question.
Entretemps, l’autre conseiller dont tout le monde à la Cour connait la nature de vos relations, vous a alors rejoint. Nous vous avions alors demandé de proposer un montant en disant pourquoi pour que nous puissions motiver dans le sens de l’opinion majoritaire. Comme vous étiez incapable de faire une proposition fondée sur le droit, vous avez refusé de proposer un montant ni même de dire pourquoi vous n’étiez pas d’accord m’enjoignant simplement de réduire considérablement le montant et d’aller faire des recherches pour la motivation. C’est alors que nous vous avions répondu que nous ne sommes pas ici pour vous inventer des montants et des motivations ni pour donner une bénédiction légale à quelque violation de la loi que ce soit. Si vous n’êtes pas d’accord, vous avez l’obligation de nous dire pourquoi. S’en suivit alors une longue polémique jusqu’à ce que l’autre conseiller prenne le dossier.
L’audience de délibéré étant terminée, nous sommes alors parti. Vous avez alors, raconté au SG que nous avons remis brutalement le dossier à l’autre conseiller en lui disant : «puisque c’est ainsi prenez le dossier vous – même et nous nous sommes alors levé pour partir ». Mais malheureusement pour vous, l’autre conseiller, en dépit de vos relations, a reconnu devant témoins que c’est lui-même qui avait pris le dossier compte tenu des divergences qui existaient entre nous. Vous avez alors transposé cette divergence technique au plan personnel. Alors que nous devions monter à l’audience civile du 04 mars 2020, vous nous avez fait remplacer par un autre conseiller sans raison valable. Votre injustice ne s’est pas arrêtée là puisque vous avez envoyé le SG pour récupérer même les dossiers de la Chambre que nous présidons.
À travers ces lignes, il est facile de dégager votre profil psychologique. Mais je me garderai bien de le faire. Vous n’avez jamais eu le courage de me regarder dans les yeux ni même de vous adresser directement à moi. Nous avions alors remis les dossiers au SG en lui disant que : « Si la loi lui permet de présider n’importe quelle audience de cette Cour, il ne peut le faire pour une Chambre légalement constituée qu’à la condition de notifier à son Président une ordonnance dûment motivée. » Jusqu’à ce moment précis, aucune ordonnance n’est encore prise et à fortiori notifiée. Nous lui avions aussi rappelé que les délibérés de l’audience solennelle sont avec nous et que vous pouvez aussi les récupérer si vous le souhaitez mais vous ne l’avez pas fait. Vous avez attendu que nous soyons à Dakar pour appeler un personnel de la Cour pour littéralement cambrioler mon bureau et vous emparer des dossiers qui ne relèvent même pas de votre compétence pour les uns et pour les autres que vous n’aurez jamais dû toucher sinon après délibéré. Malheureusement encore pour vous, votre acte ne nous surprend pas et ne nous choque pas parce qu’en matière de destruction et d’abus de biens publics, vous êtes un multirécidiviste. N’avez-vous pas porté atteinte à l’intégrité de l’institution judiciaire en la dévoyant de ses missions pour en faire le siège de vos intérêts et activités économiques ? Tout le monde a remarqué le ballet incessant de gros porteurs chargeant et déchargeant les produits de vos champs dans l’enceinte même de la Cour d’Appel.
Au moment où j’écris ces lignes, vos sacs de « ngooñ » sont encore stockés dans les bâtiments même de l’institution judiciaire de Kaolack. Malgré la gravité de vos actes dont nous condamnons fermement, la seule chose qui nous importe est que le Droit et la Justice cessent d’être piétinés par des magistrats de votre espèce. Des magistrats comme vous qui portent gravement atteinte à l’image de la justice et qui sèment et répandent les germes de l’injustice doivent être vigoureusement combattus. TOUS les faits mentionnés dans cette lettre, sans exception, sont documentés ou attestés. Par conséquent, nous nous mettons à la disposition du Ministère de la Justice et des autorités judiciaires, pour remettre à tout enquêteur qu’ils voudront bien désignés, toutes les preuves à notre possession concernant ces faits. Le cambriolage de notre bureau passant bien entendu en dernier lieu. »
Juge Yaya Amadou DiA
Ampliation :
- UMS - Premier Président de la Cour Suprême
- Procureur Général près la Cour Suprême
- Ministère de la Justice
MACKY SALL ANNONCE UNE BATTERIE DE MESURES CONCERNANT LE LOGEMENT
Le fameux programme de 100 000 logements sur 5 ans vient d’être dépoussiéré
Le fameux programme de 100 000 logements sur 5 ans vient d’être dépoussiéré. A l’issue d’un conseil présidentiel sur le logement tenu hier, le chef de l’état a annoncé quelques décisions pour rendre le logement accessible à tous et à un coût très réduit. Entre autres mesures, il y a la mise d’un guichet unique pour simplifier les procédures d’obtention de documents nécessaires à la réalisation d’un projet immobilier et un régime fiscal dérogatoire en faveur des promoteurs agréés dans le cadre du projet 100 000 logements.
Dans le but de rendre le logement accessible à toutes les catégories sociales, le chef de l’Etat a présidé hier un conseil présidentiel. Ce qui a permis d’échanger sur une stratégie devant aboutir à la mise en œuvre du projet de construction de 100 000 logements. Cette stratégie s’appuie sur plusieurs leviers. Il s’agit, entre autres, d’accompagner l’offre par la mise à disposition d’un foncier gratuit et la participation aux frais d’aménagements, la renonciation fiscale et douanière, la promotion de la production des matériaux locaux (ciment, fer, carreaux…). « Ce dernier point est un facteur clé de réduction du coût du logement à travers l’industrialisation de la politique de logement, la fabrication locale des matériaux de construction, les innovations en matière de techniques de construction», souligne-t-on dans un communiqué reçu par «L’As».
En outre, les autorités ont annoncé la mise en place d’un guichet unique pour simplifier et raccourcir les procédures d’obtention des documents nécessaires à la réalisation d’un projet immobilier. Il y a également le respect de la loi d’orientation sur l’habitat social qui engage les sociétés concessionnaires Senelec, Sones à participer aux travaux d’aménagement foncier. L’Etat compte aussi mettre en place un régime fiscal dérogatoire en faveur des promoteurs agréés dans le cadre du projet 100 000 logements et un nouveau mécanisme pour prendre en charge les aménagements fonciers dans le cadre dudit projet.
Des assiettes foncières du pôle de Daga Kholpa seront affectées à la Société d’Aménagement foncier et de Rénovation urbaine (SAFRU). A cela s’ajoute l’éclosion d’un écosystème de la construction (instruction a été donnée au ministre de l’Industrie d’y travailler avec le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique).
Par ailleurs, les autorités comptent également impliquer le secteur privé national dans sa stratégie. Sur ce, un autre axe dans le programme de construction de 100 000 logements est relatif à la mise en place d’un cadre incitatif pour la création d’unités industrielles de fabrication de matériaux locaux et l’élaboration de curricula adaptés pour la formation de nouveaux acteurs du bâtiment. « Pour mener à bien le programme, la demande sera dynamisée par l’activation de deux leviers clés : la facilitation de l’accès au financement, l’efficacité du processus d’acquisition.
L’idée est d’accompagner aussi bien les acquéreurs informels, peu bancarisés aux revenus irréguliers que les acquéreurs du secteur formel aux revenus faibles», renseigne le communiqué. Pour ce qui est des acquéreurs à revenus modestes ou informels, ils vont bénéficier de la mise en place d’un dispositif de garantie et de bonification des taux d’intérêts à travers notamment la création du Fonds de l’Habitat Social, instrument de solvabilisation des primo-accédants.
Sur la plateforme digitale de préinscription mise en ligne, soulignent les autorités, plus de 230 000 Sénégalais y sont déjà inscrits. « Des impacts économiques dans le contexte de la relance post-covid sont attendus avec plus de 1 000 milliards Fcfa de financement à accorder aux promoteurs sur 5 ans, l’émergence des filières locales de matériaux de construction, une contribution moyenne de 3% au PIB sur 5 ans, la création et consolidation de près de 634 000 emplois à raison de 127 000 emplois par an en moyenne».
Pour être éligible au programme, il faut être de nationalité sénégalaise, avoir des revenus inférieurs ou égaux à 450 000 Fcfa par mois, être primo-accédant, exercer une profession salariée ou non salariée.
LE SECTEUR DU PETROLE DENONCE LA VIOLATION DES ACCORDS
Trois associations des professionnels du pétrole accusent le gouvernement d’avoir foulé au pied les accords relatifs aux conditions d’implantation et d’exploitation des stations de distribution des produits pétroliers raffinés
Trois associations des professionnels du pétrole accusent le gouvernement d’avoir foulé au pied les accords relatifs aux conditions d’implantation et d’exploitation des stations de distribution des produits pétroliers raffinés. Outre les incohérences relevées dans le décret n°2020-1255, les présidents de ces organisations fustigent le mépris dont ils font l’objet de la part du ministre de l’environnement et du Développement Durable. Ils déplorent l’absence de réponse du ministre Abdou Karim Sall.
Les différentes associations des professionnels du pétrole contestent le décret n°2020- 1255 relatif aux conditions d’implantation et d’exploitation des stations de distribution des produits pétroliers raffinés. En plus des incohérences qu’elles ont relevées dans le décret, ces associations sont choquées par le mépris du ministre de l’Environnement et du Développement Durable qui est resté sourd à leur saisine.
En effet, le Groupement Professionnel du Pétrole au Sénégal(GPP), l’Association Sénégalaise des Professionnels du Pétrole (ASPP) et l’Association Sénégalaise des Pétroliers (ASP) qui ont saisi le ministre de l’Environnement et du développement Durable, Abdou Karim Sall, depuis le 18 juin, pour dénoncer le non-respect des accords attendent toujours la réponse de ce dernier.
Dans la note adressée à Abdou Karim Sall dont «L’As» détient une copie, les professionnels du pétrole ont rappelé que les différences contenues dans le décret avaient fait l’objet de plusieurs réunions sous l’égide de la Primature. A les en croire, un consensus a été trouvé sur les conditions d’exploitation et d’installation des stations-services en vue d’une occupation rationnelle de l’espace. Mais à leur grande surprise, tout n’a pas été respecté dans le décret.
Pour les professionnels du pétrole, «les dispositions du décret 2020-1255 ne devraient concerner que les conditions d’implantation et d’exploitation des stations de distribution des produits pétroliers raffinés de la région de Dakar». Seulement, ils se sont rendu compte que les autorités ont étendu la mesure sur l’ensemble du territoire contrairement à ce qui a été arrêté lors des concertations. Les professionnels du pétrole veulent également l’abrogation de l’alinéa 2 du décret. «Nous avions convenu d’une surface minimale de 600 m carrés pour abriter une station-service mais n’avions jamais convenu et encore moins discuté de la dimension d’une façade minimale de 50 m stipulée à l’alinéa 2 de l’article 11 du décret», se plaignent les différents présidents de ces associations signataires de la lettre, en l’occurrence Baba Babacar Tall, Ameth Guissé et Hamady Sy.
LE MINISTRE INVITE A MODIFIER L’ALINEA 2 DE L’ARTICLE 11 DU DECRET
Ils demandent au ministre de l’Environnement et du Développement Durable de rectifier, mais ce dernier tarde à donner suite à leur requête. «M. le ministre, aux fins de respecter l’esprit de nos discussions et les accords consensuels obtenus lors des réunions, nous vous saurions gré de demander à vos services de modifier l’alinéa 2 de l’article 11 du décret en portant la dimension de la façade à 30 m au lieu de 50 m pour une meilleure cohérence avec la superficie de 600 m carrés devant abriter une station-service», proposent-ils.
Par ailleurs, il est à noter que le décret en cause a apporté des innovations afin de protéger les populations, assurer la rentabilité des activités des hydrocarbures et le processus d'implantation des stations-services chargées de la distribution des produits pétroliers. Il s’agit de la création d'un guichet unique, au niveau de chaque département (Ndlr, ministère Environnement et le ministère des Energies) pour la délivrance de l'autorisation d'implantation d'une station-service ou d'une station de remplissage, l'exigence d'une évaluation environnementale incluant obligatoirement une séance de consultation du public, la délimitation de distances réglementaires entre les stations-services et la fixation de normes minimales requises pour les équipements et l'implantation des stations-services.
LE SUMMUM DE L’EXPLOITATION HUMAINE
Elles sont indispensables dans la marche de nos familles. Difficile à Dakar de trouver une famille aisée sans femme de ménage. Communément appelées bonnes ou domestiques, elles font le boulot de toute une maison
Elles sont indispensables dans la marche de nos familles. Difficile à Dakar de trouver une famille aisée sans femme de ménage. Communément appelées bonnes ou domestiques, elles font le boulot de toute une maison. A la fin, elles ne récoltent que des miettes et beaucoup d’ingratitude de la part de leurs employeurs.
Trouvées dans une grande chambre au quartier Dalifort, elles ne sont pas moins d’une dizaine à se la partager. Toutes issues du même village dans la région de Thiès, elles ont coordonné leur jour de repos pour se retrouver ensemble le temps d’un week-end. Cela se fait tous les quinze jours. Ce sont les seuls moments du mois où elles sont maîtresses de leur temps. La plus âgée, Fatou Ndiaye, est allongée sur un des trois matelas qui composent la chambre.
Les yeux fixés sur le téléphone, elle a l’air fatigué. C’est à l’âge de 17 ans qu’elle est venue à Dakar. Aujourd’hui âgée de 26 ans, elle dit en avoir vu de toutes les couleurs. «J’ai failli tout abandonner et retourner au village. Au début, on m’avait dit que ce n’était pas trop pénible. Je ne m’occuperais que des tâches classiques. Nettoyer, préparer les repas et faire la vaisselle. Mais ma patronne était presque inhumaine. Je me réveillais à 6 heures du matin pour préparer les enfants. Je ne m’arrêtais plus jusqu’à 23 heures. Parfois même, elle me réveillait pour que je lui nettoie les chaussures qu’elle doit porter le lendemain», se souvient-elle. Le plus dur, c’est que Fatou ne percevait que 35 000 francs Cfa par mois. «Au début, j’étais impressionnée. C’était la première fois que je touchais un tel montant», dit-elle avec ironie. Si à un moment elle a pensé tout abandonner, Fatou a été convaincue par une de ses cousines qui lui a trouvé un autre point de chute. «Là aussi, c’était presque pareil, mais on me traitait avec beaucoup plus d’égards», se souvient-elle. Depuis, elle n’a plus jamais quitté cette maison. Alima est sa cousine. Aujourd’hui elle travaille comme ménagère dans un restaurant au centre-ville. Un travail qu’elle a choisi par défaut. « Je suis venue du village pour être femme de ménage. Mais je n’ai pas fait plus de quatre mois. On me payait 40 000 francs cfa. Mais je perdais ma dignité à la limite. On ne me parlait presque pas. Je n’étais jamais avec les gens. Quand on me parlait, c’était pour me donner un ordre. Même les enfants ne me considéraient pas. C’était comme une boule à la gorge», dit-elle dans un bégaiement.
16 HEURES DE TRAVAIL PAR JOUR
Même si elle a tenté de tenir le coup au début, au bout de deux mois, elle en avait marre. «J’en ai parlé à celle qui m’avait amenée là-bas. Je n’en pouvais plus. J’ai décidé de rentrer au village», se souvient-elle. Alors qu’elle avait fini de prendre sa décision, ses sœurs la convainquent finalement. « Après, j’ai été recrutée chez une femme qui avait à peu près mon âge, soit 35 ans. Si au début elle me traitait bien, elle a complètement changé par rapport aux tâches que je devais faire. Je faisais le tour de la maison que je nettoyais de fond en comble, avant de préparer le repas, faire la vaisselle, préparer le dîner, préparer son petit-déjeuner du lendemain, et faire le linge tous les dimanches. Alors qu’il était convenu que je ne ferais que les repas et nettoyer la maison. J’ai tenu deux mois pour un salaire de 40 000 francs. Je n’en pouvais plus.» C’est comme ça qu’elle a démissionné. «Je travaillais de 7h à 23 heures presque tous les jours. Je ne dormais pratiquement pas. C’était à la limite inhumain», se plaint-elle. Si elle a pris le soin de négocier un week-end de repos tous les 15 jours, Nogaye dit n’en bénéficier qu’au gré de sa patronne. «Au début, elle faisait tout pour me donner une tâche rude le samedi, de sorte que je finissais très tard avant de prendre mon week-end. Mais quelle que soit l’heure, je partais. A la fin, c’est à la limite si elle ne m’ordonnait pas de surseoir à mes weekends parce qu’elle avait un rendez-vous ou une cérémonie, alors que c’était dans mes droits», regrette-t-elle. Pour un salaire de 45 000 francs, dit-elle, il fallait attendre le 10 du mois pour être payée. «C’était de l’exploitation», clame-t-elle. Pire, quand elle a commencé à lui opposer un refus, la patronne a tout bonnement décidé de la remercier. «De manière froide, elle m’a demandé d’arrêter alors qu’elle ne m’avait pas encore payée. Elle m’a dit qu’elle m’appellerait pour mon argent. Il s’en est suivi une dispute. Il a fallu l’intervention de son mari pour que je rentre dans mes fonds», se rappelle-t-elle.
F. T : « IL M’EST ARRIVÉ DE DORMIR DANS LA CUISINE»
Très battante et bien préparée aux affres de ce métier, F. T, originaire de Safène, pensait pouvoir supporter. Si au début tout se passait bien entre elle et sa patronne, les problèmes ont commencé à se poser quand le traitement qui lui était infligé se dégradait au fur à mesure. «Au début, on me faisait croire que j’étais comme chez moi, qu’il n’y aurait pas de différence entre moi et les enfants de la famille. On regardait la télévision ensemble dans la cour. Je commençais même à avoir certaines affinités avec les enfants», se souvient-elle. La nuit, dit-elle, je dormais dans une chambre avec la nièce de ma patronne. Mais tout a basculé quand une de ses sœurs leur a rendu visite. «C’est elle qui a commencé à me différencier des autres. Par exemple, quand elle faisait du lait ou des jus de fruits, elle servait les autres dans des verres, moi dans un pot en plastique. Et ma patronne l’a suivie», se souvient-elle.
A son arrivée, poursuit-elle, le mari de ma patronne était en voyage. «Elle dormait avec ma patronne, mais quand son mari est rentré, la dame a décidé d’occuper la chambre dans laquelle je dormais. Elle m’a demandé de choisir entre le couloir et la cuisine. Même si cette dernière était spacieuse, je n’imaginais pas qu’on pouvait y faire passer une nuit à un être humain. Mais comme il y avait beaucoup de chats dans la maison, j’ai préféré dormir dans la cuisine. Cela a duré plus d’une semaine», se rappelle-t-elle, amère. Il a fallu que le chef de famille découvre cela pour que tout revienne à la normale. «Mais ma patronne n’a jamais supporté cela. Elle était persuadée que j’avais tout manigancé pour que son mari soit au courant. Elle m’a mené la vie dure. J’ai fini par démissionner », dit-elle.
VOL, COURTISANERIE… DES ACCUSATIONS PARFOIS GRATUITES
Selon Fallou Guèye qui place des femmes de ménage dans des maisons, beaucoup de ses collaboratrices sont très souvent accusées de vol, de courtisanerie par des patronnes véreuses. Mais d’après lui, c’est une façon de se débarrasser d’elles. « Qui veut noyer son chien l’accuse de rage. Un jour, une de mes clientes a été accusée d’avoir volé les bijoux de sa patronne. Le comble, c’est le jour où elle devait lui donner son salaire après l’avoir renvoyée qu’elle a sorti cette histoire. Si son mari n’était pas tombé sur l’affaire, la femme de ménage aurait même pu atterrir à la Police. Des cas comme ça, on en vit presque chaque semaine. En plus de payer des miettes, ces patronnes surexploitent les femmes de ménage», dénonce Fallou. Taille élancée, teint d’une noirceur brillante, Saly Soumaré ne laisse personne indifférent. Femme de ménage de son état, elle peine à durer quelque part. La faute à la jalousie chronique de ses patronnes. «J’en souffre beaucoup. J’ai fait tous les efforts du monde. J’ai même décidé de ne plus porter certains habits pour ne pas attirer les regards, mais rien », dit-elle désolée. La dernière scène l’a poussée à suspendre ses activités. «Alors que je m’apprêtais à prendre mon week-end, le mari de ma patronne me demande de lui donner à boire. Je le sers et attends qu’il finisse de boire. Son épouse tombe sur la scène et pète un câble. Elle amplifie les choses allant jusqu’à m’accuser d’avoir embrassé son mari. Cette histoire a même eu des répercussions au village. Comme j’étais fiancée, les gens en ont fait une histoire de famille. Depuis lors, je ne suis pas retournée travailler. Il y a de cela deux ans», se souvient-elle.
OULIMATA FAYE, INSPECTEUR DU TRAVAIL «LES FEMMES DE MÉNAGE PEUVENT POURSUIVRE LEURS EMPLOYEURS, MÊME SANS CONTRAT ÉCRIT»
A défaut d’une médiation, les femmes de ménage finissent toujours par perdre leur bras de fer contre leurs employeurs. Pourtant, selon l’inspecteur du travail Oulimata Faye, elles peuvent bel et bien poursuivre leurs patronnes si elles estiment avoir été lésées. Selon elle, même s’il n’y a pas de contrat écrit, on considère que l’employeur et l’employé sont liés par un contrat verbal. « Si la durée de travail n’est pas mentionnée au moment de l’embauche, la loi considère que l’employée travaille dans le cadre d’un CDI ou Cdd. Même si elle est renvoyée, elle peut porter plainte pour licenciement abusif. En effet, dit-il, la section gens de maison au tribunal du travail concerne ce type de litige. «Mais comme elles ignorent leurs droits, parce que pour la majorité non instruites, elles sont très souvent victimes.»