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5 juillet 2025
Par Thierno Alassane SALL
DEPREDATION FONCIERE ET ENGAGEMENT POLITIQUE
Au bout de son premier mandat de sept ans, Abdoulaye Wade avait littéralement fait main basse sur les réserves foncières de Dakar : l’immense domaine de la foire, les annexes du stade, la bande dite verte ceinturant l’aéroport
Au bout de son premier mandat de sept ans, Abdoulaye Wade avait littéralement fait main basse sur les réserves foncières de Dakar : l’immense domaine de la foire, les annexes du stade, la bande dite verte ceinturant l’aéroport. Il avait en même temps créé une nouvelle race de flibustiers qui trouvaient dans le foncier une source d’enrichissement facile et sans trace.
Des baux étaient établis pour les bénéficiaires ultimes qui payaient rubis sur ongle des terrains soustraits du patrimoine public et distribués en catimini à une clientèle politique mais dont de grands lots revenaient à la même petite bande de prédateurs du foncier.
En 2006, à un an des élections présidentielles et législatives, la boulimie foncière atteint ce que je prenais à tort pour un paroxysme : à cette date, la proie d’Abdoulaye Wade était la bande verte qui longeait le mur est de l’aéroport, courant d’une extrémité à une autre de la piste principale et au-delà. C’était donc une bande de plus de quatre kilomètres de long et large en moyenne d’un kilomètre.
Selon les normes de l’aviation, c’était une zone non aedificandi ou soumise à des restrictions très strictes. Au surplus, la zone étant distante de quelques centaines de mètres seulement de la piste principale, son occupation n’allait pas sans danger considérable pour ses habitants comme pour les opérations aériennes. Au-delà des nuisances sévères et incessantes aux- quelles les occupants étaient exposés, ceux-ci seraient les premières victimes potentielles d’un éventuel crash dans cette zone immédiatement contiguë à la bande de piste. Nul besoin d’être de l’aviation civile pour appréhender le risque élevé pour les riverains du crash d’un aéronef bourré de kérosène sur des habitations en dur et souvent densément occupées.
Par ailleurs, les constructions, qui ne manqueraient pas de s’y amonceler dans un enchevêtrement si typique de Dakar, rendraient difficile l’accès des secours. Une nation qui s’était distinguée à la face du monde par la catastrophe maritime la plus meurtrière jamais enregistrée, à savoir le naufrage du bateau le Joola, s’apprêtait sciemment, délibérément, par les décisions de ses plus hautes autorités à réunir les mêmes facteurs contributifs et/ou aggravants pour éventuellement surpasser ce triste record.
En ma qualité de Représentant de l’ASECNA, donc partie prenante à la sécurité de la navigation aérienne, je n’avais pas manqué d’alerter les autorités par des courriers adressés aux entités nationales compétentes. Ce fut avec un immense soulagement que j’appris que le chef du Gouvernement Macky Sall s’était emparé du sujet et avait convoqué une réunion à la primature.(…)
La rencontre ne connut pas les suites espérées de ma part : la bande verte fut dépecée comme un territoire conquis par une horde d’envahisseurs, des puissances de la galaxie au pouvoir grassement servies revendirent leur butin sur un marché immobilier porté à un régime démentiel par ceux-là à qui échoyait le devoir de protéger les intérêts des populations.
C’était un commerce des plus lucratifs : des personnes disposant d’une certaine influence auprès des électeurs étaient servies, de même que des hauts fonctionnaires dont les signatures ou le silence devaient être sécurisés. Les gros lots partaient vers les barons du système qui trouvaient par-là les moyens d’alimenter leurs trésors de guerre à la veille de joutes électorales.
Enfin, une partie de la demande pressante en terrains dans des zones prisées était satisfaite. Bref, que du bonheur universel. (…) Le Premier ministre, Macky Sall, sans doute ébranlé par les scènes de chaos qu’il avait constatées au cours de sa visite des quartiers submergés sous les eaux aux alentours de l’autoroute, d’Ouest foire et de Yoff (dont le dispensaire avait été évacué), réalisait ce que la razzia des réserves foncières pouvait coûter à la communauté.
La cité Bellevue, aux villas de standing, se trouvait noyée par les eaux qui naguère étaient retenues par la zone de captage. Un pan nord de la clôture de l’aéroport avait cédé sous les eaux drainées à partir des cités érigées en toute illégalité le long de la zone d’approche du seuil sud de la piste principale. Le système de drainage des eaux de l’infrastructure, composé de canaux déversant directement à la mer à travers Ngor, avait été démantelé insidieusement par des occupations irrégulières entamées au milieu des années 1990, sous le magistère d’Abdou Diouf.
C’est un Premier ministre remonté qui se présenta à l’aéroport ce matin d’août 2006, à l’issue d’une visite au dispensaire de Yoff. Il se trouvait là pour saluer le Président en parance pour ses innombrables voyages à l’étranger. Sa visite terminée, il avait préféré attendre le Président à l’aéroport, ce qui nous imposait de venir lui tenir compagnie.
J’étais en compagnie du Directeur général de l’aviation civile et du gestionnaire de l’aéroport. Macky Sall nous interpela en marquant son étonnement que le projet d’occupation de la bande verte rencontrait l’assentiment des responsables de l’aviation civile. Mes deux collègues, effectivement favorables au projet, s’employèrent à le rassurer.
Pour ma part, ayant exprimé mes réserves auprès du ministre de tutelle au cours de réunions antérieures, j’observai un mutisme notoire au point où le Premier ministre, que je ne connaissais que de loin, me demanda mon opinion. « Monsieur le Premier ministre, votre intérêt pour la question m’oblige et me fait le devoir de vous donner mon opinion. Je souhaiterais toutefois le faire en présence du ministre de tutelle ».
A ma grande surprise, il marqua son accord pour convoquer une réunion en présence des différentes parties prenantes sur le sujet. Nous nous retrouvâmes donc le lendemain après-midi à la primature. Je pus mettre un visage sur une partie des intérêts derrière le projet de partage des terres de la bande verte. J’avais certes saisi quelques phrases échangées au cours de rencontres inopinées à l’occasion des voyages de Wade où il était question de quotas pour des agents de l’aviation, mais voir le Président de l’assemblée nationale et maire de Dakar, une des baronnes du PDS et ministre du premier cercle du président, d’autres ministres et hauts fonctionnaires, se serrer dans la salle de conférences du coup très étroite de la primature, renseignait sur la sensibilité du dossier et le sens des priorités en ce mois où les habitants de Dakar, Pikine, Guédiawaye et Rufisque grondaient de colère née d’un sentiment d’abandon de l’Etat face aux inondations.
Le Premier ministre présenta brièvement l’ordre du jour de la réunion, qui visait à s’assurer si les services de l’aviation approuvaient effectivement le projet d’occupation de la bande verte. La réunion fut en réalité une confrontation de deux positions divergentes entre les techniciens de l’aviation présents, le reste des participants épiant, notant et hochant la tête d’approbation ou marquant d’un silence hostile leur opposition aux points de vue qui s’affrontaient.
A ma connaissance, les protagonistes de cette joute sont encore, dans leur majorité, de ce monde, je puis affirmer sans risque de contradiction que j’étais seul contre tous. M’inscrivant contre les arguments développés par mes collègues de l’aviation civile, j’exposai de manière nette et claire les risques majeurs qu’un tel projet posait pour la sécurité des vols, celle des habitants des sites en sus des nuisances permanentes. Je rappelai les perturbations graves du fonctionnement des installations radioélectriques induites par les immeubles et les objets en tout genre irrégulièrement implantés autour de l’aérodrome qui avaient amené les autorités de l’aviation à faire détruire dans un passé récent des constructions sur la même zone.
Comment comprendre que, toutes choses étant égales par ailleurs, il soit envisagé d’occuper non seulement les mêmes emplacements mais bien au-delà ? Je frappai les esprits en rappelant, pour réfuter la théorie d’un des collègues sur les performances des avions modernes et le faible risque de crash dans la bande, qu’un pilote ne choisit jamais de s’écraser et en cas d’accident, dispose malheureusement de très peu d’options sur les points d’impact. L’un des derniers accidents à date étant celui du concorde, je fis remarquer que peu de gens seraient disposés à parier qu’un hôtel de la petite ville de Gonesse près de Paris, fût directement touché par le drame.
Par ailleurs, plus de la moitié des accidents d’avions surviennent en phases de dé- collage ou d’atterrissage, c’est-à-dire dans ou à proximité des aérodromes. Je fis une remarque délibérément provocatrice, espérant toucher le reste de sens des responsabilités de ces personnages, costumés tels des hommes d’Etat mais agissant en rapaces : le désastre du Joola devrait rappeler au Sénégal le tribut humain à consentir quand une nation se fie des normes de navigation. Je fis remarquer, pour conclure, que le ministre Ousmane Masseck Ndiaye avait consacré deux réunions sur le sujet mais avait sans doute été conforté par l’avis quasi unanime des techniciens sur la viabilité du projet. J’ai pu observer au fil de mon itinéraire professionnel au Sénégal, comment des hommes de l’art falsifient ou à tout le moins omettent de rappeler les règles de leurs métiers par intérêt ou par peur pour leurs positions de sinécure.
Alors, Macky Sall tira une conclusion qui participa pour beaucoup à me le rendre sympathique et sur le moment respectable. Il déclara le projet inapproprié et leva la séance. Alors que je me tenais comme le reste de l’assistance debout, attendant qu’il se retirât, il s’approcha de moi et me dit de façon à être entendu par le plus grand nombre : «mes félicitations pour la manière dont vous avez présenté votre position».
Plus tard ce soir-là, je reçus un coup de téléphone d’Ousmane Masseck Ndiaye. Alors que je préparais une formule pour lui expliquer le dilemme que j’avais vécu entre mon amitié à son endroit et ma loyauté à ce qui me semblait être les intérêts de la République, il me dit : «Thierno, le Premier ministre m’a demandé de vous féliciter pour votre courage». (…)
Mes premières impressions favorables à Macky Sall furent confortées au cours des rencontres suivantes sur des dossiers sensibles, celui de la compagnie Air Sénégal International en particulier. Autant nos vues convergeaient sur ces dossiers, autant je fus surpris et marqué par la divergence d’opinions sur ces questions entre lui et le Président Wade.
En outre, il semblait posséder cette faculté rare à ce niveau de responsabilités à accepter un point de vue dissonant. Deux amis communs que j’avais connus dans l’aviation civile participèrent par la suite à davantage nous rapprocher, Mamadou Dieng et Mor Ngom. Ce dernier permit d’établir et d’entretenir un canal de communication entre le désormais Président de l’assemblée nationale, mais sur un perchoir de plus en plus précaire, et l’ancien représentant de l’ASECNA que je suis devenu en ce début de l’année 2008.
Bien avant l’affaire de la convocation de Karim Wade, président du Conseil de surveillance de l’ANOCI, j’avais le sentiment au mois de janvier 2008 pour l’avoir sondé, que Macky Sall se préparait à l’éventualité d’une opposition à Wade. Je ne saurais affirmer que tel était son choix, je crois même que les diatribes incessantes de Farba Senghor lui auguraient l’hallali, ne lui laissant d’autre option que de s’y préparer. Il connaissait le milieu et avait lui-même naguère participé à ces sortes de rites sacrificatoires de la maison Wade. D’autres que moi, du premier cercle de Macky Sall, le poussaient à entreprendre une vie en dehors du PDS. Sa famille propre, en particulier son épouse dut jouer un rôle décisif dans l’armement moral. (…)
C’est dans une telle séquence historique de décomposition d’un régime, favorable en une recomposition profonde que l’APR fut mise sur pied. (…) Dans mon proche entourage, plutôt porteur des idéaux de progrès et d’émancipation de l’Afrique, mon engagement à l’APR, aux côtés de l’ancien premier ministre de Wade et ci-devant président d’une assemblée nationale plus que jamais chambre de légalisation de toutes les dérives de Wade, ne passait pas bien.
Comment un homme, qui a applaudi toutes les dérives de Wade et ne l’a quitté que poussé quasiment au départ, peut-il porter un changement, m’objectait-on. Ce furent des moments pénibles de justifications. J’expliquais mon choix par un faisceau d’espérances plus que par une adhésion sans réserve. Un besoin irrépressible d’agir pour contrer le péril destructeur de la gouvernance de Wade me pressait. Restait à trouver un cadre dans lequel militer.
La création de l’APR constituait pour moi une aubaine, en ce qu’elle permettait de participer à dessiner les contours d’une nouvelle offre politique et à tenter de façonner de rapports plus démocratiques au sein de l’organisation. Parce que pour l’essentiel, les membres fondateurs de l’APR appartenaient à la génération née après l’indépendance ou avaient fait leurs classes dans des cadres où l’aspiration à la démocratie interne était forte, j’imaginais qu’ils n’accepteraient pas de laisser se reproduire les tares qui minaient le PDS et les autres partis et qui précisément poussaient beaucoup de jeunes vers le nouveau parti. D’ailleurs, c’est tout naturellement que la rupture d’avec les politiciens et les politiques traditionnels s’était imposée comme un marqueur dans la ligne de l’APR. Il y était beaucoup question de compagnonnage entre des pairs (And nawle, à l’opposé de la soumission aveugle aux décisions d’un père fondateur qui tenait de règlement intérieur aux partis dominants de l’espace politique), de restauration des valeurs d’honneur et de dignité, de gestion sobre et ver- tueuse. J’avais la faiblesse de croire, d’espérer sans excès de naïveté, que la masse critique d’intellectuels et de jeunes militants, révoltée par la situation du Sénégal et avertie des ravages sur les destinées d’un pays de la sujétion d’un parti à un homme, ne laisserait pas se reproduire un modèle dont elle constatait l’échec et qu’elle voulait détruire.
De surcroît, il ne me semblait pas que Macky Sall fût de nature à restaurer une autocratie à la Wade. Au contraire, au gré de rencontres particulières que j’avais pu avoir avec lui, comme je l’ai déjà conté, il m’apparaissait comme un homme porté vers la rationalité et supportant la contradiction. Je disais avec conviction et espoir qu’un homme qui, en qualité de premier ministre a pu affronter un lobby puissant du PDS, sur la question de la bande verte pour préserver les intérêts nationaux et a encouragé mes positions divergentes d’avec celle de ses ministres, était un adepte de la liberté d’expression. Je ne le croyais pas exempt de tout reproche et je me souviens de certaines questions que je lui avais posées en présence de témoins, pour lever certains doutes, par exemple sur l’incident du vote sans présenter sa carte d’identité nationale.
Thierno Alassane SALL
BABACAR FALL DU GRADEC PROPOSE UN REPORT
Le Secrétaire général du Groupe de Recherches et d’Appui à la Démocratie participative et la bonne Gouvernance (GRADEC), Babacar Fall, n’est pas d’avis avec ceux qui pensent que les élections locales devraient se tenir au mois de mars
Le Secrétaire général du Groupe de Recherches et d’Appui à la Démocratie participative et la bonne Gouvernance (GRADEC), Babacar Fall, n’est pas d’avis avec ceux qui pensent que les élections locales devraient se tenir au mois de mars. Il plaide plutôt pour un énième report.
Le SG du Groupe de Recherches et d’Appui à la Démocratie participative et la bonne gouvernance (GRADEC), Babacar Fall, est formel. Selon lui, du point vue technique, il sera très difficile de tenir les élections le 28 mars prochain. C’est pourquoi il plaide pour un énième report. Le SG du GRADEC estime en effet que si les élections locales devaient se tenir le 28 mars, à partir de cette date débute le compte à rebours qui permet de déterminer le calendrier des opérations électorales. Or à l’en croire, la loi dit qu’il faut un délai d’au moins 80 jours ou 85 jours pour le dépôt des listes des candidatures.
Et sur cette base, indique-t-il, si l’on fait le calcul, cela renvoie l’échéance au mois de janvier prochain. La loi dit aussi, souligne-t-il, que le dépôt des cautions se fait avant les 150 jours, d’ici à la date du scrutin. Sans compter, rappelle M. Fall, que cette question et celle du parrainage sont toujours en phase de discussion et n’ont pas encore connu de consensus.
Aussi, poursuit-il, les discussions autour du processus de l’évaluation électorale n’ont pas également fait l’objet d’études. «Voilà plusieurs questions qui empêchent la tenue des élections», a laissé entendre le Secrétaire général du Groupe de Recherches et d’Appui à la Démocratie participative et la bonne Gouvernance (GRADEC) à l’émission de Rfm matin, qui estime en outre que ce n’est pas un travail du tout facile et que cela pourrait durer 2 à 3 mois. «Si on doit prendre des décisions sur ces questions, on risque de connaître d’énormes impacts négatifs sur les élections», affirme M. Babacar Fall.
A ces contraintes, le SG du Gradec y ajoute la révision des listes électorales. Parce que, souligne-t-il, avec la pandémie de covid-19, il n’y a pas eu des révisions ordinaires. « Alors que la loi recommande chaque année une révision ordinaire pour permettre à certains citoyens de s’inscrire et d’autres de pouvoir changer leurs bureaux ou lieux de vote», explique Babacar Fall. Il poursuit : certes, je suis d’avis pour le respect du calendrier républicain mais à l’impossible, nul n’est tenu. «On ne doit pas aller à des élections qui risquent de créer des contestations», avertit-il. Et pour aller dans des élections fiables et crédibles, le SG du Groupe de Recherches et d’Appui à la Démocratie participative et la bonne gouvernance invite ainsi les acteurs à des concertations qui permettront de trouver une nouvelle date qui ne dépassera pas une année.
LES CERTIFICATS MEDICAUX DES GENDARMES DATENT DE JANVIER ALORS QUE LES FAITS ONT EU LIEU EN AOUT DERNIER
Dans l’affaire de Tobène inscrite hier au rôle de l’audience des flagrants délits du Tribunal de Grande Instance de Thiès, 18 prévenus étaient à la barre et Leur défense assurée par une douzaine d’avocats qui ont unanimement plaidé la relaxe
Les 18 prévenus cités dans l’affaire des violences de Tobène, suite à un problème d’expropriation de 6 hectares au profit des Industries Chimiques du Sénégal (ICS), étaient hier à la barre du Tribunal de Grande Instance de Thiès. En attendant le délibéré prévu le 26 août prochain, ils ont bénéficié d’une liberté provisoire.
Dans l’affaire de Tobène, qui était inscrite hier au rôle de l’audience des flagrants délits du Tribunal de Grande Instance de Thiès, 18 prévenus étaient à la barre. Leur défense est assurée par une douzaine d’avocats. Les mineurs ont été orientés vers la juridiction requise. Alors que le Ministère public a requis la relaxe sauf pour le nommé Cheikh Fall contre qui il a requis une peine d’avertissement laissée à l’appréciation du tribunal, les avocats de la défense ont unanimement plaidé la relaxe pure et simple en faveur de tous les prévenus.
En attendant le délibéré prévu le 26 août prochain, les mis en cause ont bénéficié d’une liberté provisoire. Il ressort des débats d’audience que c’est à la suite d’une réquisition particulière de l’autorité administrative et dans l’exécution de leur mission que des gendarmes ont été attaqués par les habitants de Tobène.
En effet, le travail des pandores consistait à accompagner le géomètre à faire la délimitation des champs qui se trouvent sur le tracé d’exploitation des Industries Chimiques du Sénégal (ICS) dans le village de Tobène. Mais les populations «se sont entendues préalablement pour commettre des violences verbales et physiques à l’endroit des agents de l’autorité, de manière volontaire». D’après le procès-verbal d’enquête, ces violences ont occasionné des blessures sur certains gendarmes dont le chef de Brigade de gendarmerie de Mboro qui s’est retrouvé avec une Incapacité Temporaire de Travail(ITT) de 25 jours.
Ainsi, il est reproché aux prévenus le délit de rébellion, trouble à l’ordre public par actions diverses, violences et voies de fait à agents dépositaires de la force publique. Il s’y ajoute les délits de coups et blessures volontaires à agents dans l’exercice de leurs fonctions : Gora Top, Bouba Top, Assane Mbaye ; et incitation à la rébellion via les réseaux sociaux contre Cheikh Fall, censeur au lycée de Diaobé.
A l’interrogatoire d’audience, les prévenus ont nié à l’unanimité leur présence sur les lieux, le jour des faits. Cette position a d’ailleurs fait réagir le Ministère public qui a appelé les prévenus à la raison. Selon le parquetier, il ne sert à rien de nier l’évidence d’autant qu’il y a eu des gendarmes blessés. Mais les mis en cause sont restés fermes sur leur position.
Finalement, le parquet a opté pour l’apaisement en requérant la relaxe sauf pour Cheikh Fall. Et pour ce dernier qui est poursuivi également pour incitation à la rébellion via les réseaux sociaux, il a demandé la requalification de ce délit en provocation à un attroupement non armé. A la suite de cela, il a requis contre lui une peine d’avertissement, laissée à l’appréciation du Tribunal.
Les avocats de la défense ont plaidé la relaxe pure et simple en faveur de tous les prévenus parce que le dossier ne contient aucun élément pouvant asseoir une quelconque culpabilité. Pour Me Assane Dioma Ndiaye qui a clôturé les plaidoiries de la défense, les populations ne réclament qu’une indemnisation digne. De ce point de vue, dit-il, personne ne doit les soumettre à l’obligation de conciliation. Il relève dans cette affaire une volonté d’opérer un coup de force, suivie d’une série d’arrestations ciblées et le seul fait d’avoir clairement indiqué dans les procès-verbaux que les prévenus sont soupçonnés d’avoir été à la base des faits visés, doit justifier une relaxe pure et simple.
D’autant plus que, note Me Khoureychi Ba, les certificats médicaux des gendarmes joints au dossier datent du mois de janvier, alors que les faits ont eu lieu le 12 août dernier. Pour Me Assane Dioma Ndiaye, les prévenus sont loin d’être des délinquants et leur souci n’est pas aussi de se rebeller, mais ils auraient aimé être ailleurs, à cet instant précis, en cette période d’hivernage. Le litige qui a occasionné les fameuses échauffourées de Tobène porte sur une superficie de 6 ha, qui devrait abriter l’élargissement de l’assiette foncière d’exploitation de la mine des ICS.
La pomme de discorde est que les populations exigent qu’il y ait d’abord une entente parfaite autour du taux d’indemnisation des paysans dont les champs se trouvent dans le périmètre visé, avant toute délimitation. Mais là où la proposition de 1 050 000 Fcfa à l’ha leur est donnée, ils exigent 20 millions par ha, avant toute idée de délimitation.
«CEUX QUI NE CROIENT PAS A LA COVID-19 SONT UNE MENACE POUR LES AUTRES»
Pour Serigne Sidy Ahmed Sy, la maladie est toujours là, mais certains Sénégalais ne croient toujours pas à son existence.
Diacksao, le lieu de retraite spirituelle d’El Hadji Malick Sy, puis de Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh, vient d’être doté d’un important lot de matériel médical d’une valeur de 40 millions de Fcfa. C’est un geste de la communauté Tidjane de Reggio Emilia en Italie pour jouer leur partition dans la lutte contre le coronavirus. Pour Serigne Sidy Ahmed Sy Dabakh qui a réceptionné le lot, ceux qui ne croient pas à la Covid-19 constituent une menace pour les autres.
La courbe ascendante de la pandémie du coronavirus était hier au centre des préoccupations à Diacksao, lors de la cérémonie de réception d’un important lot de matériel médical. En effet hier encore, la région de Thiès a enregistré 17 nouvelles contaminations issues de la transmission communautaires.
A la date du mercredi 19 juillet, elle a totalisé 1 368 cas positifs, 56 décès et 409 actuellement sous traitement. Pour Serigne Sidy Ahmed Sy, la maladie est toujours là, mais certains Sénégalais ne croient toujours pas à son existence. Il ajoute : « Nous prions qu’ils ne contractent pas la maladie, mais nous devons reconnaître qu’ils constituent une menace pour les autres. La maladie est là et elle commence à s’éterniser d’où la nécessité d’une meilleure mobilisation. »
Selon lui, certains comportements peuvent être assimilés à un suicide, qui est d’ailleurs banni par l’islam. Pour lui, il urge de respecter les mesures et d’être à l’écoute des conseils des professionnels de la santé. Il a par ailleurs prié pour que les pouvoirs publics aient tous les moyens dont a besoin le système de santé du pays. L’Etat est en train de faire tout ce qu’il peut, les autorités sanitaires sont mobilisées jour et nuit, les autorités religieuses sont également en train de jouer leur partition dans la sensibilisation des talibés, mais il faut que toutes les populations s’inscrivent dans cette dynamique.
Après avoir rendu un hommage aux personnels soignants, il a révélé qu’El Hadji Malick Sy avait un jour confié que s’il pouvait retrouver sa jeunesse, il irait apprendre la médecine. Pour Modou Fall Maire de Koul, il est indéniable que la maladie est bel et bien là et que sa progression est inquiétante. Et il y a aujourd’hui toutes les raisons d’avoir peur, comme le sont les personnels de santé qui sont au cœur des opérations de prise en charge. Même avec tout le matériel imaginable, il y aura toujours débordement si les gens n’observent pas les mesures de prévention. Il est temps de se ressaisir, pour éviter une catastrophe sanitaire et préserver ainsi notre pays.
Cette plaidoirie contre la COVID19 a été tenue hier à Diacksao, un village qui fut le lieu de retraite spirituelle d’El Hadji Malick Sy, puis de Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh. C’était à l’occasion de la réception d’un important lot de matériel médical d’une valeur de 40 millions de Fcfa dont une ambulance médicalisée, offert par la communauté Tidiane de Reggio Emilia Italie, sous la présidence du Sous-préfet de Mérina Dakhar. Selon Yankhoba Faye qui a coordonné le don, le village de Fass Diacksao qui abrite les champs d’El Hadji Malick Sy et une partie de sa famille polarise 38 villages. Il y a eu la construction d’un poste de santé depuis 2016 et dans ses tournées européennes, Serigne Sidy Ahmed a eu à contacter des dahiras, pour l’amélioration de l’équipement dudit poste, en venant ainsi en appoint aux efforts de l’Etat et de la collectivité territoriale de Koul. La dahira de Reggio Emilia Italie a réagi avec un don composé d’une ambulance médicalisée, de respirateurs, de lits d’hospitalisation, de couveuses, de mobiliers et divers autres matériels médicaux destinés au poste de santé.
Selon Abdoul Aziz Diop, Petit-fils de Dabakh, ce matériel dépasse la capacité d’un poste de santé d’où la décision de mettre une partie à la disposition du district sanitaire de Mékhé, une autre partie au centre hospitalier régional El Hadji Amadou SakhirNdiéguène de Thiès et une autre à l’hôpital Mame Abdoul Aziz SyDabakh de Tivaouane. Avec cette ambulance, souligne le Maire de Koul, un problème de référence lié à l’évacuation des malades est définitivement réglé car le recours aux taxis clandos était systématique jusque-là, pour cet exercice. Dans le même temps, il indique que les lits d’hospitalisation vont augmenter la capacité d’accueil du poste de santé.
L’IFAN DEVOILE LE SCANDALE DES GELS HYDRO ALCOOLIQUES
9 sur les 14 gels utilisés au Sénégal sont de mauvaise qualité
L’Institut Fondamental d’Afrique Noire (Ifan) qui a étudié la qualité des gels hydro alcooliques révèle un gros scandale sur la question. Dans le rapport qui a sanctionné ses travaux, l’Ifan renseigne que sur 14 types de gels utilisés au Sénégal, les 09 ne sont pas de bonne qualité.
Alors que les autorités sanitaires recommandent sans cesse aux populations d’utiliser les gels hydro alcooliques afin d’endiguer la propagation de la Covid-19, certaines personnes ne se sont pas gênées de mettre sur le marché des gels de mauvaise qualité. En effet, ces produits ne répondent pas aux normes édictées par l’Organisation Mondiale de la Santé. La grosse arnaque a été éventée par l’Ifan qui a effectué une étude sur les gels hydro-alcooliques en cette période de pandémie du coronavirus. D’après le rapport produit par l’Ifan, aucun importateur ou vendeur de gels n’a présenté son produit pour vérification au bureau sénégalais de normalisation.
Selon les responsables du laboratoire de l’Ifan qui ont travaillé sur tous les échantillons vendus au Sénégal, «la plupart des gels vendus aux populations ne contiennent pas d’alcool pour tuer les virus et les bactéries». Or, les normes définies par l’Oms sur les gels sont notamment la présence suffisante d’alcool, de glycérine et d’eau oxygénée. Malheureusement, ces normes ne sont pas respectées au Sénégal.
Pour Dr Nourou Diaby qui a participé à l’étude, sur les 14 types de gels vendus au Sénégal et analysés par l’Ifan, seuls deux ont entièrement satisfait aux tests. Trois autres ont moyennement répondu aux critères. Le reste des marques est bon pour la poubelle. Il n’est pas recommandé de les utiliser. Autrement dit, les 09 autres gels hydro-alcooliques utilisés par les Sénégalais sont de mauvaise qualité et ne tuent aucun virus.
Par conséquent, la meilleure méthode est de se laver régulièrement les mains avec de l’eau et du savon pour tuer les virus et les bactéries afin de prévenir la Covid-19. Sur un autre registre, on a appris du ministère de la Santé hier que le Sénégal a enregistré 130 cas supplémentaires à la suite des derniers tests réalisés (1 421 prélèvements). Ces nouvelles contaminations sont constituées de 55 cas contacts, de 02 cas importés enregistrés à l’Aibd et à Djoffior et de 73 cas communautaires. Ceux-ci proviennent de Ziguinchor 09, Mbour 07, Bignona 04, Kolda 04, Kédougou 03, Mékhé 03, Tivaouane 03, Bounkiling 02, Fann 02, Nord Foire 02, Richard-Toll 02, Sacré-Cœur 02, Saraya 02, Thiès 02, Touba 02, Yoff 02, Almadies 01, Diourbel 01, Fatick 01, Foundiougne 01, Gibraltar 01, Guédiawaye 01, Joal 01, Khombole 01, Keur Massar 01, Louga 01, Maristes 01, Mbacké 01, Pikine 01, Rufisque 01, Sédhiou 01 et Vélingara 01.
A noter que 38 patients sont dans un état clinique particulièrement grave et se trouvent dans les services de réanimation. Après avoir déploré un cas de décès au cours de la journée du jeudi (20 août), le Sénégal totalise désormais 262 décès liés à la Covid-19.
L’embellie dans cette grisaille, c’est la guérison de 115 patients qui sont rentrés chez eux. Ainsi à la date du 21 août 2020, le Sénégal compte 12 689 cas confirmés dont 8 165 guéris, 262 décédés et donc 4 261 sous traitement.
Par Général Mamadou Mansour SECK
AVEC BABACAR TOURE, NOUS SOMMES DEVENUS DES AMIS
C’est dans les années 80 que Babacar et moi nous nous sommes rencontrés pour la première fois. Il m’avait donné l’impression de m’avoir classé « homme de droite»
Général Mamadou Mansour SECK |
Publication 22/08/2020
C’est dans les années 80 que Babacar et moi nous nous sommes rencontrés pour la première fois. Il m’avait donné l’impression de m’avoir classé « homme de droite». Pour lui, un officier ne pouvait pas beaucoup aimer les opposants, les syndicalistes ou les journalistes indépendants. Mais je lui ai expliqué qu’en 1958, le futur Président Senghor avait envoyé à l’Université de Dakar (pas encore Université Cheikh Anta Diop), le Général Amadou Fall et le Colonel Mademba Sy, pour demander des volontaires prêts à aller en France préparer les grandes écoles militaires, dont Saint Cyr. Ils nous ont expliqué que Senghor ne voulait pas d’une armée au rabais à notre indépendance, mais des officiers républicains, répondant aux normes internationales. C’est alors que mon ami Moussa Dioum et moi, nous nous sommes portés volontaires. L’Ecole Spéciale Militaire Saint Cyr nous a appris que notre mission était de garantir l’intégrité territoriale de notre pays et la protection de tous les Sénégalais sans distinction. Nous savions également que nous devions être loyaux à la Constitution et respecter la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Ces principes ont pu expliquer que l’armée sénégalaise n’a jamais pris le pouvoir. Notre fonction et notre responsabilité veulent aussi que nous connaissions bien la société sénégalaise.
Pour cela, les médias jouent un rôle fondamental. La presse indépendante que préconisait Babacar Touré est donc nécessaire non seulement à cette connaissance, mais son indépendance participe également à l’approfondissement de notre démocratie, ce qui exclut la pensée unique. J’ai également appris à Babacar Touré que j’étais un fidèle lecteur du journal Le Monde depuis les années 60 et que j’appréciais particulièrement les articles du journaliste Philippe Decraene sur la défense. Celui-ci m’a même fait l’honneur de me rendre visite à l’Etat Major Général des Armées. Mes arguments ont dû convaincre Babacar et il est alors devenu un ami.
En effet, il m’appelait désormais « Grand ». Je me rappelle qu’après mon mandat d’Ambassadeur à Washington (1993- 2002), il m’a interviewé sur l’AGOA (African Growth and Opportunity Act). Cette loi permet aux pays africains éligibles d’exporter 6000 articles vers les USA sans taxe d’entrée. L’ambassadeur du Sénégal que j’étais avait été coopté par ses pairs africains pour diriger la task force sur l’AGOA. Les membres de la task force devaient collaborer avec les Députés et les Sénateurs américains pour l’élaborer et la faire signer par le Président Clinton.
De même Babacar m’a fait l’honneur de me présenter à la première page du journal Sud en parlant de mes relations avec Madeleine Albright qui a été la Secrétaire d’Etat (Ministre des Affaires Etrangères) de Washington avant mon ami le Général Colin Powell.
Plus tard, nous nous sommes retrouvés aussi à l’occasion de la célébration d’un anniversaire du Président Amadou Makhtar Mbow, Président des Assises Nationales. Il a alors su que j’étais un des Vice-Présidents des Assises Nationales comme l’ancien Ministre Cheikh Hamidou Kane, l’ancien Premier Mamadou Lamine Loum et Feu Mansour Kama, un autre ami. C’est après les formidables éditoriaux qu’il venait de publier dans le journal Sud, il y a quelques semaines, que j’ai appelé Babacar pour le féliciter. Car je pense qu’il avait diagnostiqué en profondeur la société sénégalaise. Il s’est montré historien de notre époque. Une dernière leçon de Babacar : bien que journaliste de renom, donc bien connu, il n’a jamais fait allusion à son appartenance religieuse que je n’ai découverte qu’à son décès. Je trouve que c’est une leçon dans l’esprit de la laïcité de notre pays.
Le panafricanisme de BT était aussi bien connu. Il a côtoyé de nombreux Chefs d’Etat africains et son œuvre n’était pas uniquement pour le Sénégal, mais pour la réalisation de l’unité de l’Afrique, seule voie de survie de notre continent. Je finirai par relever ce qu’il a dit au Président Macky Sall, qu’il n’était pas employé du gouvernement. Ce qui n’est pas étonnant quand on connait l’indépendance d’esprit de Babacar.
Adieu et merci l’ami, soldat de la démocratisation du Sénégal. Nous ne t’oublierons pas. Ton œuvre restera pour les générations présentes et futures.
RISQUE D’ATTAQUES DJIHADISTES ET CRIME ORGANISE, LES 7 ETATS LIMITROPHES EN SURSIS !
Le Mali fait une frontière de 419 kilomètres avec le Sénégal et 7.420 kilomètres de frontières avec sept pays limitrophes
La crise institutionnelle qui sévit au Mali ayant donné lieu, mardi dernier 18 aout, à un coup d’état, entretient une instabilité chronique dans ce pays longtemps en proie à des attaques multiformes. Ce qui risque de plonger la sous-région dans une insécurité profonde, sous la menace des djihadistes et du crime organisé. Le Mali fait une frontière de 419 kilomètres avec le Sénégal et 7.420 kilomètres de frontières avec sept pays limitrophes. La position de la CEDEAO, opposée à la vision interne du pays, pourrait retarder le retour à l'ordre constitutionnel.
La situation de coup de force de l’Armée malienne qui est venue porter l’estocade à une dégradation du climat social et politique n’a guère surpris les observateurs peu avertis. Elle est sans doute l’aboutissement d’une confusion de plus en plus intenable, assortie d’un malaise profond jusqu’au sein de l’Armée, face à l’expansion des djihadistes dans le Nord du pays et ce, malgré la présence de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA). Le chef de l’Etat Ibrahima Boubacar Keïta (IBK) est donc contraint à la démission, mardi, les frontières terrestres et aériennes bouclées, le pays mis sous embargo et les institutions républicaines en berne. De là à craindre que cette nouvelle version de confinement accentue la galère d’un peuple déjà éprouvé par des années d’insécurité et de baisse constante du pouvoir d’achat. Il s’y ajoute un contexte de propagation de la pandémie à coronavirus qui trouve son champ de dilatation en des moments de trouble et de rassemblements monstres.
OPTION DE LA CEDEAO : UNE SOLIDARITE DE CORPS OU UNE STRATEGIE POUR LE RETOUR A L’ORDRE CONSTITUTIONNEL ?
Face à cet imbroglio social et politico-militaire, le discours de la CEDEAO, appelant au rétablissement de IBK dans ses fonctions de président de la République, des sanctions contre les militaires putschistes et de leurs collaborateurs, ne vient pas pour faciliter le retour immédiat au calme, rétorque Me Mouhamed Aly Bathily, l’un des porte-parole du Mouvement M5-RFP, invoquant l’article 45 du Protocole Additionnel de la CEDEAO qui consacre, selon lui, la libre gouvernance des Etats souverains. Certains n’hésitent pas à caricaturer la CEDEAO comme un «syndicat des chefs d’Etat plus enclin à la défense leurs intérêts, comme par solidarité de corps, tout en se souciant du même sort qui pourrait s’abattre sur eux en ces temps de forte contagion au 3e mandat». La mobilisation organisée hier, vendredi 21 août 2020, par des milliers de maliens à la Place de l’Indépendance pour célébrer la chute du régime Keïta est un baromètre expressif de l’exaspération persistante du peuple malien. «Aujourd’hui, nous ne sommes pas là pour protester mais pour célébrer le Mali libéré» ont-ils scandé face à une foule de micro et relayé par toutes les chaines de transmission. Pour sa part, Papa Ogo Seck, enseignant chercheur et Professeur de Chaire agrégé des Facultés de droits et sciences politiques et président de l’Association des juristes africains a expliqué, au micro de Sud FM, que «l’option de la CEDEAO de maintenir l’embargo sur le Mali ne milite guère à l’apaisement de la situation car c’est un peuple qui a longtemps souffert de la crise. Demander aussi qu’un président qui a signé un acte de démission revienne au pouvoir n’est plus à l’ordre du jour. La meilleure option est d’aider les nouveaux maîtres de Bamako à revenir à l’ordre constitutionnel et rétablir les organes de fonctionnement de l’Etat malien en vue de préparer une bonne transition politique», a dit le juriste Papa Ogo Seck.
LA FRANCE NE MET PAS SON QUITUS SUR LA POSITION DE LA CEDEAO
A l’opposé de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la France ne demande pas le rétablissement du président déchu, Ibrahima Boubacar Keïta, dans ses fonctions, mais appelle plutôt à sa libération immédiate et les membres du gouvernement actuellement retenus. Dans une déclaration rendue publique le lendemain du coup de force, mercredi 19 aout, le Quai d’Orsay indique que «la France se tient, comme elle l’a toujours fait, au côté du peuple malien. Elle s’est engagée, à la demande de ce pays, en poursuivant deux priorités à savoir l’intérêt du peuple malien et la lutte contre le terrorisme» lit-on dans ce communiqué lu par Jean-Yves Le Drian, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères. Quoiqu’il en soit, si le Mali tousse, c’est toute l’Afrique de l’Ouest qui éternue car tout affaiblissement de l’Etat malien pourrait se convertir en de sérieux revers dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. La vigilance doit donc être de rigueur car le Mali partage 419 kilomètres de frontière avec le Sénégal et 7.420 kilomètres de frontière avec sept pays limitrophes. L’enjeu est donc de taille et pas dans les détails.
LES LOCALES EN ZONE DE TURBULENCE
Prévues avant le 28 mars 2021, les prochaines élections municipales et départementales s’annoncent déjà tendues.
Prévues avant le 28 mars 2021, les prochaines élections municipales et départementales s’annoncent déjà tendues. En effet, les acteurs engagés dans les concertations politiques au sein de la commission politique peinent toujours à trouver un consensus sur l’essentiel des points du processus électoral. Ce, après une dizaine de mois d’échanges. Et dire que le président Macky Sall attend les rapports des différentes commissions dont celle en charge du dialogue politique d’ici la fin de ce mois d’août.
Le Sénégal de nouveau sur la trajectoire d’un processus électoral des élections municipales et départementales très tendu en 2021 après celui de la dernière présidentielle du 26 février 2019. En effet, les concertations politiques convoquées par le chef de l’Etat au lendemain de sa réélection, dans le but de doter le Sénégal, un nouveau code électoral consensuel à l’image de celui de 1992, dénaturé par les nombreuses modifications unilatérales, peinent à donner des résultats attendus.
Après plus de dix mois de concertation au niveau de la commission cellulaire du dialogue politique, les acteurs politiques n’ont pas parvenu à trouver un consensus sur l’essentiel des points du processus électoral parmi lesquels ceux qui avaient crispé les tensions lors des précédentes élections organisées en 2017 et 2019. Il s’agit entre autres des points relatifs : à l’élection des Adjoints au Maire, des Vice-présidents et des Secrétaires élus des Conseils départementaux, de l’utilisation du bulletin unique demandée par l’opposition et la société civile comme cela se fait dans certains pays voisins notamment la Guinée Bissau mais refusée par le régime. Mais aussi du montant de la caution de même que de la question du maintien ou non du parrainage instauré par le régime en place lors de la dernière présidentielle sans occulter la question de la vacance et de la suppléance en cas d’incapacité du maire. Il en est aussi de la question du cumul des fonctions de chef de parti et de président de la République et celle relative à la modification des articles L31 et L32.
Abordés lors de précédentes rencontres, ces points, faute d’un accord, ont été versés dans la corbeille des points à discuter lors des prochaines rencontres dont la tenue a été retardée par l’avènement de la pandémie du nouveau coronavirus au Sénégal, en début du mois de mars dernier. Aujourd’hui, à sept mois de la date retenue pour ces joutes électorales, les seuls accords trouvés par les acteurs concernent le report des élections locales, l’élection des maires au suffrage universel direct, l’institution d’un règlement intérieur pour accorder à l’opposition certains postes au niveau des commissions dans les mairies, l’audit du fichier électoral et l’évaluation du processus dont la mise en œuvre n’est toujours pas effective.
A cela s’ajoute également cette mise en demeure du président du dialogue national, Famara Ibrahima Sagna par le chef de l’Etat, Macky Sall de lui remettre les rapports des différentes commissions dont celle en charge du dialogue politique d’ici la fin de ce mois d’août. C’est dire que les choses sont parties pour se compliquer davantage entre pouvoir et opposition. En effet, après une dizaine de mois d’échanges infructueux, ils n’ont désormais moins de deux semaines pour trouver un compromis autour de ces questions.
A défaut, le président Macky Sall qui s’était engagé à valider tous les points qui feront l’objet d’un consensus des acteurs engagés dans ces concertations sera obligé de trancher le débat autour de ces points susmentionnés dont la plupart ont été bloqués par ses représentants au sein de la commission cellulaire du dialogue politique.
IDRISSA GANA GUEYE SUR LES PAS DE SADIO MANE
Après l'édition 2019, un autre footballeur sénégalais sera en lice pour la finale de la ligue des champions 2020 qui oppose demain dimanche, 23 août à Lisbonne, le Paris Saint Germain au Bayern, quintuple vainqueur de l'épreuve.
La finale 2019-2020 de la ligue des champions qui se dispute demain dimanche 23 août entre le Bayern de Munich et le Paris Saint Germain aura une saveur particulière pour le Sénégal et pour Idrissa Gana Gueye. Le milieu de terrain des Lions espère remporter et devenir le deuxième footballeur sénégalais à gagner ce prestigieux trophée après Sadio Mané de Liverpool.
Après l'édition 2019, un autre footballeur sénégalais sera en lice pour la finale de la ligue des champions 2020 qui oppose demain dimanche, 23 août à Lisbonne, le Paris Saint Germain au Bayern, quintuple vainqueur de l'épreuve. L'équipe bavaroise portée par Serge Gnabry, Thiago Alcantara ou Lewandoski est désignée comme le grand favori de cet dernier acte de la saison. Après avoir balayé le FC Barcelone (8-2), en quarts de finale, l’équipe allemande a réussi à surclasser Lyon (3-0) en demies.
De l’autre côté, cinq ans après sa création ponctuée par une succession de désillusions en C1 lors des dernières années, le club de la capitale française espère lui toucher au but en cette fin de saison. Le club de Idrissa Gana Guèye, Neymar et Mbappe a fait un pas ferme vers le sacre en écartant une accrocheuse équipe de Red Bull.
Pour sa première saison sous les couleurs du club francilien, Idrissa Gana Gueye, absent en demi-finale reste toutefois un élément clé du dispositif de l'entraîneur Tuchel et pour la conquête de ce prestigieux trophée. Même si une place de titulaire ne lui sera pas garantie du fait du retour des joueurs comme Verratti au milieu, seule la victoire sera belle ce dimanche soir.
Pour le Sénégalais, c'est une page d'histoire qui va surtout s'ouvrir puisque en cas de succès, il deviendrait le deuxième footballeur sénégalais à remporter la Coupe aux Grandes oreilles après son compatriote Sadio Mané. L'attaquant des Lions a lui disputé sur les deux dernières saisons deux finales avant de s'installer le tout de l'Europe. Tenant du titre, Sadio Mané et Liverpool ont été éliminés en huitièmes de finale par l'Atletico de Madrid.
Par Ousmane Kane
L'IGNOMINIE DU PRESIDENT YAYA AMADOU DIA
Le Premier Président de la Cour d'Appel de Kaolack, Ousmane Kane répond aux accusations de Yaya Amadou DIA
Les échanges épistolaires entre le Premier président de la Cour d’appel de Kaolack, Ousmane Kane et le magistrat de siège, Yaya Amadou Dia n’ont pas encore fini de livrer tous leurs secrets. Après la lettre incendiaire du juge Dia, accusant son collègue de «corruption», suite à une demande d’explications, Sud Quotidien s’est procuré la réponse du Président Kane; une réplique salée que nous publions in extenso.
L’ignominie est définie comme un déshonneur extrême causé entre autres par une action infamante. Au sommet de l'ignominie trône le mensonge. Seuls forgent le mensonge ceux qui ne croient pas aux versets d'Allah; et tels sont les menteurs "Sourate An Nahal, verset 105. Voici les mensonges, donc le cumul des actes d'ignominie du Président Yaya Amadou DIA:
L'ABSENCE :
Le Président Yaya amadou DIA a écrit dans sa réponse que je disais des contrevérités en lui reprochant dans ma demande d'explication son absence injustifiée alors qu'il n'a jamais manqué une audience et qu'il ne s'est jamais absenté. A la lecture de la demande d'explication, il apparait clairement que je lui reproche non d'avoir manqué une audience, mais plutôt de s'être absenté du service sans autorisation et d'avoir refusé de rendre ses clés disponibles pour l'ouverture de son bureau et le retrait des dossiers qu'il y avait enfermés. Le subterfuge est cousu de fil blanc. (Voir le rapport du SG de la Cour d’appel)
PREMIER MENSONGE; PREMIERE IGNOMINIE II - AFFAIRE OMAR GAYE II - a
J'ai supplié à genoux le substitut général pour qu'il renonce à son droit d'appel, ce que j'ai confirmé en Assemblée générale (AG). J'ai tenu une AG pour amener tous les magistrats de la Cour à discuter du problème de procédure dans l'affaire Omar GAYE qui commençait de prendre des proportions anormales. J'ai effectivement avoir dit avoir discuté personnellement avec le substitut en charge de l'audience pour partager avec lui sur les nombreuses incongruités qui ont accompagné le traitement du dossier. Je trouve cette initiative plus honorable que celle consistant pour un juge du siège d’aller par infraction dans les bureaux du parquet général pour fouiller dans leurs registres et de s'en glorifier (Voir plus loin). Enfin, mon interlocuteur est le Procureur général, et le Président DIA ne devrait pas ignorer qu'aucun substitut général ne peut se permettre de former un pourvoi sans l'aviser.
2EME MENSONGE : 2EME IGNOMINIE II - b
La victime dans la tombe. J'ai agi, écrit le Président DIA "sans tenir compte des droits de la personne qui git au fond de la tombe". L'accusé Omar GAYE n'a pas été condamné pour meurtre, ce crime ayant été attribué à ses coaccusés par la Cour d'assises, mais pour acte de barbarie. (Pièce n°2) Ainsi donc, d'après l'arrêt de la Cour, ce n'est pas lui qui a envoyé la victime "au fond de la tombe ".
3EME MENSONGE; 3EME IGNOMINIE
Pour rappel l'accusé Omar GAYE a été condamné à perpétuité par une Cour d'assises présidé par le Président Papa Ibrahima NDIAYE, celui-là même que le Président DIA compte parmi mes victimes dans sa lettre (Je reviendrai sur ce collègue). L'acte de barbarie est une circonstance qui aggrave l'homicide volontaire dit meurtre pour le transformer en assassinat, comme le guet-apens ou la préméditation. Il n'est pas une infraction autonome pouvant donner lieu à une condamnation. Omar GAYE a coupé les tendons d'un cadavre dont la mort a été attribuée d d'autres.
Ainsi: - l'on ne peut pas commettre un acte de barbarie sur un mort (théorie du crime impossible) ; - Aussi répugnant que cela puisse apparaitre, l'acte de l'accusé s'appelle mutilation ou profanation de cadavre, même non inhumé, puni d'un emprisonnement de 3 mois d’un an et d'une amende de 50.000 cfa à 180.000cfa (article354 code pénal). Pour une telle infraction, un pauvre paysan a été condamné à perpétuité et a purgé au moment de sa libération 8 années de prison (8 fois la peine maximum encourue). Les circonstances de l'enrôlement du dossier n'ont pas besoin d'être rappelées car fondées sur la nouvelle loi sur les Chambres criminelles et la lettre du Procureur général près la Cour Suprême demandant désormais de ne plus envoyer lesdites affaires de la Cour Suprême (pièce no3). Je reconnais en conséquence avoir demandé au Président de la Chambre criminelle de ne jamais songer à renvoyer le Parquet général à se pourvoir devant Cour Suprême et de prolonger ainsi d'autant le règlement du dossier que ladite Cour ne manquerait pas fatalement de nous renvoyer. J'assume cette décision, tout comme celle d'avoir mis un terme à la détention scandaleuse, arbitraire et inhumaine d'un pauvre individu que le Président DIA appelle «mon Omar GAYE», laissant ainsi penser que j'avais un intérêt particulier à lui faire un traitement spécial. II-c Un juge gros menteur mais piètre espion fouineur Le Président Yaya Amadou DIA a cherché à savoir pourquoi le dossier Omar GAYE n'était pas porté à la connaissance de la Cour Suprême.
Pour cela, il a dépensé beaucoup de temps et d'énergie en faisant des recherches soutenues, mais gravement illégales dans un service dont il ne relève pas et pour un dossier dont il n'est pas en charge, qui «révèlent de façon certaine que le dossier ne se trouve dans aucun registre du parquet, aussi bien de départ que d'arrivée de 2016 au mois de juillet 2019. Il écrit plus loin que le Procureur général n'a jamais vu le dossier de novembre 2013 au mois d'avril 2019. (Pages 3 et 4 de sa réponse). Quel pitoyable juge, plus apte au mensonge qu'au travail d'investigation !
Manifestement, il ne pouvait pas avoir trace du dossier car de novembre 2013 à avril 2019, le dossier était entre les mains de son protégé Papa Ibrahima NDIAYE qui n'avait pas rédigé et déposé son arrêt. Pire, en quittant la Cour, il l'a emporté avec lui, laissant ainsi penser que le dossier était perdu. Le Président DIA est très loin d'imaginer les efforts inlassables que le Procureur général, le Ministre de la justice et moi-même avons déployé pour retrouver ce dossier retiré du circuit normal par le Président Papa Ibrahima NDIAYE. (Pièce no4) - S'agissant des Cours d'assises de 1'époque, les dossiers étaient entre les mains du Président et non du parquet, ce qui les rendait intraçables au parquet jusqu'au dépôt de l'arrêt.
En conséquence. S’il y a eu soustraction du dossier comme l'écrit le Président DIA. Elle ne peut être mise que sur le compte de son protégé Papa Ibrahima NDIAYE. " Mais que fait un juge du siège dans les registres du parquet, à l'insu des responsables du service, pour loucher comme un petit voleur ? Pitoyable.
III - AFFAIRE LAMINE SENE
Le président DIA me reproche d'avoir libéré (Lamine SENE) par une audience spéciale pour le tirer des griffes de la Chambre criminelle. Lamine SENE a été juste en audience publique ordinaire comme l'attestent l'arrêt et l'extrait du plumitif d'audience (pièce no5)
4EME MENSONGE; 4EME IGNOMINIE
Lamine SENE n’était pas justiciable de la Chambre criminelle Poursuivi pour arrestation illégale et séquestration, SENE avait été renvoyé devant le Tribunal des flagrants délits du TGI de Kaolack. Le Tribunal s'était déclaré incompétent en estimant que les faits étaient criminels. Le Procureur avait immédiatement fait appel de la décision, à juste titre, car le Tribunal avait commis une erreur monumentale. En effet, la séquestration relève de plusieurs incriminations: les articles 334 et autres du CP qui en font un crime et l'article 336 du CP qui en fait un délit si la personne séquestrée est libérée avant poursuite et dans les l0 jours. SENE avait gardé sa victime 12 heures avant de la conduire à la police, mais le Tribunal n'avait lu que la première disposition. Par ailleurs, Lamine SENE a été condamné sur l'action publique (2 mois avec sursis) et sur l'action civile (300.000 CFA pour la victime qui, faudrait-il le rappeler, dès sa sortie des locaux de la police, est allée acheter un couteau pour égorger son épouse publiquement).
Le Président DIA m'accuse d'avoir fait libérer THIANDOUM, puis de l'avoir nommé fournisseur de la cour d'appel. Le lien de collusion, voire de corruption est vite établi. Pourtant THIANDOUM était fournisseur de la cour depuis 2012, comme certifié par le responsable de la gestion. (Pièce no6). En ce qui me concerne, je n'ai pris service qu'en juin 2016.
6EME MENSONGE; 6EME IGNOMINIE.
Après avoir dessaisi le Président de la Chambre d'accusation titulaire, j'aurais tenté de lui faire signer ma décision. Cette affirmation prouve à suffisance que le Président DIA ignore jusqu'aux modalités de signature des décisions. Dans mon ressort, je suis le seul habilité à autoriser un juge à signer une décision qu'il n'a pas rendue. Quand il s'agit de ma propre décision, aucun juge ne peut la signer tant que je suis en fonction (art 76 du CPC).
7EME MENSONGE; 7EME IGNOMINIE : LA LIQUIDATION DE L'ASTREINTE
C'est l'élément déclencheur de toute cette affaire alors que le Président DIA n'a fait que l'effleurer, préférant porter toute son énergie sur l'affaire Omar GAYE or, il jubilait d'avoir enfin trouvé les grosses magouilles qu'il cherchait. J'aurais dit «qu'il ne faut pas toujours se fier à la loi». Manifestement, le Président DIA ne sait pas (il persiste dans sa réponse) comment se juge une liquidation d'astreinte. Les propos qu'il me porte sont mensongers, car je lui ai lu les commentaires sur I ‘article de la loi applicable, la doctrine et la jurisprudence françaises qui, unanimement reconnaissent que la liquidation de l'astreinte n'est pas une opération mathématique, conforté par le conseiller. Il a refusé de modifier son projet, demandant à ce que quelqu'un d'autre s'en charge. Ousmane GUEYE avait accepté mais je me suis opposé (Pièce 7). Ce magistrat, impoli et incompétent a boudé la suite de la délibération, nous souhaitant une bonne journée et nous tournant le dos. Pourtant c'est le même homme, prétentieux effronté, qui pense pouvoir nous apprendre dans sa réponse que (le collègue qui a été mis en minorité (doit) se soumettre et que de partir du moment ou une opinion majoritaire s'est dégagée (je suis) tenu de la respecter quelle qu'en soit (sa) nature. Dans le cas d'espèce, une condamnation au principal d'environ 2.000.000 de francs allait engendrer le paiement d'une astreinte de 21.800.000 francs CFA si on suivait le Président DIA. Inacceptable.
Instruit par cette déshonorante carence professionnelle du Président DIA sur une question basique, son impolitesse inouïe (j'ai été son formateur, j'ai 17 ans d'ancienneté sur lui et j'ai été le seul à le ramasser quand aucune autorité judiciaire ne voulait de lui) et son arrogance qui l'avait amené à défier la règle de la majorité (qu'il me reproche d'avoir violé dans l'affaire Omar GAYE), j'ai décidé de reprendre les choses en main et de réclamer tous les dossiers qu'il détenait par devers lui, et dont il semble penser qu'ils sont sa propriété, pour les reverser à l'audience. La suite est connue.
8EME MENSONGE; 8EME IGNOMINIE : LA CHAMBRE SPECIALE
Echaudé par le conflit né de la gestion du dossier Omar GAYE, j'ai créé en assemblée générale une Chambre spéciale où seront renvoyées les affaires dans lesquelles une majorité mécanique ou malveillante va dans le sens d'une décision gravement illégale. Cette Chambre est composée du Premier Président, du Président de la Chambre qui a rencontré la difficulté et d'un autre Président. Le Président DIA a trouvé sa création illégale car ne figurant pas dans le CPC, comme si l'organisation du service était gérée par ce code. Lamentable. Le Président Papa Ibrahima Ndiaye, je l’aurais fait partir de la Cour par vengeance. Le collègue n'étant pas dans la procédure, je me garderai de faire état des raisons qui ont motivé son départ de la cour. Par contre, je peux dire que c'est lui qui a rendu la décision infamante dans l'affaire Omar GAYE. Puis il a gardé le dossier pendant 6 ans sans rédiger l'arrêt alors que les condamnés avaient fait appel. Pire, en quittant la cour, il a emporté le dossier physique, que tout le monde croyait perdu. Il ne l'a rendu avec l'arrêt que suite à la saisine de I'IGAJ par le ministère de la justice. Suite à plusieurs courriers de réclamation du Procureur général et de moi-même. (Pièce no4 déjà citée) Voilà un aperçu de la qualité du travail du collègue que le Président DIA a pensé pouvoir défendre en m'accablant.
9EME MENSONGE; 9EME IGNOMINIE LE CAS DU PRESIDENT DU TGI DE KAOLACK
Je n'entre pas dans les détails de son affectation comme il n'est pas dans la cause. Toutefois, le Ministre de la justice a dans son dossier la lettre absolument irrévérencieuse qu'il m'avait adressée avec de multiples ampliations pour m'accuser d'avoir accordé une permission d’un de ses juges, parti sans autorisation, et de déstabiliser ainsi sa juridiction. Pourtant j'étais en congé et loin du Sénégal, ce qu'il ignorait apparemment.
10EME MENSONGE. 10EME IGNOMINIE - LA SOLENNITE DE LA COUR
J'entrepose les produits de mes champs dans la Cour et nuit de la solennité des lieux, portant ainsi atteinte à l'intégrité de l’institution judiciaire. Je laisse I'IGAJ r6pondre à ma place. «Une visite guidée des lieux, a permis aux inspecteurs de relever avec satisfaction les efforts réalisés sous l'impulsion du Premier Président, tendant à améliorer considérablement les conditions de travail. En effet, le bâtiment abritant la Cour a été totalement réhabilité, les locaux rendus fonctionnels et agréables, la salle des audiences sonorisées et climatisées, la cour extérieure fleurie et régulièrement nettoyée ; des travaux qui ont fortement rehaussé la solennité de l’institution.., (C'est moi qui souligne) Recommandation no3 : Féliciter le Premier Président pour les initiatives prises pour la réhabilitation du bâtiment et L’amélioration du cadre de vie et des conditions de travail , (E-rapport de. I'IGAJ du l0 février 2020) Le président DIA, qui a eu à faire un précédent passage à Kaolack, travaillant sous un brasseur d'air, et qui apprécie maintenant l'air doux d'un split dans la salle d'audience et dans son bureau avec vue sur un jardin fleuri, occupé naguère par un enclos de moutons et un poulailler, aurait pu avoir la décence de ne pas m'attaquer sur ce terrain.
11EME MENSONGE. 11EME IGNOMINIE PRESSION SUR LES GREFFIERS POUR LA MODIFICATION DES DECISIONS
Une nouvelle fois, et je le constate avec tristesse, le Président DIA ignore les règles les plus élémentaires sur le fonctionnement du service : - Les registres sont tenus sous la responsabilité des comme les juges, et ceux-là n'ignorent pas, manipulation de ces registres engage au professionnelle et pénale ; greffiers, fonctionnaires assermentés comme le Président DIA, que la premier chef leur responsabilité - Tous les registres d'audience sont numérotés jusqu'à la dernière feuille et, en conséquence, une manipulation ne peut subvenir que si la feuille est arrachée ou surchargée. Ce que les inspecteurs (dont un ancien greffier) n'auraient pas manqué de constater pour avoir examiné tous les registres de la Cour. L'attestation du principal greffier audiencier est joint. (Pièce no8)
12EME MENSONGE ; 12EME IGNOMINIE : LA CONSPIRATION
Le Président DIA évoque des affaires traitées par la Cour avant son affectation (THIANDOUM, Lamine SENE, Papa Ibrahima Ndiaye, Pr6sident du TGI). Ses informations partiales, parcellaires et mensongères laissent nettement apparaitre qu'il a été préparé par des comparses qui ont dû surestimer ses capacités intellectuelles. A ce propos, je n'arrive pas à comprendre comment un magistrat, arrivé d la dignité de hors hiérarchie, a pu porter des accusations aussi graves envers un Premier Président et un Procureur général d'une Cour d'appel sans s'assurer que ses dénonciations coïncidaient avec les décisions qui auraient fait l'objet de tripotage.
Le Président DIA, un fou incontrôlable ou un homme méchant et venimeux. Tous mes interlocuteurs ont qualifié le Président DIA de fou, rappelant ses précédents: ses démêlés à la Cour Suprême alors qu'il était auditeur ; ses insultes contre le Président de la CREI à l'audience, suivies d'une lettre calomnieuse dont ceux qui ont parcouru les 2 ont pu constater qu'elle ressemble incontestablement, dans la forme et dans le fond, à celle qu'il m'a envoyée ; son immixtion publique dans le contentieux électoral récent. Je ne suis pas convaincu de sa folie. Un fou ne ment pas pour détruire une œuvre de dur labeur appréciée de tous. Par contre, il est d'une particulière méchanceté parce qu’il sait pertinemment comment faire mal: calomnier, toujours calomnier, en sachant pertinemment qu'il en restera toujours quelque chose, et en y ajoutant une bonne dose de fanfaronnade sur ses phrases mises entre guillemets qu'il m'aurait adressées ne sont que de purs mensonges.
7 CONCLUSION :
Le Président Yaya Amadou DIA est coutumier des faits. Il veut avoir ses supérieurs hiérarchiques à ses pieds par l'invective et la délation, donc par la terreur. Il ne respecte rien ni personne. Il n'a ni peur ni honte de mentir pour calomnier. Il est désespéré d'attendre de lui la moindre amélioration car, imbu de sa personne, il ne voit manifestement pas ses graves lacunes qui sont un déshonneur pour lui et la magistrature et un risque de péril judicaire certain pour les justiciables. Ce constat ne reflète pas seulement les sentiments d'un homme blessé, car lorsqu'un Président de Chambre ose écrire que la liberté provisoire ne peut pas être accordée à un accusé condamné (qui a fait appel) et que la mesure ne s'applique qu'aux personnes en attente de jugement (page 5 paragraphe 2 de sa réponse), il y'a lieu d'avoir peur pour la sécurité judiciaire des justiciables. Les dossiers du Président DIA sont dans vos archives. Il a échappé à deux reprises au Conseil de discipline. Ce semblant d'impunité l'encourage à persister dans ses pratiques exécrables, même si par ailleurs tout le monde le traite de fou. Si cette folie était avérée, il faudrait l'éloigner des juridictions pour préserver l'image et la dignité de l'institution judiciaire et celles de tous ceux qui, chaque jour, la servent humblement, au premier des quels les Premiers Président et Procureurs généraux.
Kaolack, le 28 avril 2020
Ousmane Kane
Premier président de la Cour d’appel de Kaolack