LES LOCALES EN ZONE DE TURBULENCE
Prévues avant le 28 mars 2021, les prochaines élections municipales et départementales s’annoncent déjà tendues.

Prévues avant le 28 mars 2021, les prochaines élections municipales et départementales s’annoncent déjà tendues. En effet, les acteurs engagés dans les concertations politiques au sein de la commission politique peinent toujours à trouver un consensus sur l’essentiel des points du processus électoral. Ce, après une dizaine de mois d’échanges. Et dire que le président Macky Sall attend les rapports des différentes commissions dont celle en charge du dialogue politique d’ici la fin de ce mois d’août.
Le Sénégal de nouveau sur la trajectoire d’un processus électoral des élections municipales et départementales très tendu en 2021 après celui de la dernière présidentielle du 26 février 2019. En effet, les concertations politiques convoquées par le chef de l’Etat au lendemain de sa réélection, dans le but de doter le Sénégal, un nouveau code électoral consensuel à l’image de celui de 1992, dénaturé par les nombreuses modifications unilatérales, peinent à donner des résultats attendus.
Après plus de dix mois de concertation au niveau de la commission cellulaire du dialogue politique, les acteurs politiques n’ont pas parvenu à trouver un consensus sur l’essentiel des points du processus électoral parmi lesquels ceux qui avaient crispé les tensions lors des précédentes élections organisées en 2017 et 2019. Il s’agit entre autres des points relatifs : à l’élection des Adjoints au Maire, des Vice-présidents et des Secrétaires élus des Conseils départementaux, de l’utilisation du bulletin unique demandée par l’opposition et la société civile comme cela se fait dans certains pays voisins notamment la Guinée Bissau mais refusée par le régime. Mais aussi du montant de la caution de même que de la question du maintien ou non du parrainage instauré par le régime en place lors de la dernière présidentielle sans occulter la question de la vacance et de la suppléance en cas d’incapacité du maire. Il en est aussi de la question du cumul des fonctions de chef de parti et de président de la République et celle relative à la modification des articles L31 et L32.
Abordés lors de précédentes rencontres, ces points, faute d’un accord, ont été versés dans la corbeille des points à discuter lors des prochaines rencontres dont la tenue a été retardée par l’avènement de la pandémie du nouveau coronavirus au Sénégal, en début du mois de mars dernier. Aujourd’hui, à sept mois de la date retenue pour ces joutes électorales, les seuls accords trouvés par les acteurs concernent le report des élections locales, l’élection des maires au suffrage universel direct, l’institution d’un règlement intérieur pour accorder à l’opposition certains postes au niveau des commissions dans les mairies, l’audit du fichier électoral et l’évaluation du processus dont la mise en œuvre n’est toujours pas effective.
A cela s’ajoute également cette mise en demeure du président du dialogue national, Famara Ibrahima Sagna par le chef de l’Etat, Macky Sall de lui remettre les rapports des différentes commissions dont celle en charge du dialogue politique d’ici la fin de ce mois d’août. C’est dire que les choses sont parties pour se compliquer davantage entre pouvoir et opposition. En effet, après une dizaine de mois d’échanges infructueux, ils n’ont désormais moins de deux semaines pour trouver un compromis autour de ces questions.
A défaut, le président Macky Sall qui s’était engagé à valider tous les points qui feront l’objet d’un consensus des acteurs engagés dans ces concertations sera obligé de trancher le débat autour de ces points susmentionnés dont la plupart ont été bloqués par ses représentants au sein de la commission cellulaire du dialogue politique.