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2 juillet 2025
LU BEES AVEC ABDOULAYE CISSÉ ET LAMINE NIANG
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DE LA FAIBLESSE DU LEADERSHIP EN PÉRIODE DE COVID
EXCLUSIF SENEPLUS - Le virus continue de se propager alors que les Sénégalais sont d'ores et déjà démobilisés - La Côte d'Ivoire et le spectre du troisième mandat, un risque d'instabilité pour toute la sous-région
Dans ce numéro, Abdoulaye Cissé à Dakar s’inquiète des proportions que prend la crise sanitaire au Sénégal et s’offusque de la disparition, de fait, des gestes barrières y compris au plus haut niveau de l’appareil d’Etat.
De son côté, Lamine Niang à Montréal s’intéresse à la situation en Côte d’Ivoire notamment à l’éventualité d’un 3è mandat d’Alassane Ouattara. Il prévient que cela pourrait être source d’instabilité pour toute la région ouest-africaine déjà fortement touchée par l’insécurité militaire mais aussi par la crise sanitaire et économique qui en découle.
Lu Bees est un talk audiovisuel hebdomadaire de SenePlus réalisé et monté par Boubacar Badji.
«JE SUIS CONTENT D'ETRE A BREST»
Le milieu de terrain de Brest Ibrahima Diallo est fortement courtisé en cette période de Mercato.
Le milieu de terrain de Brest Ibrahima Diallo est fortement courtisé en cette période de Mercato. Nice, Séville et Leicester convoitent le milieu de terrain d'origine sénégalaise. Dans une interview accordée à «télégramme», le joueur de 21 ans s'est exprimé sur son avenir pour la saison prochaine.
En cette période de Mercato, est-ce que vous serez toujours un joueur de Brest pour la saison prochaine ?
Je vais répondre que je ne sais pas. Je suis toujours à Brest, physiquement, mentalement, je suis concentré sur Brest et rien n'a changé dans mon état d'esprit. Après, comme l’a dit le directeur sportif (Grégory Lorenzi), si une offre arrive, le club l’examinera et je l’examinerai, et on discutera. Mais, pour l'instant, je suis content d'être à Brest et j’ai la même envie.
Est vous optimiste pour votre avenir ?
Cela ne change rien à mon état d’esprit. Je ne me suis jamais dit, c’est cet été que je pars. Je vis les choses comme elles viennent, je ne me prends pas la tête, surtout. Ce n'est pas comme si je voulais partir absolument. Je suis un jeune joueur, j’ai fait des bonnes performances qui m'ont permis d'être dans cette situation-là. Je me doutais qu’il y aurait des rumeurs des choses à sortir. J’ai de très bonnes relations avec la direction, le staff, je ne vois pas pourquoi ça finirait mal.
Le contexte apaisé donne l'impression que, quoi qu’il arrive, l'aventure entre le stade Brestois et Ibrahima Diallo ne se terminera pas en bras de fer ?
Je ne pense pas, cela s'est toujours bien passé depuis que je suis à Brest. C'est pour cela que je suis revenu après. J’ai de très bonnes relations avec la direction, avec le staff, donc je ne vois pas pourquoi cela finirait mal, tout simplement.
Envisagez-vous de rester une saison de plus à Brest ?
Si c’est la meilleure option, forcément, j'aurai le sourire aux lèvres en restant. Mais en signant l’été dernier, comme l'a dit Grégory Lorenzi, un accord avait été trouvé pour permettre un départ cet été si cela se présentait. A ce moment-là, je voulais connaître son point de vue : savoir si, le jour où une opportunité se présentait à saisir pour moi et pour le club, est-ce qu’il me garderait ou me laisserait partir. Je voulais être fixé et il a été clair.
Le stade Brestois est une étape de votre carrière ?
Comme tout jeune joueur. A mon âge, ce serait bête de dire que je ne peux pas viser plus haut. Sans manquer de respect au club, c’est une étape parce que je veux aller plus haut. Je m’entends très bien avec Haris (Belkebla), et j’aime beaucoup jouer avec lui.
Pouvez-vous revenir sur votre objectif ?
Mon ambition est de jouer la Coupe d'Europe Comme n'importe quel joueur
Est-ce-que cette première saison de Ligue 1 tronquée, par une blessure puis par la pandémie, pourrait vous décider à enchaîner une seconde saison complète dans l’élite ?
La saison était tronquée, c’est comme ça. J’ai découvert la Ligue 1 comme je devais la connaître, je le prends comme ça. Je ne fermerai pas la porte à une offre extérieure juste par rapport à cette première saison de Ligue 1.
Votre frère n'a pas beaucoup joué la saison dernière avec le psG pour cause de blessure. est-ce que cette saison sera la bonne pour lui ?
On n'aime pas trop se projeter. Mais on sera déterminés, j'espère que pour lui ça se passera mieux que l'an dernier (le défenseur central a connu plusieurs blessures et n’était pas titulaire au PSG, NDLR). On se suit, on s’appelle.
C'est votre premier conseiller pour l’avenir ?
Forcément, si je veux des conseils sur mon métier, c’est la première personne que je vais voir, j’ai confiance. Après, j’ai ma carrière à prendre en main, mes choix à faire, car je n'aurai pas la même carrière que lui.
QUAND LES CAS COMMUNAUTAIRES DEPASSENT LES CAS CONTACTS
Pour la première fois depuis l’apparition du cas zéro en mars dernier, les cas dits communautaires dépassent les cas contacts (personnes qui ont été en contact avec un patient atteint de la covid-19
Alerte rouge ! Pour la première fois depuis l’apparition du cas zéro en mars dernier, les cas dits communautaires dépassent les cas contacts (personnes qui ont été en contact avec un patient atteint de la covid-19 et qui sont suivis par les services de santé). Sur les 46 échantillons positifs, 27 sont issus de la transmission communautaire, contre 19 cas contacts suivis, selon la situation virologique publiée hier, mardi 4 août, par le directeur de la prévention.
La Covid-19 inquiète plus d’un au Sénégal. Surtout les agents de la santé qui, pour la première fois depuis l’apparition du cas zéro en mars 2020, voient le nombre de cas communautaires dépassait les cas suivis par les services du ministère de la santé.
C’est ce qui ressort des tests de la situation virologique publiés hier, mardi 4 août, par le directeur de la prévention. «Sur 1078 tests réalisés, 46 échantillons sont revenus positifs dont 19 cas contacts suivis, et 27 cas issus de la transmission communautaire. Soit un taux de positivité de 4,27%», a indiqué Dr El Hadj Mamadou Ndiaye.
Poursuivant, Dr Ndiaye a indiqué les localités de provenance des 27 cas communautaires déclarés. «03 à Dakar Plateau, 03 à Thiès, 02 à Hlm Grand Médine, 02 à Joal, 02 à Kolda, 02 à Parcelles Assainies, 02 à Pikine, 01 à Dalifort, 01 à Guédiawaye, 01 à Hlm Grand Yoff, 01 à Kédougou, 01 à Keur Massar, 01 à Ouest Foire, 01 à Richard Toll, 01 à Tivouane Peulh et 01 à Ziguinchor», a-t-il renseigné. 3 MORTS Aussi, «41 cas graves sont internés au niveau des structures de réanimations» et le pays a enregistré 03 nouveaux cas de décès liés à la Covid 19.
Par ailleurs, 19 patients hospitalisés ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris selon le communiqué N°156 du ministère de la santé et de l’action sociale. Le total des patients guéris de cette nouvelle maladie est évalué à la date d’hier à 6920 patients. Au total, le Sénégal décompte 10432 cas à la date d’hier, mardi 4 août, dont 6920 guéris contre 3297 cas sous traitement. 214 cas de décès ont été déplorés. Le ministère de la santé et de l’action sociale, exhorte les populations à se mobiliser davantage au sein de nos communautés, pour un respect strict des mesures de prévention individuelle et collective.
Par ailleurs, on aura noté une tendance baissière ces derniers jours. Certainement à cause des déplacements des populations à l’intérieur du pays, en raison de la fête de la Tabaski. Espérons qu’elles n’ont pas transmis le virus aux autres populations trouvées sur place. C’était la crainte du ministre de la santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr.
CHEIKH MAHI IBRAHIMA NIASSE NOUVEAU KHALIF
Cheikh Mahi Ibrahima Niasse devient le nouveau Khalif de Médina Baye comme il est ordonné sur la lignée patrimoniale et le processus de désignation du «Khilafatou» (guide suprême religieux et de la famille) dans la communauté religieuse de Médina Baye
Derrière Cheikh Ahmeth Tidiane Ibrahima Niasse, c’est son frère Cheikh Mahi Ibrahima Niasse qui devient le nouveau Khalif de Médina Baye comme il est ordonné sur la lignée patrimoniale et le processus de désignation du «Khilafatou» (guide suprême religieux et de la famille) dans la communauté religieuse de Médina Baye toute entière.
En effet né en 1938, le nouveau Khalif de Médina Baye Cheikh Mahi Ibrahima Niasse est connu pour son humilité hors pair, son ouverture, sa disponibilité de toujours servir son prochain, mais surtout son statut de grand intellectuel des temps modernes. Contrairement à la plupart des jeunes de sa génération qui avaient commencé à parcourir les lignes du livre de Dieu à sept (7) ans, Cheikh Mahi Ibrahima Niasse nous confie-t-on, a débuté l’apprentissage du Coran à cinq (5) ans. C’était en Mauritanie où son père Maoulana Cheikh Ibrahima Niasse l’avait envoyé.
Lui et certains autres frères qui, malgré leurs jeunes âges, étaient arrachés à l’affection maternelle pour vaquer à d’autres occupations exclusivement spirituelles, se consacrer à la connaissance et l’amour de Dieu. A l’époque, cette bande de jeunes garçons était confiée à Raabani, un maître coranique très connu à Médina Baye qui a appris les versets du livre saint à presque tous des fils du Cheikh Al Islam Baye Niasse pendant la période d’avant indépendance et au début des années 60. Aujourd’hui, la quasitotalité des marabouts de Médina Baye est arrivée à maitriser et réciter le Coran grâce à la persévérance et la détermination de ce maître. Son retour au Sénégal a ainsi été consacré à l’apprentissage du savoir pendant plusieurs années avant son exil en Egypte, particulièrement à la faculté des lettres et sciences sociales de la prestigieuse Université Al Azar du Caire, où Cheikh Mahi Ibrahima Niasse a décroché une maitrise en Histoire islamique en 1976.
Membre actif des mouvements estudiantins du monde Arabe de l’époque et celui des porteurs incontestables de la révolution islamique dans le monde, Cheikh Mahi Ibrahima Niasse qui était fortement dompté par ces doctrines ne voulait même plus revenir au Sénégal à la fin de ses études. N’eût été l’opposition qui lui avait été infligée par son père, Cheikh Mahi Ibrahima Niasse allait se perdre quelque part dans le monde et aller continuer toujours à vivre avec ses principes sectaires.
Ainsi, pour mettre un terme à tous ses agissements, son père Cheikh Ibrahima Niasse est allé luimême le chercher en Egypte et le ramener au Sénégal. Mais, Cheikh Mahi Ibrahima Niasse est un personnage qui aime apprendre, qui est un partisan du savoir. Un jour nous raconte-til, lui et son frère Cheikh Mamoune Ibrahima Niasse étaient partis rendre visite à leur père Cheikh Al Islam dans son lieu de retrait à Kossi (environs 7 à 8 Kms au Sud Ouest de Kaolack).
A leur arrivée, ils avaient trouvé ce dernier enfermé dans sa chambre pendant un long moment. Et lorsqu’il a rouvert, il leur a alors appris qu’il était en conclave avec le prophète Mohamed (PSL), et le vénéré Cheikh Ahmeth Tidiane Chérif. Il leur a ainsi fait savoir que tous les trois (3) ont beaucoup échangé sur beaucoup de choses et leur a alors soumis à solliciter des prières sur tout ce qu’ils voulaient ou désiraient avoir dans la vie et Dieu de par sa grâce exhaussera leurs prières. Ce jour-là rétorqua Cheikh Mahi Ibrahima Niasse, j’ai prié pour le savoir. Cet amour pour les apprentissages et cette proximité avec le livre ont fait de lui le directeur de l’Institut franco arabe El Hadji Abdoulaye Niasse de Médina Baye depuis maintenant plusieurs décennies.
Un long moment pendant lequel, le désormais Khalif de Médina Baye a réussi à former plusieurs centaines de personnes dans le monde intellectuel islamique. Et poursuit inlassablement ses conférences publiques partout au Sénégal et dans certains pays d’Afrique et du monde. Aujourd’hui à Médina Baye la question que tout le monde se pose est de savoir si Cheikh Mahi Ibrahima Niasse, compte tenu de ses charges de Khalif d’une communauté aussi large, sera-t-il en mesure de poursuivre les séances de traduction du Coran auxquelles il se livre chaque année durant toute la période du Ramadan sur la grande place publique de Médina Baye ?
Certains ont répondu affirmativement, car se fixant sur le comportement naturel de ce guide. Un homme qui, malgré la dimension intellectuelle et sociale qui l’accable a toujours les pieds sur terre et est peu connu des grands publics. On ne fait jamais la queue chez lui pour le rencontrer ou le voir. Tous les jours, il est assis à côté d’un groupe de fidèles devenus aujourd’hui une famille, une bande d’amis avec qui le nouveau Khalif de Médina Baye est libre d’aborder tous les sujets intéressants tous les secteurs de la vie active.
Par Alpha Amadou SY
LE MEILLEUR HOMMAGE A BABACAR TOURE, PERPETUER SON ŒUVRE
De l’homme, il a été beaucoup question des compétences professionnelles, de la générosité et, surtout, des engagements multiformes au service des bonnes causes.
De l’homme, il a été beaucoup question des compétences professionnelles, de la générosité et, surtout, des engagements multiformes au service des bonnes causes.
Notre contribution est un bref regard sur le parcours d’un compatriote qui s’est évertué à mettre à contribution son intelligence et ses connaissances scientifiques pour la réalisation de l’idéal de liberté et de justice sociale. Cette option de Babacar Touré, homme de conviction doté d’une extraordinaire force de conviction, permet, un tant soit peu, de comprendre comment il a pu s’extirper du cadre étroit du corporatisme pour s’investir dans un militantisme intégral.
À partir de 1985, un groupe, composé entre autres de Babacar Touré, Abdoulaye Ndiaga Sylla, Sidy Gaye et Ibrahima Fall, « s’était donné pour tâche urgente et prioritaire, de contribuer à réhabiliter le journalisme et les journalistes de ce pays. »
Conscients des immenses enjeux de la lutte contre le monolithisme médiatique, ces pionniers réussirent la prouesse de passer à Sud Magazine en mars 1986, puis à Sud Hebdo en décembre 1987, après à Sud au quotidien, en février 1993 avant de trouver leur consécration dans Sud quotidien, au lendemain de l’élection présidentielle.
Les initiateurs du projet revoient leur ambition à la hausse en ouvrant le front de la lutte pour la libération des ondes. Initiative osée, s’il en est, au regard du rôle éminemment stratégique de la radio dans la politique d’asservissement des populations. Babacar Touré fera preuve d’une détermination jamais prise à défaut et d’un sens remarquable de la négociation pour faire infléchir le Président Diouf confronté, d’une part, aux exigences des nouvelles mutations géopolitiques et, d’autre part, aux pressions des conservateurs du Parti socialiste. Il mettra à profit les Assises de Chaillot de novembre 1991, conçues dans la trajectoire du Sommet de la Baule de juin 1990, qui avait débouché sur « l’engagement de faire avancer le processus de démocratisation, de consolider les institutions démocratiques et de développer des programmes appropriés dans ce sens ».
La tâche lui est « facilitée » par le chef de l’État sénégalais lui-même qui avait sollicité auprès du Président François Mitterrand une fréquence à Africa N° I, à Paris. Lors de la Conférence de presse, Babacar Touré interpella son compatriote : « Vous parlez ici à Chaillot de démocratie, de liberté de presse, vous réclamez même une fréquence pour Africa N° I à Paris. Mais qu’est-ce que vous attendez pour concrétiser ces vœux chez vous ? »
Dans sa réponse, Abdou Diouf émettra des réserves au regard de l’usage « subversif » que pourrait en faire son interlocuteur, considéré par certains socialistes comme étant de connivence avec l’opposition. Babacar Touré, usant de toute sa capacité de persuasion, renchérissait : «…. Vous devrez donner à des Sénégalais la possibilité d’avoir une fréquence parce que c’est ça l’évolution du monde, leur droit en tant que citoyens, le droit des citoyens de disposer d’une offre plurielle et pluraliste. Vous ne faites tort à personne, peut-être même que vous policez votre image de démocrate. »
Sceptique, le chef de l’exécutif sénégalais lui demandera une garantie quant à l’usage qu’il ferait de la fréquence. « La seule garantie que je puisse vous donner, répondra-t-il, c’est que nous serons tous sous l’abri de la loi. La loi est là pour tous. »
D’une conquête de longue lutte, l’obtention d’une fréquence radio ne saurait être une fin en soi. Elle devait plutôt constituer un laboratoire de mise en œuvre d’un certain nombre d’idées participant pleinement d’un véritable renouveau médiatique. Il s’agit notamment d’une information de qualité qui se décline en termes de fiabilité, de pluralité et d’accessibilité. Mais le Groupe en gestation était surtout conscient que le droit des Sénégalais de « disposer d’une offre plurielle et pluraliste » restait un vœu pieux tant que la langue utilisée demeurait comprise par, à peine, 5% des citoyens.
Ainsi, dans la ligne éditoriale de Sud Fm, l’usage de la langue wolof a fait l’objet d’une attention particulière. La réhabilitation et la valorisation du wolof dans les programmes radiophoniques, dans un contexte où la bande Fm offrait un excellent confort d’écoute, ont constitué une des manifestions les plus remarquables de l’instauration d’un nouvel ordre médiatique.
Pour preuve, au-delà de Sud Fm, c’est toute la presse, y compris les media d’État eux-mêmes, qui s’en inspirera. Cette intégration du wolof a été une sorte de justice républicaine rétablie au profit des citoyens exclus de l’espace public du seul fait du recours démesuré au français. En créant les conditions de prise de parole de Sénégalais arabophones et d’une lecture de l’islam ouverte sur le monde moderne, elle aura beaucoup contribué à l’enrichissement du débat démocratique. En outre, cette réhabilitation incita paysans, ouvriers, pasteurs, commerçants et bon nombre d’acteurs du secteur informel à observer avec beaucoup plus d’attention la scène politique.
Mieux, la langue étant, selon les mots de Fanon, l’âme d’un peuple, la réhabilitation du wolof a eu comme corollaire la revalorisation de tout un patrimoine culturel. Partant, décomplexés, les journalistes affichèrent tout un talent pour parler les langues du pays avec un art insoupçonné. Avec cette effervescence médiatique qui fait le lit d’une conscience citoyenne larvée, l’ostracisme dont étaient victimes les porteurs de ce projet se transforma en adversité pour ne pas dire animosité. La raison expliquait Mame Less Camara, ou plutôt Abdou Sow, en est bien simple : les leaders des partis politiques assistaient désemparés à la constitution « d’un pôle de pouvoir qui ne tire sa force que dans la manière de s’acquitter de sa mission et du respect scrupuleux avec lequel il observe les règles de déontologie. »
Dans cette atmosphère délétère, le Groupe Sud Communication sera confronté à de terribles épreuves dont son procès épique contre la Compagnie Sucrière Sénégalaise (C. S.S). Pour avoir relayé l’information selon laquelle la Douane aurait surpris la CSS important, à partir du Brésil, du sucre fini, prêt à être consommé en lieu et place de la poudre de sucre semi fini, roux, qui lui était autorisée d’importer, Sud quotidien fut l’objet d’une poursuite judiciaire.
Se présentant au procès avec l’argument selon lequel la CSS avait bien importé du « sucre roux mais seulement de couleur… blanchâtre », les Conseillers réussiront la prouesse de faire condamner le Groupe à payer la bagatelle de 500 millions de francs CFA avec une condamnation ferme pour Abdoulaye Ndiaga Sylla, Sidy Gaye, Bocar Niang, Mame Olla Faye et Ibrahima Sarr. Mais ce verdict, loin de mettre à genoux le Groupe, le souda davantage non sans en faire une instance de cristallisation de la maturation citoyenne.
Des organisations syndicales et patronales et des groupes de pression dénommés « Fan’s Club Sud » se mobilisèrent, conscients que la transparence pour laquelle le Groupe de presse se battait, n’est pas seulement une exigence politique et démocratique mais une des conditions de possibilité du décollage économique. L’importance de cette séquence historique ne s’épuise pas dans l’illustration de la détermination des pionniers de la presse privée à juguler toute tentative de son démantèlement. Elle témoigne aussi du fait que leur combat a vite débordé le cadre étroit du corporatisme pour s’inscrire dans la lutte pour l’émergence d’un véritable État de droit.
Certes, ces précieuses conquêtes ont bénéficié d’un contexte extrêmement favorable avec l’effondrement du Mur de Berlin, les luttes des peuples africains pour plus de pain et de justice sociale et la problématique du Nouvel Ordre Mondial de l’Information et de la Communication, portée par Makhtar Mbow et Sean Mac Bride. Elles portent aussi les marques indélébiles de la générosité et de la lucidité de professionnels de l’information et de la communication suffisamment mus par l’esprit républicain pour s’engager dans une démarche unitaire au même moment où leaders syndicaux comme politiques restaient victimes de leur ego surdimensionné. Mais, si parmi cette génération la figure de Babacar Touré a émergé comme un iceberg c’est dans la mesure où, ouvert de cœur et d’esprit, le natif de Fatick a su faire preuve d’un leadership incontestable.
Ayant le sens de la perspective, doté d’un sens stratégique rarissime, il a su, pour chaque projet, collaborer avec des hommes de qualité pour atteindre son objectif. Ce sens de la perspective apparait aussi avec un relief particulier dans ses tout derniers textes. Culture ou culte de violence et L’arc de feu sous régional, écrits sans doute en rassemblant ses dernières énergies car à quelques jours du rendez-vous fatidique avec la faucheuse, sont d’une tonalité qui rappelle étonnamment Césaire : « Et c’est comme ça… Tous les soirs... L’ocelot est dans le buisson, le rodeur à nos portes ; le chasseur d’hommes à l’affût, avec son fusil, son filet, sa muselière : le piège est prêt, le crime de nos persécuteurs nous cerne les talons, et mon peuple danse ! »
Sauvegarder et enrichir Sud quotidien, Sud Fm et l’Institut Supérieur des Sciences de l’Information et de la Communication, en tant que pans entiers de notre patrimoine non seulement audiovisuel mais aussi républicain restent le meilleur hommage à rendre à Babacar Touré.
PAR ALPHA AMADOU SY
Par Vieux SAVANE
BABACAR COMME UNE ETERNITE
Babacar refusait en fait de porter les lourds fagots de la fatalité. Parce que la désespérance l‘incommodait, il était plutôt porté par le besoin vital de bousculer l’ordre des choses
Difficile de se faire à la mort. Même si l’on sait qu’elle est là, se présentant à nous comme un point terminal. Celui où, le rideau tiré, on quitte à jamais la scène de la vie. Une inéluctabilité donc. Et pourtant ! Par sa soudaineté, sa brutalité, son inattendu, la mort nous plonge souvent dans le vide vertigineux de l’arrachement. Babacar était là. Et puis tout d’un coup, plus d’échanges, plus de rires volcaniques, plus de blagues, plus de présence affectueuse et rassurante. Et ne demeurent hélas que des traces de vie qui se sont sédimentées autour de souvenirs dans lesquels on est réduit à puiser pour protester contre l’absence, ou plutôt pour la contourner, la ressusciter.
Tout à sa régulation, Babacar avait coupé le lien avec la rédaction de Sud quotidien, ne sachant rien du contenu éditorial, le découvrant en même temps que le lecteur lambda. Au terme de son mandat de 6 ans, après s’être imposé «une période de décence», il avait décidé de revenir, quelques semaines avant sa mort, à ce qu’il savait faire, à ce qu’il était : «profession journaliste». Et pour marquer ce retour l’on avait mis en ligne un comité éditorial, pour orienter, ajuster le menu et les papiers arrêtés par la rédaction dirigée par le rédacteur en chef Abdoulaye Thiam. Il y avait aussi Calame*, une nouvelle rubrique, animée sous cette signature commune. Calame comme un nom de plume ! Et nous obtenions des retours qui nous faisaient voir l’effort de certains qui s’échinaient, tels des détectives privés, à percer l’anonymat pour découvrir le visage ou les visages qui se cachaient derrière. A travers ces petits réaménagements, Babacar amorçait ainsi en douceur son retour en journalisme. Et puis, il finit par faire le grand saut, dans la lumière crue du matin du 13 juillet 2020, en signant de son nom, un dossier publié en deux jets : «De la culture au culte de la violence». Comme une libération ou plutôt comme une sourde urgence, il proposait d’autres papiers sur des sujets qui nous interpellent. Quelle ambiance ! Celle de l’émulation, de l’extase qui jaillit de la création. On se réjouissait par moment de voir que nos méninges fonctionnaient, comme si la machine à broyer les enthousiasmes n’avait pas prise sur elles. Même si, pas dupes du tout, on avait conscience qu’elles avaient plutôt décidé de nous illusionner en nous insufflant un élan pétri d’insouciance qui nous faisait veiller jusqu’à des heures indues. Au grand dam de nos épouses et mari qui s’inquiétaient de nous voir défier ainsi l’âge de nos artères, sous l’enivrante pression d’une passion rafraîchissante. On travaillait jusque tard le soir, et parce que la nuit était fortement entamée, on concluait nos séances par un «Bon matin», en guise d’au revoir.
C’est le Babacar de cette séquence de nos vies qui m’envahit, celui de nos longs échanges par courriels, sms, téléphone. Et il nous insufflait à toutes et tous une énergie, parce qu’il fallait bien s’approprier tout cela et les traduire en actes. Henriette Niang Kandé et moi rigolions de le voir si tatillon, fignoler les papiers jusqu’au petit détail, «cotiser» pour les enrichir, devenir un orfèvre de la titraille bien à propos. Et puis, de le sentir si heureux après un long sommeil journalistique nous remplissaient d’aise. On ne pouvait s’empêcher de le chahuter avec affection.
Loin de l’inespoir qui consume et brime toute vitalité, condamnant à subir et à ne pas avoir d’initiatives, Babacar refusait en fait de porter les lourds fagots de la fatalité. Parce que la désespérance l‘incommodait, il était plutôt porté par le besoin vital de bousculer l’ordre des choses, d’ouvrir des perspectives d’avenir, de répondre aux interpellations de son époque. Et cet élan qui l’habitait avait une capacité d’entraînement formidable, capable de vous sublimer. Même éreinté, on avait envie de se secouer, d’en faire un peu plus. Parce que c’était lui, porté par ce furieux goût du bonheur qui lui faisait oser la vie.
MAINTENIR LA FLAMME
Penser à Babacar, c’est quelque part prendre conscience du fait qu’il est de ces rencontres qui se muent en chance de vie. Celle par quoi les tristesses, les coups de blues et les angoisses qui lui sont inhérentes se dissipent parce qu’on puise en elle la volonté et l’envie de faire face. Celle par quoi les rayons de fraternité et d’amitié ont le pouvoir de contenir les assauts de l’adversité. Je m’émerveille encore de son bagout, de son exquise capacité d’empathie. Avec lui, se profilait dans la béance de ses actes de foi une révélation. Il donnait corps à la réflexion du philosophe Emmanuel Levinas qui affirmait avec justesse que : « Penser autrui relève de l’irréductible inquiétude pour l’autre ». Assurément, avec Babacar, l’amitié et la fraternité se donnaient dans la spontanéité et la simplicité de leurs expressions concrètes. Une fraternité portée par une infinie tendresse qui désarçonne et déshabille toutes les inquiétudes.
Chez lui, point de place pour une quelconque détresse qui altère l’optimisme car il s’agissait, quelles que soient les circonstances, d’opter pour le parti de la vie. Comme l’illustrent les nombreux et divers témoignages depuis la survenue de son décès, au-delà de sa générosité, Babacar était aussi bien à l’aise avec les chefs d’Etat et les princes qu’avec l’homme ou la femme sans titre, à l’aise sous les lambris dorés et sous la bougie, s’appropriant l’idée sartrienne selon laquelle, il importait de se savoir « un homme comme un autre, qui les vaut tous et que vaut n’importe qui ».
Sans se surestimer ni se mésestimer, Babacar avait par-dessus tout l’élégance de rester lui-même. Il y a quelques mois, me faisant visiter son bureau dans son domaine de Ngaparou, il me fit découvrir sa bibliothèque habillée d’une large palette de titres et d’auteurs. Avec des champs d’intérêt éclatés : sociologie, essais politiques, économie, qui renseignaient sur la curiosité, l’ancrage et l’ouverture du maître de céans. Sur sa table de travail trônait un tome des œuvres du grand timonier, Mao Zedong. Et voilà qu’il m’informe être à la recherche d’autres « tomes » pour compléter sa collection. Il lui en manquait trois que je me suis fait le plaisir de lui dégoter, découvrant au passage que beaucoup d’eau avait coulé sous les ponts, puisqu’il a fallu chercher dans des cartons poussiéreux. On se « cadeautait » aussi des livres au gré de nos lectures. Et tout récemment, il avait apprécié le papier « Relire James Baldwin », que j’avais écrit en rapport avec l’affaire George Floyd. Et Dame Babou m’a appris tout récemment qu’il venait de recevoir, à New York où il réside, la commande de quelques ouvrages de Baldwin qu’il avait passée pour Babacar. Peut-être devra-t-il lui lire, très tard le soir ou très tôt le matin , dans cette ville qui ne dort jamais, quelques passages de cet immense et fascinant écrivain reconnu pour la profondeur, la justesse et la finesse d’analyse de la question noire et du racisme étasunien. N’empêche, on continuera à converser avec Babacar, persuadé comme le disait Birago Diop que « Ceux qui sont morts ne sont jamais partis… ». Babacar en effet, n’est « pas sous la terre », il est « dans l’ombre qui s’éclaire Et dans l’ombre qui s’épaissit…, dans l’arbre qui frémit …, dans le bois qui gémit …, dans l’eau qui coule …, dans la case…, dans la foule … »
Sûr que là-bas, dans un coin bleu du ciel, il continuera d’insuffler son souffle et de veiller au dynamisme et à la réactivité du comité éditorial. On entendra ses commentaires, ses suggestions, ses coups de gueule, son indicible tendresse, sa déconcertante bienveillance. On échangera, on débattra jusqu’à ce que l’on arrive à ce petit quelque chose de consensuel, assumé et porté par tous, comme il le souhaitait toujours. Reste maintenant à maintenir la flamme et à veiller à la transmission qui l‘obsédait. Ce qu’il attend de nous en effet, « ce n’est pas un sanglot mais un élan ».
Repose en paix frérot. Repose en paix l’ami.
Si loin…Si près… Si toujours….Comme une éternité !
* Le Calame, du latin calamus, est un roseau taillé en pointe dont on se sert pour l’écriture, notamment sur les tablettes en bois.
DAKAR SUSCITE DES CONVOITISES
La bataille pour le contrôle de la capitale par la majorité présidentielle aux prochaines élections locales a démarré depuis belle lurette. Mais il faudrait bien un leader pour vaincre le signe indien. Forces et faiblesses des potentiels prétendants
Remporter la bataille de Dakar ! C’est ce challenge presque titanesque que la mouvance présidentielle doit relever au soir de la tenue des élections locales, prévues au plus tard le 21 mars 2021. De toute évidence, le Chef de l’Etat, Macky Sall ne peut plus supporter les défaites successives de son camp dans la capitale sénégalaise. Après les élections municipales de 2014 où tel un ouragan, Takhaxu Ndakarou avait tout balayé sur son passage. Khalifa Sall va encore administrer une deuxième défaite à la coalition présidentielle lors des élections pour le Haut Conseil des Collectivités Locales (Hcct). Ce qui fait monter les enjeux avec des ténors prêts à tout pour contrôler la capitale sénégalaise.
Au moment où les états-majors affûtent leurs armes en direction des élections locales, prêts à livrer la bataille pour remporter Dakar, la date de leur tenue qui n’est toujours pas arrêtée, ressemble à une arlésienne. Le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a laissé au Général Mamadou Niang et ses camarades de la commission cellulaire du dialogue politique la latitude de retenir une date pour les élections locales, d’ici le 21 mars 2021.
Toutefois, la date exacte des élections locales n’est toujours pas connue, au vu des lenteurs notées lors du dialogue. A cela s’ajoute la survenue de la pandémie de la Covid-19 qui a remis aux calendes grecques toutes les prévisions, notamment l’audit du fichier électoral, tout comme l’évaluation du processus électoral. Pour autant, les différents responsables politiques affûtent leurs armes, en sourdine. Ou du moins, dans certaines localités comme Dakar, Ziguinchor, Parcelles, et ailleurs, certains responsables politiques cachent mal leurs intentions d’aller à la conquête des municipalités.
A Dakar, la bataille pour le contrôle de la capitale sénégalaise, aux élections locales prochaines, a démarré depuis belle lurette. Mais, il faudrait bien un leader pour vaincre le signe indien. Parce qu’en réalité, le président Macky Sall est le seul chef d’Etat qui n’a pas encore un maire, aux couleurs de son parti, à la tête de la ville de Dakar. De toute évidence, de manière officielle, c’est le Vice-président à l’Assemblée nationale, non moins ancien Président du parlement de la Cedeao, qui a fait cas de ses ambitions de déboulonner le maire de Dakar, poste occupé aujourd’hui Soham Wardini. Pour rappel, lors du lancement de son mouvement “Horizon 2020 ak Yokkute”, dimanche 5 août 2018, à Dakar, Moustapha Cissé Lo avait clairement déclaré: «lors des prochaines élections locales, je ne vais pas croiser les bras. Je vais briguer la mairie de Dakar».
ABDOULAYE DIOUF SARR DOIT CONVAINCRE AVEC LA COVID-19
Si “El pistoléro“, exclu de l’Apr après son dérapage verbal contre des responsables de l’Apr, en attendant sa réintégration, avance à visage découvert vers la municipalité de la ville de Dakar, ses camarades de parti, en l’occurrence le ministre-maire de Yoff, Abdoulaye Diouf Sarr et le ministre-coordonnateur de l’Apr aux Parcelles, non moins chef de la diplomatie sénégalaise, Amadou Ba, déploient en sourdine des stratégies. L’illustration parfaite de ce combat silencieux reste sans conteste la guerre qui a fait rage au niveau de la Convergence des Jeunesses républicaines (Cojer) du département de Dakar.
Le ministre-maire de la commune de Yoff, Abdoulaye Diouf Sarr, qui a du mal à cacher ses ambitions pour le fauteuil de la ville de Dakar, aurait souhaité contrôler ladite structure en mettant à sa tête, poste resté vacant depuis longtemps, un de ses poulains. Ce serait d’ailleurs l’origine de la bataille rangée qui avait émaillé l’Assemblée générale élective de ladite instance, le mardi 7 août 2018, car Abdoulaye Diouf Sarr aurait voulu imposer Ndèye Touty Lô des Parcelles et Amadou Niang de la commune de Biscuiterie, au niveau de la coordination. Qui plus est, le ministre-maire de Yoff qui s’est vu attribuer la responsabilité de coordonner les Cadres de l’Apr, par le Président Sall, pense avoir pris des galons et semble même devancer ses concurrents au sein l’Apr. Il s’était alors fixé comme mission de massifier l’Apr pour en faire un parti leader dans le département de Dakar, notamment les 19 communes de la capitale. Ce qui lui aurait permis d’émerger comme le leader de Dakar. Quid cependant de sa gestion de la pandémie de la Covid-19 aujourd’hui décriée par nombre d’observateurs, surtout avec la forte propagation de la pandémie, sans compter les fortes sommes avancées çà et là dans la riposte? Tout cela ne risque-t-il pas de plomber les ambitions du ministre-maire ?
AMADOU BA BIEN POSITIONNE ET QUELQUE PEU ISOLE
L’actuel ministre de la Santé n’est pas le seul à exprimer un besoin de survie politique pour ne pas se faire écraser en perspective des prochaines joutes électorales prévues au plus tard le 21 mars 2021. En pole position pour diriger la mouvance présidentielle aux prochaines locales, il y a Amadou Ba. En effet, il est avantagé par ses récentes performances lors des dernières élections législatives de 2017 où il a réussi un coup de maître, en renversant la tendance dans la capitale sénégalaise. Tête de liste de la coalition Benno Bokk Yakaar à Dakar, il a réussi là où Aminata Touré et Abdoulaye Diouf Sarr avaient échoué en 2014, lors des locales, et en 2016 à l’issue des élections du Haut conseil des collectivités territoriales. Le responsable ‘’apériste’’ des Parcelles Assainies a, en effet, fait tomber le mythe Khalifa Ababacar Sall resté invaincu dans la capitale dakaroise depuis les élections locales de 2009, lorsqu’il a été porté à la tête de la ville de Dakar par la coalition Benno Siggil Senegaal. Mais, il semble être freiné dans ses ardeurs par le chef de l’Etat qui lui a fait quitter la puissante station de ministre de l’Economie, des Finances et du Plan pour celle de ministre des Affaires étrangères. Un changement de poste qui avait suscité moult interrogations, les unes plus loufoques que les autres. D’aucuns avaient même soutenu que le «refus» de M. Ba avait retardé la formation du gouvernement de Macky Sall de 48 heures, après la présidentielle de 2019. D’autres avançaient l’idée selon laquelle la scission du ministère qu’il avait occupé avant la présidentielle serait à l’origine de ce refus, obligeant ainsi le président à lui octroyer un ministère de souveraineté, à savoir les Affaires étrangères.
AMINATA TOURE PEUT REPRENDRE DU POIL DE LA BETE
Tout comme Abdoulaye Diouf Sarr, fortement impacté par la Covid-19, Aminata Touré avait subi, elle aussi, les affres de sa débâcle politique de 2014, lors des élections locales de la même année. Alors tout puissant Premier ministre après s’être brillamment illustrée au ministère de la Justice, notamment avec la traque des biens supposés mal acquis, elle s’était mesurée au maire de Dakar dans sa quête de popularité et de légitimité dans la capitale sénégalaise et dans le dispositif Bby. Mimi s’était alors présentée contre Khalifa Sall à la mairie de Grand-Yoff, dans son fief. Mais elle sera vaincue lors de ces joutes électorales, perdant de facto son poste de PM. Ce qui avait entrainé le transfert de son vote de Grand-Yoff à Gossass (Kaolack), dans sa localité d’origine. Ses multiples tentatives de rebondir à travers différentes initiatives, pour sortir la tête de l’eau, peuvent cette fois-ci prospérer avec le poste de présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) qu’elle occupe présentement, après avoir arboré le manteau d’Envoyée Spéciale du Président de la République.
ALIOUNE NDOYE, LE TROUBLE-FÊTE
Cependant, au-delà de la guerre de positionnement qui fait rage dans le parti présidentiel, il faudrait aussi résoudre l’équation Benno Bokk Yakaar (Bby), ou plutôt cette grande coalition appelée “Majorité présidentielle“. Le chef l’Etat, prendra-t-il le risque de vouloir barrer la route à l’actuel ministre de la pêche, non moins maire de Dakar Plateau ? Le PS ne cracherait pas sur un maire socialiste, de surcroit issu de la communauté «leboue» fortement représentée à Dakar. Alioune Ndoye a pris des galons, faisant de lui un potentiel challenger contre tous les aspirants au poste de maire de la ville de Dakar. La liste concernant les aspirants au fauteuil de l’ancien maire de la ville de Dakar, Khalifa Sall, est loin d’être exhaustive. On pourrait même citer, l’ancien directeur général de l’Agence de gestion du patrimoine bâti de l’État (AGPBE), propulsé depuis octobre 2015 à la tête du département de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène Publique. Toutefois, le dilemme cornélien dans lequel se trouve le chef de l’Etat, Macky Sall, obligé d’arbitrer entre un maire issu de son parti, ce qui pourrait être analysé par les uns et les autres comme son dauphin, ou un autre sorti des flancs des partis alliés de la mouvance présidentielle pour éviter de saper l’unité de la grande coalition, expliquerait cette idée de nomination du maire de la ville de Dakar agitée par certains. Le moins que l’on puisse dire, c’est que lors des prochaines joutes locales dont la date dépendra surement de l’évolution de la Covid-19 et de de la maîtrise sanitaire, la bataille de Dakar aura bel et bien lieu dans le camp de la majorité présidentielle.
LA GAMBIE ET LA MAURITANIE SOLLICITENT L’APPUI DU SÉNÉGAL
Même si on n’est loin du pronostic macabre de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Covid-19 avance en Afrique. Ce n’est pas la Gambie et la Mauritanie qui diront le contraire.
Même si on n’est loin du pronostic macabre de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Covid-19 avance en Afrique. Ce n’est pas la Gambie et la Mauritanie qui diront le contraire. Ces deux pays ont officiellement demandé l’aide du Sénégal. Lequel, malgré qu’il soit submergé, dispose de ressources humaines qualifiées et expérimentées et un système de dépistage crédible.
D’après le journal LeQuotidien, il s’agit d’une assistance technique et d’un partage d’expériences qui pourraient permettre à ces deux États de remodeler leur stratégie de gestion.
Avec 6382 cas positifs dont 5174 guéris et 157 décès, la Mauritanie présente un meilleur tableau clinique. Mais elle fait face à un problème de crédibilité de statistiques alors que la maladie continue de gagner du terrain. Sans plateau technique relevé et des ressources humaines limitées, la République islamique est aussi débordée par un afflux de malades lui rappelant sa vulnérabilité. Pourtant, elle avait réussi à circonscrire la propagation en procédant à la levée des mesures restrictives. Mais elle a connu un rebond qui a submergé les centres hospitaliers du pays.
En Gambie, la situation commence à échapper au contrôle des autorités notamment à Banjul où la vague de contaminations semble dépasser les autorités. Officiellement, le pays n’a connu que 671 cas positifs dont 14 décès et 79 guéris. Ces chiffres paraissent dérisoires mais leur fiabilité pose question. Prise de panique, Rohey Malick Lowe, le maire de Banjul annonce qu’il y a, chaque jour, des cas déclarés positifs avec leur lot de morts. Dans une vidéo postée sur internet, elle a laissé éclater son inquiétude, les yeux embués de larmes. Visage masqué et voix étreinte par l’émotion, elle a lancé un appel de détresse en suppliant les autorités à confiner Banjul.
Dakar, 5 août (APS) – Les quotidiens reçus mercredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS) abordent divers sujets se rapportant à la téléphonie mobile, à la pandémie de Covid-19, à la justice populaire, entre autres.
Grand-Place parle de ‘’guerre’’ dans la téléphonie mobile au Sénégal et souligne que ‘’depuis le 12 juillet, l’ARTP a infligé une astreinte journalière de 2% sur son chiffre d’affaires à Saga Africa Holding, promoteur du réseau Free’’. ‘’Une décision tombée suite au refus de ce dernier d’exécuter la convention commerciale qui le lie à Sirius Telecom, promoteur de la téléphonie mobile Promobile’’, ajoute la publication.
Dans cette ‘’guerre’’ entre opérateurs de téléphonie mobile, le quotidien Kritik estime que l’ARTP ‘’perd le réseau’’.
‘’Censée être l’autorité de référence et acteur déterminant du développement de l’économie numérique dans notre pays, l’ARTP assiste impuissante à une guerre entre opérateurs, le plus souvent sur le dos des consommateurs’’, déplore le journal.
‘’Entre le bras de fer entre Free et Promobile, malgré les recommandations de l’agence de régulation et la hausse unilatérale des prix par Orange qui sort de sa réserve la clientèle, le gendarme des télécoms reste un spectateur qui semble avoir perdu le réseau’’, écrit Kritik.
Concernant la hausse des tarifs illimix, Walfadjri relève que l’opérateur Orange ‘’explique sans convaincre’’. ‘’La Sonatel se défend d’avoir augmenté ses tarifs sur les offres illimix. Son directeur général affirme que contrairement à ce qui se dit sur les réseaux sociaux, la nouvelle formule constitue une baisse tarifaire’’, rapporte Walf.
Source A plonge dans la renégociation ‘’aux forceps’’ du contrat de l’autoroute à péage et explique ‘’ce qui a perdu’’ Eiffage, le concessionnaire. Alors qu’au départ ‘’les prévisions, en termes de fréquentation journalière de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio, étaient de l’ordre de 30 000 à 50 000 voitures, à l’arrivée, ces chiffres sont largement dépassés. Car en moyenne, 90 000 voitures empruntent quotidiennement cet axe routier’’, souligne le journal.
Enquête s’inquiète de l’augmentation des cas de décès liés à la Covid-19 et note que le Sénégal est ‘’dans l’impasse’’. ‘’Trois patients sont morts hier de la Covid-19, alourdissant ainsi un bilan déjà inquiétant. L’augmentation des cas corrélée à une stratégie déficiente entraine de plus en plus de décès’’, selon le journal.
Au même moment, Le Quotidien signale que ‘’débordés par un afflux de malades, la Mauritanie et la Gambie ont officiellement demandé l’aide du Sénégal qui est aussi englué dans les mêmes problèmes’’.
‘’Contrairement à ces deux pays, il dispose de ressources humaines qualifiées et expérimentées et un système de dépistage crédible dont Banjul et Nouakchott sont dépourvues pendant que la contamination continue’’, écrit le journal.
Le Soleil s’intéresse à la protection civile et annonce que l’Etat a installé 350 paratonnerres en 2020.
L’Observateur déplore ‘’la recrudescence de la justice populaire’’. ‘’Les marchands ambulants de Keur Massar qui exigent réparation, les supposés talibés de Serigne Moustapha Sy qui se vengent… Quand les citoyens prennent en charge la force de la justice, l’Etat perd ses prérogatives’’, souligne L’Obs qui parle de ‘’justice par la force’’.
Sud Quotidien s’intéresse aux prochaines élections locales et annonce que ‘’la bataille de Dakar’’ aura lieu. ‘’Remporter la bataille de Dakar ! C’est ce challenge presque titanesque que la mouvance présidentielle doit relever au soir de la tenue des élections locales prévues au plus tard le 21 mars 2021’’, écrit Sud.
Selon le journal, ‘’de toute évidence, le chef de l’Etat Macky Sall ne peut plus supporter les défaites successives de son camp dans la capitale sénégalaise (…)’’.