Parrain de la 37ème édition de la Journée nationale de l’arbre, le Baobab ne cache plus la petite forêt de Thiès. Symbole de la nation, il est en train de disparaître de la cité du Rail à cause de la boulimie foncière. Un développement au détriment de la nature, les Amis du baobab crient leur indignation.
«Non au massacre des baobabs !» C’est le cri du cœur lancé par les Amis du baobab qui se sont déplacés dans la Cité du Rail pour constater de visu le «massacre» des baobabs au profit de la Société immobilière du Cap-Vert (Sicap). Un espace niché dans la partie garnison de la ville, aux confins du quartier Diakhao et à la lisière du cantonnement du Groupement mobile d’intervention (Gmi). On est au cœur de la cité Sicap «ville neuve de Thiès». Sur l’emprise de la «petite forêt de Thiès», la cité immobilière a presque changé le visage de l’unique poumon vert de la Cité du Rail.
Ici, quelques arbres à l’ombre fugace sont les seuls rescapés de la forêt jadis dense. Des baobabs rasés et découpés en grands morceaux sont récupérés par des charbonniers qui ont élu domicile sur le site depuis le début des travaux. A deux pas de là, les ordures se disputent la place avec de gros engins qui déblaient la terre. Plus loin, la société immobilière a commencé à poser les dernières bornes pour les maisons. Ailleurs, elle a commencé à construire une cité. Bref, un écosystème menacé pour ne pas dire malmené.
L’unique morceau de terre verte de la ville aux deux gares risque de disparaître ; d’où le cri du cœur lancé par les Amis du baobab contre l’abattage des arbres et surtout des baobabs pluri-centenaires. «C’est plus qu’un cri du cœur, c’est le cri du baobab», s’étrangle Jean Michel Seck. Le président de l’association renseigne que «la boulimie foncière» ne date pas d’aujourd’hui. Selon lui, «ceux qui connaissent la Sicap savent qu’il y a, à Dakar, un quartier qui s’appelle la Sicap Baobab. Nous sommes en train de procéder à des recherches dans les archives de la Sicap pour pouvoir révéler aux Sénégalais le processus qui, à l’époque, en termes de décision, a conduit à l’abattage de tous les baobabs sur lesquels cette cité a été édifiée dans les années 50». Mais pour l’heure, l’objectif de son association est d’obtenir un décret signé par le président de la République pour changer le statut du baobab. «Actuellement, le baobab a un statut partiellement protégé et nous voulons que ce statut évolue pour devenir un statut d’espèce intégralement protégée. Si nous parvenons à obtenir cette évolution de statut, notre objectif sera atteint au Sénégal», indique-t-il.
Embouchant la même trompette, la citoyenne désespérée de Thiès, Utë Bocandé, lance un appel aux autorités locales et étatiques pour sauver au moins les espèces qui restent sur le site. «Il y a encore des caïlcédrats, des kads, des acacias et des fromagers qui peuvent encore être sauvés», pense-t-elle. Non sans dénoncer l’inertie et l’amateurisme des autorités locales, celles de la mairie ville notamment. «J’ai commencé à attirer l’attention de la mairie de Thiès depuis qu’on a commencé à déverser des ordures ici. Je me suis plainte à plusieurs reprises au niveau de l’institution municipale, mais il n’y a jamais eu de réactions», a-t-elle regretté. Idem au niveau de la direction des Eaux et forêts. Elle dit : «Je ne comprends pas pourquoi les forestiers ont donné l’autorisation de couper des baobabs. Il faut que le Sénégal revoie les conventions et les traités signés par rapport au changement climatique et à la protection de la nature.» Avant de rappeler ce que le Code des collectivités locales a prévu : «Les communes auront de l’argent pour se reverdir. Alors pourquoi le faire si on détruit tout ce qui est ici ? C’est un paradoxe entre ce qu’on écrit et ce qu’on fait pour des raisons financières dans une logique de boulimie foncière. C’est regrettable», déplore-t-elle.
Pour sa part, l’ingénieur Babacar Ndiaye a rappelé que «le lion et le baobab sont deux espèces qui constituent l’emblème de notre pays. Des espèces protégées par le Code forestier. Donc comment peut-on autoriser des lotissements qui vont venir les massacrer ?» Une interrogation qui fait bondir l’étudiant Diomaye Sène, qui dit sans langue de bois : «Le baobab est un symbole autant que le président de la République l’est. Tuer le baobab pour moi revient à tuer le président de la République, car c’est un symbole qui se trouve sur le sceau du Sénégal.
Dorénavant, nous allons lutter pour introduire une loi à l’Assemblée nationale afin qu’on arrête ce massacre des baobabs.» Pour conclure, Dr Aïcha Konté, secrétaire générale de l’association de rappeler les vertus du baobab : «C’est un arbre extraordinaire qui existe et qui est utilisé depuis des millénaires. La poudre du fruit qu’on appelle bouy est riche en nutriments et très riche en calcium et en vitamine C notamment. Elle peut remplacer valablement et de loin le lait. C’est un arbre aussi très utile chez les femmes qui souffrent de l’ostéoporose.» Toujours à propos des vertus thérapeutiques du baobab, elle révèle qu’il y a «les feuilles qui sont utilisées au moment de l’accouchement, mais également par rapport à leur valeur nutritionnelle dans l’alimentation. Je ne comprends pas l’abattage de ces arbres qui mettent énormément de temps à pousser.
A la longue, on risque d’être en rupture de ces produits dont on a besoin. Alors que les pays du Nord nous font la guerre pour pouvoir avoir ces fruits-là, nous on les massacre. L’Afrique est riche d’éléments, mais c’est à nous de les conserver».
Par Madiambal DIAGNE
REVOIR LES CÉLÉBRATIONS DU MAGAL ET DU GAMOU
Il semble absurde de déplorer les scènes de foule à Kaolack lors des funérailles du khalife des Niassène jeudi dernier, et voir le chef de l’Etat s’y rendre le surlendemain à la tête d’un convoi pour présenter des condoléances
La propagation de la pandémie du Covid-19 prend des proportions croissantes dans notre pays. Les contaminations communautaires se multiplient, au vu des bilans quotidiens faits par le ministère de la Santé et de l’action sociale. Le nombre de décès a connu un bond entre juin et juillet derniers, affectant particulièrement les personnes âgées. La montée au créneau du directeur de l’hôpital Principal de Dakar, le Professeur Mame Thierno Dieng, s’alarmant sur la vulnérabilité des personnes âgées face à cette maladie et leur trop grande exposition lors des rassemblements en dit long sur le danger encouru. Le Professeur Dieng révélait, lors d’un Conseil présidentiel d’évaluation de la riposte au Covid-19, une contamination de bien des responsables religieux et moraux ainsi que des personnalités publiques, du fait de rassemblements, dont les levées de corps principalement. Une prise en considération active de ce danger doit être faite. Une autre révélation, faite par le Dr Abdoulaye Bousso, Directeur du Centre des opérations d’urgence sanitaire, était que de nombreux religieux, décédés ces dernières semaines, étaient victimes du Covid-19.
Cette révélation a le mérite de boucher un coin à certains fanatiques qui pouvaient encore croire que leur guide religieux serait invulnérable au coronavirus. Serait-il encore besoin de rappeler que, dans une certaine historiographie de la religion musulmane, il se dit qu’à la mort du Prophète Mouhamad (Psl), on avait assisté à des scènes d’hystérie, des adeptes ne voulant pas croire à la mort de l’Envoyé de Dieu. Umar Ibn Al-Khattab aurait pris ses responsabilités pour s’adresser à la foule leur disant que «ceux qui vénéraient Mouhamad (Psl) doivent admettre qu’il était un mortel et qu’il est bel et bien mort et ceux qui vénèrent Allah doivent savoir qu’Allah est Eternel et est toujours présent». Le Prophète avait été emporté par une maladie et force est de dire que tous nos guides religieux musulmans tirent leur légitimité du message porté par Mouhamad (Psl). L’enseignement à tirer de cette anecdote est que le guide religieux, pour «saint» qu’il puisse être, n’en est pas plus qu’un être humain, un mortel, susceptible d’être touché par toutes les pathologies et infections dont l’organisme humain est susceptible d’être en proie. On n’a pas encore connaissance d’un «saint» immortel.
Nous avions soutenu dans ces colonnes que notre pays, à l’image de toutes les autres nations dans le monde, ne pouvait s’enfermer dans un confinement sans fin avec un blocage de toutes les activités sociales et économiques. Vivre avec le virus s’impose au Sénégal, comme c’est le cas partout ailleurs dans le monde. Toutefois, le relâchement noté depuis l’assouplissement des mesures quant à la circulation des personnes, de la levée du couvre-feu, le débat entretenu par certains sur l’existence ou non de la maladie sous nos cieux montrent que le mal qu’est le coronavirus risque d’être traîné très longuement par notre pays, à moins d’un changement de posture.
Le retour des différentes mesures évoquées par le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, notamment avec les interdictions de rassemblement, l’application des sanctions quant aux contrevenants des mesures barrières sont un début de réponses, mais d’autres enjeux doivent également être adressés. Seulement, le meilleur exemple ne devrait-il pas commencer par le sommet de l’Etat ? Une décision du président Macky Sall de dire publiquement qu’il ne fréquenterait plus les rassemblements à risques comme les cérémonies de présentation de condoléances pourrait être un exemple parlant. Il semble absurde de déplorer les scènes de foule à Kaolack, lors des funérailles du khalife des Niassène jeudi dernier, et voir le chef de l’Etat s’y rendre le surlendemain, à la tête d’un convoi, pour présenter des condoléances.
Le problème avec le port du masque
Le respect du port du masque s’est révélé un casse-tête dans plusieurs pays. La nature humaine a cette témérité face au danger et ce refus niais face aux injonctions pour oser dire non à un geste ou une attitude censés la protéger d’un danger imminent. Le port du masque s’est fait un marqueur politique voire idéologique dans un pays comme les Etats-Unis, malgré les recommandations du personnel de santé. La France a rendu obligatoire le port du masque dans certaines zones en extérieur, avec une circulation plus active du virus ces derniers jours du fait d’un relâchement, faisant craindre une recrudescence. L’Etat rwandais retient les contrevenants au port du masque dans des stadiums un certain temps pour inculquer les gestes salvateurs aux populations. Déjà pour faire appliquer la mesure de couvre-feu prise dans un premier temps, les policiers du Rwanda avait fait usage de leurs armes à feu pour faire de nombreuses victimes. Cela a été le cas en Afrique du Sud et au Nigeria.
Dans d’autres pays, des réfractaires au port du masque sont bastonnés publiquement. On ne saurait en arriver à ces extrêmes dans un pays démocratique et libre comme le Sénégal. Mais la décision du ministère de l’Intérieur de rendre obligatoire le port du masque dans les services de l’administration et du privé, les commerces, les transports devra être accompagnée par une politique de répression et de persuasion. Il faudra que les populations soient conscientes que le port du masque et le respect des gestes barrières sont les pratiques, pour l’heure, permettant de se prémunir de la maladie et de réduire la propagation du virus. Ils sont nombreux à poser la question de l’accessibilité pour certaines populations, mais des solutions à cela sont bien là et devraient être renforcées. Les efforts des collectivités locales, d’entreprises privées, d’organismes publiques, de bonnes volontés, dans la confection et la distribution de masques doivent être encouragés pour les rendre disponibles partout dans le Sénégal.
Ne pas mettre la presse au banc des accusés
Il n’y a aucun intérêt pour l’Etat, dans une crise de santé publique où toutes les composantes de la société se mettent à contribution, de blâmer la presse sur la présentation des résultats. Ce serait trahir toute dynamique unitaire et de concorde que de chercher à indexer des acteurs dans une crise dont les limites et blocages sont partagés partout dans le monde. Un professionnel de la santé disait à propos du coronavirus qu’il n’y a pas de bonne stratégie ou de bonne façon de persuader les gens à se soumettre pleinement aux recommandations de santé. Il faut juste trouver le moyen, par le discours rassurant et clair, d’enclencher une dynamique commune dont son adoption par le plus grand nombre ralentira la propagation de la maladie. L’adoption de gestes barrières ou le changement de conduite, aussi minimes soient-ils, vont dans ce sens.
Les médias, depuis le début de la pandémie du coronavirus au Sénégal, s’efforcent de présenter les résultats, d’alerter et de sensibiliser les populations. Il n’est nullement besoin de chercher à faire peur aux populations, à trouver une petite bête ou critiquer de façon infondée. Les faits présentés sont alarmistes parce que la réalité ne dit pas le contraire. Ce serait donc faire mauvais procès à la presse sénégalaise que de la mettre au banc des accusés sur le traitement fait de la pandémie du Covid-19. Cela, d’autant plus qu’elle subit la furie de fanatiques rien qu’en ne présentant que des faits. Le récent saccage du journal Les Echos suffit comme embarras à notre démocratie. L’heure n’est pas aux petites querelles et polémiques. Nous devrions également éviter de tomber dans des travers d’un zèle démocratique et de transparence, comme en France où on a vu des cascades de plaintes en justice contre des acteurs essentiels de la santé publique en pleine période de flambée de la pandémie du Covid-19.
De la pédagogie et du dialogue
Au rythme actuel de la propagation de la maladie, il s’impose un discours avant-gardiste et proactif des autorités publiques auprès des différentes composantes de la société. Les rassemblements sont importants dans le vécu social. Les rencontres familiales, religieuses, culturelles et associatives sont nombreuses dans notre pays, et leur ancrage dans nos façons de faire pousse nos concitoyens à s’imaginer qu’il serait difficile de faire sans elles. Il appartient à l’Etat, garant de la sécurité de tous, de trouver les voies et moyens pour sensibiliser sur les risques que représentent les grands rassemblements dans ce contexte de coronavirus. L’Eglise catholique du Sénégal a pris les devants en interdisant, pour la fête de l’Assomption, les rassemblements et déplacements habituels dans un souci de santé publique. Le comportement civique et responsable de cette Eglise catholique est à souligner. Le Clergé catholique, tout autant croyant que toute autre autorité religieuse, a systématiquement maintenu la décision de fermeture au public des lieux de culte et avait auparavant pris la décision de ne pas célébrer le pèlerinage marial de Popenguine, qui reste le plus grand rendez-vous annuel pour la communauté catholique au Sénégal et dans la sous-région.
Le Professeur Mary Teuw Niane, dans une dynamique similaire, a proposé sur les ondes de la RFM de voir comment célébrer de façon symbolique des événements religieux comme le Grand Magal de Touba (commémoration du départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba) et les différents Gamou (célébration de la naissance du Prophète Mouhamad) si la situation sanitaire en venait à empirer. Une pareille mesure s’inspirerait de la décision des autorités de la Mecque d’adapter le pèlerinage musulman, cinquième pilier de l’islam, aux contraintes de la lutte contre la pandémie du Covid-19 et l’interdiction, durant toute cette année, de la Umrah (petit pèlerinage). Encore une fois, les pratiques dans les principaux lieux saints de l’islam devront inspirer au Sénégal. Il faut dire que certains guides religieux ont suivi cette tendance. Les prières à domicile recommandées lors de la dernière fête de la Tabaski pour éviter les rassemblements vont dans ce sens. Un autre exemple, majeur, est l’attitude de Serigne Sidy, khalife de la famille de Serigne Abdou Lahad Mbacké. Sans tambour ni trompette, il avait ordonné aux disciples de ne point se déplacer ce 23 juin 2020 à Touba pour le Magal traditionnellement dédié à la célébration de la naissance du troisième khalife général des Mourides.
Cette décision de Serigne Sidy, qui est l’une des principales figures de la communauté mouride, ne peut pas ne pas être relevée. Ce serait une grande décision, sans doute très lourde à prendre pour le khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké, de ne pas célébrer le Magal de Touba, comme on avait l’habitude de le faire avec des rassemblements de plusieurs millions de personnes dans la ville de Touba. La question mérite d’être posée. Serait-il besoin de rappeler que le premier khalife général des Mourides, Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké, de 1927 à 1945, n’avait jamais organisé le Magal de Touba sous forme de rassemblements de personnes venant de tous horizons ? Pour ce qui est du Maouloud ou Gamou, on retiendra que seuls quelques rares pays musulmans, comme le Sénégal, s’adonnent à sa célébration. Il y aurait sans doute de fortes résistances du fait qu’au-delà de leur aspect religieux, ces manifestations se révèlent être des rendez-vous lucratifs pour certains milieux sociaux religieux.
Au demeurant, c’est à l’Etat, avec la réalité sanitaire qu’il a en sa connaissance, de rapprocher les postures et de sensibiliser tous les acteurs du pays. Il y a eu des méprises qu’on a pu regretter. Les célébrations du Magal de Porokhane par exemple, et les récents événements comme la célébration de la Tabaski, les fortes affluences aux funérailles de guides religieux et le convoyage du personnel enseignant de Dakar vers les régions constituent des situations favorables à la dissémination du Covid-19. Tout le monde savait que les déplacements massifs des populations durant la Tabaski constituaient un péril certain. Les personnes quittant Dakar, l’épicentre de la maladie au Sénégal, pour aller passer les jours de fête dans d’autres localités du pays étaient des vectrices potentielles de propagation et de dissémination de la pandémie. On voit déjà les résultats avec la prolifération des cas de contamination communautaire au Covid-19 et surtout la dissémination géographique de ces nombreux cas.
Le ministre de la Santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, aurait sans doute préféré que le gouvernement prît une mesure de fermeture de la région de Dakar pour la période de la Tabaski, mais le gouvernement a sans doute manqué d’anticipation. Voir comment contenir ce virus dans Dakar, désormais son foyer le plus actif, est plus qu’impératif pour notre salut commun. En tout cas, un pays comme le Maroc, qui avait pris la mesure draconienne de fermer ses huit plus grandes villes où le virus du Covid-19 était encore le plus actif, a pu espérer avoir limité quelque peu les dégâts.
LA TABASKI FAIT EXPLOSER LA COVID-19
Depuis la fête, on a noté une explosion des cas communautaires qui touche la quasi-totalité des régions avec comme point d’orgue près de 200 cas communautaires seulement en 48 heures
La propagation du coronavirus a atteint une vitesse de croisière au pays de la Teranga où même si le taux de létalité reste encore faible, la transmission communautaire constitue une grande menace. Depuis la tabaski, on a noté une explosion des cas communautaires qui touche la quasi-totalité des régions avec comme point d’orgue près de 200 cas communautaires seulement en 48 heures.
L’histoire est en train de donner raison aux spécialistes de la santé qui alertaient sur les dangers de la maladie à coronavirus. Depuis samedi, le Sénégal a atteint la barre des 11 000 cas testés positifs à la Covid19.
Désormais, aucune région n’est épargnée même si les régions de Dakar, Diourbel et Thiès restent encore les zones les plus touchées. Une situation inquiétante quand on sait que l’Organisation mondiale de la santé avait fait une prédiction apocalyptique pour le continent. L’Etat du Sénégal semble de plus en plus conscient du danger qui guette le pays. Il a modifié son protocole et réadapté son option sur le respect des mesures barrières afin d’endiguer la propagation du virus. C’est que de manière insidieuse, la Covid19 est en train de faire des ravages dans notre pays avec plus de 230 décès enregistrés et plus de 3 500 patients sous traitement. Une situation alarmante pour nos gouvernants qui ne savent plus à quel saint se vouer sur l’inconscience de la population.
Depuis la restriction des mesures par le président de la République, le 11 mai passé, les choses se sont accélérées, notamment le nombre de morts et de cas graves. 288 nouvelles contaminations dont 166 cas communautaires et 07 décès enregistrés durant le week-end Vendredi passé, le Sénégal avait enregistré le chiffre jamais atteint de 82 cas issus de la transmission communautaire. Alors que l’on pensait que c’était le record, hier, 113 cas communautaires ont été dénombrés dans le pays, une première depuis le début de la pandémie au Sénégal. Cette situation se justifie par la fête de Tabaski. Beaucoup de personnes avaient quitté la capitale sénégalaise qui est l’épicentre de la maladie pour aller passer la fête de l’Aïd Al Kabir avec leurs familles établies dans les différentes localités du pays. Malgré l’alerte du ministre de la Santé, les populations se sont déplacées massivement. Les conséquences sont là : les cas augmentent, surtout ceux issus de la transmission communautaire. En trois jours, il y a eu 248 cas issus de la transmission communautaire. Un record jamais atteint depuis l’apparition du 1er cas le 02 mars dernier.
Durant le week-end, sur 3 232 tests réalisés, 288 sont revenus positifs, soit un taux de positivité global de 17,75%. Les cas sont répartis comme suit : 122 cas contacts, 166 cas issus de la transmission communautaires.
Par la même occasion, 166 patients qui ont été hospitalisés ont été déclarés guéris. Cependant, les cas graves ont augmenté entre samedi et dimanche ; ils sont passés de 39 à 43 cas, ce qui est inquiétant, surtout avec les décès notés. Sur ce chapitre, 07 décès ont été enregistrés durant ces 48 heures. A notre décompte d’hier, le Sénégal a recensé 11 175 cas déclarés positifs dont 7 352 guéris, 232 décès et donc 3 590 sous traitement.
RISQUE DE CATASTROPHE SANITAIRE DANS LA REGION DE THIES
En 48 heures, la région a enregistré 51 nouvelles infections au coronavirus, issues de la transmission communautaire
Si l’on n’y prend garde, la région de Thiès risque de connaître une catastrophe sanitaire avec cette montée en puissance des cas communautaires. En effet, en 48 heures, la région a enregistré 51 nouvelles infections au coronavirus, issues de la transmission communautaire.
La grande mobilité des populations, liée à la célébration de la fête de Tabaski, est-elle en train d’impacter sur la progression de la pandémie du coronavirus dans la région de Thiès? En tout cas, au vu de la trajectoire prise par la maladie, on est tenté de répondre par l’affirmative.
En effet, en 48 heures seulement, la région de Thiès a enregistré 51 cas issus de la transmission communautaire. Ce qui peut conduire à une catastrophe sanitaire si l’on n’y prend garde. En ce qui concerne les résultats virologiques publiés hier, la région compte 37 cas issus de la transmission communautaire.
Dans ce nombre record de nouvelles contaminations communautaires en 24 heures, la ville de Thiès en totalise 19, Pout 3, Tivaouane 8 et Mbour 7. Cette pente ascendante des infections à la COVID-19 était déjà perceptible le samedi 8 août avec 14 cas communautaires enregistrés. Et à la date de ce samedi, donc compte non tenu des résultats publiés ce dimanche, la région a totalisé 1 102 cas positifs dont 721 guéris, 41 décédés, 1 évacué à l’étranger, 82 cas importés en provenance de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD), transférés à Dakar et 257 patients sous traitement. Et pourtant, malgré la gravité de l’heure, les populations restent encore scotchées à leurs vieilles habitudes qui constituent des sources de propagation de la maladie.
Déficit d’autorité de l’Etat ou inconscience et insouciance des citoyens avec les rassemblements, le non-respect des mesures barrières, etc.? s’interroge Abdoul Aziz Diop Coordonnateur adjoint du Forum civil. D’autant plus qu’il y a de grands événements religieux qui pointent à l’horizon au Sénégal, notamment le Magal de Touba et la célébration de la nuit du Prophète Mohamed (PSL), communément appelée Gamou.
Pour Abdoul Aziz Diop, avec l’évolution inquiétante de la pandémie au Sénégal, le débat doit urgemment être posé, avec lucidité et sans passion aucune, avec les guides religieux, pour l’éventualité d’une annulation de ces évènements prévus en septembre et octobre prochains. «Ou à défaut, que chacun le célèbre dans le strict cadre familial », souligne Abdoul Aziz Diop. Il ajoute : « Avec l’annulation cette année du Pèlerinage à la Mecque, un des piliers de l’Islam avec toutes les conséquences socio-économiques corrélées à la chute du prix du baril, la préservation des vies humaines a pris le dessus sur les autres enjeux religieux, confrériques, diplomatiques ou socio-économiques. » Il affirme sans ambages que l’heure est grave et l’Etat ainsi que toutes les forces vives de la nation doivent conjuguer leurs efforts pour endiguer la pandémie. « Autant l’Etat doit miser sur son pouvoir régalien pour le respect des mesures édictées, autant il doit renforcer la sensibilisation et l’engagement communautaires », martèle Abdoul Aziz Diop pour qui le risque de contamination et de propagation du virus à grande échelle est plus que jamais réel.
MBAYE DIONE- ALIOUNE SARR, LA GUERRE OUVERTE
Entre le maire de Ngoundiane et le ministre des Transports, la guerre est ouverte, même si elle est pour le moment menée par des jeunes de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) interposés
Entre Mbaye Dione, Maire de Ngoundiane et le Ministre Alioune Sarr, Maire de Notto Diobass, la guerre est ouverte, même si elle est pour le moment menée par des jeunes de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) interposés. C’est le mouvement de soutien lancé à Ngoundiane et dénommé « Espoir de Ngoundiane » (EDN), porté par des jeunes proches de Alioune Sarr, qui a jeté le feu aux poudres. Ce week-end, des jeunes de l’AFP du département de Thiès, favorables à Mbaye Dione, ont craché du feu sur les responsables des cadres de l’Afp.
La semaine dernière, un mouvement de soutien dénommé « Espoir de Ngoundiane » (EDN) a été officiellement lancé à Ngoundiane, avec des jeunes qui n’ont pas du tout été tendres avec le Maire Mbaye Dione, par ailleurs responsable du parti. Une telle situation a exacerbé les divergences internes, d’autant plus que le Ministre Alioune Sarr, coordonnateur départemental de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP), est indexé comme étant le parrain dudit mouvement. Ce qui a poussé les jeunes de l’AFP du département à faire le procès du Maire Alioune Sarr, lors d’un point de presse tenu ce week-end à Ngoundiane.
Selon Mbaye Sarr, adjoint au Maire et responsable de l’AFP àNgoundiane, les initiateurs du mouvement EDN sont en réalité des jeunes qui ne trouvent rien de mieux à faire que de semer la discorde dans les rangs du parti, en dénigrant de hauts responsables qui ont marqué d’un sceau indélébile la vie du parti. « Depuis des mois, de jeunes responsables politiques, dont des arrivistes faussement vêtus du manteau de la formation de « l’Espoir » et du « Progrès », multiplient des sorties médiatiques pour entacher la bonne réputation du Maire Mbaye Dione, et récuser son appartenance à l’Alliance des Forces de Progrès (AFP), dont curieusement il est le coordonnateur régional de Thiès et membre du bureau politique », renchérit Abdou Faye coordonnateur des jeunes du progrès à Ngoundiane.
Pour lui, Mbaye Dione est l’un des rares responsables du parti à honorer régulièrement sa cotisation mensuelle depuis le dernier congrès en 2011, jusqu’au mois de juillet 2020. « Alors peut-on parler de désertion ou d’auto exclusion ? » se sont interrogés les responsables jeunes de l’AFP du département de Thiès, notamment des communes de Ngoundiane, Thiénaba, Ndiéyène Sirakh, Tassette, Touba Toul, Diender. Pour eux, parler d’un défaut de loyauté de Mbaye Dione relève d’un subterfuge pour le museler, à défaut de le pousser à la sortie. « C’est du temps et de la peine perdus car l’AFP est, sinon son ADN, du moins son identité politique », clame Abdou Faye. Pour lui, « parce qu’il est démocrate et loyal, Mbaye Dione estime devoir penser librement, mais agir conformément à la ligne édictée par le parti. C’est pourquoi, en militant discipliné, mais résolument engagé dans la poursuite des objectifs de son parti, il n’a jamais fait mystère de son ambition de faire de l’AFP une formation capable de conquérir démocratiquement le pouvoir. Même si aujourd’hui, il réaffirme son ancrage dans la coalition Benno Bokk Yaakaar et son soutien au Président Macky Sall, pour l’atteinte des objectifs du Plan Sénégal Emergent(PSE). Et cette position a été rappelée par le Coordonnateur Régional de l’AFP de Thiès, lors du dernier forum du parti, tenu à l’hôtel King Fahd le 7 décembre 2019 ».
PERFORMANCES ELECTORALES ET ECONOMIQUES DES DEUX PROTAGONISTES
Les jeunes ne se sont pas privés de faire une étude comparative des performances électorales des deux protagonistes que sont Mbaye Dione et le Ministre Alioune Sarr. Il ressort de leur analyse que, des locales de 2009 à la Présidentielle de 2019, Mbaye Dione a gagné dans la commune de Ngoundiane toutes les élections avec un score de plus de 60%. Tout le contraire du Maire Alioune Sarr qui, selon eux, n’a jamais gagné sans coalition une élection à Notto Diobass, et même dans ce cas, il peine à excéder les 50%, malgré les nombreux moyens de l’Etat dont il dispose et surtout les quantités importantes de riz qu’il distribue à la veille des élections. Abdou Faye ajoute d’ailleurs qu’à la Présidentielle de 2012, la seule élection où il est parti seul sous les couleurs de l’AFP, il a été laminé par le candidat de Rewmi, là où Mbaye Dione avait largement fait gagner le candidat Moustapha Niasse à Ngoundiane avec 61%. En ce qui concerne les performances socio-économiques liées à la gestion de leurs collectivités respectives, Abdou Faye laisse entendre qu’au moment où « la commune de Ngoundiane, sous la direction de Mbaye Dione, est devenue un pôle d’émergence, avec un accès à l’eau à 100%, un accès à l’électricité à 100%, maillée par réseau routier viable, où les fournitures scolaires sont gratuits pour tous les élèves de l’élémentaire pour alléger la charge des parents d’élèves, et qu’une subvention annuelle de 10 millions FCFA est allouée aux étudiants, sans oublier un fonds d’appui et d’autonomisation des femmes d’un montant de 50 millions FCFA, les populations de Diobass souffrent d’un manque criard d’eau, au point d’investir les rues pour réclamer le liquide précieux. Ils s’y ajoute que dans cette collectivité territoriale, l’électricité reste un luxe, les pistes rurales sont quasi inexistantes, les étudiants et les femmes sont livrés à eux-mêmes ». « Au lieu de veiller au fonctionnement régulier des sections communales du département de Thiès qu’il dirige, où d’ailleurs il n’a jamais remis les pieds depuis belle lurette, il vient à Ngoundiane, la seule commune dont l’AFP est sûre de gagner quelle que soit la prochaine élection, pour parrainer un mouvement contre le Coordonnateur régional du parti Mbaye Dione », martèle Abdou Faye. Pour lui, c’est une stratégie empruntée par des francs-tireurs embusqués dont l’objectif est de trouver des raccourcis à leur mentor, le Ministre Alioune Sarr, « pour assouvir la soif d’un pouvoir personnel ». Les jeunes de l’AFP du département de Thiès soulignent qu’avec ces coups bas, quelqu’un a été démasqué et qui nourrit l’ambition démesurée de diriger le parti et qui, de ce point de vue, tente de détruire tous ceux qui peuvent faire obstacle à cette ambition. Selon eux, le combat est désormais déclenché, à la guerre comme à la guerre, et la bataille politique sera menée sans merci.
D’AUTRES JEUNES ZAPPENT MBAYE DIONE ET PORTENT BATHIE CISS A LA TÊTE DE LA COORDINATION REGIONALE DE L’AFP
Au moment où des jeunes du parti étaient à Ngoundiane pour faire le procès du Ministre Alioune Sarr, d’autres jeunes, proches de ce dernier, se sont retrouvés à Thiès, pour porter Bathie, Ciss Adjoint au Maire de Thiénaba, à la tête de la délégation régionale de l’AFP. En effet, après le départ d’Hélène Tine, c’est Mbaye Dione qui avait été porté à la tête de la délégation régionale. La frange du parti favorable au Ministre Alioune Sarr avait alors adopté une résolution pour le démettre et le remplacer par Aliou Samba Ciss de Diass. Ce dernier ayant été rappelé récemment à Dieu, le choix a été porté sur Bathie Ciss pour combler le vide. Selon Ismaïla Dione, adjoint au coordonnateur départemental des jeunes du parti, c’est la coordination régionale des jeunes, à l’unanimité, qui a choisi un coordonnateur régional du parti par intérim jusqu’aux prochains renouvellements, en la personne de Bathie Ciss.
Pour lui, c’est un choix des jeunes, étant entendu que la décision finale ne leur appartient pas. Et les raisons du choix, à ses yeux, portent surtout sur sa fidélité au Président Moustapha Niasse, mais aussi aux intérêts du parti. D’après lui, ce choix sera proposé à la coordination mixte regroupant les adultes, les femmes, les jeunes. Il renseigne qu’au niveau de l’AFP, il y a la circulaire n°29 du 14 mars 2012 qui stipule que pour l’animation et la continuité des activités au niveau des instances de base, si le titulaire n’est pas là, il faut que celui qui lui succède puisse prendre le relais. Selon lui, l’AFP n’est pas un fonds de commerce et de ce point de vue, il est hors de question de la confier à des personnes qui vont après la monnayer pour des raisons personnelles, et c’est pourquoi les jeunes ont pris les devants. Au-delà du leadership local, c’est la succession de Niass à la tête de l’Afp qui est en jeu. Visiblement, Alioune Sarr a profité de son titre d’indéboulonnable ministre depuis plus de 6 ans pour tisser sa toile tant au niveau de l’Afp qu’au niveau national. On lui prête même des ambitions présidentielles. Seulement, d’autres leaders d’envergure à l’image de Mbaye Dione n’ont pas dit leur dernier mot. Même le porte-parole de l’Afp nie tout malaise. Cela va sans dire que le parti de Niass va vers de nouveaux soubresauts à l’image de l’épisode sulfureux qui a connu son épilogue avec l’exclusion de Malick Gakou et cie.
UN PROJET ESTIME A 178 MILLIONS
Pour mieux protéger le stade Lat-Dior de Thiès, les travaux de pose de gazon synthétique au stade municipal Maniang Soumaré de Thiès ont été lancés ce week-end par le ministre des Sports, Matar Ba.
Pour mieux protéger le stade Lat-Dior de Thiès, les travaux de pose de gazon synthétique au stade municipal Maniang Soumaré de Thiès ont été lancés ce week-end par le ministre des Sports, Matar Ba. Il s’agit d’une réalisation de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF),dans le cadre du programme FIFA Forward. Les travaux seront achevés en décembre 2020. Et le coût est estimé à 178 millions FCFA.
C’est ce week-end que le ministre des Sports, Matar Bâ, a donné le premier coup de pioche des travaux de réalisation d’un gazon synthétique au stade municipal Maniang Soumaré de Thiès. D’un coût de près de 178 millions de francs cfa, il s’agit d’une réalisation de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF), dans le cadre du programme FIFA Forward ; et l’achèvement de ces travaux est prévu en décembre 2020.Validés le 8 juillet 2020 par la Fifa, les travaux du projet sont attribués à l’entreprise sénégalaise Sport «Galaxy» administrée par l’ancien international sénégalais, Salif Diao. Talla Sylla, maire de la ville de Thiès, révèle que c’est au cours du tournoi de l’UFOA qui s’est tenu à Thiès qu’il y a eu des échanges approfondis, qui ont permis d’enclencher le processus qui est aujourd’hui en train d’aboutir, avec cette cérémonie de lancement des travaux de pose du gazon.
Pour lui, Maniang Soumaré est le véritable stade de Thiès, du point de vue de son emplacement géographique, mais aussi de son histoire. Ce projet est venu à son heure, selon les sportifs, car il y avait une surexploitation du stade Lat-Dior de Thiès, ce qui constitue une menace contre ce joyau qui est actuellement la seule alternative offerte au pays, pour organiser des rencontres internationales. D’ailleurs, depuis plusieurs mois, le stade Lat-Dior est devenu le seul fief des Lions de la Teranga. D’où la nécessité de la préserver.
Et de l’avis du Ministre Matar Bâ, « pour protéger le stade Lat-Dior, il fallait nécessairement rendre fonctionnel le stade Maniang Soumaré, car Lat-Dior ne pouvant seul régler les problèmes du football de la région de Thiès. D’où l’urgence, à ses yeux, de trouver une alternative, celle de poser du gazon synthétique sur la pelouse du stade municipal Maniang Soumaré », a fait savoir Matar Ba. Il s’y ajoute la nécessité de faire en sorte que toutes les commodités soient retrouvées à ce niveau. «La pose de ce gazon synthétique dans un délai relativement court, jumelée à la politique de modernisation et de réhabilitation du stade Lat-Dior, devrait faciliter l’éclosion de toutes les potentialités et tous les talents de football de la région de Thiès», a-t-il ajouté.
Cette dynamique enclenchée par la FIFA devrait permettre d’ouvrir une nouvelle ère pour le football mondial, notamment le continent africain qui n’est pas bien loti en termes d’infrastructures sportives modernes. Il a rendu un vibrant hommage à Me Augustin Senghor Président de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF), pour «l’éligibilité du Sénégal à ce programme exigeant et rigoureux qui prend en compte des paramètres de gestion administrative et financière », a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, il réitère que « le président de la République Macky Sall nourrit l’ambition légitime pour notre pays d’abriter, dans quelques années, une phase finale de la Coupe d’Afrique des nations (Can) de football. Notre politique sportive, nos résultats, les performances de nos footballeurs, nos efforts en matière de réalisations d’infrastructures sportives sont réconfortants à cet effet. Etla réalisation de ce gazon synthétique de toute dernière génération devrait y contribuer amplement», a conclu le maire de Fatick.
D’ailleurs, au-delà de la pose du gazon synthétique, le stade Maniang Soumaré bénéficiera de travaux connexes. Me Augustin Senghor, Président de la Fédération Sénégalaise de Football, a en effet annoncé dans ce cadre la réalisation d’autres œuvres comme les tribunes et la réhabilitation de l’éclairage, des travaux qui seront accomplis par la fédération et sur fonds propres. Il s’y ajoute l’aménagement du pourtour du terrain en gazon synthétique, des bancs de touche, mais aussi la construction d’une autre tribune principale pour renforcer la capacité afin de pouvoir accueillir tous les matchs de tous les championnats de toutes les divisions du football, mais aussi les compétitions tant prisées du mouvement navétanes. Me Augustin Senghor a par ailleurs fait état d’un projet de formation de 300 stadiers déjà validé par la FIFA, pour renforcer les forces de sécurité dans l’enceinte des stades durant les championnats et les navétanes».
Selon le patron du football au Sénégal, la FIFA ne s’est pas arrêtée en si bon chemin car il y a également l’acquisition de matériels didactiques pédagogiques d’un montant très important, octroyé par la Fifa et destiné au football national de base et à l’encadrement. El Hadj Wack Diop, Directeur du Bureau régional de développement de la Fifa de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, reste convaincu que peut-être, ce terrain au gazon synthétique du stade Maniang Soumaré deThiès « va contribuer à la formation de celui qui inscrira le but de la victoire du Sénégal à la coupe du monde. J’ose espérer que ce but sera aussi beau que celui que Salif Diao a inscrit à la 52e mn, lors du fameux Sénégal-Danemark le 06 juin 2002», a-t-il déclaré.
VALENCE PRET A S'OFFRIR KEITA BALDE
Recruté par l'AS Monaco pour 30 millions d'euros en provenance de la Lazio (Italie), le sénégalais n’est pas certain de poursuivre l'aventure dans l'élite française
Recruté par l'AS Monaco pour 30 millions d'euros en provenance de la Lazio (Italie), Keita Diao Baldé n’est pas certain de poursuivre l'aventure dans l'élite française. En effet, Valence serait sur ses traces pour s'attacher les services de l'international sénégalais.
Auteur d’une saison mitigée avec As Monaco (Ligue 1 française), Keita Baldé pourrait changer de tunique la saison prochaine. En effet, le club français voudrait dégraisser son effectif. Recruté pour 30 millions d'euros en 2017, l’attaquant sénégalais ressemblait à un très joli coup pour la formation monégasque. Mais il n'a jamais su devenir un titulaire.
En cette période de mercato, Keita Baldé pourrait rejoindre Valence. En effet, l’équipe de Murciélagos est en pleine restructuration de son effectif, notamment sur le plan offensif. C'est ainsi que le club espagnol souhaite faire venir le joueur formé à Barcelone. Selon, les informations de la presse espagnole, les deux formations ont entamé des discussions pour un éventuel transfert.
Avec son potentiel, le joueur de 25 ans pourrait être d'un apport capital. Maintenant, reste à savoir si le club espagnol va devoir débourser la somme requise pour s’offrir les services de l’ancien joueur de Lazio. Durant la saison passée, le joueur passé à Inter de Milan a participé à 26 rencontres toutes compétitions confondues, et il a inscrit 8 buts.
Par Calame
INCOHERENCES
On détruit les forêts de baobabs. Bien que protégés, ces arbres aux mille vertus sont abattus, bousculés par des projets immobiliers. Le pain de singe, l’ « or blanc », dévalorisé, piétiné. Chercher la cohérence !
Le Sénégal est décidément un pays de paradoxes. Hier dimanche, il a été célébré la journée de l’arbre. Le parrain en était le baobab. A croire que l’on s’est durablement installé dans les effets d’annonce, dans l’esbroufe. Sinon, comment expliquer un tel choix, au moment où ce qui se déploie sous nos yeux est le massacre programmé de cet arbre millénaire. On détruit les forêts de baobabs. Bien que protégés, ces arbres aux mille vertus sont abattus, bousculés par des projets immobiliers. Le pain de singe, l’ « or blanc », dévalorisé, piétiné. Chercher la cohérence !
Et cette même incohérence, on la retrouve partout, notamment dans les dernières annonces concernant la gestion de la Covid 19. Interdiction de rassemblement sur les plages, les terrains de sports, les espaces publics et les salles de spectacles (A partir de combien de personnes ? Aucune précision). Port obligatoire du masque dans les lieux publics. Rien de nouveau pourtant.
Toutes ces mesures ayant été adoptées et non levées, leur réitération renseigne plutôt sur la fébrilité voire l’impuissance des autorités publiques. Les vrais problèmes ne sont pas abordés de front, à savoir les grands mouvements de foule à l’occasion des cérémonies religieuses et des enterrements. Manifestement les autorités pédalent dans la choucroute, peinant à faire montre de cohérence dans la gestion de la pandémie, elles préfèrent les éluder.
Il suffit de voir qu’au même moment où elles sont dans la déclamation se poursuivent comme si de rien n’était les grands mouvements de foule, notamment lors des cérémonies d’enterrement de grandes personnalités civiles ou religieuses. Sans compter les cérémonies du Magal et du Gamou qui s’annoncent.
Même si l’Etat n’a pas à s’immiscer dans les rituels religieux, il n’en demeure pas moins que son rôle est de protéger les citoyens sans considération d’appartenance ethnique, religieuse ou autres. Empêtrées dans leurs contradictions, les autorités font entendre des dissonances. Ce qui n’a pas toujours été le cas, puisque le voilà pris en flagrant délit d’incapacité à assumer ses prérogatives, comme l’a illustré la Tabaski dernière.
A l’évidence, la fête de Tabaski a occasionné habituellement un grand mouvement de foule. Comme à l’accoutumée, pour répondre au besoin de regroupement familial, nombre de personnes sont retournées au bercail, dans leurs villes et villages d’origine, quittant les principaux foyers de l’épidémie que sont les axes Dakar, Thiès, Diourbel, Ziguinchor, faisant circuler allégrement le virus. Tout cela se déroulant dans des circonstances où il était on ne peut plus difficile d’observer les mesures de distanciation physique.
Alors que la maladie était en train de monter en puissance avec l’augmentation des cas communautaires et que le ministre de la Santé invitait timidement les Sénégalais à célébrer la fête de Tabaski là où ils sont, pour éviter une dissémination importante, son homologue de l’Intérieur lui, ne voyait pas d’inconvénient à leurs déplacements. Il les exhortait à s’imprégner des mesures barrières et à se résoudre à porter un masque.
Avec une insoutenable légèreté il a expliqué qu’on pouvait en confectionner auprès du tailleur du coin. Pourtant ce sont les mêmes qui nous expliquaient il n’y a guère longtemps qu’il y avait des normes auxquelles il fallait souscrire et que les fabricants de masques made in Sénégal étaient tenus de s’y conformer. Voilà qui n’est pas pour rassurer puisqu’ à l’évidence, ça va à hue et à dia. Il semble bien loin la vision organisée et maitrisée. On ne sait pas où l’on va et il flotte comme un désarroi dans l’air. Ce qui était plutôt attendu d’un Etat assumant pleinement ses responsabilités, c’était au contraire de s’évertuer à expliquer encore et encore les manifestations de la maladie au regard de son évolution exponentielle, pour que nul n’en ignore et que tout un chacun prenne la mesure de sa dangerosité. Et surtout, de faire comprendre que l’épidémie de la covid-19 enjambe toutes les formes de discrimination. Avec elle, ni chefs d’Etat ni khalife général, ni talibé, ni curé, ni archevêque, ni professeurs d’université. Ni paysans. Personne n’étant à l’abri, même pas les jeunes qui au-delà de pouvoir le contracter constituent de gros risques pour leurs parents.
Aussi dans le vide abyssal ainsi créé, on a le sentiment qu’il n’y a pas de capitaine dans la pirogue, tant tout semble laissé au bon vouloir du petit bonheur la chance. Rien de rassurant par conséquent. Il se trouve en effet qu’on a besoin de constantes, de points fixes pour pouvoir asseoir des repères, ériger des barrières, établir la frontière entre le permis et l’interdit. Il s’agit en effet d’assurer les conditions de possibilité du vivre en société se traduisant par l’interdépendance dans le sens où «je n’existe que par un autre ». Une réalité que rend avec justesse le dicton wolof lorsqu’il énonce que «Nit, nit mooy garab bam » (l’homme est le remède de l’homme).
Si l’Etat pour on ne sait quelle raison de politique politicienne continue ainsi à se perdre dans ses incohérences, l’illisibilité de sa démarche va forcément se traduire par une défiance de plus en plus grande des populations imperméables à ses gesticulations et plutôt tentées de n’en faire qu’à leurs têtes, espérant pouvoir s’en sortir. A leurs risques et périls. Au grand dam de la société
«GARDER LA SYMBOLIQUE DES GAMOU ET MAGAL»
Selon Mary Teuw Niane, pour lutter efficacement contre la propagation de la pandémie de la covid-19, il faut éviter les grands rassemblements tels les Gamou et les Magal, tout en gardant à l’esprit la symbolique
Pour lutter efficacement contre la propagation de la pandémie de la covid-19, il faut éviter les grands rassemblements tels les Gamou et les Magal, tout en gardant à l’esprit la symbolique. C’est la conviction de l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, Mary Teuw Niane qui, sur les ondes de la Rfm hier, dimanche 9 août, à l’émission “Grand jury“, a jugé nécessaire l’obligation du port du masque dans la rue.
En prélude du grand Magal de Touba, prévue le 5 octobre prochain suivi du Gamou de Tivaouane et autres rassemblements religieux qui se profilent à l’horizon, le débat tourne autour de la nécessité ou non de les tenir parce qu’ils drainent beaucoup de monde, dans un contexte de pandémie de la Covid-19. De l’avis de l’invité de l’émission “Grand jury“ de la Rfm hier, dimanche 9 août, l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, a pris son courage en deux mains, en déclarant que l’Etat devrait initier une sensibilisation et des discussions, dès à présent, pour faire annuler «ces grands rassemblements qui peuvent être sources de démultiplication de la pandémie».
Le Professeur Mary Teuw Niane pense qu’il faut garder la symbolique. A son avis, «il faut, pour les Magal et Gamou, garder à l’esprit de manière symbolique parce qu’il y a des messages forts qui sortent de ces rassemblements. Nous le savons, le Magal de Touba est très symbolique pour la communauté mouride, mais aussi pour toute la communauté musulmane et au-delà de la communauté musulmane. Ça évitera de grands rassemblements. Les Gamou aussi, c’est la même chose. Il y a un symbolisme, mais je pense qu’il peut être compris dans des discussions que les Etats peuvent faire».
Revenant, sur les dernières mesures prises par le régime en place, l’ancien ministre pense qu’elles ne sont pas assez osées. Ou du moins, l’Etat pouvait aller au-delà. Il estime que «dans la rue, le port du masque doit être obligatoire, sinon ce serait très difficile de comprendre que vous alliez dans une boutique, vous devriez porter un masque tout comme dans un centre commercial, et qu’ en y venant vous puissiez ne pas porter de masque». Il a, invité le gouvernement à augmenter le nombre de tests réalisés par jour, dans le but de compenser la décision d’être moins coercitif, pour identifier au maximum les cas positifs et pouvoir prévenir la contamination. «Je pense qu’on a atteint 1900, mais sans doute, il faut pousser, aller au-delà de 400.000 et surtout voir comment rendre les tests disponibles», a-t-il préconisé.
MACKY SALL A INTERET A SORTIR PAR LA GRANDE PORTE
Abdou Ndouckour Kacc Ndao, pense qu’il serait mieux pour le président Sall de chercher à quitter le pouvoir après ses deux mandats
Les soupçons d’une tentative d’un troisième mandat par le chef de l’Etat, Macky Sall en 2024, restent réels, accentués en cela par l’attitude de ses pairs de la sous-région, notamment Alassane Dramane Ouattara (Côte d’Ivoire) et Alpha Condé (Guinée). Toutefois, le socio-anthropologue, Abdou Ndouckour Kacc Ndao, pense qu’il serait mieux pour le président Sall de chercher à quitter le pouvoir par la «grande porte». Il était l’un des invités de l’émission LR du temps sur iRadio, hier dimanche 9 août.
La réponse «ni oui» «ni non» du chef de l’Etat, Macky Sall concernant le troisième mandant a installé une incertitude dans la tête des populations, surtout avec l’actualité sous régionale marquée par les candidatures du président Ivoirien, Alassane Ouattara et celle Guinéen, Alpha Condé. Un flou artistiquement orchestré par le président Sall qui fait débat.
Sur les ondes de la radio privée, iRadio à l’émission LR du temps d’hier, dimanche 9 août, les invités du journaliste Alassane Samba Diop ont évoqué ladite question. De l’avis du socio-anthropologue, Abdou Ndouckour Kacc Ndao, le président de la République n’a pas encore donné une réponse tranchée sur la question.
Toutefois, il n’a pas manqué d’avertir le président Macky Sall sur un éventuel désir de briguer un troisième mandat. Selon lui, «il (Macky Sall) a intérêt à ne pas remuer la gueule du lion. Il a intérêt à sortir par la grande porte. On a vu beaucoup de ruse sur la formulation et l’état d’esprit du président de la République. Je pense qu’il devrait nous aider à dépasser cette question de troisième mandat. C’est le meilleur service qu’on peut rendre à un Etat africain déjà fragile». De son côté, l’autre invité, à savoir Nalla Ndiaye, chercheur en Science politique est beaucoup plus formel sur la volonté du chef de l’Etat de demander les suffrages des sénégalais en 2024.
A son avis, le président Macky Sall tentera de briguer un troisième mandat comme ses compères Ouattara et Condé et comme son prédécesseur Me Abdoulaye Wade. «S’il ne le fait pas, il va mettre quelqu’un», a-t-il précisé. La question des élections locales a été évoquée par les deux invités qui restent certains qu’elles seront reportées. M. Ndao reste persuader que techniquement, il est impossible d’organiser ces joutes électorales. «Macky Sall va encore nous mettre des coups fourrés.
S’il n’y avait pas la Covid19, il évoquerait comme motif les inondations», affirme-t-il. Pour sa part, Nalla Ndiaye pense que le régime n’est pas encore dans les dispositions de tenir des élections. Selon lui, le report des élections n’arrange que le camp présidentiel qui doit, d’abord, régler, les contradictions notées entre ses membres.