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4 juillet 2025
LA COLERE DES DETENUS
Ulcérés par les «mauvaises conditions de détention», les pensionnaires de la Mac de Mbour sont en grève de la faim dont la finalité est de pousser l’Administration pénitentiaire à améliorer leur sort.
Ulcérés par les «mauvaises conditions de détention», les pensionnaires de la Mac de Mbour sont en grève de la faim dont la finalité est de pousser l’Administration pénitentiaire à améliorer leur sort.
L’ambiance est tendue à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Mbour. Révoltés par les «coupures d’eau» qui durent depuis 6 mois, ils ont décidé d’observer une grève de la faim pour pousser les autorités de l’Administration pénitentiaire à corriger ce dysfonctionnement. «Ce n’est que vers 00h qu’on peut avoir accès à l’eau. Les gens dorment toujours dans les toilettes. Le Tribunal ne tient plus d’audiences. Le cachot est bondé et étroit. Donc les conditions restent difficiles. Aussi, le nouveau procureur doit venir nous voir pour qu’on puisse lui étaler notre liste de doléances. C’est dur ce que nous vivons ici. C’est pourquoi on est en grève», explique une source.
Pour marquer le coup, les détenus n’ont pas «touché» à la nourriture qui leur a été servie hier. «C’est ce matin (hier) qu’on a commencé la grève. On leur a renvoyé le petit-déjeuner et le déjeuner. On ne compte pas y toucher aussi tant que notre problème n’est pas résolu. Et ils ne croient pas qu’on est capable de mener cette lutte. Pour se moquer de nous, les matons disent qu’on ne va pas la terminer.» Les mauvaises conditions d’hygiène s’ajoutent aussi à la liste des revendications. «Vous imaginez des chambres sans salle de bain. On fait nos besoins dans des sachets ou des seaux. Ensuite on les déverse dans les égouts, c’est inhumain», raconte un interlocuteur.
Par ailleurs, ils répètent comme une rengaine les lenteurs administratives notées dans la programmation des audiences qui occasionnent les longues détentions. Dans ce contexte de grève des travailleurs de la justice et de pandémie du Covid-19 qui paralysent le système judiciaire, la situation a empiré ces derniers mois. «Des détenus pour flagrant délit sont dans cette prison depuis 5 mois sans jugement. Alors que d’autres ont fait trois ou quatre ans, attendant avec impatience une audience pour être édifiés sur leur sort. Le Tribunal renvoie les audiences à chaque fois. Nous ne sommes pas bien nourris et on nous sert de la bouillie comme repas. Et nous n’osons pas nous plaindre», tonne un autre détenu.
Dans l’attente du procureur
Aujourd’hui, les grévistes redoutent l’introduction du coronavirus dans les cellules. «On n’a rien qui puisse nous protéger contre cette terrible maladie. Nous n’avons pas de masque ni de gel pour laver nos mains. Nous sommes à la merci et vraiment exposés à cette maladie. On est regroupé, entassé et même paqueté dans des chambrettes. Nous sommes presque 63 personnes à dormir dans une même pièce, pendant que d’autres sont obligés de se coucher dans les toilettes. Nous souffrons le martyr ici», insistent-ils. Il faut savoir que la Mac de Mbour a déjà enregistré un cas positif. Ce qui décuple leur peur. «On interdit les rassemblements, dit-on. Mais venez à la Mac de Mbour, vous serez étonnés des rassemblements qui s’y passent. En plus de la chaleur qui est tellement insupportable, nous ne portons pas d’habits parce que c’est impensable. C’est tellement difficile», se lamentent-ils.
Probablement, la situation pourrait se décanter dans les prochaines heures. Saisi, le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Mbour devrait se rendre à la Mac demain pour essayer de convaincre les détenus à renoncer à leur grève et essayer de satisfaire leurs doléances. En tout cas, ils ont promis de suspendre la grève de la faim entamée hier «pour lui présenter nos doléances», après une médiation entamée par le président de l’Asred. «Mais s’il ne vient pas, nous serons obligés de reprendre la grève de la faim», préviennent-ils.
«C'EST UN CAUCHEMAR POUR LES DEFENSEURS ADVERSES»
La saison de Sadio Mané en Premier League a été brillante. Auteur de 17 buts en Angleterre, le joueur formé à Génération Foot (Sénégal) ne cesse de porter Liverpool à bras-le-corps. Une performance saluée par le défenseur de Sheffield, George Baldock.
La saison de Sadio Mané en Premier League a été brillante. Auteur de 17 buts en Angleterre, le joueur formé à Génération Foot (Sénégal) ne cesse de porter Liverpool à bras-le-corps. Une performance saluée par le défenseur de Sheffield, George Baldock.
Sadio Mané est la véritable star de Liverpool. Cette saison, il a contribué de la plus belle des manières au sacre des Reds en championnat. C'est pourquoi le défenseur de Sheffield, George Baldock, a qualifié l'international sénégalais de cauchemar pour les défenseurs adverses.
Et pourtant, Sheffield United est la 4e meilleure défense de la Premier League, malgré ses deux défaites face à la bande à Jordan Henderson. Une manière pour le défenseur anglais de juger les qualités du numéro 10 des Reds.
A l’en croire, l’ancien joueur de Metz (France) est le joueur le plus coriace qu’il a eu à rencontrer. «Je dis toujours que l'adversaire le plus coriace était de loin Sadio Mané. S'il ne vous court pas avec le ballon, il court derrière vous sans lui. Il court, court, fait des courses en diagonale. Il cherche toujours à se mettre derrière vous et c’est un cauchemar pour vous», a déclaré le joueur anglais de 27 ans. Pilier important dans le dispositif de Jürgen Klopp, le joueur formé à Génération Foot (Sénégal) a inscrit 17 buts cette saison dans l'élite anglaise.
Avec son talent, ajoute Baldock, Sadio Mané est l’attaquant le plus difficile qu’il a affronté. «Parfois, quand les ailiers veulent que le ballon soit remis aux pieds, cela peut être un peu plus facile, mais c’est juste un joueur de classe mondiale et de loin le meilleur contre qui j’ai joué», a-t-il ajouté.
N’empêche, le défenseur de 27 ans a signifié qu’il a hâte de se tester au champion de Premier League la saison prochaine. «Je veux jouer à nouveau contre lui, à 100%, et tenter une autre chance ; j'aime jouer contre les meilleurs joueurs et je veux jouer à ce niveau pour le reste de ma carrière», a-t-il conclu.
MARIEME FAYE SALL EST LA PREMIÈRE À BRAVER LES RESTRICTIONS ANTI-COVID
Pour le rappeur et membre du mouvement «Y en a marre», Thiat, le Président Macky Sall doit demander d’abord à sa famille de respecter les mesures barrières
Pour le rappeur et membre du mouvement «Y en a marre», Thiat, le Président Macky Sall doit demander d’abord à sa famille de respecter les mesures barrières. Invité d’ «Infos du Matin» sur «TFM» hier, l’activiste a soutenu que la Première dame Marième Faye Sall est la première à braver l’interdit dans le cadre des mesures édictées pour stopper la propagation de la Covid-19.
Montrer l’exemple en sensibilisant sa famille d’abord. C’est l’invite adressée au président de la République Macky Sall par l’activiste Thiat. Pour le membre fondateur du Mouvement «Y en a marre», Marième Faye Sall est la première à faire fi des mesures barrières. «On l’a vue dans une vidéo dans un baptême, de manière décontractée sans respect des mesures barrières», se désole Thiat.
A l’en croire, les autorités qui sont censées respecter en premier lieu les mesures sont les premières à les fouler au pied. Il assimile la dernière sortie du ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye à un aveu d’échec de la part de l’Etat. D’autant que, soutient-il, le relâchement de la population illustre la rupture de confiance entre le peuple et le gouvernement de Macky Sall. «Car comment comprendre, sur une question de vie et de mort, que les populations doutent encore de l’existence de la maladie ? Cela veut dire que l’Etat n’a aucune crédibilité auprès des populations», tranche le «Y en a marriste». N’empêche, il trouve que ce manque de crédibilité ne dédouane pas les Sénégalais qui, selon lui, doivent arrêter de faire dans le déni et d’être conscients de l’existence de la maladie.
Partageant le même point de vue que le Pr Mary Teuw Niane par rapport au Magal et au Gamou qui se profilent à l’horizon, il déclare : «On va vers deux événements phares, à savoir le Magal et le Gamou. Les gens cherchent à l’ignorer. Je pense que l’Etat doit montrer sa fermeté puisqu’il a interdit les rassemblements». Il invite les autorités gouvernementales à engager dès maintenant des discussions avec les chefs religieux afin de trouver une solution.
Evoquant le refus de la société Orange de se soumettre à la sommation de l’Artp concernant ses nouveaux tarifs pour les forfaits illimix, Thiat souligne que l’Etat sénégalais n’a pas de souveraineté en matière de télécommunications. «L’Artp ne doit pas simplement donner des sommations, elle doit aussi être ferme», dit le rappeur kaolackois qui appelle au boycott cette société de téléphonie. «Orange foule tout le temps au pied les recommandations de l’Artp. Le gouvernement du Sénégal n’hésite pas sévir lorsqu’il s’agit des entrepreneurs sénégalais fautifs, mais il est très frileux s’il s’agit des multinationales étrangères. Les dirigeants africains ont un manque de courage», s’indigne l’activiste.
«LE PAYS N’A PLUS DE REPERES»
Le Khalife général des Tidianes n’a pas varié sur sa position concernant la Covid-19. Pour Serigne Aboubacar Sy Mansour (Serigne Mbaye Sy Mansour), l’Etat a l’obligation de dire la vérité aux Sénégalais.
Le Khalife général des Tidianes n’a pas varié sur sa position concernant la Covid-19. Pour Serigne Aboubacar Sy Mansour (Serigne Mbaye Sy Mansour), l’Etat a l’obligation de dire la vérité aux Sénégalais. A l’en croire, le pays n’a plus de repères.
«J’entends dire que la Covid-19 est une maladie ; ce n’est pas vrai, c’est plutôt une malédiction qui s’abat sur nous», a soutenu hier le Khalife général des Tidianes. Et les seuls remèdes qui existent face à une malédiction de cette ampleur, indique-t-il, sont la prière, l’aumône et le repentir. Comme il a l’habitude de le dire à chacune de ses interventions depuis l’apparition de la pandémie, il a appelé les autorités à instaurer le dialogue avec les citoyens afin de leur dire ce qui se passe réellement. «Il faut que les autorités disent aux populations que la pandémie est une malédiction divine qui n'a pas de remède», clame le guide religieux qui se désole du fait que les populations ne respectent pas les mesures édictées par les autorités sanitaires.
Même s’il précise qu’il ne fait pas de la politique, Serigne Ababacar Sy indique que les affaires de la cité l’interpellent comme tout bon citoyen. «Malheureusement, on est dans un pays où règnent le manque de repères, l’irrespect et la crise d’autorité», affirme le chef religieux qui ajoute que les gens sont mus par l’argent et le gain facile.
Par ailleurs, malgré les interpellations de nombreux disciples pour l’ouverture des mosquées à Tivaouane, le Khalife général des Tidianes a rappelé que la cité religieuse de Maodo compte maintenir la ligne de conduite qu'elle a entamée depuis le début de la pandémie.
DE FORTES MENACES PESENT SUR LA TENUE DES LOCALES
A sept mois des élections locales prévues en mars 2021, tout est au statu quo. Tout porte à croire d’ailleurs que ce scrutin est en phase d’être hypothéqué !
En plus des lenteurs notées dans le processus électoral, la pandémie de Covid-19 est venue compliquer les choses. Aujourd’hui, de fortes menaces pèsent sur les élections locales prévues le 21 mars 2021, à moins que les acteurs décident d’y aller avec le code électoral qui a prévalu jusque-là.
A sept mois des élections locales prévues en mars 2021, tout est au statu quo. Tout porte à croire d’ailleurs que ce scrutin est en phase d’être hypothéqué ! Pour le coordonnateur du pôle des non-alignés au dialogue politique, il demeure constant que les délais sont maintenant très serrés si effectivement la date du 28 mars 2021 est toujours retenue et qu’on décide d’y aller avec un nouveau code électoral.
Déthié Faye rappelle que quand la pandémie a commencé à prendre de l’ampleur dans le pays, le président du comité de pilotage du dialogue national, Famara Ibrahima Sagna, avait demandé que l’on suspende les travaux jusqu’à nouvel ordre. Ce qui fait qu’aujourd’hui, dit-il, pour aller à des élections avec un autre code électoral, il faut au minimum trois mois, le temps d’auditer le fichier et d’évaluer le processus électoral. Ensuite, précise-t-il, il y aura des recommandations qu’il faudra valider et intégrer dans le Code électoral. «Cela devra se faire à l’Assemblée nationale. Et vous comprenez que cette procédure sera longue», renchérit-il. En plus de cela, il y a la révision exceptionnelle des listes électorales suivie de la période contentieuse.
Poursuivant, Monsieur Faye soutient également que si le parrainage est maintenu, il faudra s’y atteler cinq mois avant les élections. «Si on fait le calcul en prenant en compte les cinq mois du parrainage, on se rend compte qu’il ne restera que deux mois (septembre et octobre) pour effectuer l’audit et l’évaluation du processus électoral. Ce qui est impossible dans ces conditions. Pis, l’Etat n’a pas encore de bailleurs», renseigne Déthié Faye. Selon lui, il y a énormément de difficultés. «Etla seule possibilité qui s’offre à nous, c’est de surseoir à certains points qui peuvent attendre tels que le statut de l’opposition, etc., et de se prononcer sur les élections en mettant la priorité sur comment faire pour finaliser la mise en œuvre de l’audit et de l’évaluation», préconise Monsieur Faye.
LE SILENCE DE FAMARA IBRAHIMA SAGNA DEPLORE
Le coordonnateur du pôle des non-alignés informe avoir écrit depuis le 8 juin au Président Famara Ibrahima Sagna pour lui dire, comme les mesures étaient aménagées (Ndlr : levée état d’urgence), qu’il fallait convoquer le bureau du comité de pilotage ou la conférence des présidents. Cela aurait, dit-il, l’avantage de voir au niveau de chaque commission quels sont les points qui sont épuisés et ceux qui restent. Aussi, de savoir quelles sont les urgences et comment les régler suivant quel protocole sanitaire qui sécurise les participants. «Malheureusement, à ce jour, nous n’avons pas encore sa réaction», a-t-il déploré avant d’attirer l’attention sur le fait que le temps qui reste est serré et qu’ilfaut véritablement accélérer les choses pour que le scrutin se tienne à date échue.
LENTEURS DANS LE PROCESSUS
Auparavant, Déthié Faye était revenu sur le fait que les acteurs du processus électoral avaient convenu de ne plus aller aux élections avec le même code électoral. Parce que, affirme-t-il, cela pourrait conduire à des tensions inutiles. C’est la raison pour laquelle, à l’en croire, il a été décidé de reporter les élections pour avoir un code consensuel qui va permettre d’organiser des élections libres, démocratiques et transparentes. Cependant, il reconnaît qu’il y a eu des lenteurs dans le cadre du dialogue politique. «A un certain moment, nous ne pouvions pas nous entendre sur l’autorité chargée d’élaborer des termes de références (Tdr). L’opposition disait qu’il fallait des experts internationaux. Ce qui nous a fait perdre pratiquement deux mois de discussion. Alors que nous avions préconisé avec la majorité et la société civile que les acteurs sur la table du dialogue fassent leurs commandes en indiquant clairement les problèmes constatés, pour que les auditeurs puissent vérifier si c’est fondé ou non. Et tout ce qui est fondé devrait faire l’objet de recommandations pour que cela soit répercuté sur le code électoral. A la fin, c’est cette option qui a été retenue. Ainsi, la Commission politique du dialogue a défini les TDR», explique Déthié Faye.
Par la suite, souligne-t-il, l’USAIDa promis de financer l’audit. «On avait tenu une réunion et il y avait beaucoup de réglages à faire parce qu’il y avait des objections sur le format qui a été amené par l’USAID. Donc, elle devrait revoir cela avec d’autres propositions. Malheureusement, il y a eu la Covid-19 et tout a été à l’arrêt. Mais nous pensons que si l’initiative est prise par le Président du comité de pilotage du dialogue national, il n’est pas exclu que les acteurs échangent pour trouver une formule », a conclu Déthié Faye.
LE GAIPES SERT UNE CITATION A «L’AS» ET AU DIRECTEUR DE CABINET DU MINISTRE ALIOUNE NDOYE
Après la guerre médiatique, le Groupement des Armateurs et Industriels de la Pêche au Sénégal (Gaipes) et le directeur de cabinet du ministre de la Pêche et de l’Economie Maritime vont solder leurs comptes au tribunal.
Après la guerre médiatique, le Groupement des Armateurs et Industriels de la Pêche au Sénégal (Gaipes) et le directeur de cabinet du ministre de la Pêche et de l’Economie Maritime vont solder leurs comptes au tribunal. Le président du Gaipes, Saër Seck, a servi une citation directe à Fodé Fall ainsi qu’au quotidien «L’As» pour publication de la contribution de ce dernier.
La bataille farouche entre le Groupement des Armateurs et Industriels de la Pêche au Sénégal(Gaipes) et le ministère de la Pêche et de l’Economie Maritime prend une tournure judiciaire. En effet, après l’affrontement par médias interposés, le président du Gaipes, Saër Seck et les services du ministre Alioune Ndoye vont solder leurs comptes devant la barre du Tribunal de Grande Instance hors classe de Dakar.
En vue d’enclencher la procédure judiciaire, le président du Gaipes a servi une citation directe au directeur de publication de «L’As» Amadou Ba et à Fodé Fall. Il reproche au directeur de Publication de «L’As» d’avoir publié une contribution du directeur de cabinet du ministre de la Pêche et de l’Economie Maritime, Fodé Fall, sur les licences de Pêches.
En effet dans ce texte intitulé : question des licences pêches : L’avis de la commission consultative, l’ancien Préfet de Sedhiou et Kaolack détaille la procédure et interpelle Saer Seck sur certaines pratiques peu catholiques imputées au président du Gaipes.
Ainsi, «L’As» et Fodé Fall vont croiser le fer avec le président de Gaipes à l’audience correctionnelle du 8 septembre prochain. Selon le Gaipes, audelà du caractère diffamatoire des écrits de Fodé Fall, l’objectif est de ternir son image et de le décrédibiliser. «La virulence des imputations faites à l’endroit du Gaipes ainsi que le ton et les mots utilisés reflètent une volonté délibérée de saper la légitimité du Gaipes en tant qu’organisation professionnelle. (…) Les expressions employées dans les passages incriminés visent à jeter l’anathème sur le requérant et à le présenter comme un maître chanteur et un spoliateur de l’économie maritime afin de le mettre en mal avec l’opinion publique», lit-on dans la citation directe dont copie a été transmise à «L’As».
Pour ainsi laver l’honneur et la crédibilité de son organisation, le président du Gaipes réclame 50 millions Fcfa à «L’As» et au directeur de cabinet d’Alioune Ndoye en guise de dommages et intérêts. En outre, Saër Seck souhaite que le tribunal ordonne la publication de sa décision aux frais des prévenus dans des journaux et sites web, le tout sous astreinte de 100 000 Fcfa par jour de retard. Et «L’As » et son directeur, en victimes collatérales de la bataille Gaipes-Etat, devront payer 50 millions pour avoir donné la parole au directeur de cabinet du ministre de la Pêche Fodé Fall comme ils l’ont fait pour le Gaipes lorsque ce dernier leur a demandé de couvrir son audience avec une délégation de parlementaires.
Par Yoro BA
BABACAR OU LE FAILLIBILISME EPISTEMOLOGIQUE
Te voilà donc rendu à ton seigneur, prince de la plume, aristocrate de la presse ! Être délicieux, esprit rayonnant, homme courageux et serein, cœur de pépite, mais… mon grand, comment donc as-tu pu ?
Permettez chers amis, maintenant que Babacar sur le chemin de massalikoul Jinane*, repose à jamais à Touba la sainte ville de Ahmadou Bamba (Rta), que je visite feu le professeur sémou Pathé Gueye qui m’a enseigné l’épistémologie c’est-à-dire la réflexion critique sur le savoir, me permettant ainsi de démasquer ce qu’il a appelé le préjugé scientiste.
On sait par exemple que de l’antiquité au 19e siècle, tous les mathématiciens de tous les pays qui se sont succédés ont accepté sans réserve la validité des postulats de la géométrie euclidienne. et le fait qu’on ait découvert plus tard que ces postulats pouvaient être contestés n’a jamais signifié pour aucun mathématicien que la géométrie euclidienne est fausse. mais l’épisode qu’on a appelé la critique des fondements a tout simplement prouvé que même dans une science aussi universelle que les mathématiques, il faut toujours tenir compte de l’échelle à laquelle on se situe et de l’espace d’où on parle dans sa réflexion, Babacar est la parfaite incarnation de ce faillibilisme épistémologique et en cela, il est un contemporain de Sémou Pathé pour qui « il faut douter », c’est-à-dire se méfier des préjugés et des évidences du sens commun.
L’autopsie du monde social qui est celle de Babacar insiste beaucoup sur le concept de faillibilisme épistémologique et en visitant son œuvre éditoriale, on découvre une pénétrante analyse et l’exposé d’une conception du consensus y approprié pour une cité idéale.
En effet, Babacar pour qui toutes les valeurs sont potentiellement réfutables, considère avec le philosophe Georges Soros que « les valeurs qui prédominent à un moment de de l’Histoire, sont susceptibles de s’avérer inappropriées à un autre ». Ce qui se joue entre une mère et son jeune enfant, entre un professeur d’université et ses étudiants, entre un éditorialiste et ses lecteurs, relève de concepts autrement subtils que ceux que nous propose la théorie des jeux et des décisions.
Assurément, dans cette complexité à la fois affective, relationnelle et intellectuelle, se trouve une part d’indétermination, de hasard, de liberté que Babacar incarnait. C’est qu’il était riche, Babacar, de plusieurs capitaux ! Le capital social d’abord c’est à dire ce que le langage ordinaire nomme « relations » et que Pierre Bourdieu définit « comme l’ensemble des ressources actuelles ou potentielles qui sont liées à la possession d’un réseau de relations plus ou moins institutionnalisées, d’interconnaissance ou d’inter reconnaissance »
Le capital symbolique ensuite qui est le fonds d’honneur, de prestige, de réputations cumulées. Autrement dit, « le pouvoir imparti à ceux qui ont obtenu assez de reconnaissance pour être en mesure d’imposer la reconnaissance ». Ce capital essentiellement instable, facilement détruit par le soupçon, la critique, difficile à transmettre, à objectiver, Babacar a su le conserver intact jusqu’au soir de sa vie. Et pourtant, il ne disait rien ni sur sa dimension, ni sur son savoir immense !
Te voilà donc rendu à ton seigneur, prince de la plume, aristocrate de la presse ! Être délicieux, esprit rayonnant, homme courageux et serein, cœur de pépite, mais… mon grand, comment donc as-tu pu ?
Nos longues discussions dans « les régions éthérées où s’organise la fête de l’intelligence » me manqueront assurément mais grâce à toi, j’ai compris la joie et la satisfaction du travail bien fait et je voudrais te remercier de cette bienfaisante influence sur ma vie. Il est clair que les mots sont impuissants devant la douleur que nous avons tous vécue. Mais tout le pays s’est incliné avec respect devant le beau et grand souvenir que tu nous as laissé J’ai perdu un ami, un grand frère, un conseiller privilégié, mais surtout un complice.
Dors en paix mon grand, mission accomplie. il me faudra désormais trouver des fissures dans l’infortune
*les chemins du paradis
SAUVE-QUI-PEUT GENERAL AU SEIN DU SYTJUST
Des greffiers se démarquent de la base et reprennent du service
Face à un processus de radiation définitive et irrévocable lancé par les autorités, des greffiers se sont démarqués du mot d’ordre du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) pour retrouver le chemin des cours et tribunaux mettant ainsi fon à trois mois de grève. Pour de nombreux greffiers, cette grève n’a plus sa raison d’être dès lors que le président de la République a abrogé les décrets sur lesquels ils s'appuyaient pour asseoir leurs revendications.
La grève du sytjust est en passe d’être un très mauvais souvenir. Car, la plupart des travailleurs de la Justice, qui suivaient jusqu’ici le mot d’ordre de grève, se sont finalement démarqués du mouvement pour reprendre le travail. En tout cas depuis vendredi, beaucoup de greffiers et autres travailleurs de la Justice se sont présentés à leurs postes de travail au niveau des cours et tribunaux. Le même constat était fait hier, lundi, sur l’ensemble du territoire national où des nombreux grévistes ont pris leur responsabilité pour retourner au travail. Tant mieux pour ces honorables pères ou mère de famille dès lors que leur mouvement de grève n’avait plus sa raison d’être ! Pour cause, lors du dernier conseil des ministres, le président de la république Macky Sall a abrogé les décrets sur lesquels s’appuyait le Sytjust pour réclamer de nouveaux avantages pécuniaires résultant d’une hausse des frais de justice. Une hausse visant à alimenter et gonfler le fonds commun des greffes.
Forts de ces décrets finalement abrogés voire annulés par l’Etat, les grévistes demandaient également l’application des accords créant de nouveaux corps bien hiérarchisés (a) chez les travailleurs de la Justice. Donc avec cette abrogation des décrets, qui a pris de court le Sytjust, certains camarades ont alors jugé nécessaire de capituler en… pleine audience. Un administrateur des greffes ne veut pas entendre parler de ce mot. « Non, nous n'avons pas capitulé ! La notion de capitulation n’a pas sa place dans cette prise de responsabilité de tout un chacun. Seulement, les décrets portant nos revendications n’existent plus ! Et comme nous n’avons plus des arguments légaux pour poursuivre la grève, certains ont tout bonnement repris le chemin du travail en attendant de revenir à la charge sur d’autres bases légales » se justifie notre interlocuteur avant de regretter cette coloration politique qui a brisé l’élan du Sytjust.
« Je vous renvoie à l’édition du « témoin » de vendredi dernier qui faisait état de l’ingérence de Pastef dans la grève du Sytjust. en tout cas cette information, vraie ou fausse, a créé une méfiance au sein de la base du Sytjust » déplore notre greffier en chef. et pourtant, à une semaine de la tabaski, les travailleurs du sytjust s’étaient partagé les fonds communs existants et chacun d’entre eux s’était retrouvé avec une somme de plus de 200.000 francs. Sans compter d’autres avantages en dehors de leur salaire.
Comme l’avait révélé « Le témoin », le ministre de la Justice, me Malick sall, avait décidé de dérouler, dès demain, mercredi, son agenda pour en finir avec les grévistes. Pour ce faire, il était prévu de requissionner des huissiers de justice dans toutes les régions en vue de constater l’absence ou l’abandon de poste de tout travailleur de la justice gréviste. Ensuite, le ministre de la Justice devait convoquer un comité interministériel composé des présidents de la cour suprême et de la cour d’appel de Dakar ainsi que des directeurs généraux de la solde, de la Fonction publique, l’agent judiciaire de l’état, du directeur de la sécurité publique etc. objectif ?
Déclencher un processus de radiation définitive et irrévocable de tous les travailleurs grévistes du Sytjust. Et ce, dès vendredi prochain ! Pendant ce temps, les autorités judiciaires ont fait appel à des gendarmes chevronnés pour se substituer aux greffiers en grève avant de les nommer greffiers ad hoc. Devaient s’ajouter à ceux-là les agents de l’administration pénitentiaire et des jeunes juristes admis au centre de Formation judiciaire (cfj) pour une formation d’initiation au métier de greffier. Ce le temps qu’un concours en procédure d’urgence soit organisé pour remplacer définitivement les greffiers grévistes.
Dommages collatéraux d’une grève interminable !
Rappelons-le, cette grève interminable du Sytjust a provoqué des dommages collatéraux inattendus et gravissime jusqu’à menacer la défense nationale. Car, depuis la levée de l’état d’urgence dans le cadre de la crise sanitaire du coronavirus, les travailleurs de la Justice ont continué à paralyser les audiences des cours et tribunaux. Même les volontaires aux drapeaux 2020/2021 ont payé les conséquences de ce mouvement du fait qu’ils peinent à rassembler les deux pièces maîtresses à leur enrôlement dans l’armée c’est-à-dire le certificat de nationalité et le casier judiciaire. et tout le monde sait que si l’armée ne parvient pas à recruter les effectifs souhaités, cela constituerait une menace pour la défense nationale.
Même les candidats aux concours de la police et de la gendarmerie sont aussi confrontés à des problèmes d’obtention de certificats de nationalité et de casiers judiciaires pour pouvoir déposer leurs dossiers. ces recrutements de masse par concours directs constituent une occasion annuelle pour les forces de sécurité de renouveler et de renforcer de façon permanente leurs effectifs. Pour dire que les greffiers ont également menacé indirectement la sécurité intérieure du pays. sans oublier les justiciables et autres prévenus en instance d’être jugés et espérés d’être libérés. en tout cas, souhaitons que la reprise de travail des greffiers et autres travailleurs de la justice soit généralisée afin que le ministre de la Justice suspende son processus de radiation pour apaiser le climat social.
LES CAS COMMUNAUTAIRES EXPLOSENT !
392 cas communautaires entre mardi dernier et hier lundi ! Le virus a fini de s’installer dans notre pays où il accélère la cadence.
Particulièrement redoutés par les autorités sanitaires, les cas « communautaires » explosent dans notre pays. Il s’agit de malades testés positifs au coronavirus et dont la source de contamination est inconnue. Hier seulement, 72 cas issus de ce mode de transmission ont été enregistrés. En une semaine, le Sénégal a frôlé les 400 cas communautaires. L’analyste politique et spécialiste de santé publique Dr Cheikh Atab Badji, estime pourtant qu’on ne doit pas restreindre les efforts aux seuls cas communautaires.
392 cas communautaires entre mardi dernier et hier lundi ! Le virus a fini de s’installer dans notre pays où il accélère la cadence. Les cas issus de la transmission communautaires sont partout dans le pays et surtout à Dakar. Le pays commence à enregistrer presque quatre morts par jour depuis un certain temps.
Hier, le directeur de la Prévention au ministère de la santé, Dr Mamadou Ndiaye, a annoncé 137 nouveaux cas positifs sur 1402 tests réalisés et 4 décès. Parmi ces 137 contaminés du jour, 72 sont issus de la transmission communautaire provenant des localités suivantes : Ziguinchor (12), Mbour (6), Dakar Plateau (4), Guédiawaye (4), Bignona (3), Kaolack (3), Mbao (3), Rufisque (3), Bopp (2), Derklé (2), Khombole (2), Liberté ii (2), Ouakam (2), Parcelles assainies (2), Patte d’oie-rue Waagane Diouf-castors (1), Diamniadio (1), Fass (1), Gibraltar (1), HLm iv (1), Joal (1), Kaffrine (1), Kédougou (1), Kolda (1), Liberté iv (1), Liberté v (1), médina (1), Sangalkam (1), Point e (1), Thiadiaye (1), Tivaouane (1), Richard Toll (1) et Tambacounda (1). Les 64 autres cas sont des contacts suivis par les services du ministère de la santé et de l’action sociale et la journée d’hier, il y a eu un seul cas importé. Dr Mamadou ndiaye a informé que le Sénégal a enregistré 4 nouveaux décès liés au covid-19, dimanche dernier, tandis que 45 cas graves étaient en réanimation hier lundi. Selon le directeur de la Prévention, 38 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris. L’état de santé des autres patients est stable. a ce jour, depuis l’apparition du coronavirus le 2 mars dernier, le Sénégal a enregistré 11312 cas dont 7390 guéris, 236 décédés, 01 évacué et 3685 patients sous traitement.
Dr Cheikh Atab Badji : « Le commerce communautaire fait le lit de la transmission de la maladie »
La transmission communautaire, Dr Cheikh Atab Badji estime que la situation de la pandémie doit être analysée sur deux points majeurs à savoir le nombre de cas qui augmente et le nombre de décès. « Devant la situation actuelle traduite par des chiffres bruts, juste une analyse brute se conçoit. Deux niveaux de lecture s’imposent à priori par rapport au problème, autant par rapport aux solutions, du moins du point de vue pertinence et complétude. Ces deux niveaux du problème actuel que pose la pandémie, c’est d’une part le nombre de cas qui augmente et d’autre part le nombre de décès qui augmente. Pour le nombre de cas qui augmente, ce phénomène est fortement lié à la communauté dans ses échanges, ses interactions. J’insiste sur le mot nombre, car c’est important en termes d’analyse, sachant que l’approche par les taux pourrait donner une autre lecture. Ce commerce communautaire fait le lit de la propagation de la maladie, surtout en l’absence d’observance des mesures barrières standard. Cette inflation des cas est plus sous le contrôle direct ou indirect de la communauté. Mais le vrai problème, au-delà de l’ampleur, c’est surtout la gravité du problème matérialisée en santé publique par la mortalité ou la morbidité. Ici il faut préciser que, pour la mortalité actuelle, et à partir des chiffres bruts quotidiens, on ne peut faire qu’une lecture générique. et à ce propos, il est important de considérer cette mortalité sous deux angles : sous l’angle communautaire et sous l’angle médico-hospitalier », a expliqué l’analyste politique et spécialiste en santé publique Dr Badji.
Pour le cas des décès dits communautaires, explique-t-il, l’entendement que nous en avons, c’est l’ensemble des décès qui surviennent à domicile, en cours de transfert, juste à l’arrivée à la structure ou juste après l’admission dont le diagnostic est souvent post mortem. Ce type de décès pose un problème essentiellement communautaire. Soit le patient (ou son entourage) ne connaît pas les signes, soit les connaît ou les suspecte mais refuse de procéder à la demande de soins. Donc soit ignorance soit déni. si, dans le premier cas, se pose le problème de l’information et, secondairement, de l’efficacité d’une communication ciblée, dans le second cas, c’est surtout la conséquence de la forte stigmatisation.
Dr Atab Badji indique aussi que les décès hospitaliers posent quant à eux le problème de la prise en charge, de la qualité du plateau technique et de la disponibilité des ressources humaines et matérielles et l’état pronostic du patient. « Ainsi la pertinence globale des solutions pourrait être appréciée par rapport à ces différents niveaux du problème. si le respect des mesures barrières standard entre autres le port de masque, la distanciation sociale, le lavage des mains ou l’usage du gel hydro alcoolique reste déterminant dans la lutte communautaire surtout dans le sens de la réduction du phénomène de contaminations, il faut préciser qu’il faudra insister davantage sur la communication communautaire visant à la fois à donner la bonne information et à vaincre la stigmatisation mais aussi et surtout mettre l’accent sur la qualité et la disponibilité des plateaux techniques si on veut véritablement juguler la pandémie », confie l’analyste politique et spécialiste en santé publique.
EN FIN DECEMBRE, LE SENEGAL POURRAIT ENREGISTRER PLUS DE 67 000 CAS
Une situation catastrophique et désastreuse qui fait dire au matheux Dr Modou Ngom que, si rien n’est fait, dans le prochain trimestre, de fin août à fin décembre, le virus continuera sa propagation avec un fort taux de décès
Au Sénégal, on est en plein dans avec une situation plus que chaotique, et le bout du tunnel est encore loin ! La transmission communautaire du coronavirus a pris une tournure exponentielle, les cas testés positifs s’envolent, la courbe des hospitalisés et des décédés affiche une croissance soutenue. Une situation catastrophique et désastreuse qui fait dire au matheux Modou Ngom que, si rien n’est fait, dans le prochain trimestre, de fin août à fin décembre, le virus continuera sa propagation avec un fort taux de décès. Selon les projections de ce membre du directoire national du Cusems, chargé de la formation, on pourrait se retrouver avec plus de 67 000 cas occasionnant un peu plus de 1500 décès et plus de 20 000 malades sous traitements en fin d’année…
Avec cette propagation fulgurante de la maladie, on ne voit plus le bout du tunnel. Tout est sombre et on ne voit plus la ligne du vélo pour la suivre. Ça roule en zigzag ! On risque même de tomber à tout moment. Eh oui ! Toutes les stratégies prises au début ne l’étaient que pour une période bien définie. Le Sénégal a semblé jouer dans la « minimisation » pour n’avoir jamais opté pour la mise en place de stratégies à long terme. Toutes les cartes ont été lancées au premier jet. Le résultat est là, on est complètement lessivé alors que la bataille n’a pas encore commencé. C’est ce que semble dire le chef du service des maladies infectieuses et tropicales du centre hospitalier universitaire (chu) de Fann. Pr Moussa Seydi, dans l’émission « objection » animée par le journaliste Baye Omar Guèye sur sud Fm, a d’une manière courageuse soutenu qu’ « au début, toutes les mesures ont été édictées sur la base d’une épidémie qui allait partir au bout de deux à trois mois ». Malheureusement, le virus a rusé pour élire domicile dans un pays où l’on pensait le circonscrire le plus tôt possible. Le Sénégal est en plein dedans avec une explosion de cas, notamment de cas issus de la transmission communautaire, et un nombre important de décès. Une situation qui ne surprend guère le professeur Seydi qui n’a jamais cessé d’alerter par rapport à la gravité de ces cas communautaires. D’ailleurs pour mesurer la gravité des choses, il « nous » renvoie aux mathématiciens qui, dit-il, peuvent faire des calculs pour prédire comment l’épidémie va évoluer. « Le témoin », qui fait toujours dans la « projection », s’est intéressé à la question depuis fin juin dès qu’on a commencé à enregistrer un nombre important de cas communautaires, de cas graves et de décès. d’où ce travail, entamé le 06 juillet dernier, sur cette évolution inquiétante de la maladie au Sénégal avec des projections sur deux à trois mois qui va servir de modèle pour suivre l’efficacité — ou la non efficacité — de la riposte des autorités sanitaires.
Avec le mathématicien Dr Modou Ngom du cadre unitaire des syndicats du moyen et secondaire du Sénégal (Cusems), on a fait une analyse un peu catastrophiste de l’évolution de la maladie notamment du cycle mortel. Les estimations de ce membre du directoire national du Cusems font peur ! Elles font apparaître qu’en fin décembre prochain, le Sénégal peut se retrouver avec 67 417 cas dont 20 916 patients hospitalisés et, hélas, 1585 décès ! M. Ngom, poursuivant son raisonnement, parle de 15 811 cas positifs dans quelques jours, c’est-à-dire fin août, 22 720 cas en fin septembre et 32 648 cas en fin novembre.
Dans le prochain trimestre donc, l’épidémie continuera sa propagation en affectant un nombre important de personnes. si la tendance se poursuit, le camarade d’Abdoulaye Ndoye pense que le Sénégal finira l’année 2020 avec un nombre important de décès qui dépassera la barre des 1500 morts. Naturellement, les hôpitaux seront débordés, car ne pouvant pas contenir les 20 916 malades qui seront alors sous traitement.
Estimés. Il y aura 4095 patients hospitalisés et 370 décès en fin août et 7048 patients covid à l’hôpital et 534 décès en septembre. des chiffres qui vont connaitre une hausse pour atteindre 10 129 patients pris en charge par les services du ministère de la santé et 767 décès le mois suivant et qui vont doubler en fin d’année avec 20 916 malades hospitalisés et 1585 décès. Notre scientifique n’y est pas allé avec le dos de la cuillère.
Les données n’augurent pas de perspectives rassurantes car, dit-il, avec les mêmes évolutions nous risquons d’avoir 4 sénégalais sur 1000 atteints de coronavirus, 1 mort sur 10 000 et 2 sénégalais sur 1000 seront sur les lits des hôpitaux. Par rapport à cette évolution future, il estime que le taux de positivité peut passer de 1 % par jour à 7, 70 % par semaine, celui des décès sera de 1,7 % par jour et 8,46% par semaine au moment où les malades hospitalisés pourraient baisser du fait de la saturation des établissements de santé avec un taux journalier de 0,8 % hospitalisé contre 5,6 %, en fin de semaine.
Ces chiffres signifient que, pour les jours et les semaines à venir, nous aurons des évolutions journalières et hebdomadaires importantes pour l’ensemble des caractères estimés à savoir les patients positifs, ceux hospitalisés et les décédés. Selon notre spécialiste, pour arrêter cette évolution, « il faut nécessairement agir sur l’explosion des valeurs des variances. Qui doivent être minimales afin de permettre une baisse drastique des cas testés positifs, voire une disparition de la maladie au Sénégal. L’argument scientifique que nous opposons se trouve au niveau de ces variances respectives. Nous constatons des valeurs de variances qui sont très élevées : 104 256 personnes testées positives dont 1508 décès.
Pour minimiser ces variances, les autorités doivent impérativement arrêter la chaine de propagation du virus. « Tout le problème se situe à ce niveau car c’est à partir des positifs que nous avons le nombre de personnes sous traitement, de malades guéris et de personnes décédées.
La propagation de l’épidémie durant les 18 premières semaines est marquée par une évolution galopante de toutes les variances considérées avec un taux d’évolution des cas positifs de 43,7 %, de personnes sous traitement qui est de 42,43 % et des décès qui a flambé jusqu’à 62,41 %. La maladie gagne du terrain avec donc des personnes de plus en plus infectées, un taux de décès très élevé, des guérisons nombreuses mais qui, comme l’affirme l’enseignant scientifique, ne permettent pas de vider les lits d’hospitalisation », dixit M. Ngom qui est d’avis que la guerre doit être menée dans le but freiner les cas de contamination.