SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
4 juillet 2025
CHOUPO-MOTING, HÉROS INATTENDU D'UNE SOIRÉE FOLLE
Il ne devait même pas être là : le camerounais, un temps non-qualifié pour la compétition, a délivré le PSG contre l'Atalanta (2-1), mercredi, d'un but au bout du temps additionnel qui a envoyé son équipe en demi-finale de la Ligue des champions
Il ne devait même pas être là: Eric Maxim Choupo-Moting, un temps non-qualifié pour la compétition, a délivré le Paris SG contre l'Atalanta (2-1), mercredi, d'un but au bout du temps additionnel qui a envoyé son équipe en demi-finale de la Ligue des champions.
Son entrée en jeu (79e), à la place de Mauro Icardi, a ressemblé à un coup de poker pour son entraîneur Thomas Tuchel qui, jusque-là, n'avait pas trouvé la clé du verrou lombard.
«Choupo», l'homme des fins de match, éternel remplaçant, dont le fait d'armes le plus connu a été d'empêcher son coéquipier Christopher Nkunku de marquer, d'un improbable geste technique sur sa ligne, en avril 2019.
Depuis le début d'année, il n'apparaissait même plus sur la liste des joueurs éligibles pour disputer la C1, relegué au bout de la hiérarchie offensive derrière des superstars peu habituées à partager les minutes.
Comme une suite logique, son contrat n'a pas été renouvelé pour la rentrée.
Mais le départ fin juin d'Edinson Cavani l'a remis dans l'effectif... et a offert indirectement au PSG un sacré moment d'histoire, le jour de ses cinquante ans.
L'international camerounais a d'abord délivré le centre pour Neymar qui a alors servi Marquinhos pour l'égalisation (90e). Surtout, c'est lui qui reprend la passe de Mbappé pour offrir la qualification, inespérée, au PSG (90e+3).
Choupo-Moting a ainsi marqué, à 31 ans, son tout premier but en Ligue des champions ! Et voici «Choupo» propulsé en légende parisienne: Neymar qui lui offre son trophée d'homme du match... et même Thomas Meunier, parti du PSG pour Dortmund, qui publie sur Twitter un montage photo de la Tour Eiffel affichant en toutes lettres le nom de «Choupo-Moting» sur sa façade...
- «On croit vraiment en nous» -
«On passe de bons moments ensemble sur le terrain et en dehors ensemble. On a déjà gagné quatre titres cette saison mais le plus important, c'est celui-ci. On croit vraiment en nous et on l'a fait aujourd'hui», a dit le buteur après le coup de sifflet final.
«Tout le monde sait qu'on a des individualités de grande qualité mais on a voulu le montrer aussi en tant qu'équipe. On n'a jamais gagné la Ligue des champions et avec une telle équipe, on doit avoir ce genre d'ambition. C'est un si grand club, on va tout donner au prochain match et continuer à y croire», a ajouté le héros du jour.
«Il est très fort aux entraînements, il accepte son rôle dans cette équipe, dans la hiérarchie il est derrière Mbappé et Icardi, c'est clair», expliquait Tuchel à la mi-juillet.
Le but de Choupo-Moting, c'est aussi une grande victoire pour Tuchel, qui a connu le natif de Hambourg à Mayence. C'est le technicien allemand qui a attiré en 2018 l'attaquant sans grande référence, qui restait sur une saison sans relief à Stoke City.
Le coach apprécie chez l'avant-centre ses qualités de combat et son état d'esprit, lui qui aime s'afficher sur les réseaux sociaux, dans les lieux branchés de la capitale ou en skate au Camp des Loges.
«Il a été exceptionnel. Je dis toujours que je sais qu'il est un bon joueur qui peut entrer et changer quelque chose», l'a salué l'Allemand sur RMC Sport.
«Ca donne», aime dire Choupo-Moting. Contre l'Atalanta, il a donné. Et le PSG est prêt à recevoir encore plus.
LES COMMERÇANTS S'ACCROCHENT À SANDAGA
Beaucoup ont perdu leurs étalages, mais préfèrent rester sur place et vendre à la sauvette au lieu de rejoindre le site de recasement du "champs de courses" situé à une dizaine de minutes
Au Sénégal, le centre-ville de la capitale retrouve des couleurs suite à la réfection du célèbre marché Sandaga. Si les riverains apprécient le désencombrement des principales artères, les commerçants délogés et recasés ne sont pas contents.
La mue du marché Sandaga, au centre-ville de Dakar, a commencé dimanche par une démolition des emprises autour du bâtiment central.
Les commerçants continuent à squatter les alentours du marché Sandaga malgré sa démolition annoncée. Beaucoup d'entre eux ont perdu leurs étalages, mais préfèrent rester sur place et vendre à la sauvette au lieu de rejoindre le site de recasement du "champs de courses" situé à une dizaine de minutes.
Pathé Mbaye explique ce choix par l'absence d'attractivité du site. "J'étais commerçant avant la démolition mais maintenant je suis redevenu marchand ambulant: je marche avec tous mes bagages traînant un peu partout à Dakar", se lamente-t-il.
Le nouveau site désigné pour le commerce ne lui plait pas. "Là-bas tu peux rester des jours sans voir de clients", argumente le marchand.
Sandaga était le marché le plus populaire de la capitale mais aussi l'un des plus anarchiquement occupés. Les habitants du centre-ville en ont souvent fait les frais comme le relate Doudou Sarr, qui se réjouit de cette libération des emprises autour du marché Sandaga.
"Nous qui vivons ici, on avait un sérieux problème parce que même pour évacuer un cas de décès c’était tout un problème à cause de l’occupation anarchique qui régnait... Des fois on en venait aux mains", se souvient-il.
Cet habitant d'une maison jouxtant le marché affirme que même "les passages piétons étaient occupés par les marchands" ce qui a causé plusieurs accidents. Avec la démolition, les habitants se disent soulagés.
Ce soulagement est partagé par les automobilistes qui avaient beaucoup de peine à circuler à cause des bouchons permanents sur ce carrefour important du centre-ville.
Pape, chauffeur de taxi, est habitué à rouler sur cet axe qu'il juge infernal.
"Pour nous, la démolition du marché est plus que salutaire. Avec le rond-point de Sandaga qui était occupé par les vendeurs on a eu tout le temps des embouteillages, c'était très compliqué pour nous les automobilistes", fustige-t-il. "A la limite ce sont les voitures qui évitent les vendeurs et les piétons", se souvient le chauffeur de taxi.
En attendant de savoir le sort qui sera réservé à cette bâtisse vieille de plusieurs dizaines d'années, les habitants et les riverains montrent leur satisfaction tandis que les commerçants ne sont pas emballés par le site de recasement que beaucoup d'entre eux refusent de rejoindre.
CHOUPO-MOTING ENVOIE PARIS EN DEMI-FIANLES DE C1
Un "thriller" de 93 minutes... dans une ambiance feutrée : avec le huis clos décrété pour le "Final 8" de C1 à Lisbonne, c'est devant un écran que les centaines de supporters de Paris présents au Portugal ont vécu l'incroyable victoire contre l'Atalanta
Un "thriller" de 93 minutes... dans une ambiance feutrée: avec le huis clos sanitaire décrété pour le "Final 8" de Ligue des champions à Lisbonne, c'est devant un écran que les centaines de supporters du Paris SG présents au Portugal ont vécu l'incroyable victoire contre l'Atalanta Bergame (2-1).
Assis à une terrasse d'une place du centre ville où trônait une réplique géante gonflable de la coupe aux grandes oreilles, ces passionnés du PSG ont longtemps souffert, voyant avec inquiétude leur équipe être menée au score jusqu'à la 90e minute, avant de bondir de joie sur les deux buts qui ont donné la victoire in extremis aux Parisiens.
"Après un scénario comme celui-ci, il faut aller jusqu'au bout. Il y a du cœur et de l'envie, ce n'est pas comme les autres années", a réagi Philippe Mahé, un cadre de 55 ans qui a décidé de concilier sa destination de vacances et sa passion pour le Paris SG.
Lui et les autres n'ont pas pu encourager leur équipe au stade, puisque l'Estadio da Luz était à huis clos.
Mais en fin d'après-midi, environ 200 personnes, en majorité des jeunes, se sont massés derrière un cordon policier pour accompagner une dernière fois les Parisiens à la sortie de leur hôtel, situé sur les bords de l'estuaire du Tage.
Une clameur s'est élevée quand les joueurs ont parcouru la dizaine de mètres, façon tapis rouge, qui séparait la sortie de l'hôtel de leur bus.
- "Apporter notre soutien" -
Évidemment le plus acclamé, Neymar a profité de l'occasion pour dévoiler sa nouvelle coupe mohican qui faisait déjà le buzz sur les réseaux sociaux.
La foule s'est dispersée dès le départ du bus en direction du stade, où l'attendait un autre groupe de plusieurs dizaines de supporters des deux clubs tenus à l'écart de l'enceinte par la police portugaise.
Parmi eux, Steven Barreiros, un supporter d'origine portugaise, venu de région parisienne pour passer des vacances en famille. Vêtu d'un maillot du PSG floqué de son prénom, ce gendarme de 25 ans avait tenu à se déplacer au stade avant de retourner en centre ville pour assister à la rencontre.
"Nous sommes là pour apporter notre soutien à nos superstars, et si possible les apercevoir", a-t-il témoigné auprès de l'AFP, en avouant sa déception qu'un stade pouvant accueillir près de 60.000 personnes n'ait pas pu recevoir "au moins 5.000 ou 10.000" spectateurs.
Mais, bien vite, la passion a repris le dessus: "Nous espérons tous que ce soit l'année du PSG", a souligné cet abonné au virage Auteuil du Parc des Princes, le jour où le club fête son 50e anniversaire.
"Être ici, pour nous c'est déjà une victoire", a assuré côté italien Giulano Cucchi, un des supporters de l'Atalanta venu exprès de Bergame pour "suivre l'équipe au plus près".
Eliminée après être passée tout près de l'exploit, l'équipe italienne aura sans doute rendu très fiers tous ses fans dans une région, la Lombardie, très éprouvée par la pandémie de coronavirus.
LE MIRAGE DE LA CHLOROQUINE
Pendant que les défenseurs de la molécule promue par Didier Raoult s’emmurent dans le silence, certains estiment que ce traitement devient caduc avec la nouvelle stratégie du gouvernement axé sur le dépistage limité aux cas symptomatiques
Avec le nouveau profil de malades qui arrivent tardivement à l’hôpital, il se pose la question de savoir que vaut encore le traitement à base d’hydroxychloroquine ? Pendant que les défenseurs de la molécule promue par Didier Raoult s’emmurent dans le silence, certains estiment que ce traitement devient caduc avec la nouvelle stratégie du gouvernement axé sur le dépistage limité aux cas symptomatiques.
Le miracle n’a pas eu lieu. Après plus de cinq mois d’utilisation de la chloroquine, l’équipe de prise en charge des patients atteints de Covid-9 n’a toujours pas démontré l’efficacité de ladite molécule contre l’infection au Sars-CoV-2. La chloroquine empêche-t-elle de mourir ou bien d’évoluer vers l’aggravation ? Il est toujours impossible de répondre avec des preuves scientifiques irréfutables. Malgré son utilisation, le Sénégal reste l’un des pays africains où le coronavirus fait le plus de ravage. Hier encore, les chiffres faisaient état de 11 380 cas, dont 49 cas graves et 238 décès, soit un taux de létalité de plus de 2 %.
De plus, c’est à se demander si le médicament tant vanté n’a pas atteint ses limites. En plus de la courbe des décès qui ne cesse de croitre, certaines sources signalaient récemment à ‘’EnQuête’’ des durées d’hospitalisation relativement longues. Dernièrement, une source médicale soufflait que la durée moyenne d’hospitalisation serait de 15 jours. Nous sommes ainsi loin des 10 jours annoncés par le Pr. Seydi au mois de mai, au cœur de la controverse autour de la molécule promue par l’infectiologue français Didier Raoult. A sa décharge, ce dernier avait prévenu que son traitement était à prendre précocement.
Sauf qu’au Sénégal, les patients sont de plus en plus détectés tardivement, de l’avis même des personnels soignants. Beaucoup de malades, relèvent les autorités sanitaires, arrivent tardivement dans les structures de prise en charge. Aussi, avec la nouvelle stratégie de dépistage, il se pose la question de la pertinence même du traitement à base d’hydroxychloroquine.
‘’Les résultats ont montré que si le traitement est utilisé tardivement, ça peut ne pas être efficace. Il faut donc l’utiliser de façon précoce. Quand le malade commence à développer certains symptômes, on peut toujours le prendre, mais ce n’est pas l’idéal. C’est-à-dire, avec la stratégie actuelle du MSAS, c’est devenu caduc. Il faut revenir à la stratégie initiale qui permettait de tester même les asymptomatiques’’. Selon lui, la meilleure stratégie est de détecter très tôt les malades et de leur appliquer le traitement.
Dans tous les cas, ces derniers temps, les plus fervents défenseurs de la chloroquine se sont emmurés dans un silence de mort. Malgré les attaques qui continuent de pleuvoir de partout. A la suite de la fameuse étude du magazine ‘’The Lancet’’, plusieurs autres ont été menées à travers le monde. La plupart sont parvenues à la même conclusion : la chloroquine n’a aucune forme d’efficacité. Les durées d’hospitalisation, selon ces enquêtes, ne diminuent pas pour les patients traités à base de cette molécule.
En France, deux études publiées le 22 juillet dans ‘’Nature’’, assénaient déjà un coup fatal au traitement cher à Didier Raoult et ses affidés. ‘’Une étude in vitro montre que ni la chloroquine ni l'hydroxychloroquine n'inhibent la réplication du SARS-CoV-2. Contrairement aux résultats préliminaires qui suggéraient une inhibition dans des cellules rénales de singes Véro, les résultats des équipes françaises montrent que ces molécules n'inhibent pas le SARS-CoV-2 au sein des cellules pulmonaires humaines’’, rapporte ‘’futura-sciences’’.
Chez les membres du Comité national de gestion de l’épidémie, on préfère plutôt faire le mort. Personne n’a souhaité apporté des clarifications aux préoccupations des populations. Dans tous les cas, souligne cet infectiologue qui ne souhaite pas en rajouter à la polémique, le débat est tranché depuis longtemps. ‘’Un traitement, soit il est efficace, soit il ne l’est pas du tout. Depuis le début, personne n’a pu démontrer par des preuves scientifiques robustes que la chloroquine a une quelconque efficacité contre la Covid-19’’.
Au tout début de la polémique, alors que le monde s’enflammait pour le médicament-miracle, le professeur Daouda Ndiaye demandait de faire attention. ‘’Il faut faire très attention à ce genre de message, car nous sommes des scientifiques et nous contrôlons toutes ces informations. Nous devons rester scientifiques à tous égards, si on veut efficacement éteindre cette épidémie’’, alertait-il, en réaction à une vidéo virale du professeur marseillais, parlant de fin de partie.
Aujourd’hui encore, la partie est loin de connaitre son épilogue. Le débat qui semble un peu rangé aux oubliettes, c’est par rapport à l’efficacité du traitement à base de chloroquine. Jusqu’à présent, le Sénégal n’a pu aller au-delà des résultats préliminaires qui ont été fournis.
IBA, LE YOUTUBEUR CULINAIRE QUI REVISITE LES SPÉCIALITÉS SÉNÉGALAISES
Cuisinier blogueur, Ibrahima Ndoye brise les codes de la cuisine traditionnelle et fait redécouvrir des saveurs locales à ses 130 000 abonnés
Le Monde Afrique |
Théa Ollivier |
Publication 12/08/2020
Avec des gestes minutieux, Ibrahima Ndoye dispose des fruits de baobab dans une calebasse, au côté de pâte d’arachide et de nougat. Son plan de travail en bois clair parfaitement rangé, il lance la caméra. « Pour bien mettre en avant le produit phare de la recette, il faut penser à tout », explique le Sénégalais de 36 ans. Ce soir-là, le cuisinier blogueur prépare une tarte à base de chapelure et de pâte d’arachide garnie d’une crème pâtissière au bouye. « Le fruit du baobab est riche en vitamines C, mais c’est une substance volatile qui ne supporte pas les cuissons longues », explique-t-il, pédagogue.
Suivi par 130 000 personnes sur YouTube et plus de 150 000 sur Facebook, Ibrahima Ndoye publie chaque semaine des vidéos très regardées. Enregistrées le soir dans sa cuisine transformée en un studio de tournage, elles peuvent dépasser les 500 000 vues quand il s’agit du très populaire plat national, le thiéboudiène, revisité à sa sauce. Le youtubeur aime s’ancrer dans la tradition et n’oublie pas les autres recettes incontournables et emblématiques, comme le mafé ou le mbakhalou saloum, qui lui rapportent le plus de vues et de retours sur les réseaux sociaux.
C’est en 2015 qu’Ibrahima Ndoye a lancé son blog et sa page Facebook, « Les Ateliers de Iba », afin de rendre les recettes africaines et sénégalaises accessibles à tous. « Il est difficile de trouver une recette africaine ou sénégalaise sur YouTube avec des ingrédients précis. J’ai eu un déclic. Pourquoi nous, Africains, pouvons-nous apprendre facilement à cuisiner européen ou asiatique alors que nous ne partageons pas nos propres recettes sur Internet ? Ce n’est pas normal », dit ce père de deux enfants qui travaille dans l’agroalimentaire.
Apporter de la modernité
Au-delà des plats traditionnels, le cuisinier s’attache à proposer des recettes innovantes et modernes, avec des produits locaux comme le mil ou les haricots noirs. « Le fonio est l’un de mes ingrédients préférés, parce qu’il s’utilise dans plein de recettes sucrées ou salées, dans des salades, ou cuisiné avec une sauce d’arachides et de gombos. D’autant que cette céréale proche du quinoa est très digeste », explique-t-il.
LA DIFFUSION DE LA SÉRIE INFIDÈLES STRICTEMENT ENCADRÉE
Il est ordonné entre autres à la Sen TV : de ne plus diffuser ou rediffuser la série avant 22h 30mn, d’extirper des bandes annonces les scènes susceptibles de heurter la sensibilité du jeune public - COMMUNIQUÉ DU CNRA
SenePlus publie ci-dessous, la décision du Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA), datée du 12 août 2020, fixant les conditions de poursuite de la diffusion de la série « Infidèles » par la SEN TV.
"Le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel,
Vu la Constitution ;
Vu la loi n° 2017-27 du 13 juillet 2017 portant Code de la Presse ;
Vu la loi n°2006-04 du 4 janvier 2006 portant création du CNRA ;
Vu le Cahier des charges applicable aux titulaires d’une autorisation de diffusion de programmes de télévision privée de droit sénégalais, notamment en ses articles 20, 21, 24, 25 et 26 ;
Vu la plainte du Collectif des plaignants contre les dérives audiovisuelles, le 6 août 2020 ;
Vu les nombreuses autres plaintes/protestations reçues de sénégalaises et de sénégalais contre la série « Infidèles » ;
Après avoir entendu les représentants du Collectif des plaignants contre les dérives audiovisuelles, l’éditeur et le producteur de la série « Infidèles » ;
Considérant que l’instruction du dossier par les services du monitoring du CNRA apporte la preuve que dans la série sont régulièrement notés :
des propos, comportements et images jugés choquants, indécents, obscènes ou injurieux ;
des séquences et propos qui portent gravement atteinte à la dignité, l’image, l’honneur et la réputation de la personne humaine, notamment de la femme ;
des séquences et propos susceptibles de nuire à la préservation des valeurs, sensibilités et identités culturelles et religieuses ;
Considérant les manquements à la règlementation, notamment celle relative à la signalétique ;
Conformément à sa mi0ssion de veiller au respect des dispositions de la loi n°2006-04 du 04 janvier 2006 et de celles du cahier des charges applicables aux télévisions privées, et après en avoir délibéré, en sa séance du 12 août 2020 ;
ORDONNE A LA SEN TV :
de ne plus diffuser des propos, comportements et images jugés indécents, obscènes ainsi que des séquences et propos susceptibles de nuire à la préservation des valeurs, sensibilités et identités culturelles et religieuses ;
de ne plus diffuser ou rediffuser la série « Infidèles » avant 22h 30mn ;
d’extirper des bandes annonces de cette série les scènes susceptibles de heurter la sensibilité du jeune public ;
d’insérer de manière visible et pendant toute la durée de la série, un pictogramme rond de couleur blanche avec l’incrustation de -16 en noir.
Le non-respect de la présente décision, outre l’interdiction définitive de toute diffusion ou rediffusion de la série, expose la SEN TV aux sanctions prévues par la loi n° 2006-04 du 4 janvier 2006 portant création du CNRA et par la loi n° 2017-27 du 13 juillet 2017 portant Code de la Presse.
La présente décision prend effet à compter de sa notification. Elle sera enregistrée, notifiée et publiée partout où besoin sera."
MULTIPLE PHOTOS
SHINE TO LEAD LANCE UN AMBITIEUX PROGRAMME DE COURS DE VACANCES EN LIGNE
L’objectif est de permettre à plus de 100 lycéennes issues des 14 régions du Sénégal de combler les lacunes liées aux longs mois de fermeture des établissements scolaires
L’objectif majeur de ce programme est de permettre à plus de 100 lycéennes issues des 14 régions du Sénégal de combler les lacunes liées aux longs mois de fermeture des établissements scolaire et de réduire ainsi au maximum le risque de décrochage scolaire à la rentrée prochaine.
« Lorsque j'ai vu le nombre de candidatures en si peu de temps, je me suis dit que la situation était inquiétante pour l'éducation dans notre pays. La pandémie de COVID-19 exacerbe tout. Ce programme nous aidera à comprendre comment amplifier nos actions au profit de l'éducation des jeunes filles (…) Elles sont pour la plupart préoccupée par leur avenir et leur principale requête est de ne pas décrocher ou perdre leurs acquis », explique Seynabou Thiam Monnier, Bénévole, chargée de la sélection des candidates du programme.
Grâce au soutien de partenaires et des contributions individuelles de personnes de bonnes volontés, Shine to Lead a lancé depuis le 10 août, un programme inédit au Sénégal de cours de vacances et de développement du leadership 100 % digital.
Chaque semaine, jusqu’au 11 septembre, ces lycéennes, sélectionnées parmi plus de 1500 candidatures et élèves en classe de seconde et de première scientifique, bénéficient de huit heures d’enseignement en ligne dans les matières essentielles (Mathématiques, Physique-Chimie, SVT et Anglais), ainsi que d’une heure de session interactive avec une personnalité inspirante.
Dès l’appel à candidature, ce programme a suscité énormément d’espoir et d’attente chez ces jeunes filles dont le niveau académique a été largement perturbé depuis le mois de mars par la fermeture des établissements scolaires et qui sont sollicitées plus fréquemment pour effectuer des tâches ménagères.
« Il faut que nous maintenions un niveau adéquat d’instruction pendant que les jeunes sont obligés de rester à la maison en raison de la pandémie. C’est à cela quenous contribuons, car nous ne pouvons pas perdre uneannée scolaire ! », explique Nayé Anna Bathily, fondatrice de l’initiative Shine to Lead Jiggen Jang /Tekki qui vise depuis 2018 à offrir de meilleures conditions de scolarisation à des jeunes filles brillantes issues de milieux défavorisés et au développement de leur leadership à travers différentes actions et programmes.
Par Yoro DIA
LA GUERRE FROIDE DU VACCIN
Spoutnik réduit les chances de réélection de Trump qui comptait sur un vaccin américain. Si les Américains, par sursaut d’orgueil comme du temps de Kennedy, relèvent le défi de Poutine, ce serait un grand bien pour l’humanité
Ce n’est pas un hasard si Poutine veut donner le nom de Spoutnik au vaccin russe contre le corona. Le lancement de Spoutnik fut un moment de gloire et de grandeur pour l’Union Soviétique, qui damait ainsi le pion aux Américains en pleine guerre froide.
En lançant le Spoutnik, les Soviétiques remportaient une grande victoire dans la course pour la conquête de l’espace. Pour les Américains, ce fut un affront à laver, un défi qu’ils relèveront en étant les premiers à envoyer un homme sur la lune. Mais c’était l’Amérique de Kennedy, pas celle de Trump. Si les Américains, par sursaut d’orgueil comme du temps de Kennedy, relèvent le défi de Poutine, ce serait un grand bien pour l’humanité qui préfère la course au vaccin à la course nucléaire et aux armes de destruction massive.
Poutine, bien que dictateur, est très populaire en Russie, parce qu’il donne l’impression aux Russes de renouer avec la grandeur de Pierre 1er ou de Catherine II, surtout après le choc de la dislocation de l’Union soviétique et le chaos des années Eltsine. Poutine ressuscite l’ère spoutnik pour dire aux Russes qu’ils occupent la première place devant l’éternel rival, les Usa, qu’ils bousculent au Moyen Orient en intervenant en Syrie face aux hésitations de Obama, et narguent les Européens en annexant la Crimée et en sortant le bâton militaire en Ukraine et en Géorgie, et la carotte en Tchétchénie et en Biélorussie. Ce vaccin russe n’est pas une bonne nouvelle pour Trump qui a des millions de cas et aucune solution.
En 2016, avec l’ingérence russe dans l’élection de Trump, l’Amérique se réveillait et découvrait qu’elle était sous tutelle russe parce que Poutine s’était donné les moyens de faire perdre Hillary Clinton. Aujourd’hui à quelques semaines de la présidentielle américaine, l’Amérique, cette Nation de pionniers et d’innovateurs, n’appréciera pas de se retrouver sous la tutelle sanitaire russe, car si le vaccin russe fonctionne, elle sera obligée d’en commander pour arrêter l’hécatombe du corona.
Le vaccin russe réduit les chances de réélection de Trump qui comptait sur un vaccin américain pour faire du «Make America great again». Le General De Gaulle, qui avait le sens aigu de l’histoire, avait très vite compris que l’Union soviétique était une parenthèse de la grande histoire de la Russie, en parlant toujours de la Russie à la place de l’Urss. Les faits lui ont donné raison.
La Russie est un grand pays, avec une grande histoire, de grands scientifiques et surtout une très grande littérature, avec l’immense Léon Tolstoï, l’incontournable Doctor Jivago de Boris Pasternak, ainsi que Pouchkine, Dostoïevski... J’ai toujours pensé que lire Léon Tolstoï était un rite d’initiation intellectuelle. C’est comme une sorte de circoncision. Au Sénégal, nous avons frôlé le blasphème intellectuel quand l’Education nationale a failli supprimer le russe et l’allemand des programmes d’enseignements, sous prétexte de donner plus de temps aux Sciences, alors que ces Nations ont produit des contingents de grands scientifiques et des Nobel de sciences. Heureusement que, face au lever de boucliers, la raison est rapidement revenue. L’ouragan Trump, dont la principale conséquence est la banalisation de la puissance américaine, me fait souvent penser à un autre grand penseur russe : Nicolaï Kondratieff et sa théorie des cycles économiques.
Rapporté à la géopolitique, Donald Trump ferme un cycle ouvert en 1945 à la fin de la seconde Guerre mondiale, qui a vu les Etats-Unis passer de 1ère puissance à puissance hégémonique, avant de dégénérer en une puissance relative avec la Chine et la Russie. La théorie de Kondratieff avait abouti à la supériorité du système capitaliste qui, «comme le phœnix, renaît toujours de ses cendres», contrairement au système rigide et dogmatique du communisme. Pareille conclusion, une telle vérité ne pouvait lui valoir que le peloton d’exécution sous Staline en 1938.
En tout cas, en 1957, le triomphe russe de Spoutnik a été à l’origine d’un sursaut d’orgueil américain qui avait permis de laver l’affront en envoyant le premier homme sur la lune. C’était une autre Amérique. Une autre période et surtout un autre président. Est-ce que l’Amérique renaîtra de ses cendres et trouvera des ressorts pour ouvrir un autre cycle ? La réponse en novembre 2020.
«UNE GREVE, C’EST TOUJOURS UN RAPPORT DE FORCES»
Kalidou Diallo, ancien ministre de l’Education et ex-syndicaliste, donne une analyse des bras de fer entre Etat et syndicats qui se terminent souvent par des arrestations, condamnations, réquisitions ou menaces de radiation
Les bras de fer entre Etat et syndicats se terminent souvent par des arrestations, condamnations, réquisitions ou menaces de radiation. Quelle analyse faites-vous de cette situation ?
Ce n’est pas quelque chose de nouveau. La lutte syndicale est fondée sur des textes. D’abord sur des conventions internationales et surtout les deux conventions fondamentales : la Convention 89 et la Convention 98 sur les libertés syndicales, le droit de grève et la liberté d’organisation syndicale. Au niveau du Sénégal également, le droit de syndicalisation et le droit de grève sont reconnus par la loi 61- 33 chez le fonctionnaire et le Code du travail chez les travailleurs reconnus. C’est toujours comme ça. Donc les travailleurs ont le droit de se syndiquer, ils ont droit de porter des revendications. Le préalable avant d’aller en grève, c’est de faire un préavis au moins d’un mois et puis si le préavis est épuisé, ils peuvent aller en grève. Et là encore il y a des textes qui sont très clairs. Alors quand ils vont en grève, ils n’ont pas droit au salaire parce que le salaire c’est après service fait, mais au Sénégal en général les gens vont en grève et continuent à percevoir leur salaire. C’est anormal. Quand tu vas en grève, tu ne reçois pas de salaire dans tous les pays du monde. Maintenant l’Etat parfois peut abuser, mais il y a ce qu’on appelle les réquisitions. Quand le travail de salarié, quelque chose d’indispensable comme les questions de santé, des questions parfois fondamentales qu’il y ait assez nombre de services, c’est l’autorité qui juge s’il y a un service minimum ou si ce n’est pas nécessaire. L’Etat est fondé à faire des réquisitions pour assurer le service minimum, c’est tout à fait légal. Ça se passe très souvent au niveau de l’éducation, surtout lors de la fameuse grève du Sudes de 80 et même récemment ça s’est passé au niveau de la santé avec les réquisitions.
Au niveau du ministère de la Justice, je ne sais pas s’il y a eu des réquisitions. Mais il me semble que l’Etat a essayé de contourner les greffiers en formant des agents de l’Administration pénitentiaire à l’exercice du métier de greffier pour un peu servir de «briseur de grève». C’est le langage de syndicalistes, sinon pour un peu faire fonctionner le service de l’Etat. Je pense qu’à ce niveau-là également, c’est un problème de rapport de forces. La question de rapport de forces, c’est quoi ? Quand le syndicat est sérieusement puissant et bénéficie de suffisamment de solidarité avec les autres pour faire des pressions sur l’Etat ou soit il n’a pas la force nécessaire, et c’est l’Etat qui applique les textes parce que rien n’interdit à l’Etat justement de former des gens pour un quelconque travail, je pense qu’il faut éviter la confrontation. Il faut éviter la généralisation des mouvements parce que le Sytjust (Ndlr : Syndicat des travailleurs de la justice) appartient quand même à une centrale syndicale assez forte, c’est l’Unsas (Ndlr : Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal, dirigée par Mademba Sock) qui est la deuxième centrale syndicale du Sénégal après la Cnts (Ndlr : Confédération nationale des travailleurs du Sénégal, dirigée par Mody Guiro). Il y a quand même une solidarité de toutes les centrales. Et je pense qu’il faut aller vers des discussions et il me semble même que le ministre de la Justice les a déjà reçus. Il a même déjà reçu un syndicat rival. Je pense qu’il faut toujours laisser ouvertes les portes de la négociation et des discussions. La justice doit fonctionner parce que quand même les Sénégalais ont besoin d’un certain nombre de papiers. Parfois ce sont des choses très sérieuses pour le citoyen et l’Etat a le droit d’assurer la continuité des services. C’est toujours comme ça une grève. C’est toujours bloquer un service, mais il faut éviter le recours abusif à cette grève. Je pense que ce mouvement a assez duré. Il faudrait aller vers des discussions. Je ne sais pas à quel niveau se trouve le blocage ?
Qu’est-ce qui fait qu’on en arrive à tout ça ? Est-ce la faute aux syndicalistes ou à l’Etat ?
Je ne sais pas si c’est la faute aux syndicats ou c’est la faute à l’Etat, mais ce que je sais, comme je vous l’ai dit, le droit de grève existe et le rapport de forces, toujours c’est très important. Alors, s’il y a des «jusqu’au boutisme» au niveau des syndicats, ils vont assumer leur responsabilité. L’Etat ne doit pas du point de vue réglementaire empêcher la grève d’avoir lieu, mais il doit appliquer les textes en ponctionnant sur les salaires des intéressés et en faisant également faire fonctionner la continuité du service public. C’est pourquoi il faut toujours discuter, négocier.
Au Sénégal nous sommes un pays de dialogue. Je pense qu’il faut éviter les radiations, les suspensions, exercer le droit de grève dans le respect des textes, dans le respect de la sécurité des services. L’Etat aussi doit assumer ses responsabilités. Moi, c’est une recommandation que je fais. C’est à tous les niveaux d’ailleurs des luttes syndicales. Il faut toujours que le dialogue se poursuive, que les négociations se poursuivent et à terme le syndicalisme est un droit, la liberté de grève est un droit acquis et le syndicat, sa vocation première, c’est l’amélioration des conditions de vie de ses membres. Là aussi il faut savoir les limites, il faut toujours mesurer ce qui est possible ici et maintenant et ce qui ne l’est pas. Et il faut tenir compte également de l’opinion publique.
Dans cette grève-là, je ne sens pas l’opinion publique. Est-ce que la grève est populaire ? Est-ce qu’elle est acceptée par la population ? En tout cas, je ne vois pas, j’ai l’impression que la population est indifférente à ce niveau-là. Un syndicaliste doit être attentif à ça. C’est pourquoi un syndicaliste il faut qu’il informe les porteurs d’opinion, aussi bien les chefs religieux ici au Sénégal, la société civile, la population de façon générale. Je vois que les associations de droits de l’Homme se solidarisent par principe, mais l’opinion publique, sensible à des questions de grève, doit mobiliser tout ça. Comme parfois s’il y a une grève de l’éducation ou de la santé, des gens interviennent. Je ne le sens pas, je ne sens pas également les médiations. La justice, c’est un service très sérieux, très indispensable pour les citoyens. D’ailleurs, je pense qu’à un moment T, on sent là l’absence quand même du Premier ministre. S’il y avait un Premier ministre, il allait tout de suite réagir. Après le ministre, il n’y a que le président de la République. Il est tellement pris dans le Covid-19, dans tellement d’activités, c’est très compliqué.
«GREVE-CŒUR» POUR L’ETAT
Pour mettre un terme aux longues grèves tous secteurs confondus, l’Etat est souvent contraint à imposer son autorité en procédant à des réquisitions, ponctions sur les salaires, avec des menaces de radiation ou arrestations de leaders syndicaux
Pour mettre un terme aux longues grèves tous secteurs confondus, l’Etat est souvent contraint à imposer son autorité en procédant à des réquisitions, ponctions sur les salaires, avec des menaces de radiation ou arrestations de leaders syndicaux. Rien n’a presque changé entre hier et aujourd’hui.
C’est une tradition sénégalaise, décrochée à la suite de grandes luttes syndicales. Les grèves, qui font partie de l’histoire de ce pays, connaissent aussi des fins qui rappellent aux syndicalistes la superpuissance de l’Etat. Hier comme aujourd’hui, les longs mouvements d’humeur ne finissent pas autour d’une table de négociations : réquisitions des personnels en grève, ponctions sur les salaires, menaces de radiation, arrestations de leaders syndicaux. En 1998, le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de l’électricité (Sutelec), Mademba Sock, et quelques camarades ont été arrêtés et emprisonnés pour «actes de sabotage et de menace à la sécurité publique». En son temps, la grève enclenchée par les syndicalistes avaient paralysé la machine économique, plongé les ménages dans l’obscurité.
Le président de la République d’alors, Abdou Diouf, avait pris entre autres mesures la réquisition des cadres, l’occupation des centrales de production par les militaires, mais aussi la suspension de la liberté de manifester. Face à la résistance des travailleurs, l’Etat avait procédé à la répression des manifestations avec des arrestations tous azimuts. En effet, Mademba Sock et Cie se battaient contre la volonté de l’Etat de privatiser la Société nationale d’électricité (Senelec), dictée par le Fonds monétaire international (Fmi).
Dans les années 1980, les enseignants du Sudes avaient aussi été réquisitionnés pour permettre aux élèves de reprendre le chemin des classes.
Dans le secteur de l’eau l’année dernière, la grève persistante des agents de la Sénégalaise des eaux (Sde) avait poussé l’Etat à afficher son autorité. Le président de la République, Macky Sall, avait réquisitionné, du 6 décembre 2019 à 20h jusqu’au 31 décembre 2019, l’ensemble du personnel de la Sénégalaise des eaux (Sde) pour assurer la continuité du service public de l’eau potable dans le périmètre affermé confié à la Sde. Cette décision faisait suite aux fortes perturbations notées dans la distribution correcte de l’eau à Dakar et sa banlieue. En fait, les multiples négociations entre le ministre de l’Eau et de l’assainissement, Serigne Mbaye Thiam, et l’Intersyndicale des travailleurs de la Sénégalaise des eaux (Sde) n’avaient rien donné. Les grévistes réclamaient 15% du capital de la nouvelle société qui gère la distribution de l’eau, Suez. Alors que le gouvernement du Sénégal ne voulait pas dépasser les 10%.
Serigne Mbaye Thiam, qui gérait cette crise, avait acquis une expérience pareille quand il était ministre de l’Education nationale. Face à la grève des enseignants, il avait appliqué la ponction sur les salaires, certains ont été réquisitionnés, une menace de radiation planait même sur la tête de nombreux enseignants. Finalement, tout le monde était rentré dans les rangs après les médiations des khalifes généraux des Tidianes et des Mourides.
Aujourd’hui, cette grève des travailleurs de la justice est un écho au mouvement d’humeur des enseignants, qui avait paralysé l’école en 2016. Depuis des mois, le secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust), Me Aya Boun Malick Diop, et ses camarades, qui réclament la publication des décrets leur octroyant de nouvelles recettes pour alimenter le Fonds commun des greffes et consacrant le changement de statuts avant qu’ils ne soient abrogés, ont mis Thémis à l’arrêt. L’Etat qui tente de maintenir la continuité du service public a engagé des greffiers ad hoc à leur place.
Face à la confrontation qui perdure, l’Etat, d’après des indiscrétions, est en train même de «capaciter» des agents au Centre de formation judiciaire (Cfj) pour remplacer les greffiers grévistes. Selon d’autres indiscrétions, le gouvernement est en train d’étudier d’autres stratégies pour arrêter ce mouvement d’humeur qui dure depuis quasiment deux mois