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4 juillet 2025
Par Calame
INCOHERENCES
On détruit les forêts de baobabs. Bien que protégés, ces arbres aux mille vertus sont abattus, bousculés par des projets immobiliers. Le pain de singe, l’ « or blanc », dévalorisé, piétiné. Chercher la cohérence !
Le Sénégal est décidément un pays de paradoxes. Hier dimanche, il a été célébré la journée de l’arbre. Le parrain en était le baobab. A croire que l’on s’est durablement installé dans les effets d’annonce, dans l’esbroufe. Sinon, comment expliquer un tel choix, au moment où ce qui se déploie sous nos yeux est le massacre programmé de cet arbre millénaire. On détruit les forêts de baobabs. Bien que protégés, ces arbres aux mille vertus sont abattus, bousculés par des projets immobiliers. Le pain de singe, l’ « or blanc », dévalorisé, piétiné. Chercher la cohérence !
Et cette même incohérence, on la retrouve partout, notamment dans les dernières annonces concernant la gestion de la Covid 19. Interdiction de rassemblement sur les plages, les terrains de sports, les espaces publics et les salles de spectacles (A partir de combien de personnes ? Aucune précision). Port obligatoire du masque dans les lieux publics. Rien de nouveau pourtant.
Toutes ces mesures ayant été adoptées et non levées, leur réitération renseigne plutôt sur la fébrilité voire l’impuissance des autorités publiques. Les vrais problèmes ne sont pas abordés de front, à savoir les grands mouvements de foule à l’occasion des cérémonies religieuses et des enterrements. Manifestement les autorités pédalent dans la choucroute, peinant à faire montre de cohérence dans la gestion de la pandémie, elles préfèrent les éluder.
Il suffit de voir qu’au même moment où elles sont dans la déclamation se poursuivent comme si de rien n’était les grands mouvements de foule, notamment lors des cérémonies d’enterrement de grandes personnalités civiles ou religieuses. Sans compter les cérémonies du Magal et du Gamou qui s’annoncent.
Même si l’Etat n’a pas à s’immiscer dans les rituels religieux, il n’en demeure pas moins que son rôle est de protéger les citoyens sans considération d’appartenance ethnique, religieuse ou autres. Empêtrées dans leurs contradictions, les autorités font entendre des dissonances. Ce qui n’a pas toujours été le cas, puisque le voilà pris en flagrant délit d’incapacité à assumer ses prérogatives, comme l’a illustré la Tabaski dernière.
A l’évidence, la fête de Tabaski a occasionné habituellement un grand mouvement de foule. Comme à l’accoutumée, pour répondre au besoin de regroupement familial, nombre de personnes sont retournées au bercail, dans leurs villes et villages d’origine, quittant les principaux foyers de l’épidémie que sont les axes Dakar, Thiès, Diourbel, Ziguinchor, faisant circuler allégrement le virus. Tout cela se déroulant dans des circonstances où il était on ne peut plus difficile d’observer les mesures de distanciation physique.
Alors que la maladie était en train de monter en puissance avec l’augmentation des cas communautaires et que le ministre de la Santé invitait timidement les Sénégalais à célébrer la fête de Tabaski là où ils sont, pour éviter une dissémination importante, son homologue de l’Intérieur lui, ne voyait pas d’inconvénient à leurs déplacements. Il les exhortait à s’imprégner des mesures barrières et à se résoudre à porter un masque.
Avec une insoutenable légèreté il a expliqué qu’on pouvait en confectionner auprès du tailleur du coin. Pourtant ce sont les mêmes qui nous expliquaient il n’y a guère longtemps qu’il y avait des normes auxquelles il fallait souscrire et que les fabricants de masques made in Sénégal étaient tenus de s’y conformer. Voilà qui n’est pas pour rassurer puisqu’ à l’évidence, ça va à hue et à dia. Il semble bien loin la vision organisée et maitrisée. On ne sait pas où l’on va et il flotte comme un désarroi dans l’air. Ce qui était plutôt attendu d’un Etat assumant pleinement ses responsabilités, c’était au contraire de s’évertuer à expliquer encore et encore les manifestations de la maladie au regard de son évolution exponentielle, pour que nul n’en ignore et que tout un chacun prenne la mesure de sa dangerosité. Et surtout, de faire comprendre que l’épidémie de la covid-19 enjambe toutes les formes de discrimination. Avec elle, ni chefs d’Etat ni khalife général, ni talibé, ni curé, ni archevêque, ni professeurs d’université. Ni paysans. Personne n’étant à l’abri, même pas les jeunes qui au-delà de pouvoir le contracter constituent de gros risques pour leurs parents.
Aussi dans le vide abyssal ainsi créé, on a le sentiment qu’il n’y a pas de capitaine dans la pirogue, tant tout semble laissé au bon vouloir du petit bonheur la chance. Rien de rassurant par conséquent. Il se trouve en effet qu’on a besoin de constantes, de points fixes pour pouvoir asseoir des repères, ériger des barrières, établir la frontière entre le permis et l’interdit. Il s’agit en effet d’assurer les conditions de possibilité du vivre en société se traduisant par l’interdépendance dans le sens où «je n’existe que par un autre ». Une réalité que rend avec justesse le dicton wolof lorsqu’il énonce que «Nit, nit mooy garab bam » (l’homme est le remède de l’homme).
Si l’Etat pour on ne sait quelle raison de politique politicienne continue ainsi à se perdre dans ses incohérences, l’illisibilité de sa démarche va forcément se traduire par une défiance de plus en plus grande des populations imperméables à ses gesticulations et plutôt tentées de n’en faire qu’à leurs têtes, espérant pouvoir s’en sortir. A leurs risques et périls. Au grand dam de la société
«GARDER LA SYMBOLIQUE DES GAMOU ET MAGAL»
Selon Mary Teuw Niane, pour lutter efficacement contre la propagation de la pandémie de la covid-19, il faut éviter les grands rassemblements tels les Gamou et les Magal, tout en gardant à l’esprit la symbolique
Pour lutter efficacement contre la propagation de la pandémie de la covid-19, il faut éviter les grands rassemblements tels les Gamou et les Magal, tout en gardant à l’esprit la symbolique. C’est la conviction de l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, Mary Teuw Niane qui, sur les ondes de la Rfm hier, dimanche 9 août, à l’émission “Grand jury“, a jugé nécessaire l’obligation du port du masque dans la rue.
En prélude du grand Magal de Touba, prévue le 5 octobre prochain suivi du Gamou de Tivaouane et autres rassemblements religieux qui se profilent à l’horizon, le débat tourne autour de la nécessité ou non de les tenir parce qu’ils drainent beaucoup de monde, dans un contexte de pandémie de la Covid-19. De l’avis de l’invité de l’émission “Grand jury“ de la Rfm hier, dimanche 9 août, l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, a pris son courage en deux mains, en déclarant que l’Etat devrait initier une sensibilisation et des discussions, dès à présent, pour faire annuler «ces grands rassemblements qui peuvent être sources de démultiplication de la pandémie».
Le Professeur Mary Teuw Niane pense qu’il faut garder la symbolique. A son avis, «il faut, pour les Magal et Gamou, garder à l’esprit de manière symbolique parce qu’il y a des messages forts qui sortent de ces rassemblements. Nous le savons, le Magal de Touba est très symbolique pour la communauté mouride, mais aussi pour toute la communauté musulmane et au-delà de la communauté musulmane. Ça évitera de grands rassemblements. Les Gamou aussi, c’est la même chose. Il y a un symbolisme, mais je pense qu’il peut être compris dans des discussions que les Etats peuvent faire».
Revenant, sur les dernières mesures prises par le régime en place, l’ancien ministre pense qu’elles ne sont pas assez osées. Ou du moins, l’Etat pouvait aller au-delà. Il estime que «dans la rue, le port du masque doit être obligatoire, sinon ce serait très difficile de comprendre que vous alliez dans une boutique, vous devriez porter un masque tout comme dans un centre commercial, et qu’ en y venant vous puissiez ne pas porter de masque». Il a, invité le gouvernement à augmenter le nombre de tests réalisés par jour, dans le but de compenser la décision d’être moins coercitif, pour identifier au maximum les cas positifs et pouvoir prévenir la contamination. «Je pense qu’on a atteint 1900, mais sans doute, il faut pousser, aller au-delà de 400.000 et surtout voir comment rendre les tests disponibles», a-t-il préconisé.
MACKY SALL A INTERET A SORTIR PAR LA GRANDE PORTE
Abdou Ndouckour Kacc Ndao, pense qu’il serait mieux pour le président Sall de chercher à quitter le pouvoir après ses deux mandats
Les soupçons d’une tentative d’un troisième mandat par le chef de l’Etat, Macky Sall en 2024, restent réels, accentués en cela par l’attitude de ses pairs de la sous-région, notamment Alassane Dramane Ouattara (Côte d’Ivoire) et Alpha Condé (Guinée). Toutefois, le socio-anthropologue, Abdou Ndouckour Kacc Ndao, pense qu’il serait mieux pour le président Sall de chercher à quitter le pouvoir par la «grande porte». Il était l’un des invités de l’émission LR du temps sur iRadio, hier dimanche 9 août.
La réponse «ni oui» «ni non» du chef de l’Etat, Macky Sall concernant le troisième mandant a installé une incertitude dans la tête des populations, surtout avec l’actualité sous régionale marquée par les candidatures du président Ivoirien, Alassane Ouattara et celle Guinéen, Alpha Condé. Un flou artistiquement orchestré par le président Sall qui fait débat.
Sur les ondes de la radio privée, iRadio à l’émission LR du temps d’hier, dimanche 9 août, les invités du journaliste Alassane Samba Diop ont évoqué ladite question. De l’avis du socio-anthropologue, Abdou Ndouckour Kacc Ndao, le président de la République n’a pas encore donné une réponse tranchée sur la question.
Toutefois, il n’a pas manqué d’avertir le président Macky Sall sur un éventuel désir de briguer un troisième mandat. Selon lui, «il (Macky Sall) a intérêt à ne pas remuer la gueule du lion. Il a intérêt à sortir par la grande porte. On a vu beaucoup de ruse sur la formulation et l’état d’esprit du président de la République. Je pense qu’il devrait nous aider à dépasser cette question de troisième mandat. C’est le meilleur service qu’on peut rendre à un Etat africain déjà fragile». De son côté, l’autre invité, à savoir Nalla Ndiaye, chercheur en Science politique est beaucoup plus formel sur la volonté du chef de l’Etat de demander les suffrages des sénégalais en 2024.
A son avis, le président Macky Sall tentera de briguer un troisième mandat comme ses compères Ouattara et Condé et comme son prédécesseur Me Abdoulaye Wade. «S’il ne le fait pas, il va mettre quelqu’un», a-t-il précisé. La question des élections locales a été évoquée par les deux invités qui restent certains qu’elles seront reportées. M. Ndao reste persuader que techniquement, il est impossible d’organiser ces joutes électorales. «Macky Sall va encore nous mettre des coups fourrés.
S’il n’y avait pas la Covid19, il évoquerait comme motif les inondations», affirme-t-il. Pour sa part, Nalla Ndiaye pense que le régime n’est pas encore dans les dispositions de tenir des élections. Selon lui, le report des élections n’arrange que le camp présidentiel qui doit, d’abord, régler, les contradictions notées entre ses membres.
RECORD DE CAS COMMUNAUTAIRES À ZIGUINCHOR
Faisant le point de la situation de ce lundi 10 août 2020, le Directeur de la prévention, El Hadji Mamadou Ndiaye a annoncé 137 nouveaux cas positifs sur un échantillon de 1402 tests réalisés, soit un taux de positivité de 9,77%
Faisant le point de la situation de ce lundi 10 août 2020, le Directeur de la prévention, El Hadji Mamadou Ndiaye a annoncé 137 nouveaux cas positifs sur un échantillon de 1402 tests réalisés, soit un taux de positivité de 9,77%.
Parmi les cas positifs, il y a eu 64 cas contacts suivis par les services du ministère de la Santé et de l’Action sociale, un cas importé enregistré à l’aéroport international Blaise Diagne et 72 cas communautaires. Lesquels ont été enregistrés dans les localités suivantes : Ziguinchor, Mbour, Dakar Plateau, Bignona, Kaolack, Mbao, Rufisque, Bopp, Derkhelé, Khombole, Liberté 2, Ouakam Parcelles assainies, Patte d’oie, Rue Wagane Diouf, Castors, Diamniadio, Fann, Gibraltar, HLM 4, Joal, Kaffrine, Kédougou Kolda, Liberté 4, Liberté 6, Medina, Point E, Richard Toll, Tambacounda, Sangalkam, Thiadiaye et Tivaouane. La région de Ziguinchor a, ce lundi, enregistré le plus grand nombre de cas communautaires. Elle en compte 15 (12 à Ziguinchor et 3 à Bignona).
«IL N’Y A PAS DE CACHOTTERIE SUR LES CAS ET DECES»
Selon Professeur Moussa Seydi, les chiffres sont fiables et les services d’Abdoulaye Diouf Sarr ne cachent rien du nombre de personnes infectées tout comme de celui des décès de la Covid-19
Beaucoup de gens douteraient de la véracité des chiffres que publie le ministère de la Santé et de l’Action sociale relatifs à la pandémie de la Covdi-19. Sauf que pour le Chef du Service des Maladies infectieuses de l’hôpital de Fann, le Professeur Moussa Seydi, ces chiffres sont fiables et les services d’Abdoulaye Diouf Sarr ne cachent rien du nombre de personnes infectées tout comme de celui des décès de la Covid-19. Invité de l’émission Objection de la radio Sud Fm d’hier, dimanche 9 août, il a, par ailleurs, exprimé toute sa sérénité, malgré la propagation de la pandémie dans le pays.
Le doute qui subsiste chez certains Sénégalais, concernant la fiabilité des chiffres communiqués quotidiennement par les services du ministère de la Santé et de l’Action sociale, ne se justifierait pas et il n’y aurait aucun mystère autour des cas positifs et des décès liés à la Covid-19. Ces assurances sont du Chef du Service des Maladies infectieuses de l’hôpital Fann. Invité de l’émission Objection de la radio privée Sud Fm d’hier, dimanche 9 août, le Professeur Moussa Seydi a laissé entendre, en direction de ceux qui ne croient plus aux données communiquées, «qu’il n’y a pas de cachotterie du ministère de la Santé en ce qui concerne le nombre de cas et le nombre de décès».
Se fondant sur les retours obtenus de ses points focaux, il assure que les services d’Abdoulaye Diouf Sarr communiquent «de manière transparente» sur le nombre de cas positifs et le nombre de décès. Sur ce point, il dira que «les chiffres du Sénégal sont fiables». Le président du Comité scientifique Covid-19 du ministère de la Santé, et non moins responsable de la prise en charge des malades atteints par le nouveau coronavirus admet, toutefois, que sur le plan scientifique, si la définition de la fiabilité c’est la prévalence et les cas non dépistés, «dans le monde entier, aucun chiffre n’est fiable dans le cadre de cette pandémie. Je pèse bien mes mots, je dis bien dans le monde entier».
Se voulant plus clair, il explique que pour que les chiffres soient fiables, «il faut détecter toute la population, et le faire chaque jour. Personne ne le fait. Parce que si vous dépistez quelqu’un aujourd’hui et il est négatif, demain il peut être positif. Donc, ce n’est pas poussé». Autre élément soulevé par le Professeur Seydi, c’est le dépistage uniquement des personnes malades et des contacts. A son avis, «il y aura toujours des personnes contacts, peut-être asymptomatiques, qu’on aura oublié de détecter. Le plus souvent, si on ne dépiste que les malades, on passe à côté d’un grand nombre de cas, parce qu’’il y a beaucoup de personnes asymptomatiques».
«EN TANT QUE PRATICIEN, JE SUIS SEREIN»
A noter que, malgré la forte propagation de la pandémie dans le pays, le Pr Moussa Seydi, lui, reste zen. On du moins, il dit rester «serein». En effet, l’invité du journaliste Baye Omar Gueye dira «en tant que praticien, je suis serein. Mais, je pense que dire que la situation est sérieuse me conviendrait mieux». Sur les raisons de sa sérénité, il explique que du point de vue organisationnel et des moyens, il y a quand une amélioration nette. Selon lui, le pays est passé d’un seul site de prise en charge avec 12 lits à plus de 30 sites, avec presque 2000 lits. Mieux, au début de la pandémie, le Sénégal ne disposait d’aucun lit de réanimation dédié aux cas graves, alors qu’actuellement, il en dispose une soixantaine.
Dans la même logique, il informe qu’il n’y avait qu’une seule équipe de prise en charge, mais qu’à ce jour environ 300 personnes ont été formées et qu’il y a des centres de traitement dans toutes les régions contrairement au début où seule Dakar en disposait. Pour couronner le tout, il se satisfait que 99% des centres de traitement soient adaptés. Pour autant, il admet que la «situation soit inquiétante, si on veut utiliser ce terme». Le Pr Seydi n’a pas manqué de prévenir que «si on respecte les mesures on peut s’en sortir sans trop de dégâts. Mais, si on ne les respecte pas, ce que nous vivons, nous continuerons de le vivre encore longtemps».
VIRAGE ECOLOGIQUE
Pour se voir délivrer une autorisation de construire, il faut donner des garanties d’inclure le reboisement dans le projet de construction.
Pour se voir délivrer une autorisation de construire, il faut donner des garanties d’inclure le reboisement dans le projet de construction. A la cérémonie de lancement de la Journée nationale de l’arbre hier, dimanche 9 août, qu’il a présidé au Centre internationale de Conférence Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio, le président de la République, Macky Sall, a déclaré que désormais les autorisations de construire seront adossées à la plantation d’arbres devant les maisons.
«J e vais proposer, dans le cadre du Code de la construction et du Code de l’urbanisme, que désormais les autorisations de construire soient adossées à l’obligation de planter des arbres devant les maisons et aussi faire de sorte que les plantations soient suivies afin que les arbres puissent survivre». La déclaration est du président de la République, Macky Sall, qui a présidé hier, vendredi 9 août, le lancement de la 37ème édition de la Journée nationale de l’arbre. C’était au Centre internationale de Conférence Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio.
Un événement qui a été instauré a-t-il dit, pour lutter contre la désertification et promouvoir, par ailleurs, la reforestation. Il s’agit aussi, estime le chef de l’Etat, de «renforcer la biodiversité et les écosystèmes et lutter contre l’érosion côtière et éolienne». Pour l’édition de cette année, le thème retenu est : «La reforestation, un remède contre les pandémies», avec comme arbre parrain le «Baobab» ou «Adansonia digitata» de son nom scientifique. Il l’est pour son symbolisme dans les armoiries de la République, mais aussi à cause de ses nombreuses vertus, a expliqué Macky Sall.
Saluant l’initiative, le directeur de l’Agence sénégalaise de reforestation et de la Grande muraille verte, Aly Aïdar, a jugé que la pluviométrie est très bonne cette année et il faut donc l’accompagner avec des programmes de reboisement. Mieux, a-t-il ajouté, les Sénégalais doivent comprendre l’importance de l’arbre. Il est ainsi nécessaire de préserver les forêts, tout en continuant les activités de reboisement. Il est aussi utile, a-t-il jugé, de sortir du modèle consistant à ne planter des arbres que pendant l’hivernage. Il faudra aussi rendre la semence disponible en ayant un bon réseau de collecte de la semence.
Pour le directeur des Eaux et Forêts, le colonel Baïdy Ba, exiger le reboisement avant l’octroi des permis de construire est une bonne chose car, a-t-il dit, à côté des villes bétonnées, il faut aussi avoir une politique de reboisement. «Plus de 6,8 millions de plants ont été produits dans le pays, toutes espèces confondues», a annoncé Baïdy Ba. «Si on inclut les mangroves, on tend vers 9 millions à 10 millions de plants», a-t-il ajouté. Le patron des Eaux et Forêts a relevé que son service accompagnera les populations dans la fourniture des plants. Il a insisté, toutefois, sur l’importance du suivi. «Le service des Eaux et Forêts va fournir les plantes aux populations. Mais, le seul hic reste le suivi. Et nous entendons y mettre l’accent. Il faut des moyens de protection d’abord avant que les plants ne soient offerts aux demandeurs», a-t-il prévenu.
RESULTATS DE LA LUTTE CONTRE LE TRAFIC DE BOIS EN 2019 : Plus de 200 arrestations, des milliers de troncs saisis et 22 camions récupérés
«En fin 2019, nous étions à plus de 200 arrestations et des milliers de troncs saisis», a dit le directeur des Eaux et Forêts, Baïdy Ba. 22 camions ont été rétrocédés aux Eaux et Forêts par la justice. Des camions et des charrettes ont été récupérés chez les trafiquants. Par ailleurs, Baïdy Ba a plaidé pour la protection des forêts. «Nous avons environ 12 millions 722 mille ha de forêt dont 5 millions 860 mille ha de zone classée. Parmi ce nombre, il y a 169 forêts classées, ce qui représente un énorme potentiel économique. Si on ne protège pas les forêts, c’est un pan de l’économie qui s’effondre», a-t-il mis en garde
La patiente de Covid-19, victime de viol dans un centre de traitement des épidémies, brise le silence. La victime âgée de 20 ans, accable le volontaire de la Croix-rouge, B. Niang.
La patiente de Covid-19, victime de viol dans un centre de traitement des épidémies, brise le silence. La victime âgée de 20 ans, accable le volontaire de la Croix-rouge, B. Niang.
"Le 23 juin 2020, diagnostiquée positive à la Covid-19, j’étais internée au centre de traitement des épidémies à l’hôtel Novotel. Au troisième jour, j’étais tellement angoissée que, même le médecin consultant, s’en est rendu compte au moment où il passait dans ma chambre pour les consultations quotidiennes. Au sixième jour, un individu que je n’arrivais pas à identifier à cause de sa tenue de protection est venu dans ma chambre pour m’apporter le petit déjeuner", narre-t-elle, dans son témoignage repris par Libération.
Avant de poursuivre : "Ainsi, lorsque je lui ai ouvert la porte, il m’a dit je suis timide et qu’à chaque fois qu’il m’apporte le petit déjeuner, je ne daigne pas le regarder dans les yeux. Avant même que je ne lui réponde, il s’est introduit dans ma chambre, ce qu’ils ne sont pas autorisés à faire. Je lui ai dit que je suis angoissée parce que j’ai peur que je veux rentrer chez moi. De suite, il m’a réconfortée en me disant que cette maladie n’était pas du tout grave, que je guérirais bientôt et rentrerais chez moi. Il m’a laissé un numéro de téléphone pour que je l’appelle si le besoin se faisait sentir. Ensuite, il est sorti de la chambre pour m’y laisser seule. Quelques minutes après, la même personne est revenue dans ma chambre avec six bouteilles d’eau qu’il a déposées sur l’armoire. Au même moment, je l’ai senti me toucher par derrière pressant très fort mes seins. J’étais prise de peur mais personne ne pouvait m’entendre à cause des portes blindées. De même chaque malade a sa chambre et personne n’était dans les couloirs. Je lui ai demandé de me laisser tranquille mais il ne voulait rien entendre. Il a continué à palper mon corps. Ensuite, il m’a soulevé et m’a demandé de l’embrasser. J’ai refusé. J’ai réussi à me libérer avant de me réfugier dans un coin près du lit. Il est parti fermer à clé la porte ainsi que la fenêtre. Lorsqu’il est revenu vers moi, il m’a bousculé sur le lit."
La victime ajoute : "Il a commencé à caresser tout mon corps et à m’embrasser. J’ai résisté, et c’est ainsi que je me suis mise sur le ventre. Je lui ai dit que ce qu’il faisait c’est du viol. Il m’a bluffé en me faisant croire qu’il allait partir et me laisser tranquille. Je le croyais et je me suis levée pour fermer la porte. C’est là qu’il m’a encore bousculé sur le lit en recommençant de plus belle sa sale besogne. Il a réussi à me pénétrer alors qu’un bout de ma robe était collé à son sexe... C’était horrible. »
LA COVID-19 ET LES CONTAMINATIONS DITES COMMUNAUTAIRES EN EXERGUE
Dakar, 10 août (APS) - Les craintes relatives à une possible explosion des contaminations à la COVID-19 est un des sujets les plus en vue dans la livraison de lundi des quotidiens dont plusieurs s’intéressent également à la commémoration de la Journée nationale de l’arbre.
Les autorités sanitaires et politiques avaient prévenu quant à un possible regain des contaminations à la COVID-19 avec l’intensification des déplacements de populations en lien avec la Tabaski, la grande fête musulmane commémorée le 31 juillet dernier.
"Dégâts d’une Tabaski communautaire", note à ce sujet le quotidien Tribune, lequel accrédite ces craintes en rappelant que 266 contaminations dites communautaires ont été enregistrées au Sénégal en 4 jours pour 14 décès.
Moins de dix jours après la célébration de la grande fête musulmane, "le Sénégal connaît une explosion des contaminations. Entre autres raisons qui avaient poussé les autorités à remettre les mesures restrictives en place pour contrer le virus", souligne le journal.
"La Tabaski fait exploser la COVID-19", constate L’As. "Depuis la Tabaski, signale ce journal, on a noté une explosion des cas communautaires qui touche la quasi-totalité des régions avec comme point d’orgue près de 200 cas communautaires seulement en 48 heures".
La conséquence, c’est que la propagation du coronavirus "a atteint une vitesse de croisière" au Sénégal, où la transmission communautaire de la maladie "constitue une grande menace", "même si le taux de létalité reste encore faible".
"Plus de 10 régions infectées", note le journal Le Quotidien, lequel évoque en particulier "un dimanche noir’’ ce week-end "avec 113 cas communautaires recensés" à travers le territoire sénégalais.
"Ce record de personnes touchées via cette transmission montre une nouvelle fois la gravité de la situation qui risque d’échapper à tout contrôle si la chaîne de contamination n’est pas rompue dans les prochaines semaines", prévient le même journal.
L’Eglise, en ce qui la concerne, "demande aux fidèles de rester chez eux", rapporte Vox Populi, qui annonce qu’il n’y aura, par exemple, "pas de grand rassemblement pour la fête de l’Assomption du 15 août".
Le journal reprend en première page les extraits des termes d’un communiqué de la Conférence épiscopale du Sénégal : "Ce qui prime, c’est la vie et la santé des personnes qu’il ne faut pas mettre en danger".
Ce que retient L’Observateur au sujet de la situation actuelle de la pandémie, n’est pas pour rassurer, le journal estimant la bataille de la communication perdue par le président Macky Sall.
"De l’assouplissement à la levée des mesures de l’état d’urgence aux polémiques sur la fiabilité des tests ou des vrais chiffres de la propagation, la stratégie incohérente contre la COVID-19 n’a jamais aidé les populations à prendre la maladie au sérieux".
Surtout que "maintenant les propos du président de la République se trouvent "en totale contradiction avec ses adresses passées", selon L’Observateur.
Dans la rubrique divers de cette actualité liée à la COVID-19, Libération revient sur le viol présumé d’une malade par un volontaire de la Croix-Rouge, à l’hôtel Novotel de Dakar, où étaient suivis certains cas dits asymptomatiques.
Le journal parle d’une "déposition explosive" de la victime présumée dont elle cite des extraits des déclarations : "J’avais peur, personne ne pouvait m’entendre à cause des portes blindées. Je résistais mais…"
Dans ce contexte lourd d’inquiétudes, la Journée nationale de l’arbre est la bienvenue pour changer de l’actualité de la COVID-19 et apporte fraîcheur et espoir dans un contexte de chaleur hivernale.
"Macky en mode écolo", lors de la Journée nationale de l’arbre commémorée dimanche à Diamniadio, avec comme enjeu selon Kritik’ : "rehausser le niveau de couverture végétale du Sénégal qui, après de longues années de sécheresse, fait face à une déforestation inouïe".
"On ne parle presque plus de feux de brousse car dans une grande partie du pays, il n’y a plus de savane, encore moins de forêts", relève le même journal.
"Virage écologique", annonce Sud Quotidien, en allusion à une réforme du code de l’urbanisme et du code de construire annoncée par le chef de l’Etat à l’occasion de cette journée de commémoration de l’arbre.
Le Soleil précise qu’à la faveur de cette réforme, le permis de construire "sera assujetti à l’obligation de planter des arbres". "Plaidoyer de Macky pour des villes vertes", affiche le quotidien l’Info. Grand Place renchérit également à sa Une : "Le plan de Macky pour un Sénégal vert".
"Pour redonner un visage vert aux villes sénégalaises colonisées par le bâti, le président de la République, Macky Sall, prévoit d’inscrire dans les codes de la construction et de l’urbanisme une obligation de planter des arbres", indique le quotidien Enquête.
DES EXPERTS TIRENT LA SONNETTE D'ALARME
La propagation inquiétante du coronavirus au Sénégal continue de soulever des vagues. À côté des services sanitaires publiques, la réflexion est également menée pour cerner le problème et trouver une solution efficace face à la montée de la transmission.
La propagation inquiétante du coronavirus au Sénégal continue de soulever des vagues. À côté des services sanitaires publiques, la réflexion est également menée pour cerner le problème et trouver une solution efficace face à la montée de la transmission de la Covid 19. C’est ainsi qu’une « initiative multisectorielle et interdisciplinaire a été prise pour apporter une contribution sur les stratégies de prévention et de prise en charge de la crise sanitaire au Sénégal. » Il s’agit d’un groupe de réflexion, composé « de responsables de près d’une vingtaine de sociétés savantes et organisations de travailleurs de la santé, de praticiens hospitaliers ayant constaté un début de saturation et de désorganisation des structures de soins, des praticiens du secteur privé, des universitaires de différentes disciplines, des épidémiologistes, des socio-anthropologues, virologues et diverses personnes ressources. » Au bout de leurs recherches, ces experts ont produit un document de synthèse réalisé sur la base d’un certain nombre de constats, avant de formuler des propositions d’amélioration de la stratégie en cours au Sénégal. Problème : le document, dont nous avons obtenu copie, semble avoir été royalement ignoré par le ministre de la Santé et de l’action sociale, qui n’a pas daigné rencontrer ses auteurs. Emedia vous en propose quelques extraits.
CONSTATS ALARMANTS
1°) Depuis la notification du premier cas le 02 mars 2020, l’épidémie est en pleine progression au Sénégal avec un nombre croissant de cas et une mortalité qui augmente. On dénombrait au 21 juin 2020 (date de l’édition du document de proposition) 5888 cas et 84 décès au Sénégal. Rapporté à la population, le Sénégal fait partie des pays africains qui dénombrent le plus de cas confirmés, occupant le 7ème rang en Afrique au 20 juin 2020.
2°) Cette pandémie vient s’ajouter à un contexte de précarité des structures de soins insuffisantes en nombre, mal réparties sur l’ensemble du territoire et dont les plateaux techniques restent inadéquats, pour la plupart d’entre elles. Ceci a pour corollaire une capacité limitée à pouvoir prendre en charge des formes graves de patients atteints de COVID mais aussi des autres urgences. De plus, l’orientation préférentielle des ressources (personnel, moyens de protection…) vers les centres COVID peut contribuer à fragiliser davantage l’offre de soin des patients non COVID. Fort heureusement, la décision de prise en charge extra-hospitalière des cas asymptomatiques, dans le but de soulager les hôpitaux pourrait atténuer cette situation.
3°) Un plan de contingence multisectoriel pour le Sénégal avait été élaboré le 19 mars 2020. Ce plan est certes intéressant et a guidé la lutte contre la pandémie au Sénégal, permettant d’engranger des acquis. Mais il demeure plusieurs insuffisances, notamment dans la mise en œuvre et l’implication réelle des acteurs communautaires, des sociétés savantes et d’autres personnes ressources. On peut citer ainsi :
Les insuffisances dans la prise en charge des personnes dites prioritaires et/ou à risque
La nécessité de redéfinir les cas suspects après plusieurs mois (on note de plus en plus de patients très symptomatiques ayant des atteintes pulmonaires sévères dont le test PCR est négatif et qui ont des lésions scannographiques très évocatrices de SARSCoV-2, sans qu’un parcours de soin et une stratégie de prise en charge ne soient clairement identifiés
La nécessité de revoir les prévisions en ce qui concerne le nombre de cas attendus, nos capacités réelles de prise en charge des formes sévères afin de les adapter : sur l’hypothèse la plus basse d’un taux d’attaque de 15%, il est attendu 2 505 840 sujets infectés, 250 584 patients hospitalisés, 37 588 admis en unités de soins intensifs, 2 819 malades sous respirateurs ; les capacités de prise en charge du Sénégal notamment en terme de lits chauds et de réanimation sont totalement en-deçà.
La nécessité d’explorer d’autres méthodes de recherche de cas en lieu et place de la méthode adoptée jusqu’ici (suivi des cas contacts et des cas communautaires suspects dont la sensibilité tourne autour de 5 à 10%, nombre de tests ne dépassant que rarement 1200 par jour alors que l’objectif annoncé en cas de scénario 4 caractérisé par la multiplication des foyers épidémiques avec transmission communautaire est la réalisation d’au moins 1500 tests par jour voire 4000 tests par jour. L’annonce récente de la limitation des tests aux seuls malades symptomatiques et personnes à risque constitue un véritable recul et laisse dans la nature des porteurs de virus qui vont les disséminer partout. Dans ces conditions, un rebond plus important de la maladie n’est pas à exclure.
L’insuffisance des équipements des CTE (centres de traitement) notamment dans la prise en charge des cas graves : dans un document officiel il était recommandé de « mettre en place des CTE équipés et adaptés aux normes pour la prise en charge des cas y compris des cas graves (oxygène…) au niveau de chaque région en vue de disposer d’une capacité d’accueil suffisante », ce qui est loin d’être le cas.
Les limites de la communication et de l’implication des communautés et des « champions » comme en témoigne le relâchement noté vis-à-vis des gestes barrières, la peur et la multiplication des violences communautaires et encore la reprise différée des cours, différée au dernier moment.
STRATÉGIES PROPOSÉES
1°) Stratégie globale d’orientation et de prise en charge des patients atteints de COVID : cette stratégie concerne les populations en général, les cas asymptomatiques et les cas symptomatiques selon le niveau de gravité ainsi que la présence ou non de co morbidités. Ces co morbidités sont classées, par les différentes sociétés savantes, selon le niveau de risque et la stabilité. Ainsi, une co morbidité stable et non compliquée a un risque qui se rapproche de celui de la population générale et peut ne pas nécessiter une prise en charge plus agressive. L’approche de prise en charge doit suivre une structuration pyramidale, impliquant les établissements publics et privés et les différents acteurs (action sociale, services d’hygiène) permettant de soulager les hôpitaux et les autres structures de soin qui ne devraient plus recevoir que des formes symptomatiques avec pneumonie ou des formes sévères et graves. Un tableau présente l’orientation des patients atteints de COVID selon le niveau de sévérité.
2°) Stratégie de prise en charge à l’hôpital et dans les autres structures sanitaires publiques et privées de référence. Il apparaît important de réduire le nombre de patients atteints de COVID admis dans les structures sanitaires en particulier de référence qui doivent être réservées en priorité aux patients atteints des formes sévères, ce qui leur permet de reprendre toutes les activités essentielles à la prise en charge des autres patients (consultations, aides au diagnostic, hospitalisations, prise en charge des urgences et réanimation, chirurgie, actes interventionnels). L’identification de sites dédiés à la prise en charge en dehors des structures sanitaires doit être faite dans les différents départements et régions. Ce travail doit se faire en urgence en impliquant toutes les parties concernées (praticiens hospitaliers et du secteur privé en tenant compte des différentes spécialités, médecins et paramédicaux des centres et postes de santé, administrateurs de structures de soin).
3°) Stratégie de confinement à domicile : Le confinement à domicile repose sur le principe de la responsabilisation de la personne et de son entourage. Il doit se faire si les besoins suivants peuvent être assurés : besoins fonctionnels (argent, dépense quotidienne), besoins émotionnels (discussion, accompagnement individuel), besoins sociaux et relationnels (éviter la stigmatisation, permettre de renouer un lien social apaisé avec la famille, le quartier et les groupes sociaux d’appartenance).
A cet égard, une meilleure implication et un renforcement des compétences des infirmiers et des acteurs communautaires de base au niveau des postes de santé pourraient jouer un rôle essentiel. Des supports de formation, des plateformes en ligne ou encore des webinaires seront développés pour la formation continue des différents acteurs.
L’auto-mesure sera encouragée et reposera sur une bonne éducation et un renforcement des capacités des sujets et de leur entourage. On pourrait prévoir avec le Service National de l’Education et de l’Information pour la Santé (SNEIPS) des spots sur l’hospitalisation à domicile dans ses différentes formes : famille nucléaire, famille élargie …
Sous ces conditions, la prise une charge à domicile ciblée et encadrée peut être plus acceptable socialement et plus efficiente que les coûteux confinements dans des hôtels pouvant d’ailleurs être associés à un risque de transmission accru (absence de distanciation physique, fréquentations dans les chambres, partages de biens ou de nourriture).
Les ressources financières mobilisées pour payer le séjour dans les hôtels et autres sites pourraient ainsi servir au renforcement du système de santé.
4°) Approche communautaire : La lutte contre la COVID et la préservation du fonctionnement correct des structures de soin suppose une prévention primaire qui passe par une sensibilisation de la communauté et un changement de comportement permettant d’endiguer l’épidémie. Or, la pandémie progresse au Sénégal, en même temps que plusieurs signaux suggèrent que la prévalence réelle des sujets infectés au Coronavirus est sous-estimée : cas communautaires sans lien épidémiologique clair, décès à domicile ou à l’arrivée dans les structures de soin, limite des modalités de réalisation des tests (nombre relativement faible d’environ un millier par jour, non aléatoire, reposant jusqu’à récemment sur le suivi des cas contacts et des suspects communautaires, avec une faible positivité de l’ordre de 5 à 10%).
La tendance actuelle révèle les insuffisances de la communication et de la riposte communautaire se traduisant notamment par un déni de la maladie, une stigmatisation et des violences exacerbées (refus d’installation de CTE dans certaines localités, violences vis-à-vis de personnes supposées propager le virus, opposition à l’inhumation de morts de la COVID-19. Il semble donc important de passer de l’approche sécuritaire et son discours impératif à une implication des acteurs de la communauté, capables d’identifier les problèmes et de leur trouver des solutions adaptées.
5°) D’autres stratégies de dépistage doivent être envisagées en lieu et place du seul dépistage des cas contacts et de certains cas suspects : utilisation des tests de dépistage comme instrument de sélection entre pathologies COVID et non COVID au niveau opérationnel et communautaire, échantillonnage aléatoire au niveau de certains clusters afin de mieux préciser la prévalence réelle que la stratégie actuelle, dépistage ciblé dans certaines situations (sujets âgés, sujets avec des co morbidités), utilisation du scanner thoracique en cas de forte suspicion malgré un test PCR négatif, chez des sujets à risque ou à forte suspicion et chez le personnel soignant.
Toutes ces mesures devraient aller de pair avec des stratégies de confinement renforcées ou de gestes barrières (port obligatoire de masque, limitation des mouvements, fermeture des lieux publics …) si la situation ne s’améliorait pas. Et c’est bien le cas ! Ces mesures seraient assorties de l’indispensable soutien aux couches les plus vulnérables au plan socio-économique. Plusieurs incertitudes demeurent sur l’évolution de l’épidémie et sur l’efficacité des stratégies mises en œuvre jusqu’à présent. C’est pourquoi, toutes les propositions et recommandations formulées devraient être soumises à des outils de monitoring et d’évaluation adaptés afin que les ajustements nécessaires soient entrepris.