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1 juillet 2025
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LA RECHERCHE DÉSESPÉRÉE DU MOUTON POUR LA TABASKI
A moins d'une semaine de la fête, difficile de trouver un mouton à bon prix. La pandémie a plombé le pouvoir d'achat des ménages et les commerçants s'inquiètent
Sénégal : à moins d'une semaine de la Tabaski, difficile de trouver un mouton à bon prix. La pandémie a plombé le pouvoir d'achat des ménages et les commerçants s'inquiètent.
BÉDIÉ TOUJOURS EN COURS POUR LA PRÉSIDENTIELLE À 86 ANS
L'ancien chef d'Etat ivoirien, chassé du pouvoir par un putsch en 1999, veut toujours redevenir président, malgré les critiques sur son âge avancé, 86 ans, qu'il estime au contraire être "un atout"
Surnommé pour sa parole rare et son côté énigmatique le "Sphinx de Daoukro" - son fief dans l'intérieur de la Côte d'Ivoire -, M. Bédié doit être désigné dimanche, lors d'un vote plébiscite des délégués, candidat à l'élection présidentielle d'octobre du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI).
L'homme de "l'ivoirité" est le candidat unique de l'ex-parti unique qui régna sur la Côte d'Ivoire pendant trois décennies après l'indépendance, sous la présidence de Félix Houphouët-Boigny, son mentor, qui mourut au pouvoir à 88 ans.
"Pour nous au PDCI, l'âge c'est un atout.L'âge réunit l'expérience et aussi la compétence", a estimé dimanche M. Bédié, questionné par des journalistes sur la polémique sur l'âge avancé des candidats à la présidentielle.
Celui qui sera le doyen du scrutin présidentiel du 31 octobre, dix ans après son échec à l'élection de 2010, affirme néanmoins se présenter pour défendre "les nouvelles générations".
L'octogénaire promet une "victoire qui permettra aux jeunes de Côte d'Ivoire d'accéder aux responsabilités pleines et entières dans la gestion des affaires publiques".
D'autres responsables du PDCI, quiquagénaires, qui ont envisagé ou essayé de se présenter à l'investiture se sont retirés face à lui, comme l'homme d'affaires Jean-Louis Billon.Quant à la candidature de Kouadio Konan Bertin, elle a été invalidée par la commission d'investiture.
"HKB" a lui connu une carrière précoce.Né le 5 mai 1934 dans le village de Dadiékro, en pays baoulé, au sein d'une famille de planteurs de cacao, il devint ambassadeur à 26 ans, d'une Côte d'Ivoire tout juste indépendante, puis ministre de l'Economie à 32 ans de Félix Houphouët Boigny, Baoulé comme lui, et dont il se revendique le successeur.
- "Il veut sa revanche" -
Sa carrière connut un coup d'arrêt après des accusations de corruption, mais il sut rebondir pour devenir président de l'Assemblée nationale et s'imposer comme le dauphin naturel d'Houphouët-Boigny et contrôler sans partage le PDCI.
Après la mort du "Vieux" en 1993, il lui succède au terme d'une lutte de pouvoir face à Alassane Ouattara, l'actuel président.M. Bédié développe alors le concept nationaliste d'"ivoirité", qui veut que les quatre grands-parents d'un Ivoirien soient nés dans le pays et qu'il doit y avoir résidé les cinq dernières années pour être éligible, pour écarter de l'élection présidentielle de 1995 M. Ouattara, à l'époque haut responsable du Fonds monétaire international (FMI) et domicilié aux Etats-Unis.
Une fois élu, sans grand adversaire, HKB surfe sur le nationalisme mais sa présidence, minée par la corruption, s'effondre en quelques heures à Noël 1999 face à une mutinerie de soldats qui se transforme en putsch militaire, le premier de l'histoire du pays.
"Aujourd'hui, il veut sa revanche sur ce putsch qu'il a mal géré.Il veut aussi sa revanche sur Ouattara, qu'il a soutenu (en 2010) mais qui n'a pas selon lui respecté son engagement de redonner le pouvoir au PDCI en 2020.Il ne veut pas rester dans l'histoire comme celui qui a perdu le pouvoir du PDCI d'Houphouët", estime un observateur.
Amateurs de cigares et de bons vins, HKB, que beaucoup décrivent comme "très près de ses sous", s'était en effet allié avec son ancien ennemi en 2005 pour créer une alliance électorale, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
Troisième de la présidentielle de 2010 derrière Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, Bédié tient son engagement et soutient activement ce dernier pendant toute la crise post-électorale (2010-2011) qui a fait près de 3.000 morts en quelques mois.
Après une lune de miel (Ouattara a même fait baptiser le troisième pont d'Abidjan du nom de Bédié) avec le chef de l'Etat, qu'il soutient encore à la présidentielle de 2015, HKB s'est à nouveau brouillé avec lui en 2018, en raison de la présidentielle d'octobre prochain.
Une fois officiellement investi par son parti, M. Bédié devra convaincre les électeurs à la présidentielle d'octobre qu'à 86 ans, il n'est pas trop vieux pour diriger le pays.
LA CHRONIQUE HEBDO DE PAAP SEEN
LE CHAPITRE FÉMININ
EXCLUSIF SENEPLUS - Le statut social des femmes, ainsi que les représentations féodales qu’elles subissent justifient, en grande partie, notre retard économique et politique. C’est une masculinité nocive - NOTES DE TERRAIN
La grosse vague arrivera forcément. Si c’était un jeu, on aurait pu, dès maintenant, parier. Dans 5 ans ? Dans moins de 10 ans ? Un peu plus tard peut-être ? Rien, pour le moment, ne donne de vraies indications. L’avenir est encore indéchiffrable. Mais, il y a une lame de fond, qui fait son travail, sur internet et qui ne tardera pas atteindre toute la société. Elle préfigure des bouleversements silencieux, qui vont irrémédiablement agir sur le corps social. Il était temps. La vie des femmes au Sénégal, et en Afrique, doit changer. C’est une question politique majeure. Qui n’est pas encore soulevée de manière franche et très audible. Pour l’instant, c’est dans des espaces très réduits, que les femmes confessent leur ras-le-bol. Sur Twitter, on ne peut pas passer à côté des désirs de libération. Depuis quelques temps, des jeunes femmes y engagent des discours musclés contre le patriarcat. C’est aussi sur les réseaux sociaux que le collectif « Doyna ! », contre les violences faites aux femmes, se fait le plus entendre. L’engagement de ces femmes n’est pas encore « musculaire », dans le sens d’un militantisme social et politique. Toutefois, le discours d’émancipation, qu’elles portent, est nécessaire. Il permet de conflictualiser les rapports de genre. De les rendre visibles et politiques.
Les réseaux sociaux sont aussi des espaces de liberté et d’émancipation. Ils peuvent aussi être une caisse de résonance de la société. De ses valeurs et de ses tourments. Je suis tombé sur deux posts, dernièrement, sur Twitter. De deux femmes. L’une dénonçant le harcèlement permanent dont elle est victime. L’autre relatant les abus sexuels subis durant sa petite enfance. À vrai dire, je connais des vraies histoires de viols. Je sais aussi que la chosification de la femme, dans notre pays, est une réalité. Objets de désir, objets sexuels, ou simples objets de procréation. Le regard de l’homme sénégalais, sur la femme, est presque toujours celui d’un prédateur ou d'un oppresseur. Il faut écouter les propos moralisateurs sur les devoirs de la femme, à l’égard de sa famille, de son mari, de sa progéniture. Elles sont tout le temps infantilisées. Il y a toute une sémantique aliénatrice. La femme doit accepter, subir. Baisser le regard et la garde. Elle est en permanence rabaissée. Les rapports sociaux, entre hommes et femmes, sont de fait biaisés.
L’infériorisation de la femme est fortement ancrée dans notre système de valeurs. La production sociale veut que la femme reste l’obligée de l’homme. Chacun peut le vérifier à la lumière de son expérience personnelle. Les garçons et les filles n’ont pas les mêmes armes, au départ, pour réussir dans la vie. Les filles ont plus d’obligations et de tâches, à effectuer. Il y a une plus grande exigence, les concernant. Elles doivent se préparer à un univers social impitoyable, à leur égard. Les garçons ont toujours plus de liberté. Un meilleur accès à l’épanouissement personnel, de moindres devoirs contractuels à l’endroit de la morale sociale. La société sénégalaise prépare les garçons à être conquérants et dominateurs, contre les femmes. Concernant ces dernières, leur utilité sociale répond à deux injonctions : assouvir les désirs des hommes et leur donner une progéniture. Les femmes sénégalaises subissent un manque de considération effroyable. Elles sont précarisées, harcelées sexuellement et psychologiquement, violentées. Et tout cela est structurel.
Un regard lucide s’apercevra de l’occurrence entre la misère endémique, dans les sociétés africaines post-coloniales, et la place attribuée à la femme. Le statut social des femmes, ainsi que les représentations féodales qu’elles subissent justifient, en grande partie, notre retard économique et politique. Une communauté qui empêche la mobilité sociale et l’épanouissement de tous ses membres est vouée à l’échec. L'implication et le respect de l’intégrité des femmes sera le pas décisif vers le salut, pour tous les citoyens africains. C’est la seule manière de prendre en compte l’intérêt général. Et de sortir de notre marasme civilisationnel. Thomas Sankara, dans son discours d’orientation politique, en octobre 1983 le soulignait : « Le poids des traditions séculaires de notre société voue la femme au rang de bête de somme. Tous les fléaux de la société coloniale, la femme les subit doublement : premièrement, elle connaît les mêmes souffrances que l’homme ; deuxièmement, elle subit de la part de l’homme d’autres souffrances. »
Dans notre pays, l’Etat pousse à la participation politique des femmes, et essaie de leur attribuer une place dans le système éducatif et académique. Ainsi, en 2015, au Sénégal, le taux brut de scolarisation des filles était de 63,3 %, contre 56,6 % pour celui des garçons. Sur le plan institutionnel, la loi sur la parité a permis aux femmes d'occuper 70 places à l’Assemblée nationale, soit un taux de représentation de 42 %. Mais leur inclusion dans le système social est entravée. En 2014, l’indice d’inégalité de genre, qui calcule la différence entre sexe dans un pays, place le Sénégal à la 125ème place sur 162 pays. En même temps, l’indice de développement humain qui mesure le développement humain d’un pays à partir du produit intérieur brut, de l’espérance de vie et du niveau d'éducation des habitants d’un pays, fixe le Sénégal à la 166ème place sur 189 pays. Il s'agit bien de cela : nous sommes pauvres parce que nous ne respectons pas les femmes.
Pour un bond en avant. Une civilisation est en expansion lorsqu’elle est intransigeante sur l’égalité et le respect de l’intégrité humaine. Il faut être stupide ou avoir un penchant pervers et sadique pour ne pas voir que, sur ce plan, nous sommes très en retard. Au Sénégal, le système social et moral est encore dominé par les hommes. Conservateurs, faussement puritains et insensibles aux droits des femmes. C’est une masculinité nocive. Ainsi, c’est tout le processus de transformation économique, politique et sociale, qui n’avance pas. À cause de l’archaïsme du système, imposé et perpétué par l’élément masculin. Il revient aux femmes d’organiser leur révolution contre les mentalités féodales. Elles doivent refuser l’assignation à la servitude. Dans les familles, dans les foyers, dans l’espace public et social. Le mépris de la femme sénégalaise ne peut plus perdurer. Disons les choses clairement : la phallocratie doit être ouvertement remise en cause. Car c’est une aberration. Une des nombreuses formes de la décadence culturelle.
L’avant-garde qui compose, le mouvement féministe naissant, est encore bourgeoise. C’est normal. Car la majorité des femmes de la banlieue, des quartiers populaires, du monde rural doit ferrailler avec l’existence, déjà difficile. Mais, pour que le féminisme gagne largement du terrain, et s’affirme au Sénégal, de manière durable, la jonction doit être faite entre toutes les femmes. De toutes les couches sociales. Ce combat-là est celui des femmes. Mais, pas seulement. Elles doivent compter sur des alliés masculins. Il s’agit bien, pour les hommes, de défendre les droits de leurs mères, de leurs sœurs et de leurs épouses. De renoncer à certains de leurs privilèges à l’échelle individuelle. Et mieux, il en va de notre souveraineté, à tous, à l’échelle des communautés nationales. On ne peut pas atteindre, en Afrique, l’autosuffisance politique et spirituelle si les femmes ne sont pas émancipées. Ou leur pleine participation à l’œuvre communautaire soumise au veto masculin. Ou encore leur droit à la plénitude nié. Il ne faut pas se faire d’illusions. Les hommes respireront avec les femmes ou ils resteront étouffés dans leurs postures sexistes et débiles. L’émancipation des femmes sera la condition de la Renaissance africaine !
Retrouvez sur SenePlus, "Notes de terrain", la chronique de notre éditorialiste Paap Seen tous les dimanches.
IL N’Y A AUCUNE RUPTURE DANS LA CHAINE D’APPROVISIONNEMENT EN PRODUITS PÉTROLIERS
Dans un communiqué transmis à l’APS, la SAR souligne que ‘’les stocks sur le territoire national sont suffisants pour satisfaire la demande du marché local. En conséquence, il n’y a aucune menace sur la fourniture de la SENELEC en produits pétroliers’’.
Dakar, 25 juil (APS) - La Société Africaine de Raffinage (SAR) a déclaré samedi ‘’qu’il n’y a aucune rupture dans la chaine d’approvisionnement en produits pétroliers’’, dénonçant ainsi ‘’des rumeurs distillées de manière récurrente dans la presse’’.
Dans un communiqué transmis à l’APS, la SAR souligne que ‘’les stocks sur le territoire national sont suffisants pour satisfaire la demande du marché local. En conséquence, il n’y a aucune menace sur la fourniture de la SENELEC en produits pétroliers’’.
De manière générale, précise la même source, le processus d’approvisionnement du pays en produits pétroliers est une mission de service public que l’Etat a confiée à la SAR.
En effet, la SAR rassure les usagers que le Gouvernement a pris toutes les dispositions idoines pour un approvisionnement régulier et sécurisé du pays en produits pétroliers, selon le communiqué.
129 NOUVELLES INFECTIONS ET 4 DÉCÈS, CE DIMANCHE
Faisant le point quotidien sur l’évolution de la maladie, le ministère de la santé ajoute que quatre décès ont été enregistrés ce samedi.
Dakar, 26 juil (APS) – Le ministère de la santé et de l’action sociale a fait état ce dimanche de 129 nouvelles infections au covid-19 sur 1367 tests réalisés, soit un taux de positivité de 9,44 pour cent.
Dans ce lot figurent 116 cas contacts suivis par les services du ministère de la santé et 13 cas issus de la transmission communautaire, renseigne un communiqué parvenu à l’APS.
Aussi, 45 patients hospitalisés ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris tandis que 50 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
Faisant le point quotidien sur l’évolution de la maladie, le ministère de la santé ajoute que quatre décès ont été enregistrés ce samedi.
A ce jour, 9681 cas ont été déclarés positifs dont 6409 guéris, 191 décédés, et donc 3080 sous traitement.
’’DES PLUIES ET ORAGES D’INTENSITÉS VARIABLES’’ AU SUD ET CENTRE DU PAYS
Le temps chaud sera moins ressenti sur le pays avec des températures maximales qui varieront entre 28° et 36 ° C, ajoutent les prévisionnistes de la météo.
Dakar, 26 juil (APS) - Au cours de cet après-midi et dans la matinée du lundi, des pluies et orages d’intensités variables sont prévues sur les localités Sud et Centre du pays (Kédougou, Kolda, Sédhiou, Ziguinchor, Tambacounda, Bakel, Kaffrine, Kaolack, probablement Mbour, Diourbel, Fatick et Matam), a-t-on appris auprès de l’agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM).
Dans un bulletin transmis à l’APS, elle précise que ‘’ailleurs un ciel nuageux à couvert prédominera’’.
Le temps chaud sera moins ressenti sur le pays avec des températures maximales qui varieront entre 28° et 36 ° C, ajoutent les prévisionnistes de la météo.
Aussi, les visibilités seront globalement bonnes. Les vents seront de secteur Ouest à Sud-ouest et d’intensités faibles à modérées.
par Pierre Sané
LETTRE OUVERTE À IBRAHIM BOUBACAR KEÏTA
Monsieur le président, vous vous devez de cultiver l’espérance en proposant une sortie de crise qui puisse mobiliser la population et offrir une vision qui transcende les appétits politiques et matériels des uns et des autres
Je vous présente mes respects et espère que vous vous portez bien. Comme tous mes compatriotes africains, je suis avec angoisse les développements politiques et sécuritaires chez nos frères maliens. Bien que n’ayant pas une maitrise totale d’une dynamique assurément complexe, j’aimerais vous soumettre quelques suggestions qui pourraient alimenter votre réflexion et votre gestion de la crise que traverse le Mali a l’instar de beaucoup de nos pays.
Tout d’abord, je me réjouis que les Maliens aient pu exprimer librement et pacifiquement leurs points de vue. Dans beaucoup de pays africains, y compris le mien de telles manifestations auraient été interdites ou réprimées violemment par les forces de l’ordre. Je vous exhorte donc à demander aux services de sécurité de continuer à faire preuve de retenue républicaine et de respecter le droit d’expression des manifestants. Même si les manifestants refusent pour l’instant vos ouvertures, le dialogue a lieu en public et par presse interposée.
M. le président,
Une crise profonde et multidimensionnelle comme celle que traverse le Mali (et beaucoup de pays dits « francophones » d’Afrique) offre aussi une opportunité unique d’enclencher un processus de ré-enchantement des imaginaires à travers une démarche audacieuse visant à refonder le Mali :
1. Tout d’abord, je ne pense pas que devriez démissionner. Vous avez été élu démocratiquement au suffrage universel et votre légitimité est inattaquable.
Démissionner ne ferait qu’ajouter un chaos institutionnel et ouvrir la voie a toutes les incertitudes et aventures. Il faut s’attaquer aux causes profondes de la crise plutôt qu’à ses symptômes récurrents.
2. Ainsi, vous pourriez envisager la mise sur pied d’une Assemblée constituante vraiment représentative de toutes les composantes du pays chargée de rédiger
une nouvelle constitution afin de refonder la nation et les institutions : aller vers un régime parlementaire et s’éloigner de la présidence impériale héritée des Français, une justice intègre et sincèrement indépendante, une décentralisation de développement qui rapproche les populations de la prise des décisions et une réduction générale du train de vie de l’Etat.
3. Je vous félicite pour votre décision d’ouvrir un dialogue avec les groupes armés et vous encourage dans cette voie difficile mais inévitable. Les armées étrangères n’ont jamais gagné une guerre contre le « terrorisme ». Il suffit de voir l’Afghanistan ou l’Irak. Mieux, tous ces conflits se terminent autour d’une table de négociations mais en attendant, ce sont les populations de nos pays qui se trouvent entre deux feux opposant des Maliens a d’autres Maliens. Ne nous laissons pas enfermer dans cette rhétorique de « guerre mondiale contre le terrorisme » qui n’est que le bras arme du néolibéralisme utilisant la « stratégie du choc » si bien analysée par Naomi Klein dans son livre du même nom. Bien entendu, le dialogue n’exclut pas le travail de modernisation de l’armée en coopération avec tous les partenaires de bonne volonté dans l’attente de la création d’une armée fédérale ouest africaine ;
4. Il me parait tout aussi indispensable de revoir en profondeur le plan de développement économique et social du Mali et de le soumettre à la critique des populations pour qu’elles y adhèrent. La réduction de la pauvrete, la réforme du système d’éducation et de santé, les infrastructures privilégiant les plus démunis devraient se traduire par des stratégies mobilisant toutes les populations et donc coproduites avec elles et non pas seulement avec les ex-puissances coloniales et les institutions internationales qu’elles contrôlent.
M. le président ;
Ramener la paix, renforcer la démocratie, mettre le Mali sur le chemin du développement et de la justice dans un contexte de contraintes fiscales,
sont évidemment des objectifs extraordinairement difficiles à atteindre mais vous vous devez de cultiver l’espérance en proposant une sortie de crise qui puisse mobiliser la population et offrir une vision qui transcende les appétits politiques et matériels des uns et des autres.
Nelson Mandela en son temps y était parvenu.
En toute solidarité et me tenant a votre disposition pour contribuer à la réussite de votre mandat.
Pierre Sané est président d’Imagine Africa Institute
Dakar
ALIOUNE DIOP, LA CULTURE COMME CHEMIN DE SAINTETÉ
Le fondateur de la Maison d'édition "Présence Africaine", a joué un très grand rôle dans la participation des Africains au Concile Vatican II
La Croix Afrique |
Lucie Sarr |
Publication 26/07/2020
Jean Alioune Diop, un catholique sénégalais fondateur de la revue puis des éditions « Présence africaine », a joué un rôle très important dans la participation des Africains au Concile Vatican II.
Il a également nourri la réflexion théologique africaine sur l’inculturation, comme initiateur, en 1956, du célèbre ouvrage « Des prêtres noirs s’interrogent ». Portrait d’un laïc qui a marqué l’histoire de l’Église d’Afrique.
Quand l’on parle d’Alioune Diop, l’on pense souvent à l’homme de culture qui a fondé les éditions Présence africaine dont le nom côtoie souvent ceux de Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, David Diop et d’autres auteurs de la négritude. Mais Alioune Diop est également un grand nom de l’Église catholique en Afrique. Ce catholique sénégalais a, en effet, activement participé à la préparation du Concile Vatican II, une rencontre convoquée par le pape Jean XXIII qu’Alioune avait connu à Paris lorsqu’il y était nonce.
Alioune Diop est né en 1910, dans une famille musulmane de Saint-Louis au Sénégal. Ce n’est qu’à l’âge adulte, à Paris, en 1944, qu’il devient chrétien avec comme prénom de baptême, Jean. Homme de lettres, il fonde la revue Présence africaine en 1947, puis les éditions du même nom, deux ans plus tard.
Vatican II
Fondateur et directeur de la Société africaine de culture (SAC), il estime que les catholiques africains doivent s’approprier le Concile Vatican II par une préparation spécifique impliquant laïcs et clergé. Il est, en cela, soutenu par le jésuite camerounais Meinrad Hebga. Pour mener à bien cette préparation, Alioune Diop organise une ambitieuse consultation auprès des intellectuels africains, laïcs et prêtres, parmi « les plus compétents ». L’idée est de recueillir leurs réflexions, recommandations, et propositions concrètes à présenter comme contribution du « génie africain » au Concile Vatican II.
Il y a dans le livre L'âge d'or n'est pas pour demain d'Ayi Kwei Armah, une densité philosophique et une lucidité uniques. Le refermant, je songe à la situation de tant de pays africains et me dis : "L'âge d'or n'est toujours pas pour demain"
Cette année, dix-sept pays africains fêtent le soixantième anniversaire de leur indépendance, dont quatorze anciennes colonies françaises. Nous avons choisi de donner la parole à de jeunes auteurs de la diaspora et du continent, afin qu’ils nous en parlent soit à travers leur expérience, soit à partir d’œuvres africaines qui les ont marqués. Né au Sénégal, en 1990, Mohamed Mbougar Sarr, lauréat de nombreux prix littéraires dont le prix Ahmadou Kourouma 2015, ou encore le prix littérature monde 2018 du festival Etonnants Voyageurs de Saint-Malo, nous parle du désenchantement postcolonial. Son dernier roman, De purs hommes, est paru aux éditions Philippe Rey. Une série proposée par Christian Eboulé.
La force de L'âge d'or n'est pas pour demain du ghanéen Ayi Kwei Armah repose sur le dilemme qui tourmente son protagoniste (simplement nommé "l'homme") : comment, dans un pays récemment indépendant mais moralement failli, garder son intégrité malgré la pauvreté à laquelle elle condamne ?
Modeste cheminot, "l'homme" contemple, en refusant d'y participer, la corruption généralisée du Ghana, que les indépendants (et Nkrumah [Nkwame Nkrumah, premier président du Ghana indépendant, NDLR]) ont précipitée. Devant l'attitude de son mari, Oyo, qui rêve de sortir de la misère, le qualifie de "chichido", oiseau "qui déteste les excréments mais mange les asticots qui s'y complaisent".
C'est donc sur une double scène (conjugale et collective) que le drame de l'homme, être seul mais lucide, se joue. Un putsch éclate (occasion d'un inoubliable passage où Koomson, ministre corrompu et camarade d'enfance de "l'homme", échappe aux militaires en passant par des latrines débordant de merde). Mais le nouveau pouvoir fera-t-il mieux ? L'âge d'or n'est pas pour demain, lit "l'homme" à l'arrière d'un car. Prédiction pessimiste ou foi en un avenir radieux, lointain mais possible ?
Traduit en français en 1976, ce roman a d'abord paru en anglais en 1968, presque au même moment que d'autres grands livres (Les Soleils des indépendances [de l'Ivoirien Ahmadou Kourouma], La Plaie [du Sénégalais Malick Fall]) avec lesquels il partage le même désenchantement postcolonial. Mais il y a dans ce livre une densité philosophique et une lucidité que je trouve uniques.
Armah, hélas moins connu qu'Achebe, Soyinka ou Ngugi dans l'espace africain anglophone, me semble pourtant être de leur trempe. On gagnerait à relire ce classique magistral et implacable, qui n'a pas pris une ride.
Le refermant, je songe à la situation de tant de pays du continent et me dis: "L'âge d'or n'est toujours pas pour demain".
Ayi Kwei Armah, L’âge d’or n’est pas pour demain, Présence africaine, 1976, Traduit de l’anglais par Josette et Robert Mane
DEUX ÉTUDIANTS AFRICAINS ACCUSÉS DE NON-RESPECT DU CONFINEMENT EN INDE, LYNCHÉS SUR LE CAMPUS
Plusieurs vidéos les montrant attaqués par des agents de sécurité privée ont circulé sur les réseaux sociaux. Selon certains activistes, ces images sont le reflet du racisme que subissent les personnes originaires du continent dans le pays
Les observateurs de France 24 |
Publication 26/07/2020
Deux étudiants africains du "Roorkee Institute of Technology" dans le nord de l'Inde ont été victimes d'un déchaînement de violences le 15 juillet 2020. Plusieurs vidéos les montrant attaqués par des agents de sécurité privée ont circulé sur les réseaux sociaux dans les jours qui ont suivi, entraînant le renvoi de plusieurs responsables du campus. Selon certains activistes, ces images sont le reflet du racisme que subissent les personnes originaires du continent africain dans le pays.
Le Roorkee Institute of Technology, situé dans l'État de l'Uttarakhand dans le nord de l'Inde, a été le théâtre le 15 juillet de violences visant deux étudiants africains. Selon une enquête du média indépendant indien The Quint, Ibrahim Diaby, ressortissant du Nigéria et de la Guinée, était accusé par la direction de l'université de ne pas respecter les mesures de confinement et de sortir du campus sans autorisation. Mais l'un de ses amis a expliqué que l'administration ne lui avait fourni aucune dérogation de sortie depuis le mois de mars et qu'il avait dû tout de même sortir pour "acheter à manger et faire réparer son téléphone et son ordinateur portable".
Selon la police locale, l'administration lui avait alors demandé d'expulser Ibrahim du campus, ce que les forces d'ordre ont refusé de faire, suggérant de régler le problème avec l'ambassade concernée. Toujours selon The Quint, l'administration du campus a alors fait appel à la société de sécurité privée "Hawk Commando" avec qui elle avait déjà travaillé. Cette société a alors dépêché le 15 juillet une équipe de 18 hommes pour expulser Ibrahim de force.
Un autre de ses amis originaire du Ghana, Emmanuel, aurait alors tenté de s'interposer. Son intervention n'est pas clairement visible sur les vidéos circulant à ce jour sur les réseaux sociaux.
Dans les vidéos qui documentent ces violences, les employés de cette société sont reconnaissables à leurs uniformes bleus et leurs casquettes noires. On les voit notamment frapper Ibrahim, le traîner dans des escaliers et le porter par les bras et les jambes pour l'emmener à l'extérieur du complexe universitaire.