SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
1 juillet 2025
LE G20 DISQUALIFIE MAMADOU TALLA ET MENACE
«Errements, hésitations, mimétismes, incohérences pédagogiques et stratégiques … », le G20 des syndicats de l’enseignement qualifie les décisions du ministre de l’Education nationale.
«Errements, hésitations, mimétismes, incohérences pédagogiques et stratégiques … », sont entre autres les adjectifs forts utilisés par le G20 des syndicats de l’enseignement lors d’une conférence de presse tenue hier, vendredi, pour qualifier les décisions du ministre de l’Education nationale. Ainsi, Mamadou Mbaye Tamba, nouveau coordonnateur dudit groupe, a laissé entendre que le choix pédagogique «Apprendre à la maison» indiqué par M. Talla est «théâtral » et « assez inadéquat » pour le système éducatif Sénégalais. Mieux poursuit-il, «cette initiative est un vide d’esprit du ministre de l’Education» car, «tout le monde sait que les élèves n’ont pas appris. Donc il n’est pas question de parler de consolidation, s’il n’y a pas eu d’acquisition». Le G20 s’est aussi indigné des multiples rétropédalages du ministère de l’Education, «qui n’a fait qu’empirer une situation déjà complexe», tout en indexant par la même occasion « un ministre versatile, qui change de décision d’une seconde à l’autre ».
«Entre ses mains, l’avenir de notre éducation est en danger», a déclaré le G20 à l’adresse du ministre de l’Education, lors d’une conférence de presse qu’il a organisée à la date d’hier, vendredi. Pour les syndicalistes du G 20, il est temps de rompre avec le silence et de dénoncer la «navigation à vue» du ministère de l’Education nationale qui a donné lieu «à beaucoup d’hésitations, d’errements, d’incohérences pédagogiques et stratégiques», dont «le gouvernement sera le seul à assumer les conséquences».
Et parmi les dysfonctionnements énumérés qui, selon le G20, « ont profondément obscurci le système éducatif sénégalais», le nouveau coordonnateur du G20, Mamadou Mbaye Tamba, a fait savoir que «le choix pédagogique «Apprendre à la maison» en lieu et place des rattrapages pour compenser la reprise tardive des enseignements et apprentissages, est un vide d’esprit du ministre de l’Education nationale ».
Pour expliquer une telle position, le syndicat renseigne que « les choix et mesures précitées n'ont pas tenu compte, malgré les interpellations des différentes organisations syndicales, des limites numériques, de l'iniquité, de la discrimination et de la grave entrave à la Constitution, à la Loi d'orientation, aux textes et règlements sur l'égalité des chances de tous les fils et filles de notre cher Sénégal. Les victimes étant les élèves de zones à faible taux ou absence de couverture numérique et télévisuelle et/ou très pluvieuses».
Ainsi, jugeant de ce fait la méthodologie d’apprentissage «Apprendre à la maison» complètement en «déphasage et aux antipodes» avec les réalités sénégalaises, le syndicaliste accuse le ministère de l’Education d’avoir empiré une situation déjà complexe par ses «hésitations et errements» répétés. «Le report de la reprise nous a fait perdre trois précieuses semaines», at-il affirmé.
Or, poursuit M. Tamba «le G20 avait proposé le 14 avril, une reprise conditionnée des enseignements apprentissages en deux étapes : la première pour les classes d'examens et la seconde à partir des mois de septembre/octobre à fin novembre 2020». Non sans préciser que «ces propositions étaient conditionnées par la mise en œuvre d'un protocole dans le strict respect des mesures barrières, notamment l'éclatement des classes en groupes réduits de 20, l'existence de sanitaires fonctionnels, la mise à disposition de thermo flashs, de produits désinfectants, de masques et gants pour les élèves, les enseignants et autres personnels des établissements scolaires».
Mais sans autre forme d’analyse, explique M. Tamba, le ministre de l’Education nationale de manière «précipitée et unilatérale, a choisi tout d’abord la date du 02 juin qui s’est soldée par un échec chaotique, nous faisant perdre ainsi 03 semaines précieuses». Résultat, selon le G20, «le copier/coller» sur la France qui a caractérisé les décisions sur le fonctionnement de notre école dans ce contexte lié à cette pandémie, ont été des attitudes regrettables que nous ne cesserons de dénoncer».
PAS DE COMPROMIS SUR LE MODE DE CORRECTION AUX EXAMENS
«L’enseignement est une cohérence, un programme…», a rappelé le G20 pour dénoncer dans les décisions un pilotage unilatéral du ministre de l’Education nationale allant à l’encontre des fondamentaux de l’éducation. «Lorsqu’ils ont voulu reprendre les cours, ils n’ont pas tenu compte de la caractéristique fondamentale du protocole pédagogique», a renseigné le G20. Et de poursuivre : «Est-ce que théoriquement en 01 mois, on peut rattraper 20 chapitres en histoire géographie? La réponse est non. Et lorsqu’ils se sont rendus compte de cela, ils ont largué des chapitres…». Un acte, selon le G20, qui aura de sérieuses conséquences sur le niveau des candidats et sur les résultats des examens. «Ces chapitres largués auront des conséquences sur le niveau des élèves.
Raison pour laquelle la pertinence de la proposition du G20 s’impose», a-t-il affirmé. Par ailleurs, il n’y aura aucun allègement en ce qui concerne le mode de correction des copies d’examens. «De toute façon, nous connaissons le sens d’engagement et de responsabilité des enseignements. Et quelles que soient les épreuves, les copies seront corrigées comme cela se doit et il n’y aura pas de compromis» a rassuré le G20. Non sans avertir que «nous tenons et nous alertons que s’il y a des résultats catastrophiques, c’est de la responsabilité du ministère de l’Education nationale. Le mode de correction restera le mode correction».
En outre, Le G 20 a tenu à rappeler que la situation est plus qu’alarmante pour ces candidats aux différents examens qui doivent faire face à différentes épreuves sans des séances de révisions qui sont d’une importance plus que capitale. Aussi, vu le nombre insuffisant de professeurs en philosophie, des sociologues ont pris la craie pour enseigner une discipline qui n’est pas forcément la sienne. Tel est le cas au Lycée Ahmadou Seck de Thiès, témoigne Gabriel Faye, professeur de philosophie dans ledit lycée. Sans oublier l’hivernage qui n’est pas pour faciliter la tâche pour les potaches.
LE G20 MENACE DE DETERRER LA HACHE DE GUERRE !
En dépit de ce contexte pandémique, le groupe syndical du G20 a jugé utile si l’État continue de s’enfermer dans son «mutisme habituel» par rapport aux revendications, «de déterrer la hache de guerre», pour mettre fin à une « récréation malsaine qui a donné lieu au bafouement de plusieurs accords par le gouvernement». Pour y remédier, le G20 exige «le respect intégral du protocole du 17 février 2014 à travers la diligence du paiement et la résorption du gap des rappels dus aux enseignants (validation, intégration, avancement, reclassement, etc.) ; le paiement des rappels aux 2/3 sur la validation pour les fonctionnaires, l'arrêt de la surimposition sur les revenus des enseignants ; la fin des lenteurs administratives, le respect des engagements sur la question de l'habitat par la délivrance des attestations collectives à Dakar-Ziguinchor et la viabilisation des parcelles de l'intérieur pour le G10 et l'octroi des parcelles dans les régions de Saint-Louis, Diourbel, Kaolack et Ziguinchor au G8».
Et de poursuivre dans le même registre des revendications, «le dégel du prêt DMC; l'ouverture de négociations inclusives sur le système de rémunération des agents de la fonction publique ; le reversement des MEPS dans le corps des PCEMSG la mise à disposition de manuels scolaires en langue arabe et en Éducation religieuse, l'éradication des abris provisoires ; le respect des principes de la gestion démocratique des personnels enseignants ; l'évaluation du curriculum de l'école de base».
Le G20 n’en exige moins aussi «l'ouverture de négociations inclusives sur les questions nouvelles sur : l'âge de la retraite à 65 ans (en optionnelle ou non); les propositions de passages des élèves des classes intermédiaires de l'élémentaire et du Moyen- secondaire, de l'Enseignement technique et la formation professionnelle ; le budget de l'éducation préscolaire, qui n'a jamais dépassé 1% du budget de l'éducation à élever au moins à 5% pour aider fortement à universaliser les conditions d'accès à la petite enfance et à l'éducation préscolaire, le taux de préscolarisation se situe aujourd'hui à 17%».
Et de rappeler enfin à l’attention du ministère de l’Education que «le préavis de grève du G20 est toujours de vigueur, et donc rien ne s'oppose, si l'État ignore nos préoccupations, nos exigences, celles des enseignants et de l'école, que nous déterrions très bientôt la hache de guerre pour faire entendre le cri de désarroi et de désolation des enseignants, ces formateurs de la conscience citoyenne et patriotique ».
L’OPPOSITION DÉBOUSSOLÉE
La réélection du président Macky Sall dès le premier tour de l’élection présidentielle du 24 février 2019, a-t-elle calmé les ardeurs de ses opposants, qui semblent mettre en berne toutes les initiatives politiques ?
La réélection du président Macky Sall dès le premier tour de l’élection présidentielle du 24 février 2019, avec 58,27% des suffrages, a-t-elle calmé les ardeurs de ses opposants, qui semblent mettre en berne toutes les initiatives politiques ? Le moins que l’on puisse dire, à part les quelques actions du Congrès de la renaissance démocratique (Crd), ou encore les rares sorties au vitriol d’Ousmane Sonko du Pastef, les observateurs de la sphère politique ne voient que du vide, à défaut des échappées timides des organisations qui se réclament de la société civile et qui peinent à faire adhérer les populations à leur cause.
Les initiatives politiques sont-elles en berne, après près d’un an et demi de la présidentielle de février 2019 ? La réponse semble couler de source pour les observateurs avertis. Ou du moins, quelques initiatives des organisations qui se réclament de la société civile émergent çà et là, mais sans trop inquiéter les tenants du pouvoir actuel. Pour cause, à part la dernière marche de protestation contre la hausse des prix de l’électricité, Aar Linu Bokk et compagnie peinent à intéresser les populations à leurs actions. La preuve, le vendredi 17 juillet dernier, le Front Multiluttes «Doyna», constitué d’une dizaine de collectifs dont les plateformes «Aar Li Nu Bokk» et «Noo Lank», n’a pas su mobiliser. Même les manifestants eux-mêmes, à l’image de Guy Marius Sagna, ont reconnu ce flop, non sans en imputer la responsabilité au préfet de Dakar, au ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye et à celui de l’Urbanisme Abdou Karim Fofana.
LE CRD INVESTIT LE CHAMP JUDICIAIRE EN VAIN
Si ces derniers essaient d’occuper, tant bien que mal, le terrain socio-politique, même si leurs manifestations ne drainent pas beaucoup de monde, certains des acteurs politiques qui ont semblé déserter le terrain ont investi celui judiciaire. Sinon, comment comprendre les «vaines» plaintes à répétition du Congrès de la Renaissance démocratique (Crd) qui, malheureusement, n’obtiennent pas l’effet escompté ? En effet, le 9 juillet dernier, l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye et ses camarades du Crd avaient perdu la procédure d’annulation enclenchée au niveau de la Cour suprême concernant le décret d’honorariat au Conseil économique, social et environnemental (Cese). La Cour suprême avait tout simplement rejeté les deux requêtes introduites par le Crd. Que dire de la plainte, avec constitution de partie civile, déposée par le Crd auprès du Premier Cabinet d’Instruction près le Tribunal de Grande Instance de Dakar, le 22 juillet 2019, concernant l’affaire des 6.000 milliards présumés dans les contrats de recherche de pétrole ? Face à l’inertie des autorités judiciaires, Mamadou Lamine Diallo de Tekki et ses camarades du Crd étaient obligés de revenir à la charge pour inviter le Doyen des juges, Samba Sall, à respecter l’article 79 du Code de procédure pénale (Cpp), relatif à la consignation présumée nécessaire pour les besoins de la procédure concernant ladite plainte. Qui entend encore parler de cette affaire Aliou Sall et Petro Tim ?
OUSMANE SONKO, MOLLEMENT LEADER DE L’OPPOSITION
Quid des autres leaders de l’opposition pourtant bien classés à la dernière présidentielle ? Après un classement flatteur de troisième pour un score de 15,67%, Ousmane Sonko, candidat de Pastef à la dernière présidentielle, avait refusé de renoncer aux feux de la rampe. Après un temps de latence noté au sortir de la présidentielle, il était revenu en force avec l’affaire foncière dans laquelle il a dénoncé un détournement de fonds publics de 94 milliards de F CFA, impliquant le Directeur des Domaines, Mamour Diallo. Mais, son «jeu trouble» dans cette affaire, car tantôt accusateur, dès fois suspect et parfois même accusé, ne l’a pas laissé intact. Ce qui ne semble pas l’avoir découragé, car à la première glissade du régime en place, notamment les mesures d’assouplissement prises par le chef de l’Etat, Macky Sall, le 11 mai dernier, en pleine propagation de la pandémie de la Covid-19 dans le pays, Ousmane Sonko a voulu incarner la posture de chef de l’opposition. Pour ce faire, il s’est démarqué de la démarche adoptée par nombre de ses camarades de l’opposition, dans sa stratégie d’analyse et de communication sur la gestion de la pandémie par le régime du président Macky Sall. Tel un chef de l’Etat, Ousmane Sonko programme son allocution à la Nation et passe la bande d’annonce bien avant, dans beaucoup de supports médiatiques, avec des directs programmés sur 3 chaines de télévisions traditionnelles, une chaine télé sur le net, deux sites d’informations générales et enfin une radio privée de la place. Mieux, le député de Pastef s’offre une tribune de presqu’une heure de temps, durant laquelle il s’est carrément défoulé sur les tenants au pouvoir qui, selon lui, ont abandonné le peuple au moment où le virus gagne du terrain dans le pays et que le Sénégal emprunte une courbe ascendante.
IDRISSA SECK ET SA STRATEGIE DE RETENTION DE LA PAROLE
Au même moment, le classé deuxième à la présidentielle de février 2019 s’emmure dans un silence assourdissant. Le patron du parti Rewmi, Idrissa Seck reste, comme sur les autres sujets brûlants de l’heure, aphone sur les mesures «controversées» prises par Macky Sall dans la gestion de la pandémie. Cela, même si son poulain, le député Déthié Fall, monte par moment au créneau pour critiquer le régime. Par ce long silence, Idrissa Seck semble résolument opter pour la rétention délibérée et prolongée de la parole, histoire de maitriser certainement ses passions.
WADE AU FRIGO, KHALIFA SALL CONTRAINT AU SILENCE
Il n’est d’ailleurs pas le seul. Il en est de même de l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, considéré comme le chef de l’opposition parlementaire. Le Secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (Pds) n’a pipé mot de la gestion de la pandémie par son successeur. Que dire du leader de Taxawu Dakar qui a semblé disparaitre des radars politiques ? Khalifa Sall a aussi choisi de se taire pour le moment sur cette question et sur les autres, optant pour la stratégie de l’abstinence médiatique. Un choix de l’ancien maire de Dakar certainement commandé par ses démêlés avec dame justice. Pour les autres, à savoir Oumar Sarr et compagnie, le gouvernement d’union nationale tant annoncée est passé par-là.
Un deuxième maton testé positif à Ziguinchor
Le virus circule à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Ziguinchor. Un deuxième garde pénitentiaire a chopé la Covid19. Les tests d’un autre agent de l’administration pénitentiaire sont revenus positifs hier. Aussitôt, la Direction a extrait l’agent de la prison pour le transférer au Centre de Traitement des Epidémies (CTE). Il rejoint son collègue interné la veille. Des prélèvements sont effectués sur plusieurs contacts des matons infectés et des détenus. En attendant, l’administration pénitentiaire croise les doigts et prie que ces agents ne contaminent pas leurs collègues et les détenus. Administration pénitentiaire L’administration pénitentiaire suspend pendant trois jours la mesure interdisant aux familles des détenus d’apporter à manger à leurs parents dans les prisons à Dakar. Cette décision a été prise par le Directeur général de l’Administration pénitentiaire pour éviter que le coronavirus infeste les prisons. Pour maintenir les liens entre les détenus et leurs familles, l’administration pénitentiaire informe qu’à l’occasion de la fête de la tabaski, il est autorisé de faire entrer des plats extérieurs au sein des prisons le jour de la tabaski et les deux jours suivant. Ainsi, les détenus vont gouter les mets de leurs familles pendant la tabaski. Toutefois, le directeur de l’Administration pénitentiaire invite les familles à respecter les mesures d’hygiène qui s’imposent en cette période de pandémie de la covid-19. 20 patients en traitement à domicile à Kédougou Kédougou est en train de devenir un foyer ardent. En quelques jours, la région longtemps épargnée par la pandémie de la Covid-19, a enregistré une vingtaine de cas. A la journée du vendredi seulement, 07 tests sur les 09 sont revenus positifs au coronavirus. Il s’agit de 06 contacts et d’un malade par contamination communautaire. Un autre cas issu de la transmission communautaire a été enregistré vendredi. La région se retrouve aujourd’hui avec 21 cas positifs dont un déclaré guéri. Les autorités médicales suivent actuellement 185 contacts et 20 patients sont sous traitement à domicile.
Arrivée de la dépouille de Cheikh Sadibou Fall, aujourd’hui
La dépouille de l’ancien ministre de l’Intérieur Cheikh Sadibou Fall, décédé le 21 juillet dernier à l’hôpital Joseph Ducoin de Toulouse (France), arrive ce samedi à Dakar à 15h45. L’information est de la famille du défunt ambassadeur du Sénégal en Italie. A son arrivée, indiquent ses enfants, la dépouille sera transporté à l’hôpital Principal où aura lieu la cérémonie de levée du corps dimanche à 10h30 qui sera suivie de la prière mortuaire à la mosquée du Point E.
Abdou Karim Fofana
Le ministre de l’Urbanisme du Logement et de l’Hygiène publique, Abdou Karim Fofana était hier vendredi à Thiès pour le lancement du plan d’urgence des régions de l’UCG dans le cadre du Programme Sénégal Zéro déchet. Occasion saisie par Abdou Karim Fofana pour encourager les équipes de l’UCG présentes sur le terrain afin qu’elles nettoient et désensablent la capitale du rail. Après la cérémonie, le ministre de l’Urbanisme du Logement et de l’Hygiène publique a fait cap sur Rufisque pour constater l’état d’avancement des travaux de curage de canaux et l’installation de points de regroupement normalisés (PRN) pour éradiquer les dépôts sauvages d’ordures et rendre plus agréable le cadre de vie.
Le Président Barrow lève l’état d’urgence
Le Président Adama Barrow a levé hier l’Etat d’urgence qu’il avait prolongé de sept jours. Cette situation a duré pendant cinq mois, c’est-à-dire depuis l’apparition du coronavirus en Gambie. Le Président Barrow a eu à prolonger à plusieurs reprises l’état d’urgence dans le souci d’éviter la propagation du virus et de faciliter la réponse sanitaire contre la pandémie. Paradoxalement, le chef de l’Etat de Gambie lève l’état d’urgence au moment la pandémie prend de l’ampleur. A la date d’hier, la Gambie a enregistré 216 cas dont 150 cas sous traitement et 60 patients guéris. La Gambie déplore 06 décès liés à la covid-19 dont un, hier vendredi. Pour la journée d’hier, 46 cas sont déclarés positifs à la covid-19, une première depuis le début de la pandémie. Une propagation qui a fini d’installer la peur au pays de Adama Barrow. A l’instar des pays du monde, l’économie a subi de plein fouet l’impact de la pandémie. Les signaux sont au rouge, puisque le coût de l’impact de la Covid-19 sur l’économie est évalué à 5 milliards de GMD. Le taux de croissance qui était projeté à 6.3% en 2020 est ramené à 3,3%.
Installation du nouveau secrétaire général Syntes/ Ucad
Mame Samba Ba a porté hier ses habits de nouveau secrétaire général du Syndicat de Travailleurs de l’Enseignement Supérieur de la section l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Syntes/Ucad). A peine installé, Mame Samba Ba a décliné sa feuille de route. A l’en croire, les défis restent énormes, mais la priorité reste la régularisation des contractuels qui sont dans la précarité. Le nouveau secrétaire général du Syntes/Ucad en fait un sacerdoce. Il promet de défendre les intérêts matériels et moraux des travailleurs pour mériter la confiance de ses collègues. Pour sa part, le secrétaire général national du Syntes, François Babacar Touré pense qu’avec le renouvellement des instances du syndicat, les conditions des travailleurs seront améliorées. A la suite de cela, il a déterré le protocole d’accords signé en décembre 2017 avec le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Pr Mary Teuw Niane sur le projet de révision du statut du personnel administratif technique et de services (Pats). M. Touré dit attendre toujours la signature du décret qui matérialise ce protocole. Il regrette que dans les universités des travailleurs détiennent 15 contrats, d’autres 20 contrats en violation du code du travail.
Le procès de la dame humiliée renvoyé au 30 juillet…
Le procès de F N, la jeune fille qui a été violentée et vilipendée sur les réseaux sociaux, n’a pas été débattu dans le fond. Le dossier a été renvoyé par le tribunal jusqu’au 30 juillet prochain suite à la demande de l’avocat de la fille qui venait de se constituer. En attendant, ses bourreaux Ibrahima Diaw, Babacar Ndiaye et Moussa Diallo vont garder leur mal en patience en prison. Pour rappel, Fatou Ndoye qui ne jouit pas de toutes ses facultés mentales, présentée à tort comme une vulgaire voleuse, a été filmée et humiliée. Des organisations de défense des droits humains avaient saisi la police qui a interpellé les mis en cause.
…Me Abdina Ndiaye réclame l’arrestation de Seydi Gassama
Restons au procès de Fatou Ndoye qui a été renvoyé, pour dire que l’avocat des trois mis en cause, Me Abdinar Ndiaye, demande l’arrestation du directeur exécutif de la section sénégalaise d’Amnesty International, Seydi Gassama, pour avoir partagé la vidéo sur son compte twitter afin de s’indigner du traitement inouï qu’a subi la fille F N, âgée de 29 ans, avant de la supprimer à la demande de la famille. Selon la robe noire, Seydi Gassama est le premier fautif dans cette affaire. A l’en croire, dans un Etat de droit, Seydi Gassama serait mis aux arrêts et traduit en justice pour avoir partagé la vidéo. Pour lui, c’est la vidéo de M. Gassama qui a mis au courant le public de l’affaire. Il rappelle que la publication ou montage d’audio ou vidéo portant atteinte à la vie privée d’autrui via les réseaux sociaux est un délit, mais également poursuivi doublement pour violation du secret de correspondance et divulgation d’enregistrement sur la base de la loi de 2016.
Idrissa tombe avec 4,5 Kg de chanvre indien
Les policiers de Ziguinchor ont interpellé Idrissa D., âgé de 38 ans pour détention et trafic de chanvre indien. Des sources de «L’As» renseignent que le bonhomme a été alpagué avec un sachet contenant 4,5 kilogrammes de chanvre indien. Sous le feu roulant des questions, il a avoué que la drogue a été achetée au village de Balingor situé dans le département de Bignona auprès d’un certain A. Badji. Ce dernier est activement recherché par la Police qui, en début de semaine, avait interpellé C. Mballo avec 04,5 kilogrammes de chanvre indien.
Syndicats du G20
Le Groupe des 20 Syndicats d’Enseignants (G20), par la voix de leur coordonnateur, Mamadou Tamba non moins secrétaire général du Syndicat des enseignants pour le progrès, la performance et l’innovation (Seppi) n’est pas en phase avec l’actuel management du ministère de l’Education. Il n’a pas également aimé l’attitude du Haut Conseil du dialogue social, Mme Innocence Ntap Ndiaye. Les syndicalistes ont également exhorté du Gouvernement au respect du protocole du 17 Février constitué de 14 points. il s’agit entre autres de l’ouverture des négociations sur l’âge de la retraite à 65 ans, l’augmentation du budget de l’Education Préscolaire jusqu’à 05%, la fin des lenteurs administratives, le paiement des rappels dus aux enseignants. Ils n’excluent pas d’aller en grève si le gouvernement fait la sourde oreille sur leurs revendications.
Diary Sow présente son roman à Mamadou Talla
« Ce mardi 21 juillet 2020 à 10h 30, j’ai reçu mademoiselle Diary SOW. La lauréate des deux éditions du Concours général sénégalais 2018 et 2019 était venue me dédicacer son premier roman intitulé « sous le visage d’un ange ». Ce fut pour moi un grand honneur de la recevoir en présence de mes collaborateurs et collaboratrices », a posté sur la page du ministère de l’éducation nationale Mamadou Talla. « Je voudrai au nom de toute la communauté éducative sénégalaise et celle de la diaspora la féliciter et l’encourager dans sa carrière de jeune écrivaine mais aussi dans ses études à Louis Le Grand en France. J’en ai profité pour lui présenter mes condoléances suite au rappel à Dieu de son père qui a beaucoup fait pour ses performances dans les étude », a-t-il ajouté avant de remercier son prédécesseur Serigne Mbaye Thiam, parrain de la jeune demoiselle qui a des relations particulières avec la famille pour son soutien à Diary. «Ce fut aussi un grand plaisir de recevoir le roman qu’il a offert au Président de la République son Excellence Monsieur Macky SALL », conclut le ministre.
DES FÉMINISMES EN AFRIQUE
Dans ce podcast de RAW Material, Rama Salla Dieng revient sur son travail de vulgarisation des luttes féministes sur le continent, à travers la série d'entretien Talking back : African feminisms in dialogue. Elle parle également du monde d'après covid-19
The Morning after the Crisis By RAW Podcasts |
Publication 24/07/2020
conversation entre Tabara Korka Ndiaye et Dr. Rama Salla Dieng
Le débat sur les féminismes en Afrique n’a pas fini de bousculer le confort du patriarcat. Partout sur le continent africain et la diaspora, des personnes, en plus de théoriser leur définition du féminisme en font plus qu'une lutte ponctuelle, c’est une manière de vivre. Il s’agit de rompre avec cette vieille idée reçue qui voudrait que les africaines soient ignorantes des luttes féministes.
La maîtresse de conférence, Dr Rama Salla Dieng est de celles qui s'intéressent à ces luttes en les documentant et les vulgarisant en plusieurs langues et sur différentes plateformes. Elle conduit une série d’entretiens Talking back : African feminisms in dialogue au coeur de laquelle sont longuement explorées des expériences féministes diverses et politiques. Dr Rama Salla Dieng est revenue sur les motivations de cette série et les enseignements qu’elle y a tiré.
Nous avons également parlé de la parentalité pendant la pandémie Covid-19, de l’urgence de revoir les impositions sur les caractères de genre, d’une possible prise en charge des questions féministes dans un système politique socialiste, des paramètres à prendre en compte pour une effectivité des acquis des droits des femmes, de la politisation nécessaire de la jeunesse africaine et du monde après la Covid-19.
Nous avons profité de ce moment avec Dr Rama Salla Dieng pour requérir son avis sur l'épineuse question du foncier au Sénégal qu’elle a tant explorée dans ses recherches.
ENTRE LA FRANCE ET L'AFRIQUE, CHACUN EXAGÈRE L'IMPORTANCE DE L'AUTRE POUR SON DESTIN
François Giovalucchi, ancien chercheur et auteur d'un article publié dans la revue Esprit : "Afrique-France : les miroirs grossissants" revient sur les relations entre la France et l'Afrique et le sentiment antifrançais
François Giovalucchi, ancien chercheur et auteur d'un article publié dans la revue Esprit : "Afrique-France : les miroirs grossissants" revient sur les relations entre la France et l'Afrique et le sentiment antifrançais.
LE SÉNÉGAL BUNKERISE SES FRONTIÈRES SUD-EST
"Le péril le plus subversif pour l’État sénégalais, c’est le grand nombre de djihadistes de multiples nationalités sur le sol du Mali. D’un point de vue prospectif, le chaos malien enverra des islamistes venus de Tchétchénie jusqu’aux abords de Bakel"
Sputnik France |
Momar Dieng |
Publication 24/07/2020
En réponse aux conséquences potentielles de la crise sécuritaire malienne, le Sénégal n’en finit pas de se barricader à l’aide d’infrastructures militaires, construites dans le cadre du programme GARSI financé par l’Union européenne.
La médiation –entreprise ce 23 juillet à Bamako par cinq chefs d’État (Nigeria, Côte d’Ivoire, Ghana, Niger et Sénégal) de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) auprès des protagonistes de la crise politique et sécuritaire qui frappe le Mali– porte en elle une autre question: le devenir de la zone frontalière entre le Sénégal et le Mali.
Celle-ci est l’objet d’une surveillance accrue de l’armée sénégalaise, encadrée par des experts militaires de l’Union européenne.
Entre mille feux de contagion djihadistes et autres menaces criminelles, le Sénégal blinde petit à petit sa frontière terrestre avec son voisin malien, longue de 480 kilomètres, au-delà de laquelle se dresse Kayes, une des régions du Nord-Mali où règne l’insécurité «criminelle» et djihadiste. À cet effet, la zone sud-est est devenue un véritable chantier de construction d’infrastructures militaires qui obéissent «à une vision stratégique et opérationnelle»: annihiler et/ou contenir les infiltrations de type criminel susceptibles de déstabiliser cette partie du pays.
«Les attaques des organisations extrémistes violentes, le trafic de drogue et d’êtres humains, la criminalité transfrontalière […] constituent des cercles de feu imbriqués qui menacent au quotidien le Sénégal», a déclaré Sidiki Kaba, le ministre sénégalais de la Défense, lors de la pose de la première pierre du camp militaire de Goudiry le 14 juillet dernier.
Me Sidiki Kaba, ministre sénégalais de la Défense, pose la première pierre du camp militaire de Goudiry.
Après avoir dit «niet» au G5-Sahel, le Sénégal n’a pas tardé à intégrer le Groupe d’action rapide – Surveillance et intervention au Sahel. Le GARSI est un projet multinational de l’Union européenne (UE) dont l’antenne sénégalaise est composée de 150 gendarmes sous coordination militaire française.
C’est sur son budget de 4,2 milliards de francs CFA (6,4 millions d’euros) que sera érigé le camp de Goudiry. Depuis octobre 2019, une caserne fonctionnelle a vu le jour à Kidira.
«Le péril le plus subversif pour l’État sénégalais, c’est le grand nombre de djihadistes de multiples nationalités sur le sol du Mali. D’un point de vue prospectif, le chaos malien enverra des islamistes venus de Tchétchénie jusqu’aux abords de Bakel [en territoire sénégalais]. Voilà qui donne un sens stratégique à l’implantation d’un camp militaire à Bakel», écrit le politologue sénégalais Babacar Justin Ndiaye dans une note reprise sur plusieurs sites d’information.
EXCLUSIF SENEPLUS - Perçus comme rebuts de la société, les migrants sont laissés au bord du chemin. Pourtant au fond, la condition des migrants doit empêcher de dormir tant elle rappelle qu’en nous, une part d’humanité est en déconstruction
Hamadoun Touré de SenePlus |
Publication 24/07/2020
« Je ne veux pas que ma maison soit murée de toutes parts… mais qu’y circule librement la brise que nous apportent les cultures de tous les pays ». Gandhi
Ils sont migrants apatrides, ou apatrides migrants. Qu’importe le statut de ces hommes et femmes jetés hors de leur propre histoire par les guerres, les persécutions, la famine, les tragédies qui défigurent l’humanité. On les voit, victimes des catastrophes naturelles ou cherchant simplement à survivre, chavirant sur les océans et les mers, agonisant en traversant les déserts. Leur désarroi est assurément une écharde sur la conscience humaine. Et Pourtant !
Ils ne savent où jeter l’ancre, ne voient pas le phare d’un havre de paix. Ils ploient sous le poids de l’hostilité, plus souvent du mépris, lorsqu’avec leurs maigres baluchons qu’agrippe une ribambelle d’enfants, ils réalisent leur condition de pestiférés, rejetés et étrangers qu’ils sont, face aux portes qui, à leur arrivée, se ferment.
Ils échouent devant les frontières mais aussi devant une haine identique sinon pire que celle qui les a poussés à chercher une terre d’accueil. Sans papiers, jugés sans âme, ces migrants sont considérés comme une nouvelle race d’envahisseurs venant prendre le travail des nationaux et ôter le pain de leur bouche. Une source de tous leurs maux. Ils sont décrits comme ennemis, terroristes, voleurs, violeurs, familles nombreuses, le résumé de toutes les tares du genre humain. Déracinés dans leur dénuement, les migrants n’ont pas de répit dans la solitude, le froid ou la chaleur. L’horizon où ne pointe nul espoir est sans fin pour eux.
Ils sont aussi les victimes de piètres politiciens, manipulateurs des angoisses, des frustrations, des peurs du vulgum pecus, ce petit peuple sans présent ni lendemain, proie facile.
Tantôt réservoirs de voix électorales, tantôt boucs émissaires pour expliquer les maux de la société, les migrants sont toujours alibis de démagogues sans foi ni principe qui instrumentalisent la différence entre êtres humains. Cette différence devient alors éloignement plutôt qu’attraction, opposition plutôt que complémentarité.
C’est ainsi que la diversité est présentée comme genre méprisable, elle aussi rejetée alors qu’elle n’est qu’enrichissement. Des politiciens en font un épouvantail pour rassembler des simples d’esprit devant, convenons-en, l’indifférence, la lâcheté ou le silence volubile de ceux qui baissent les yeux pour ne rien voir.
Une part d’humanité en déconstruction
Réceptacles des oubliés de la croissance, perçus comme rebuts de la société, les migrants sont laissés au bord du chemin. Pourtant au fond, dans le secret de la conscience humaine, la condition des migrants trouble et perturbe, doit empêcher de dormir tant elle rappelle qu’en nous, une part d’humanité est en déconstruction et pointe un échec de notre monde. Elle démontre qu’en nous triomphe la haine, ce que nous avons de pire, sur l’amour, ce que nous avons de meilleur.
Les migrants symbolisent les monstruosités que sont la pauvreté et la guerre. Des drames humains indicibles sont enfermés, au-delà de toute statistique, dans la profondeur des eaux glacées ou dans le silence sans fin des déserts sahariens, dans des camps de fortune où la précarité est le destin commun.
La couleur de peau, la région, la religion, l’ethnie, sont devenues des barrières infranchissables, semblables aux violentes folies qui ont embrasé les périodes funestes de notre histoire.
Les murs dressés contre les migrants édifient sur le déficit de leadership et révèle, a contrario, les dirigeants ayant la vision et le courage de l’avenir plus préoccupés à sécuriser l’avenir des générations montantes que de chercher à assouvir les fantasmes de leurs électeurs.
Pour l’homme ou la femme d’État, le nombre, même grand, ne commande pas toujours. Un dirigeant montre le mouvement en le précédant, ne sacrifie pas ses convictions sur l’autel des votes à gagner à tout prix. Cette attitude de meneur de peuple est du panache politique.
Les préjugés véhiculant des contre-vérités sur les migrants doivent être combattus. Il y a l’envers du décor bien loin des idées reçues. Sait-on assez que plus de 80% des migrants africains se déplacent à l’intérieur du continent plutôt qu’en Europe et contribuent pour près de 10% au Produit Intérieur Brut (PIB) mondial.
Apport économique et financier
L’apport économique et financier des migrants est masqué par les contraintes sécuritaires, économiques, sociales et climatiques qui obligent 272 millions d’âmes, environ 3,5% de la population mondiale, à chercher refuge ailleurs. A quoi s’ajoutent 80 millions de déplacés à l’intérieur de leur propre pays, selon les Nations Unies. Ce n’est donc pas hasard que les 2/3 des migrants viennent de l’Afrique de l’Ouest, foyer d’insécurité, de guerres fratricides, de tensions climatiques et où la mauvaise gouvernance semble être la feuille de route de certains décideurs. Cette région se vide ainsi de ses bras valides et de ses cerveaux. Autant de départs qui obèrent les programmes de développement.
Ceux qui font de l’opposition à la migration une mode politique ne savent rien de cette belle et généreuse philosophie de vie du Mahatma Gandhi, un des parangons de la migration : « Je ne veux pas que ma maison soit murée de toutes parts… mais qu’y circule librement la brise que nous apportent les cultures de tous les pays ».
Les experts des questions de migration partagent cette vision de « la grande âme » indienne et estiment que l’ouverture totale des frontières permettrait d’ajouter 78000 milliards de dollars au PIB mondial. Ils précisent que les migrants participent à l’augmentation de la croissance économique ainsi qu’à la productivité en même temps qu’ils contribuent au rajeunissement de la population active dans les pays d’accueil, en particulier en Europe.
La migration, aussi vieille que le monde, est une nécessité humaine naturelle et n’est ni exode ni invasion. Nul ne pourra l’arrêter. Elle a enrichi notre humanité, rapproché les humains, les religions, les idées, le savoir, en un mot, les civilisations.
En cette période où la mode anti-migrant est en vogue dans certains milieux occidentaux obnubilés par le court terme, il existe, heureusement, des résistances à cette facilité. Leur détermination lucide va prospérer, il faut l’espérer.
Le leadership et la vision de dirigeants éclairés ont permis d’accueillir des femmes et des hommes qui ont changé la face du monde dans leur domaine de prédilection. C’est Sigmund Freud pour la psychanalyse, Marie Curie (seule femme titulaire de deux Prix Nobel, en Physique et en Chimie) pour ses travaux sur les Radiations, le Polonium et le Radium avec son époux français Pierre, Albert Einstein pour la théorie de la Relativité, des sportifs célèbres qui enchantent nos stades, le violoncelliste du siècle dernier Mstsilav Rostropovitch et Bob Marley pour la musique, pour ne citer qu’une infime minorité. Et bien sûr Gandhi, que l’écrivain Radu Stonescu, natif de Transylvanie, a décrit comme « l’exilé volontaire ». Que serait devenu le Mahatma (la grande âme), ce monument de la pensée ainsi que de la vie politique de l’Inde et du monde, si l’Angleterre et l’Afrique du Sud ne lui avaient pas ouvert leurs portes ? De même, sans la migration, nous n’aurions pas eu le bonheur de voir Barak Hussein Obama devenir 44è président de la première puissance du monde. Ne désespérons pas de l’humanité.
EN CASAMANCE, LES VICTIMES OUBLIÉES D'UN CONFLIT SANS FIN
Près de quatre décennies de crise ont fragilisé la société casamançaise et son économie. Entre déplacements forcés et départs pour le maquis, cette région agricole, autrefois surnommée le « grenier du Sénégal », manque cruellement de forces vives
Le Monde Afrique |
Mariama Darame |
Publication 24/07/2020
Retour en deux volets sur la plus vieille guérilla du continent qui a laissé, en près de quatre décennies, de nombreuses blessures physiques et morales, et des colères intactes.
« On va tous mourir ici. » Bakary* se souvient de cette phrase chuchotée par sa mère la nuit du 7 novembre 1992. Il avait alors six ans. Allongé face contre terre dans l’obscurité de sa maison, il attendait comme toute sa famille que les coups de feu cessent au dehors. Quelques heures auparavant, des soldats de l’armée sénégalaise avaient pénétré dans son village, Sone, à quelques kilomètres au nord-ouest de Ziguinchor, la capitale de la Casamance, pour en découdre avec des rebelles du Mouvement des forces démocratiques casamançaises (MFDC). Cette nuit-là, les habitations voisines furent brûlées et saccagées. Au petit matin, une fois le calme revenu, plusieurs centaines d’habitants s’enfuirent à pied, la peur au ventre et quelques affaires sous le bras, abandonnant leurs terres et leur bétail pour rallier le village voisin de Niaguis.
Dans toute la région du sud du Sénégal, la même histoire s’est répétée au fil des ans. La rébellion qui a débuté en 1983 en Casamance est considérée comme le « conflit de basse intensité » le plus vieux d’Afrique. Les affrontements entre les combattants du MFDC et les forces de sécurité sénégalaises ont provoqué la mort de 4 000 à 5 000 personnes en près de trente-huit ans. Selon le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), les déplacés sont estimés entre 30 000 à 60 000 à l’intérieur de la Casamance et plus de 10 000 réfugiés sont répartis entre la Gambie et la Guinée-Bissau.
Les séquelles demeurent profondes pour les victimes collatérales – et souvent oubliées – de ce conflit sans fin. Les déplacés internes, sans attaches ni reconnaissance officielle de leur statut, ont lutté pour réussir à s’intégrer dans de nouvelles communautés. « Nos parents ont beaucoup souffert pour trouver de quoi nous nourrir », raconte Bakary. Vingt-huit ans plus tard, il vient tout juste de retourner dans son village d’origine, afin de reprendre les terres familiales.
« J’aurais préféré mourir »
A Tandine, village situé à la frontière sénégalo-gambienne, dans la zone du Sindian, Ousmane*, un père de famille, est lui rentré seul en 2004 de la Gambie où il s’était réfugié pendant deux ans. « J’ai laissé mes enfants là-bas avec leur oncle. Je voulais les ramener avec moi, mais mon frère a refusé. Il m’a même dit : si tu péris, ça sera de ta faute. » Dans son village, plusieurs ratissages de l’armée ont eu lieu entre 1998 et 2011, le vidant de la moitié de ses habitants. Depuis 2006, on dénombre 21 « villages fantômes » sur les 142 de la zone.
Depuis juin, l’Etat sénégalais organise des opérations de retour de réfugiés sécurisés par l’armée. Mais la tâche est compliquée. L’argent manque souvent pour reconstruire les maisons et certains, après des années d’exil, ont perdu leurs papiers sénégalais.
Ceux qui sont restés vivre dans la région restent tenaillés par le souvenir des atrocités du conflit. A Darsalam, à quinze kilomètres à l’ouest de Ziguinchor, Aminata Sagna se déplace difficilement à l’aide de sa canne en bois. La quinquagénaire n’a plus ni bras ni jambe gauche. C’est la première de son village à avoir sauté sur une mine antipersonnelle, le 11 juillet 1998. « J’aurais préféré mourir », lâche-t-elle, impassible. Deux ans plus tôt, son père avait disparu dans des circonstances troubles. « On est allés jusqu’en Guinée-Bissau pour le retrouver, mais on ne l’a plus jamais revu, relate-t-elle. Personne ne sait ce qu’il est devenu. » Par peur de représailles, de nombreuses familles ont préféré se taire sans chercher à comprendre ce qui leur était arrivé.