Les écoles privées réclament le paiement de toutes l’année scolaires
Les parents d’élèves vont devoir s’acquitter des trois mois de vacances forcées dues à la covid19. Ainsi en ont décidé les écoles privées regroupées autour d’un collectif. Dans une déclaration de presse, ces organisations ont d’abord salué la décision du gouvernement de rouvrir les classes le 25 juin prochain. Cependant, elles demandent le respect du protocole sanitaire. Aussi, ont elles appelé le gouvernement à rallonger et à libérer immédiatement la subvention promise dans le cadre du plan de riposte contre la covid-19. D’après les acteurs de l’enseignement privé catholique ceux de l’enseignement arabo-islamique ainsi les parents d’élèves, une année scolaire s’étend du 1er octobre au 31 juillet. Par conséquent, ils demandent aux parents d’élèves de payer les mensualités dues.
Repris des travaux de la VDN3 en septembre
Enfin ! Les travaux de la Vdn3 vont reprendre, du moins si l’on en croit le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement. Le chantier est bloqué à hauteur de Cambérène par les populations qui exigent de l’Etat le respect de certains aspects liés notamment à l’environnement. Mais la situation est décantée, selon le ministre Me Oumar Youm qui informe que la prise en compte des doléances des populations a impacté le coût des travaux. Il fallait alors convaincre le bailleur de rallonger le financement à hauteur de 7 milliards Fcfa. A l’en croire, la Banque Islamique pour le Développement (BID) a marqué son accord et il ne reste qu’à donner son avis de non-objection qui ne va pas tarder. Me Youm espère la reprise des travaux en septembre et leur réception en décembre.
Le fils de Cheikh Béthio Thione libre
Le fils de Cheikh Béthio Thioune s’est tiré d’affaire. Seydina Saliou Thioune a été arrêté avant-hier et placé en garde à vue à la gendarmerie de Mbour. Il était poursuivi pour coups et blessures volontaires (Cbv) sur le vigile de Sokhna Bator (4e épouse du défunt guide des thiantacounes). Au terme d’une nuit, la montagne a accouché d’une souris. Il fallait trouver un compromis pour sauver les meubles, car aucun des camps n’avait intérêt à ce que cette procédure aboutisse. D’autant que le fils aîné d’Aïda Diallo, Ibrahima Ndoye et ses acolytes Saliou Mbow et Abdoulaye Mbaye (proches de la veuve et 3e épouse du défunt Cheikh), ont été aussi arrêtés par les pandores pour avoir saccagé la voiture et la maison de Khadim Thioune. Dès lors, il fallait trouver une issue heureuse pour éviter à tout ce beau monde un séjour carcéral. Finalement, une médiation pénale a été entamée entre les deux parties. Selon une source proche du dossier, Seydina Saliou Thioune d’un côté et Ibrahima Ndoye, Saliou Mbouw et Abdoulaye Mbaye de l’autre, ont rejoint leur domicile. Toutefois, renseigne la même source, l’enquête suit court.
Dr Cheikh Kanté soulage Fatick
Les choses s’emballent à Fatick où le coronavirus poursuit son bonhomme de chemin. Des tests réalisés sur les 244 contacts de l’élève-gendarme, 5 sont revenus positifs. Le cas de Gossas a aussi contaminé son épouse. Ce quifait 6 nouveaux cas de plus en 24 heures dans la région de Fatick. Au total, 18 cas dont deux guéris sont répertoriés dans la région. L’état de santé de l’enseignant testé positif est assez délicat, renseigne une source médicale qui informe par ailleurs qu’un homme de 47 ans, décédé mercredi dernier chez lui, a aussi été déclaré positif à la Covid-19 après un test post mortem. Une situation devenue préoccupante pour le Comité Régional de Gestion de la pandémie qui a décidé de renforcer son dispositif de riposte pour limiter la contamination. Les forces vives de la région ont, à cet effet, mis la main à la pâte pour appuyer les populations. C’est le cas de Dr Cheikh Kanté qui a dégagé une importante somme d’argent pour soutenir les populations. Il a remis 50 tonnes de riz au comité départemental de gestion de la pandémie à distribuer dans la commune afin de limiter les déplacements. Le ministre en charge du suivi du PSE a aussi mis à la disposition des populations 6 000 masques.
Un nouveau cas importé à Fatick
Restons dans la région de Fatick qui est en passe de devenir un bastion des cas de Covid-19 importés. Selon nos sources, un homme âgé de 52 ans a été testé positif à la covid-19. Il habite le village de Senghor dans la commune de Nioro Alassane Tall, département de Foundiougne. Le cas importé est revenu récemment de la Sierra Leone, plus précisément de Freetown (capitale). Il sera sans doute comptabilisé aujourd’hui par le ministère de la Santé et de l’Action sociale. Ce qui porte à trois le nombre des cas importés, recensés dans la région de Fatick, en une semaine. Ils viennent tous de Freetown. Les deux premiers cas sont tous des employés de la CSE.
Abdourahmane Sow du Cos/M23 testé positif
Le coronavirus a chamboulé l’agenda de Abdourahmane Sow, leader du Cos/M23. Il ne pourra pas prendre part à beaucoup d’activités. Pour cause, Abdourahmane Sow a chopé le virus alors qu’il était en pleine campagne de sensibilisation contre la pandémie. Il est interné dans un centre de prise en charge. Il risque de rater cette année la célébration de la journée du 23 juin. «(…) Tout se fera sans nous, parce que Seul Allah est indispensable», admet-il dans un post sur Facebook.
Caisse des Dépôts et Consignations
Des projets de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) vont bientôt sortir de terre. En effet, le Directeur Général de la CDC, Cheikh Ahmed Tidiane Ba et le représentant Afrique du Groupe chinois TBEA, Ren Hang, ont signé mardi dernier un protocole d’entente (MOU) pour le financement et le développement de programmes et projets structurants développés par la CDC. D’après le communiqué parvenu à «L’AS», d’importants projets en cours de développement ou en phase d’étude à la CDC sont visés par cet accord, notamment dans les secteurs de l’immobilier, de la santé et de l’énergie. A cet effet, le groupe TBEA basé à Beijing, qui a une ligne de financement de plus de 10 milliards de dollars en Afrique, va mettre à la disposition de la CDC les ressources nécessaires pour la finalisation de quelques projets déjà entamés, mais aussi pour le développement de nouveaux projets. Il s’agit d’un Partenariat Public-Privé pour financer des projets structurants de l’Etat du Sénégal.
Les propositions des enseignants de And-Jëf/Pads
Les enseignants de And-Jëf/Pads alertent sur le danger que constitue la reprise des cours. Selon les membres de la Fédération des Enseignants Follistes, c’est au moment où ils sollicitent une rencontre avec le ministre de l’Education nationale pour lui soumettre leurs propositions que le gouvernement a décidé de rouvrir les écoles le 25 juin. A les en croire, une analyse concrète de la situation actuelle montre que les conditions qui avaient entraîné le renoncement à l’ouverture des classes le 2 juin 2020 n’ont pas évolué positivement. La pandémie reste en expansion avec, tout dernièrement, 19 décès en 4 jours, ce qui n’était jamais arrivé depuis le début de la maladie. A cela s’ajoute l’hivernage qui est déjà installé dans de nombreuses localités avec parfois d’énormes dégâts touchant de très nombreux abris provisoires (sur les 6 000 que compte le pays), des écoles inondées sans compter la stigmatisation dont les enseignants sont victimes. Autant de choses qui ne militent pas, à leurs yeux, en faveur d’une reprise correcte des cours le 25 juin 2020. Sans compter le sort des élèves des classes intermédiaires pour qui rien de très précis n’a été proposé. Les enseignants follistes proposent la reprise des cours en début octobre.
Un élève tombe avec 500 grammes de chanvre indien
La Brigade de recherche (Br) de la Police des Parcelles Assainies a mis fin aux agissements d’un élève dealer du nom de Mouhamodou W. Diop. Le quidam, âgé de 24 ans, s’activait dans le trafic de chanvre indien. Selon nos sources, tout est d’un appel anonyme reçu par la Police des Parcelles Assainies faisant étant d’un vaste réseau de trafic de chanvre indien à Patte d’oie. Sans tarder, les hommes du Commissaire Diop investissent les lieux pour y voir un peu plus clair. Les limiers trouvent alors une planque avec un dispositif particulier. Sur ce, les flics qui surveillent les moindres recoins aux lieux indiqués aux abords de l’école Patte d’oie interpellent le sieur Mouhamodou W . Diop avec 02 cornets de chanvre indien. Une perquisition effectuée à son domicile par les limiers permet de trouver 02 paquets en vrac de chanvre indien et un 01 autre paquet de sachets en plastique destinés probablement au conditionnement de la drogue. La drogue pesée a été estimée à 500 grammes. Cueilli et conduit au poste de Police, Mouhamodou a reconnu être détenteur des 02 cornets de chanvre indien pour les besoins de sa consommation personnelle, qu’il aurait acquis auprès d’un autre trafiquant établi au niveau des champs de Soprim. Quant aux 500 grammes trouvés dans sa chambre, le quidam a tout simplement refusé d’en être le propriétaire pour nager dans le clair-obscur. Finalement, Mouhamodou W. Diop placé en garde à vue, a été déféré au parquet pour détention et trafic de chanvre indien.
par Abdallah Atyr Ba
LES MAIRES VEULENT TRANSFORMER LES ORDURES EN OR
Aujourd'ui, après les multiples échecs dans la gestion des déchets, la sagesse recommande de revoir les textes, d’impliquer les collectivités territoriales pour une plus grande responsabilisation des populations à la base
Ils font partie du décor de nos villes et villages et pourtant leur présence embarrasse tout le monde. Ils, ce sont les déchets. Rejetées par les ménages et les industries, les ordures regorgent de potentialités qui, si elles sont exploitées, pourraient être plus attractives pour les jeunes et économiquement plus rentables. Aujourd’hui, après les multiples échecs issus des différentes expériences mises en place, dans la gestion de ces déchets, la sagesse recommande de revoir les textes, d’impliquer les collectivités territoriales pour une plus grande responsabilisation des populations à la base.
L’urbanisation rapide et anarchique dans beaucoup de pays en Afrique est à l'origine de la détérioration de l'environnement et du cadre de vie. Partout les gouvernants font face au défi colossal de la gestion des déchets ménagers.
L’Etat du Sénégal, ayant compris les enjeux que représente l'environnement pour un développement durable, s'est fortement engagé, ces dernières décennies, dans la mise en place de stratégies d'adaptation pour concilier objectifs de développement économique et préservation de l'intérêt général et du bien-vivre de tous.
Dans ce cadre, d'importants moyens financiers, humains et techniques ont été mobilisés visant à gérer, réduire et valoriser au mieux la quantité de déchets produits.
De la fin des années 90 à nos jours, pour une gestion rationnelle des déchets d'innombrables projets et programmes, agences et structures, ont été mis en place par les pouvoirs publics pour préserver l'environnement et la santé publique. Parmi ces initiatives, sans être exhaustif, on peut citer APRODAK, APROSEN, AMA Sénégal, Veolia, Programme "un ménage, une poubelle", Programme de valorisation des déchets plastiques, Programme national de gestion des déchets solides, UCG,....
Toutefois et malgré tous les efforts déployés, les performances et la gouvernance du système actuel, de gestion des déchets, restent très limitées. Si elles ne s'entassent pas devant les devantures des maisons, les ordures finissent, le plus souvent, dans des décharges publiques improvisées, ouvertes, à la périphérie de la Commune, sur des terrains vagues en plein centre-ville ou sur les berges des plages transformées en dépotoirs.
Ces décharges présentent des risques majeurs, parmi lesquels, des gaz toxiques soufflés vers la ville et les populations environnantes souffrent, le plus souvent, de maladies cardiovasculaires ou dermatologiques.
La production de déchets ne cesse d'augmenter dans toutes les agglomérations du pays, en raison des croissances démographique et économique et sa gestion est devenue, au Sénégal, un gouffre financier.
La gestion des déchets, à l'origine de tiraillements entre différents départements ministériels (ministère de l'Urbanisme, du logement et de l'hygiène publique, ministère de l'Environnement, ministère de l'assainissement, ministère des Collectivités territoriales) suscite de plus en plus l'intérêt des élites et des partenaires techniques et financiers.
Au regard de la gravité et de l'urgence de ce problème, rétablir les Collectivités territoriales dans leurs prérogatives, en matière de salubrité et d'hygiène des citoyens, semble être, la seule solution viable et pérenne, d'autant plus que l'élaboration et l'exécution d'une politique aux fins de débarrasser les habitants des ordures ne peuvent donner des résultats probants que dans le cadre d'une gestion de proximité.
La gestion des déchets ménagers est une activité qui incombe aux Communes et l'Etat ne doit intervenir dans ce domaine que pour, jouer un rôle de contrôle et, éventuellement, apporter les moyens dont ces Collectivités territoriales pourraient avoir besoin.
Pour réussir cette mission, l'Etat devrait, au préalable, face aux nouveaux défis, procéder à la révision des textes de lois (Loi 72-52 du 12 juin 1972 fixant le taux et les modalités de perception de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères, la loi 2001-01 du 15 janvier 2001 portant Code de l'environnement et la loi 83-71 du 15 juillet 1983 portant Code de l'hygiène) devenus obsolètes, pour des solutions alternatives, qui mettent l’accent sur la valorisation des déchets.
Avec la mise en application de la fonction publique locale, tous les exécutifs locaux doivent recruter les ressources humaines nécessaires et disposer d'un bureau municipal de l'hygiène tout aussi important qu'un bureau de l'état civil à la mairie, car il y va de la santé des populations.
Il convient de mettre en place des dispositifs visant à encourager la création de micro-entreprises, au niveau local, en collaboration avec les ASC (Associations Sportives et Culturelles) pour la collecte des déchets dans le territoire communal et le tri des matières recyclables au niveau des décharges.
En effet, de plus en plus le recours aux 3R (réduire, réutiliser, recycler) est considéré comme un élément fondamental de la gestion durable des déchets et constitue une référence pour le développement des filières de valorisation des déchets.
En Europe, par exemple, 51% des déchets ménagers sont recyclés et 13% valorisés, la mise en décharge ne représente que 26%.
Naguère menée par des franges sociales pauvres, la pratique de récupération des déchets recyclables à fait naître, au fil des années, un véritable business autour des décharges. Cette pratique constitue un gagne-pain, un moyen de survie au quotidien pour des travailleurs, véritables professionnels du tri, en situation d’extrême précarité, qui récupèrent certaines catégories de matière, par le moyen de pratiques risquées, parfois, pour leur santé et leur environnement.
Ainsi, grâce à ces entrepreneurs locaux appuyés par une main d'œuvre constituée par les jeunes du mouvement associatif, le Sénégal pourrait s'inspirer de modèles étrangers d’intégration des récupérateurs, au niveau des décharges, comme au Chili où ces derniers bénéficient d’une formation avec une certification étatique, ou encore en Colombie, où la décharge de Bogotá accumule près de 20 000 travailleurs officiellement intégrés via des coopératives, et correctement rémunérés.
Cette collaboration entre concessionnaires et travailleurs des décharges fournit plus de 60% des matières recyclables de la Colombie.
Par ailleurs, la promotion du partenariat public-privé à l'échelle des Collectivités territoriales, pour la gestion des déchets, permettra la création d'infrastructures, comme les centres d'enfouissement techniques, sur des sites qui doivent répondre à certaines normes, parmi lesquelles celle d’être situés loin des ressources en eau et loin de la population.
Au demeurant, il convient d'encourager les communes, surtout rurales, à aller vers l'intercommunalité, avant de mettre en place des infrastructures à la taille des structures légales, nouvellement créées.
L'enfouissement demeure, certes, une option aux impacts difficiles à maîtriser. Il est consommateur d’espaces, souvent au détriment de terrains agricoles productifs et n’est pas sans risques pour l'environnement.
Mais selon beaucoup de spécialistes, l'enfouissement technique est un moindre mal comparé à l'incinération, dont les cendres, issues de la combustion des déchets, fortement chargées en métaux lourds, peuvent entraîner la pollution de la nappe phréatique.
Ainsi donc, avec des villes résolument engagées dans une optique de gestion rationnelle des déchets, des conventions bien négociées avec les partenaires devraient conduire à des projets visant à installer des unités de production d'électricité, du biogaz et des engrais organiques ou à transformer des déchets ménagers et les produits semblables, en carburant alternatif utilisable par les cimenteries.
Enfin, pour des solutions inclusives et adaptées aux réalités locales, il faut rendre aux maires la gestion des déchets dans la mesure où il est plus facile de définir et d'organiser des stratégies et campagnes de communication à l'échelle territoriale ou locale, avec la participation des élus, des leaders locaux, du conseil communal de la jeunesse et des conseils de quartier, pour inviter les consommateurs à refuser les emballages qu’ils ne peuvent pas réutiliser, ou simplement à bannir certains comportements néfastes à l'environnement.
Abdallah Atyr Ba est Conseiller Technique AMS.
par Yoro Dia
MACKY SALL, LA CASAMANCE ET L'HISTOIRE
Il reste à l'Etat l’essentiel : sortir de la guerre avec un accord de paix qui passe par une porte de sortie honorable pour Salif Sadio et ses derniers mohicans. Sinon de temps en temps, la violence résiduelle nous rappellera l’anachronisme de ce conflit
La mort de deux soldats qui ont sauté sur une mine nous rappelle qu’en Casamance même si l’Armée a gagné la guerre, nous n’en avons pas encore terminé avec la violence résiduelle inhérente à la sortie des guerres. Même si l’Armée et surtout les officiels n’aiment pas qu’on parle de guerre en Casamance, c’était une guerre que l’Armée a gagnée depuis longtemps. Ce sont les politiques qui n’ont pas pu encore gagner la paix, c’est-à-dire nous sortir de la guerre en trouvant un accord avec le Mfdc. C’est le moment ou jamais de trouver cet accord, parce que le fait même que l’Armée installe des bases à Bissine et Albondi est la preuve que le Mfdc «est réduit à sa plus simple expression», pour reprendre la formule de Macky Sall, parlant de son opposition. Le Mfdc en est réduit à sa plus simple expression avec la chute de Jammeh, la démocratisation de la Guinée Bissau et l’arrivée de Emballo au pouvoir. Non seulement le Mfdc n’a jamais fait le poids face à l’Armée, mais il est encerclé, car il n’a plus de repli ni au nord ni au sud, alors que dans les années 90 quand il était au fait de sa puissance, il avait du soutien en Gambie de Jammeh, le Néron de Banjul, et celui de la Guinée Bissau.
Donc, l’Armée du Sénégal n’a jamais été aussi forte et n’a jamais eu un contexte aussi favorable avec des pouvoirs amis en Gambie et en Guinée Bissau, alors que le Mfdc n’a jamais été aussi faible pour avoir perdu ce qui est vital pour une guérilla : le soutien des populations locales. Cette perte du soutien des populations locales est plus grave que la perte de celle de la Guinée Bissau et de la Gambie. Avec un Sénégal qui n’a jamais été aussi fort et un Mfdc qui n’a jamais été aussi faible, c’est le meilleur moment pour signer un accord de paix non pas en se fondant sur la doctrine de Gemayel, «si je suis si fort, pourquoi négocier et si je suis aussi faible, je n’ai rien à mettre sur la table pour négocier», mais en se fondant sur celle de Sir Winston Churchill : «La magnanimité envers un adversaire vaincu est non seulement moral, mais c’est aussi un bon investissement pour l’avenir.» C’est en se fondant sur cette maxime que Sir Winston Churchill demanda aux alliés d’aider l’Allemagne à se relever au lieu de l’humilier comme en 1918 lors du traité de Versailles.
Macky Sall a une chance historique de ramener la paix définitive en Casamance. La paix est à portée de main, mais semble hors de portée du courage politique. La paix est à portée de main, car il faut juste offrir une porte de sortie honorable à Salif Sadio et à ses derniers mohicans dont le combat n’a pas été vain, car ils nous ont permis de comprendre que le Sénégal, même s’il est indivisible, est une société plurielle. Le combat du Mfdc a beaucoup contribué à l’acceptation de cette société plurielle. Le Mfdc a apporté une mauvaise réponse à une vraie question (l’enclavement, le mépris culturel, refus de la société plurielle). L’Etat a apporté de bonnes réponses (désenclavement par les infrastructures, les avions, les bateaux), mais il lui reste l’essentiel : sortir de la guerre avec un accord de paix qui passe par une porte de sortie honorable pour monsieur Salif Sadio et ses derniers mohicans, sinon de temps en temps la violence résiduelle nous rappellera l’anachronisme de ce conflit. La plus vieille démocratie du continent ne peut traîner un des plus vieux conflits du continent. Si Macky Sall trouve un accord de paix, il aura une place de choix dans notre histoire que ni les ponts, les autoponts et les autoroutes ne peuvent lui donner, car il aura réglé notre crise nationale la plus grave et la plus longue et pourrait ainsi disputer la première place du podium de l’Histoire à Léopold Sédar Senghor.
DES MESURETTES POUR TENTER D'APAISER LES REVENDICATIONS ANTI-RACISTES
René Lake analyse sur VOA, la portée du nouveau décret de Donald Trump, qui crée une base de données pour recenser les policiers ayant commis des offenses, dans le contexte des tensions consécutives au meutre de George Floyd
L'Exécutif américain a sorti un décret qui crée une base de données pour recenser les policiers ayant commis des offenses. Pour certains secteurs, cette mesure est trop limitée, vu l’ampleur de la crise. Dilly Dicko a joint via Skype, l’analyste René Lake.
par Bosse Ndoye
ÉMERGENCE OU DÉCADENCE ?
À moins de souffrir d’anosmie chronique, toute personne jouissant normalement de ses facultés olfactives, ne peut ne pas sentir l’odeur nauséabonde qui envahit l’atmosphère de notre cher Sénégal depuis la première alternance
«Ce n’est pas le peuple qui est ingrat ou inculte. C’est le système qui fait tout pour l’éloigner de la noblesse des êtres et des choses. Il lui apprend à ne se reconnaître que dans la médiocrité tous azimuts. » Yasmina Khadra
Opposer l’optimisme de la volonté au pessimisme de la raison – tel que le préconise Gramsci – devient une tâche de plus en plus difficile au pays du président Macky Sall, tant le désespoir et la déception y sont immenses et ancrés dans les esprits, à cause aussi bien de la gestion calamiteuse des affaires publiques que des dures réalités socioéconomiques auxquelles sont confrontées les populations depuis plusieurs années. Si bien que nombre de citoyens désireux de faire changer cet état de fait, se heurtent à un mur de difficultés, de découragement et d’incompréhension, les poussant souvent à baisser les bras. Laissant ainsi la voie libre à ceux qui profitent des pouvoirs que leur confèrent certaines institutions publiques ou de leurs accointances avec ceux qui les dirigent pour semer désordre, désespoir et pauvreté par leurs agissements opportunistes et maléfiques.
Lorsque dans un pays, on condamne la droiture et récompense la fourberie ; libère les gros bonnets - souvent partisans du pouvoir - coupables de crimes et maintient en détention les prisonniers de « petite envergure » accusés souvent de péchés véniels ; lorsqu’un groupuscule de petites gens malhonnêtes au pouvoir, à l’appétit pécuniaire pantagruélique, animées par l’esprit de lucre, profitent de leur position pour faire main basse sur des biens qui devraient revenir à tout un peuple ; lorsqu’on y promeut l’incompétence et décourage l’excellence, y préfère la nébulosité à la clarté dans la gestion des affaires publiques ; lorsqu’on y consacre beaucoup de temps aux futilités et très peu à l’essentiel, privilégie les relations amicales, parentales et partisanes au détriment des compétences lors des interminables nominations - quasi hebdomadaires -, à certains postes administratifs clés ; lorsqu’on y démantèle l’enseignement et renforce le renseignement, emprisonne banalement et arbitrairement ceux qui critiquent le pouvoir pendant que ses thuriféraires sont portés au pinacle, toute personne douée d’un soupçon de bon sens peut savoir que les promesses d’émergence sociale, économique…qui y sont faites ad nauseam par ses autorités politiques ne peuvent qu’être illusoires et fallacieuses. Car l’émergence suit une trajectoire logique. Elle commence d’abord par une souveraineté politique et économique, passe ensuite par des dirigeants intègres, patriotes et travailleurs avant de s’appuyer finalement sur une population consciente, formée et très bien informée.
À l’aune de ces étapes, notre pays semble très loin du compte. La France y est si omniprésente dans beaucoup de secteurs névralgiques que d’aucuns parlent d’une seconde colonisation. Cette présence massive fait même ombre à d’autres puissances étrangères qui pourtant y font discrètement mais sûrement leurs affaires à l’abri des regards inquisiteurs. L’enseignement se trouve englué dans une crise endémique, le confinant dans une impasse depuis plusieurs années. Nombre de nos dirigeants véreux, qui se soucient très peu des masses étranglées par le chômage et la pauvreté en ces périodes difficiles, confondent souvent leurs poches avec les caisses de l’État.
À moins de souffrir d’anosmie chronique, toute personne jouissant normalement de ses facultés olfactives, ne peut ne pas sentir l’odeur nauséabonde qui envahit l’atmosphère sociale, économique, politique…de notre cher Sénégal ces derniers temps, pour ne pas dire depuis la première alternance. La liste des scandales est longue comme un bras : l’affaire Boughazelli, l’affaire Aliou Sall, l’affaire Akilee, la prédation foncière, pour ne citer que les plus récents dans lesquels il est question de plusieurs milliards…
On aura beau changer de gouvernements et de régimes, si on ne fait pas une froide et sincère introspection – en commençant par les autorités, qu’elles soient religieuses ou politiques – l’émergence tant chantée et magnifiée restera toujours une chimère. Si changement véridique il doit y avoir pour notre société, il faudra qu’il passe forcément par la refondation de l’école, française et/ou coranique. Nonobstant les crises qu’elle traverse depuis des années, admettons-le, cette école a formé de valeureux citoyens. Or, sans l’enseignement des valeurs nobles, qui ont fait la fierté de nos dignes ancêtres, elle risque de ne plus remplir, comme il se doit, sa mission de socialisation, par le haut, de la jeune génération afin qu’elle soit prête à remplacer les hommes qui occupent notre espace politique depuis plusieurs années, lesquels, usés par le temps et fatigués par les multiples « transhumances » les ballotant d’un parti à un autre, dégagent désormais la pire des images auprès d’une population qui a perdu toute confiance en eux. Ce n’est dès lors pas étonnant que la population, notamment les hommes intègres, découragés et désabusés, se désintéressent de plus en plus de la gestion des affaires de la cité pour ne se consacrer qu’à leur (sur)vie, même si ce n’est pas la meilleure des attitudes à adopter face au népotisme, à la gabegie, à l’autoritarisme…qui minent le moral du peuple.
Quelque difficiles que soient les problèmes qui secouent le pays, le découragement et l’attentisme sont loin d’être les solutions. Au contraire, les adopter équivaudrait à encourager les vampires à lui sucer davantage le sang. Un renouvellement de génération, des idées neuves et des comportements exemplaires sont plus que jamais nécessaires. Pour créer les conditions favorisant leur éclosion, il faut dorénavant investir dans l’éducation et la formation de la jeune génération, surtout celles à venir, car, comme le dit si bien Frederick Douglas : « Il est plus facile de bâtir des enfants solides que de réparer des adultes brisés.»
par Mahmoudou Wane
LE JEU DE LA MORT
A-t-on réellement conscience de la montée de la colère, surtout chez les plus jeunes, impactés bien avant la Covid ? Le président Sall sait-il réellement ce qu’il fait ? Saisit-il l’impact de la crise de l’eau dans l’opinion ?
‘’Un homme qui veut être parfaitement honnête au milieu de gens malhonnêtes ne peut manquer de périr tôt ou tard.’’ Machiavel (Le Prince)
Depuis trois à quatre mois, l’atmosphère médiatico-politique a changé au Sénégal. Coïncidence ? Cela s’est fait en même temps que l’arrivée sur scène du virus dénommé Covid-19. Qui n’a pas senti cet éclair vif dans le regard de ‘’Prince’’, lorsque le virus s’est invité fin février à Dakar ? Comme un flash. Le Président s’est-il dit que les conditions étaient favorables pour réorganiser les rapports de force en fonction de ce qu’il veut ? En tout cas, il a décidé d’engager certains de ses proches sur la pente raide. Que cherche-t-il réellement ? Sait-il réellement où il va ? A-t-il toutes les cartes en main ?
Le pouvoir a ceci de bien commun avec la vie qu’il n’émet pas tous les signes avant-coureurs, lorsqu’il vous déserte. De la même façon qu’un corps, même bien portant, peut à tout moment prendre congé de la vie sans crier gare, un pouvoir peut montrer tous les signes de bonne santé, alors qu’il engage véritablement sa phase raide, déclinante. Est-ce le cas du régime Sall, quinze mois seulement après sa réélection pour un second mandat ? Certains signes peuvent le laisser croire.
Il faut sans doute retourner à la campagne électorale de 2012, pour comprendre à quel point ce que nous appelons ‘’nguur’’ en wolof, ‘’laamu’’ en pulaar (pouvoir) peut être déroutant, dans ses multiples cycles de vie. On ne sait ni comment il arrive ni quand il déserte la place. Le chant du cygne, lorsqu’il s’invite à nos oreilles, ne s’entend généralement pas. Replongeons dans la fameuse journée du 7 février 2012, pour comprendre à quel point ses voies savent être insondables. Les convois du ‘’florantin’’ d’alors, Abdoulaye Wade, Président sortant, et de Macky Sall (outsider incertain) se croisent, en une douce après-midi du 7 février 2012, sur l’avenue Bourguiba. La ‘’suite’’ du candidat Sopi dégage une puissance et un éclat sans commune mesure, comparé au convoi de Macky Sall. Lamine Faye a ses biceps bien au point. Les rutilantes 8X8 en imposent. L’image est frappante. Le commentaire de Me Wade, rapporté par ‘’le Populaire’’, au soir de débriefing, après sa tournée, est tout aussi évocateur : ‘’J’étais très content de voir qu’il (Macky Sall) était là et qu’il n’y avait personne avec lui (…) Il était avec un petit camion avec quelque dix personnes qui étaient avec lui. La foule était avec moi…’’
Et pourtant quelques jours plus tard, le puissant ‘’Prophète du Sopi’’ se faisait expédier, par celui qu’il raillait, au second tour de l’élection présidentielle. Un coup, presque Ko. Niasse, Tanor (Dieu ait pitié de son âme) et Idy perdaient toutes leurs illusions au profit de l’actuel Président.
Depuis, le Président Macky Sall déroule avec des forces sociales et politiques issues de sa propre lutte, mais aussi mobilisées grâce au travail de Benno et du coup des Assises nationales qui avaient diverti et affaibli Wade.
Au fond, pourrait-on dire à la lumière des faits, que le résultat n’est pas mauvais pour lui, puisque 8 ans après son accession au pouvoir, le voilà qui continue encore à trôner du haut de l’avenue Léopold Sédar Senghor. Cela veut dire que la base politique et sociale qui l’a porté au pouvoir est solide. Mais le temps passe. Et les feuilles se fanent.
La situation actuelle peut-elle réellement résister à l’épreuve des multiples périls qui se donnent à voir ? L’énigme est grosse, puisqu’elle interroge les ressources réelles comme imaginaires de l’actuel pouvoir aux manettes. A-t-on réellement conscience de la montée de la colère, surtout chez les plus jeunes, impactés bien avant la Covid ? Sait-on réellement de quoi peut accoucher la conjonction du virus, de la crise économique (qui n’a même plus besoin d’être mesurée tant elle est à fleur de peau).
Le Président Sall sait-il réellement ce qu’il fait ? La question se pose d’autant plus qu’il a enclenché, depuis que sa Majesté Covid-19 s’est invitée quelque temps, une réelle offensive politique pour neutraliser ou renforcer des camps, selon qu’ils lui soient favorables ou pas. Saisit-il l’impact de la crise de l’eau dans l’opinion et les inquiétudes du monde rural avec l’arrivée de l’hivernage ? Le tout avec le machiavélisme, certains diront la finesse politique que même ses adversaires lui reconnaissent désormais. Le virus a visiblement joué le rôle d’accélérateur des plans de sa Majesté.
Posons la question sans ambages : cherche-t-il à rempiler en 2024 ? Est-il plutôt en train de travailler pour un dauphin caché en lui balisant le chemin, comme le supposent certains observateurs ? Ce qui est clair, c’est qu’on cherche à affaiblir des acteurs majeurs dont on pense qu’ils pourraient mettre du sable dans le couscous. En le faisant, il se prive en même temps de forces politiques et sociales sans commune mesure. Et clin d’œil sur la forme qui ne peut manquer de choquer, les moyens utilisés sont bien aux antipodes des règles élémentaires de l’éthique politique. L’essentiel est de noircir au maximum les personnes ciblées. Que Mouhamadou Makhtar Cissé puisse, par exemple, être traîné dans cette mare glauque alors que tous ceux qui savent, comprennent que les vrais scandales de la République sont à fleur goudron, découle inéluctablement de cette stratégie. Les esprits avertis auront remarqué que six mois avant la fronde contre le ministre du Pétrole, Macky Sall chantait ses capacités d’apprentissage ‘’fast-track’’. ‘’Je tiens à féliciter Makhtar Cissé pour l’excellent travail en si peu de temps, depuis qu’il a été nommé à la tête de ce département ministériel. Je sais qu’il apprend vite, trop vite même’’. C’est no comment.
A la différence de son devancier Me Wade qui nomme ses cibles avant de les attaquer, comme ce fut le cas avec Idrissa Seck qualifié de ‘’serpent venimeux’’, la Sall formula consiste à encenser ses futures victimes pour les endormir d’un profond sommeil pour mieux les surprendre. L’exécution n’en devient que plus facile.
En vérité, Mouhamadou Makhtar Cissé n’est pas le seul dans la ligne de mire. Il faut être naïf pour le croire. D’autres scandales, dans le foncier et peut-être ailleurs dans les semaines à venir, agrémentent la place pour mettre certaines têtes dans le collimateur. Comme Akilee ! Amadou Bâ devra lui aussi surveiller ses arrières. La présidente du Conseil économique, social et environnemental Aminata Touré et le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye aussi. Bref, tout ce qui semble briller aura droit à sa part de ténèbres. Cette cacophonie a un fond qui est cohérent. Elle procède d’une volonté de détourner le regard des vraies oasis où l’on se prélasse sous les cocotiers en comptant les liasses, pour l’orienter dans la direction qu’on veut et pour l’objectif qu’on vise : détruire. Il faut non seulement empêcher les petits ambitieux de dormir pour dérouler son plan de façon implacable, mais aussi divertir le peuple à longueur de scandales.
Ceux qui agissent ainsi, dans l’ombre, connaissent sans doute très bien la politique. Suffisamment, croyons-nous, pour que la prudence soit de mise. Car la Covid-19 qui semblait, malgré les apparences et la rhétorique politicienne, être un allié au départ, ne l’est plus tant que cela. Le virus semble aujourd’hui ‘’muter’’ en fonction de son programme propre et non selon les desiderata de ceux qui veulent s’en servir pour casser de ‘’jeunes loups’’. Déconfinement forcé et le volcan bout à nouveau.
Attention donc au retour de flamme !
L'INCERTITUDE AUTOUR DU HAJJ 2020 PERSISTE
Limiter le nombre de pèlerins ou annuler le hajj en raison du Covid-19 ? À quelques semaines du grand pèlerinage annuel à La Mecque, l’Arabie saoudite se trouve face à un choix délicat
Prévu fin juillet, le hajj est l’un des plus grands rassemblements au monde. En 2019, le pèlerinage, que tout fidèle musulman doit accomplir au moins une fois dans sa vie s’il en a les moyens, a attiré quelque 2,5 millions de fidèles.
Aujourd’hui, des milliers de musulmans à travers le monde attendent de savoir s’ils pourront l’effectuer cette année. Les autorités religieuses de chaque pays sont toujours dans l’attente de précisions de la part de l’Arabie saoudite.
Le ministre tunisien des Affaires religieuses Ahmed Adhoum a ainsi déclaré ce 13 juin à l’agence tunisienne TAP attendre des indications des autorités saoudiennes. Son homologue algérien, Youcef Belmehdi, avait dit la même chose quelques jours auparavant.
Pèlerins en stand-by
Au Maroc aussi, les autorités n’ont pas encore donné d’indications aux potentiels pèlerins. Cette année, ils étaient environ 34.000 à avoir prévu de voyager vers l’Arabie saoudite.
Un voyagiste casablancais spécialisé dans le tourisme religieux confie attendre avec empressement des clarifications : il a déjà dû gérer l’annulation de la omra, plus petit pèlerinage et qui a été suspendu en mars, et il est pressé par les clients qui se demandent s’ils doivent penser à demander des remboursements –la plupart ayant déjà payé les frais relatifs au hajj depuis plusieurs mois. Même situation en Égypte, en Turquie ou encore au Liban.
Une affluence telle que celle de 2019 semble exclue cette année : Riyad a demandé dès fin mars aux pays musulmans, chargés de sélectionner les pèlerins candidats, de reporter leurs préparatifs.
« La décision sera bientôt prise et annoncée », assure de son côté un responsable saoudien.
L’Indonésie, pays musulman le plus peuplé, a pris l’« amère et difficile » décision de renoncer au hajj, tout comme la Malaisie et Singapour. Le Sénégal a dit, lui, suspendre « toutes les formalités pour le voyage » des pèlerins.
En France, les fidèles ont été appelés par le Conseil français du culte musulman à « différer» leur pèlerinage à 2021.
Risque de contagion
En raison de la promiscuité entre pèlerins, le hajj peut devenir un énorme vecteur de contagion de la maladie Covid-19.
Le pouvoir saoudien sait que la bonne gestion du hajj qui lui est dévolue de par son rôle de gardien des lieux saints de l’islam est une puissante source de légitimité politique, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du royaume.
ais cela engage aussi sa responsabilité. Déjà, des incidents mortels, dont une bousculade ayant fait en 2015 quelque 2 300 morts, avaient suscité des critiques sur la gestion du hajj par Riyad.
« Le retard dans l’annonce de sa décision montre que (l’Arabie saoudite) pèse les conséquences politiques de l’annulation du hajj ou de la réduction de son ampleur», estime Umar Karim, chercheur au Royal United Services Institute de Londres.
Une décision politique
Le royaume « gagne du temps», juge le responsable d’un pays d’Asie du sud.
« Si les Saoudiens disent, à la dernière minute, être prêts pour le hajj, de nombreux pays ne seront pas en mesure d’y participer», remarque-t-il.
De nombreux vols internationaux étant suspendus, un hajj n’accueillant que les personnes habitant en Arabie saoudite est un scénario possible, ajoute-t-il.
Avec 120.000 cas, dont plus de 1000 décès déclarés officiellement, le pays cherche toujours à contenir le nouveau coronavirus. Les autorités ont ainsi renforcé les mesures de confinement à Jeddah (ouest), porte d’entrée de la Mecque.
Certains pays d'Afrique envisagent une incursion dans le domaine des nano-satellites. Ils sont beaucoup moins chers et plus faciles à déployer qu'un satellite à échelle réelle.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
DÉCONFINER LES ESPRITS "FAIDHERBOLÂTRES" (2/2)
EXCLUSIF SENEPLUS - La bourrasque qui a balayé récemment certaines figures historiques au passé colonialiste n’épargnera pas ce gouverneur dont le seul mérite est d’avoir exterminé nos grands-parents résistants
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 19/06/2020
Dans la lettre écrite au maire de Ndar, Mansour Faye, par le philosophe Khadim Ndiaye après que le vent a réalisé le 4 septembre 2017 ce dont rêvent tous les antiracistes et anticolonialistes, certaines ignominies du tristement célèbre gouverneur y sont relatées aux fins de l’inciter à ne plus remettre en place la statue du gouverneur sanguinaire. Nous vous en livrons une partie très instructive.
Janvier 1855 : une expédition est lancée contre le village de Bokol dans le Dimar. Tout le village est brûlé.
Mars 1855 : expédition contre les villages de Marsa et d'Oundounba. Faidherbe y envoie la « Garnison de Bakel ». Le village est brûlé. On dénombra 12 morts, 25 blessés, 22 bœufs volés ainsi que des chèvres et des ânes.
Mars 1855 : un lieutenant de Faidherbe, M. Bargone, envoie des tirs de canons et rase le village de Bakel. La détermination de M. Bargone fut saluée par Faidherbe. Un seul endroit dans Bakel fut épargné, le quartier Ndiaybé, parce qu’il s’y trouvait quelques alliés fidèles du général.
Le 5 avril 1855 : Les hommes de Faidherbe brûlèrent le village de Nayé, dans le Sénégal oriental. Plus de 200 personnes périrent dans les flammes. Un grand homme religieux du village fut fusillé sur place.
Le 14 juillet 1855 (le 14 juillet symbolise la prise de la Bastille, date fêtée en France) : Le gouverneur Faidherbe lui-même fit tirer sur des villageois, des populations riveraines, près d’Orndoli dans le Damga. Le capitaine Parent, un lieutenant de Faidherbe, fit des razzias aux abords de Bakel et brûla entièrement le village de Koungueul.
Le 18 décembre 1856, le village de Nguik dans le Ndiambour est pillé et brûlé par les hommes de Faidherbe. Le général dirigeait lui-même les opérations.
Le 19 décembre 1856, le village de Ouadan et celui de Baralé sont également incendiés par les hommes de Faidherbe. A noter également qu’au mois de mars 1858, les hommes de Faidherbe brûlèrent de nouveau Ouadan. Le village de Keur-Seyni-Diop est aussi incendié au cours de « L’expédition de Niomré ». Les villages de Tanim ainsi que celui de Mbirama furent également incendiés par les soldats dirigés par un homme de Faidherbe, le lieutenant Lafont. Les chroniques rapportent qu’on voyait au loin la fumée s'élever au-dessus du village de Mbirama.
Mai 1859 : Sur la route pour combattre le Sine, les hommes de Faidherbe forcèrent les villages à fournir de force un contingent de volontaires. L’échauffourée de Logandème contre Bour Sine Famak est lancée le 18 mai 1859. Ce fut une épreuve sanglante. Faidherbe lui-même affirme que 150 Sérères furent tués ou blessés. Il donna l’ordre de brûler Fatick et tous les villages environnants. Les imposantes colonnes de fumée poussèrent les rescapés à aller se réfugier dans les zones voisines.
Mars 1860 : Faidherbe envoya le commandant Laprade en Basse-Casamance pour punir certains villageois jugés hostiles. C’est «l’expédition de Karone et Thionk ». Le village de Hilor fut entièrement incendié. Un des fils du roi de Hilor fut tué. Le village de Kourba fut également brûlé.
5 février 1861 : En Haute-Casamance, le vilage de Sandiniéri est dévasté. Le capitaine Fulcrand détruisit le village de Dioudoubou. Le village de Niagabar fut également incendié.
Mars 1861 : Faidherbe dirigea lui-même une expédition contre le Cayor. Tous les villages entre Kelle et Mékhé, au nombre de 25 furent tous brûlés. Des dizaines de personnes furent fusillées.
Le 4 avril 1861, au village keur Ali-Mbengue, 16 hommes sont tués. Tous les villages voisins sont pillés et incendiés.
Le 18 juillet 1864 : les hommes de Faidherbe détruisirent tous les villages bosséyabé dans le Fouta. Près d’une quarantaine de personnes furent massacrées.
Ces horreurs sus-évoquées enseignent et renseignent sur toute la cruauté de Faidherbe auquel des Sénégalais vouent encore un culte quasi-divin. Ses petits-fils spirituels, nécrolâtres et masochistes « au volume faible de leurs cerveaux etau système nerveux très peu développé », comme il aimait qualifier les Noirs, l’adorent et le vénèrent pour ses atrocités légendaires. En victimologie, on appelle une telle attitude "faidherbophile", le Syndrome de Stockholm. Aliénés, dépersonnalisés, voire réifiés, des intellectuels néo-colonisés se sont auto-soumis à un statut social ontologique inférieur au point qu’ils s’échinent éperdument pour assimiler et s’assimiler (à) la culture dominante et mirifique de l’oppresseur.
Lors de son premier séjour en 1844 en Algérie, Faidherbe est témoin du massacre des habitants signé le général Bugeaud. Ainsi écrit-il à sa mère la même année pour lui raconter l’horreur exquise : « Vous voyez une guerre d’extermination et, malheureusement, il est impossible de la faire autrement. Après bien des tentatives pour lui inspirer le respect du droit des gens, on est réduit àdire : un Arabe tué c’est deux Français de moins assassinés. » Et l’on se rend compte que Faidherbe a assimilé les leçons de ses maitres. Pendant son second séjour algérien entre1849-1852, après s’être formé à la « méthode Bugeaud » qui consiste à piller, massacrer, enfumer, détruire les villages, décapiter les résistants, Faidherbe la met en application. Ainsi, au cours de l’expédition de la petite Kabylie à laquelle il prend part en 1851 sous les ordres du Général sanguinaire Saint-Arnaud, il envoie à sa mère une lettre datée du 30 juin de la même année dans laquelle il se délecte d’avoir massacré plusieurs villageois.
Horresco referens ! Participant personnellement aux opérations de massacres des populations sénégalaises insoumises, Faidherbe appliquera les méthodes pyromanes et cruelles de son inspirateur sanguinaire Bugeaud sur les populations. « En dix jours, nous avions brûlé plusieurs villages riverains de la Taouey (une rivière canalisée qui relie le lac de Guiers au fleuve Sénégal), pris 2 000 bœufs, 30 chevaux, 50 ânes et un important nombre de moutons, fait 150 prisonniers, tué 100 hommes, brûlé 25 villages et inspiré une salutaire terreur à ces populations », a-t-il écrit.
Mais qui est ce militaire français qui avait comme doctrine « dominer même s’il faut tuer et détruire » et qui fascine tant Faidherbe ? Thomas Robert Bugeaud, lieutenant-général, nommé gouverneur général de l’Algérie en 1840 était un fervent adepte de la politique de la terre brûlée et des grottes enfumées. Il avait l’habitude de dire avec cynisme : « Le but n'est pas de courir après les Arabes, ce qui est fort inutile ; il est d'empêcher les Arabes de semer, de récolter, de pâturer, de jouir de leurs champs. Allez tous les ans leur brûler leurs récoltes ou bien exterminez-les jusqu'au dernier… Si ces gredins se retirent dans leurs cavernes, imitez Cavaignac aux Sbéhas ! Fumez-les à outrance comme des renards. »
Adepte de la « méthode Bugeaud », le colonel Aimable Pélissier fait asphyxier impitoyablement, le 18 juin 1845, plusieurs centaines de personnes des Ouled Riah composées d’hommes, de femmes et d’enfants qui se sont réfugiées dans les grottes de Ghar-el-Frechih, dans la région du Dahra en Algérie. Après cette abomination, Pélissier se justifie cyniquement : « La peau d'un seul de mes tambours avait plus de prix que la vie de tous ces misérables. » Faidherbe, admiratif de Bugeaud et Pélissier, expérimentera leurs méthodes abjectes sur le sol algérien avant de les importer au Sénégal où il est nommé gouverneur à partir de 1854. Même Jean-Bernardin Jauréguiberry, son remplaçant provisoire dans la séquence (1861-1863), suivit ses pas en incendiant 50 villages foutanké que la mémoire collective appelle douloureusement « Douppal borom ndar ».
Il appert aujourd’hui que le gouverneur génocidaire n’a sa place que dans un musée où les conservateurs pourraient apprendre aux visiteurs tout le sang qui entache l’histoire de ce tortionnaire sanguinaire. Le laisser trôner avec goguenardise à l’entrée de l’île de Ndar constitue pour nous Sénégalais une insulte mémorielle qui nous impose d’adorer ce que nous devons abhorrer. L’école des Otages construite par Faidherbe en 1856 prend encore aujourd’hui en otages certains aliénés qui s’enlisent à corps et à cerveau perdus dans les sables mouvants du culte de dulie en glorifiant les basses œuvres du gouverneur criminel. Les petits-fils spirituels du soumis Bakary Diallo, ce tirailleur sénégalais fasciné par le chef blanc et la puissance coloniale française, auteur douteux de l’autobiographie Force-Bonté, sont toujours-là. Les héritiers idéologiques du complexé président Léopold Sédar Senghor qui disait le 4 avril 1969 : « Si je parle de Faidherbe, c’est avec la plus haute estime, jusqu’avec amitié, parce qu’il a appris à nous connaître, que son jugement, en nous rappelant les vertus de nos ancêtres, doit nous aider à reprendre courage, à nous battre avec plus de cœur », circulent toujours.
Nous avons lu et entendu des hommes de culture s’emberlificotant dans un ndaro-centrisme stérile vouloir, au nom d’urgences économiques, ravaler le déboulonnement de la statue de Faidherbe comme une sous-priorité ou une francophobie qui ne doivent pas occulter les vraies difficultés de la vieille ville. D’abord, la statue de Faidherbe transcende l’île de Ndar pour être un problème du Sénégal. Il était l’administrateur de la colonie du Sénégal avec comme titre « gouverneur » ayant sa résidence à Ndar. En effet, l’ordonnance du 7 septembre 1840 du « Roi des Français » Louis-Philippe stipulait à l’article 1 que « le commandement et la haute administration de la colonie du Sénégal et de ses dépendances sont confiés à un gouverneur résidant à Saint-Louis ». Ensuite, l’indépendance politique et le développement économique ne peuvent être atteints sans se débarrasser de ces scories coloniales idéalistes qui aveuglent certains esprits enchainés dans la caverne de la domination occidentale et inhibent tout effort de créativité. Beaucoup de ces pétillants intellos, qui s’enorgueillissent de Ndar en le qualifiant de « Ville Lumière » (tiens, tiens encore une usurpation !) et qui se terrent à Dakar, n’y retournent que pour leur mise en terre. C’est pourquoi, il est temps de déconfiner ces esprits rétrogrades claquemurés, voire englués dans une faidherbolâtrie asservissante qui veulent pérenniser les horreurs du gouverneur exterminateur en l’immortalisant par une statue insolente.
Quand le 4 septembre 2017, veille de l’anniversaire des deux « raaka » effectués par Serigne Touba dans le bureau du gouverneur le 5 septembre 1895 à Ndar, la statue de Faidherbe s’est effondrée du fait d’un phénomène naturel ou supranaturel, il fallait décoder le message de Dame-Nature et parachever son œuvre d’assainissement. Mais le maire Mansour Faye, devant la menace des Ndar-Ndar de broyer la statue d’airain du boucher, s’est empressé de la boulonner à nouveau sous une forte présence policière. Ce qui montre aujourd’hui que la méthode utilisée jadis par Faidherbe pour dominer les populations du Sénégal, ses héritiers spirituels s’y excellent pour le faire vivre dans la conscience et la mémoire insultées des Sénégalais.
Nous refusons d’être reconnaissants, fussions-nous xénophobes, envers ce colon qui nous a nié notre essence et détruit notre existence. Mais que l’on ne s’y méprenne point ! Certes, l’on ne peut pas d’un geste orwellien gommer toutes ces saletés de l’histoire, mais la bourrasque destructiviste qui a balayé récemment certaines figures historiques au passé colonialiste ou esclavagiste hideux n’épargnera pas ce gouverneur-boucher dont le seul mérite est d’avoir exterminé nos grands-parents résistants. Et aucune autorité ou faidherbolâtre ne pourra arrêter la volonté du peuple insoumis.