C’est à travers un reboisement sur le périmètre de la Mosquée de la Divinité que Sos Littoral a lancé hier, vendredi 19 juin, la «Grande Marche du Littoral» dans la cadre de sa préservation. A cette occasion, les défenseurs du littoral ont exhorté les autorités à faire un audit de la bande foncière du littoral.
Sos Littoral est plus que jamais déterminé à gagner son combat contre le bradage du littoral qu’il a engagé depuis 2008. En ce sens, le collectif réclame de l’Etat un audit du foncier du littoral pour ensuite engager son aménagement. Il l’a fait savoir hier, vendredi 19 juin, à l’occasion du lancement du concept de la «Grande Marche du Littoral» aux abords de la Mosquée de la Divinité, à Ouakam.
«Nous voulons que l’Etat aille vers un audit du littoral. Nous voulons savoir qui a fait quoi ? Comment il l’a fait ? Quand il l’a fait ? Avec qui il l’a fait ? Et pourquoi il l’a fait ? Et, à partir de là, nous pouvons vraiment avoir un projet fiable au bénéfice des populations», a déclaré le président de Sos Littoral, Omar Diagne. Mieux, dit-il, «il faut que la richesse de ce pays soit répartie équitablement et c’est pour cette raison que nous conceptualisons la Grande Marche pour donner un message fort aux populations et aux autorités que nous n’arrêterions jamais le plaidoyer tant que nous n’avons pas confiance à nos autorités».
Pour Omar Diagne, il faut des «citoyens avertis» pour dénoncer le bradage du littoral. «On sait que le mètre-carré du littoral à Dakar côute 1 million jusqu’à 1 million 800 mille. Ça veut dire que des fonctionnaires à une forte majorité profitent de l’Etat et commettent le délit d’initié au détriment du peuple sénégalais. Or, le domaine public maritime est protégé».
Toutefois, relèvera t-il, «le président de la République a le droit de déclassifier mais n’a pas le droit d’utiliser un excès de pouvoir». Il faut dire que lancement de la Grande Marche du Littoral a été marqué par le reboisement sur le périmètre de la Mosquée de la Divinité. «Nous avons choisi ce site parce qu’il est mythique pour nous. Les zones les plus préservées sur le littoral de Dakar sont les zones sacrées. Donc, c’est pour montrer que ces genres d’infrastructures peuvent être sur le littoral. Par contre, l’Etat doit enlever les constructions à vocation privée», a laissé entendre M. Diagne. Non sans souligner que l’opération se poursuivra partout au Sénégal.
CALAME
DÉCROCHAGE EN RASE EN CAMPAGNE
Le départ du Dr Aloyse, bien que prévu avant la crise sanitaire, intrigue. La situation de la lutte contre la Covid-19 est-elle à ce point désespérée qu'il n’est plus nécessaire, ni utile, de différer outre mesure ses projets individuels ?
L’annonce de la "démission" du directeur de cabinet du ministre de la Santé relève de ce que les maths définissent comme une " équation à multiples inconnues aléatoires". D'abord, question "timing», elle intervient au moment où le ministère de la Santé le met régulièrement en scène et en selle, en alternance avec sa collègue, le Docteur Marie Khemess Ngom Ndiaye, pour égrener quotidiennement la liste des personnes testées, le nombre de malades guéris, en traitement, les morts des suites d'atteinte du coronavirus. Il en est devenu un des visages peu rassurants il est vrai, de cet exercice anxiogène et intrusif en s'invitant - et par voie de fait - en s'imposant dans nos foyers.
Les médias se sont fait un devoir de relayer massivement, en rivalisant de zèle et d'absence d'esprit de discernement cette communication agressive, traumatisante dont l'absence d'efficacité s'est traduite par une défiance, un rejet, populaires, abondamment illustrés par les manifestations de jeunes, la disqualification par des "foyers" religieux - non des moindres - des mesures gouvernementales, la capitulation de l'État lui-même en rase campagne, réduit à prôner le "vivre ensemble avec le virus » indésirable.
Dans ces circonstances, le départ du numéro 2 de l'armée de campagne, bien que prévu avant la crise sanitaire, mais retardé par celle-ci, interpelle et intrigue. La situation de la lutte contre la Covid 19 est-elle à ce point désespérée qu'il n’est plus nécessaire, ni utile, de différer outre mesure ses projets individuels ? Le plan de carrière consiste-t-il à occuper un poste central, où visibilité ne rime pas forcément avec lisibilité, mais qui permet, la proximité aidant, de se faire adouber par les institutions internationales ?
Dans des échanges émouvants d'une rare affectivité, le ministre de la Santé se gausse d'avoir mis le pied à l'étrier son ex-directeur de cabinet dont la candidature a été sinon présentée, au moins soutenue par le ministère, entendez le ministre himself.
Le migrant confie, la larme à l'œil, sa profonde émotion et sa reconnaissance éternelle à M. le ministre, par ailleurs son cher "ADS", comprenez ainsi qu'il appelle familièrement Abdoulaye Diouf Sarr par ses initiales. Ne nous méprenons point. On ne saurait manquer de se réjouir chaque fois qu'une personne méritante reçoit un coup de pouce dans l'évolution de sa carrière. On peut raisonnablement présumer que c’est le cas du directeur de cabinet partant, même si on peut légitimement se poser la question du vide qu'il pourrait laisser en quittant ce poste hautement stratégique qu'il occupe depuis seulement le remaniement post électoral intervenu il y a à peine 14 mois. Maintenant, s'il n'y a pas de vide que son remplaçant pourrait valablement compenser, cela poserait autrement la problématique des nominations et procédures au sein de la haute administration, où les états de service n'ont pas toujours quelque chose à voir avec le profil, l'expertise ou l'expérience.
Par ailleurs, nos sacro-saints partenaires au développement doivent se poser bien des questions au regard de leurs pratiques systématiques de débauchage de nos meilleurs cadres. Pour la plupart, nos têtes pensantes ne résistent pas à l'attractivité des postures de prestige, de possibilités d'accès à des ressources autrement hors de portée, de bénéficier de la reconnaissance des leurs qui passe par la légitimation à l’international.
Combien d'entre eux n'ont pu accéder à la propriété bâtie, entretenir la famille élargie, se construire et se créer des liens sociaux et professionnels valorisants. Les institutions et autres organisations internationales, gouvernementales, multilatérales publiques et privées, contribuent à piller le premier facteur de progrès, de création de richesses et d'émancipation, qui n'est autre que la ressource humaine.
Dans les pays qui prétendent nous aider, la politique de l'immigration choisie décapite nos universités, nos sociétés qui ont tant investi pour éduquer et former les rescapés d'un système extraverti. Sur place, dans nos pays, la crème de l'élite est happée par leurs représentations locales, même si le statut fourre-tout de "chargé de programmes (ou de communication) de ces agents recrutés localement (local staff) ne leur confère pas les avantages auxquels peuvent prétendre leurs homologues de la "fonction publique internationale " Ne nous voilons pas la face. Cette situation préjudiciable à nos sociétés est de la responsabilité des "élites" et des régents qui ont confisqué le pouvoir, tout acquis à servir des intérêts étrangers à la cause des populations du continent africain.
Après 60 ans d'autonomie interne drapée sous les oripeaux d'une indépendance Cha Cha, hymne à "la liberté entre nos mains " chanté par l'artiste congolais Grand Kallé et l'African Jazz Orchestra au moment du départ maquillé des colons, l'Afrique en est encore à tendre la main. Pourtant, des enfants de ce continent font les beaux jours de leurs "hôtes" dans la recherche, dans les universités, dans les firmes, dans la mode, dans l’art, dans la culture des pays hermétiques au courant migratoire (souvent forcé) qui a donné au monde sa substance et sa configuration actuelle.
A l'inverse, le continent considéré aujourd'hui comme l'avenir du monde, n'émet encore aucun signe probant qu'il sera d'abord et surtout l'avenir de ses enfants. C'est pourquoi le combat de ceux et celles qui ont résolument choisi de rester ou de rentrer, de partager les joies comme les peines de leurs compatriotes, n'en prend que plus de valeur. Exemplaire ! Le départ du dircab pose également un problème d'opportunité, du rapport entre les opportunités de carrière et le moment opportun pour acter une légitime mobilité professionnelle.
A l'actif du ministre, le remplacement de son plus proche collaborateur par une personnalité de même confession considérée comme minoritaire. C'est un fait suffisamment important voire inédit pour ne pas être salué comme il se doit. Dans d'autres contextes, on aurait pu se poser des questions quand un chrétien en remplace un autre. De même que le problème ne se pose pas quand un musulman succède à un coreligionnaire, il ne devrait pas l'être pour d'autres confessions. Seulement, voilà : nous sommes dans un petit pays où de plus en plus de voix obscurantistes et tonitruantes s'élèvent, amplifiées par des médias irresponsables pour mettre en avant un discours discriminant sur la domination d'une majorité musulmane qui devrait appliquer sa loi à une catégorie décrite comme ultra minoritaire. Or en République, on ne compte pas en termes quantitatifs ou en nombre, mais plutôt en capacité à garantir à toutes et à tous la même qualité en matière de droits (et de devoirs), d'égalité, d'équité, d'opportunités, de sécurité, de libertés individuelles et collectives d'aller et de venir, d'entreprendre, etc.
Dans la pratique, on observe un déficit criant de politiques volontaristes et attentives voire soucieuses de ces questions qui interpellent notre citoyenneté collective, la qualité et l'harmonie de notre "vivre ensemble ". Ce n'est pas parce qu'on n'en parle pas qu'un problème n'existe pas. L'État doit aménager notre commun vouloir de vie commune, de sorte que la zone de confort des uns ne soit le détonateur de l'inconfort des autres. Il s'impose aux dirigeants comme à tous les citoyens, qu'ils en soient conscients ou pas, un impérieux devoir de repérer les angles morts de notre société et d'abriter leurs occupants sous le parapluie fédérateur et protecteur de la République.
LA SODAV SURSOIT À SON ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE À CAUSE DE LA COVID-19
La Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (SODAV) a décidé de surseoir à son assemblée générale ordinaire annuelle à cause de la pandémie de Covid-19
Dakar, 19 juin (APS) – La Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (SODAV) a décidé de surseoir à son assemblée générale ordinaire annuelle à cause de la pandémie de Covid-19, a appris l’APS.
’’(…) l’assemblée générale ordinaire prévue par les statuts et qui coïncidera cette année avec la date du jeudi 25 juin ne pourra être tenue de manière présentielle afin de respecter les mesures tendant à lutter contre la propagation de la Covid-19 parmi lesquelles l’interdiction de rassemblements’’, lit-on dans un communiqué conjoint du directeur gérant Aly Bathily et la Présidente du Conseil d’administration de la SODAV Ngoné Ndour.
’’La tenue de l’assemblée générale ordinaire dépendait de la levée des mesures d’urgence prises par les autorités’’, selon les deux responsables.
La SODAV prévoit toutefois de publier son rapport d’activités 2019, jeudi, pour être en conformité avec les textes.
’’Afin d’être en conformité avec les textes de fonctionnement et les dispositions de la loi 2008-09 sur le droit d’auteur et les droits voisins, la société de gestion collective va publier comme à son habitude, son rapport d’activités 2019 sur son site pour le rendre accessible à ses membres’’, fait savoir la direction.
REVENDICATIONS SOCIALES ET ‘’HOSTILITÉS’’ ENTRE L’ARMÉE ET LE MFDC À LA UNE
Dakar, 20 juin (APS) – De l’actualité commentée par les quotidiens reçus samedi à l’APS fait partie la menace brandie par certains médecins déployés dans les centres de traitement du coronavirus d’aller en grève à cause du non-paiement de leurs salaires et primes de motivation.
En raison du ‘’non-paiement de leurs salaires et primes de motivation’’, et de ‘’mauvaises conditions de travail’’, écrit L’As, ‘’les médecins contractuels menacent de quitter les centres de traitement du Covid-19’’.
‘’En plus de la grosse équation que constituent la propagation fulgurante du coronavirus et la hausse [du nombre] de décès, les autorités du ministère de la Santé doivent faire face à un autre souci. Il s’agira pour elles de gérer la révolte des médecins contractuels qui menacent d’aller en grève si on ne leur verse pas leurs primes de motivation’’, lit-on dans le journal.
Selon L’As, les médecins contractuels ‘’au-devant de la guerre contre le Covid-19 (…) sont très remontés contre leur ministre de tutelle’’ pour la raison déjà invoquée.
Il y a une ‘’reprise des hostilités’’ en Casamance (sud), entre l’armée et les indépendantistes du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), selon Sud Quotidien. ‘’L’Armée en opération de sécurisation, le MFDC dénonce une provocation’’, écrit-il, ajoutant que le bruit des ‘’tirs à l’arme lourde’’ parvient aux populations vivant près de la frontière du Sénégal avec la Guinée-Bissau.
‘’A l’origine des combats, le contrôle de ces localités à l’abandon depuis vingt-huit ans’’, explique Sud Quotidien, soulignant que ‘’cette reprise des hostilités intervient au moment où de profondes dissensions minent [le] Mouvement des forces démocratiques de Casamance’’.
Tribune pose la question de savoir qui va ‘’étancher la soif des Sénégalais’’. ‘’Aujourd’hui comme hier, les Sénégalais ont soif. (…) Comment comprendre le fait que les pauvres [citoyens] paient des factures exorbitantes alors qu’ils n’ont pas d’eau ?’’ commente Tribune.
Et selon le journal, les Sénégalais n’auraient pas soif que… d’eau. ‘’La soif de bonne gouvernance et de justice sociale est venue s’ajouter au calvaire des populations. Malgré les pouvoirs qui se sont succédé, et qui leur avaient promis d’étancher leur soif, celle-ci reste inextinguible (…) Même si cette soif ne date pas de l’ère Macky Sall, il convient quand même de reconnaître qu’elle s’est aggravée sous son magistère alors qu’il avait promis d’y remédier’’, lit-on dans Tribune.
EnQuête est préoccupé par l’‘’OPA (offre publique d’achat) sur le poumon de Dakar’’, c’est-à-dire, le ‘’déclassement de la forêt de Mbao’’, à Dakar. ‘’Sortie de terre en 1908, la forêt de Mbao est classée depuis le 7 mai 1940. Aujourd’hui, alors qu’elle constitue le seul poumon vert encore debout de Dakar, son déclassement alimente une grosse polémique’’, écrit le journal.
Les quotidiens se sont également intéressés à l’adieu fait par Aloyse Waly Diouf au ministère de la Santé. Le fonctionnaire sénégalais, directeur de cabinet du ministre de la Santé et porte-parole du ministère, va désormais travailler pour l’Organisation mondiale de la santé.
Selon Source A, il y a eu ‘’des larmes’’ lorsque M Diouf, l’un des membres du comité national chargé de la lutte contre la pandémie de Covid-19 au Sénégal, faisait ses adieux au ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr.
Il a rendu ‘’de bons et loyaux services’’ au ministère de la Santé, selon le même journal, qui ajoute que M. Diouf ‘’était plus qu’un collaborateur pour le ministre, un fédérateur, un allié sûr, un homme de confiance’’. Mais M. Sarr est ‘’obligé de laisser son fidèle [collaborateur] saisir l’occasion en or massif qu’il y a à l’Organisation mondiale de la santé’’, écrit Source A.
Les écoles privées réclament le paiement de toutes l’année scolaires
Les parents d’élèves vont devoir s’acquitter des trois mois de vacances forcées dues à la covid19. Ainsi en ont décidé les écoles privées regroupées autour d’un collectif. Dans une déclaration de presse, ces organisations ont d’abord salué la décision du gouvernement de rouvrir les classes le 25 juin prochain. Cependant, elles demandent le respect du protocole sanitaire. Aussi, ont elles appelé le gouvernement à rallonger et à libérer immédiatement la subvention promise dans le cadre du plan de riposte contre la covid-19. D’après les acteurs de l’enseignement privé catholique ceux de l’enseignement arabo-islamique ainsi les parents d’élèves, une année scolaire s’étend du 1er octobre au 31 juillet. Par conséquent, ils demandent aux parents d’élèves de payer les mensualités dues.
Repris des travaux de la VDN3 en septembre
Enfin ! Les travaux de la Vdn3 vont reprendre, du moins si l’on en croit le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement. Le chantier est bloqué à hauteur de Cambérène par les populations qui exigent de l’Etat le respect de certains aspects liés notamment à l’environnement. Mais la situation est décantée, selon le ministre Me Oumar Youm qui informe que la prise en compte des doléances des populations a impacté le coût des travaux. Il fallait alors convaincre le bailleur de rallonger le financement à hauteur de 7 milliards Fcfa. A l’en croire, la Banque Islamique pour le Développement (BID) a marqué son accord et il ne reste qu’à donner son avis de non-objection qui ne va pas tarder. Me Youm espère la reprise des travaux en septembre et leur réception en décembre.
Le fils de Cheikh Béthio Thione libre
Le fils de Cheikh Béthio Thioune s’est tiré d’affaire. Seydina Saliou Thioune a été arrêté avant-hier et placé en garde à vue à la gendarmerie de Mbour. Il était poursuivi pour coups et blessures volontaires (Cbv) sur le vigile de Sokhna Bator (4e épouse du défunt guide des thiantacounes). Au terme d’une nuit, la montagne a accouché d’une souris. Il fallait trouver un compromis pour sauver les meubles, car aucun des camps n’avait intérêt à ce que cette procédure aboutisse. D’autant que le fils aîné d’Aïda Diallo, Ibrahima Ndoye et ses acolytes Saliou Mbow et Abdoulaye Mbaye (proches de la veuve et 3e épouse du défunt Cheikh), ont été aussi arrêtés par les pandores pour avoir saccagé la voiture et la maison de Khadim Thioune. Dès lors, il fallait trouver une issue heureuse pour éviter à tout ce beau monde un séjour carcéral. Finalement, une médiation pénale a été entamée entre les deux parties. Selon une source proche du dossier, Seydina Saliou Thioune d’un côté et Ibrahima Ndoye, Saliou Mbouw et Abdoulaye Mbaye de l’autre, ont rejoint leur domicile. Toutefois, renseigne la même source, l’enquête suit court.
Dr Cheikh Kanté soulage Fatick
Les choses s’emballent à Fatick où le coronavirus poursuit son bonhomme de chemin. Des tests réalisés sur les 244 contacts de l’élève-gendarme, 5 sont revenus positifs. Le cas de Gossas a aussi contaminé son épouse. Ce quifait 6 nouveaux cas de plus en 24 heures dans la région de Fatick. Au total, 18 cas dont deux guéris sont répertoriés dans la région. L’état de santé de l’enseignant testé positif est assez délicat, renseigne une source médicale qui informe par ailleurs qu’un homme de 47 ans, décédé mercredi dernier chez lui, a aussi été déclaré positif à la Covid-19 après un test post mortem. Une situation devenue préoccupante pour le Comité Régional de Gestion de la pandémie qui a décidé de renforcer son dispositif de riposte pour limiter la contamination. Les forces vives de la région ont, à cet effet, mis la main à la pâte pour appuyer les populations. C’est le cas de Dr Cheikh Kanté qui a dégagé une importante somme d’argent pour soutenir les populations. Il a remis 50 tonnes de riz au comité départemental de gestion de la pandémie à distribuer dans la commune afin de limiter les déplacements. Le ministre en charge du suivi du PSE a aussi mis à la disposition des populations 6 000 masques.
Un nouveau cas importé à Fatick
Restons dans la région de Fatick qui est en passe de devenir un bastion des cas de Covid-19 importés. Selon nos sources, un homme âgé de 52 ans a été testé positif à la covid-19. Il habite le village de Senghor dans la commune de Nioro Alassane Tall, département de Foundiougne. Le cas importé est revenu récemment de la Sierra Leone, plus précisément de Freetown (capitale). Il sera sans doute comptabilisé aujourd’hui par le ministère de la Santé et de l’Action sociale. Ce qui porte à trois le nombre des cas importés, recensés dans la région de Fatick, en une semaine. Ils viennent tous de Freetown. Les deux premiers cas sont tous des employés de la CSE.
Abdourahmane Sow du Cos/M23 testé positif
Le coronavirus a chamboulé l’agenda de Abdourahmane Sow, leader du Cos/M23. Il ne pourra pas prendre part à beaucoup d’activités. Pour cause, Abdourahmane Sow a chopé le virus alors qu’il était en pleine campagne de sensibilisation contre la pandémie. Il est interné dans un centre de prise en charge. Il risque de rater cette année la célébration de la journée du 23 juin. «(…) Tout se fera sans nous, parce que Seul Allah est indispensable», admet-il dans un post sur Facebook.
Caisse des Dépôts et Consignations
Des projets de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) vont bientôt sortir de terre. En effet, le Directeur Général de la CDC, Cheikh Ahmed Tidiane Ba et le représentant Afrique du Groupe chinois TBEA, Ren Hang, ont signé mardi dernier un protocole d’entente (MOU) pour le financement et le développement de programmes et projets structurants développés par la CDC. D’après le communiqué parvenu à «L’AS», d’importants projets en cours de développement ou en phase d’étude à la CDC sont visés par cet accord, notamment dans les secteurs de l’immobilier, de la santé et de l’énergie. A cet effet, le groupe TBEA basé à Beijing, qui a une ligne de financement de plus de 10 milliards de dollars en Afrique, va mettre à la disposition de la CDC les ressources nécessaires pour la finalisation de quelques projets déjà entamés, mais aussi pour le développement de nouveaux projets. Il s’agit d’un Partenariat Public-Privé pour financer des projets structurants de l’Etat du Sénégal.
Les propositions des enseignants de And-Jëf/Pads
Les enseignants de And-Jëf/Pads alertent sur le danger que constitue la reprise des cours. Selon les membres de la Fédération des Enseignants Follistes, c’est au moment où ils sollicitent une rencontre avec le ministre de l’Education nationale pour lui soumettre leurs propositions que le gouvernement a décidé de rouvrir les écoles le 25 juin. A les en croire, une analyse concrète de la situation actuelle montre que les conditions qui avaient entraîné le renoncement à l’ouverture des classes le 2 juin 2020 n’ont pas évolué positivement. La pandémie reste en expansion avec, tout dernièrement, 19 décès en 4 jours, ce qui n’était jamais arrivé depuis le début de la maladie. A cela s’ajoute l’hivernage qui est déjà installé dans de nombreuses localités avec parfois d’énormes dégâts touchant de très nombreux abris provisoires (sur les 6 000 que compte le pays), des écoles inondées sans compter la stigmatisation dont les enseignants sont victimes. Autant de choses qui ne militent pas, à leurs yeux, en faveur d’une reprise correcte des cours le 25 juin 2020. Sans compter le sort des élèves des classes intermédiaires pour qui rien de très précis n’a été proposé. Les enseignants follistes proposent la reprise des cours en début octobre.
Un élève tombe avec 500 grammes de chanvre indien
La Brigade de recherche (Br) de la Police des Parcelles Assainies a mis fin aux agissements d’un élève dealer du nom de Mouhamodou W. Diop. Le quidam, âgé de 24 ans, s’activait dans le trafic de chanvre indien. Selon nos sources, tout est d’un appel anonyme reçu par la Police des Parcelles Assainies faisant étant d’un vaste réseau de trafic de chanvre indien à Patte d’oie. Sans tarder, les hommes du Commissaire Diop investissent les lieux pour y voir un peu plus clair. Les limiers trouvent alors une planque avec un dispositif particulier. Sur ce, les flics qui surveillent les moindres recoins aux lieux indiqués aux abords de l’école Patte d’oie interpellent le sieur Mouhamodou W . Diop avec 02 cornets de chanvre indien. Une perquisition effectuée à son domicile par les limiers permet de trouver 02 paquets en vrac de chanvre indien et un 01 autre paquet de sachets en plastique destinés probablement au conditionnement de la drogue. La drogue pesée a été estimée à 500 grammes. Cueilli et conduit au poste de Police, Mouhamodou a reconnu être détenteur des 02 cornets de chanvre indien pour les besoins de sa consommation personnelle, qu’il aurait acquis auprès d’un autre trafiquant établi au niveau des champs de Soprim. Quant aux 500 grammes trouvés dans sa chambre, le quidam a tout simplement refusé d’en être le propriétaire pour nager dans le clair-obscur. Finalement, Mouhamodou W. Diop placé en garde à vue, a été déféré au parquet pour détention et trafic de chanvre indien.
par Abdallah Atyr Ba
LES MAIRES VEULENT TRANSFORMER LES ORDURES EN OR
Aujourd'ui, après les multiples échecs dans la gestion des déchets, la sagesse recommande de revoir les textes, d’impliquer les collectivités territoriales pour une plus grande responsabilisation des populations à la base
Ils font partie du décor de nos villes et villages et pourtant leur présence embarrasse tout le monde. Ils, ce sont les déchets. Rejetées par les ménages et les industries, les ordures regorgent de potentialités qui, si elles sont exploitées, pourraient être plus attractives pour les jeunes et économiquement plus rentables. Aujourd’hui, après les multiples échecs issus des différentes expériences mises en place, dans la gestion de ces déchets, la sagesse recommande de revoir les textes, d’impliquer les collectivités territoriales pour une plus grande responsabilisation des populations à la base.
L’urbanisation rapide et anarchique dans beaucoup de pays en Afrique est à l'origine de la détérioration de l'environnement et du cadre de vie. Partout les gouvernants font face au défi colossal de la gestion des déchets ménagers.
L’Etat du Sénégal, ayant compris les enjeux que représente l'environnement pour un développement durable, s'est fortement engagé, ces dernières décennies, dans la mise en place de stratégies d'adaptation pour concilier objectifs de développement économique et préservation de l'intérêt général et du bien-vivre de tous.
Dans ce cadre, d'importants moyens financiers, humains et techniques ont été mobilisés visant à gérer, réduire et valoriser au mieux la quantité de déchets produits.
De la fin des années 90 à nos jours, pour une gestion rationnelle des déchets d'innombrables projets et programmes, agences et structures, ont été mis en place par les pouvoirs publics pour préserver l'environnement et la santé publique. Parmi ces initiatives, sans être exhaustif, on peut citer APRODAK, APROSEN, AMA Sénégal, Veolia, Programme "un ménage, une poubelle", Programme de valorisation des déchets plastiques, Programme national de gestion des déchets solides, UCG,....
Toutefois et malgré tous les efforts déployés, les performances et la gouvernance du système actuel, de gestion des déchets, restent très limitées. Si elles ne s'entassent pas devant les devantures des maisons, les ordures finissent, le plus souvent, dans des décharges publiques improvisées, ouvertes, à la périphérie de la Commune, sur des terrains vagues en plein centre-ville ou sur les berges des plages transformées en dépotoirs.
Ces décharges présentent des risques majeurs, parmi lesquels, des gaz toxiques soufflés vers la ville et les populations environnantes souffrent, le plus souvent, de maladies cardiovasculaires ou dermatologiques.
La production de déchets ne cesse d'augmenter dans toutes les agglomérations du pays, en raison des croissances démographique et économique et sa gestion est devenue, au Sénégal, un gouffre financier.
La gestion des déchets, à l'origine de tiraillements entre différents départements ministériels (ministère de l'Urbanisme, du logement et de l'hygiène publique, ministère de l'Environnement, ministère de l'assainissement, ministère des Collectivités territoriales) suscite de plus en plus l'intérêt des élites et des partenaires techniques et financiers.
Au regard de la gravité et de l'urgence de ce problème, rétablir les Collectivités territoriales dans leurs prérogatives, en matière de salubrité et d'hygiène des citoyens, semble être, la seule solution viable et pérenne, d'autant plus que l'élaboration et l'exécution d'une politique aux fins de débarrasser les habitants des ordures ne peuvent donner des résultats probants que dans le cadre d'une gestion de proximité.
La gestion des déchets ménagers est une activité qui incombe aux Communes et l'Etat ne doit intervenir dans ce domaine que pour, jouer un rôle de contrôle et, éventuellement, apporter les moyens dont ces Collectivités territoriales pourraient avoir besoin.
Pour réussir cette mission, l'Etat devrait, au préalable, face aux nouveaux défis, procéder à la révision des textes de lois (Loi 72-52 du 12 juin 1972 fixant le taux et les modalités de perception de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères, la loi 2001-01 du 15 janvier 2001 portant Code de l'environnement et la loi 83-71 du 15 juillet 1983 portant Code de l'hygiène) devenus obsolètes, pour des solutions alternatives, qui mettent l’accent sur la valorisation des déchets.
Avec la mise en application de la fonction publique locale, tous les exécutifs locaux doivent recruter les ressources humaines nécessaires et disposer d'un bureau municipal de l'hygiène tout aussi important qu'un bureau de l'état civil à la mairie, car il y va de la santé des populations.
Il convient de mettre en place des dispositifs visant à encourager la création de micro-entreprises, au niveau local, en collaboration avec les ASC (Associations Sportives et Culturelles) pour la collecte des déchets dans le territoire communal et le tri des matières recyclables au niveau des décharges.
En effet, de plus en plus le recours aux 3R (réduire, réutiliser, recycler) est considéré comme un élément fondamental de la gestion durable des déchets et constitue une référence pour le développement des filières de valorisation des déchets.
En Europe, par exemple, 51% des déchets ménagers sont recyclés et 13% valorisés, la mise en décharge ne représente que 26%.
Naguère menée par des franges sociales pauvres, la pratique de récupération des déchets recyclables à fait naître, au fil des années, un véritable business autour des décharges. Cette pratique constitue un gagne-pain, un moyen de survie au quotidien pour des travailleurs, véritables professionnels du tri, en situation d’extrême précarité, qui récupèrent certaines catégories de matière, par le moyen de pratiques risquées, parfois, pour leur santé et leur environnement.
Ainsi, grâce à ces entrepreneurs locaux appuyés par une main d'œuvre constituée par les jeunes du mouvement associatif, le Sénégal pourrait s'inspirer de modèles étrangers d’intégration des récupérateurs, au niveau des décharges, comme au Chili où ces derniers bénéficient d’une formation avec une certification étatique, ou encore en Colombie, où la décharge de Bogotá accumule près de 20 000 travailleurs officiellement intégrés via des coopératives, et correctement rémunérés.
Cette collaboration entre concessionnaires et travailleurs des décharges fournit plus de 60% des matières recyclables de la Colombie.
Par ailleurs, la promotion du partenariat public-privé à l'échelle des Collectivités territoriales, pour la gestion des déchets, permettra la création d'infrastructures, comme les centres d'enfouissement techniques, sur des sites qui doivent répondre à certaines normes, parmi lesquelles celle d’être situés loin des ressources en eau et loin de la population.
Au demeurant, il convient d'encourager les communes, surtout rurales, à aller vers l'intercommunalité, avant de mettre en place des infrastructures à la taille des structures légales, nouvellement créées.
L'enfouissement demeure, certes, une option aux impacts difficiles à maîtriser. Il est consommateur d’espaces, souvent au détriment de terrains agricoles productifs et n’est pas sans risques pour l'environnement.
Mais selon beaucoup de spécialistes, l'enfouissement technique est un moindre mal comparé à l'incinération, dont les cendres, issues de la combustion des déchets, fortement chargées en métaux lourds, peuvent entraîner la pollution de la nappe phréatique.
Ainsi donc, avec des villes résolument engagées dans une optique de gestion rationnelle des déchets, des conventions bien négociées avec les partenaires devraient conduire à des projets visant à installer des unités de production d'électricité, du biogaz et des engrais organiques ou à transformer des déchets ménagers et les produits semblables, en carburant alternatif utilisable par les cimenteries.
Enfin, pour des solutions inclusives et adaptées aux réalités locales, il faut rendre aux maires la gestion des déchets dans la mesure où il est plus facile de définir et d'organiser des stratégies et campagnes de communication à l'échelle territoriale ou locale, avec la participation des élus, des leaders locaux, du conseil communal de la jeunesse et des conseils de quartier, pour inviter les consommateurs à refuser les emballages qu’ils ne peuvent pas réutiliser, ou simplement à bannir certains comportements néfastes à l'environnement.
Abdallah Atyr Ba est Conseiller Technique AMS.
par Yoro Dia
MACKY SALL, LA CASAMANCE ET L'HISTOIRE
Il reste à l'Etat l’essentiel : sortir de la guerre avec un accord de paix qui passe par une porte de sortie honorable pour Salif Sadio et ses derniers mohicans. Sinon de temps en temps, la violence résiduelle nous rappellera l’anachronisme de ce conflit
La mort de deux soldats qui ont sauté sur une mine nous rappelle qu’en Casamance même si l’Armée a gagné la guerre, nous n’en avons pas encore terminé avec la violence résiduelle inhérente à la sortie des guerres. Même si l’Armée et surtout les officiels n’aiment pas qu’on parle de guerre en Casamance, c’était une guerre que l’Armée a gagnée depuis longtemps. Ce sont les politiques qui n’ont pas pu encore gagner la paix, c’est-à-dire nous sortir de la guerre en trouvant un accord avec le Mfdc. C’est le moment ou jamais de trouver cet accord, parce que le fait même que l’Armée installe des bases à Bissine et Albondi est la preuve que le Mfdc «est réduit à sa plus simple expression», pour reprendre la formule de Macky Sall, parlant de son opposition. Le Mfdc en est réduit à sa plus simple expression avec la chute de Jammeh, la démocratisation de la Guinée Bissau et l’arrivée de Emballo au pouvoir. Non seulement le Mfdc n’a jamais fait le poids face à l’Armée, mais il est encerclé, car il n’a plus de repli ni au nord ni au sud, alors que dans les années 90 quand il était au fait de sa puissance, il avait du soutien en Gambie de Jammeh, le Néron de Banjul, et celui de la Guinée Bissau.
Donc, l’Armée du Sénégal n’a jamais été aussi forte et n’a jamais eu un contexte aussi favorable avec des pouvoirs amis en Gambie et en Guinée Bissau, alors que le Mfdc n’a jamais été aussi faible pour avoir perdu ce qui est vital pour une guérilla : le soutien des populations locales. Cette perte du soutien des populations locales est plus grave que la perte de celle de la Guinée Bissau et de la Gambie. Avec un Sénégal qui n’a jamais été aussi fort et un Mfdc qui n’a jamais été aussi faible, c’est le meilleur moment pour signer un accord de paix non pas en se fondant sur la doctrine de Gemayel, «si je suis si fort, pourquoi négocier et si je suis aussi faible, je n’ai rien à mettre sur la table pour négocier», mais en se fondant sur celle de Sir Winston Churchill : «La magnanimité envers un adversaire vaincu est non seulement moral, mais c’est aussi un bon investissement pour l’avenir.» C’est en se fondant sur cette maxime que Sir Winston Churchill demanda aux alliés d’aider l’Allemagne à se relever au lieu de l’humilier comme en 1918 lors du traité de Versailles.
Macky Sall a une chance historique de ramener la paix définitive en Casamance. La paix est à portée de main, mais semble hors de portée du courage politique. La paix est à portée de main, car il faut juste offrir une porte de sortie honorable à Salif Sadio et à ses derniers mohicans dont le combat n’a pas été vain, car ils nous ont permis de comprendre que le Sénégal, même s’il est indivisible, est une société plurielle. Le combat du Mfdc a beaucoup contribué à l’acceptation de cette société plurielle. Le Mfdc a apporté une mauvaise réponse à une vraie question (l’enclavement, le mépris culturel, refus de la société plurielle). L’Etat a apporté de bonnes réponses (désenclavement par les infrastructures, les avions, les bateaux), mais il lui reste l’essentiel : sortir de la guerre avec un accord de paix qui passe par une porte de sortie honorable pour monsieur Salif Sadio et ses derniers mohicans, sinon de temps en temps la violence résiduelle nous rappellera l’anachronisme de ce conflit. La plus vieille démocratie du continent ne peut traîner un des plus vieux conflits du continent. Si Macky Sall trouve un accord de paix, il aura une place de choix dans notre histoire que ni les ponts, les autoponts et les autoroutes ne peuvent lui donner, car il aura réglé notre crise nationale la plus grave et la plus longue et pourrait ainsi disputer la première place du podium de l’Histoire à Léopold Sédar Senghor.
DES MESURETTES POUR TENTER D'APAISER LES REVENDICATIONS ANTI-RACISTES
René Lake analyse sur VOA, la portée du nouveau décret de Donald Trump, qui crée une base de données pour recenser les policiers ayant commis des offenses, dans le contexte des tensions consécutives au meutre de George Floyd
L'Exécutif américain a sorti un décret qui crée une base de données pour recenser les policiers ayant commis des offenses. Pour certains secteurs, cette mesure est trop limitée, vu l’ampleur de la crise. Dilly Dicko a joint via Skype, l’analyste René Lake.
par Bosse Ndoye
ÉMERGENCE OU DÉCADENCE ?
À moins de souffrir d’anosmie chronique, toute personne jouissant normalement de ses facultés olfactives, ne peut ne pas sentir l’odeur nauséabonde qui envahit l’atmosphère de notre cher Sénégal depuis la première alternance
«Ce n’est pas le peuple qui est ingrat ou inculte. C’est le système qui fait tout pour l’éloigner de la noblesse des êtres et des choses. Il lui apprend à ne se reconnaître que dans la médiocrité tous azimuts. » Yasmina Khadra
Opposer l’optimisme de la volonté au pessimisme de la raison – tel que le préconise Gramsci – devient une tâche de plus en plus difficile au pays du président Macky Sall, tant le désespoir et la déception y sont immenses et ancrés dans les esprits, à cause aussi bien de la gestion calamiteuse des affaires publiques que des dures réalités socioéconomiques auxquelles sont confrontées les populations depuis plusieurs années. Si bien que nombre de citoyens désireux de faire changer cet état de fait, se heurtent à un mur de difficultés, de découragement et d’incompréhension, les poussant souvent à baisser les bras. Laissant ainsi la voie libre à ceux qui profitent des pouvoirs que leur confèrent certaines institutions publiques ou de leurs accointances avec ceux qui les dirigent pour semer désordre, désespoir et pauvreté par leurs agissements opportunistes et maléfiques.
Lorsque dans un pays, on condamne la droiture et récompense la fourberie ; libère les gros bonnets - souvent partisans du pouvoir - coupables de crimes et maintient en détention les prisonniers de « petite envergure » accusés souvent de péchés véniels ; lorsqu’un groupuscule de petites gens malhonnêtes au pouvoir, à l’appétit pécuniaire pantagruélique, animées par l’esprit de lucre, profitent de leur position pour faire main basse sur des biens qui devraient revenir à tout un peuple ; lorsqu’on y promeut l’incompétence et décourage l’excellence, y préfère la nébulosité à la clarté dans la gestion des affaires publiques ; lorsqu’on y consacre beaucoup de temps aux futilités et très peu à l’essentiel, privilégie les relations amicales, parentales et partisanes au détriment des compétences lors des interminables nominations - quasi hebdomadaires -, à certains postes administratifs clés ; lorsqu’on y démantèle l’enseignement et renforce le renseignement, emprisonne banalement et arbitrairement ceux qui critiquent le pouvoir pendant que ses thuriféraires sont portés au pinacle, toute personne douée d’un soupçon de bon sens peut savoir que les promesses d’émergence sociale, économique…qui y sont faites ad nauseam par ses autorités politiques ne peuvent qu’être illusoires et fallacieuses. Car l’émergence suit une trajectoire logique. Elle commence d’abord par une souveraineté politique et économique, passe ensuite par des dirigeants intègres, patriotes et travailleurs avant de s’appuyer finalement sur une population consciente, formée et très bien informée.
À l’aune de ces étapes, notre pays semble très loin du compte. La France y est si omniprésente dans beaucoup de secteurs névralgiques que d’aucuns parlent d’une seconde colonisation. Cette présence massive fait même ombre à d’autres puissances étrangères qui pourtant y font discrètement mais sûrement leurs affaires à l’abri des regards inquisiteurs. L’enseignement se trouve englué dans une crise endémique, le confinant dans une impasse depuis plusieurs années. Nombre de nos dirigeants véreux, qui se soucient très peu des masses étranglées par le chômage et la pauvreté en ces périodes difficiles, confondent souvent leurs poches avec les caisses de l’État.
À moins de souffrir d’anosmie chronique, toute personne jouissant normalement de ses facultés olfactives, ne peut ne pas sentir l’odeur nauséabonde qui envahit l’atmosphère sociale, économique, politique…de notre cher Sénégal ces derniers temps, pour ne pas dire depuis la première alternance. La liste des scandales est longue comme un bras : l’affaire Boughazelli, l’affaire Aliou Sall, l’affaire Akilee, la prédation foncière, pour ne citer que les plus récents dans lesquels il est question de plusieurs milliards…
On aura beau changer de gouvernements et de régimes, si on ne fait pas une froide et sincère introspection – en commençant par les autorités, qu’elles soient religieuses ou politiques – l’émergence tant chantée et magnifiée restera toujours une chimère. Si changement véridique il doit y avoir pour notre société, il faudra qu’il passe forcément par la refondation de l’école, française et/ou coranique. Nonobstant les crises qu’elle traverse depuis des années, admettons-le, cette école a formé de valeureux citoyens. Or, sans l’enseignement des valeurs nobles, qui ont fait la fierté de nos dignes ancêtres, elle risque de ne plus remplir, comme il se doit, sa mission de socialisation, par le haut, de la jeune génération afin qu’elle soit prête à remplacer les hommes qui occupent notre espace politique depuis plusieurs années, lesquels, usés par le temps et fatigués par les multiples « transhumances » les ballotant d’un parti à un autre, dégagent désormais la pire des images auprès d’une population qui a perdu toute confiance en eux. Ce n’est dès lors pas étonnant que la population, notamment les hommes intègres, découragés et désabusés, se désintéressent de plus en plus de la gestion des affaires de la cité pour ne se consacrer qu’à leur (sur)vie, même si ce n’est pas la meilleure des attitudes à adopter face au népotisme, à la gabegie, à l’autoritarisme…qui minent le moral du peuple.
Quelque difficiles que soient les problèmes qui secouent le pays, le découragement et l’attentisme sont loin d’être les solutions. Au contraire, les adopter équivaudrait à encourager les vampires à lui sucer davantage le sang. Un renouvellement de génération, des idées neuves et des comportements exemplaires sont plus que jamais nécessaires. Pour créer les conditions favorisant leur éclosion, il faut dorénavant investir dans l’éducation et la formation de la jeune génération, surtout celles à venir, car, comme le dit si bien Frederick Douglas : « Il est plus facile de bâtir des enfants solides que de réparer des adultes brisés.»