Un étudiant de l’Ecole de Médecine Saint Christopher Iba Mar Diop arrêté pour trafic de cocaïne Après Dr Samba, un autre faux Docteur mis hors d’état de nuire par les redoutable limiers de l’Ocrtis. Etudiant en huitième année à l’Ecole de Médecine Saint Christopher Iba MarDiop, F Keïta a été déféré au parquet la semaine dernière pour association de malfaiteurs, exercice illégal de médecine et Trafic de cocaïne en complicité avec M Sow et M Diop. Tout est parti d’une information faisant état d’un réseau intense de trafic de cocaïne exploitée par les enquêteurs de l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (Ocrtis). Les policiers ont arrêté M Diop et M Sow alors qu’ils étaient sur le point de livrer 5 g de cocaïne. La perquisition faite au domicile de M Sow a permis de trouver des ordonnances et des comprimés barbituriques dont la vente est soumise à un contrôle strict. Intrigués par le nombre important d’ordonnances, les policiers se sont intéressés au médecin traitant qui se trouve être M Keita. Cuisiné, ce dernier déclare dans un premier temps que son cachet a été volé. Mais devant le rouleau compresseur du commissaire Ibrahima Diop, il est passé aux aveux. En réalité, M Keïta est encore étudiant à l’Ecole Saint Christopher Iba Mar Diop. Pressé de questions, il a fini par avouer qu’il est rétribué en nature par la bande contre des ordonnances. Dans le lot d’ordonnances, il y en a qui ont été établies au nom de M Sow par un médecin militaire. L’enquête a révélé que ce médecin n’existe que dans l’imagination fertile des trafiquants. Du coup, les trois individus ont été déférés le lundi 7 septembre dernier devant le Procureur qui les a mis à la disposition d’un juge d’instruction pour une information judiciaire. Ils vont sans doute être jugés devant les chambres criminelles pour trafic de cocaïne.
La Douane saisit 304 kg de chanvre indien à Mbour
L’opération «coup de poing» menée par le Groupement Polyvalent de Recherches et de Répression de la Fraude (GPPRF) de la Douane sur la Petite-Côte a porté ses fruits. La descente effectuée par les gabelous vendredi dernier vers 01h du matin, sur l’axe Mbodiène-Pointe Sarène dans le département de Mbour, a permis d’intercepter une charrette transportant 06 colis suspects du fait de leur mode de conditionnement. La drogue était bien emballée et plastifiée. Selon toute vraisemblance, le produit a d’abord été transporté par voie maritime avant d’être débarqué sur l’un des multitudes points de débarquement clandestins de la Petite-Côte. Les agents des Douanes découvrent dans les colis 294 paquets de chanvre indien d’une quantité totale de 304 kg pour une contre-valeur estimée à près de 18,2 millions Fcfa. A souligner que le Groupement Polyvalent de Recherches et de Répression de la fraude est une Unité spéciale de la Douane sénégalaise. Elle est basée à Thiès et ses compétences couvrent l’ensemble du territoire douanier. Avec cette opération «Coup de poing», les Brigades polyvalentes du GPPRF viennent en renfort aux Brigades mobile, maritime et fluviale implantées tout au long de la Petite-côte dans la traque des trafiquants. Avec ces opérations, la Douane contribue également à la sécurisation du secteur touristique.
Le projet de 100.000 logements
Les élus sont imprégnés du projet de 100.000 logements du gouvernement. Le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, Abdou Karim Fofana, a organisé hier un atelier de partage d’informations sur le projet 100.000 logements avec les parlementaires et les élus locaux. Il leur a expliqué les contours du projet et donné les détails. Désormais, il revient aux élus de porter le projet auprès des populations.
Effondrement d’une dalle à Yeumbeul-Sud
La dalle d’une chambre s’est effondrée dimanche dernier au quartier Thiérine 02 de la Commune de Yeumbeul-Sud. L’incident a fait deux blessés. Ces derniers ont été évacués dans une structure sanitaire de la place par les sapeurs-pompiers suite à un constat effectué par la Police..
Effondrement d’un pan du mur du cimetière Saint Lazare
C’était la panique hier au cimetière chrétien Saint Lazare de Béthanie. Les fidèles chrétiens qui étaient allés hier se recueillir sur les tombes de leurs parents et proches, selon nos sources, ont assisté à l’effondrement d’un pan du mur du cimetière. C’est dire que les pluies diluviennes continuent de faire des dégâts dans la capitale.
Découverte macabre à Mbeubeuss
Un fait devenu récurrent. Il s’agit d’une découverte macabre à la décharge de Mbeubeuss. Un corps sans vie a été retrouvé à la décharge. Et cette fois-ci, c’est un nouveau-né qui a été retrouvé. Selon nos sources, le corps était dans un état de décomposition avancée. Le corps sans vie du bébé a été inhumé sur place sur ordre du procureur de la République avec l’assistance des sapeurs pompiers après constat de la Police de Malika qui a ouvert une enquête.
Ndèye Sally Diop Dieng chez la famille de Bassirou Sarr
Après les municipalités de Guinaw rails Sud et de Guinaw rails Nord, c’est autour de l’Etat du Sénégal d’aller présenter ses condoléances à la famille de Bassirou Sarr mort par noyade dans le tunnel de Guinaw rails le 06 septembre dernier. D’après nos interlocuteurs, le ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, Ndèye Sally Diop Dieng a conduit la délégation gouvernementale pour présenter les condoléances du chef de l’Etat à la famille du défunt à qui elle a remis des vivres et une enveloppe de 500.000 Fcfa.
Le Cored épingle la Rts 1
La télévision publique prise en flagrant délit de manipulation par le Comité d’Observation des Règles d’Ethique et de Déontologie (Cored). Dans un communiqué parvenu à «L’As», le Cored dit avoir constaté que dans son émission «Saytu» de vendredi dernier, consacrée à la question des inondations, la Rts 1 a montré des images du chef de l’Etat en visite nocturne dans des zones inondées. Or, il s’avère que cette visite remonte à 2012, selon le Cored. Pour le tribunal des pairs, dans le contexte actuel, la diffusion de ces images est de nature à induire le téléspectateur en erreur en faisant croire que le président de la République est descendu sur le terrain suite aux inondations survenues récemment dans le pays. Ainsi, le Cored rappelle aux médias et aux télévisions en particulier le respect du principe de «l’honnêteté vis-à-vis du téléspectateur». Dans le cas d’espèce, soulignent les membres du Cored, le principe de l’honnêteté aurait dû amener la Rts1 à préciser qu’il s’agit d’images d’archives de 2012, et par conséquent les accompagner de la mention «Archives».
Reboisement à Fatick
Répondant à l’invite du chef de l’Etat qui appelle à une mobilisation nationale pour une campagne de reboisement, Boubacar Mbodj a procédé hier à la plantation de trois milles plants pour embellir la commune de Fatick. Ainsi, des caïlcédrats ont été plantés dans les espaces publics et axes routiers de la ville. Il compte également distribuer des plants de Detarium senegalense (Ditakh) dans les communes de Niakhar, Diarrére et Diakhao. D’autant que, souligne M. Mbodj, le Detarium senegalense est un arbre très utile aux populations.
Mohamed Moussa rempile à la tête de l’Asecna
Le Nigérien Mohamed Moussa rempile à la tête de l’Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna). Il a été réélu directeur général de l’Asecna hier lors de la 66eréunion extraordinaire du Comité des ministres de l’Asecna présidée par le ministre du Tourisme et des Transports Aériens du Sénégal, Alioune Sarr. Mohamed Moussa va conduire les destinées de l’Agence pendant encore 4 ans. Il va démarrer son nouveau mandat à partir du 1er janvier 2021. Il a battu ses trois adversaires à savoir le Centrafricain Théodore Jousso, le Mauritanien Hassen Ould Ely et le Camerounais Zoa Etoundi.
Rachelle Sleylaty bénéficie d’une liberté provisoire !
Écrouée dans l’affaire Batiplus, Rachelle Sleylaty sort de prison. Selon la «Rfm» qui donne l’information, le doyen des juges d’instruction a accordé la liberté provisoire à la caissière de Batiplus. Rachelle, son fiancé Rabith Kfoury et ses parents sont poursuivis pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux en écriture de commerce, abus de confiance, blanchissement et complicité. Pour rappel, le magistrat du premier cabinet d’instruction avait déclenché la traque de tous les biens et actions concernant les personnes visées suite à une plainte de la famille de Farés, propriétaire des sociétés Batiplus, Batimat, Kirène contreRachelle Sleylaty, pour détournement de 2,8 milliards Fcfa.
Accident mortel sur l’axe Linguère-Matam
Un conducteur d’un véhicule 4x4 nommé Yaya Mamadou Sarr, âgé de 49 ans et originaire de Orkédiéré (département de Kanel), a perdu la vie dans un accident survenu hier lundi aux environs de 03 heures du matin sur la route Linguère-Matam à hauteur du village religieux de Dokhoba. D’après le site «seneweb», il y avait à bord du véhicule immatriculé DK 0047T 04 personnes en provenance de Galoya (Podor) pour Dakar. La voiture a dérapé avant de faire plusieurs tonneaux. Le chauffeur qui n’avait pas attaché sa ceinture de sécurité été éjecté loin du véhicule. Il est décédé sur le coup. Selon une source proche des passagers, il se serait endormi au volant. Sa dépouille a été déposée à la morgue de l’hôpital Magatte Lô par les sapeurs-pompiers de Linguère.Après les constats d’usage, une enquête a été ouverte par les éléments de la brigade de gendarmerie de Linguère.
Ça sent la magouille dans le recrutement du Directeur de l’ARD de Kolda
Ça sent la magouille à l’Agence Régionale de Développement (ARD) de Kolda dirigée par un retraité. L’actuel directeur, Abdoul Hanne, a bénéficié d’une prolongation de quelques mois pour permettre au programme nationale de développement local(PNDL) de procéder à la sélection des candidats pour le remplacer. Mais on fait du dilatoire pour laisser M. Hanne s’éterniser à la tête de l’agence régionale. Ce qui a fait monter au créneau des membres du Forum civil local pour dénoncer ce laxisme. Avant d’interpeller les trois présidents des conseils départementaux et les 40 maires de la région de Kolda à prendre leurs responsabilités pour faire respecter la loi. Autrement dit, exiger du PNDL qui est en passe de prendre en otage le développement de Kolda, le recrutement du remplaçant de Abdoul Hanne.
Ça sent la magouille dans le recrutement du Directeur de l’ARD de Kolda (bis)
Aussi soupçonne-t-on des arrangements dans le choix du directeur de l’agence régionale. Puisque, renseignent nos interlocuteurs, le PNDL qui avait lancé la procédure de sélection de la direction, avait reçu quatre candidatures. Il y a eu un candidat démissionnaire. Ainsi, les entretiens avec les candidats devaient se tenir lundi 07 septembre passé, mais ils ont été repoussés jusqu’au jeudi dernier. Les entretiens sont renvoyés à nouveau au 23 septembre prochain sans motif valable. Au contraire ! Ça sent un parfum de magouille. Puisque les dépôts des candidatures qui étaient déjà clôturés sont en train d’être rouvertes. L’objectif est de repêcher 8 autres candidats afin qu’ils fassent les entretiens. Ce qui révulse les membres du Forum Civil local qui précisent qu’on ne change pas les règles du jeu au cours de la sélection. Ils soupçonnent une complicité des élus locaux.
Au secours de Gorée
Les marins français au Sénégal volent au secours des populations de l’Ile de Gorée qui sont confrontées à un problème d’approvisionnement en eau par la défection du conducteur. Les soldats ont transbordé 2 000 litres d’eau potable à l’attention des habitants de l’île de Gorée au large de Dakar. La livraison a été effectuée à l’aide d’une petite embarcation de liaison de la station navale des EFS. D’après l’officier de communication, le Capitaine Dominique Poirot, les autorités insulaires ainsi que la population de Gorée présentes sur le quai de débarquement ont remercié les militaires français. En moins de 24 heures, les éléments français au Sénégal se sont mobilisés pour apporter leur contribution à l’effort général afin de soutenir la population de Gorée qui vit actuellement une pénible pénurie d’eau potable.
POURQUOI LES OCCIDENTAUX CRÉÉRAIENT-ILS DE LA MONNAIE ET PAS LES AFRICAINS ?
L’ancien directeur général du FMI, DSK, détaille les mesures qui devraient être adoptées pour affronter la crise liée au coronavirus, dont la suspension de la dette institutionnelle africaine et l’utilisation des Droits de tirage spéciaux par le FMI
Jeune Afrique |
Stéphane Ballong |
Publication 15/09/2020
Rare dans les médias ces dernières années, l’ancien ministre de l’Économie et ex-cadre du Parti socialiste français a multiplié les interventions pour partager son analyse de la situation et ses recommandations, alors que la pandémie du Covid-19 plonge l’économie mondiale dans une profonde crise.
Aux commandes de l’institution internationale lors de la crise de 2008-2009, celui qui a l’oreille de plusieurs chefs d’État et aussi, selon la presse française, celle de la « Macronie », a répondu aux questions de JA.
Le président français Emmanuel Macron a appelé à une annulation massive de la dette africaine. Vous aussi ?
La démarche va dans le bon sens, c’est évident, mais annuler une dette ne se fait pas en un claquement de doigts. Ce type de procédure prend du temps. On l’a vu avec l’initiative PPTE [Pays pauvres très endettés], que j’avais moi-même en partie conduite lorsque je dirigeais le FMI. Là, on est dans l’urgence. C’est pour cela que la solution du moratoire est sans doute plus adaptée à la situation actuelle, même si cela n’empêche pas de réfléchir à la question de l’annulation.
La suspension partielle du service de la dette des pays les plus pauvres, décidée le 15 avril par les ministres des Finances du G20, vous satisfait-elle ?
Cette décision est importante ne serait-ce que parce que, ce jour-là, tout le monde était d’accord, y compris les Saoudiens. À ce titre, on peut dire que l’on a fait un pas en avant. Est-ce que cela suffit ? La réponse est non. Rien n’a été décidé par exemple en matière de droits de tirage spéciaux [DTS], alors que l’on sait que c’est un levier sur lequel on peut jouer pour aider les pays en difficulté – il avait été très utilisé, et avec beaucoup de succès, pendant la crise de 2008-2009.
Le problème, c’est que les Américains, qui sont très hostiles au multilatéralisme, y sont opposés et pourraient empêcher l’émission de nouveaux DTS. Mais on pourrait imaginer que le FMI utilise les DTS dont il dispose déjà pour aider exclusivement l’Afrique. Il s’agirait d’une distribution de DTS ciblée sur les pays qui en ont le plus besoin, particulièrement en Afrique.
Concrètement, quel est l’intérêt des DTS ?
Les DTS sont un instrument monétaire : les pays qui en bénéficient peuvent les échanger contre des devises. Ainsi, un pays qui reçoit 100 DTS peut s’adresser à la BCE [Banque centrale européenne], à la FED [la Réserve fédérale américaine] ou encore à la Bank of England et demander la conversion de ces DTS en euros, en dollars ou en livres sterling. Et les banques centrales ne peuvent pas leur dire non. C’est un moyen qui a été utilisé pendant la crise des subprimes pour fournir des liquidités à l’ensemble de la planète. Mais l’Administration américaine de l’époque était plus conciliante, tandis qu’aujourd’hui il est vraisemblable que Donald Trump refusera.
L’ancien patron de l’athlétisme mondial connaîtra mercredi matin son jugement à Paris dans la retentissante affaire de corruption sur fond de dopage russe qui a terni sa carrière et l’image du sport
Pour punir une « infraction énorme à la probité qui a causé un préjudice mondial », et même s’il est « au soir de sa vie », les procureurs financiers avaient requis quatre ans de prison et une amende maximale de 500 000 euros (près de 783 000 dollars canadiens) contre l’ancien président de la fédération internationale d’athlétisme (IAAF, rebaptisée World Athletics), lors de son procès en juin pour corruption active et passive, abus de confiance et blanchiment en bande organisée.
Devant la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris, le Sénégalais, 87 ans, est jugé pour avoir permis de retarder, à partir de fin 2011, des procédures disciplinaires contre des athlètes russes soupçonnés de dopage sanguin, en échange de financements de Moscou.
Il est aussi poursuivi pour avoir aidé son fils Papa Massata, alors patron du marketing à l’IAAF, à s’approprier plusieurs millions d’euros dans les négociations avec des commanditaires.
Acteur clé de l’affaire, Papa Massata Diack, resté à Dakar et jugé en son absence, est visé par les réquisitions les plus lourdes, cinq ans de prison et 500 000 euros d’amende (près de 783 000 dollars canadiens) pour corruption, blanchiment en bande organisée et recel d’abus de confiance.
Des peines de prison ferme ont été réclamées pour les quatre autres protagonistes : l’ancien chef de l’antidopage à l’IAAF, Gabriel Dollé, un avocat qui conseillait Lamine Diack, Habib Cissé, ainsi que deux responsables russes jugés en leur absence, l’ancien président de la fédération nationale d’athlétisme Valentin Balakhnitchev et l’ancien entraîneur Alexeï Melnikov.
Zones d’ombres
Cinq ans après sa naissance, le scandale a fait des petits : d’un côté, l’affaire a généré le scandale de dopage institutionnel dans le sport russe, qui menace le pays d’exclusion aux Jeux olympiques de Tokyo-2020 l’été prochain ; de l’autre, l’enquête des juges français a soulevé de nouveaux soupçons de corruption dans l’attribution des JO-2016 à Rio et 2020, pour lesquels Lamine Diack est mis en examen, toujours à Paris, et son fils, « PMD », visé par un nouveau mandat d’arrêt international.
Dans ce dossier, les Diack croisent la route du dirigeant sportif qatari Nasser Al-Khelaïfi, mis en examen pour corruption dans un volet sur l’attribution des Mondiaux d’athlétisme 2017 et 2019, et dont le procès en Suisse dans une affaire distincte de droits de télédiffusion des Coupes du monde de soccer 2026 et 2030 s’ouvre lundi.
Tout au long des six jours de son procès, Lamine Diack, dont les réponses parfois décousues et inaudibles ont rendu les interrogatoires laborieux, s’est surtout dépeint comme un leader ayant « universalisé » l’athlétisme.
Certes, il a bien concédé avoir donné l’ordre d’étaler les sanctions contre les athlètes russes, dont 23 étaient soupçonnés à cause de leur passeport biologique. Mais à ses yeux c’était pour empêcher ainsi la faillite de l’IAAF, en sauvegardant les négociations avec un commanditaire, la banque d’État russe VTB, et un diffuseur, la chaîne télévisée RTR, publique à l’époque, en vue des Mondiaux-2013 de Moscou.
Pour le reste, Lamine Diack, qui avait été décoré au Kremlin fin 2011, a réfuté avoir touché des fonds du pouvoir russe pour financer des campagnes politiques au Sénégal, contrairement à ce qu’il avait spontanément dit durant l’enquête, en évoquant 1,5 million de dollars américains. Et il a assuré qu’il ne s’était pas mêlé du travail de son fils.
En l’absence de trois des six prévenus, le procès n’a pas levé toutes les zones d’ombre, notamment sur un chantage financier exercé auprès des athlètes russes pour qu’ils ne soient pas suspendus, pour des sommes évaluées à 3,45 millions d’euros.
Les avocats de Lamine Diack ont réclamé la relaxe, mais l’un d’eux, William Bourdon, a surtout demandé aux juges de ne pas envoyer le Sénégalais en prison, ni de l’empêcher « de mourir dans la dignité, embrassé par les siens, sur sa terre natale ».
L’ancien patron de l’IAAF espère obtenir une levée de son contrôle judiciaire pour rentrer au pays, même s’il reste mis en examen dans le dossier sur les JO, où il sera bientôt entendu à Paris par la juge d’instruction.
LES CANDIDATURES DE OUATTARA ET BÉDIÉ ACCEPTÉES, CELLES DE GBAGBO ET SORO REJETÉES
Le Conseil Constitutionnel a validé seulement quatre des 44 candidatures déposées à la présidentielle ivoirienne d'octobre
Le Conseil Constitutionnel a validé seulement quatre des 44 candidatures déposées à la présidentielle.Outre celle de M. Ouattara, ont été acceptées celles de l'ancien président Henri Konan Bédié, de Pascal Affi Nguessan, ancien Premier ministre sous la présidence de Laurent Gbagbo et du député Kouadio Konan Bertin, dissident du parti de M. Bédié.
Le Conseil Constitutionnel n'a pas suivi les requêtes de plusieurs opposants qui estimaient que M. Ouattara ne pouvait accomplir un troisième mandat, la constitution limitant le nombre de mandats à deux.
Le Conseil a souligné que le changement de constitution en 2016 n'était pas "une révision" et instituait une "Troisième République" et qu'en absence de "dispositions" spéciales, le président Ouattara pouvait bel et bien se présenter.
Comme la précédente, la Constitution de 2016 limite à deux les mandats présidentiels.Les partisans de M. Ouattara affirmaient que le changement de Constitution a remis le compteur à zéro, alors que l'opposition juge sa nouvelle candidature inconstitutionnelle.
La Cour a revanche sans surprise rejeté les candidatures de MM.Gbagbo et Soro, qui ont tous les deux été condamnés par la justice ivoirienne.
M. Gbagbo, 75 ans, qui ne s'est encore jamais prononcé publiquement sur sa candidature, est toujours en liberté conditionnelle en Belgique, dans l'attente d'un éventuel procès en appel devant la Cour pénale internationale (CPI), qui l'a acquitté en première instance de l'accusation de crimes contre l'humanité.
Mais il est sous le coup d'une condamnation en janvier 2018 à 20 ans de prison par la justice ivoirienne pour l'affaire dite du "Braquage de la BCEAO", la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest, lors de la crise de 2010-2011.
- Affrontements lundi -
M. Soro a quant à lui été condamné en avril à 20 ans de prison pour recel de détournement de deniers publics.
La cour a aussi souligné que le dossier de candidature de M. Gbagbo ne comprenait pas une déclaration signée de sa main faisant acte de candidature.
Lundi matin, alors que la décision du Conseil constitutionnel n'était pas connue des manifestations et marches contre la candidature d'Alassane Ouattara se sont terminées par des affrontements avec les forces de l'ordre, dans plusieurs villes de Côte d'Ivoire.
A Yopougon, grand quartier populaire d'Abidjan, des manifestants ont notamment incendié un bus, a constaté un photographe de l'AFP, alors que des échauffourées ont opposé forces de l'ordre et jeunes pendant la matinée.
A Bangolo (Centre-Ouest), après une marche, "des manifestants" ont incendié "un camion" minier et "des véhicules".Ils "ont été dispersés par la gendarmerie à coups de gaz lacrymogène", a affirmé à l'AFP un habitant sous couvert de l'anonymat.
Des barrages, démantelés par les forces de l'ordre, ont tenté de bloquer plusieurs routes dans l'Ouest, selon des témoins.
L'annonce de la candidature de M. Ouattara avait dégénéré en violences ayant fait une quinzaine de morts en août.
La crainte de violences encore plus meurtrières, à l'approche du scrutin du 31 octobre, est forte, dix ans après la crise née de la présidentielle de 2010, qui avait fait 3.000 morts après le refus du président Laurent Gbagbo de reconnaitre sa défaite électorale face à Alassane Ouattara.
par Cécile Sow
MAÎTRE WADE, QUAND L'HISTOIRE OUBLIE L'AVOCAT
Opposant, puis président de la République du Sénégal, il est aussi le plus ancien avocat ayant exercé dans son pays avant l’indépendance. Retour sur une part oubliée de l’histoire de Gorgui
Jeune Afrique |
Cécile Sow |
Publication 14/09/2020
Si Abdoulaye Wade ne s’est jamais départi de son titre de « Maître », il y a toutefois bien longtemps qu’il a quitté les prétoires au profit de la scène politique. Ainsi, il n’est guère surprenant que les souvenirs de l’opposant puis du président de la République aient estompé celui de l’avocat.
8 mai 1958
Au moment où le barreau du Sénégal, créé par ordonnance le 3 septembre 1960, souffle ses 60 bougies, rares sont ceux qui savent que l’ex-chef de l’État est le plus ancien avocat sénégalais ayant exercé dans son métier dans le pays avant l’indépendance. Nommé avocat-défenseur près la cour d’appel et les tribunaux de l’A.O.F. (Afrique occidentale française) par arrêté n°3856/JA du 8 mai 1958, Abdoulaye Wade devance de quelques mois la doyenne du barreau, Me Eugénie Issa-Sayegh, toujours membre du Conseil de l’Ordre…
Avant de pratiquer au Sénégal, Abdoulaye Wade est établi à Besançon, dans l’est de la France. Il a prêté serment devant la cour d’appel de la ville au mois de décembre 1955, suite à l’obtention de son Certificat d’aptitude à la profession d’avocat (Capa), délivré par la faculté de droit de l’Université de Dijon, le 25 novembre de la même année.
Après un stage de deux ans, il décide de rentrer au Sénégal, où il entame les démarches pour s’inscrire au barreau Dakar.
Mais à cette période, être nommé avocat est compliqué. La connaissance du droit n’étant pas la seule exigence, tous les candidats sont soumis à des enquêtes rigoureuses. Et Abdoulaye Wade n’y échappe pas.
Dès qu’il fait sa demande, le procureur général, chef du service judiciaire à Dakar, contacte le commissaire central de police de Besançon pour obtenir des renseignements. Dans un rapport estampillé « confidentiel » et « urgent » daté du 28 janvier 1958, celui-ci affirme qu’Abdoulaye Wade a des accointances avec des communistes, souligne qu’il a été président de la Fédération des étudiants d’Afrique noire (section Besançon), qu’il est en faveur de l’indépendance et, surtout, qu’il défend des Algériens poursuivis pour « activités anti-nationales » dans des procédures de droit commun et des « affaires liées à l’intégrité du territoire ».
Le 14 septembre 1997, disparaissait Serigne Abdoul Aziz Sy qui, d’outre-tombe, continuent d’inspirer le monde. Quatrième fils de Seydi El Hadj Malick Sy et de Sokhna Safiétou Niang, celui qu’on appelait affectueusement « Dabakh » pour son altruisme a vu le jour en 1904. Conscient du destin qu’il était appelé à accomplir, il a entrepris, à l’image de son père, des voyages particulièrement studieux auprès du grand érudit Serigne Hady Touré et d’autres pérégrinations qui l’ont mené au Cayor et à Saint-Louis, carrefour d’idées et de connaissances. Il est resté dans la vieille ville jusqu’en 1937 chez Serigne Birahim Diop, un des « Mouqadams » d’El Hadji Malick Sy. Serigne Abdou acquiert rapidement la réputation de poète et de panégyriste très apprécié des membres de la confrérie. Le saint homme s’est illustré par son érudition, son éloquence mais aussi par son engagement pour la cause islamique. Intronisé troisième khalife de la confrérie Tidiane du Sénégal à partir du 13 mai 1957, après la disparition quasi simultanée de ses frères Seydi Ababacar Sy et Serigne Mouhamadou Mansour Sy, il a su être le défenseur des faibles. Régulateur social hors pair, Dabakh entretenait des relations chaleureuses avec toutes les sensibilités religieuses. Après avoir veillé, pendant 40 ans, sur l’héritage de Seydi El Hadj Malick Sy, le sage de Diacksao tire sa révérence le 14 septembre 1997.
LE BAOBAB DE FADIAL RÉSISTE AU TEMPS
Avec plus de 800 ans d’existence, l'ancien cimetière des griots, cet espace sacré est devenu un lieu de tourisme, de commerce et de prière
Le baobab de Fadial, c’est plus de 800 ans d’existence. Ancien cimetière des griots, cet espace sacré est devenu un lieu de tourisme, de commerce et de prière.
Au bord de la route qui mène à Mbissel en venant de Joal, un baobab géant s’impose. C’est un mastodonte, si on le compare aux autres baobabs qui poussent au Sénégal. Ce baobab est connu sous l’appellation de « baobab sacré de Fadial ». Mais, en réalité, il se trouve dans le village de Ndiarogne, plus précisément dans le hameau de Diyabougou. C’est le plus gros baobab du Sénégal avec ses 35 mètres de pourtour, si l’on en croit le conservateur Massamba Sall. On retrouve ce guide couché contre les grosses racines apparentes de cet arbre géant en attente de visiteurs. Depuis plusieurs années, ce baobab est devenu un passage obligé pour les touristes et les voyageurs qui empruntent la route Joal-Mbissel-Keur Samba Dia. Le baobab de Fadial, selon le conservateur, a 850 ans d’existence, c’est-à-dire 8 siècles et demi. Un trou d’une petite largeur d’à peine 50 centimètres permet d’accéder à l’intérieur. Massamba Sall entre le premier. Entrer dans ce baobab requiert tout une technique et une témérité. Il faut d’abord faire rentrer la première jambe, ensuite le corps avant que la deuxième jambe ne puisse suivre. Sans difficulté, le conservateur accède à l’intérieur. C’est autour du reste du groupe de l’imiter. À l’intérieur du baobab, tout est sombre à tel point qu’on a du mal à voir ce qui s’y trouve. On aperçoit difficilement, haut perché, des chauves-souris poussant des cris stridents. Ces mammifères assurent la pollinisation du fruit du baobab appelé pain de singe. Cependant, Massamba Sall explique que le « baobab sacré » de Fadial est un peu particulier car il ne donne pas de pain de singe. Sa cavité intérieure servait de cimetière aux griots de la localité.
À leur mort, ils étaient momifiés à l’intérieur du baobab. Pour ces populations qui étaient à l’époque des animistes, les griots ne pratiquaient pas l’agriculture et les enterrer sous terre rendrait la terre infertile. Depuis plusieurs années, les griots y étaient accrochés. C’est finalement en 1960, raconte le conservateur Massamba Sall, que cette pratique a été interdite. Les enfants des griots de cette contrée ne supportaient plus cette souffrance de voir les corps de leurs parents décédés à l’intérieur de ce baobab.
Baobab sacré, personne n’ose toucher à ses feuilles encore moins à ses racines. Massamba Sall renseigne que tout dans le baobab, désigné comme emblème du Sénégal, est utile pour la société sénégalaise. Ses feuilles cueillies, séchées au soleil et réduites en poudre entrent dans la préparation du couscous sénégalais. Cette poudre appelée « laalo » « facilite la digestion », explique M. Sall. Quant à l’écorce, elle permet la fabrication de cordes pour attacher les animaux, entre autres. « Si vous grattez l’arbre, ça devient vert et au bout de quelques minutes la sève sort. Cette sève, mélangée avec de la gomme arabique, sert à fabriquer des tableaux », nous explique encore Massamba Sall, accompagné de son ami, qui a su percer tous les secrets sur l’utilité du baobab.
Même les lézards et les écureuils se nourrissent de cette sève du baobab car son bois est très spongieux et facile à percer. Autre secret du baobab, ses racines permettent de teinter les pagnes. Le procédé est tout simple, d’après le conservateur. Il suffit juste de mettre un morceau de la racine dans une marmite et de le laisser bouillir. Le résultat va donner « une belle teinture marron », précise-t-il. Du fait de sa longévité, le baobab s’est ouvert à l’intérieur. Pour Massamba Sall, après 500 ans d’existence, une cavité se forme à l’intérieur des baobabs. Mais ensuite, cette cavité a tendance à se refermer. « Comme c’est l’arbre sacré du village, on arrive à préserver l’entrée dans la cavité pour ne pas manquer les sacrifices », dit-il.
Lieu de sacrifices
Le baobab de Fadial est un lieu sacré pour les habitants de l’agglomération du Mbanj Fadial. À l’approche de l’hivernage, quand les pluies tardent à tomber, les femmes viennent avec du lait caillé pour faire des prières. Sous l’ombre du feuillage de cet arbre géant, elles chantent et dansent pour implorer les esprits. En dehors des touristes, des religieux passent aussi visiter cet arbre sacré. L’endroit est un lieu de prière. Faisant appel à l’histoire, Massamba Sall informe que vers les années 1910, une personne que les populations qualifiaient de fou squattait l’ombre du baobab. En réalité, il n’était pas atteint d’une folie. Il récitait en permanence des versets du Coran. « Lorsque nos arrières grands-parents ont compris qu’il y a une personne qui lisait le Coran devant le baobab, il a disparu. Si l’on fait des vœux ici, ils se réalisent. C’est un lieu de prière », renseigne le conservateur.
L’axe Joal-Sambadia est très fréquenté depuis que la route a été goudronnée. Des voyageurs descendent toujours à hauteur de Fadial pour visiter ce baobab sacré. Massamba Sall souligne que cet arbre peu ordinaire doit être mieux connu des Sénégalais.
PAR Madiambal Diagne
MACKY N'EST PAS PROPHÈTE CHEZ LUI
Il faudrait être d’une mauvaise foi incurable pour ne pas accepter que les efforts consentis ces sept dernières années dans le secteur de l’assainissement ont permis d’épargner les populations des inondations régulières dont elles étaient victimes
On l’a dit et redit à travers ces colonnes : «Tant pis si certains Sénégalais n’aiment pas les bonnes nouvelles sur leur pays» (12 mars 2018, parlant des performances économiques exceptionnelles du Sénégal en Afrique) ; «Macky Sall répond de la meilleure des manières» (14 décembre 2016, parlant de l’invitation exceptionnellement faite au président de la République du Sénégal par le Conseil d’administration du Fmi le 11 novembre 2016. A cette occasion la Directrice générale de cette institution et le président de son Conseil d’administration avaient expliqué leur démarche par leur volonté de donner le modèle de gouvernance du Sénégal en exemple à travers le monde. Auparavant, à Abu Dhabi, Mme Christine Lagarde avait eu déjà à révéler au monde l’exemple sénégalais de réussite de sa politique de mobilisation des ressources intérieures pour financer ses projets de développement). Nous disions en outre, à propos «des beaux succès de Macky Sall que son opposition refuse de voir» que devant des faits attestant de bonnes réussites, «l’opposition préfère détourner le regard et se boucher les oreilles». Les électeurs sénégalais ne s’y étaient pas trompés et avaient sanctionné le bilan du chef de l’Etat sortant, par une élection haut la main au premier tour de la présidentielle de 2019. Mais à entendre le discours ambiant, le chef de l’Etat serait le pire que l’histoire politique du Sénégal ait encore connu. Pourtant, les statistiques économiques, les performances dans les secteurs agricoles ou des infrastructures, ou dans le secteur de l’énergie et dans les différents secteurs sociaux, montrent bien le contraire. Sur le plan diplomatique, quand une crise survient en Afrique, tous les regards se tournent vers le Président Macky Sall. Last but not least, avec la gestion de la pandémie du Covid 19, nous écrivions : «Le président Macky Sall a eu à faire montre d’un véritable leadership, avec la prise en charge de la pandémie du Covid-19. Le chef de l’Etat sénégalais a été très réactif. Il a pris les bonnes décisions et engagé son pays dans une dynamique de rassemblement, d’union nationale, pour faire face au péril. Il faut dire que son Peuple le lui a bien rendu. Toutes les franges de la société sénégalaise ont répondu à son appel pour «sauver la patrie».
Ainsi, a-t-il obtenu, à cette occasion, ce qu’il n’avait jamais pu obtenir de ses adversaires politiques et de la Société civile. Macky Sall a su être reconnu et accepté comme le «chef», celui qui indique la voie à suivre. Tout adversaire politique qui pouvait manifester des velléités de remettre en cause ce leadership s’était vu rabrouer par l’opinion publique. Cette approche du chef de l’Etat sénégalais lui a valu d’être présenté en modèle à suivre. Les médias internationaux n’ont pas manqué d’accorder une attention particulière à ce qui se fait au Sénégal, en matière de lutte contre le coronavirus. Des chefs d’Etat, de par le monde, se sont rapprochés du Président Sall pour prendre des idées.»
Peut-être qu’on n’est jamais prophète chez soi…
Aujourd’hui, les résultats présentés par le magazine Foreign Policy sur la gestion du Covid-19 à travers le monde, ont le mérite de rassurer sur la stratégie mise en œuvre dans notre pays pour lutter contre la propagation du Covid-19. Comparant les expériences de trente-six pays, le Covid-19 Global Response Index classe le Sénégal comme deuxième pays avec la réponse la plus adaptée au Covid-19, compte tenu des stratégies adoptées pour lutter contre la propagation de la maladie, de la contenir du mieux et d’arriver un jour à l’éradiquer. Le Sénégal est dans ce classement dans un top 5, composé de pays dont le poids économique et la force de leurs systèmes sanitaires en termes de moyens, dépassent de loin les nôtres. L’index de Foreign Policy se base sur les directives proposées par les pouvoirs publics en matière de politiques d’urgence et de stratégies sanitaires, les moyens financiers mis à disposition et une communication sur la maladie basée sur une vulgarisation des données adéquates et une présentation des faits avérés. Des pays de divers calibres économiques et poids politiques voient donc leur réponse à la pandémie scrutée et confrontée à ce qui se fait ailleurs pour voir, à date, quelles sont les nations qui arrivent à tirer leur épingle du jeu. Voir louer la stratégie du Sénégal qui a pu être assimilée à une navigation à vue, à un jeu d’équilibriste, avec des arbitrages économiques et impératifs sociaux, à une source de cacophonie dans plusieurs domaines vitaux de notre pays, permet de remettre en perspective bien des enjeux.
Mieux vaut tâtonner que cacher une grippe
Il y a quelques semaines, une chronique dans ces colonnes s’intéressait au traitement du Covid-19 proposé par Madagascar avec le Covid Organics. Les réactions condescendantes et chahuts que ce débat avait soulevés frisaient l’outrage, au point où nous nous disions qu’avec les démarches scientifiques prises en compte, l’Afrique a le «droit de tâtonner» comme tout le monde. Le monde entier fait face à une pandémie nouvelle, une réponse éprouvée et consensuelle pour y répondre n’est pas encore trouvée. Il est donc bien légitime que chaque pays, en fonction des moyens du bord, des possibilités de son système sanitaire, de ses réalités socio-économiques et du courage des décisions publiques, cherche à apporter sa réponse pour faire face à ce fléau. Les mesures qui sont appliquées peuvent être très contraignantes dans notre vécu quotidien, pousser à l’exaspération, tellement elles peuvent être contradictoires. Mais cette part d’incertitude, guidée par un phénomène nouveau, dont sa maîtrise n’est pas encore atteinte, peut se comprendre du moment où des efforts sont faits pour indiquer une voie claire. L’index de la revue internationale Foreign Policy est intéressant, dans cette logique où il permet de se rendre compte que les investissements dans la santé, la concertation et la communication avec le public, sont les clés majeures de la lutte contre le Covid-19 dans tous les pays qui s’en sortent pour l’heure. La logique de communiquer de façon directe avec les populations sur l’état de la maladie est davantage à consolider pour plus de transparence. On a entendu dire que le gouvernement ameute les populations et cherche à leur faire peur, pour on ne sait quelle raison ? Mais la volée de critiques que subit le Président Trump pour avoir sciemment négligé de communiquer sur l’étendue de la menace du Covid-19 sur son pays en dit long sur l’exigence de transparence qui s’impose à des dirigeants en face d’un péril sanitaire. Le triste rappel de l’épisode du Président Wilson, avec la grippe espagnole en 1918, qui avait choisi de «cacher l’épidémie» pour garder le moral de ses compatriotes, avant d’en tomber malade lors d’un déplacement en France, montre à quel point la transparence s’impose de fait dans la lutte contre une pandémie. Il y a eu beaucoup de controverse sur l’opération de distribution de vivres et autres secours aux populations vulnérables, mais on retiendra que les aides ont pu être acheminées et les bénéficiaires les ont reçues, et cela a pu soulager bien des familles nécessiteuses.
Au demeurant, le Sénégal a pu dans sa démarche, diffuser l’information en lien avec la maladie. Les chiffres sur la maladie sont présentés, les orientations majeures du protocole sanitaire sont communiquées, une implication des médias dans une dynamique citoyenne et une mission d’utilité publique est acquise. Les récriminations sont là, au fur et à mesure que nous avançons dans la lutte. Toutefois, il est à noter qu’en fonction des griefs émis, surtout ceux à forte incidence sociale et économique, des correctifs sont apportés. La logique ayant prôné de vivre en présence du virus s’inscrit dans ce sens, car comme nous l’avons soutenu dans ces colonnes, ce pays ne peut être mis à l’arrêt de façon permanente face à une situation dont on n’est pas sûr de voir l’épilogue de sitôt. La croissance du Produit intérieur brut (Pib) dont le ministère de l’Economie révèle d’après ses projections revues, qu’elle sera probablement à -0,7% après une évolution continue autour de 5% ces cinq dernières années, en dit long sur le tribut que fait payer le Covid-19 à l’économie nationale et les incidences sociales peinent à être mesurées pleinement encore.
La pédagogie finit par payer
La lutte contre le Covid-19 appelle beaucoup de pédagogie auprès des populations pour plus d’efficacité et une rupture de la chaîne de transmission. A une démarche dirigiste pour imposer des mesures, on s’est rendu compte qu’avec une explication détaillée du danger, une confrontation face à la réalité de la maladie et un encadrement, on a pu noter changement d’attitude. Le respect du port du masque est symbolique de ce changement d’attitude. Au tout début de la proposition de cette mesure, une réticence était notée dans bien des milieux. L’existence même de la maladie a pu être questionnée par beaucoup d’individus, pour qui le discours public et officiel des autorités étatiques rime avec surenchère, arnaque et complot. Il faudra un jour revenir sur cette parole de l’Etat au Sénégal, qui ne fait plus foi pour certains de nos concitoyens et sans cesse défiée ! L’implication active des milieux associatifs et religieux, la sensibilisation par les médias et la mise en place de sanctions ont poussé beaucoup de monde à se conformer aux prescriptions des personnels de santé. Voir dans une dynamique communautaire qu’un mouvement comme Touba Ca Kanam se propose de distribuer 5 millions de masques lors du Grand Magal de Touba, montre une dynamique solidaire et de participation citoyenne. Cet élan communautaire doit se traduire au niveau national, car l’Etat du Sénégal a pu faire confectionner près de 10 millions de masques dans un programme financé par la Délégation à l’Entreprenariat Rapide (Der/Fj). Ce programme a pu permettre d’impliquer des milliers d’artisans sénégalais et sauver des emplois dans la filière textile. Le fait que la mise à disposition de ces masques tarde, suite à des bisbilles puériles entre ministères impliqués dans ce projet, est regrettable. La distribution de ces masques dans les universités, espaces publics et transports, ainsi qu’aux populations vulnérables, aiderait grandement au respect des mesures prescrites. De même, une synergie entre des mouvements comme Touba Ca Kanam et l’ensemble des artisans financés par l’Etat du Sénégal pour la production de masques, permettrait une création de valeur conséquente tout en répondant efficacement à une question d’utilité publique.
Les trains qui arrivent à l’heure, n’interpellent pas grand monde, encore moins au Sénégal que partout ailleurs, mais force est de reconnaître que la stratégie conduite, malgré ses approximations, donne des résultats. On ne se rend pas compte quand on fait l’histoire, que chaque acte posé en est une page !
La décision d’injecter 500 milliards de francs dans la santé entre 2020 et 2024 à travers un Plan d’investissement pour un système de santé et d’action sociale résilient vient à bonne heure. Ce programme permettra de mettre à niveau des infrastructures du pays, de créer de nouveaux postes de santé et de recruter du personnel médical conséquent. Si le pays sort de la lutte contre la pandémie du coronavirus avec un système sanitaire au point, nous pourrons fièrement célébrer une victoire contre un mal et saurons qu’une des attentes communes de tous les Sénégalais depuis l’indépendance de ce pays aura été satisfaite.
La mauvaise foi en bandoulière
Dans la même foulée, nous avions évoqué la semaine dernière les inondations qui ont frappé le Sénégal, à l’instar de l’ensemble des pays du Sahel ; un phénomène climatique consécutif aux bouleversements de l’écosystème de la planète. On a voulu faire porter le chapeau au Président Sall qui aurait échoué dans sa politique d’assainissement. Franchement, il faudrait être d’une mauvaise foi incurable pour ne pas accepter que les efforts consentis ces sept dernières années dans le secteur de l’assainissement ont permis d’épargner les populations des inondations régulières dont elles étaient victimes. Aussi, mettre au passif d’un gouvernement ces phénomènes qui ont occasionné une pluviométrie exceptionnelle, provoquant des inondations jusque dans des zones désertiques comme le Niger ou la Mauritanie, est absurde. Dans des situations pareilles, l’union sacrée se fait autour des autorités étatiques pour juguler le fléau.
DÉMARRAGE SANS COUAC DE L’EXAMEN À LOUGA
Le chef de l’exécutif régional s’exprimait au terme d’une tournée dans les centres d’examen du lycée franco-arabe public de Louga, du CEM Modou Awa Balla Mbacké et du Lycée de la commune de Nguidilé.
Nguidilé (Louga), 14 sept (APS) - Quelque 7780 candidats dont 4680 filles ont démarré, lundi, les épreuves du Brevet de fin d’études élémentaires (BFEM) sans couac concernant le respect du protocole sanitaire et académique dans la région de Louga, a assuré le gouverneur, El Hadji Bouya Amar.
"Nous avons visité trois centres au niveau du chef-lieu de région et de manière globale et au niveau des autres départements, tout se passe bien. On ne nous a pas signalé de difficultés et nous avons un sentiment positif par rapport au déroulement du BFEM", a-t-il dit.
Le chef de l’exécutif régional s’exprimait au terme d’une tournée dans les centres d’examen du lycée franco-arabe public de Louga, du CEM Modou Awa Balla Mbacké et du Lycée de la commune de Nguidilé.
"Nous sommes à la dernière étape, la première a été le Certificat de fin d’études élémentaires qui était la plus difficile vu le volume du personnel engagé et d’apprenants puis il y a eu le Baccalauréat", a-t-il dit.
Selon lui, "le protocole sanitaire se déroule bien et c’est une grande importance vu la crise sanitaire actuelle dans laquelle nous sommes".
"Avant de régler les questions académiques, il faut régler les questions sanitaires et tous les intrants ont été mis en œuvre par l’Etat et nous sommes dans la phase application", a-t-il soutenu
Le gouverneur Amar a invité les acteurs du système éducatif à éviter de tomber dans "la routine" au risque "de baisser la garde et créer des difficultés".
Concernant le volet académique, a-t-il assuré, "il n’y a pas de souci, le personnel enseignant est engagé’’, espérant terminer dans de "très bonnes conditions".
Les représentants de syndicats et de l’Association des parents d’élèves au niveau départemental se sont réjouis "de la bonne organisation de l’examen". Ils ont toutefois invité les surveillants à être vigilants par rapport au port du masque chez les candidats.
Les candidats interrogés à l’issue des épreuves de français ont tous jugé abordables les sujets portant sur la protection de l’environnement et le roman "Une si longue lettre" de Mariama Bâ.
Les candidats au BFEM dans la région sont répartis dans 59 centres dont 26 dans le département de Louga, 19 à Linguère et 14 à Kébémer. Au total, 650 correcteurs et présidents de jurys ont été mobilisés.
Le département de Louga a présenté cette année 3519 candidats dont 2146 filles. Il est suivi de Linguère avec 2437 candidats dont 1469 filles et Kébémer 1824 candidats dont 1065 filles.
LU BEES AVEC ABDOULAYE CISSÉ ET LAMINE NIANG
VIDEO
LES GRANDS RATÉS DE LA GESTION DE LA CRISE DES INONDATIONS
EXCLUSIF SENEPLUS - Macky toujours attendu auprès des victimes d'inondations et l'armée reclue dans les casernes en plein sinistre - Le pays sans boussole à propos des urgences, semble retourné dans ses travers d'après covid
Abdoulaye Cissé et Lamine Niang |
Publication 14/09/2020
Dans ce nouveau numéro de Lu Bees marqué par des inondations meurtrières au Sénégal, Lamine Niang se demande pourquoi le président de la République n’a pas encore fait le déplacement dans les zones inondées afin de rencontrer les sinistrés et les soutenir moralement. Le chroniqueur y voit un manque d’empathie manifeste devant la détresse des populations. Le même constat est fait selon lui, à propos de l’armée nationale qui, dans des circonstances pareilles, devrait être appelée pour prêter main forte aux habitants de zones touchées.
Abdoulaye Cissé note qu’il souffle comme un vent de ralentissement sur la planète relativement à la pandemie du nouveau coronavirus. De quoi aiguiser le flair des agences et organismes faiseurs de roi de stratégies de riposte contre la Covid-19. Le journaliste conseille toutefois de ne pas crier victoire trop tôt, ajoutant que l'euphorie fait presque oublier un temps pas si lointain où l'on s'était promis que plus rien ne serait comme avant.